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Résultat des essais 2009 : chicorées scaroles d’été

L’essai portait sur une variété ancienne, la chicorée ‘Grosse Bouclée’, pour examiner son comportement chez les expérimentateurs ; 4 provenances avaient été retenues.


Sur les 29 réponses reçues, 20 comportaient des résultats de pesées et 16 ont pu être utilisées dans une analyse simple.
Pour ceux qui n’avaient pas prévu d’arrosage, l’automne très sec n’a pas été favorable au développement de plantes normales. C’est pour cela que les résultats sont très inégaux (de 250 g pièce à plus d’un kilo). Dans l’ensemble, les semis ont été faits aux dates demandées.

  • La variété 1 a semblé beaucoup plus précoce que les autres, avec une « pomme » assez serrée mais un développement plus faible.
  • Seule la variété 2 a eu un comportement correct dans tous les essais.
  • La variété 3 a été souvent notée hétérogène : des grandes plantes, des grandes feuilles.
  • La variété 4 est souvent absente des résultats (graines enrobées ayant mal supporté le transport).

La grande dispersion des données a rendu difficile une analyse fiable, aussi ont été seulement utilisées les pesées de la dernière récolte (25 septembre-10 octobre 2009).

En prenant toutes ces précautions, le classement variétal serait le suivant : variété 2 > variété 3 > variété 1 > variété 4.

D’après les commentaires donnés par les expérimentateurs, les variétés 2 et 3 sont les meilleures ; la variété 4 n’a pu être jugée ; la variété 1 a été pénalisée par sa plus grande précocité et donc un développement moindre.

D’un point de vue « gustatif », la variété 2 a été jugée excellente, sans amertume dans de nombreux cas, tandis que la variété 3 présentait parfois une pointe d’amertume.

En conclusion, nous dirons que les deux variétés 2 (sélection Bovary des Ets Graines Gautier) et 3 (Ets Catros-Gérand) sont équivalentes et ont donné une excellente production.

Compte-rendu de Jean-Noël Plagès

Multipliez les camellias

Retrouvez tous les conseils de la section pour multiplier les camellias.

Le greffage

La meilleure saison pour greffer vos camellias se situe de février à avril, avant le départ de la végétation.
Les porte-greffes ont vécu 3 à 5 ans dans leurs pots. Ils mesurent environ 5 à 10 millimètres de diamètre.

Après l’avoir étêté, fendez votre porte greffe selon la diagonale, sur 2 cm de longueur. Le greffon est une brindille de l’année précédente. Gardez trois feuilles et raccourcissez-les afin de diminuer l’évaporation. Taillez votre  greffon en biseau.

Insérez le greffon. Les cambiums du greffon et du porte-greffe doivent être en contact. Ligaturez (raphia par exemple) et recouvrez d’une bouteille en plastique qui maintiendra l’atmosphère humide.

Placez dans un endroit abrité et ombragé. N’arrosez pas avant le démarrage du greffon. Puis, arrosez avec parcimonie. Aérez légèrement en enlevant le bouchon de la bouteille Quand les premiers bourgeons apparaissent, habituez la plante à l’air ambiant en enlevant progressivement le bouchon de la bouteille puis toute la bouteille. Déplacez progressivement la plante vers un espace plus lumineux.

Le marcottage

Vous devrez enterrer une branche basse de l’arbuste ou la recouvrir d’une butte de terre après l’avoir ancrée au sol.

Auparavant vous aurez prélevé sur cette branche, à l’endroit que vous désirez enterrer, un anneau d’écorce  de 2 centimètres de longueur.

Vous devrez saupoudrer ou badigeonner cet anneau d’hormone de bouturage. N’oubliez pas de supprimer une partie du feuillage.

Le marcottage aérien

Choisissez l’extrémité d’une branche vigoureuse. Découpez et supprimez un anneau d’écorce de 2cm de longueur.

Saupoudrez ou badigeonnez  d’hormone de bouturage. Entourez la blessure de mousse des bois.

Empaquetez avec du papier d’aluminium et fermez aux deux extrémités de votre manchon. Les racines apparaitront au mois de juin.  Vous planterez votre camellia après l’avoir sevré du pied mère en septembre / octobre.

Françoise Brivet
section Camellia

Les orobanches

Les Orobanches tiennent une place importante parmi les plantes holoparasites, c’est à dire qui ne synthétisant pas de chlorophylle, dépendent entièrement de leur hôte obligé sur lequel ils prélèvent la sève tout élaborée.

C’est une différence par rapport aux hémiparasites, tels le gui (Viscum album) qui détournent « seulement » la sève brute de leur hôte et la transforment en sève élaborée pour leur propre compte. Les Orobanchacées sont une famille naturelle voisine des Scrofulariacées dans laquelle on trouve d’ailleurs également des genres holoparasites (Lathrea) ou hémiparasites (Rhinanthus). La lathrée clandestine fait aussi partie de cette catégorie de plantes qui ne se manifestent à nos yeux qu’au moment de la floraison.

Les espèces d’Orobanches sont spécialisées et ne se rencontrent chacune que sur une espèce ou un petit groupe d’espèces-hôtes. La photo présente en l’occurrence l’espèce O. cerviae, spécifique d’Ombellifères ou d’Apiacées, comme on doit dire à présent. Elle s’est installée sur les racines d’un pied de Livêche ou Ache de montagne (Levisticum officinale) Quant à la Clandestine (Lathrea clandestina), elle est inféodée aux racines de l’aulne commun, Alnus glutinosa, de saules et de peupliers.

Daniel Lejeune
ex-directeur de l’écologie et de l’environnement
de la ville de Bourges

Au fait, qu’est-ce qu’une plante succulente ?

Les plantes succulentes sont généralement réparties dans les semi déserts où les précipitations sont faibles et irrégulières. Des pays comme le Mexique, l’Afrique du Sud, Madagascar ou la Namibie en sont très riches.Dans les zones désertiques, on ne rencontre pas de plantes succulentes.

Certaines espèces ont été acclimatées par les horticulteurs pour intégrer nos jardins et surtout nos intérieurs. Très variée en couleurs et en formes, cette famille compte de nombreux collectionneurs.

Les succulentes sont des plantes qui accumulent, dans certain de leurs tissus, de l’eau mélangée avec des substances minérales puisées dans le sol et les produits de l’assimilation chlorophyllienne ou photosynthèse. Cette aptitude à puiser de l’eau, leur permet de résister pendant toute la saison sèche qui peut durer jusqu’à neuf mois.

Les plantes succulentes se répartissent dans de nombreuses familles : Famille des CACTACEAE (cactus), Familles des ASCLEPIADACEAE (Stapelia, Ceropegia, Hoodia…), Familles des APOCYNACEAE (Adenium, Pachypodium), etc.

Tous les organes végétaux ne sont pas obligatoirement succulents :

  • Les plantes à feuilles succulentes : Agave, Aloe, Gasteria, Haworthia, Lithops, Conophytum, Gibbaeum…
  • Les plantes à tiges succulentes : Euphorbes, Cactus, Stapelia, Caralluma…
  • Les plantes à caudex : la tige, la racine ou les deux en même temps s’épaississent (phénomène de tubérisation) et se gorgent de réserves, tandis que certains rameaux restent grêles et les feuilles demeurent caduques : Adenium, Pachypodium, Adenia, Cyphostema, Ibervillea, Adansonia, Dendrosycyos, Moringa…

Les plantes succulentes sont généralement réparties dans les semi‐déserts où les précipitations sont faibles et irrégulières. Dans les zones désertiques, on ne rencontre pas de plantes succulentes.

Des pays comme le Mexique, l’Afrique du Sud, Madagascar ou la Namibie sont très riches en plantes succulentes.   Le Mexique est réputé pour les Cactus qui forment parfois de véritables forêts comme dans la vallée de Tehuacan (Neobuxbaumia mezcalensis, Mitrocereus fulviceps, Pachycereus hollianus, Pilososcereus chrysacanthus…), mais aussi pour les Agaves dont certaines espèces servent à élaborer la téquila.

L’ Afrique du sud est renommée par la diversité des espèces, la succulence se rencontre chez de nombreuses familles. On peut rencontrer en de nombreux endroits des étendues de quartz blancs, parfois sur des kilomètres carrés, dans lesquelles poussent de nombreuses plantes succulentes : Lithops ou plantes cailloux, Conophytum, Argyroderma, Tylecodon, Othonna…

Madagascar, la patrie des Pachypodiums et des Adansonia ou baobabs, dont seule une espèce pousse dans toute l’Afrique (Adansonia digitata) mais sept espèces à Madagascar dont le merveilleux Adansonia grandidieri.

L’originalité de ces plantes consiste surtout dans les stratégies qu’elles ont développées pour lutter contre le manque d’eau sur une grande partie de l’année.

Nous venons de voir qu’elles accumulent de l’eau, mais elles luttent aussi contre l’évapotranspiration, par une diminution de la surface foliaire et même la disparition des feuilles, par une diminution du nombre de stomates qui ne s’ouvrent que pendant la nuit. Les tiges se couvrent souvent d’une pruine qui réfléchit les rayons incidents du soleil, et les feuilles d’une cuticule cireuse. Les radicelles nombreuses et superficielles se contentent d’explorer la partie superficielle du sol, à la recherche de la moindre quantité d’eau, pluies fines ou eau de condensation du brouillard (Camanchaca au Chili et Garua au Pérou)

La famille des Cactaceae a développé une grande diversité de types biologiques :

  • des espèces colonnaires non ou peu ramifiées,
  • des espèces ramifiées formant des candélabres géants,
  • des espèces en  »tonneaux », jusqu’à deux mètres de hauteur,
  • des espèces dont les tiges forment des raquettes,
  • des espèces formant des boules, parfois miniatures
  • des espèces qui ont développé une racine napiforme.

N.Rebmann (président de la section cactées et succulentes)

Comment arroser les Mésembryanthémacées

La famille de Mésembryanthémacées située dans l’ordre des Caryophyllales ou Centrospermales est une vaste famille essentiellement Sud-Africaine. La grande majorité des espèces se développe dans l’état du Cap. Quelques espèces des herbacées, des genres Mésembryanthemun et Opophytum, par exemple, annuelles ou bisannuelles sont présentes sur le pourtour méditerranéen, mais aussi en Australie, au Chili, au Pérou, en Californie et en NouvelleZélande. La classification de cette famille est particulièrement complexe, et il n’est pas question de s’y arrêter ici. Herre, en 1971, dénombre 125 genres et Jacobsen, en 1960, 122 genres. Le nombre d’espèces admises aujourd’hui approche les 2500 (Conophytum 290 espèces, Lampranthus 178 espèces, Drosanthemum 95 espèces, Ruschia 350 espèces).

Dans les zones où nos plantes prospèrent, la quantité annuelle de pluies ne dépasse guère 200 mm, voire beaucoup moins dans le désert du Namib en Namibie. Certaines de ces zones, Namaqualand, Namaland subissent des pluies d’hiver, d’autres, Est de l’état du Cap, état libre d’Orange, des pluies d’été, d’autres enfin, Sud et Sud-Est de la région du Cap, des pluies toute l’année.

La période de croissance de nos Mésembryanthémacées se situe pendant la saison des pluies ; en conséquence, l’arrosage ne sera réalisé que pendant cette période, en été pour certaines, en hiver pour d’autres, sous nos climats de l’hémisphère Nord. Nos plantes nous indiqueront elles-mêmes la période où elles nécessitent de l’eau, par un début de croissance végétative. Il faut alors arroser franchement mais sans excès, par temps ensoleillé, le matin. Dès que la floraison est terminée ou que la phase végétative arrive à son terme, suivant les espèces, il est impératif d’arrêter les arrosages, particulièrement pour les plus succulentes d’entres-elles.

Il faut savoir que parmi les Mésembryanthémacées les plus succulentes, certaines sont capables de survivre en période de forte sécheresse, en utilisant les réserves d’eau accumulées dans les feuilles, ainsi que la faible condensation matinale, rosée ou brouillard. Pour les espèces à croissance hivernale, il apparaît judicieux, en été, lors de la phase de repos, d’arroser les allées de la serre pour provoquer une évaporation, donc d’augmenter l’humidité atmosphérique de l’air que ces plantes ne manqueront pas d’utiliser grâce à des adaptations spécifiques.

Pendant la saison estivale, au cours des jours les plus chauds, il faut prendre garde au risque de provoquer des brûlures qui peuvent entraîner des taches disgracieuses, voire la mort des plantes. Une ombre légère sera dans ce cas, pour les plantes qui le nécessitent, bienvenue. Il est difficile de donner des indications générales pour les plantes de cette vaste famille tant les comportements sont divers; des précisions par genre ou par espèce même, pour certains d’entre eux, permettent souvent de mieux répondre à leurs besoins spécifiques. Depuis quelques années, je me suis intéressé à quelques genres de cette famille, ce qui m’a permis d’en tirer des enseignements enrichissants, et ainsi de les voir se développer et fleurir pour nombre d’entre eux, à mon grand ravissement!

Arbrisseaux ou sous-arbrisseaux ou tiges rampantes

Delosperma
Floraison en été ou en hiver pour quelques espèces. Fleurs ouvertes à midi ou dans l’après-midi. Période de croissance en été. Arrosage de mars à novembre, plutôt sec en hiver.

Drosanthemum
Floraison estivale ou printanière. Fleurs ouvertes à midi ou dans l’après-midi. Croissance estivale. Tenir plus au sec en hiver.

Cephalophyllum
Floraison en juin, juillet ou plus tard. Fleurs ouvertes vers midi. Croissance estivale ou automnale pour certaines espèces. Arrosage de mars à septembre. Tenir bien au sec en hiver.

Trichodiadema
Floraison printanière, estivale ou automnale et jusqu’en décembre selon les espèces. Phase de croissance étalée de février à novembre. Arrosages abondants de mars à octobre. Tenir au sec pendant la phase de repos en décembre et janvier.

Plantes sans tiges ou à tiges réduites

Dactylopsis
Floraison automnale, en novembre, décembre. Plante à croissance hivernale, très succulente, difficile à conserver sous nos climats, nécessite un endroit très lumineux. Tenir au sec pendant la période estivale et arroser avec prudence de l’automne à l’hiver. J’ai conservé 2 exemplaires pendant trois années consécutives que je n’ai jamais vu fleurir et qui ont fini par péricliter.

Aloinopsis Arbuscules
la floraison s’étale d’octobre à novembre. En général, les fleurs s’épanouissent en après-midi et se ferment au coucher du soleil. Chez d’autres espèces, les fleurs s’ouvrent en soirée et demeurent épanouies après la tombée de la nuit. La croissance est estivale et l’arrosage doit être effectué avec prudence du mois d’avril au mois d’octobre.

Dinteranthus
Une espèce à croissance lente, à développement estival, qui nécessite un emplacement lumineux pour fleurir. La floraison s’échelonne du printemps à l’automne, les fleurs s’épanouissent en fin d’après-midi. Maintenir au sec en hiver et arroser prudemment d’avril à octobre. J’avoue rencontrer des difficultés à mener à bien leur floraison.

Cerochlamys
Genre mono spécifique à floraison et croissance hivernales. Arroser avec prudence pendant la période de végétation et tenir au sec lors du repos estival en veillant à ne pas laisser trop se déshydrater les plantes.

Faucaria
Plantes à croissance estivale, avec une floraison s’échelonnant du mois d’août au mois de novembre. Les fleurs s’épanouissent dans l’après-midi. Arroser modérément de mai à octobre et laisser presque sec en hiver.

Fenestraria
Croissance végétative printanière et estivale avec une floraison pendant les mois d’août et septembre. Arroser modérément d’avril à octobre et tenir au sec en hiver.

Gibbaeum
La période de croissance varie suivant les espèces. La floraison survient pour certaines en fin d’automne et pour d’autres en début de printemps, dans tous les cas en début de période de croissance. Il faut un emplacement ensoleillé, arroser modérément pendant la période de croissance et maintenir totalement au sec lors de la période de repos.

Plantes sans tiges ou à tiges réduites

Gibbaeum pubescens
Croissance surtout de décembre jusqu’au printemps, avec une floraison en février, mars. Depuis deux années, je n’ai pas réussi à obtenir de floraison de cette espèce.

Gibbaeum velutinum
Croissance automnale et hivernale avec une floraison en juillet. Pour ces deux espèces, je préconise des arrosages modérés du mois d’octobre au mois de juin, en veillant à ne pas laisser dessécher totalement pendant la saison estivale.

Gibbaeum heatltii
Croissance printanière et estivale avec une floraison printanière. Arrosages modérés d’avril à octobre. Ce genre, composé d’espèces à comportements divers, demande beaucoup de doigté, seule l’expérience acquise peut ensuite servir de référence dans le traitement adéquat à adopter.

Glottiphyllum
La croissance s’effectue essentiellement d’avril à fin juin, avec une floraison qui s’étale de septembre à janvier. La plupart des espèces sont très florifères dès la deuxième année après le semis. Arroser généreusement de mars à octobre et maintenir au sec pendant la période de repos hivernale. Un genre de culture facile qui donnera toute satisfaction, quoiqu’un développement rapide nécessite une limitation de l’appareil végétatif.

Lithops
Sûrement le genre le plus connu et le plus cultivé chez les Mésembryanthémacées, pour lequel on trouve de nombreuses références dans la littérature existante. Chez la plupart des espèces, la croissance s’effectue de mars à mai avec le développement des nouvelles feuilles. La floraison survient de juillet à novembre, les fleurs s’épanouissant dans l’après-midi. Tout au long de l’année, les différentes espèces nécessitent une exposition ensoleillée mais il faut, en serre, se méfier de l’ardeur du soleil de juin à mi-septembre, qui peut occasionner des brûlures parfois préjudiciables à la survie des plantes. Un arrosage modéré en avril-mai, puis une aspersion de juin à septembre-octobre est souvent suffisante. Lors des fortes chaleurs estivales, il faut parfois apporter davantage d’eau pour les maintenir bien turgescentes. On maintiendra totalement au sec d’octobre à mars.

Pleiospilos
La phase de croissance s’étale du mois de mai au mois de juillet. La floraison survient du mois d’août au mois de novembre, les fleurs s’épanouissant en fin de matinée ou en début d’après-midi. Arroser modérément de mai à octobre-novembre, et maintenir au sec le reste de l’année. Un genre dont la croissance et la floraison ne posent aucun problème.

Titanopsis
Phase de croissance estivale avec une floraison pendant les mois d’août à novembre, les fleurs s’épanouissent en fin d’après-midi. Arroser modérément de mai à octobre et maintenir au sec pendant la phase de repos.

Vanheerdea
Phase de croissance printanière et floraison en début de phase de croissance, avec les fleurs épanouies dans l’après-midi. Arroser modérément de mars à mai puis par aspersion jusqu’en octobre pour éviter la déshydratation des plantes. Maintenir au sec d’octobre à février.

Argyroderma
Période de développement du printemps à l’été, avec une floraison survenant en juillet-août. Arrosages fréquents du mois de mai à octobre-novembre, et quasiment pas pendant la période de repos végétatif.

Bergerallthas
Genre à croissance printanière et estivale dont la floraison s’étale sur les mois de juin et de juillet. Les fleurs s’ouvrant dans l’après-midi. Arroser de mars à septembre et interrompre pendant l’hiver.

Cheiridopsis
Plantes dont l’essentiel de la croissance survient en début d’été. Floraison estivale mais souvent capricieuse par manque de luminosité. Arroser de mars à août et tenir complètement au sec en hiver.

Conophytum
Genre où les espèces sont très nombreuses. La phase de croissance s’étale de mai à juillet suivant les espèces, le plus souvent en juin, et ne dure que quelques semaines. La floraison apparaît durant la période s’étalant du mois d’août au mois de décembre. Arroser légèrement en mars, si le soleil brille, lors du début de formation des nouvelles feuilles, interrompre en avril mai et reprendre de juin à novembre-décembre, fréquemment mais en faible quantité. Veillez à ce que ces plantes ne soient pas exposées directement aux rayons du soleil pendant les mois les plus chauds.

Cet article ne prétend pas offrir les solutions miracles pour la conservation de ces plantes, mais regrouper les résultats d’observations, d’expérimentations, de recherches bibliographiques conduisant à conserver nos plantes dans de meilleures conditions et à obtenir davantage de satisfactions. J’aurais pu adopter une autre pré- sentation plus scientifique, plus synthétique, mais mon but n’était en rien une étude systématique. Aussi ai-je préféré vous livrer, au fur et à mesure, le résultat de mes investigations que chacun pourra utiliser ou commenter à loisir. Dans les genres cités, les espèces que je cultive se développent sans problème à partir de graines, il est donc inutile d’acheter des plantes adultes ou du moins nécessaire de s’assurer qu’elles n’ont pas été prélevées dans le milieu.

bibliographie

Hermann Jacobsen A Handbook of Succulent plants.

H. Herre The genera of the Mesembryanthémacée.

Doreen Court Succulent flora of Southem Africa.

L’Ikebana, un art traditionnel

POURQUOI L'IKEBANA EN FRANCE ?

La pratique et l’enseignement ont été introduits par Kikou Yamata, écrivain franco-japonaise. Elle fait les premières démonstrations à Paris en 1930 au salon d’automne.

Mais, il faut attendre les années 60 pour que cet art se développe grâce à un groupe d’amies passionnées :

  • Madame Carpentier dont le père pépiniériste a introduit le KENZAN (pique-fleurs) en France
  • Madame Samsom-Baumann qui fut à bonne école auprès de son père, grand fleuriste et orchidophile
  • Madame Boulongne et Madame Trembouze

Le 17 septembre 1974, elles créent IKEBANA de France puis IKEBANA INTERNATIONAL PARIS DE FRANCE en 1994. Ces deux groupes se réunissent pour répondre à la demande du Japon et deviennent IKEBANA INTERNATIONAL PARIS – chapitre 219 le 26 mars 1997.

Cette association (loi 1901) parrainée par l’Ambassade du Japon à Paris organise régulièrement des expositions. Elle joue un rôle formateur très large avec le concours de professeurs hautement qualifiés. D’ailleurs, IKEBANA INTERNATIONAL PARIS entretien des relations étroites avec la Maison de la Culture du Japon où elle organise des démonstrations, en vue de promouvoir l’Ikebana et son enseignement, à travers des cours d’initiation trimestriels (janvier-avril-octobre-prochaines dates : 25-29 SEPTEMBRE 2012) et des expositions. Son siège est à la SNHF.

Définition de l’Ikebana

L’Ikebana est un art traditionnel japonais, consistant à réaliser des arrangements floraux selon des règles d’harmonie définies. Ces règles permettent de mettre en valeur les végétaux, en dégageant des lignes et des espaces. Il s’agit de donner « une nouvelle vie » aux fleurs et autres végétaux.

« Ikebana » du terme « ikeru » ou « vivre, respirer, être vivant » et de « hana » ou « fleur ».

Historique de l’Ikebana

C’est lors de la conquête de la Corée au Vsiècle que le Japon découvre la riche culture chinoise : écriture, philosophie, arts… Ces arts évoluent dans le temps pour correspondre au mieux à l’âme et à la sensibilité japonaise. Avec l’arrivée du Bouddhisme vers le VIsiècle, une manière de plus en plus harmonieuse est adoptée dans l’offrande des fleurs et leur mise en place. Le moine Senmu, qui consacre sa vie à orner l’autel de Bouddha en recherchant à travers les fleurs la voie vers la beauté et la perfection, est à l’origine des bases de l’Ikebana.

Au Xsiècle, cet art sacré pratiqué uniquement par les moines gagne la cour, séduite par son esthétique. Seuls les hommes cultivés et de haute lignée (prêtres, seigneurs, samouraï…) pouvaient prétendre à cet art.

Au XIIsiècle, il se codifie et est l’expression d’événements de la vie sociale japonaise : mariage, majorité d’un garçon, départ d’un guerrier…

L’Ikebana atteint sa maturité artistique à l’ère Muromachi (1338-1573). C’est à cette époque que sont conçus les jardins de pierre de Kyoto. C’est également à cette époque que se développent des compétitions d’arrangements floral Hana-awase et de poèmes. Elles avaient lieu en juillet dans les temples et opposaient samouraï et prêtres.

Au XVe siècle le grand Maître Senkei Ikenobo formule de manière précise les premières règles de l’Ikebana et crée l’école IKENOBO.

Au XVIesiècle, cet art gagne les demeures des riches marchands et se démocratise pour enfin pénétrer dans les maisons, dans une pièce réservée aux études, à la calligraphie, à la cérémonie du thé et au recueillement. Sur le mur nord de cette pièce, couverte au sol par des tatamis, se trouve une alcôve appelé « tokonoma », où un hommage particulier est rendu aux saisons sous la forme entre autre de « rouleau suspendu » ou peinture japonaise, associé à un Ikebana, tous deux très dépouillés. Puis, cet art floral gagne les faveurs de la caste militaire à l’époque Momoyama (1568-1600) et le tokonoma s’agrandit avec la taille des résidences. Dans la première moitié du XVIIe siècle, le grand maître Seno II, reconnu par l’Empereur, codifie l’arrangement floral dans un style appelé Rikka, style composé de trois lignes principales représentant la trinité bouddhiste. Il organise de nombreuses expositions d’Ikebana à la cour impériale et invente l’arrangement monumental. Une large diffusion à travers des manuels imprimés fait naître de nombreux disciples. Le style Rikka atteint son acmé à la fin du XVIIe siècle.

A l’ère EDO (1603-1867), la richesse des marchands permet la diffusion encore plus large de cet art. Au sein de l’école Ikenobo, Inoue Tomosa,jeune maître, codifie un nouveau type d’arrangement proche de la philosophie confucéenne, appelé Seika. L’univers étant un cercleles 5 principales branches dans ce cercle représentent les 5 éléments.

Après l’ouverture du Japon à l’Occident, en 1868, à l’ère Meiji, les femmes commencent à s’adonner à cet art jusque-là réservé aux hommes. Rapidement la maîtrise parfaite de l’Ikebana devient gage de « bonne éducation » au même titre que l’art de la cérémonie du thé, la poésie, la calligraphie, la peinture, la musique… Mais l’art floral reste pratiqué avec excellence par les hommes. Avec l’ouverture du Japon à la fin du XIXesiècle, les japonais connaissent un véritable engouement pour tout ce qui vient de l’étranger mais les décorations florales très chargées et très colorées ne correspondent pas au tempérament et à la perception japonaise. L’Ikebana est néanmoins influencé, notamment par l’introduction de fleurs occidentales, ce qui entraine l’émergence de nouveaux styles.

C’est à cette époque que le sculpteur Unshin Ohara (1861-1916) crée sa propre école : l’école OHARA, entre tradition et modernité, basée sur la représentation de la nature, des paysages, des peintures de lettrés.

Au début du XXe siècle, Sofu Teshigahara, dans le but de donner naissance à un art floral qui puisse se perpétuer dans le monde moderne et évoluer dans le temps, se renouveller sans cesse tout en demeurant profondément ancré dans la tradition japonaise crée sa propre école : l’école SOGETSU, basée sur la sculpture des végétaux et l’emploi de nouveaux matériaux dans les compositions.

Aujourd’hui le Japon compte un nombre infini d’écoles d’Ikebana dont chacune a son caractère propre, exprimant son style et ses règles précises.

Philosophie et pratique de l’Ikebana

Les occidentaux ont toujours insisté sur la quantité et la couleur des végétaux dans une perspective purement décorative de leurs bouquets. Les Japonais, au contraire, donnent un sens philosophique à leurs compositions. Les lignes, les masses et les couleurs vont créer l’atmosphère et la signification du bouquet. Dans l’Ikebana se trouvent toutes les techniques des arts plastiques : l’architecture pour l’élaboration de la structure du bouquet, la sculpture pour la recherche des formes et des volumes, la peinture pour l’harmonie et les effets de contrastes dûs aux couleurs et la texture des végétaux.
Comprendre les plantes au-delà de leur simple aspect, les analyser de manière intérieure, voilà une démarche enrichissante pour l’esprit.

Une approche globale

L’approche peut se faire de deux manières :

soit la nature est prise comme modèle et on la reproduit en miniature dans la limite d’un vase, le plus fidèlement possible.
soit les branches ne sont plus utilisées comme végétaux mais comme objets avec lesquels on va tracer des lignes dans l’espace. On choisira alors les branches pour leur aspect insolite, leur couleur, leur forme.

Une idée

Pour donner de la force au bouquet il est intéressant de privilégier un aspect :
naturel en cherchant à replacer les végétaux à l’état originel, tout particulièrement pour les paysages.
linéaire en dégageant la plus belle ligne d’une branche et en la mettant en valeur.
plastique en mettant l’accent sur une couleur ou sur des feuilles.
abstrait en transformant totalement l’aspect d’origine des matériaux et en les utilisant comme éléments de sculpture.

Le vase

Le vase ne doit pas être pris comme simple récipient, mais comme participant, par ses qualités, à l’œuvre d’art qu’est le bouquet. Il faut harmoniser le vase avec les éléments utilisés, tant par la matière et la forme, que par la couleur. En Ikebana, nous pouvons aussi parler de « contenant » pour tous les objets aussi bien traditionnels (HANAKAGO ou panier en bambou tressé) que non conventionnels (bouteilles en plastique…)

Les lignes

Le bouquet traditionnel comprend au moins trois lignes principales. Les trois éléments arrangés dans un vase et s’élevant au-dessus de l’eau symbolisent l’unité entre le ciel, l’homme et la terre. La branche la plus forte représente le ciel, elle est essentielle pour donner force et élégance à l’arrangement. Les deux autres éléments sont disposés de manière précise de façon à former un angle par rapport à une ligne imaginaire qui traverse le centre du bouquet. Le but de cette disposition, symbolisant l’univers, permet de créer un volume, un bouquet en trois dimensions.

Une asymétrie

La nature ne produit jamais de symétrie absolue. La symétrie est synonyme d’immobilité, d’absence de vie. Ce qui est asymétrique, au contraire, donne une impression d’inachevé, de mouvement et donc de vie. Une composition se construit donc de manière asymétrique.

Le vide

Le vide est l’une des caractéristiques majeures de l’Ikebana. De par sa structure dissymétrique, l’arrangement  présente une partie pleine et une partie vide. Le plein met en valeur le vide. La pureté des lignes et la profondeur ressortent. Ce vide fait aussi partie de la recherche du minimalisme. Tous les arts traditionnels japonais mettent en évidence cette notion fondamentale, celle du « vide » : ne pas remplir totalement un espace, dire ou faire l’essentiel avec un minimum de moyens, afin de laisser la part au rêve et à l’imagination. Le calme, le vide en soi, permettent de considérer chaque élément et de lui trouver la place « évidente » qu’il trouvera dans la composition.

Ikebana : exprimer l’essence de la nature et sa beauté, avec des lignes maîtresses et peu de végétaux.

L’Ikebana traditionnel a donc survécu à l’influence occidentale et s’est raffermi. La vitalité et la beauté qui jaillissent de l’Ikebana viennent de ce chemin parcouru à travers les siècles.

La pollinisation des arbres fruitiers

La pollinisation croisée exige absolument que la variété à polliniser et la variété pollinisatrice soient compatibles entre elles. Il n’est pas nécessaire que toutes les fleurs soient pollinisées : il suffit que 5 à 10% d’entre elles soient fécondées pour obtenir une production normale. Il faut remarquer aussi qu’en sein d’une même espèce fruitière, on trouve des variétés bonnes pollinisatrices (dont le pollen est susceptible de féconder plusieurs autres variétés) et des variétés mauvaises pollinisatrices.

La pollinisation du cassissier

Le cassissier se montre extrêmement sensible à la coulure, dont la cause principale est le manque de fécondation. En l’absence de pollinisation croisée, la coulure peut dépasser 80%. La plupart des variétés de cassis se révèlent autostériles, d’où la nécessité des variétés pollinisatrices.

Variétés à polliniser

Variétés pollinisatrices

Burga

Royal de Naples, Black Down

Géant de Boskoop

Noir de Bourgogne, Goliath

Noir de Bourgogne

Géant de Boskoop, Goliath, Silvergieter, Rosenthal à longues grappes

Royal de Naples

Burga, Black Down

Silvergieter

Noir de Bourgogne

Tenoch

Malvern Cross

Tsema

Wellington précoce, Wellington XXX, Malvern Cross

Wellington précoce

Davidson’ Eight, Tsema, Malvern Cross

Wellington XXX

Costwold Cross, Baldwin, Tsema, Wellington précoce

La pollinisation des cerisiers

Nos cerisiers cultivés appartiennent à trois espèces distinctes :

  • Prunus avium, le merisier, dont dérivent les cerises douces, bigarreaux et guignes
  • Prunus cerasus, griottiers, qui donnent les cerises acides, amarelles et griottes
  • Les hybrides entre ces deux espèces, dont les fruits sont les cerises anglaises ou royales, ou cerises vraies.

La pollinisation des cerisiers se complique de leur appartenance à des espèces différentes. Les cerises douces, bigarreaux et guignes, et les cerises anglaises sont autostériles : la fécondation croisée s’impose.

Parmi les cerises acides, on trouve beaucoup de variétés autofertiles. La pollinisation des cerises acides par les cerises douces est possible et recommandable.Pollinisation des cerisiers doux : pour chaque variété à polliniser, on choisira 2 ou 3 variétés pollinisatrices.

Variétés à polliniser

Variétés pollinisatrices

Badacsony

Summit, Noire de Meched, Burlat, Stark Hardy Giant, Géant d’Hedelfingen

 Burlat

Early Rivers, Merton Glory, Jaboulay, Géant d’Hedelfingen, Arcina Fercer, Van. Incompatible avec Moreau et Précoce Bernard

Cœur de Pigeon

Burlat, Napoléon, Géant d’Hedelfingen, Merton Glory

Early Rivers

Marmotte, Moreau, Burlat, Jaboulay

Ferbolus Verdel

Noire de Meched, Badacsony, Tardif de Vignola

Géant d’Hedelfingen

Guillaume, Napoléon, Précoce Bernard, Stark Hardy Giant, Merton Glory, Burlat, Cœur de Pigeon, Tardif de Vignola

Jaboulay

Marmotte, Burlat, Reverchon

Guillaume

Précoce Bernard, Napoléon, Burlat, Géant d’Hedelfingen, Tardif de Vignola

Marmotte

Moreau, Early Rivers, Burlat, Van. Incompatible avecNapoléon.

Napoléon

Rainier, Guillaume, Géant d’Hedelfingen, Merton Glory, Stark Hardy Giant, Van. Incompatible avec Marmotte

Noire de Meched

Summit, Badacsony, Tardif de Vignola, Géant d’Hedelfingen
Précoce Bernard

Napoléon, Guillaume, Rainier, Van, Géant d’Hedelfingen. Incompatible avec Moreau et Burlat

Rainier

Arcina Fercer, Stark Hardy Giant, Burlat, Napoléon, Van, Merton Glory

Reverchon

Géant d’Hedelfingen, Tardif de Vignola, Van, Jaboulay

Stark Hardy Giant

Géant d’Hedelfingen, Précoce Bernard, Arcina Fercer, Van, Burlat
Tardif de Vignola

Noire de Meched, Reverchon, Géant d’Hedelfingen

Van

Arcina Fercer, Stark Hardy Giant, Burlat, Géant d’Hedelfingen, Napoléon, Recerchon, Merton Glory

La pollinisation des pruniers

Les pruniers cultivés appartiennent à deux espèces :

  • Prunus domestica, prunier européen, qui a donné naissance à la plupart des variétés françaises : quetsches, prunes d’Ente, Reine Claude…
  • Prunus insititia, dont font partie des mirabelles.
    (Nous ne parlerons pas des pruniers japonais, Prunus salicina, originaires de la Chine et du Japon).

Les pruniers sont affectés par l’alternance de production : l’arbre produit des fruits une année sur deux. La pollinisation croisée revêt une importance particulière, car beaucoup de variétés sont auto-incompatibles. En revanche, pour les variétés auto-compatibles (autofertiles), le problème ne se pose pas, bien que l’apport de pollen étranger améliore grandement la fructification.

Variétés autofertiles :
Anna Späth, Belle de Louvain, Double Robe, Early Laxton, Lorida, Opal, Primacotes, Prune d’Ente, Quetsche commune, Quetsche d’Ersinger. Reine Claude de Bavay, Reine Claude d’Oullins, Reine Claude tardive de Chambourcy, Reine Claude de Vars, Stanley, Tardicotes, Victoria.

Variétés à polliniser

Variétés pollinisatrices

Floraison précoce à semi-précoce

Bonne de Bry

Quetsche d’Ersinger, Czar, Victoria, Reine Claude Dorée, Jefferson

Coe’s Golden Drop

Reine Claude de Bavay, Bonne de Bry, Victoria. Incompatible avec Reine Claude Dorée et Jefferson

Jefferson

Early Laxton, Bonne de Bry, Victoria, Reine Claude d’Oullins, President

Reine Claude de Moissac

Jefferson, Utility

Reine Claude Violette

Reine Claude Dorée, Reine Claude d’Oullins, Reine Claude d’Althan

Floraison moyenne à semi-tardive

Mirabelle de Nancy

Mirabelle de Metz, Reine Claude Dorée, Reine Claude d’Althan, Quetsche d’Alsace, Quetsche d’Italie

Reine Claude d’Althan

Anna Späth, Mirabelle de Nancy, Reine Claude Dorée, Quetsches

Reine Claude Dorée

Prune d’Ente, Reine Claude d’Oullins, Anna Späth, Opal, Quetsches, Stanley, Reine Claude de Bavay

Floraison tardive à très tardive

Hackman

Reine Claude Dorée, Reine Claude tardive de Chambourcy, Prune d’Ente, Reine Claude d’Oullins

Mirabelle de Metz

Reine Claude Dorée, Reine Claude d’Oullins, Reine Claude d’Althan

Quetsche d’Italie

Reine Claude Dorée, Reine Claude d’Althan, Anna Späth, Prune d’Ente, Reine Claude d’Oullins

La pollinisation des pruniers

Le poirier est une espèce délicate à mettre à fruits. La pollinisation croisée se révèle absolument indispensable.
Dans ce tableau, les variétés à polliniser sont présentées par ordre de floraison, allant des plus précoces aux plus tardives.

Variétés à polliniser

Variétés pollinisatrices

Comtesse de Paris

Louise Bonne, Précoce de Trévoux

Duchesse d’Angoulême

Louise Bonne, Beurré d’Anjou, Président Drouard

Curé

André Desportes, Louise Bonne, Précoce de Trévoux

Louise Bonne d’Avranches

André Desportes, Beurré d’Anjou, Beurré Clairgeau, Beurré Hardy, Comtesse de Paris, Duchesse d’Angoulême. Mauvaises pollinisatrices : Louise Bonne, Williams

Précoce de Trévoux

André Desportes, Comtesse de Paris, Président Drouard

Doyenné d’Hiver

Beurré Hardy, Madame Ballet, Passe Crassane, Triomphe de Vienne

Beurré Clairgeau

Beurré Hardy, Doyenné d’Hiver, Louise Bonne, Passe Crassane

Épine du Mas (ou Duc de Bordeaux)

Beurré Clairgeau, Beurré d’Hardenpont, Beurré Hardy, Passe Crassane

Passe Crassane

Epine du Mas, Doyenné d’Hiver, Williams, Bergamotte Espéren, Beurré d’Hardenpont, Beurré Hardy, Conference

Triomphe de Vienne

Beurré Clairgeau, Bergamotte Espéren, Doyenné d’Hiver, Williams

Beurré Hardy

Beurré Clairgeau, Doyenné d’Hiver, Passe Crassane, Triomphe de Vienne, Conference, Williams

Madame Ballet

Conference

Conference

Williams, Dr Jules Guyot, Doyenné du Comice, Beurré Hardy

Bergamotte Espéren

Williams, Passe Crassane, Beurré d’Hardenpont, Dr Jules Guyot

Williams

Bergamotte Espéren, Conference, Doyenné du Comice, Beurré d’Hardenpont, Dr Jules Guyot, Joséphine de Malines, Legipoint. Mauvaises pollinisatrices : Louise Bonne, Max Red Bartlett

Beurré d’Hardenpont

Bergamotte Espéren, Doyenné du Comice, Dr Jules Guyot, Williams, Legipoint

Doyenné du Comice

Conference, Williams, Dr Jules Guyot, Bergamotte Espéren, Beurré d’Hardenpont, Joséphine de Malines, Legipoint

Joséphine de Malines

Doyenné du Comice, Williams

Legipoint

Conference, Doyenné du Comice, Dr Jules Guyot, Williams

Dr Jules Guyot

Williams, Doyenné du Comice, Beurré d’Hardenpont, Conference, Legipoint

Jeanne d’Arc

Doyenné du Comice, Legipoint

La pollinisation du noisetier

La floraison et la fécondation du noisetier sont tout à fait caractéristiques. Les organes mâles et les organes femelles se trouvent sur des fleurs séparées, mais ces fleurs sont portées par le même arbre (espèce monoïque). Les fleurs mâles sont groupées en chatons, les fleurs femelles incluses dans des glomérules. La floraison a lieu en plein hiver : les chatons apparaissent une quinzaine de jours avant les glomérules.

Le noisetier émet son pollen en hiver et non au printemps. Ce pollen est transporté par le vent à très grande distance (anémophilie).Par ailleurs, il peut s’écouler plusieurs mois entre la pollinisation (dépôt du pollen sur le pistil) et la fécondation (fusion des noyaux mâle et femelle). On peut avancer les repères dans le temps :
–     de décembre à mi-mars : floraisons mâle et femelle
–     de mai à début juin : fécondation
Difficulté supplémentaire : le noisetier se révèle autostérile. Un noisetier isolé ne donnera jamais une récolte régulière. Tant d’obstacles à la fécondation obligent le jardinier à recourir à la pollinisation croisée. Il est recommandé d’associer à la variété principale deux variétés pollinisatrices différentes.

Variétés à polliniser

Variétés pollinisatrices

Fertile de Coutard

Segorbe (début floraison), Gunslebert, Merveille de Bollviller (fin floraison)

Gunslebert

Longue d’Espagne, Coxford, Merveille de Bollwiller
Segorbe

Gunslebert (bonne pollinisatrice), Fertile de Coutard (pleine floraison), Longue d’Espagne

Longue d’Espagne

Coxford, Merveille de Bollwiller

Merveille de Bollweiller

Longue d’Espagne, Coxford

 

Michel Gautier

Les collections tropicales du Muséum

Fondé en 1626, le Jardin du Roi devenu Muséum en 1793, n’a toutefois développé systématiquement ses collections végétales tropicales vivantes, que depuis le milieu du siècle dernier. Celles-là groupent aujourd’hui quelques 7000 taxons et forment une réserve génétique essentielle, avec vocation de conservatoire pour les espèces menacées. Naguère implantée sur le site parisien du Muséum, la plus large part des collections tropicales fit l’objet d’un transfert en 1986 sur le domaine de l’arboretum de Chèvreloup à proximité de Versailles. Cette opération avait été rendue nécessaire par l’insuffisance de superficie des serres parisiennes.

Serre de Nouvelle-Calédonie © Manuel Cohen

Les collections sont abritées sous diverses structures de qualité variable : une longue galerie non équipée pour manœuvrer les sujets d’importance, onze serres basses peu appropriées au développement des végétaux arbustifs, et près de 600 m2 de châssis difficiles à travailler.

Le personnel composé de 6 jardiniers préposés aux tâches immenses de gestion quotidienne des serres tropicales de Chèvreloup, a donc un gros travail à assumer et doit être félicité de tenir ce patrimoine végétal en bonne santé. Il s’agit de collections vivantes dites de référence, bénéficiant pour un certain nombre d’entre elles, du label de collection nationale ou de collection agréée par le C.C.V.S.

Ainsi parmi les succulentes :

  • aeonium = 37 taxons
  • kalanchoé = 115 taxons
  • aizoacée = 325
  • sanseveria = 60
  • aloé = 186
  • mammilaria = 261
  • gasteria = 68
  • rhipsalis = 59  (cactées épiphytes)
  • haworthia = 179

Dans les serres proches on remarque des ensembles de bombacacées, de bégoniacées insulaires, et une importante collection d’euphorbiacées : 170 taxons. Au sein de la famille des apocynacées, si parfumées, on peut admirer l’inflorescence des Acokanthera venenata et Tabernaemontana longiflora, et les belles fleurs en hélice de Ochrosia elliptica et de 1’arbustive Cabucala angustifolia. Le Muséum possède également une collection de commelinacées, où l’on remarque entre autres un énorme pied de Cochliostema odoratissimum à la floraison presque permanente, et un spécimen de Palisota barteri produisant une voluptueuse grappe de fruits. Une magnifique serre paysagère de broméliacées a été aménagée avec les moyens du bord par le botaniste en charge de ce programme : environ 600 taxons, en provenance principale des Antilles.

Dans la longue galerie sont groupés −en rangs serrés− des spécimens très âgés (150 ans pour les aînés) de palmiers : 165 taxons ; de cycadales : 42 taxons notamment du genre Encephalartos E.latifrons, E.lebomboensis, E.lehmannii, ou encore Zamia furfuracea et Ceratozamia mexicana. La collection des araucarias : 16 taxons (la famille est presque complète) a pu être ramenée sur Paris.

Notons également la présence dans cette galerie d’un exemplaire de Pandanus sanderi dont la taille est comparable à celle des grands palmiers, et de Kigelia africana dit encore arbre à saucisses du fait de la forme de ses fruits qui pendent à l’extrémité de pédoncules de plus d’un mètre de long. Dans une serre réservée aux espèces de moindre développement, on peut observer Anchomanes difformis qui ne produit qu’une seule mais énorme feuille, puis de beaux spécimens de Neodypsis decaryi et de Phoenix sylvestis, de Verschaffeltia splendida sorte de palmier-bambou en provenance des Seychelles et de Chambeyronia macrocarpa, espèce de Nouvelle Calédonie dont la palme est de couleur rouge vif à la naissance. La collection des palmiers de l’océan indien que possède le Muséum est d’ailleurs presque complète. Enfin dans une serre dite de plantes utiles conservées entre autres pour leurs propriétés culinaires ou pharmaceutiques, on trouve des collections de thés, de cafés, de ficus (68 taxons) et de pandanacées. Parmi quelques autres plantes curieuses de cet espace, relevons les « arbres à orchidées » Monodora tenuifolia et M.myristica, arbustes dont les fleurs (odorantes) ressemblent à celles de certaines orchidées , et des capillaires géants aux superbes rameaux noirs, Adiantum peruvianum.

Signalons enfin parmi les végétaux grimpants, Antigonon leptopus ou liane corail, très florifère, et Passiflora racemosa fleurissant en grappes. Ne pouvant pas, vu la diversité mondiale des plantes, réunir l’universalité des sujets végétaux concernés, l’unité des serres tropicales du Muséum a fréquemment opté pour des collections spécialisées au sein d’un genre voire d’une famille, mais visant à l’exhaustivité pour les espèces. Une place particulière doit être enfin aménagée aux plantes originaires de Madagascar, espace insulaire depuis 65 millions d’armées où faune et flore ont évolué indépendamment du continent africain : 80 % des espèces y sont endémiques, c’est à dire propres au pays. Parmi une foule de sujets d’intérêt, mentionnons dans les collections du Muséum des cucurbitacées succulentes Xerosicyios decaryi et X. danguyi, et Zygosicyos tripartitus; une légumineuse à la belle écorce rouge cordyla madagascariensis; des collections de pachypodiums et d’euphorbiacées ; de didiereacées, famille de plantes propre à Madagascar; et de kalanchoés capables de se reproduire par viviparité.

Norbert PARGUEL

(Publication originale : Bulletin de la Société des gens de jardin, Antibes, n° 35-1998)

Chen Haozi, Le miroir des fleurs

Cet ouvrage du 17éme siècle est le plus célèbre des traités d’horticulture chinoise. Une traduction partielle avait été publiée en 1900 par un haut fonctionnaire français J. Halphen, mais ce travail était devenu une rareté. La BNF ne le possèdait pas, et le seul exemplaire accessible au public se trouvait dans la bibliothèque d’un laboratoire du Muséum à Paris.

Cette heureuse réédition [Actes Sud, 2006] est l’œuvre d’un savant intervenant, Georges Métaillié. Linguiste devenu botaniste et historien des sciences, l’auteur s’est spécialisé sur les pays d’Extrême Orient.

La traduction initiale a été resserrée et les désignations de plantes revues conformément aux spécifications des flores d’aujourd’hui ; l’index botanique de l’ouvrage porte sur près de 400 espèces.  Enfin cette reprise a été enrichie de quelques 300 gravures issues de la première édition japonaise effectuée en 1773.

Le Miroir des fleurs dans son édition originale est divisé en six livres :

– livre 1 : calendrier du jardinage sur les 12 mois de l’année

– livre 2 : tâches principales du jardinier (avec un chapitre original  : Comment changer la couleur des fleurs)

– livre 3 : arbres

– livre 4 : plantes grimpantes

– livre 5 : plantes à fleur

– livre 6 : faune des jardins

Cette nouvelle édition en est toutefois restée à la structure éditoriale de J. Halphen : seuls les deux premiers livres avaient été traduits intégralement, les quatre autres n’étant représentés que par des extraits : livre 3 : plaqueminiers et pêchers ; livre 4 : bambous ; livre 5 : chrysanthèmes (152 variétés citées) ; livre 6 : poissons rouges.

L’ histoire est un bilan de l’expérience du passé, et sur ce point le Miroir des fleurs ne manque pas quelques trois siècles plus tard, de motifs d’interpellation de nos pratiques horticoles. Une illustration : la transplantation des végétaux (p.118sq) : il est ici instamment recommandé de toujours conserver l’orientation initiale de la plante.

Cette sensibilité des végétaux au magnétisme terrestre est toujours revendiquée par les spécialistes asiatiques du bonsaï : il est notamment déconseillé de « faire tourner » une plante au motif de lui assurer un développement harmonieux.

Alphonse Karr promoteur de la floriculture sur la Côte d’Azur au siècle dernier, relevait également cette influence du magnétisme en matière de production de roses (Journal des roses, 1881 p.3sq). Et toujours au sein de cette même Provence, la tradition agricole enseigne par exemple depuis longtemps, que l’olivier adulte, plante endémique et symbolique de l’aire méditerranéenne résistant pourtant à bien des dommages, survit difficilement et s’épanouit rarement lorsqu’on le transplante sans respecter son orientation initiale.

Le Miroir des fleurs (Hua jing, 1688) est un traité d’horticulture. Il est à distinguer d’un ouvrage chinois antérieur tout aussi classique, le Yuanye publié par Ji Cheng en 1634 consacré à l’art des jardins, et dont Che Bing Chiu a donné une traduction française ( L’Imprimeur [puis Ed.Verdier] 1997) suivie d’une importante bibliographie.

Norbert Parguel

Des perles de sève au bord des feuilles ? C’est la guttation

La photo ci-contre (en l’occurence, de feuilles de courge, Cucurbita pepo)  montre un phénomène très courant, mais auquel on ne porte généralement pas attention : la guttation.

Après un copieux arrosage de la veille au soir, la plante a évacué durant la nuit des gouttes de sève brute afin de diminuer la pression interne des vaisseaux conducteurs.

Il ne faut pas confondre ces gouttes de sève avec les gouttes de rosée, qui proviennent de la condensation matinale de la vapeur d’eau atmosphérique sur les feuilles refroidies.

Les « soupapes végétales » émettant la sève en excès sont des stomates spécialisés que l’on appelle des hydathodes.

Daniel Lejeune
ex-directeur de l’écologie et de l’environnement
de la ville de Bourges