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[Potagers fruitiers] Essai laitues et batavias

En 2024, la section potagers et fruitiers de la SNHF a décidé de réaliser des essais comparatifs de variétés de légumes. Plus de soixante jardiniers amateurs de différentes régions de France se sont portés volontaires pour y participer.

Méthode et déroulement des essais

Les semences de 5 variétés de laitues batavia ont été adressées à 65 jardiniers volontaires dans des sachets numérotés (1 à 5) sans les noms des variétés, avec un protocole détaillé et une feuille de notation.

Des tests de germination ont été effectués au préalable, qui ont donné des résultats très positifs pour les cinq variétés proposées.

Le protocole demandait aux jardiniers de noter de nombreuses informations sur le déroulement de la culture et d’effectuer différentes observations permettant de mieux interpréter les résultats obtenus. Il précisait notamment que les jardiniers récoltent les laitues comme ils en ont l’habitude, c’est-à-dire à la date (ou de la taille) qu’ils ont choisie pour leur usage habituel. Les expérimentateurs devaient noter les dates et les poids de 5 salades avant et après suppression des feuilles inutilisables, à deux reprises en respectant un intervalle de 10 jours entre les deux récoltes.

Les jardiniers devaient également réaliser des tests gustatifs, seuls ou avec des proches et noter le croquant, la finesse du feuillage et le goût de chaque variété.

Observations

Sauf exceptions, les levées n’ont pas posé de problèmes particuliers avec des décalages de précocité entre les variétés ne dépassant pas deux jours.

Très peu de maladies ont été signalées, mais, dans de nombreuses situations, il y a eu des dégâts importants, voire très importants dus à des ravageurs tels que les limaces ou à des problèmes climatiques.

Les suppressions des feuilles inférieures après la récolte occasionnent toutefois des différences de poids parfois importantes, probablement en raison de maladies telles que le brémia (mildiou de la laitue).

Sur les 65 envois, seulement 30 jardiniers ont répondu avec des résultats de rendements et des commentaires utilisables pour ce compte rendu. Les qualités gustatives ont, elles, été notées par plus de 140 personnes (famille ou proches de celui ou celle qui a réalisé l’essai).

Les essais pris en compte proviennent de 25 départements dispersés en France :

01 Ain, 04 Alpes de haute Provence, 11 Aude, 14 Calvados, 17 Charente maritime, 36 Indre, 41 Loir et Cher, 42 Haute-Loire, 44 Loire Atlantique, 45 Loiret, 49 Maine et Loire, 50 Manche, 54 Meurthe et Moselle, 56 Morbihan, 59 Nord, 62 Pas de Calais, 63 Puy de Dôme, 69 Rhône, 77 Seine et Marne, 78 Yvelines, 80 Somme, 85 Vendée, 91 Essonne. 92 Hauts-de-Seine, 94 Essonne.

Un essai en région parisienne avec les 5 variétés de droite à gauche, plus une variété supplémentaire (rouge grenobloise) à gauche.

Résultats

Sur les rendements par variétés

Les rendements obtenus sont extrêmement variables selon les lieux et les expérimentateurs, mais les comparaisons de données de ces productions par variétés sont assez constantes.

Voici les résultats des poids des laitues récoltées, après suppression des feuilles abimées :

  • La variété V2 : « Florine « a donné les meilleures productions, que ce soit à la première ou à la deuxième récolte.
  • Les variétés V1 « Kamikase » et V4 « Dorée de printemps » arrivent ensuite avec des rendements d’environ 80% par rapport à V2.
  • La variété V3 « Caipira » arrive juste derrière, avec un rendement de 77% par rapport à V2.
  • La variété V5 « Redigo 3 », rouge sombre et d’un type fort différent, a démarré rapidement, mais a donné des rendements nettement plus faibles d’environ 43% de V2.
  • Pour la variété V7 « Magenta » que certains jardiniers ont reçu à la place de V3, le nombre de notations enregistrées est insuffisant pour donner un chiffre, mais son rendement semble de même ordre que V4.
  • quelques autres variétés ont été testées en comparaison par différents jardiniers.

Sur les gains de production lors de la deuxième récolte

  • Les gains des rendements des salades récoltées 10 jours après ont été de 15% en moyenne. Mais ces gains ont été assez différents selon les variétés.
  • V2 a gagné 24% alors que V1, V3 et V4 n’ont gagné que 10%. En revanche, V5 dont les rendements étaient les plus faibles a rattrapé un peu son retard en gagnant 18% entre la première et la 2ᵉ récoltes.

En laissant V2 et V5 plus longtemps en terre, elles ont continué à croitre et auraient pu être récoltées nettement plus tard. La laitue de droite, pesant 1222 g, a été récoltée plus tardivement à partir d’un plant de l’essai en excédent !

 Sur les pertes lors des récoltes

  • Les différences de poids entre les laitues récoltées brutes et après suppression des feuilles abimées, non consommables ou ayant un mauvais aspect sont très variables selon les variétés, mais aussi selon les expérimentateurs. C’est pourquoi ils semblent peu significatifs et ne sont pas détaillés ici.

Qualités gustatives

Plus de 140 personnes ont participé à des tests comparatifs des qualités gustatives des variétés. Beaucoup de jardiniers ont invité des amis ou des membres de leur famille à participer à ces dégustations. Les dégustations ont eu lieu majoritairement sur la première récolte.

  • Pour le croquant : la variété V1 « Kamikase » a été notée assez nettement la plus croquante. Derrière elle, V2 (Florine) puis V4 (Dorée de printemps) sont notées un peu moins croquantes, puis V3 (Caipira) et V5  (Redigo3).
  • Pour l’épaisseur du feuillage : V1 arrive largement en tête mais après, les différences sont peu significatives entre les variétés. On peut néanmoins citer par ordre décroissant d’épaisseur : V2, V4, V3, V5.
  • Pour le goût : bien que les appréciations soient difficiles et parfois contradictoires, c’est encore V1 qui est assez largement en tête suivie de V2 et V3 assez proche puis V4 et V5 également assez proches.
  • Les commentaires des dégustateurs sont assez nombreux et divers. On peut noter que les termes cités le plus souvent sont : amère et préférée, mais aussi meilleure, agréable, goûtue, sucrée, raide, fade… Selon les variétés, les termes qui ressortent le plus souvent sont « l’amertume » pour V5, caractéristique appréciée par certains, puis V2 et « préférée » pour V1 par plusieurs jardiniers.

En guise de conclusion

Cette expérimentation comparative de 5 variétés de laitues batavia en 2024 a été marquée par une variation du climat inhabituelle, avec un mois d’avril chaud et ensoleillé, suivi d’un mois de mai puis de juin plutôt frais et humides dans de nombreuses régions. Cela a provoqué des comportements des variétés différents selon les dates de semis et de repiquages. Les dégâts dus aux limaces ont été très importants chez les jardiniers qui n’ont pas été assez vigilants à certaines périodes.

Les écarts des rendements entre les jardiniers sont extrêmement élevés, montrant qu’en prenant des précautions mieux appropriées, de nombreux jardiniers pourraient obtenir de bien meilleurs résultats. Les quelques essais réalisés sous abri ont donné de bons résultats, mais l’ordre entre les variétés est resté pratiquement identique.

Même pour les semis plus tardifs, il n’a pas été observé de montées à graine de façon notable. Cela permet de dire qu’il serait possible de récolter plus tard afin d’obtenir un meilleur rendement de bonne qualité, et cela, pour les cinq variétés testées et en particulier pour V5.

En ce qui concerne les appréciations gustatives, elles sont difficiles, très variables et probablement assez subjectives. À chacun de se faire plaisir.

Enfin, ces expérimentations démontrent qu’il existe des différences importantes entre les variétés proposées par les distributeurs de semences. De très nombreuses autres variétés mériteraient d’être testées par les jardiniers, aussi bien pour leurs rendements selon les périodes de l’année que pour leurs résistances améliorées aux différentes maladies, et également à certains prédateurs.  Leurs aspects visuels sont aussi fort variables et leurs qualités gustatives à prendre en compte. Les « anciennes variétés » ont leurs qualités propres, mais il ne faut pas se priver d’essayer d’autres variétés qui pourront apporter bien d’autres satisfactions.

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Rédaction : Jean-Daniel Arnaud, membre du conseil scientifique et de la section potagers et fruitiers de la SNHF.

[Potagers fruitiers] Essai haricots nains et mangetout 2023

En 2023, la section potagers et fruitiers de la SNHF a décidé de réaliser des essais comparatifs de variétés de légumes. Plus de soixante jardiniers amateurs de différentes régions de France se sont portés volontaires pour y participer.

Méthode et déroulement des essais

Les semences des 3 (ou 5) variétés de haricots nains mangetout ont été adressées à 65 jardiniers volontaires dans des enveloppes numérotées avec un protocole détaillé et une feuille de notation. Il était proposé à ceux qui ne recevaient que 3 variétés de compléter l’essai comparatif avec 1 ou 2 variétés de leur choix pouvant servir de témoins.

Des tests de germination ont été effectués donnant des résultats positifs pour les 5 variétés proposées.

Le protocole demandait aux jardiniers de noter de nombreuses informations sur le déroulement de la culture. Il précisait notamment que les jardiniers récoltent les haricots comme ils en ont l’habitude, c’est-à-dire à la fréquence (ou à la taille des gousses) qui convient à leur usage. Les expérimentateurs devaient noter les dates, les poids et les nombres de gousses de chaque récolte. Ils devaient également réaliser des tests gustatifs.

Sauf exception, les levées n’ont pas posé de problèmes particuliers avec des décalages de précocité entre les variétés ne dépassant pas 3 jours.

Très peu de maladies ont été signalées mais il y a eu des manques assez importants dans plusieurs essais dus à des ravageurs (mouches des semis, limaces, escargots, pigeons, lapins…) ou à des dégâts occasionnels liés au climat (coups de chaud et/ou coups de froid). Les difficultés rencontrées par certains ont surtout été liées à des manques de disponibilité à certaines périodes.

Le temps chaud qui a prévalu cet été a été globalement favorable aux haricots et, s’ils n’ont pas souffert de manque d’eau, leur croissance a pu se faire dans de bonnes conditions.

Sur les 65 envois, seulement 31 ont fourni des résultats qui ont pu être exploités pour ce compte rendu. Cependant, les qualités gustatives ont été notées par plus de 110 personnes (famille ou relations des expérimentateurs).

Les 20 départements où ont eu lieu les essais pris en compte sont dispersés en France :

01 Ain, 04 Alpes de Haute Provence, 11 Aude, 17 Charentes maritime, 21 Côte d’Or, 28 Eure et Loire, 36 Indre, 37 Indre et Loire, 42 Haute-Loire, 44 Loire Atlantique, 49 Maine et Loire, 50 Manche, 54 Meurthe et Moselle, 56 Morbihan, 63 Puy de Dôme, 68 Haut Rhin, 77 Seine et Marne, 80 Somme, 92 Hauts de Seine, 94 Essonne.

Levée assez régulière d’un essai en région Ile-de-France

Résultats

  1. Sur les rendements par variété

Les rendements obtenus sont extrêmement variables selon les lieux et les expérimentateurs mais les productions comparées des variétés sont assez constantes. Le rendement moyen par variétés sur environ 2 m² est de près de 3 kg, soit 15 kg pour les essais à 5 variétés sur 10 m².

  • La variété V2 : Oxinel 2 est la plus précoce et la plus productive. Sa récolte est aussi la plus groupée. Ses gousses sont rondes et charnues. Les entre-nœuds sont assez longs. Elle n’est pas très facile à récolter.
  • La variété V3 : Stentor, qui est une variété beurre, arrive avec un rendement de 90 % par rapport à V2. Sa production est moins hâtive et un peu plus étalée que V2. Sa couleur jaune permet de la récolter plus facilement.
  • La variété V1 : Majestik arrive en 3e avec un rendement de 70 % par apport à V2. Un peu plus facile à récolter que V2, elle a été pénalisée par des rendements faibles et mal expliqués dans quelques situations. Ses gousses sont plus lourdes et plus charnues que V2 et V3. Ses récoltes sont aussi moins hâtives et plus étalées que V2.

Pour les variétés V4 et V5, les résultats obtenus sont moins fiables car notés sur un nombre nettement plus faible de notations (7).

  • La variété V4 : Triomphal, plus tardive que V2 et V3, présente des gousses marbrées. Elle est très productive. Son rendement apparait très légèrement inférieur à V2 avec une production plus étalée.
  • La variété V5 : Braimar est la plus tardive et sa production est également étalée. Son rendement est proche de V3.

De nombreuses autres variétés ont été testées selon les choix des différents jardiniers ; on peut citer : Amethyst (violet), Castandel (à récolter une fois par semaine), Cordon bleu (filet sans fil), Gusty (filet sans fil), King Horn (beurre), Mistic (violet, plus court, facile à récolter), Pongo (filet fin sans fil), Rugally, (vert foncé à récolter jeune), Saxo (précoce), Skipper (nombreuses petites gousses), Talisman (précoce), Tilsam (précoce). Chaque jardinier a pu comparer ses propres variétés à celles de l’essai V 1, V2 et V3.[1]

La facilité de récolte est observée chez certaines variétés plus courtes, de couleur différente et/ou dont les gousses sont plus visibles. Quelques-uns les ont comparés à des variétés à rames que l’on peut récolter sans se pencher.

Récolter fréquemment les haricots permet d’obtenir des gousses plus fines sans perte de rendement. Chez certaines variétés, les gousses sont plus visibles et sont, de ce fait, plus simples à récolter.

  1. Sur les rendements selon la fréquence des récoltes

Les dix rendements les plus élevés ont été obtenus par des participants ayant réalisé entre 5 et 22 récoltes. Autrement dit, des récoltes fréquentes, tous les 2 ou 3 jours, demandent une présence et un temps passé plus important, mais cela affecte peu ou pas le rendement final, voire le favorise par rapport à ceux qui récoltent une fois par semaine. Le rythme d’apparition de fleurs et donc de nouvelles gousses est accéléré par les récoltes.

Les dix rendements les plus faibles ont été obtenus par ceux ayant réalisé entre 2 et 5 récoltes. Un très faible nombre de récoltes (moins d’une fois par semaine ou tous les 15 jours) peut diminuer sensiblement le rendement. Le croquant et la qualité gustative sont impactés par la taille des gousses et la formation des grains dans les gousses. Récoltés à un stade bien avancé, les haricots de la plupart des variétés ont aussi tendance à devenir filandreux.

Récolter fréquemment les haricots permet d’obtenir des gousses plus fines sans perte de rendement. Chez certaines variétés les gousses sont plus visibles et sont, de ce fait, plus faciles à récolter.

Qualités gustatives

Plus de 110 personnes ont participé à des tests comparatifs des qualités gustatives entre les différentes variétés.

Présentation des semences de sept variétés de haricots et de coupelles contenant les haricots cuits en vue d’une séance de dégustation. Le protocole précisait de cuire les haricots 6 mn dans l’eau bouillante. Les participants devaient noter chaque variété pour son « croquant » et pour son « goût ».

Presque tous les dégustateurs ont déclaré que les variétés avaient généralement bon goût. Et beaucoup qu’elles étaient « très bonnes », « délicieuses », « excellentes », « la meilleure », « un goût unique » … très peu sont plus nuancés ou critiques : variétés « toutes assez semblables », « un peu fade », « fibreuses » (pour des variétés récoltées tardivement)

  • Pour le croquant : la variété V1 « Majestik » a été notée assez nettement la plus croquante. Derrière V2 « Oxinel 2 » puis « V3 « Stentor » (assez proche) sont notées un peu moins croquantes.
  • Pour le goût : selon la moyenne, aucune différence significative ne sépare les variétés V2 et V3, V1 arrivant juste derrière. Cependant, les avis sont très partagés selon les dégustateurs. Beaucoup ont un avis assez tranché sur la variété beurre V3 en plus ou en moins bon.

48 personnes ont participé à des tests comparatifs des qualités gustatives sur 5 variétés.

  • Pour le croquant : la variété V5 « Braimar » a été notée la plus croquante devant V2 et V3 ; V1 et V4 arrivent juste derrière.
  • Pour le goût : V3 « Stentor » puis V5 « Braimar » ont obtenu les meilleures notes devant V4 puis V2 et V1.

En guise de conclusion

Les haricots nains mangetout, si on les récolte souvent, produisent de nombreuses nouvelles fleurs et gousses et compensent par leur nombre leur faible poids par rapport à de grandes et grosses gousses que l’on obtient en récoltant peu souvent.

Ceux qui souhaitent réduire le nombre de récoltes auront intérêt à choisir une variété à récolte groupée et obtiendront des gousses plus épaisses et plus longues. Ils pourront se contenter de récolter une fois par semaine, voire moins, mais cela alors risquera d’affecter le rendement et la qualité.

Récolter tous les 4 à 6 jours permet d’obtenir un excellent rendement avec des gousses assez fines.

Récolter tous les 2 ou 3 jours permet d’obtenir des gousses plus fines sans affecter le rendement final.

Pour obtenir un rendement maximum il est possible de prolonger les récoltes plus longtemps…

Les appréciations gustatives sont difficiles, très variables et probablement assez subjectives. À chacun de se faire plaisir.

Synthèse chiffrée du total des résultats des 3 variétés testées
(sur les 31 essais pris en compte)
Numéro V1 V2 V3
Variété Majestik Oxinel2 Stentor
Total récolté (Kg)
76,7
111,1 100,0
% de V2 69% 100% 90%
Nombre total de gousses récoltées
 20 889
35 566 30 717
Poids moyen des gousses (grammes) 3,67 3,12 3,26

Rendement moyen sur 2 m² environ         2,8 Kg                           3,6 Kg                          3,2 Kg

[1] Près de 1400 variétés de haricots sont inscrites au Catalogue européen des espèces et variétés dont plus de 200 de haricots nains et 40 variétés à rames inscrites en France.

Rédaction : Jean-Daniel Arnaud membre du conseil scientifique et de la section potagers et fruitiers de la SNHF.

[Potagers fruitiers] Essai courgettes 2018

En 2018, la section potagers et fruitiers a proposé à tous les jardiniers en ayant fait la demande de participer à un essai comparatif de variétés de courgettes longues non coureuses.

Les jardiniers volontaires ont été répartis en six groupes ayant à comparer chacun 3 variétés. Dans chaque groupe, les semences envoyées comprenaient une variété classique comme témoin, une variété plus récente et une variété de diversification de couleur ou de forme différente.
Les semences étaient codées et un protocole détaillé précisait les opérations et les notations à effectuer (dates de semis, de plantation, d’apparition de dégâts, de récoltes), description et identification des dégâts, dates, quantités et poids récoltés, commentaires et notations des qualités gustatives.

Déroulement général des essais
Plus de 120 jardiniers assez bien répartis dans les différents groupes et les différentes régions ont noté et renvoyé de nombreux enregistrements qui ont pu être exploités.
Les conditions climatiques particulières de l’année 2018 ont permis d’avoir des productions satisfaisantes dans la plupart des régions. Mais une partie des jardiniers ont néanmoins vu leurs récoltes fortement affectées pour des raisons très diverses : problèmes lors de la germination, ravageurs, maladies, grêle, formation défectueuse des fruits…
Les semis réalisés, généralement sous abri, ont permis des plantations courant mai. Les premières récoltes effectuées fin juin ont été suivies par des productions importantes surtout en juillet, avec un ralentissement au mois d’août. De nombreux jardiniers ont arraché à partir de la mi-août. Pour ceux qui ont poursuivi, les rendements ont diminué progressivement à partir de septembre puis fortement en octobre.

Résultats
Afin de réaliser une synthèse et d’interpréter les résultats de ces essais, nous avons choisi d’affecter des notes de 1 (la moins bonne), 2 (intermédiaire) et 3 (la meilleure) puis de réaliser les moyennes par variété dans chaque groupe.

Résistances aux maladies
L’objectif principal de l’essai était de tester la résistance aux maladies et en particulier à l’oïdium. Le climat très chaud et sec pendant tout l’été et le début de l’automne a empêché un développement important de cette maladie en 2018. Toutefois, des symptômes (taches blanches et poudreuses) sont apparus à partir du mois d’août chez la plupart des jardiniers et ont affaibli les plantes sans les détruire. Ces symptômes ainsi que ceux provoqués par d’autres maladies ont été évalués par une note moyenne décrivant l’état sanitaire à la récolte.
Les variétés les mieux notées ont été : Pixar, Zelia, Cassiopée, Zodiac, puis Amalthée et Astia. Baccara et Diamant ont eu des notes légèrement inférieures mais ont également continué à produire. Grisette de Provence, Adrielle et Orelia ont été les moins bien notées.

Rendements
Selon les jardiniers les écarts entre les variétés peuvent être très importants variant de moins d’un kilo à plus de 20 kilos par plant. La majorité des rendements obtenus se situent entre 3 et 12 kilos par plant et le rendement moyen de l’ensemble des variétés testées est de 6,7 kg par plant.
Les comparaisons des rendements moyens montrent de faibles écarts et sont peu ou pas significatifs pour Amalthée, Astia, Baccara, Diamant, Cassiopée et Zelia.
Les autres variétés ont eu des productions plus faibles. On note une tendance à produire par coulure de très petits fruits non valorisables en fin de saison en particulier pour Orelia et Adrielle. La variété Grisette de Provence a été moins productive avec un comportement différent en formant de gros fruits moins nombreux.

Qualités gustatives
Les commentaires et les notes sur les qualités gustatives des différentes variétés ont été nombreux, très divers mais souvent contradictoires. Ils ont pu être influencés par la taille des fruits récoltés et leur mode de consommation. Ils portent sur le goût, la fermeté, l’onctuosité, l’amertume, la présence de pépins, l’aptitude à différents modes de préparation…
En comparant les moyennes des notations, trois variétés ressortent en tête : Amalthée, Cassiopée et Zodiac, puis viennent ensuite Zelia. Adrielle, Astia et Baccara suivies de Grisette et Diamant. Orelia et Pixar sont les moins bien notées. Mais ces résultats doivent être interprétés avec prudence tant certains avis apparaissent contradictoires.

De nombreuses autres variétés présentant des caractéristiques différentes auraient bien sûr mérité aussi d’être expérimentées. Quelques jardiniers ont profité de cet essai pour les comparer avec les variétés qu’ils utilisent habituellement et y ont trouvé beaucoup d’intérêt.

Autres essais

[Potagers Frutiers] Essais concombres : comparaison de cinq variétés 2017

Soucieuse de faire découvrir les différences variétales et de permettre aux jardiniers amateurs de continuer à récolter des légumes en quantité et en qualité raisonnables en utilisant moins de produits phytosanitaires la section potagers et fruitiers de la SNHF met en œuvre différentes actions. Pratiquement, depuis de nombreuses années des essais comparatifs de variétés de légumes sont organisés.

En 2017 elle a proposé de tester 5 variétés de concombre. Dans ces essais les jardiniers ne doivent effectuer aucun traitement phytosanitaire afin de mieux observer des différences de comportement entre les variétés.

Cette expérimentation a été proposée à un réseau de 52 jardiniers amateurs volontaires bien répartis sur le territoire français.

Avec les semences, chaque jardinier a reçu un protocole décrivant les opérations à effectuer, une feuille de notations ainsi que les descriptions des principales maladies et ravageurs des concombres.

Les semences des 5 variétés étaient « sous numéro ». Les noms des variétés ont été transmis aux jardiniers après le dépouillement des résultats de ces essais. Les 5 variétés proposées dans cet essai étaient :

  1. Marketer (épineux)
  2. Gynial (F1, lisse, gynoïque parthénocarpique)
  3. Crokdélice (F1, lisse, gynoïque parthénocarpique )
  4. Jazzer (épineux, foncé)
  5. Lemon (jaune, ovoïde)

Ces choix variétaux ont été faits afin d’essayer de mettre en comparaison des variétés de types assez différents.

Globalement, les résultats enregistrés ont été extrêmement variables selon les précautions prises, les lieux, les conditions climatiques et les accidents… Mais malgré les difficultés à l’occasion des semis, en période de cultures, selon les maladies et les particularités propre à l’année, difficiles dans certaines régions, ces essais ont permis d’obtenir des récoltes de bonne qualité chez un nombre suffisant de jardiniers expérimentateurs pour en tirer quelques tendances.

Comportement des variétés

De nombreux échecs ont eu lieu dès les semis . Ces difficultés étaient dues probablement à un défaut de régularité de l’humidité ou de la température au cours de la germination, ou à l’emploi d’un terreau de mauvaise qualité. Mais dans de bonnes conditions les 5 variétés ont levé assez rapidement, la variété 5 a eu toutefois une germination un peu défectueuse.

Après le repiquage, quelques maladies ont été signalées (anthracnose, botrytis, pythium du collet, alternariose, mosaïque) ainsi que quelques accidents (résidus d’herbicide, limaces, sécheresse …).

Les vraies difficultés sont apparues avec l’oïdium (d’abord sur la variété 1) à partir de juillet chez certains puis avec le mildiou à partir du mois d’août pour la grande majorité. Peu de différences significatives ont pu être enregistrées entre les variétés.

Dans la plupart des régions les premières récoltes ont commencé fin juin pour les variétés 1 à 4 et plus tardivement pour la variété 5. Les dernières récoltes se sont échelonnées entre la mi-août et la mi-septembre selon la date d’arrivée de l’oïdium puis du mildiou.

L’état sanitaire global est apparu légèrement meilleur pour les variétés 2,3 et 4.

La variété 5 plus tardive a produit de très nombreux fruits jaunes plus petits dont la récolte a été plus groupée.

Résultats sur la production

Variété Nombre de fruits

(moyenne)

Poids total récolté (kg)

(moyenne)

Poids moyen

(grammes)

1 Marketer 22 5,3 238
2 Gynial 17 3,1 188
3 Crokdélice 26 5,8 219
4 Jazzer 18 3,7 205
5 Lemon 40 5,1 149

Commentaires : Seules les données de 28 jardiniers ont été finalement utilisées pour ces résultats, dont uniquement 15 pour les données de production ci-dessus (réponses complètes pour les 5 variétés testées). 

Résultats gustatifs

Les comparaisons gustatives ont été jugées parfois difficiles à réaliser mais un très grand nombre de notations ont été effectuées ( plus de 75 dégustateurs y ont participé). Elles permettent de donner quelques tendances. Le stade de développement des concombres dégustés a certainement joué un rôle important dans les observations (tailles des pépins, croquant ou juteux…).

Dans l’ordre, les variétés les plus appréciées ont été : la 3 Crockdélice plus croquante et à goût plus persistant et la 2 Gynial goûteuse plus proche des concombres du commerce. Vient ensuite la 4 Jazzer assez appréciée. La 1 Marketer décroche sensiblement. Enfin la variété 5, Lemon est jugée intéressante par certains pour son originalité, mais avec peu de goût, une peau épaisse et de gros pépins.

Et après

Persuadée que le choix de variétés naturellement moins sensibles aux attaques de bioagresseurs est un atout essentiel dans le développement du biocontrôle dans la protection des plantes au jardin, la section potager et fruitier proposera en 2018 d’expérimenter une autre espèce, telle que la courgette, à un large réseau de jardiniers amateurs.

[potagers frutiers] Essais petits pois 2016

En 2016, la section potagers et fruitiers a décidé de faire réaliser par son réseau de jardiniers amateurs un essai petits pois (Pisum sativum)ayant pour objectif d’évaluer le comportement de 5 variétés.

Les conditions climatiques en 2016, avec une pluviométrie excessive  et des périodes froides en fin de printemps, ont gravement pénalisé les résultats, plus particulièrement dans les régions septentrionales. Bon nombre d’essais n’ont pu être menés jusqu’au bout.

Des écarts très importants ont été enregistrés selon les expérimentateurs.

Les cinq variétés retenues pour l’essai ont été choisies arbitrairement parmi les variétés proposées aux amateurs parmi les 120 variétés du catalogue français. Actuellement près de 645 variétés sont inscrites au catalogue européen et peuvent être commercialisées en France.

Caractéristiques des 5 variétés testées

 

Variété Etablissements Inscription au catalogue          Type variétal

 

pmg[i]

 

1 / Kelvil                        Vilmorin 1984 ridé vert, gros grains, précoce 260 g
2 / Douce Provence    Catros-Gerand Domaine public lisse vert, gros grains, précoce 270g
3 / Avocette                 GSN semences 2006 ridés verts, très petits grains, tardive 100g
4 / Proval                      Tézier 1971 lisse vert, gros grains 230g
5 / Maestro                Gautier 2014 lisse vert, gros grains 190g

[i] Poids de 1000 graines (moyenne)

Déroulement

 57 échantillons de 5 variétés de petits pois numérotés ont été expédiés au printemps 2016 aux jardiniers qui en ont fait la demande. Sur les 45 réponses reçues 23 ont pu être exploitées et 18 seulement pour la partie quantitative (rendement).

essais petits pois 2016
Mai 2016 vue partielle des 5 variétés en expérimentation (photo jd Arnaud)

De nombreux essais ont été arrêtés en cours pour des raisons d’inondations principalement, de dégâts dus aux oiseaux ou d’erreurs malencontreuses.

Par contre les pertes dues à des maladies ont été relativement peu fréquentes et n’ont pas eu d’influences importantes sur les récoltes.

Les dates de semis ont été très échelonnées selon les régions et les expérimentateurs et ont eu une influence importante sur le déroulement de l’essai.

Les nombres (1 à 3) et les dates de récoltes  varient fortement selon les expérimentateurs et selon les variétés. Ils ont pu avoir une influence assez importante sur les résultats.

Les écarts de rendements entre les expérimentateurs ont été extrêmement élevés (du simple à plus du décuple). Mais ces écarts semblent avoir eu peu d’influence sur les différences entre les variétés car les hiérarchies dans les résultats sont cohérentes.

Les résultats délivrés ci-dessous sont des moyennes qui peuvent cacher d’importantes disparités.

Résultats sur les cultures et les rendements

Dès le départ, des observations et des notations ont montré des différences appréciables entre les 5 variétés :

  • N° 1 : Kelvil : très mauvaise germination, levée précoce
  • N° 2 : Douce Provence : précoce, vigoureuse,
  • N° 3 : Avocette  : levée plus tardive,
  • N° 4 : Proval : précoce,
  • N° 5 : Maestro : précoce,

En cours de culture différentes maladies et prédateurs ont été signalés chez certains expérimentateurs : l’oïdium, les limaces, les lapins, les pigeons, les rats taupiers, les sitones, le botrytis, le mildiou, l’aschochyta et l’anthracnose.

essais petits pois 2016
Peu avant les récoltes, les 5 variétés diffèrent par leur précocité, leurs tailles et la forme des gousses, des tiges et des stipules (photo A. Tachouères)

Le nombre de plantes et de gousses récoltées est très variable selon les variétés.

  • Le poids moyen de gousses récoltées est d’environ 6 kg par essai.
  • Le rendement moyen de l’essai en petits pois écossés toutes variétés confondues s’élève à 2,7 Kg pour 525 g semés (soit environ 5 pour 1)

Mais les écarts de rendements pour une même variété varient de moins de 100 g jusqu’à près de 2 kg selon les lieux d’essais.

Le taux de remplissage (poids des petits pois / poids des gousses pleines) varie selon les variétés . Il est le meilleur pour Avocette (près de 50 %), puis Kelvil, puis Proval et Maestro. Il est plus faible pour Douce Provence (40 %).

Pour les rendements en petits pois écossés Douce Provence arrive en tête suivi de Maestro, puis Avocette et Proval qui sont très proches, avec un rendement de 77 % du premier.

Kelvil est à 55 %, pénalisé du fait de sa mauvaise germination dès le départ dans ces essais.

Tests gustatifs

Plus de 30 amateurs ainsi que quelques professionnels ont participé aux tests gustatifs.

Les avis sont parfois contradictoires car les qualités recherchées ne sont pas les mêmes selon les amateurs. Les dates de récoltes et la conservation ont été faits dans différentes conditions, mais les mêmes tendances ressortent chez une majorité.

Les variétés reconnues les plus tendres sont Maestro puis Kelvil et Avocette à égalité

Les plus sucrées sont Maestro et Kelvil puis Avocette

La meilleure après congélation est Avocette

Proval arrive peu après les 3 premières

Douce Provence (variété plus ancienne du Domaine public) est moins tendre et peu sucrée

Les notes moyennes de l’ensemble des enregistrements[i] sont :

Avocette 3
Maestro 3
Kelvil 2,4
Proval 2,3
Douce Provence 2

 Globalement, dans cet essai, les deux variétés les plus appréciées pour leur valeur gustative sont Avocette et Maestro. Ce sont les deux variétés les plus récentes

[i] Au total, pour les qualités gustatives, 39 enregistrements provenant de 22 lieux différents ont été regroupés pour cette notation.

Jean-Daniel Arnaud, section potagers et fruitiers

Proposition d’essai de culture de courgettes non coureuses

La section potagers et fruitiers de la SNHF organise cette année un essai de culture de variétés de courgettes non coureuses afin de tester leur résistance à l’oïdium. La comparaison sera faite entre une variété classique et trois variétés récentes données comme offrant une bonne résistance à cette redoutable maladie.

A raison de trois plants ou poquets de plants par variété, chacun occupant environ un m2 au sol, cela nécessitera de réserver pour cet essai au maximum une surface de 12 m2 de votre jardin.

La culture sera faite en pleine terre sans aucun traitement préventif ou curatif à partir de semis effectué par vos soins, soit directement  en pleine terre soit préalablement en godets.

Les graines nous sont en général fournies gracieusement par les obtenteurs qui sont intéressés par les résultats d’essais effectués par des amateurs avertis répartis dans des conditions de sols et de climats variés.

En retour, ils sont en droit d’attendre de notre part une analyse fiable : celle-ci n’est possible que si chaque expérimentateur nous adresse effectivement un  compte-rendu complet et précis des résultats de sa culture en utilisant la grille de résultat qui sera jointe à l’envoi des semences.

Nous fournirons avec les graines un protocole d’essai avec les conseils de culture et de récolte ainsi que les précisions et photos utiles pour identifier la maladie.

Cette offre est ouverte à tous les adhérents de la SNHF et à ceux des Sociétés et Associations adhérentes à la SNHF.
Si cette offre vous intéresse, pouvez-vous nous répondre avant le 6 avril 2014 avant minuit, soit par courrier adressé à la SNHF en mentionnant  « ESSAI 2014 COURGETTES » soit par mail à l’adresse suivante : info@snhf.org en indiquant comme objet  « ESSAI 2014 COURGETTES ».

Etant donné que nous sommes obligés de limiter le nombre d’expérimentateurs, seront retenues les 50 premières candidatures reçues mentionnant  l’engagement ferme de nous envoyer en temps utile la grille de vos résultats renseignée de façon complète et précise.

Merci d’avance de votre réponse et de votre collaboration !

Les courgettes sont de nouveau testées en 2018 ! Inscrivez-vous jusqu’au 31 mars pour participer à ces essais !

Résultats de l’essai « Variétés de tomates tolérantes au Mildiou » en 2012

Les conditions de culture de l’essai préconisaient une absence totale de traitement afin de vérifier le comportement des variétés aux attaques de Mildiou.

Nous avons reçu 32 réponses sur 50 expérimentateurs, certains ayant perdu la culture avant la récolte pour diverses raisons. Les feuilles de notation, ainsi que les explications complémentaires sont très bien renseignées.

Plusieurs expérimentateurs ont envoyé des photos. Dans quelques cas, les plantes manifestent des symptômes de Mildiou, mais aussi des symptômes d’autres maladies cryptogamiques ou bactériennes.

L’année 2012 a été très particulière avec un printemps froid et humide, un été tardif pour certaines régions. Ces conditions climatiques ont été très favorables au développement de maladies cryptogamiques surtout pour la tomate. Dans d’autres régions, la grêle a causé des dégâts importants, détruisant parfois la totalité des plantes.

Les semis de l’essai ont été plus ou moins bien réussis, de nombreux semis de rattrapage ont dû être faits.

En étudiant les feuilles de notation, il semblerait que les régions situées au Nord de la Loire ont été plus touchées que celles du Sud. L’apparition des premiers symptômes dès le début Juillet confirme cette observation.

Etant donné la destruction partielle du feuillage (maladie et taille), il est difficile de juger la production et le calibre des fruits.

L’ensemble de ces éléments nous amène à ne pas pouvoir publier cette année une comparaison pertinente des qualités et défauts des différentes variétés testées, ce dont nous vous prions de bien vouloir nous excuser.

Quelques explications sur le Mildiou de la Tomate (source : les maladies de la tomate, D. BLANCARD, Editions QUAE, 2009).

Il y a deux mildious sur TOMATE : le mildiou aérien Phytophtora infestans et le mildiou terrestre Phytophtora nicotianae que nous n’aborderons pas ici. Les symptômes sont légèrement différents (fruits tachés mais lisses, non bosselés).

Le P. infestans est le même que sur la pomme de terre mais l’infection tomate-pomme de terre est plus facile que pomme de terre-tomate.

Le P. infestans serait originaire de Bolivie-Equateur mais on ne peut occulter une possible origine Mexique.

Le P. infestans a deux types sexués A1 et A2. Jusque dans les années 1980, l’Europe n’avait que le type A1. Les dégâts étaient peu importants. Puis est rentré probablement du Mexique, le type A2 au milieu des années 1980 et il y eut beaucoup de dégâts à la fois sur Tomate et sur Pomme de Terre. Comme beaucoup de micro-organismes parasites, il y a des RACES.

A ce jour, on a identifié 8 races mais il s’agit bien du même parasite qui attaque de manière différente des variétés génétiquement différentes en terme de gènes de tolérance.

On dispose à ce jour de 3 gènes qui apportent des résistances partielles. En Europe, au milieu des années 70, les sélectionneurs ont introduit le gène Ph2 qui a apporté une faible protection, plutôt un retard dans le développement des symptômes.

Mais de nouvelles races du parasite sont apparues et le gène Ph2 ne couvre pas les 8 races connues. Aux USA, les sélectionneurs ont introduit le gène Ph3 en le cumulant avec le Ph2. Les premières variétés Ph2+Ph3 cultivées aux USA ont été rapidement abandonnées suite à l’apparition de nouvelles races de P.infestanscontournant ces gènes. Le gène Ph3 n’a pas été développé pour l’instant en Europe. En plus, il s’agit de « résistance partielles ». Donc, la résistance au mildiou aérien est plus que problématique.

En France, seul le gène Ph-2 est disponible dans des variétés commercialisées, mais son efficacité reste relative. En effet, la résistance n’est que partielle, c’est-à-dire qu’elle ne fonctionne que vis-à-vis de certaines souches de Phytophthora infestans. En pratique son intérêt sur le terrain est très limité.

La sélection est active sur ce problème et s’oriente vers l’introduction de résistances polygéniques présumées plus durables qui ont été identifiées dans les espèces sauvages apparentées à la tomate.

Nous n’envisageons pas de nouvel essai pour l’année 2013, pour une question de délai d’obtention des semences nécessaires. Par contre nous envisageons pour l’année 2014 un essai de courgettes non coureuses, légume pour lequel des évolutions génétiques intéressantes sont apparues depuis quelques années.

Résultat des essais 2009 : chicorées scaroles d’été

L’essai portait sur une variété ancienne, la chicorée ‘Grosse Bouclée’, pour examiner son comportement chez les expérimentateurs ; 4 provenances avaient été retenues.


Sur les 29 réponses reçues, 20 comportaient des résultats de pesées et 16 ont pu être utilisées dans une analyse simple.
Pour ceux qui n’avaient pas prévu d’arrosage, l’automne très sec n’a pas été favorable au développement de plantes normales. C’est pour cela que les résultats sont très inégaux (de 250 g pièce à plus d’un kilo). Dans l’ensemble, les semis ont été faits aux dates demandées.

  • La variété 1 a semblé beaucoup plus précoce que les autres, avec une « pomme » assez serrée mais un développement plus faible.
  • Seule la variété 2 a eu un comportement correct dans tous les essais.
  • La variété 3 a été souvent notée hétérogène : des grandes plantes, des grandes feuilles.
  • La variété 4 est souvent absente des résultats (graines enrobées ayant mal supporté le transport).

La grande dispersion des données a rendu difficile une analyse fiable, aussi ont été seulement utilisées les pesées de la dernière récolte (25 septembre-10 octobre 2009).

En prenant toutes ces précautions, le classement variétal serait le suivant : variété 2 > variété 3 > variété 1 > variété 4.

D’après les commentaires donnés par les expérimentateurs, les variétés 2 et 3 sont les meilleures ; la variété 4 n’a pu être jugée ; la variété 1 a été pénalisée par sa plus grande précocité et donc un développement moindre.

D’un point de vue « gustatif », la variété 2 a été jugée excellente, sans amertume dans de nombreux cas, tandis que la variété 3 présentait parfois une pointe d’amertume.

En conclusion, nous dirons que les deux variétés 2 (sélection Bovary des Ets Graines Gautier) et 3 (Ets Catros-Gérand) sont équivalentes et ont donné une excellente production.

Compte-rendu de Jean-Noël Plagès

Carottes d’automne : résultats d’essais

En 2008, la section Jardins Potagers & Fruitiers a décidé de faire réaliser par son réseau de jardiniers amateurs un essai Carottes d’automne ayant pour objectif de mettre en évidence le comportement des variétés choisies vis-à-vis d’un parasite fongique, Alternaria dauci, responsable de la brûlure du feuillage en période estivale.

Malheureusement, les conditions climatiques de l’été 2008, froides et humides, n’ont pas été propices au développement du parasite. Donc, aucune analyse sur ce caractère n’est possible. Toutes les notations demandées sur l’état du feuillage en cours de culture ont été parfaitement réalisées. Sauf dans deux ou trois cas, le feuillage a été sain jusqu’à la récolte. Sur 52 envois, nous avions reçu 32 réponses et 26 sont suffisamment complètes pour donner lieu à une analyse statistique simple. Néanmoins, nous remercions les expérimentateurs d’avoir respecté les dates de semis, la densité après éclaircissage, les notations du feuillage et les pesées à la récolte. De très belles photos ont été réalisées… merci donc à tous.

Données chiffrées

Il a été possible de faire une analyse simple des résultats de récolte. L’arrachage et la pesée des racines après effeuillage donnent des résultats assez faibles à cause du petit calibre des racines. Les conditions climatiques ont certainement joué un grand rôle mais aussi sans doute des semis un peu trop tardifs pour l’année. En 2008, il aurait fallu semer début juin et non début juillet !

Les résultats s’établissent comme suit, en kg/m linéaire :
– Variété 1 Touchon 2,200
– Variété 2 Boléro (Vilmorin) 2,550
– Variété 3 Bangor (Bejo) 2,320
– Variété 4 Cérès (Clause) 2,180
– Variété 5 De Colmar 2 à coeur rouge 2,700

D’après l’analyse statistique des résultats, nous pouvons donc faire le classement des variétés suivant : 5 et 2 non différenciables ; 2 et 3 non différenciables ; 3, 1, 4 non différenciables. En conclusion, le classement est 5 et 2, puis 3, 1, 4 ensemble.
Soit De Colmar à coeur rouge et Boléro
Puis Bangor, Touchon, Cérès.
Il faut préciser que le choix des variétés a été fait en fonction de la sensibilité ou de la tolérance à l’Alternaria et non pour le rendement et la conservation. C’est pour cela que la variété Touchon (témoin de sensibilité) se retrouve au milieu des variétés de type Colmar ou Berlikum.
Boléro fait exception car de type Nantaise.
Quelques observations ont été faites sur le goût mais, malheureusement, trop peu pour en faire une analyse valable. Cependant on peut dire que, d’un point de vue gustatif, 4>3>5.

Certains expérimentateurs ont donné des informations sur les variétés :
1- Touchon : végétation faible, collet vert important.
2- Boléro : végétation forte.
3- Bangor : feuillage moyen, racines moyennes avec beaucoup d’éclatées.
4- Cérès : feuillage faible, belles racines régulières, très bonne qualité gustative.
5- De Colmar à coeur rouge : gros feuillage, gros collet, grosses racines, un peu dures !

En raison des conditions climatiques de l’année 2008, nous n’avons pu tester le comportement des variétés à l’Alternaria dauci. Il est difficile dans ces conditions de faire un choix variétal. Les rendements sont à prendre avec précaution car l’essai n’a pas été conçu pour cet objectif. Il faut toujours se méfier de résultats ne correspondant pas à l’objectif fixé.

Quelques dégâts de vers (mouche de la carotte) ont été signalés. Il semble qu’aucun traitement phytosanitaire n’ait été réalisé sur la culture. Nous avions laissé la possibilité de faire des traitements insecticides. En période plus chaude, les dégâts auraient été plus graves.