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[Retour sur] La journée d’étude de la section Potager Fruitier 2019

Nous étions 20 participants à cette journée du du 26 juin 2019, sous le signe de la chaleur, mais surtout des plantes aromatiques.

La Ferme du Clos d’Artois

Nous avons visité le matin la Ferme du Clos d’Artois dans le Parc naturel du Gâtinais français.
Monsieur Alain Bosc Bierne est le dernier producteur (depuis quatre générations) de la menthe poivrée de Milly-la-Forêt.
 La menthe poivrée, en opposition aux menthes douces, est particulièrement parfumée et sa haute teneur en menthol procure une forte sensation de fraîcheur. C’est la seule menthe qui soit officinale, avec comme vertu d’être digestive. Elle est recherchée aussi bien pour l’herboristerie que pour ses facultés à produire une huile essentielle de qualité.

Dans le champ de menthe poivrée

Menthe poivrée PE Wecq source : http://www.parc-gatinais-francais.fr/producteurs/la-ferme-du-clos-dartois/

Un peu d’histoire

Dès le 12e siècle, Milly-la-Forêt et sa région sont le berceau des plantes médicinales qui poussent à l’état naturel dans la vallée de l’école. Elles sont cueillies et utilisées pour leurs vertus médicinales. Des cultivateurs-herboristes se professionnalisent dans la culture des plantes médicinales. 
La menthe poivrée de Milly est produite selon un mode de culture traditionnel, sur de petites surfaces, impliquant un travail manuel important. C’est une culture « à taille humaine ».

La famille Bosc Bierne

La famille Bosc Bierne a dès le début spécialisé la Ferme du Clos d’Artois dans la culture des plantes médicinales : menthe poivrée de Milly-la-Forêt, petite absinthe, valériane, piloselle, souci, mélisse…
Aujourd’hui, il est le dernier producteur de la région et ne cultive plus que la menthe poivrée et la mélisse. Nous avons découvert les champs en culture et la cour de ferme entourée de séchoirs traditionnels où Alain Bosc Bierne nous a expliqué l’acheminement des plantes, du champ à l’entrepôt de stockage, en passant par la récolte, le séchage et le triage.

 

Ça prend des notes

Le séchage à la ferme

Le Conservatoire National des Plantes à Parfum, Médicinales, Aromatiques et Industrielles

Nous avons visité l’après midi le Conservatoire National des Plantes à Parfum, Médicinales, Aromatiques et Industrielles (CNPMAI) de MILLY-la-Forêt, une association loi 1901, sans but lucratif, née en juin 1987. Le Conservatoire est avant tout un outil au service des producteurs, des cueilleurs de plantes, des laboratoires et des industriels. À l’interface du monde des plantes sauvages et de celui des plantes cultivées, sa place au sein de la filière PPAM se trouve tout à fait en amont de la production.

Le CNPMAI a pour buts de gérer, valoriser et conserver les ressources génétiques des plantes à parfum, médicinales et aromatiques afin de :

  • participer à la sauvegarde de notre patrimoine naturel ;
  • mettre à la disposition de l’utilisateur un matériel végétal nouveau, amélioré ou simplement bien identifié, toujours adapté à ses besoins ;
  • faire découvrir au plus grand nombre toute la richesse de ces plantes utilitaires.

Le conservatoire est financé à 50 % par les pouvoirs publics. Ses activités de vente de semences et plants, l’exploitation pédagogique et touristique du site, diverses prestations et les cotisations de ses adhérents permettent au CNPMAI d’assurer un autofinancement de 50 % de son budget.

Au Conservatoire
Au Conservatoire à la recherche de l’ombre
Pause déjeuner

En conclusion, une journée très riche et très appréciée des participants.

Jean-Marc MULLER, président de la section Potager

 

En savoir plus sur La ferme du Clos d’Artois

En savoir plus sur le Conservatoire National des Plantes à Parfum, Médicinales, Aromatiques et Industrielles

[CNJP18] Palmarès des lauréats du Concours national des jardins potagers

Le palmarès de l’édition 2018 du Concours national des jardins potagers a été dévoilé lors d’un grand moment de convivialité, de partage et d’échange entre jardiniers et passionnés. Tous les lauréats étaient conviés à la cérémonie de remise des prix qui s’est tenue le mercredi 05 décembre à la Société Nationale d’Horticulture de France.
Remise du prix spécial du jury 2018 à l’Association GACI

En effet, chaque année, le Concours national des jardins potagers récompense des jardins potagers remarquables en termes de diversité des légumes cultivés, des bonnes pratiques de jardinage et de l’esthétique même du jardin.

Ouvert à tous les jardiniers, ce rendez-vous annuel est organisé conjointement par la SNHF, l’Association Jardinot et le GNIS.

Un jury d’experts, composé de représentants de ces mêmes organisations, a sillonné, durant toute la saison estivale, les routes de France pour découvrir les jardins des 21 finalistes issus d’une première sélection réalisée sur dossier. Ces visites ont été  l’occasion de rencontrer et d’échanger avec des jardiniers passionnés et d’apprécier leurs jardins afin d’établir, conformément au règlement du concours, la liste des lauréats dans chacune des catégories suivantes :

  • jardin potager privatif,
  • potager dans un ensemble collectif de jardins (centre de jardins, jardins familiaux…),
  • jardin potager privatif situé dans un environnement paysager (château, grand parc…),
  • jardin pédagogique, réalisé sur initiative individuelle ou avec la participation d’associations de jardiniers ou de sociétés d’horticulture,
  • jardins partagés, mis en place et cultivés au sein d’une entreprise ou par une association.

Les membres du jury vous emmènent maintenant à la rencontre des grands prix de l’édition 2018 et de leurs potagers remarquables !

Les grand prix 2018

Le jardin privatif de Cathy BABAU au Pradal dans l’Hérault a séduit le jury pour son splendide potager de 1.300m² en déclivité, qui permet une vue panoramique sur toutes les plantations. Ce jardin aux couleurs chatoyantes et décoré avec goût est un véritable enchantement de verdure grâce aux paillages des cultures et à une technique d’arrosage originale. Celui de Francis MICHEL à Villeneuve-Saint-Georges dans le Val de Marne, réunit 2 parcelles pour un total de 600m² qu’il cultive depuis près de 35 ans. Avec une parfaite maîtrise technique, il obtient des résultats spectaculaires. Ce jardin est un excellent exemple de jardin vivrier qui respire la convivialité. Le magnifique potager du parc de Wesserling, dans le Haut Rhin, monument historique qui retrace l’aventure industrielle de l’ancienne « Manufacture Royale » est géré par l’association « les jardins de Wesserling » depuis 2003 et Florence CATTENOZ et Jean GRANELLO. Aménagé avec un souci d’esthétisme, il présente une impressionnante diversité de légumes. Enfin, le jury a souhaité cette année mettre à l’honneur le centre horticole jardin « Emile senteurs » animé par Étienne GRAVE, éducateur spécialisé à l’Association ARCHIPEL de Saint-André-lez Lille dans le Nord. C’est un outil pour le traitement thérapeutique dans les problèmes de santé mentale. Un parcours pédagogique est aménagé avec l’objectif d’améliorer le processus cognitif des patients : reconnaissance de types de menthes ou de types de paillages ; jetons pour retrouver des animaux et des végétaux… Les patients sont affectés à des travaux de jardinage, d’entretien ou de confection de mobilier de jardin.

Catégorie 1 : jardin potager privatif

Grand prix : Cathy BABAU – Le Pradal (Hérault)

© C. BABAU / CNJP 2018

C’est dans un espace déshérité et avec un déficit pluvieux permanent, que Cathy BABAU a créé un potager remarquable qu’elle cultive depuis 6 ans (« que du bonheur » dit-elle).
Il présente plusieurs espaces sur un terrain de 1300 m² en déclivité, ce qui permet une vue panoramique sur toutes les plantations. Malgré la sécheresse ambiante, c’est un enchantement de verdure, de culture de légumes et de fleurs aux couleurs chatoyantes. Le secret de Cathy : les oyats, ces poteries en terre cuite poreuse, qui enterrés près des végétaux et régulièrement complétés avec de l’eau, leur permettent de prélever le liquide qui leur est nécessaire. L’utilisation du paillage permet aussi d’économiser cette eau précieuse qui est récupérée dans des cuves pour les longues périodes sans pluie. Des poteries judicieusement disposées agrémentent le décor, des petits pots en terre cuite sur des tiges permettent de repérer les variétés de tomates, un pancartage en planchettes de bois permet de se diriger, des citations sur ardoise incitent à la réflexion, des personnages mannequins disposés çà et là donnent de la vie , des abris à insectes , des nichoirs, un poulailler, un bassin, des parapluies ou des parasols pour faire de l’ombre, la liste est longues des découvertes à faire dans ce jardin.

Le jury apprécie particulièrement ces techniques de jardinage sans faille, sans utilisation de pesticides, avec une grande diversité de légumes et de fleurs qui sont agréablement mélangés. La recherche d’espèces ou de variétés particulières complète les éléments de cette visite, nous notons environ 30 variétés de tomates et l’incontournable oignon doux des Cévennes. Cathy BABAU est une passionnée de ce jardin qu’elle a créé de toutes pièces avec beaucoup de goût et de créativité.

Ce potager est exceptionnel, comme la jardinière qui nous explique que « ses motivations à jardiner sont une source d’inspiration. En effet, étant artiste peintre, j’aime la couleur, l’esthétisme, la matière et la fantaisie ». Nos lauréats sont souvent aussi des artistes !

Catégorie 2 : potager dans un ensemble collectif de jardins

L’Association des jardins familiaux de Villeneuve St Georges comprend plus de 840 parcelles sur 22 ha (c’est le plus grand jardin collectif de France et sans doute d’Europe). Cette association encourage depuis plusieurs années les jardiniers à participer au Concours National des Jardins Potagers avec plusieurs candidatures et plusieurs lauréats au palmarès national. Merci à Darrio Ceretto responsable du centre.
Cette année c’est le grand prix qui est attribué à :

Grand prix : Francis MICHEL à Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne)

© F. MICHEL / CNJP 2018

Son potager réunit 2 parcelles pour un total de 600m² qu’il cultive depuis près de 35 ans.
Francis est un jardinier extrêmement expérimenté. Il produit une impressionnante quantité de légumes variés de belle qualité destinés à sa famille et ses proches. Le jury note les asperges, des christophines et une grande variété de tomates. Sa méthode de production est plutôt conventionnelle mais sans excès et il obtient des résultats spectaculaires. Il essaie de nombreuses variétés tout en gardant les grands classiques.

Son épais paillage réalisé avec des déchets végétaux semble très efficace. Il lui permet de réduire les risques de contamination par le sol. Son terrain est très propre grâce à un travail continu aussi bien en hiver qu’en été.

Il passe toutes ses journées au potager. Pendant de nombreuses années il a enregistré ses récoltes, le temps passé, ses dépenses et a pu estimer que cela lui permet d’économiser plus de 1000 € par an, et de nourrir sa famille toute l’année.

C’est un excellent exemple de jardin vivrier performant, mais qui n’exclut pas la convivialité avec les voisins et favorise les liens familiaux : « Il y a aussi un côté éducatif avec mes petites filles qui découvrent comment poussent les légumes, et surtout cela permet d’éveiller leurs palais à des produits sans traitement chimique. »

Catégorie 3 : jardin potager privatif dans un environnement paysager

Grand prix : Florence CATTENOZ et Jean GRANELLO à Husseren-Wesserling (Haut-Rhin)

© F. CATTENOZ et J. GRANELLO / CNJP 2018

L’association « les jardins de Wesserling » gère depuis 2003 le potager du parc de Wesserling, monument historique qui retrace l’aventure industrielle de l’ancienne « Manufacture Royale ».

Il est divisé en plusieurs parties, un petit potager de 460m², un grand de 1200m², un espace aromatique de 300m², un univers petits fruits de 230m², et enfin un grand verger de 1250m².
Le potager se visite et de nombreuses manifestations sont organisées tout au long de l’année. « En référence au passé du site, nous présentons chaque année une allée textile  en choisissant dans les archives de l’écomusée des tissus imprimés à la manufacture au 19e siècle. Traités numériquement, ces échantillons agrandis sont présentés dans les parcelles reproduisant sur le terrain les motifs du tissu en mélangeant légumes et fleurs ».

Le jury note un bon niveau d’équipement : serre chauffée, tunnels, silo à compost, récupérateurs d’eau de pluie. Le mariage des fleurs et des légumes est appliqué systématiquement. Ici, il n’y a pas de produits chimiques utilisés. Paillage abondant et rotation des cultures sont pratiqués et le ramassage des doryphores et des limaces se fait à la main.

La grande diversité est impressionnante : plus de 150 variétés de légumes dont 12 en choux, 30 en tomates, de l’oca du Pérou, crosne, yacon, chervis, salsifis…De nombreuses informations sont à la disposition des visiteurs à l’aide de calicots textiles. C’est un très beau jardin, propre et bien entretenu. Une petite brasserie est à la disposition des visiteurs. La vente des légumes et de confitures faites sur place participent à l’équilibre financier de l’association. Comme l’explique Florence, les buts de ce potager sont multiples : pédagogique, esthétique, ludique, productif et social avec 15 personnes en insertion encadrés par plusieurs bénévoles.

Catégorie 4 : jardin pédagogique

Grand prix : Étienne GRAVE, Association ARCHIPEL à Saint-André-lez-Lille (Nord)

© E. GRAVE / CNJP 2018

(Monsieur Claude DOGNON : Président d’Archipel)

Le centre horticole jardin « Emile senteurs » est animé par Étienne GRAVE, éducateur spécialisé. C’est un outil pour le traitement thérapeutique dans les problèmes de santé mentale. L’établissement compte 80 lits, mais 90% des personnes à problème sont en traitement hospitalier de jour à domicile.

L’association ARCHIPEL facilite les activités culturelles et sportives pour les personnes suivies en soin à l’EPSM (Établissement Public de Santé Mentale) et soutient l’activité jardinage.

Un parcours pédagogique est aménagé avec l’objectif d’améliorer le processus cognitif des patients : Reconnaissance de types de menthes  ou de types de paillages ; Jetons pour retrouver des animaux et des végétaux. Les patients sont affectés à des travaux de jardinage, d’entretien ou de confection de mobilier de jardin.

Le jardin est constitué de plusieurs espaces :

  • Un jardin potager de 480m² ;
  • Une grande serre avec un espace jeux et un espace rempotage pour les enfants ;
  • Une tonnelle végétale ;
  • Un poulailler ;
  • Un jardin clos pour les grands malades ;
  • Une grande serre pour tomates, poivrons et espèces nécessitant de la chaleur ;
  • Un espace vert avec un cheval, des chèvres, des oies…

Dans ces espaces aucun pesticide n’est utilisé. L’ensemble est très esthétique avec le mariage des légumes et des fleurs. On y pratique rotation des cultures, récupération d’eau, essai réussi de culture en lasagne. Les espèces et les variétés sont adaptées aux besoins de consommation. La production est consommée sur place (soupe journalière), mise en congélation ou emportée par les patients.

Des collections de romarins, de thyms (40 variétés), de menthes (105 variétés), de pélargoniums sont aussi des outils pour la reconnaissance des senteurs. L’équipe qui anime le jardin allie la pédagogie et la thérapie avec une grande connaissance des plantes et des pratiques de jardinage respectueuses de la nature. Étienne Grave indique : « Le jardin n’est qu’un outil d’accompagnement pour ces personnes en souffrance, et nous restons vigilant pour garantir notre travail d’éducateur. Enfin, nous mettons un accent fort sur l’accueil, l’échange, le lien social et ce jardin est un lieu que nous avons adapté au fil du temps. » Le jury a été très impressionné par cette réalisation exemplaire.

Le palmarès 2018

Catégorie 1 : Jardin potager privatif

Grand prix : Cathy BABAU à Le Pradal (Hérault)

© C. BABAU / CNJP 2018

1er Prix : Frédéric DENIZET et Annick HUBENS à Le Luc en Provence (Var)

© F. DENIZET / CNJP 2018

La propriété de 25 000m² est située en Provence, climat chaud, sec et souvent très venté. Un cours d’eau traverse le jardin et facilite l’irrigation. Le potager occupe 500 m² et le verger 1200m². Annick et Fréderic poursuivent plusieurs objectifs : l’aspect vivrier du jardin en constante amélioration ; transmettre les savoirs sur les nombreuses espèces et variétés aromatiques, médicinales, fruitières et potagères ; essayer et mettre en pratiques différentes techniques anciennes ou innovantes afin de mieux respecter l’environnement et de s’adapter à l’avenir ; enfin faire connaître les méthodes pour conserver et utiliser les différentes plantes. Ce sont tous les deux de vrais passionnés : monsieur par les arbres fruitiers de toutes sortes, il expérimente de nombreux greffages pour adapter les espèces aux conditions locales; madame par les multiples particularités des espèces et variétés aromatiques, médicinales et condimentaires. Ils élèvent de jeunes plantules d’espèce peu connues en vue de les expérimenter et de les partager localement. Ils pratiquent des techniques spécifiques parfois en opposition avec celles qui sont largement diffusées. Par exemple, l’irrigation par aspersion, leur permet de se protéger de différents ravageurs sans risque de favoriser les maladies cryptogamiques y étant peu exposés. Ils assurent des cours de jardinage et organisent chaque année chez eux une bourse aux plantes. Pour eux, « le jardinage est une activité qui génère du partage et de la vie sociale et permet de jouer localement un rôle dans la protection de l’environnement ».

2e prix : Dominique MALANDAIN à Saint-Martin-de-Boscherville (Seine-Maritime)

© D. MALANDAIN / CNJP 2018

Ce potager de 150 m² est situé derrière la maison, mais juste au pied de la terrasse ou se prennent les repas familiaux, choix délibéré de contempler des légumes plutôt qu’une pelouse. L’aspect est très soigné avec des carrés matérialisés de 1,2 m sur 1,2 m ou 2,4 m. Les allées minéralisées donnent un aspect lumineux et très clair. Une belle vue se prolonge sur un vallon occupé par une prairie et des chevaux. Dominique Malandain est très motivé par son potager qu’il cultive depuis 4 ans et qui lui sert de « décompression », son activité professionnelle étant plutôt « stressante ». Nous apprécions le coin « zen » avec une représentation de bouda. Le jury note la présence de deux serres, de bacs à compost et de plusieurs récupérateurs d’eau. Dominique tient un cahier de jardin, favorisant la rotation des cultures. Il fait ses propres semences : salades, radis, carottes, panais, physalis, tomates (20 variétés)…Il cultive plusieurs légumes originaux : morelle de Balbis, sauge sclarée, gombo, topinambours, salade cressonnette, légumes perpétuels comme ognons rocambole, chou Daubenton …Toutes les techniques du jardinage respectueux de l’environnement sont déclinées : macérations maison, association, paillage, rotation, engrais vert, accueil des auxiliaires… Malgré la latitude, nous admirons une belle treille de chasselas en production et un verger de 500m² bien entretenu, le pied des fruitiers étant isolé de l’herbe par un entourage plastique moderne. Beaucoup de petits fruits très productifs sont disposés en bordure de haie. Bref, pour Dominique, le jardinage c’est « surtout le plaisir de mettre les mains dans la terre, sans doute à la recherche de ses racines, de s’émerveiller devant ce que la nature a à nous offrir, et prendre conscience du temps, beaucoup plus lent que le nôtre ».

3e prix : Cécile DUREL à Sainte-Eulalie (Gironde)

Le potager de 600m² est localisé à la périphérie du village. Pour Céline, « Jardiner est une passion…la balade dans le potager au lever du jour est un rituel quotidien. Je n’ai plus besoin de partir en vacances, j’y suis déjà. » Le jardin a été réalisé en 2017 pratiquement avant la construction de la maison. Astucieusement, les bordures des carrés de jardin ont été constituées de rails de support de Placoplatre. Le sol étant très argileux, il a été totalement reconstitué à partir de branchages, de fumier, de compost, et de terre disposée en surface. Certaines parcelles sont traitées en buttes. Céline puise son inspiration dans des revues et sites de jardinage. Le jardin comporte un maximum de diversité. Les espèces florales d’accompagnement des légumes sont choisies en fonction de leur utilité pour le jardin mais aussi en fonction de critères esthétiques très précis, par exemple la variété de tournesol nain ramifié « soleil Wahoo ». Tous les semis de printemps sont réalisés dans la serre vitrée équipée de tapis électriques chauffants. Les techniques classiques du jardinage sont utilisées : paillage, engrais vert… On note à chaque étape et à chaque endroit une concentration d’idées comme le semis simultané de graines de tomates et d’œillets d’Inde dans le même godet.
L’irrigation s’effectue à partir du puits de son voisin qui, en récompense, bénéficie du surplus de légumes. Les animaux ne sont pas oubliés avec des lapins, des poules et aussi des poissons dans un petit bassin. L’esthétique est indéniable avec utilisation de nombreux éléments décoratifs, toujours judicieusement disposés. Citons : les récupérateurs d’eau de pluie à chainettes de la serre, une banquette pour prendre le petit déjeuner dans le jardin, à l’entrée le nom de son site « La pelle du jardin » figurant sur l’outil, ou encore les noms des plantes écrits sur des cuillères d’un vieux service. Les toitures de la cabane à outils et du poulailler sont végétalisées. L’objectif de Céline Durel est d’avoir un potager « au top » à chaque saison. Le clou de l’organisation est la tenue de son cahier de jardin sous forme de tableau utilisant des codes couleurs pour bien gérer ses rotations de cultures.

4e prix : Martin HIVERT à Beaupouyet (Dordogne)

© M. HIVERT / CNJP 2018

Le potager de 150m² est situé dans une grande propriété familiale qui comporte de très vieux arbres et un vaste étang. Martin a fait le choix de placer le potager dans la zone la plus ensoleillée. Il regrette un peu ce choix, car selon lui, une situation mi- ombre aurait été meilleure. Le jardin est de forme circulaire segmentée en 12 parcelles rayonnantes figurant les pétales d’une fleur ou les 4 points cardinaux avec leurs subdivisions. La nature très argileuse du sol a imposé la création d’un sol artificiel contenu par des bordures de bois. Le substrat, mis en place il y a deux ans est composé de déchets de bois de feuillus et de terre paillée en surface par du foin issu de la propriété. Cette absence de sol fin interdit les semis directs, sauf les très grosses graines. La majorité des végétaux est donc plantée, assurant une croissance très correcte ; il suffit pour s’en convaincre de voir les tournesols géants qui dominent le jardin avec les maïs indiens aux grains multicolores. La couche d’argile sous-jacente favorise la rétention de l’eau. Martin nous dit arroser peu fréquemment. L’esthétique de l’ensemble est indéniable avec le mélange fleurs/ légumes ; essentiellement des plantes d’utilité obtenues par semis spontanés. Le jury dénombre 37 espèces de légumes. Ce n’est pas un jardin de collectionneur mais plutôt un jardin d’expérimentateur pour apprendre en recherchant au sein des espèces les variétés qui poussent bien, se récoltent correctement et sont bonnes à manger. La protection sanitaire des plantes est réalisée principalement à partir de lutte biologique de conservation pour les ravageurs parfois assistée de pulvérisation de savon noir. Les maladies sont contrôlées par des préparations naturelles. Martin ne fait pas de discrimination sur l’origine des plants en alternant selon les circonstances ceux produits par ses soins ou achetés en jardinerie. Son côté expérimentateur l’oblige à observer et à tout noter. La création d’une petite serre est prévue.

Prix spécial du jury : Eve BACHELET à Saint-Pierre-de-Manneville (Seine-Maritime)

© E. BACHELET / CNJP 2018

« Je ne voulais pas d’un potager classique, je voulais qu’il soit ornemental, qu’il soit lieu de promenade, un potager de femme ». Ce potager de 800m² donne un aspect paysager avec quelques parcelles individualisées, souvent entourées de bordures en plessis de saule. Beaucoup d’éléments de décoration « nature » donnent délibérément ce côté féminin et charme l’œil du promeneur. Les allées sont enherbées mais entretenues (tonte). L’approvisionnement en eau est un problème majeur, Mme Bachelet dépendant du bon vouloir d’un voisin. En dehors des légumes classiques, présence de nombreuses variétés originales (carotte de Kuttigen, mogette, flageolet feuille d’ortie, ail des ours et 20 variétés de tomates…). Elle fait une grande partie de ses semences et dans certains cas laisse les plantes se semer sur place et pratique simplement un éclaircissage. Nous notons la présence de quelques fruitiers, dont plusieurs pommiers. Eve Bachelet a traversé des moments personnels difficiles (deuils, maladie) et a trouvé dans le jardinage une véritable thérapie qui lui a permis de se reconstruire. Elle s’exprime bien et avec passion. Elle a été conseillée par Gérard Mallet, mais a personnellement recherché toute la documentation possible pour enrichir ses connaissances en jardinage. Le tout très bien assimilé et appliqué. Le jury a souhaité décerner un prix spécial « coup de cœur » à Eve pour son investissement dans ce jardin à la fois esthétique et nourricier.

Nominée : Elisabeth MULLER à Illtal (Haut-Rhin)

© E. MULLER / CNJP 2018

Le jury a apprécié ce beau petit potager vivrier de 90m² bien tenu, qui produit beaucoup de légumes malgré cette faible superficie. Elizabeth Muller a une serre pour ses tomates, 2 compartiments à compost, un lombricomposteur, 1 broyeur, un hôtel à insectes et plusieurs récupérateurs d’eau.
Elle pratique les associations légumes/fleurs comme tomates et œillets d’inde. Aucun produit chimique n’est utilisé et en hiver, elle couvre le jardin de feuilles mortes. Cette jardinière motivée fait beaucoup de conserves et déshydrate certains légumes pour en faire profiter enfants et petits-enfants.
Le jury note une assez grande diversité, elle fait ses semis et souvent ses graines de semence.
Le pourtour de la maison est très fleuri. Passionnée de jardins, Elizabeth participe à beaucoup de trocs aux plantes et elle est à l’affût de conseils. Elle fait de nombreuses décoctions et macérations de végétaux.

Nominé : Quentin PRINCE à Le Poinçonnet (Indre)

© Q. PRINCE / CNJP 2018

Quentin jardine depuis l’âge de 12 ans.
Le petit potager de 61 m², comporte une partie de cultures en plein-air et 2 serres, l’une en verre est équipée d’un radiateur électrique économique. Elle est utilisée pour les semis de printemps et pour l’hivernage des plantes gélives, (actuellement différentes variétés de tomates). L’autre en plastique abrite des cultures diverses toute l’année. Au regard de la faible surface du potager, la diversité des espèces et des variétés est très correcte, constituée de variétés anciennes et modernes dont un beau pied de tomate F1 greffé et une rangée de haricots kilomètres (Vigna sesquipedalis). Le moindre petit espace de terrain est planté. La circulation d’accès aux plantes se fait par un jeu de planches étroites permettant de ne pas tasser le sol. La production comble les besoins de la famille. Le sol est très argileux, mais il été très bien amendé avec du fumier de cheval. Il est frais en profondeur grâce à une nappe alluviale peu profonde. Les techniques modernes sont bien maîtrisées : cultures hors-sol de fraisiers en gouttières et en potées suspendues ; arrosage localisé par goutteurs ; stockage d’eau de pluie récupérant toutes les surfaces de toitures. La protection des plantes se fait sans utilisation de produits chimiques de synthèse, avec acceptation de dégâts limités. Un composteur recueille les déchets de jardin, en partage avec 5 poules dans un parcours spacieux. Le verger de 158 m² est composé d’arbres de plein vent. Quelques arbustes à petits fruits, en quantité limitée complètent l’ensemble. Le jury a retenu ce jardinier pour une nomination, nous l’encourageons ainsi à persévérer et à concourir à nouveau.

Catégorie 2 : potager dans un ensemble collectif de jardins

Grand prix : Francis MICHEL à Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne)

© F. MICHEL / CNJP 2018

1er prix ex-aequo : Danuta BODET à Bourg-en-Bresse (Ain)

© D. BODET / CNJP 2018

Ce jardin surprend par son organisation qui ne ressemble en rien à une parcelle traditionnelle de jardin familial. Avec la pratique des cultures associées, légumes, fleurs, condimentaires sont souvent mélangés avec aussi pour objectif de favoriser les auxiliaires, ce qui donne un aspect agréable mais très fourni pour ce potager de 100m2. Comme le dit elle-même Danuta « on me dit souvent qu’il faut un GPS pour se repérer dans mon jardin car, comme je pratique les cultures associées, mes plantes potagères sont joyeusement dispersées parmi les fleurs et les condimentaires souvent luxuriantes ».
Une part d’improvisation est laissée à la nature en fonction des levées naturelles de plantes. Danuta Bodet possède parfaitement les techniques de jardinage au naturel, association de plantes, amélioration du sol avec du BRF, compostage de surface, paillage généralisé, mélange de variétés, refuge en bois mort pour les auxiliaires dont les carabes, pas de pesticides, utilisation de décoctions, et attachement à favoriser au maximum la biodiversité de la faune comme de la flore. Le jury est surpris par un zinnia géant qui profite du compost sur lequel il pousse, et étonné par des pommes de terre qui poussent dans des sacs ou dans une poubelle. Il existe une bonne diversité de légumes et aussi de fleurs dans cette espace limité, avec légumes anciens mais également recherche de nouveautés. Ce jardin, diversifié, agréable au regard, cultivé par une jardinière aux connaissances étendues et qui sait les valoriser, étonne quant à sa structure qui n’est pas traditionnelle mais qui fait partie d’une « autre philosophie du jardinage » : « le jardin est un lieu de sérénité et de convivialité, et je participe, à mon échelle, à la protection d’une terre vivante ».

1er prix ex-aequo : Agostinho MARTINS à Paris

© A. MARTINS / CNJP 2018

Agostinho produit une quantité abondante de fruits et de légumes variés de très bonne qualité pour sa famille et ses proches depuis 10 ans dans sa parcelle de 330 m². Son jardin ou coexistent légumes et fleurs est très propre et soigné. Bien qu’il n’en soit pas séparé par une barrière, il contraste avec ses voisins. Pour se protéger des maladies et des ravageurs il utilise à bon escient les divers moyens naturels reconnus. «Je bichonne mes légumes pour me rapprocher de la nature». Les pluies abondantes du printemps ont inondé une partie de son terrain et ont détruit plusieurs cultures. Mais Il accepte ces caprices de la nature et déclare « respecter l’environnement, en devenir le garant et s’inscrire continuellement dans une démarche responsable ». Il réside à Paris mais passe toutes ses journées au jardin pour s’aérer et se nourrir de produits de qualité. Il cultive aussi en grand pots des aubergines, tomates et piments qui seront exposés lors de l’importante fête des légumes qui a eu lieu le 15 septembre dans une salle proche du centre. Très convivial, Agostinho Martins est un excellent jardinier passionné.

L’Association des jardins familiaux de Villeneuve St Georges comprend plus de 840 parcelles sur 22 ha (c’est le plus grand jardin collectif de France et sans doute d’Europe). Cette association encourage depuis plusieurs années les jardiniers à participer au Concours National des Jardins Potagers avec plusieurs candidatures et plusieurs lauréats au palmarès national. Merci à Dario Cerito responsable du centre.

3e prix : Isabelle ROLANDO aux Andelys (Eure-et-Loire)

© I. ROLANDO / CNJP 2018

Le potager de 300 m²est situé dans un ensemble municipal de 40 parcelles. Le terrain argileux en pente prononcée, génère des problèmes de circulation d’eau quand il pleut, et a donc nécessité l’aménagement de terrasses. Si Isabelle sème, plante et récolte, Régis assure l’entretien et les gros travaux. Tout est fait pour jardiner le plus possible en respect de la nature : compostage, paillage, association, rotation, macérations. Les hôtels à insectes sont aussi de fabrication maison, l’orvet est fidélisé grâce à un paillis sous une planche. Isabelle aime recycler les objets, ce qui limite les achats : bidons pour stocker l’eau, poches à huitres faisant office de filet etc. La production est appréciée pour son apport dans l’économie du ménage et le partage avec les enfants et petits-enfants. Et les semences de plusieurs espèces sont récoltées pour l’année suivante. Le jury apprécie les nombreux essais de plantes et fleurs, et le sens du partage et de la convivialité. Madame Rolando ne taris pas d’éloges sur les bienfaits multiples et variés du jardinage : « c’est devenu une passion, et outre le fait de récolter, le jardinage me fait du bien, il me calme, j’adore sentir la terre. C’est un lieu d’émerveillement ».

Catégorie 3 : jardin potager privatif dans un environnement paysager

Grand prix : Florence CATTENOZ et Jean GRANELLO à Husseren-Wesserling (Haut-Rhin)

© F. CATTENOZ et J. GRANELLO / CNJP 2018

Catégorie 4 : jardins ou parcelles pédagogiques

Grand prix : Étienne GRAVE à Saint-André-lez-Lille (Nord)

© E. GRAVE / CNJP 2018

1er prix et Ordre du ROMARIN : Patrick FONTAINE à Montreuil (Seine-Saint-Denis)

© P. FONTAINE / CNJP 2018

« Bienvenue au jardin » est la devise de Patrick, est c’est surtout un objectif d’accueillir et de conseiller. Ce potager fait partie des jardins familiaux de Montreuil. Il est situé dans la zone historique des murs de pêches. Le terrain n’était plus entretenu. M Fontaine a progressivement transformé cette très ancienne parcelle pour en faire un lieu de visite important pour des milliers de visiteurs que ce soit des écoles, des lycées, des associations, des particuliers… lors de manifestations locales, régionales ou nationales.
Cette parcelle de 200 m2 entourée des murs à pêches est devenue un lieu d’exposition de la diversité des espèces potagères, ornementales mais surtout fruitières. Tous les murs sont utilisés pour mener des formes originales aux différents fruitiers et il continue actuellement à créer de nouvelles formes.
Les très nombreuses espèces sont disposées de manière adaptée afin de faciliter les visites et l’ensoleillement. Tout est extrêmement soigné et l’effet esthétique est évident. Pour faciliter la circulation les surfaces non plantées sont engazonnées. Un étiquetage de qualité permet aux visiteurs de s’informer de toutes les espèces. Ce jardin est une œuvre originale réalisée par un jardinier passionné qui est à la fois formateur, organisateur, créateur et engagé dans de bien nombreuses associations et activités horticoles.

Catégorie 5 : potagers partagés mis en place et cultivés au sein d’une entreprise ou par une association

1er prix : Hourya KONTATE à Arcueil (Val-de-Marne)

© H. KONTATE / CNJP 2018

Le jardin actuel a été créé il y a 3 ans, il est divisé en 3 parcelles entourées de palissades au milieu d’un ensemble d’immeubles. L’une est consacrée aux aromatiques et aux petits fruits, une autre aux pratiques horticoles et la troisième aux légumes sur un total d’environ 200m². Le terrain appartient à la Mairie d’Arcueil et l’association « Retour à l’essentiel » anime ce « jardin des rêves ». Cette action s’inscrit dans un ensemble d’activités soutenues par la municipalité. Un des thèmes est de mettre en place des plantes comestibles accessibles librement aux citoyens. Il s’agit de la mise en œuvre progressive d’un projet entamé il y a une dizaine d’année. Le jardin est mené actuellement par Nicolas, un jeune en formation passionné et compétent. C’est un lieu d’exposition et d’initiation à la diversité des espèces potagères et aux pratiques de « permaculture ». Les nombreuses espèces sont disposées de manière adaptée afin de faciliter les visites. C’est aussi un lieu d’échanges et de participation des citoyens de toutes catégories sur le thème du potager. Les visites sont libres et les citoyens sont incités à participer aux travaux et aux récoltes. Un étiquetage de qualité permet aux visiteurs de s’informer sur les espèces cultivées. C’est une expérience d’animation dynamique sur la nature en ville qui favorise le lien social et l’initiation au jardinage. Comme nous confie Hourya, la Présidente de l’association « ce jardin fait le lien entre toutes les générations du quartier. Nous avons une priorité envers les enfants et les adolescents pour qu’ils deviennent des éco-citoyens et qu’ils respectent la nature ».

Prix spécial du jury : Association GACI à Saint-Amé (Vosges)

© Association GACI / CNJP 2018

Prix Spécial avec mention du Jury : «initiative citoyenne et sociale». C’est une association d’insertion qui propose à des personnes en grande difficulté de jardiner une demi-journée par semaine encadrées par un animateur bénévole. Sur une surface issue d’un jardin de curé de 1000m² dont 600m² de potager nous apprécions une bonne variété de légumes et d’aromatiques. Le jardin est bien tenu, en respect des principes éco-responsables : compost, paillage, associations, travail à la grelinette … l’eau est récupérée et l’animateur fabrique lui-même certains outils. Les tomates sont cultivées sous serre. Ce jardin est une aventure sociale et humaine importante et comme nous l’explique la Présidente « permet à des personnes en difficulté sociale de consommer en frais des légumes et de les mettre en conserve ». Par la suite ces personnes sont intégrées dans un chantier d’insertion de l’association. Le jury a souhaité mettre à l’honneur ce jardin partagé en attribuant un prix spécial pour cette initiative citoyenne et sociale.

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Concours organisé en partenariat avec la FNMJ (Fédération Nationale des Métiers de la Jardinerie), 
La Vie du Jardin et des Jardiniers, CP JARDIN (Produits biologiques pour le jardin), 
NATURES MARKET (Nichoirs et abris pour auxiliaires) et DUMONA (Terreaux, supports de culture et paillage.

Et si le jardin était plus rentable qu’un livret A ?

La section potagers et fruitiers recherche dès à présent des jardiniers amateurs, situés dans différentes régions de France, motivés pour participer à cette grande enquête/étude qui permettra de recueillir des informations détaillées sur vos pratiques de jardinage, les coûts et les bénéfices que vous retirez de votre potager.

[Potagers Frutiers] Essais concombres : comparaison de cinq variétés 2017

Soucieuse de faire découvrir les différences variétales et de permettre aux jardiniers amateurs de continuer à récolter des légumes en quantité et en qualité raisonnables en utilisant moins de produits phytosanitaires la section potagers et fruitiers de la SNHF met en œuvre différentes actions. Pratiquement, depuis de nombreuses années des essais comparatifs de variétés de légumes sont organisés.

En 2017 elle a proposé de tester 5 variétés de concombre. Dans ces essais les jardiniers ne doivent effectuer aucun traitement phytosanitaire afin de mieux observer des différences de comportement entre les variétés.

Cette expérimentation a été proposée à un réseau de 52 jardiniers amateurs volontaires bien répartis sur le territoire français.

Avec les semences, chaque jardinier a reçu un protocole décrivant les opérations à effectuer, une feuille de notations ainsi que les descriptions des principales maladies et ravageurs des concombres.

Les semences des 5 variétés étaient « sous numéro ». Les noms des variétés ont été transmis aux jardiniers après le dépouillement des résultats de ces essais. Les 5 variétés proposées dans cet essai étaient :

  1. Marketer (épineux)
  2. Gynial (F1, lisse, gynoïque parthénocarpique)
  3. Crokdélice (F1, lisse, gynoïque parthénocarpique )
  4. Jazzer (épineux, foncé)
  5. Lemon (jaune, ovoïde)

Ces choix variétaux ont été faits afin d’essayer de mettre en comparaison des variétés de types assez différents.

Globalement, les résultats enregistrés ont été extrêmement variables selon les précautions prises, les lieux, les conditions climatiques et les accidents… Mais malgré les difficultés à l’occasion des semis, en période de cultures, selon les maladies et les particularités propre à l’année, difficiles dans certaines régions, ces essais ont permis d’obtenir des récoltes de bonne qualité chez un nombre suffisant de jardiniers expérimentateurs pour en tirer quelques tendances.

Comportement des variétés

De nombreux échecs ont eu lieu dès les semis . Ces difficultés étaient dues probablement à un défaut de régularité de l’humidité ou de la température au cours de la germination, ou à l’emploi d’un terreau de mauvaise qualité. Mais dans de bonnes conditions les 5 variétés ont levé assez rapidement, la variété 5 a eu toutefois une germination un peu défectueuse.

Après le repiquage, quelques maladies ont été signalées (anthracnose, botrytis, pythium du collet, alternariose, mosaïque) ainsi que quelques accidents (résidus d’herbicide, limaces, sécheresse …).

Les vraies difficultés sont apparues avec l’oïdium (d’abord sur la variété 1) à partir de juillet chez certains puis avec le mildiou à partir du mois d’août pour la grande majorité. Peu de différences significatives ont pu être enregistrées entre les variétés.

Dans la plupart des régions les premières récoltes ont commencé fin juin pour les variétés 1 à 4 et plus tardivement pour la variété 5. Les dernières récoltes se sont échelonnées entre la mi-août et la mi-septembre selon la date d’arrivée de l’oïdium puis du mildiou.

L’état sanitaire global est apparu légèrement meilleur pour les variétés 2,3 et 4.

La variété 5 plus tardive a produit de très nombreux fruits jaunes plus petits dont la récolte a été plus groupée.

Résultats sur la production

Variété Nombre de fruits

(moyenne)

Poids total récolté (kg)

(moyenne)

Poids moyen

(grammes)

1 Marketer 22 5,3 238
2 Gynial 17 3,1 188
3 Crokdélice 26 5,8 219
4 Jazzer 18 3,7 205
5 Lemon 40 5,1 149

Commentaires : Seules les données de 28 jardiniers ont été finalement utilisées pour ces résultats, dont uniquement 15 pour les données de production ci-dessus (réponses complètes pour les 5 variétés testées). 

Résultats gustatifs

Les comparaisons gustatives ont été jugées parfois difficiles à réaliser mais un très grand nombre de notations ont été effectuées ( plus de 75 dégustateurs y ont participé). Elles permettent de donner quelques tendances. Le stade de développement des concombres dégustés a certainement joué un rôle important dans les observations (tailles des pépins, croquant ou juteux…).

Dans l’ordre, les variétés les plus appréciées ont été : la 3 Crockdélice plus croquante et à goût plus persistant et la 2 Gynial goûteuse plus proche des concombres du commerce. Vient ensuite la 4 Jazzer assez appréciée. La 1 Marketer décroche sensiblement. Enfin la variété 5, Lemon est jugée intéressante par certains pour son originalité, mais avec peu de goût, une peau épaisse et de gros pépins.

Et après

Persuadée que le choix de variétés naturellement moins sensibles aux attaques de bioagresseurs est un atout essentiel dans le développement du biocontrôle dans la protection des plantes au jardin, la section potager et fruitier proposera en 2018 d’expérimenter une autre espèce, telle que la courgette, à un large réseau de jardiniers amateurs.

Visite des pépinières et roseraies Georges Delbard

Le 13 septembre dernier, une journée d’étude organisée conjointement par la section Roses et la section Potagers et fruitiers s’est déroulée sur le site des pépinières et roseraies Georges Delbard à Malicorne.

Lors de cette visite nous avons été accueillis par Henri et Arnaud Delbard qui nous ont présenté la société et son historique, riche de leur expérience de créateurs de variétés de fruitiers, rosiers et dahlias depuis 3 générations ainsi que l’état des recherches et des développements en cours.

Les membres des sections présents ont ensuite eu le plaisir de visiter le laboratoire et la chaîne de production des cultures in-vitro : 1 millions de porte-greffe et fruitiers et 50 000 en rosiers, les serres d’hybridation et de tests.


Le groupe est ensuite parti à la découverte de l’outil de production et de ses 650 000 rosiers et 180 000 fruitiers : stockage, conditionnement, expédition…

La pause déjeuner fut l’occasion d’échanger sur des pistes de partenariat.

La visite de la collection historique de fruitiers et des vergers tests a clôturé cette journée riche en échanges pour l’ensemble des participants.

Nous tenons à remercier vivement Henri et Arnaud Delbard pour la qualité de leur accueil et pour cette visite très intéressante et instructive qui nous a permis de mieux apprécier la dimension de cette entreprise.
Ce sont des contacts de qualité, qui peuvent contribuer à des échanges constructifs pour notre association comme pour l’entreprise Delbard.

Cette expérience est à renouveler et doit inciter l’ensemble des sections à partager et mutualiser leurs projets de sorties.

[Livre] Connaissez-vous Karel Capek ?

Karel Capek, l'année du jardinierConnaissez-vous Karel Capek ?
C’est un des plus grands écrivains Tchèques, né en 1890 et décédé à Prague en 1938 (un 25 décembre !). Mais c’est aussi un passionné amoureux du jardinage.

J’ai découvert au hasard d’une foire aux livres son bouquin L’année du jardinier  écrit en 1929.

Une petite merveille de poésie et d’émotion, et surtout d’humour, tout dans l’auto-dérision où chacun pourra se reconnaitre, car si l’auteur sait se moquer de lui, il se moque aussi de nous, mais tellement affectueusement que c’est un vrai bon moment que de lire ces lignes. Pas de conseils, mais de l’émotion, des odeurs, l’amour des végétaux…

Et surtout une sensation d’intemporelle. Ces lignes pourraient avoir été écrites hier ou même aujourd’hui. Un vrai bonheur.

Je vous choisis 2 petits extraits :

Le jardin n’est jamais fini. En ce sens, le jardin ressemble au monde et à toutes les entreprises humaines.

Et cette délicieuse prière :

Si ça pouvait servir à quelque chose, le jardinier tomberait à genoux tous les jours et ferait au Bon Dieu la prière suivante : « Mon Dieu, faites qu’il pleuve tous les jours, à peu près de minuit à 3 heures du matin, mais que ce soit une pluie lente et tiède, afin que la terre puisse bien s’imbiber ; qu’il ne pleuve pas sur la lavande et toutes les autres plantes qui Vous sont connues comme des plantes amies de la sècheresse ; si Vous voulez, je Vous en écrirait la liste sur un bout de papier ; et que le soleil brille toute la journée, mais pas partout (par exemple pas sur les rhododendrons), et qu’il ne soit pas trop ardent ; qu’il y ait beaucoup de rosée et peu de vent, une quantité raisonnable de vers de terre, pas de pucerons ni de limaces, pas de moisissures, et que, une fois par semaine, il pleuve du purin étendu d’eau et de la fiente de pigeon. Amen.

 Jean-Marc Muller, président de la section potagers et fruitiers

L’année du jardinier de Karel Capek aux éditions 10/18

[potagers frutiers] Essais petits pois 2016

En 2016, la section potagers et fruitiers a décidé de faire réaliser par son réseau de jardiniers amateurs un essai petits pois (Pisum sativum)ayant pour objectif d’évaluer le comportement de 5 variétés.

Les conditions climatiques en 2016, avec une pluviométrie excessive  et des périodes froides en fin de printemps, ont gravement pénalisé les résultats, plus particulièrement dans les régions septentrionales. Bon nombre d’essais n’ont pu être menés jusqu’au bout.

Des écarts très importants ont été enregistrés selon les expérimentateurs.

Les cinq variétés retenues pour l’essai ont été choisies arbitrairement parmi les variétés proposées aux amateurs parmi les 120 variétés du catalogue français. Actuellement près de 645 variétés sont inscrites au catalogue européen et peuvent être commercialisées en France.

Caractéristiques des 5 variétés testées

 

Variété Etablissements Inscription au catalogue          Type variétal

 

pmg[i]

 

1 / Kelvil                        Vilmorin 1984 ridé vert, gros grains, précoce 260 g
2 / Douce Provence    Catros-Gerand Domaine public lisse vert, gros grains, précoce 270g
3 / Avocette                 GSN semences 2006 ridés verts, très petits grains, tardive 100g
4 / Proval                      Tézier 1971 lisse vert, gros grains 230g
5 / Maestro                Gautier 2014 lisse vert, gros grains 190g

[i] Poids de 1000 graines (moyenne)

Déroulement

 57 échantillons de 5 variétés de petits pois numérotés ont été expédiés au printemps 2016 aux jardiniers qui en ont fait la demande. Sur les 45 réponses reçues 23 ont pu être exploitées et 18 seulement pour la partie quantitative (rendement).

essais petits pois 2016
Mai 2016 vue partielle des 5 variétés en expérimentation (photo jd Arnaud)

De nombreux essais ont été arrêtés en cours pour des raisons d’inondations principalement, de dégâts dus aux oiseaux ou d’erreurs malencontreuses.

Par contre les pertes dues à des maladies ont été relativement peu fréquentes et n’ont pas eu d’influences importantes sur les récoltes.

Les dates de semis ont été très échelonnées selon les régions et les expérimentateurs et ont eu une influence importante sur le déroulement de l’essai.

Les nombres (1 à 3) et les dates de récoltes  varient fortement selon les expérimentateurs et selon les variétés. Ils ont pu avoir une influence assez importante sur les résultats.

Les écarts de rendements entre les expérimentateurs ont été extrêmement élevés (du simple à plus du décuple). Mais ces écarts semblent avoir eu peu d’influence sur les différences entre les variétés car les hiérarchies dans les résultats sont cohérentes.

Les résultats délivrés ci-dessous sont des moyennes qui peuvent cacher d’importantes disparités.

Résultats sur les cultures et les rendements

Dès le départ, des observations et des notations ont montré des différences appréciables entre les 5 variétés :

  • N° 1 : Kelvil : très mauvaise germination, levée précoce
  • N° 2 : Douce Provence : précoce, vigoureuse,
  • N° 3 : Avocette  : levée plus tardive,
  • N° 4 : Proval : précoce,
  • N° 5 : Maestro : précoce,

En cours de culture différentes maladies et prédateurs ont été signalés chez certains expérimentateurs : l’oïdium, les limaces, les lapins, les pigeons, les rats taupiers, les sitones, le botrytis, le mildiou, l’aschochyta et l’anthracnose.

essais petits pois 2016
Peu avant les récoltes, les 5 variétés diffèrent par leur précocité, leurs tailles et la forme des gousses, des tiges et des stipules (photo A. Tachouères)

Le nombre de plantes et de gousses récoltées est très variable selon les variétés.

  • Le poids moyen de gousses récoltées est d’environ 6 kg par essai.
  • Le rendement moyen de l’essai en petits pois écossés toutes variétés confondues s’élève à 2,7 Kg pour 525 g semés (soit environ 5 pour 1)

Mais les écarts de rendements pour une même variété varient de moins de 100 g jusqu’à près de 2 kg selon les lieux d’essais.

Le taux de remplissage (poids des petits pois / poids des gousses pleines) varie selon les variétés . Il est le meilleur pour Avocette (près de 50 %), puis Kelvil, puis Proval et Maestro. Il est plus faible pour Douce Provence (40 %).

Pour les rendements en petits pois écossés Douce Provence arrive en tête suivi de Maestro, puis Avocette et Proval qui sont très proches, avec un rendement de 77 % du premier.

Kelvil est à 55 %, pénalisé du fait de sa mauvaise germination dès le départ dans ces essais.

Tests gustatifs

Plus de 30 amateurs ainsi que quelques professionnels ont participé aux tests gustatifs.

Les avis sont parfois contradictoires car les qualités recherchées ne sont pas les mêmes selon les amateurs. Les dates de récoltes et la conservation ont été faits dans différentes conditions, mais les mêmes tendances ressortent chez une majorité.

Les variétés reconnues les plus tendres sont Maestro puis Kelvil et Avocette à égalité

Les plus sucrées sont Maestro et Kelvil puis Avocette

La meilleure après congélation est Avocette

Proval arrive peu après les 3 premières

Douce Provence (variété plus ancienne du Domaine public) est moins tendre et peu sucrée

Les notes moyennes de l’ensemble des enregistrements[i] sont :

Avocette 3
Maestro 3
Kelvil 2,4
Proval 2,3
Douce Provence 2

 Globalement, dans cet essai, les deux variétés les plus appréciées pour leur valeur gustative sont Avocette et Maestro. Ce sont les deux variétés les plus récentes

[i] Au total, pour les qualités gustatives, 39 enregistrements provenant de 22 lieux différents ont été regroupés pour cette notation.

Jean-Daniel Arnaud, section potagers et fruitiers

Proposition d’essai de culture de courgettes non coureuses

La section potagers et fruitiers de la SNHF organise cette année un essai de culture de variétés de courgettes non coureuses afin de tester leur résistance à l’oïdium. La comparaison sera faite entre une variété classique et trois variétés récentes données comme offrant une bonne résistance à cette redoutable maladie.

A raison de trois plants ou poquets de plants par variété, chacun occupant environ un m2 au sol, cela nécessitera de réserver pour cet essai au maximum une surface de 12 m2 de votre jardin.

La culture sera faite en pleine terre sans aucun traitement préventif ou curatif à partir de semis effectué par vos soins, soit directement  en pleine terre soit préalablement en godets.

Les graines nous sont en général fournies gracieusement par les obtenteurs qui sont intéressés par les résultats d’essais effectués par des amateurs avertis répartis dans des conditions de sols et de climats variés.

En retour, ils sont en droit d’attendre de notre part une analyse fiable : celle-ci n’est possible que si chaque expérimentateur nous adresse effectivement un  compte-rendu complet et précis des résultats de sa culture en utilisant la grille de résultat qui sera jointe à l’envoi des semences.

Nous fournirons avec les graines un protocole d’essai avec les conseils de culture et de récolte ainsi que les précisions et photos utiles pour identifier la maladie.

Cette offre est ouverte à tous les adhérents de la SNHF et à ceux des Sociétés et Associations adhérentes à la SNHF.
Si cette offre vous intéresse, pouvez-vous nous répondre avant le 6 avril 2014 avant minuit, soit par courrier adressé à la SNHF en mentionnant  « ESSAI 2014 COURGETTES » soit par mail à l’adresse suivante : info@snhf.org en indiquant comme objet  « ESSAI 2014 COURGETTES ».

Etant donné que nous sommes obligés de limiter le nombre d’expérimentateurs, seront retenues les 50 premières candidatures reçues mentionnant  l’engagement ferme de nous envoyer en temps utile la grille de vos résultats renseignée de façon complète et précise.

Merci d’avance de votre réponse et de votre collaboration !

Les courgettes sont de nouveau testées en 2018 ! Inscrivez-vous jusqu’au 31 mars pour participer à ces essais !

Résultats de l’essai « Variétés de tomates tolérantes au Mildiou » en 2012

Les conditions de culture de l’essai préconisaient une absence totale de traitement afin de vérifier le comportement des variétés aux attaques de Mildiou.

Nous avons reçu 32 réponses sur 50 expérimentateurs, certains ayant perdu la culture avant la récolte pour diverses raisons. Les feuilles de notation, ainsi que les explications complémentaires sont très bien renseignées.

Plusieurs expérimentateurs ont envoyé des photos. Dans quelques cas, les plantes manifestent des symptômes de Mildiou, mais aussi des symptômes d’autres maladies cryptogamiques ou bactériennes.

L’année 2012 a été très particulière avec un printemps froid et humide, un été tardif pour certaines régions. Ces conditions climatiques ont été très favorables au développement de maladies cryptogamiques surtout pour la tomate. Dans d’autres régions, la grêle a causé des dégâts importants, détruisant parfois la totalité des plantes.

Les semis de l’essai ont été plus ou moins bien réussis, de nombreux semis de rattrapage ont dû être faits.

En étudiant les feuilles de notation, il semblerait que les régions situées au Nord de la Loire ont été plus touchées que celles du Sud. L’apparition des premiers symptômes dès le début Juillet confirme cette observation.

Etant donné la destruction partielle du feuillage (maladie et taille), il est difficile de juger la production et le calibre des fruits.

L’ensemble de ces éléments nous amène à ne pas pouvoir publier cette année une comparaison pertinente des qualités et défauts des différentes variétés testées, ce dont nous vous prions de bien vouloir nous excuser.

Quelques explications sur le Mildiou de la Tomate (source : les maladies de la tomate, D. BLANCARD, Editions QUAE, 2009).

Il y a deux mildious sur TOMATE : le mildiou aérien Phytophtora infestans et le mildiou terrestre Phytophtora nicotianae que nous n’aborderons pas ici. Les symptômes sont légèrement différents (fruits tachés mais lisses, non bosselés).

Le P. infestans est le même que sur la pomme de terre mais l’infection tomate-pomme de terre est plus facile que pomme de terre-tomate.

Le P. infestans serait originaire de Bolivie-Equateur mais on ne peut occulter une possible origine Mexique.

Le P. infestans a deux types sexués A1 et A2. Jusque dans les années 1980, l’Europe n’avait que le type A1. Les dégâts étaient peu importants. Puis est rentré probablement du Mexique, le type A2 au milieu des années 1980 et il y eut beaucoup de dégâts à la fois sur Tomate et sur Pomme de Terre. Comme beaucoup de micro-organismes parasites, il y a des RACES.

A ce jour, on a identifié 8 races mais il s’agit bien du même parasite qui attaque de manière différente des variétés génétiquement différentes en terme de gènes de tolérance.

On dispose à ce jour de 3 gènes qui apportent des résistances partielles. En Europe, au milieu des années 70, les sélectionneurs ont introduit le gène Ph2 qui a apporté une faible protection, plutôt un retard dans le développement des symptômes.

Mais de nouvelles races du parasite sont apparues et le gène Ph2 ne couvre pas les 8 races connues. Aux USA, les sélectionneurs ont introduit le gène Ph3 en le cumulant avec le Ph2. Les premières variétés Ph2+Ph3 cultivées aux USA ont été rapidement abandonnées suite à l’apparition de nouvelles races de P.infestanscontournant ces gènes. Le gène Ph3 n’a pas été développé pour l’instant en Europe. En plus, il s’agit de « résistance partielles ». Donc, la résistance au mildiou aérien est plus que problématique.

En France, seul le gène Ph-2 est disponible dans des variétés commercialisées, mais son efficacité reste relative. En effet, la résistance n’est que partielle, c’est-à-dire qu’elle ne fonctionne que vis-à-vis de certaines souches de Phytophthora infestans. En pratique son intérêt sur le terrain est très limité.

La sélection est active sur ce problème et s’oriente vers l’introduction de résistances polygéniques présumées plus durables qui ont été identifiées dans les espèces sauvages apparentées à la tomate.

Nous n’envisageons pas de nouvel essai pour l’année 2013, pour une question de délai d’obtention des semences nécessaires. Par contre nous envisageons pour l’année 2014 un essai de courgettes non coureuses, légume pour lequel des évolutions génétiques intéressantes sont apparues depuis quelques années.

Résultat des essais 2009 : chicorées scaroles d’été

L’essai portait sur une variété ancienne, la chicorée ‘Grosse Bouclée’, pour examiner son comportement chez les expérimentateurs ; 4 provenances avaient été retenues.


Sur les 29 réponses reçues, 20 comportaient des résultats de pesées et 16 ont pu être utilisées dans une analyse simple.
Pour ceux qui n’avaient pas prévu d’arrosage, l’automne très sec n’a pas été favorable au développement de plantes normales. C’est pour cela que les résultats sont très inégaux (de 250 g pièce à plus d’un kilo). Dans l’ensemble, les semis ont été faits aux dates demandées.

  • La variété 1 a semblé beaucoup plus précoce que les autres, avec une « pomme » assez serrée mais un développement plus faible.
  • Seule la variété 2 a eu un comportement correct dans tous les essais.
  • La variété 3 a été souvent notée hétérogène : des grandes plantes, des grandes feuilles.
  • La variété 4 est souvent absente des résultats (graines enrobées ayant mal supporté le transport).

La grande dispersion des données a rendu difficile une analyse fiable, aussi ont été seulement utilisées les pesées de la dernière récolte (25 septembre-10 octobre 2009).

En prenant toutes ces précautions, le classement variétal serait le suivant : variété 2 > variété 3 > variété 1 > variété 4.

D’après les commentaires donnés par les expérimentateurs, les variétés 2 et 3 sont les meilleures ; la variété 4 n’a pu être jugée ; la variété 1 a été pénalisée par sa plus grande précocité et donc un développement moindre.

D’un point de vue « gustatif », la variété 2 a été jugée excellente, sans amertume dans de nombreux cas, tandis que la variété 3 présentait parfois une pointe d’amertume.

En conclusion, nous dirons que les deux variétés 2 (sélection Bovary des Ets Graines Gautier) et 3 (Ets Catros-Gérand) sont équivalentes et ont donné une excellente production.

Compte-rendu de Jean-Noël Plagès