En 2024, la section potagers et fruitiers de la SNHF a décidé de réaliser des essais comparatifs de variétés de légumes. Plus de soixante jardiniers amateurs de différentes régions de France se sont portés volontaires pour y participer.
Méthode et déroulement des essais
Les semences de 5 variétés de laitues batavia ont été adressées à 65 jardiniers volontaires dans des sachets numérotés (1 à 5) sans les noms des variétés, avec un protocole détaillé et une feuille de notation.
Des tests de germination ont été effectués au préalable, qui ont donné des résultats très positifs pour les cinq variétés proposées.
Le protocole demandait aux jardiniers de noter de nombreuses informations sur le déroulement de la culture et d’effectuer différentes observations permettant de mieux interpréter les résultats obtenus. Il précisait notamment que les jardiniers récoltent les laitues comme ils en ont l’habitude, c’est-à-dire à la date (ou de la taille) qu’ils ont choisie pour leur usage habituel. Les expérimentateurs devaient noter les dates et les poids de 5 salades avant et après suppression des feuilles inutilisables, à deux reprises en respectant un intervalle de 10 jours entre les deux récoltes.
Les jardiniers devaient également réaliser des tests gustatifs, seuls ou avec des proches et noter le croquant, la finesse du feuillage et le goût de chaque variété.
Observations
Sauf exceptions, les levées n’ont pas posé de problèmes particuliers avec des décalages de précocité entre les variétés ne dépassant pas deux jours.
Très peu de maladies ont été signalées, mais, dans de nombreuses situations, il y a eu des dégâts importants, voire très importants dus à des ravageurs tels que les limaces ou à des problèmes climatiques.
Les suppressions des feuilles inférieures après la récolte occasionnent toutefois des différences de poids parfois importantes, probablement en raison de maladies telles que le brémia (mildiou de la laitue).
Sur les 65 envois, seulement 30 jardiniers ont répondu avec des résultats de rendements et des commentaires utilisables pour ce compte rendu. Les qualités gustatives ont, elles, été notées par plus de 140 personnes (famille ou proches de celui ou celle qui a réalisé l’essai).
Les essais pris en compte proviennent de 25 départements dispersés en France :
01 Ain, 04 Alpes de haute Provence, 11 Aude, 14 Calvados, 17 Charente maritime, 36 Indre, 41 Loir et Cher, 42 Haute-Loire, 44 Loire Atlantique, 45 Loiret, 49 Maine et Loire, 50 Manche, 54 Meurthe et Moselle, 56 Morbihan, 59 Nord, 62 Pas de Calais, 63 Puy de Dôme, 69 Rhône, 77 Seine et Marne, 78 Yvelines, 80 Somme, 85 Vendée, 91 Essonne. 92 Hauts-de-Seine, 94 Essonne.
Un essai en région parisienne avec les 5 variétés de droite à gauche, plus une variété supplémentaire (rouge grenobloise) à gauche.
Résultats
Sur les rendements par variétés
Les rendements obtenus sont extrêmement variables selon les lieux et les expérimentateurs, mais les comparaisons de données de ces productions par variétés sont assez constantes.
Voici les résultats des poids des laitues récoltées, après suppression des feuilles abimées :
La variété V2 : « Florine « a donné les meilleures productions, que ce soit à la première ou à la deuxième récolte.
Les variétés V1 « Kamikase » et V4 « Dorée de printemps » arrivent ensuite avec des rendements d’environ 80% par rapport à V2.
La variété V3 « Caipira » arrive juste derrière, avec un rendement de 77% par rapport à V2.
La variété V5 « Redigo 3 », rouge sombre et d’un type fort différent, a démarré rapidement, mais a donné des rendements nettement plus faibles d’environ 43% de V2.
Pour la variété V7 « Magenta » que certains jardiniers ont reçu à la place de V3, le nombre de notations enregistrées est insuffisant pour donner un chiffre, mais son rendement semble de même ordre que V4.
quelques autres variétés ont été testées en comparaison par différents jardiniers.
Sur les gains de production lors de la deuxième récolte
Les gains des rendements des salades récoltées 10 jours après ont été de 15% en moyenne. Mais ces gains ont été assez différents selon les variétés.
V2 a gagné 24% alors que V1, V3 et V4 n’ont gagné que 10%. En revanche, V5 dont les rendements étaient les plus faibles a rattrapé un peu son retard en gagnant 18% entre la première et la 2ᵉ récoltes.
En laissant V2 et V5 plus longtemps en terre, elles ont continué à croitre et auraient pu être récoltées nettement plus tard. La laitue de droite, pesant 1222 g, a été récoltée plus tardivement à partir d’un plant de l’essai en excédent !
Sur les pertes lors des récoltes
Les différences de poids entre les laitues récoltées brutes et après suppression des feuilles abimées, non consommables ou ayant un mauvais aspect sont très variables selon les variétés, mais aussi selon les expérimentateurs. C’est pourquoi ils semblent peu significatifs et ne sont pas détaillés ici.
Qualités gustatives
Plus de 140 personnes ont participé à des tests comparatifs des qualités gustatives des variétés. Beaucoup de jardiniers ont invité des amis ou des membres de leur famille à participer à ces dégustations. Les dégustations ont eu lieu majoritairement sur la première récolte.
Pour le croquant : la variété V1 « Kamikase » a été notée assez nettement la plus croquante. Derrière elle, V2 (Florine) puis V4 (Dorée de printemps) sont notées un peu moins croquantes, puis V3 (Caipira) et V5 (Redigo3).
Pour l’épaisseur du feuillage : V1 arrive largement en tête mais après, les différences sont peu significatives entre les variétés. On peut néanmoins citer par ordre décroissant d’épaisseur : V2, V4, V3, V5.
Pour le goût : bien que les appréciations soient difficiles et parfois contradictoires, c’est encore V1 qui est assez largement en tête suivie de V2 et V3 assez proche puis V4 et V5 également assez proches.
Les commentaires des dégustateurs sont assez nombreux et divers. On peut noter que les termes cités le plus souvent sont : amère et préférée, mais aussi meilleure, agréable, goûtue, sucrée, raide, fade… Selon les variétés, les termes qui ressortent le plus souvent sont « l’amertume » pour V5, caractéristique appréciée par certains, puis V2 et « préférée » pour V1 par plusieurs jardiniers.
En guise de conclusion
Cette expérimentation comparative de 5 variétés de laitues batavia en 2024 a été marquée par une variation du climat inhabituelle, avec un mois d’avril chaud et ensoleillé, suivi d’un mois de mai puis de juin plutôt frais et humides dans de nombreuses régions. Cela a provoqué des comportements des variétés différents selon les dates de semis et de repiquages. Les dégâts dus aux limaces ont été très importants chez les jardiniers qui n’ont pas été assez vigilants à certaines périodes.
Les écarts des rendements entre les jardiniers sont extrêmement élevés, montrant qu’en prenant des précautions mieux appropriées, de nombreux jardiniers pourraient obtenir de bien meilleurs résultats. Les quelques essais réalisés sous abri ont donné de bons résultats, mais l’ordre entre les variétés est resté pratiquement identique.
Même pour les semis plus tardifs, il n’a pas été observé de montées à graine de façon notable. Cela permet de dire qu’il serait possible de récolter plus tard afin d’obtenir un meilleur rendement de bonne qualité, et cela, pour les cinq variétés testées et en particulier pour V5.
En ce qui concerne les appréciations gustatives, elles sont difficiles, très variables et probablement assez subjectives. À chacun de se faire plaisir.
Enfin, ces expérimentations démontrent qu’il existe des différences importantes entre les variétés proposées par les distributeurs de semences. De très nombreuses autres variétés mériteraient d’être testées par les jardiniers, aussi bien pour leurs rendements selon les périodes de l’année que pour leurs résistances améliorées aux différentes maladies, et également à certains prédateurs. Leurs aspects visuels sont aussi fort variables et leurs qualités gustatives à prendre en compte. Les « anciennes variétés » ont leurs qualités propres, mais il ne faut pas se priver d’essayer d’autres variétés qui pourront apporter bien d’autres satisfactions.
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Rédaction : Jean-Daniel Arnaud, membre du conseil scientifique et de la section potagers et fruitiers de la SNHF.
La SNHF a parrainé la 11e édition du Printemps des Jardiniers qui s’est déroulée les 23 et 24 mars 2024 au Domaine de la Grange-la-Prévôté à Savigny-le-Temple et était présente avec des animations autour de la découverte des plantes aromatiques, de la biodiversité et des équilibres au jardin.
Les giboulées et les coups de vent n’ont pas refroidi les visiteurs venus nombreux sur l’événement (plus de 7700 sur les deux jours), ni les animatrices de Jardiner Autrement et les bénévoles qui ont tenu et animé le stand de la SNHF, présenté les différentes activités de l’association et renseigné sur des questions variées de jardinage.
Le thème de l’édition « La nature en ville »
Cette année, le thème porté par l’événement se situait au cœur des enjeux environnementaux et de la lutte contre le réchauffement climatique avec des conférences et des animations autour du vivant, de la biodiversité, la place du végétal en ville et des liens entre la faune, la flore et le patrimoine bâti. Ainsi, la SNHF proposait une découverte des plantes aromatiques avec une espace dédié de présentation, un jeu concours et la diffusion d’un livret sur les principales « fines herbes » faciles à cultiver au potager, sur un balcon ou une terrasse. Les enfants pouvaient s’éveiller à la biodiversité et au monde des plantes avec des jeux pour connaitre les différents organes d’une fleur et leur rôle avec l’exemple du fuchsia ainsi que pour comprendre les équilibres au jardin et les interactions entre les êtres vivants.
La collection de graines de plantes potagères, ornementales, de grandes cultures et exotiques présentée sur le stand a rencontré un grand succès. Elle a permis d’attirer et de renseigner de très nombreux visiteurs intrigués par cette diversité incroyable de formes, de tailles et de couleurs : l’occasion de les inviter les reconnaître.
Le jeu concours sur les plantes aromatiques été l’occasion de renseigner de nombreux visiteurs et de leur faire gagner des numéros de la revue Jardins de France.
Le livret « Les plantes aromatiques un univers de saveurs à portée de main », édité par la Section potager et fruitier, est disponible en téléchargement au format numérique.
Chaque année, la Section Potagers et fruitiers de la SNHF organise une sortie ou un voyage d’études thématique. En 2023, un voyage sur 2 jours en Anjou a permis de visiter le potager remarquable du Château Colbert à Maulévrier et de découvrir la production de semences potagères et de plants de légumes avec la visite de la Ferme de Sainte Marthe et des Établissements Taugourdeau JCT Plants.
La visite de la Ferme de Sainte Marthe a été conduite par Dominique Velé, le directeur de cette entreprise spécialisée dans la production de semences biologiques d’une grande diversité de plantes potagères et de plantes aromatiques. Elle a été l’occasion de mieux connaître les activités de l’entreprise et les spécificités de la production des semences potagères, avec la visite des parcelles de multiplication sous tunnels et de plein champ, ainsi que des locaux de nettoyage, de séchage, de triage (selon le poids, la densité ou la forme de la graine) et de conditionnement, jusqu’à l’expédition aux jardiniers. A noter que l’entreprise a la volonté d’accueillir des groupes, y compris des scolaires, pour des visites pédagogiques et ainsi de partager leur métier, leur passion et leur savoir-faire.
Visite de la Ferme de Sainte Marthe
Nous ne présentons plus le potager du Château Colbert, un jardin remarquable, de 8.000 m², réaménagé selon les plans d’origine datant du 18ème siècle. Il présente une incroyable diversité de légumes, de plantes aromatiques, de fleurs et de variétés cultivés avec un mariage réussi entre les légumes et les fleurs, des agencements harmonieux entre les cultures et une maitrise au niveau culturale qui explique ce très beau résultat. La présentation et les explications de Mickaël Vincent au cours de notre découverte sont passionnantes. A la fin de la visite, Guy Tournellec a fait une démonstration pédagogique de taille de fruitier. La soirée au Château Colbert et le dîner sur la terrasse du potager a été un grand de convivialité et d’échanges dans un cadre idyllique.
Visite du Potager Colbert / Maine et Loire
L’entreprise Taugourdeau JTC plants, spécialisée dans la production de plants de légumes et de plantes aromatiques, dispose de trois sites de production avec 250 tunnels. Accueillis par Frédéric Beaussier, responsable des cultures, nous découvrons le site de production de Beaufort en Vallée et les nombreux équipements et matériels spécifiques nécessaires à la production de plants. C’est un travail très technique et complexe, avec beaucoup d’interventions manuelles pour produire des plants de qualité d’une grande diversité d’espèces et de variétés potagères et aromatiques, parfois pour de très petites quantités demandées par les jardineries. L’activité est très saisonnière et se concentre principalement au printemps. Malgré des chaînes de production moins active à cette période de l’année, les explications très pédagogiques ont permis de comprendre la succession des étapes nécessaires pour produire des jeunes plants, du choix de la semence jusqu’à la commercialisation aux jardineries, en passant la préparation du support de culture, la réalisation du semis, puis du repiquage et la culture en serres, où les contions sont gérés pour contrôler le développement des plants et maîtriser les maladies et ravageurs. L’objectif est d’obtenir des plants au stade optimum lors de la commercialisation et de leurs utilisations par les jardiniers. En fin de visite, la présentation des démarches d’engagement éco-responsable a été l’occasion de cerner le très grand nombre de critères et d’exigences pris en compte pour apposer le label Fleurs de France et Plante bleue.
En 2023, la section potagers et fruitiers de la SNHF a décidé de réaliser des essais comparatifs de variétés de légumes. Plus de soixante jardiniers amateurs de différentes régions de France se sont portés volontaires pour y participer.
Méthode et déroulement des essais
Les semences des 3 (ou 5) variétés de haricots nains mangetout ont été adressées à 65 jardiniers volontaires dans des enveloppes numérotées avec un protocole détaillé et une feuille de notation. Il était proposé à ceux qui ne recevaient que 3 variétés de compléter l’essai comparatif avec 1 ou 2 variétés de leur choix pouvant servir de témoins.
Des tests de germination ont été effectués donnant des résultats positifs pour les 5 variétés proposées.
Le protocole demandait aux jardiniers de noter de nombreuses informations sur le déroulement de la culture. Il précisait notamment que les jardiniers récoltent les haricots comme ils en ont l’habitude, c’est-à-dire à la fréquence (ou à la taille des gousses) qui convient à leur usage. Les expérimentateurs devaient noter les dates, les poids et les nombres de gousses de chaque récolte. Ils devaient également réaliser des tests gustatifs.
Sauf exception, les levées n’ont pas posé de problèmes particuliers avec des décalages de précocité entre les variétés ne dépassant pas 3 jours.
Très peu de maladies ont été signalées mais il y a eu des manques assez importants dans plusieurs essais dus à des ravageurs (mouches des semis, limaces, escargots, pigeons, lapins…) ou à des dégâts occasionnels liés au climat (coups de chaud et/ou coups de froid). Les difficultés rencontrées par certains ont surtout été liées à des manques de disponibilité à certaines périodes.
Le temps chaud qui a prévalu cet été a été globalement favorable aux haricots et, s’ils n’ont pas souffert de manque d’eau, leur croissance a pu se faire dans de bonnes conditions.
Sur les 65 envois, seulement 31 ont fourni des résultats qui ont pu être exploités pour ce compte rendu. Cependant, les qualités gustatives ont été notées par plus de 110 personnes (famille ou relations des expérimentateurs).
Les 20 départements où ont eu lieu les essais pris en compte sont dispersés en France :
01 Ain, 04 Alpes de Haute Provence, 11 Aude, 17 Charentes maritime, 21 Côte d’Or, 28 Eure et Loire, 36 Indre, 37 Indre et Loire, 42 Haute-Loire, 44 Loire Atlantique, 49 Maine et Loire, 50 Manche, 54 Meurthe et Moselle, 56 Morbihan, 63 Puy de Dôme, 68 Haut Rhin, 77 Seine et Marne, 80 Somme, 92 Hauts de Seine, 94 Essonne.
Résultats
Sur les rendements par variété
Les rendements obtenus sont extrêmement variables selon les lieux et les expérimentateurs mais les productions comparées des variétés sont assez constantes. Le rendement moyen par variétés sur environ 2 m² est de près de 3 kg, soit 15 kg pour les essais à 5 variétés sur 10 m².
La variété V2 : Oxinel 2 est la plus précoce et la plus productive. Sa récolte est aussi la plus groupée. Ses gousses sont rondes et charnues. Les entre-nœuds sont assez longs. Elle n’est pas très facile à récolter.
La variété V3 : Stentor, qui est une variété beurre, arrive avec un rendement de 90 % par rapport à V2. Sa production est moins hâtive et un peu plus étalée que V2. Sa couleur jaune permet de la récolter plus facilement.
La variété V1 : Majestik arrive en 3e avec un rendement de 70 % par apport à V2. Un peu plus facile à récolter que V2, elle a été pénalisée par des rendements faibles et mal expliqués dans quelques situations. Ses gousses sont plus lourdes et plus charnues que V2 et V3. Ses récoltes sont aussi moins hâtives et plus étalées que V2.
Pour les variétés V4 et V5, les résultats obtenus sont moins fiables car notés sur un nombre nettement plus faible de notations (7).
La variété V4 : Triomphal, plus tardive que V2 et V3, présente des gousses marbrées. Elle est très productive. Son rendement apparait très légèrement inférieur à V2 avec une production plus étalée.
La variété V5 : Braimar est la plus tardive et sa production est également étalée. Son rendement est proche de V3.
De nombreuses autres variétés ont été testées selon les choix des différents jardiniers ; on peut citer : Amethyst (violet), Castandel (à récolter une fois par semaine), Cordon bleu (filet sans fil), Gusty (filet sans fil), King Horn (beurre), Mistic (violet, plus court, facile à récolter), Pongo (filet fin sans fil), Rugally, (vert foncé à récolter jeune), Saxo (précoce), Skipper (nombreuses petites gousses), Talisman (précoce), Tilsam (précoce). Chaque jardinier a pu comparer ses propres variétés à celles de l’essai V 1, V2 et V3.[1]
La facilité de récolte est observée chez certaines variétés plus courtes, de couleur différente et/ou dont les gousses sont plus visibles. Quelques-uns les ont comparés à des variétés à rames que l’on peut récolter sans se pencher.
Récolter fréquemment les haricots permet d’obtenir des gousses plus fines sans perte de rendement. Chez certaines variétés, les gousses sont plus visibles et sont, de ce fait, plus simples à récolter.
Sur les rendements selon la fréquence des récoltes
Les dix rendements les plus élevés ont été obtenus par des participants ayant réalisé entre 5 et 22 récoltes. Autrement dit, des récoltes fréquentes, tous les 2 ou 3 jours, demandent une présence et un temps passé plus important, mais cela affecte peu ou pas le rendement final, voire le favorise par rapport à ceux qui récoltent une fois par semaine. Le rythme d’apparition de fleurs et donc de nouvelles gousses est accéléré par les récoltes.
Les dix rendements les plus faibles ont été obtenus par ceux ayant réalisé entre 2 et 5 récoltes. Un très faible nombre de récoltes (moins d’une fois par semaine ou tous les 15 jours) peut diminuer sensiblement le rendement. Le croquant et la qualité gustative sont impactés par la taille des gousses et la formation des grains dans les gousses. Récoltés à un stade bien avancé, les haricots de la plupart des variétés ont aussi tendance à devenir filandreux.
Qualités gustatives
Plus de 110 personnes ont participé à des tests comparatifs des qualités gustatives entre les différentes variétés.
Presque tous les dégustateurs ont déclaré que les variétés avaient généralement bon goût. Et beaucoup qu’elles étaient « très bonnes », « délicieuses », « excellentes », « la meilleure », « un goût unique » … très peu sont plus nuancés ou critiques : variétés « toutes assez semblables », « un peu fade », « fibreuses » (pour des variétés récoltées tardivement)
Pour le croquant : la variété V1 « Majestik » a été notée assez nettement la plus croquante. Derrière V2 « Oxinel 2 » puis « V3 « Stentor » (assez proche) sont notées un peu moins croquantes.
Pour le goût : selon la moyenne, aucune différence significative ne sépare les variétés V2 et V3, V1 arrivant juste derrière. Cependant, les avis sont très partagés selon les dégustateurs. Beaucoup ont un avis assez tranché sur la variété beurre V3 en plus ou en moins bon.
48 personnes ont participé à des tests comparatifs des qualités gustatives sur 5 variétés.
Pour le croquant : la variété V5 « Braimar » a été notée la plus croquante devant V2 et V3 ; V1 et V4 arrivent juste derrière.
Pour le goût : V3 « Stentor » puis V5 « Braimar » ont obtenu les meilleures notes devant V4 puis V2 et V1.
En guise de conclusion
Les haricots nains mangetout, si on les récolte souvent, produisent de nombreuses nouvelles fleurs et gousses et compensent par leur nombre leur faible poids par rapport à de grandes et grosses gousses que l’on obtient en récoltant peu souvent.
Ceux qui souhaitent réduire le nombre de récoltes auront intérêt à choisir une variété à récolte groupée et obtiendront des gousses plus épaisses et plus longues. Ils pourront se contenter de récolter une fois par semaine, voire moins, mais cela alors risquera d’affecter le rendement et la qualité.
Récolter tous les 4 à 6 jours permet d’obtenir un excellent rendement avec des gousses assez fines.
Récolter tous les 2 ou 3 jours permet d’obtenir des gousses plus fines sans affecter le rendement final.
Pour obtenir un rendement maximum il est possible de prolonger les récoltes plus longtemps…
Les appréciations gustatives sont difficiles, très variables et probablement assez subjectives. À chacun de se faire plaisir.
Synthèse chiffrée du total des résultats des 3 variétés testées (sur les 31 essais pris en compte)
Numéro
V1
V2
V3
Variété
Majestik
Oxinel2
Stentor
Total récolté (Kg)
76,7
111,1
100,0
% de V2
69%
100%
90%
Nombre total de gousses récoltées
20 889
35 566
30 717
Poids moyen des gousses (grammes)
3,67
3,12
3,26
Rendement moyen sur 2 m² environ 2,8 Kg 3,6 Kg 3,2 Kg
[1] Près de 1400 variétés de haricots sont inscrites au Catalogue européen des espèces et variétés dont plus de 200 de haricots nains et 40 variétés à rames inscrites en France.
Rédaction : Jean-Daniel Arnaud membre du conseil scientifique et de la section potagers et fruitiers de la SNHF.
Nous étions 20 participants à cette journée du du 26 juin 2019, sous le signe de la chaleur, mais surtout des plantes aromatiques.
La Ferme du Clos d’Artois
Nous avons visité le matin la Ferme du Clos d’Artois dans le Parc naturel du Gâtinais français.
Monsieur Alain Bosc Bierne est le dernier producteur (depuis quatre générations) de la menthe poivrée de Milly-la-Forêt. La menthe poivrée, en opposition aux menthes douces, est particulièrement parfumée et sa haute teneur en menthol procure une forte sensation de fraîcheur. C’est la seule menthe qui soit officinale, avec comme vertu d’être digestive. Elle est recherchée aussi bien pour l’herboristerie que pour ses facultés à produire une huile essentielle de qualité.
Un peu d’histoire
Dès le 12e siècle, Milly-la-Forêt et sa région sont le berceau des plantes médicinales qui poussent à l’état naturel dans la vallée de l’école. Elles sont cueillies et utilisées pour leurs vertus médicinales. Des cultivateurs-herboristes se professionnalisent dans la culture des plantes médicinales. La menthe poivrée de Milly est produite selon un mode de culture traditionnel, sur de petites surfaces, impliquant un travail manuel important. C’est une culture « à taille humaine ».
La famille Bosc Bierne
La famille Bosc Bierne a dès le début spécialisé la Ferme du Clos d’Artois dans la culture des plantes médicinales : menthe poivrée de Milly-la-Forêt, petite absinthe, valériane, piloselle, souci, mélisse… Aujourd’hui, il est le dernier producteur de la région et ne cultive plus que la menthe poivrée et la mélisse. Nous avons découvert les champs en culture et la cour de ferme entourée de séchoirs traditionnels où Alain Bosc Bierne nous a expliqué l’acheminement des plantes, du champ à l’entrepôt de stockage, en passant par la récolte, le séchage et le triage.
Le Conservatoire National des Plantes à Parfum, Médicinales, Aromatiques et Industrielles
Nous avons visité l’après midi le Conservatoire National des Plantes à Parfum, Médicinales, Aromatiques et Industrielles (CNPMAI) de MILLY-la-Forêt, une association loi 1901, sans but lucratif, née en juin 1987. Le Conservatoire est avant tout un outil au service des producteurs, des cueilleurs de plantes, des laboratoires et des industriels. À l’interface du monde des plantes sauvages et de celui des plantes cultivées, sa place au sein de la filière PPAM se trouve tout à fait en amont de la production.
Le CNPMAI a pour buts de gérer, valoriser et conserver les ressources génétiques des plantes à parfum, médicinales et aromatiques afin de :
participer à la sauvegarde de notre patrimoine naturel ;
mettre à la disposition de l’utilisateur un matériel végétal nouveau, amélioré ou simplement bien identifié, toujours adapté à ses besoins ;
faire découvrir au plus grand nombre toute la richesse de ces plantes utilitaires.
Le conservatoire est financé à 50 % par les pouvoirs publics. Ses activités de vente de semences et plants, l’exploitation pédagogique et touristique du site, diverses prestations et les cotisations de ses adhérents permettent au CNPMAI d’assurer un autofinancement de 50 % de son budget.
En conclusion, une journée très riche et très appréciée des participants.
Depuis le 1er janvier 2019, les pesticides de synthèse sont interdits de vente, d’usage et de détention par les jardiniers amateurs. Le concours Jardiner Autrement « Faites part de vos pratiques! » met en avant des pratiques agronomiques respectueuses de l’environnement ainsi que la transmission des savoirs horticoles affranchis des pesticides.
Les curieux et observateurs des jardins, aux passionnés de photos, peuvent partir à la chasse aux «Toiles, cocons et filaments» : c’est le thème du concours photos épidémiosurveillance 2019!
Pour participer, rien de plus simple, envoyez jusqu’à trois photos répondant au thème.
Les concours sont organisés par la SHNF dans le cadre du plan Ecophyto, piloté par le Ministère de la Transition écologique et solidaire et le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation avec le soutien de l’Agence Française pour la Biodiversité (AFB).
De l’ouvrage de Jean Paquereau Au jardin des plantes de la Bible – Botanique, symboles et usages* est né l’exposition éponyme qui se tiendra à la SNHF du 25 avril au 7 mai 2019. Photographies, plantes, graines, racines, bois s’échappent des pages du livre, sous la houlette de son auteur, pour s’aventurer et prendre vie devant l’œil du visiteur, « nous sommes dans un jardin, le jardin du Créateur« .
L’exposition décrit et classe les différences espèces mentionnées dans la Bible, restituées autour de références bibliques, de légendes et traditions. Cette exposition invite à un parcours ethnobotanique, à une promenade visuelle, olfactive, mais aussi agronomique et symbolique!
« Nous sommes dans un jardin, le jardin du Créateur. Les plantes qui donnent à l’homme de quoi se nourrir, les plantes avec lesquelles on peut se soigner, se parfumer ; les plantes remèdes, les plantes refuges, les plantes poisons aussi ; les plantes utiles pour confectionner des habitations, des objets ; des plantes pour la cuisine, agréables à regarder tout simplement ; des plantes pour le deuil et pour les fêtes dans la joie. » Jean Paquereau
L’exposition est organisée par la Société Nationale d’Horticulture de France (SNHF) et la Société d’Horticulture d’Orléans et du Loiret (SHOL). Elle sera portée par la section potagers-fruitiersde la SNHF.
Lieu
L’exposition est présentée dans les locaux de la SNHF dans le 7e arrondissement de Paris, au 84 rue de Grenelle, du 25 avril au 7 mai 2019.
Une exposition, un parcours ethnobotanique
Du jeudi 25 avril au mardi 7 mai 2019, nous vous proposons un parcours ethnobotanique. Au-delà des plantes connues du climat méditerranéen : vigne, olivier… vous y découvrirez des plantes peu connues ou oubliées, présentées selon les zones pédoclimatiques allant de l’aridité complète aux zones humides. Les usages et les symboles seront évoqués pour chaque plante ou objets issus des plantes : graines, racines, bois… L’exposition sera agrémentée de nombreuses photographies.
Conférence et vernissage
Le mercredi 24 avril 2019
17 h : Conférence de Jean Paquereau et dédicace de son ouvrage.
19 h 30 : Dominique Douard, président de la SNHF inaugurera l’exposition.
Les visites individuelles de l’exposition se feront aux heures d’ouverture de la SNHF, du lundi au vendredi de 9h à 17h45 (hors jours fériés).
Des visites de groupe commentées pourront être organisées à la demande au cours des week-end des 27-28 avril 2019 et 4 et 5 mai 2019. Contact : secretariat@snhf.org
Jean Paquereau
Jean Paquereau est un pépiniériste multiplicateur de végétaux orléanais retraité. De tout temps passionné de botanique, durant sa carrière il a introduit, multiplié, cultivé et mis au commerce de nouveaux végétaux d’ornement. Toujours en recherche de l’origine des plantes, il s’est pris de passion pour les plantes qui poussaient au Moyen-Orient à l’époque de l’écriture de la Bible. De toutes ses recherches, Jean Paquereau en a tiré un livre publié en 2013 sous le titre Au jardin des plantes de la Bible – Botanique, symboles et usages. Ancien vice-président de la SHOL, Officier du Mérite Agricole, Jean Paquereau a tenu de nombreuses conférences sur son sujet de prédilection. En savoir plus.
Au jardin des plantes de la Bible Botanique, symboles et usages
Au jardin des plantes de la Bible – Botanique, symboles et usages de Jean Paquereau, avec la contribution de Jean Adnet, pasteur et Bernard Fleury, ingénieur horticole, publié par le Centre National de la Propriété Forestière, présente 110 espèces classées par type. En savoir plus. Comment acheter ce livre?
En 2018, la section potagers et fruitiers a proposé à tous les jardiniers en ayant fait la demande de participer à un essai comparatif de variétés de courgettes longues non coureuses.
Les jardiniers volontaires ont été répartis en six groupes ayant à comparer chacun 3 variétés. Dans chaque groupe, les semences envoyées comprenaient une variété classique comme témoin, une variété plus récente et une variété de diversification de couleur ou de forme différente.
Les semences étaient codées et un protocole détaillé précisait les opérations et les notations à effectuer (dates de semis, de plantation, d’apparition de dégâts, de récoltes), description et identification des dégâts, dates, quantités et poids récoltés, commentaires et notations des qualités gustatives.
Déroulement général des essais Plus de 120 jardiniers assez bien répartis dans les différents groupes et les différentes régions ont noté et renvoyé de nombreux enregistrements qui ont pu être exploités.
Les conditions climatiques particulières de l’année 2018 ont permis d’avoir des productions satisfaisantes dans la plupart des régions. Mais une partie des jardiniers ont néanmoins vu leurs récoltes fortement affectées pour des raisons très diverses : problèmes lors de la germination, ravageurs, maladies, grêle, formation défectueuse des fruits…
Les semis réalisés, généralement sous abri, ont permis des plantations courant mai. Les premières récoltes effectuées fin juin ont été suivies par des productions importantes surtout en juillet, avec un ralentissement au mois d’août. De nombreux jardiniers ont arraché à partir de la mi-août. Pour ceux qui ont poursuivi, les rendements ont diminué progressivement à partir de septembre puis fortement en octobre.
Résultats Afin de réaliser une synthèse et d’interpréter les résultats de ces essais, nous avons choisi d’affecter des notes de 1 (la moins bonne), 2 (intermédiaire) et 3 (la meilleure) puis de réaliser les moyennes par variété dans chaque groupe.
Résistances aux maladies
L’objectif principal de l’essai était de tester la résistance aux maladies et en particulier à l’oïdium. Le climat très chaud et sec pendant tout l’été et le début de l’automne a empêché un développement important de cette maladie en 2018. Toutefois, des symptômes (taches blanches et poudreuses) sont apparus à partir du mois d’août chez la plupart des jardiniers et ont affaibli les plantes sans les détruire. Ces symptômes ainsi que ceux provoqués par d’autres maladies ont été évalués par une note moyenne décrivant l’état sanitaire à la récolte.
Les variétés les mieux notées ont été : Pixar, Zelia, Cassiopée, Zodiac, puis Amalthée et Astia. Baccara et Diamant ont eu des notes légèrement inférieures mais ont également continué à produire. Grisette de Provence, Adrielle et Orelia ont été les moins bien notées.
Rendements Selon les jardiniers les écarts entre les variétés peuvent être très importants variant de moins d’un kilo à plus de 20 kilos par plant. La majorité des rendements obtenus se situent entre 3 et 12 kilos par plant et le rendement moyen de l’ensemble des variétés testées est de 6,7 kg par plant.
Les comparaisons des rendements moyens montrent de faibles écarts et sont peu ou pas significatifs pour Amalthée, Astia, Baccara, Diamant, Cassiopée et Zelia.
Les autres variétés ont eu des productions plus faibles. On note une tendance à produire par coulure de très petits fruits non valorisables en fin de saison en particulier pour Orelia et Adrielle. La variété Grisette de Provence a été moins productive avec un comportement différent en formant de gros fruits moins nombreux.
Qualités gustatives Les commentaires et les notes sur les qualités gustatives des différentes variétés ont été nombreux, très divers mais souvent contradictoires. Ils ont pu être influencés par la taille des fruits récoltés et leur mode de consommation. Ils portent sur le goût, la fermeté, l’onctuosité, l’amertume, la présence de pépins, l’aptitude à différents modes de préparation…
En comparant les moyennes des notations, trois variétés ressortent en tête : Amalthée, Cassiopée et Zodiac, puis viennent ensuite Zelia. Adrielle, Astia et Baccara suivies de Grisette et Diamant. Orelia et Pixar sont les moins bien notées. Mais ces résultats doivent être interprétés avec prudence tant certains avis apparaissent contradictoires.
De nombreuses autres variétés présentant des caractéristiques différentes auraient bien sûr mérité aussi d’être expérimentées. Quelques jardiniers ont profité de cet essai pour les comparer avec les variétés qu’ils utilisent habituellement et y ont trouvé beaucoup d’intérêt.
Le palmarès de l’édition 2018 du Concours national des jardins potagers a été dévoilé lors d’un grand moment de convivialité, de partage et d’échange entre jardiniers et passionnés. Tous les lauréats étaient conviés à la cérémonie de remise des prix qui s’est tenue le mercredi 05 décembre à la Société Nationale d’Horticulture de France.
En effet, chaque année, le Concours national des jardins potagers récompense des jardins potagers remarquables en termes de diversité des légumes cultivés, des bonnes pratiques de jardinage et de l’esthétique même du jardin.
Ouvert à tous les jardiniers, ce rendez-vous annuel est organisé conjointement par la SNHF, l’Association Jardinot et le GNIS.
Un jury d’experts, composé de représentants de ces mêmes organisations, a sillonné, durant toute la saison estivale, les routes de France pour découvrir les jardins des 21 finalistes issus d’une première sélection réalisée sur dossier. Ces visites ont été l’occasion de rencontrer et d’échanger avec des jardiniers passionnés et d’apprécier leurs jardins afin d’établir, conformément au règlement du concours, la liste des lauréats dans chacune des catégories suivantes :
jardin potager privatif,
potager dans un ensemble collectif de jardins (centre de jardins, jardins familiaux…),
jardin potager privatif situé dans un environnement paysager (château, grand parc…),
jardin pédagogique, réalisé sur initiative individuelle ou avec la participation d’associations de jardiniers ou de sociétés d’horticulture,
jardins partagés, mis en place et cultivés au sein d’une entreprise ou par une association.
Les membres du jury vous emmènent maintenant à la rencontre des grands prix de l’édition 2018 et de leurs potagers remarquables !
Les grand prix 2018
Le jardin privatif de Cathy BABAU au Pradal dans l’Hérault a séduit le jury pour son splendide potager de 1.300m² en déclivité, qui permet une vue panoramique sur toutes les plantations. Ce jardin aux couleurs chatoyantes et décoré avec goût est un véritable enchantement de verdure grâce aux paillages des cultures et à une technique d’arrosage originale. Celui de Francis MICHEL à Villeneuve-Saint-Georges dans le Val de Marne, réunit 2 parcelles pour un total de 600m² qu’il cultive depuis près de 35 ans. Avec une parfaite maîtrise technique, il obtient des résultats spectaculaires. Ce jardin est un excellent exemple de jardin vivrier qui respire la convivialité. Le magnifique potager du parc de Wesserling, dans le Haut Rhin, monument historique qui retrace l’aventure industrielle de l’ancienne « Manufacture Royale » est géré par l’association « les jardins de Wesserling » depuis 2003 et Florence CATTENOZ et Jean GRANELLO. Aménagé avec un souci d’esthétisme, il présente une impressionnante diversité de légumes. Enfin, le jury a souhaité cette année mettre à l’honneur le centre horticole jardin « Emile senteurs » animé par Étienne GRAVE, éducateur spécialisé à l’Association ARCHIPEL de Saint-André-lez Lille dans le Nord. C’est un outil pour le traitement thérapeutique dans les problèmes de santé mentale. Un parcours pédagogique est aménagé avec l’objectif d’améliorer le processus cognitif des patients : reconnaissance de types de menthes ou de types de paillages ; jetons pour retrouver des animaux et des végétaux… Les patients sont affectés à des travaux de jardinage, d’entretien ou de confection de mobilier de jardin.
Catégorie 1 : jardin potager privatif
Grand prix : Cathy BABAU – Le Pradal (Hérault)
C’est dans un espace déshérité et avec un déficit pluvieux permanent, que Cathy BABAU a créé un potager remarquable qu’elle cultive depuis 6 ans (« que du bonheur » dit-elle).
Il présente plusieurs espaces sur un terrain de 1300 m² en déclivité, ce qui permet une vue panoramique sur toutes les plantations. Malgré la sécheresse ambiante, c’est un enchantement de verdure, de culture de légumes et de fleurs aux couleurs chatoyantes. Le secret de Cathy : les oyats, ces poteries en terre cuite poreuse, qui enterrés près des végétaux et régulièrement complétés avec de l’eau, leur permettent de prélever le liquide qui leur est nécessaire. L’utilisation du paillage permet aussi d’économiser cette eau précieuse qui est récupérée dans des cuves pour les longues périodes sans pluie. Des poteries judicieusement disposées agrémentent le décor, des petits pots en terre cuite sur des tiges permettent de repérer les variétés de tomates, un pancartage en planchettes de bois permet de se diriger, des citations sur ardoise incitent à la réflexion, des personnages mannequins disposés çà et là donnent de la vie , des abris à insectes , des nichoirs, un poulailler, un bassin, des parapluies ou des parasols pour faire de l’ombre, la liste est longues des découvertes à faire dans ce jardin.
Le jury apprécie particulièrement ces techniques de jardinage sans faille, sans utilisation de pesticides, avec une grande diversité de légumes et de fleurs qui sont agréablement mélangés. La recherche d’espèces ou de variétés particulières complète les éléments de cette visite, nous notons environ 30 variétés de tomates et l’incontournable oignon doux des Cévennes. Cathy BABAU est une passionnée de ce jardin qu’elle a créé de toutes pièces avec beaucoup de goût et de créativité.
Ce potager est exceptionnel, comme la jardinière qui nous explique que « ses motivations à jardiner sont une source d’inspiration. En effet, étant artiste peintre, j’aime la couleur, l’esthétisme, la matière et la fantaisie ». Nos lauréats sont souvent aussi des artistes !
Catégorie 2 : potager dans un ensemble collectif de jardins
L’Association des jardins familiaux de Villeneuve St Georges comprend plus de 840 parcelles sur 22 ha (c’est le plus grand jardin collectif de France et sans doute d’Europe). Cette association encourage depuis plusieurs années les jardiniers à participer au Concours National des Jardins Potagers avec plusieurs candidatures et plusieurs lauréats au palmarès national. Merci à Darrio Ceretto responsable du centre.
Cette année c’est le grand prix qui est attribué à :
Grand prix : Francis MICHEL à Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne)
Son potager réunit 2 parcelles pour un total de 600m² qu’il cultive depuis près de 35 ans.
Francis est un jardinier extrêmement expérimenté. Il produit une impressionnante quantité de légumes variés de belle qualité destinés à sa famille et ses proches. Le jury note les asperges, des christophines et une grande variété de tomates. Sa méthode de production est plutôt conventionnelle mais sans excès et il obtient des résultats spectaculaires. Il essaie de nombreuses variétés tout en gardant les grands classiques.
Son épais paillage réalisé avec des déchets végétaux semble très efficace. Il lui permet de réduire les risques de contamination par le sol. Son terrain est très propre grâce à un travail continu aussi bien en hiver qu’en été.
Il passe toutes ses journées au potager. Pendant de nombreuses années il a enregistré ses récoltes, le temps passé, ses dépenses et a pu estimer que cela lui permet d’économiser plus de 1000 € par an, et de nourrir sa famille toute l’année.
C’est un excellent exemple de jardin vivrier performant, mais qui n’exclut pas la convivialité avec les voisins et favorise les liens familiaux : « Il y a aussi un côté éducatif avec mes petites filles qui découvrent comment poussent les légumes, et surtout cela permet d’éveiller leurs palais à des produits sans traitement chimique. »
Catégorie 3 : jardin potager privatif dans un environnement paysager
Grand prix : Florence CATTENOZ et Jean GRANELLO à Husseren-Wesserling (Haut-Rhin)
L’association « les jardins de Wesserling » gère depuis 2003 le potager du parc de Wesserling, monument historique qui retrace l’aventure industrielle de l’ancienne « Manufacture Royale ».
Il est divisé en plusieurs parties, un petit potager de 460m², un grand de 1200m², un espace aromatique de 300m², un univers petits fruits de 230m², et enfin un grand verger de 1250m².
Le potager se visite et de nombreuses manifestations sont organisées tout au long de l’année. « En référence au passé du site, nous présentons chaque année une allée textile en choisissant dans les archives de l’écomusée des tissus imprimés à la manufacture au 19e siècle. Traités numériquement, ces échantillons agrandis sont présentés dans les parcelles reproduisant sur le terrain les motifs du tissu en mélangeant légumes et fleurs ».
Le jury note un bon niveau d’équipement : serre chauffée, tunnels, silo à compost, récupérateurs d’eau de pluie. Le mariage des fleurs et des légumes est appliqué systématiquement. Ici, il n’y a pas de produits chimiques utilisés. Paillage abondant et rotation des cultures sont pratiqués et le ramassage des doryphores et des limaces se fait à la main.
La grande diversité est impressionnante : plus de 150 variétés de légumes dont 12 en choux, 30 en tomates, de l’oca du Pérou, crosne, yacon, chervis, salsifis…De nombreuses informations sont à la disposition des visiteurs à l’aide de calicots textiles. C’est un très beau jardin, propre et bien entretenu. Une petite brasserie est à la disposition des visiteurs. La vente des légumes et de confitures faites sur place participent à l’équilibre financier de l’association. Comme l’explique Florence, les buts de ce potager sont multiples : pédagogique, esthétique, ludique, productif et social avec 15 personnes en insertion encadrés par plusieurs bénévoles.
Catégorie 4 : jardin pédagogique
Grand prix : Étienne GRAVE, Association ARCHIPEL à Saint-André-lez-Lille (Nord)
(Monsieur Claude DOGNON : Président d’Archipel)
Le centre horticole jardin « Emile senteurs » est animé par Étienne GRAVE, éducateur spécialisé. C’est un outil pour le traitement thérapeutique dans les problèmes de santé mentale. L’établissement compte 80 lits, mais 90% des personnes à problème sont en traitement hospitalier de jour à domicile.
L’association ARCHIPEL facilite les activités culturelles et sportives pour les personnes suivies en soin à l’EPSM (Établissement Public de Santé Mentale) et soutient l’activité jardinage.
Un parcours pédagogique est aménagé avec l’objectif d’améliorer le processus cognitif des patients : Reconnaissance de types de menthes ou de types de paillages ; Jetons pour retrouver des animaux et des végétaux. Les patients sont affectés à des travaux de jardinage, d’entretien ou de confection de mobilier de jardin.
Le jardin est constitué de plusieurs espaces :
Un jardin potager de 480m² ;
Une grande serre avec un espace jeux et un espace rempotage pour les enfants ;
Une tonnelle végétale ;
Un poulailler ;
Un jardin clos pour les grands malades ;
Une grande serre pour tomates, poivrons et espèces nécessitant de la chaleur ;
Un espace vert avec un cheval, des chèvres, des oies…
Dans ces espaces aucun pesticide n’est utilisé. L’ensemble est très esthétique avec le mariage des légumes et des fleurs. On y pratique rotation des cultures, récupération d’eau, essai réussi de culture en lasagne. Les espèces et les variétés sont adaptées aux besoins de consommation. La production est consommée sur place (soupe journalière), mise en congélation ou emportée par les patients.
Des collections de romarins, de thyms (40 variétés), de menthes (105 variétés), de pélargoniums sont aussi des outils pour la reconnaissance des senteurs. L’équipe qui anime le jardin allie la pédagogie et la thérapie avec une grande connaissance des plantes et des pratiques de jardinage respectueuses de la nature. Étienne Grave indique : « Le jardin n’est qu’un outil d’accompagnement pour ces personnes en souffrance, et nous restons vigilant pour garantir notre travail d’éducateur. Enfin, nous mettons un accent fort sur l’accueil, l’échange, le lien social et ce jardin est un lieu que nous avons adapté au fil du temps. » Le jury a été très impressionné par cette réalisation exemplaire.
Le palmarès 2018
Catégorie 1 : Jardin potager privatif
Grand prix : Cathy BABAU à Le Pradal (Hérault)
1er Prix : Frédéric DENIZET et Annick HUBENS à Le Luc en Provence (Var)
La propriété de 25 000m² est située en Provence, climat chaud, sec et souvent très venté. Un cours d’eau traverse le jardin et facilite l’irrigation. Le potager occupe 500 m² et le verger 1200m². Annick et Fréderic poursuivent plusieurs objectifs : l’aspect vivrier du jardin en constante amélioration ; transmettre les savoirs sur les nombreuses espèces et variétés aromatiques, médicinales, fruitières et potagères ; essayer et mettre en pratiques différentes techniques anciennes ou innovantes afin de mieux respecter l’environnement et de s’adapter à l’avenir ; enfin faire connaître les méthodes pour conserver et utiliser les différentes plantes. Ce sont tous les deux de vrais passionnés : monsieur par les arbres fruitiers de toutes sortes, il expérimente de nombreux greffages pour adapter les espèces aux conditions locales; madame par les multiples particularités des espèces et variétés aromatiques, médicinales et condimentaires. Ils élèvent de jeunes plantules d’espèce peu connues en vue de les expérimenter et de les partager localement. Ils pratiquent des techniques spécifiques parfois en opposition avec celles qui sont largement diffusées. Par exemple, l’irrigation par aspersion, leur permet de se protéger de différents ravageurs sans risque de favoriser les maladies cryptogamiques y étant peu exposés. Ils assurent des cours de jardinage et organisent chaque année chez eux une bourse aux plantes. Pour eux, « le jardinage est une activité qui génère du partage et de la vie sociale et permet de jouer localement un rôle dans la protection de l’environnement ».
2e prix : Dominique MALANDAIN à Saint-Martin-de-Boscherville (Seine-Maritime)
Ce potager de 150 m² est situé derrière la maison, mais juste au pied de la terrasse ou se prennent les repas familiaux, choix délibéré de contempler des légumes plutôt qu’une pelouse. L’aspect est très soigné avec des carrés matérialisés de 1,2 m sur 1,2 m ou 2,4 m. Les allées minéralisées donnent un aspect lumineux et très clair. Une belle vue se prolonge sur un vallon occupé par une prairie et des chevaux. Dominique Malandain est très motivé par son potager qu’il cultive depuis 4 ans et qui lui sert de « décompression », son activité professionnelle étant plutôt « stressante ». Nous apprécions le coin « zen » avec une représentation de bouda. Le jury note la présence de deux serres, de bacs à compost et de plusieurs récupérateurs d’eau. Dominique tient un cahier de jardin, favorisant la rotation des cultures. Il fait ses propres semences : salades, radis, carottes, panais, physalis, tomates (20 variétés)…Il cultive plusieurs légumes originaux : morelle de Balbis, sauge sclarée, gombo, topinambours, salade cressonnette, légumes perpétuels comme ognons rocambole, chou Daubenton …Toutes les techniques du jardinage respectueux de l’environnement sont déclinées : macérations maison, association, paillage, rotation, engrais vert, accueil des auxiliaires… Malgré la latitude, nous admirons une belle treille de chasselas en production et un verger de 500m² bien entretenu, le pied des fruitiers étant isolé de l’herbe par un entourage plastique moderne. Beaucoup de petits fruits très productifs sont disposés en bordure de haie. Bref, pour Dominique, le jardinage c’est « surtout le plaisir de mettre les mains dans la terre, sans doute à la recherche de ses racines, de s’émerveiller devant ce que la nature a à nous offrir, et prendre conscience du temps, beaucoup plus lent que le nôtre ».
3e prix : Cécile DUREL à Sainte-Eulalie (Gironde)
Le potager de 600m² est localisé à la périphérie du village. Pour Céline, « Jardiner est une passion…la balade dans le potager au lever du jour est un rituel quotidien. Je n’ai plus besoin de partir en vacances, j’y suis déjà. » Le jardin a été réalisé en 2017 pratiquement avant la construction de la maison. Astucieusement, les bordures des carrés de jardin ont été constituées de rails de support de Placoplatre. Le sol étant très argileux, il a été totalement reconstitué à partir de branchages, de fumier, de compost, et de terre disposée en surface. Certaines parcelles sont traitées en buttes. Céline puise son inspiration dans des revues et sites de jardinage. Le jardin comporte un maximum de diversité. Les espèces florales d’accompagnement des légumes sont choisies en fonction de leur utilité pour le jardin mais aussi en fonction de critères esthétiques très précis, par exemple la variété de tournesol nain ramifié « soleil Wahoo ». Tous les semis de printemps sont réalisés dans la serre vitrée équipée de tapis électriques chauffants. Les techniques classiques du jardinage sont utilisées : paillage, engrais vert… On note à chaque étape et à chaque endroit une concentration d’idées comme le semis simultané de graines de tomates et d’œillets d’Inde dans le même godet.
L’irrigation s’effectue à partir du puits de son voisin qui, en récompense, bénéficie du surplus de légumes. Les animaux ne sont pas oubliés avec des lapins, des poules et aussi des poissons dans un petit bassin. L’esthétique est indéniable avec utilisation de nombreux éléments décoratifs, toujours judicieusement disposés. Citons : les récupérateurs d’eau de pluie à chainettes de la serre, une banquette pour prendre le petit déjeuner dans le jardin, à l’entrée le nom de son site « La pelle du jardin » figurant sur l’outil, ou encore les noms des plantes écrits sur des cuillères d’un vieux service. Les toitures de la cabane à outils et du poulailler sont végétalisées. L’objectif de Céline Durel est d’avoir un potager « au top » à chaque saison. Le clou de l’organisation est la tenue de son cahier de jardin sous forme de tableau utilisant des codes couleurs pour bien gérer ses rotations de cultures.
4e prix : Martin HIVERT à Beaupouyet (Dordogne)
Le potager de 150m² est situé dans une grande propriété familiale qui comporte de très vieux arbres et un vaste étang. Martin a fait le choix de placer le potager dans la zone la plus ensoleillée. Il regrette un peu ce choix, car selon lui, une situation mi- ombre aurait été meilleure. Le jardin est de forme circulaire segmentée en 12 parcelles rayonnantes figurant les pétales d’une fleur ou les 4 points cardinaux avec leurs subdivisions. La nature très argileuse du sol a imposé la création d’un sol artificiel contenu par des bordures de bois. Le substrat, mis en place il y a deux ans est composé de déchets de bois de feuillus et de terre paillée en surface par du foin issu de la propriété. Cette absence de sol fin interdit les semis directs, sauf les très grosses graines. La majorité des végétaux est donc plantée, assurant une croissance très correcte ; il suffit pour s’en convaincre de voir les tournesols géants qui dominent le jardin avec les maïs indiens aux grains multicolores. La couche d’argile sous-jacente favorise la rétention de l’eau. Martin nous dit arroser peu fréquemment. L’esthétique de l’ensemble est indéniable avec le mélange fleurs/ légumes ; essentiellement des plantes d’utilité obtenues par semis spontanés. Le jury dénombre 37 espèces de légumes. Ce n’est pas un jardin de collectionneur mais plutôt un jardin d’expérimentateur pour apprendre en recherchant au sein des espèces les variétés qui poussent bien, se récoltent correctement et sont bonnes à manger. La protection sanitaire des plantes est réalisée principalement à partir de lutte biologique de conservation pour les ravageurs parfois assistée de pulvérisation de savon noir. Les maladies sont contrôlées par des préparations naturelles. Martin ne fait pas de discrimination sur l’origine des plants en alternant selon les circonstances ceux produits par ses soins ou achetés en jardinerie. Son côté expérimentateur l’oblige à observer et à tout noter. La création d’une petite serre est prévue.
Prix spécial du jury : Eve BACHELET à Saint-Pierre-de-Manneville (Seine-Maritime)
« Je ne voulais pas d’un potager classique, je voulais qu’il soit ornemental, qu’il soit lieu de promenade, un potager de femme ». Ce potager de 800m² donne un aspect paysager avec quelques parcelles individualisées, souvent entourées de bordures en plessis de saule. Beaucoup d’éléments de décoration « nature » donnent délibérément ce côté féminin et charme l’œil du promeneur. Les allées sont enherbées mais entretenues (tonte). L’approvisionnement en eau est un problème majeur, Mme Bachelet dépendant du bon vouloir d’un voisin. En dehors des légumes classiques, présence de nombreuses variétés originales (carotte de Kuttigen, mogette, flageolet feuille d’ortie, ail des ours et 20 variétés de tomates…). Elle fait une grande partie de ses semences et dans certains cas laisse les plantes se semer sur place et pratique simplement un éclaircissage. Nous notons la présence de quelques fruitiers, dont plusieurs pommiers. Eve Bachelet a traversé des moments personnels difficiles (deuils, maladie) et a trouvé dans le jardinage une véritable thérapie qui lui a permis de se reconstruire. Elle s’exprime bien et avec passion. Elle a été conseillée par Gérard Mallet, mais a personnellement recherché toute la documentation possible pour enrichir ses connaissances en jardinage. Le tout très bien assimilé et appliqué. Le jury a souhaité décerner un prix spécial « coup de cœur » à Eve pour son investissement dans ce jardin à la fois esthétique et nourricier.
Nominée : Elisabeth MULLER à Illtal (Haut-Rhin)
Le jury a apprécié ce beau petit potager vivrier de 90m² bien tenu, qui produit beaucoup de légumes malgré cette faible superficie. Elizabeth Muller a une serre pour ses tomates, 2 compartiments à compost, un lombricomposteur, 1 broyeur, un hôtel à insectes et plusieurs récupérateurs d’eau.
Elle pratique les associations légumes/fleurs comme tomates et œillets d’inde. Aucun produit chimique n’est utilisé et en hiver, elle couvre le jardin de feuilles mortes. Cette jardinière motivée fait beaucoup de conserves et déshydrate certains légumes pour en faire profiter enfants et petits-enfants.
Le jury note une assez grande diversité, elle fait ses semis et souvent ses graines de semence.
Le pourtour de la maison est très fleuri. Passionnée de jardins, Elizabeth participe à beaucoup de trocs aux plantes et elle est à l’affût de conseils. Elle fait de nombreuses décoctions et macérations de végétaux.
Nominé : Quentin PRINCE à Le Poinçonnet (Indre)
Quentin jardine depuis l’âge de 12 ans.
Le petit potager de 61 m², comporte une partie de cultures en plein-air et 2 serres, l’une en verre est équipée d’un radiateur électrique économique. Elle est utilisée pour les semis de printemps et pour l’hivernage des plantes gélives, (actuellement différentes variétés de tomates). L’autre en plastique abrite des cultures diverses toute l’année. Au regard de la faible surface du potager, la diversité des espèces et des variétés est très correcte, constituée de variétés anciennes et modernes dont un beau pied de tomate F1 greffé et une rangée de haricots kilomètres (Vigna sesquipedalis). Le moindre petit espace de terrain est planté. La circulation d’accès aux plantes se fait par un jeu de planches étroites permettant de ne pas tasser le sol. La production comble les besoins de la famille. Le sol est très argileux, mais il été très bien amendé avec du fumier de cheval. Il est frais en profondeur grâce à une nappe alluviale peu profonde. Les techniques modernes sont bien maîtrisées : cultures hors-sol de fraisiers en gouttières et en potées suspendues ; arrosage localisé par goutteurs ; stockage d’eau de pluie récupérant toutes les surfaces de toitures. La protection des plantes se fait sans utilisation de produits chimiques de synthèse, avec acceptation de dégâts limités. Un composteur recueille les déchets de jardin, en partage avec 5 poules dans un parcours spacieux. Le verger de 158 m² est composé d’arbres de plein vent. Quelques arbustes à petits fruits, en quantité limitée complètent l’ensemble. Le jury a retenu ce jardinier pour une nomination, nous l’encourageons ainsi à persévérer et à concourir à nouveau.
Catégorie 2 : potager dans un ensemble collectif de jardins
Grand prix : Francis MICHEL à Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne)
1er prix ex-aequo : Danuta BODET à Bourg-en-Bresse (Ain)
Ce jardin surprend par son organisation qui ne ressemble en rien à une parcelle traditionnelle de jardin familial. Avec la pratique des cultures associées, légumes, fleurs, condimentaires sont souvent mélangés avec aussi pour objectif de favoriser les auxiliaires, ce qui donne un aspect agréable mais très fourni pour ce potager de 100m2. Comme le dit elle-même Danuta « on me dit souvent qu’il faut un GPS pour se repérer dans mon jardin car, comme je pratique les cultures associées, mes plantes potagères sont joyeusement dispersées parmi les fleurs et les condimentaires souvent luxuriantes ».
Une part d’improvisation est laissée à la nature en fonction des levées naturelles de plantes. Danuta Bodet possède parfaitement les techniques de jardinage au naturel, association de plantes, amélioration du sol avec du BRF, compostage de surface, paillage généralisé, mélange de variétés, refuge en bois mort pour les auxiliaires dont les carabes, pas de pesticides, utilisation de décoctions, et attachement à favoriser au maximum la biodiversité de la faune comme de la flore. Le jury est surpris par un zinnia géant qui profite du compost sur lequel il pousse, et étonné par des pommes de terre qui poussent dans des sacs ou dans une poubelle. Il existe une bonne diversité de légumes et aussi de fleurs dans cette espace limité, avec légumes anciens mais également recherche de nouveautés. Ce jardin, diversifié, agréable au regard, cultivé par une jardinière aux connaissances étendues et qui sait les valoriser, étonne quant à sa structure qui n’est pas traditionnelle mais qui fait partie d’une « autre philosophie du jardinage » : « le jardin est un lieu de sérénité et de convivialité, et je participe, à mon échelle, à la protection d’une terre vivante ».
1er prix ex-aequo: Agostinho MARTINS à Paris
Agostinho produit une quantité abondante de fruits et de légumes variés de très bonne qualité pour sa famille et ses proches depuis 10 ans dans sa parcelle de 330 m². Son jardin ou coexistent légumes et fleurs est très propre et soigné. Bien qu’il n’en soit pas séparé par une barrière, il contraste avec ses voisins. Pour se protéger des maladies et des ravageurs il utilise à bon escient les divers moyens naturels reconnus. «Je bichonne mes légumes pour me rapprocher de la nature». Les pluies abondantes du printemps ont inondé une partie de son terrain et ont détruit plusieurs cultures. Mais Il accepte ces caprices de la nature et déclare « respecter l’environnement, en devenir le garant et s’inscrire continuellement dans une démarche responsable ». Il réside à Paris mais passe toutes ses journées au jardin pour s’aérer et se nourrir de produits de qualité. Il cultive aussi en grand pots des aubergines, tomates et piments qui seront exposés lors de l’importante fête des légumes qui a eu lieu le 15 septembre dans une salle proche du centre. Très convivial, Agostinho Martins est un excellent jardinier passionné.
L’Association des jardins familiaux de Villeneuve St Georges comprend plus de 840 parcelles sur 22 ha (c’est le plus grand jardin collectif de France et sans doute d’Europe). Cette association encourage depuis plusieurs années les jardiniers à participer au Concours National des Jardins Potagers avec plusieurs candidatures et plusieurs lauréats au palmarès national. Merci à Dario Cerito responsable du centre.
3e prix : Isabelle ROLANDO aux Andelys (Eure-et-Loire)
Le potager de 300 m²est situé dans un ensemble municipal de 40 parcelles. Le terrain argileux en pente prononcée, génère des problèmes de circulation d’eau quand il pleut, et a donc nécessité l’aménagement de terrasses. Si Isabelle sème, plante et récolte, Régis assure l’entretien et les gros travaux. Tout est fait pour jardiner le plus possible en respect de la nature : compostage, paillage, association, rotation, macérations. Les hôtels à insectes sont aussi de fabrication maison, l’orvet est fidélisé grâce à un paillis sous une planche. Isabelle aime recycler les objets, ce qui limite les achats : bidons pour stocker l’eau, poches à huitres faisant office de filet etc. La production est appréciée pour son apport dans l’économie du ménage et le partage avec les enfants et petits-enfants. Et les semences de plusieurs espèces sont récoltées pour l’année suivante. Le jury apprécie les nombreux essais de plantes et fleurs, et le sens du partage et de la convivialité. Madame Rolando ne taris pas d’éloges sur les bienfaits multiples et variés du jardinage : « c’est devenu une passion, et outre le fait de récolter, le jardinage me fait du bien, il me calme, j’adore sentir la terre. C’est un lieu d’émerveillement ».
Catégorie 3 : jardin potager privatif dans un environnement paysager
Grand prix : Florence CATTENOZ et Jean GRANELLO à Husseren-Wesserling (Haut-Rhin)
Catégorie 4 : jardins ou parcelles pédagogiques
Grand prix : Étienne GRAVE à Saint-André-lez-Lille (Nord)
1er prix et Ordre du ROMARIN : Patrick FONTAINE à Montreuil (Seine-Saint-Denis)
« Bienvenue au jardin » est la devise de Patrick, est c’est surtout un objectif d’accueillir et de conseiller. Ce potager fait partie des jardins familiaux de Montreuil. Il est situé dans la zone historique des murs de pêches. Le terrain n’était plus entretenu. M Fontaine a progressivement transformé cette très ancienne parcelle pour en faire un lieu de visite important pour des milliers de visiteurs que ce soit des écoles, des lycées, des associations, des particuliers… lors de manifestations locales, régionales ou nationales.
Cette parcelle de 200 m2 entourée des murs à pêches est devenue un lieu d’exposition de la diversité des espèces potagères, ornementales mais surtout fruitières. Tous les murs sont utilisés pour mener des formes originales aux différents fruitiers et il continue actuellement à créer de nouvelles formes.
Les très nombreuses espèces sont disposées de manière adaptée afin de faciliter les visites et l’ensoleillement. Tout est extrêmement soigné et l’effet esthétique est évident. Pour faciliter la circulation les surfaces non plantées sont engazonnées. Un étiquetage de qualité permet aux visiteurs de s’informer de toutes les espèces. Ce jardin est une œuvre originale réalisée par un jardinier passionné qui est à la fois formateur, organisateur, créateur et engagé dans de bien nombreuses associations et activités horticoles.
Catégorie 5 : potagers partagés mis en place et cultivés au sein d’une entreprise ou par une association
1er prix : Hourya KONTATE à Arcueil (Val-de-Marne)
Le jardin actuel a été créé il y a 3 ans, il est divisé en 3 parcelles entourées de palissades au milieu d’un ensemble d’immeubles. L’une est consacrée aux aromatiques et aux petits fruits, une autre aux pratiques horticoles et la troisième aux légumes sur un total d’environ 200m². Le terrain appartient à la Mairie d’Arcueil et l’association « Retour à l’essentiel » anime ce « jardin des rêves ». Cette action s’inscrit dans un ensemble d’activités soutenues par la municipalité. Un des thèmes est de mettre en place des plantes comestibles accessibles librement aux citoyens. Il s’agit de la mise en œuvre progressive d’un projet entamé il y a une dizaine d’année. Le jardin est mené actuellement par Nicolas, un jeune en formation passionné et compétent. C’est un lieu d’exposition et d’initiation à la diversité des espèces potagères et aux pratiques de « permaculture ». Les nombreuses espèces sont disposées de manière adaptée afin de faciliter les visites. C’est aussi un lieu d’échanges et de participation des citoyens de toutes catégories sur le thème du potager. Les visites sont libres et les citoyens sont incités à participer aux travaux et aux récoltes. Un étiquetage de qualité permet aux visiteurs de s’informer sur les espèces cultivées. C’est une expérience d’animation dynamique sur la nature en ville qui favorise le lien social et l’initiation au jardinage. Comme nous confie Hourya, la Présidente de l’association « ce jardin fait le lien entre toutes les générations du quartier. Nous avons une priorité envers les enfants et les adolescents pour qu’ils deviennent des éco-citoyens et qu’ils respectent la nature ».
Prix spécial du jury : Association GACI à Saint-Amé (Vosges)
Prix Spécial avec mention du Jury : «initiative citoyenne et sociale». C’est une association d’insertion qui propose à des personnes en grande difficulté de jardiner une demi-journée par semaine encadrées par un animateur bénévole. Sur une surface issue d’un jardin de curé de 1000m² dont 600m² de potager nous apprécions une bonne variété de légumes et d’aromatiques. Le jardin est bien tenu, en respect des principes éco-responsables : compost, paillage, associations, travail à la grelinette … l’eau est récupérée et l’animateur fabrique lui-même certains outils. Les tomates sont cultivées sous serre. Ce jardin est une aventure sociale et humaine importante et comme nous l’explique la Présidente « permet à des personnes en difficulté sociale de consommer en frais des légumes et de les mettre en conserve ». Par la suite ces personnes sont intégrées dans un chantier d’insertion de l’association. Le jury a souhaité mettre à l’honneur ce jardin partagé en attribuant un prix spécial pour cette initiative citoyenne et sociale.
Concours organisé en partenariat avec la FNMJ (Fédération Nationale des Métiers de la Jardinerie), La Vie du Jardin et des Jardiniers, CP JARDIN (Produits biologiques pour le jardin), NATURES MARKET (Nichoirs et abris pour auxiliaires) et DUMONA (Terreaux, supports de culture et paillage.
Soucieuse de faire découvrir les différences variétales et de permettre aux jardiniers amateurs de continuer à récolter des légumes en quantité et en qualité raisonnables en utilisant moins de produits phytosanitaires la section potagers et fruitiers de la SNHFmet en œuvre différentes actions. Pratiquement, depuis de nombreuses années des essais comparatifs de variétés de légumes sont organisés.
En 2017 elle a proposé de tester 5 variétés de concombre. Dans ces essais les jardiniers ne doivent effectuer aucun traitement phytosanitaire afin de mieux observer des différences de comportement entre les variétés.
Cette expérimentation a été proposée à un réseau de 52 jardiniers amateurs volontaires bien répartis sur le territoire français.
Avec les semences, chaque jardinier a reçu un protocole décrivant les opérations à effectuer, une feuille de notations ainsi que les descriptions des principales maladies et ravageurs des concombres.
Les semences des 5 variétés étaient « sous numéro ». Les noms des variétés ont été transmis aux jardiniers après le dépouillement des résultats de ces essais. Les 5 variétés proposées dans cet essai étaient :
Ces choix variétaux ont été faits afin d’essayer de mettre en comparaison des variétés de types assez différents.
Globalement, les résultats enregistrés ont été extrêmement variables selon les précautions prises, les lieux, les conditions climatiques et les accidents… Mais malgré les difficultés à l’occasion des semis, en période de cultures, selon les maladies et les particularités propre à l’année, difficiles dans certaines régions, ces essais ont permis d’obtenir des récoltes de bonne qualité chez un nombre suffisant de jardiniers expérimentateurs pour en tirer quelques tendances.
Comportement des variétés
De nombreux échecs ont eu lieu dès les semis . Ces difficultés étaient dues probablement à un défaut de régularité de l’humidité ou de la température au cours de la germination, ou à l’emploi d’un terreau de mauvaise qualité. Mais dans de bonnes conditions les 5 variétés ont levé assez rapidement, la variété 5 a eu toutefois une germination un peu défectueuse.
Après le repiquage, quelques maladies ont été signalées (anthracnose, botrytis, pythium du collet, alternariose, mosaïque) ainsi que quelques accidents (résidus d’herbicide, limaces, sécheresse …).
Les vraies difficultés sont apparues avec l’oïdium (d’abord sur la variété 1) à partir de juillet chez certains puis avec le mildiou à partir du mois d’août pour la grande majorité. Peu de différences significatives ont pu être enregistrées entre les variétés.
Dans la plupart des régions les premières récoltes ont commencé fin juin pour les variétés 1 à 4 et plus tardivement pour la variété 5. Les dernières récoltes se sont échelonnées entre la mi-août et la mi-septembre selon la date d’arrivée de l’oïdium puis du mildiou.
L’état sanitaire global est apparu légèrement meilleur pour les variétés 2,3 et 4.
La variété 5 plus tardive a produit de très nombreux fruits jaunes plus petits dont la récolte a été plus groupée.
Résultats sur la production
Variété
Nombre de fruits
(moyenne)
Poids total récolté (kg)
(moyenne)
Poids moyen
(grammes)
1 Marketer
22
5,3
238
2 Gynial
17
3,1
188
3 Crokdélice
26
5,8
219
4 Jazzer
18
3,7
205
5 Lemon
40
5,1
149
Commentaires : Seules les données de 28 jardiniers ont été finalement utilisées pour ces résultats, dont uniquement 15 pour les données de production ci-dessus (réponses complètes pour les 5 variétés testées).
Résultats gustatifs
Les comparaisons gustatives ont été jugées parfois difficiles à réaliser mais un très grand nombre de notations ont été effectuées ( plus de 75 dégustateurs y ont participé). Elles permettent de donner quelques tendances. Le stade de développement des concombres dégustés a certainement joué un rôle important dans les observations (tailles des pépins, croquant ou juteux…).
Dans l’ordre, les variétés les plus appréciées ont été : la 3 Crockdélice plus croquante et à goût plus persistant et la 2 Gynial goûteuse plus proche des concombres du commerce. Vient ensuite la 4 Jazzer assez appréciée. La 1 Marketer décroche sensiblement. Enfin la variété 5, Lemon est jugée intéressante par certains pour son originalité, mais avec peu de goût, une peau épaisse et de gros pépins.
Et après
Persuadée que le choix de variétés naturellement moins sensibles aux attaques de bioagresseurs est un atout essentiel dans le développement du biocontrôle dans la protection des plantes au jardin, la section potager et fruitier proposera en 2018 d’expérimenter une autre espèce, telle que la courgette, à un large réseau de jardiniers amateurs.
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