Résultats de l’essai « Variétés de tomates tolérantes au Mildiou » en 2012
Les conditions de culture de l’essai préconisaient une absence totale de traitement afin de vérifier le comportement des variétés aux attaques de Mildiou.
Nous avons reçu 32 réponses sur 50 expérimentateurs, certains ayant perdu la culture avant la récolte pour diverses raisons. Les feuilles de notation, ainsi que les explications complémentaires sont très bien renseignées.
Plusieurs expérimentateurs ont envoyé des photos. Dans quelques cas, les plantes manifestent des symptômes de Mildiou, mais aussi des symptômes d’autres maladies cryptogamiques ou bactériennes.
L’année 2012 a été très particulière avec un printemps froid et humide, un été tardif pour certaines régions. Ces conditions climatiques ont été très favorables au développement de maladies cryptogamiques surtout pour la tomate. Dans d’autres régions, la grêle a causé des dégâts importants, détruisant parfois la totalité des plantes.
Les semis de l’essai ont été plus ou moins bien réussis, de nombreux semis de rattrapage ont dû être faits.
En étudiant les feuilles de notation, il semblerait que les régions situées au Nord de la Loire ont été plus touchées que celles du Sud. L’apparition des premiers symptômes dès le début Juillet confirme cette observation.
Etant donné la destruction partielle du feuillage (maladie et taille), il est difficile de juger la production et le calibre des fruits.
L’ensemble de ces éléments nous amène à ne pas pouvoir publier cette année une comparaison pertinente des qualités et défauts des différentes variétés testées, ce dont nous vous prions de bien vouloir nous excuser.
Quelques explications sur le Mildiou de la Tomate (source : les maladies de la tomate, D. BLANCARD, Editions QUAE, 2009).
Il y a deux mildious sur TOMATE : le mildiou aérien Phytophtora infestans et le mildiou terrestre Phytophtora nicotianae que nous n’aborderons pas ici. Les symptômes sont légèrement différents (fruits tachés mais lisses, non bosselés).
Le P. infestans est le même que sur la pomme de terre mais l’infection tomate-pomme de terre est plus facile que pomme de terre-tomate.
Le P. infestans serait originaire de Bolivie-Equateur mais on ne peut occulter une possible origine Mexique.
Le P. infestans a deux types sexués A1 et A2. Jusque dans les années 1980, l’Europe n’avait que le type A1. Les dégâts étaient peu importants. Puis est rentré probablement du Mexique, le type A2 au milieu des années 1980 et il y eut beaucoup de dégâts à la fois sur Tomate et sur Pomme de Terre. Comme beaucoup de micro-organismes parasites, il y a des RACES.
A ce jour, on a identifié 8 races mais il s’agit bien du même parasite qui attaque de manière différente des variétés génétiquement différentes en terme de gènes de tolérance.
On dispose à ce jour de 3 gènes qui apportent des résistances partielles. En Europe, au milieu des années 70, les sélectionneurs ont introduit le gène Ph2 qui a apporté une faible protection, plutôt un retard dans le développement des symptômes.
Mais de nouvelles races du parasite sont apparues et le gène Ph2 ne couvre pas les 8 races connues. Aux USA, les sélectionneurs ont introduit le gène Ph3 en le cumulant avec le Ph2. Les premières variétés Ph2+Ph3 cultivées aux USA ont été rapidement abandonnées suite à l’apparition de nouvelles races de P.infestanscontournant ces gènes. Le gène Ph3 n’a pas été développé pour l’instant en Europe. En plus, il s’agit de « résistance partielles ». Donc, la résistance au mildiou aérien est plus que problématique.
En France, seul le gène Ph-2 est disponible dans des variétés commercialisées, mais son efficacité reste relative. En effet, la résistance n’est que partielle, c’est-à-dire qu’elle ne fonctionne que vis-à-vis de certaines souches de Phytophthora infestans. En pratique son intérêt sur le terrain est très limité.
La sélection est active sur ce problème et s’oriente vers l’introduction de résistances polygéniques présumées plus durables qui ont été identifiées dans les espèces sauvages apparentées à la tomate.
Nous n’envisageons pas de nouvel essai pour l’année 2013, pour une question de délai d’obtention des semences nécessaires. Par contre nous envisageons pour l’année 2014 un essai de courgettes non coureuses, légume pour lequel des évolutions génétiques intéressantes sont apparues depuis quelques années.
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