Archives par mot-clé : CNJP

[CNJP23] PALMARÈS DES LAURÉATS DU CONCOURS NATIONAL DES JARDINS POTAGERS

Chaque année, le Concours National des Jardins Potagers récompense des jardins potagers remarquables en termes de diversité des légumes cultivés, des bonnes pratiques de jardinage et de l’esthétique même du jardin. 

Ouvert à tous les jardiniers, ce rendez-vous annuel est organisé conjointement par l’Association Jardinot, la Société Nationale d’Horticulture de France, SEMAE (l’interprofession des semences et plants) et la Fédération Nationale des Jardins Familiaux et Collectifs. 

Le jury, composé de personnalités du jardin et représentants des organisations partenaires, ont désigné les lauréats en fonction de différents critères de sélection en examinant de façon très attentive les dossiers des jardiniers dans chacune des catégories suivantes : 

  •  jardin potager privatif,
  •  potager dans un ensemble collectif de jardins (centre de jardins, jardins familiaux…), 
  •  jardin potager privatif situé dans un environnement paysager (château, grand parc…), 
  •  jardins ou parcelles pédagogiques, réalisés sur initiative individuelle ou avec la participation d’associations de jardiniers ou de sociétés d’horticulture, 
  • potagers partagés, mis en place et cultivés au sein d’une entreprise ou par une association.,
  • potagers sur un balcon ou une terrasse (nouveau).

Les membres de notre jury vous emmènent à la rencontre des grands prix de l’édition 2023 et de leurs potagers remarquables ! 

© SNHF / CNJP2023

Nous remercions l’Académie du Climat qui nous a ouvert ses portes pour cette 23e cérémonie de remise des prix du Concours National des Jardins Potagers et à Monsieur Christophe NAJDOVSKI, Adjoint à la Maire de Paris chargé de la végétalisation de l’espace public, des espaces verts, de la biodiversité et de la condition animale qui nous a accueilli et présenté cette institution.

Christophe NAJDOVSKI - © SNHF / CNJP2023

Découvrez la remise des prix 2023 en vidéo

LES GRANDS PRIX 2023

CATÉGORIE 1 : JARDINS PRIVATIFS

GRAND PRIX :  Corinne et Philippe RIGAUX  – Saint-Michel d’Euzet  (Gard)

À leur installation, Philippe et Corinne Rigaux trouvent un verger d’abricotiers malades et des asperges, sur un terrain sablonneux et en pente. Après un stage chez « Terre et Humanisme » en 2010, Philippe, fils de paysan lorrain, découvre de nouvelles méthodes de culture. Et c’est la naissance de son potager en carrés (16 planches) posé sur deux restanques bâties de ses mains. Comment fait-il pour avoir cette verdure en plein mois d’août ? « Nourrir la terre pour nourrir les hommes » c’est la devise qu’il met en pratique, en y apportant un mélange d’argile (la Bentonite) et de zéolite (chabasite) afin d’améliorer la rétention en eau du sol et surtout en utilisant beaucoup de compost.

© SNHF / CNJP2023

Les 3 cubes de fermentation en parpaings fonctionnent sans interruption. Ils sont remplis de couches de tontes et déchets verts du jardin, de taille de haies et de crottin de cheval non pailleux ramassé chez un ami. Ce compost (700 kg /an) est réparti sur les 160 m² du potager. L’eau est distribuée avec parcimonie. Les réserves de 6000 litres sont remplies par les pluies et utilisées en goutte à goutte ou en tuyaux micro-suintants (TMS). Le forage qui existe déjà va être mis en service, du fait des restrictions d’eau de plus en plus importantes. Les ombrières vont être développées pour passer l’été. D’ailleurs une première était en place lors de notre visite. Avec ces moyens, la production est variée et importante : pour 2023, Philippe en est déjà à 330 kg de légumes. Les relevés sur 4 ans montrent des récoltes abondantes, même si certaines années sont moins favorables : le mildiou a frappé les tomates cette année. Tous les semis se font dans la serre, les premiers en février sur nappe chauffante. Avec 90 espèces différentes, la biodiversité avec ses insectes et ses oiseaux est bien présente. Philippe n’hésite pas à tester des espèces et des variétés, nouvelles ou anciennes, pour voir leur adaptation au climat du Sud. Il est fier de nous montrer ses beaux pieds de rhubarbe qu’il a réussi à acclimater après 10 ans d’efforts ! Corinne, elle, s’occupe des fleurs et des traitements aux huiles essentielles ou aux extraits fermentés de consoude, de prêles ou d’ortie. Elle est le référent du refuge LPO qu’est le jardin. Et Philippe applique son expérience à la formation des autres : guide composteur au réseau de Bagnols, il a réalisé cette année un carré de lasagne de 4 m². Avec ses couches successives recouvertes de compost (bien sûr !), il a récolté entre avril 2022 et avril 2023, 65 kg de légumes. Comme il le dit si bien « Rien de tel que de réussir l’essai chez soi pour montrer que ça marche et pour donner envie aux autres de faire pareil ».

CATÉGORIE 2 : PARCELLE DANS UN CENTRE DE JARDINS COLLECTIFS

GRAND PRIX : Vincent CAYRON – Jardins familiaux du Maharin à Anglet (Pyrénées-Atlantiques)

Trois îlots de jardin familiaux sont répartis dans le parc du Maharin, poumon vert de 7 hectares aménagé par la ville d’Anglet. Le Maharin est un cours d’eau qui servait jadis à desservir les maraîchers qui cultivaient cet endroit. Vincent CAYRON est attributaire d’une parcelle de 60 m² dans un de ces jardins familiaux entièrement aménagés par la ville. Ces 60 m² sont cultivés de façon optimale et organisée. Des rangs de légumes, disposés en arc de cercle à partir d’un point central, ce qui permet d’allonger la longueur du rang et de varier l’exposition au vent, sont à l’origine d’une grande diversité d’espèces et de variétés qui se succèdent et sont organisés pour rentabiliser cet espace réduit : tomates, choux, salades, haricots nains et à rames, poivrons, aubergines, pommes de terre … la liste est longue. Des passe-pieds, aussi en arc de cercle, permettent d’accéder aux différents rangs de culture sans tasser la terre.

© SNHF / CNJP2023

Adepte de la permaculture, Vincent pratique la rotation des cultures, les associations de fleurs légumes, des hauts tournesols apportent une touche colorée à cet ensemble, pour lutter contre les indésirables et favoriser la pollinisation, utilise les purins d’ortie et de consoude pour protéger ses cultures contre les insectes et maladies et renforcer la résistance des plantes. Les espèces et variétés de légumes sont repérées par des étiquettes. Le paillage, foin, feuilles, déchets verts, est abondamment utilisé pour protéger la vie du sol qui n’est jamais à nu, et aussi pour lutter contre les adventices et limiter l’évaporation. Des apports réguliers de compost ou de terreau enrichissent ce potager. Deux cuves de récupération d’eau de pluie de 1000 litres chacune amènent le complément d’eau en fonction des besoins. En plus du composteur en place dans le jardin, un lombricomposteur situé dans l’abri de jardin permet d’apporter en partie les nutriments nécessaires aux végétaux. Vincent tient également un cahier de jardin où il note tous les événements liés aux cultures, de la date des semis à celle des récoltes. Quant à ses motivations à jardiner, Vincent nous dit « le jardinage est une thérapie ! C’est un moment de communion avec la nature, un retour au vivant, une parenthèse dans notre vie active » et il apprécie aussi le partage qui règne dans les jardins familiaux « mon voisin de plus de 95 ans m’a beaucoup aidé à mes débuts » ou « dans notre parcelle se côtoient plusieurs manières de faire, on se conseille mutuellement ». Ce jardin a reçu le prix coup de cœur de la ville d’Anglet et a fait l’objet d’articles dans la presse.

CATÉGORIE 3 : POTAGERS DANS UN ENVIRONNEMENT PAYSAGER

GRAND PRIX : Béatrice RUAULT – Les jardins d’Ar Chadiou à Pleumeur-Gautier (Côtes-d’Armor)

Situé à quelques encablures des bourrasques de la Manche, ce potager de 1000m² est enchâssé dans un jardin d’une superficie totale de 6500m². Sa conception a commencé en 2018 avec des plantations ornementales et fruitières pour protéger et préparer le futur potager commencé en 2021. Béatrice a créé ce jardin suite à des problèmes de santé nécessitant une reconversion mais elle jardinait déjà auparavant depuis 10 ans : « Le jardinage m’a aidé à accepter la maladie et même de mieux vivre avec ». La découverte du jardin est progressive, très peu de lignes droites, 3 grands cercles de 25 m de diamètre et deux serres géodésiques de 56m² de fabrication maison qui permettent la culture des melons et de 15 variétés de tomates. Outre les tomates, le jury note environ 65 variétés de légumes dont châtaigne de terre, oca du Pérou, courge luffa, crosne du Japon…et une belle collection d’aromatiques qu’il serait trop long de citer. Ce potager productif respire la bonne santé. Les sols sont couverts au maximum et améliorés par des apports d’algues et de compost. La terre relativement argileuse est travaillée à la fourche bêche. Le désherbage est effectué manuellement avec la méthode PTB (prends ta binette). La gestion de l’eau est minutieuse, les réserves d’eau de pluie représentent environ 3600 litres. Béatrice tient un cahier de culture pour les rotations, les dates et conditions de semis et note les variétés qui ont les meilleurs résultats. Des voiles anti-insectes sont utilisés pour protéger les cultures concernées (carotte, chou poireau…) sinon elle utilise, et qu’avec parcimonie, deux produits de l’Abbaye de Valsaintes ; « Proarom » pour les maladies et « Libreessence » pour les insectes.

© SNHF / CNJP2023

Elle partage avec les clients de ses gîtes, amis, voisins, et communique sur les réseaux sociaux. Elle pense ouvrir au public en 2024 avec l’aide de l’association des potagers fruitiers de France à laquelle elle vient d’adhérer. Les formes, l’impressionnante variété des fleurs, des plantes ornementales, fruitières et des légumes ont émerveillé le jury. « Nous faisons régulièrement des échanges de légumes, plants, graines, le jardin devient peu à peu un lieu de rencontres ». Il faudra sans doute encore quelques années pour que le coté paysager prenne toute son ampleur grâce aux soins et a la passion de Béatrice, mais ce potager est déjà une belle réussite. Mais c’est aussi un élément essentiel de bien-être, Béatrice conclut en nous disant : « Jardiner est bénéfique pour la santé, et, en ce qui me concerne, est quasiment la seule activité que je peux réaliser aujourd’hui ».

CATÉGORIE 4 : POTAGERS PÉDAGOGIQUES

GRAND PRIX ex-aequo : Armel HOCHART – Lycée agricole de Coulogne  (Pas-de-Calais)

Quand on pénètre dans l’enceinte du lycée agricole de Coulogne on n’imagine pas toute la diversité d’espaces qu’englobe cette structure. Elle s’étend sur 5 hectares avec un jardin potager, 15 jardins d’agrément réalisés et entretenus dans le lycée, des serres, 2 vergers de 400 et 3000 m², un espace biodiversité, un jardin perpétuel, des espaces de production, des structures restauration et hébergement pour les apprenants. L’établissement forme tous les ans 345 élèves de la 4ème au BTS, 180 apprentis et 30 adultes en formation continue, avec 220 hébergements. Le jardin potager, délimité par un rang de légumes grimpants, des petits fruits rouges et des cordons fruitiers double bras, est entretenu par les élèves sous la direction des enseignants. Il favorise les variétés locales en liaison avec le Centre Régional des Ressources Génétiques de Villeneuve-d’Ascq : laitue Lilloise, carotte de Tilques, poireau Leblond, artichaud vert de Laon, chicorée tête d’anguille….

© SNHF / CNJP2023

Ces plantes bien adaptées au biotope local sont plus résistantes aux variations de climat. Les cultures associées et les associations fleurs légumes sont pratiquées pour limiter la propagation et l’attaque des ravageurs, avec en cas d’infestation l’utilisation de purins, décoctions ou infusions. Le centre dispose d’une réserve d’eau de pluie de 2 fois 10 000 litres. Le lycée étant proche du littoral, l’arrosage tient compte de la vitesse et de l’intensité du vent en plus des conditions climatiques et des températures extérieures. Pour lutter contre les adventices, un arrachage manuel avant montée en graines et mise au compost est pratiqué, divers types de paillage ou de végétaux couvre-sol mis en place en fonction des cultures, la technique du faux semis est également utilisée. Toutes les données de culture sont enregistrées : quantités semées et germées, date des semis, numéro de lot, mise en place de la culture, date de récolte, planning et rotation des cultures. Un premier verger de hautes tiges avec 17 variétés régionales recommandées par le CRRG de Villeneuve d’Ascq (Cabarette, Colapuis, Verdin d’hiver…) a été planté en 2006 et un second verger a été planté en 2022 avec le soutien de la région Hauts de France : 40 hautes tiges, 200 arbustes petits fruits rouges, 25 basses tiges. Deux grandes serres sont utilisées pour cultiver les tomates, poivrons, aubergines, concombres…

Des projets pédagogiques sont mis en œuvre dans l’établissement, soutenus par le Parc naturel régional des Caps et Marais d’Opale, la région Hauts de France et le fonds européen de développement régional. S’appuyant sur l’un deux « Améliorer la diversité de la gamme végétale au sein du lycée de Coulogne », Armel précise « l’équipe pédagogique intervient à tous les niveaux de la formation afin de poursuivre la sensibilisation des apprenants à la transition écologique, notamment à la préservation de la biodiversité et en valorisant les pratiques du jardinage au naturel ». Toute la structure est ouverte au public à diverses occasions tout au long de l’année. L’importante récolte de courges et de potimarrons est distribuée aux Restos du Cœur du Calaisis.

GRAND PRIX ex-aequo et ordre de Romarin : Odette CHATELAIN  Notre Jardin aux Mille saveurs de l’École primaire à Sauvigny-les-Bois (Yonne)

© SNHF / CNJP2023

Bien que la visite du jury ait eu lieu en période de vacances, la plupart des enfants sont là pour nous accueillir et surtout ce sont eux qui prennent la parole à tour de rôle pour nous présenter « NOTRE JARDIN AUX MILLES SAVEURS », c’est son nom, et ils en sont très fiers. Ce potager pédagogique de 520 m² et le verger de 650 m², se nichent au cœur de l’école communale de Sauvigny-le-Bois. Il est né de l’envie de faire découvrir le jardinage aux enfants par la Mairie. Ce sont l’équipe périscolaire et l’équipe des espaces verts de la ville qui mènent joyeusement ce projet. Le jardin est divisé en espaces thématiques : légumes soupes, légumes ratatouille, coins des senteurs (aromatiques)… L’œillet d’Inde trouve sa place entre les pieds de tomate. Nous notons une belle diversité de légumes, environ 35 variétés, dont : topinambour, oca du Pérou, poire de terre, lentille … pour citer les plus originaux.  Ce sont principalement la quinzaine d’enfants de 6 à 11 ans qui réalisent l’entretien des parcelles sous les conseils avisés de M. Sébastien Salvi, agent technique municipal, et d’une assistante maternelle, avant d’aller en classe et pendant les heures d’occupations périscolaires. « On met la graine dans la terre pour manger à la cantine » (élève de CP) et un autre « j’aime bien jardiner car j’ai de la motivation, on désherbe beaucoup pour prendre soin des plantes ». Oui, le désherbage se fait à la main…

Tous les mercredi matin, ils relèvent le pluviomètre et participent à une activité en relation avec le potager (dessin pour décorer le jardin, atelier cuisine, création de maquettes à visée pédagogique…). Bien qu’en zone rurale, beaucoup d’enfants ne font pas de jardin chez eux, c’est l’occasion de découvrir la culture des légumes. Le jury a été surpris par leur connaissance des plantes dont ils sont capables de citer les noms et leurs utilisations. Toutes les espèces ne sont pas consommées, certaines ayant pour vocation à comprendre le cycle de vie d’une plante.

Le potager a une vraie visée pédagogique qui va du jardinage, en passant par la botanique et les arts plastiques jusqu’à l’utilisation et la valorisation culinaire. 50% des légumes produits sont consommés par les enfants. L’an dernier, le jardin a permis de produire 14kg de courgettes. Mme Lise Balland, la cuisinière, regarde les prix des légumes à chaque récolte, afin de valoriser la production.  Elle limite au maximum le gaspillage en réalisant des coulis, gelées et conserves avec la participation des enfants qui sont ainsi bien sensibilisés aux mesures anti-gaspillage. Les semences sont soit commandées soit récupérées lors de la récolte précédente. Le jury a senti un très fort engagement de l’équipe périscolaire ainsi que des enfants. Ce potager a non seulement un objectif de transmission de connaissances techniques (potagers) mais aussi culinaires, culturelles et économiques. Le potager est très bien entretenu, il est propre et les plantes semblent en bonne santé générale. Le cahier de jardin est bien tenu.  Une réserve d’eau de pluie de 2000L permet de faire face aux besoins des légumes grâce à une gestion de l’eau rigoureuse. Fumier de vache des fermes du village et déchets de cuisine compostés enrichissent le sol. L’association ROMARIN Yonne apporte son soutien, la LPO est également engagée afin de sensibiliser les enfants aux oiseaux.

Un GRAND PRIX vraiment mérité autant pas les enfants que par les encadrants et sans oublier la mairie très engagée dans cette activité. Chapeau à Monsieur Didier IDES, Maire de la commune, à Madame Odette Chatelain adjointe au maire, qui a rempli le dossier et qui pilote les activités périscolaires, à Monsieur Sébastien Salvi agent en charge des espaces verts ainsi qu’à Lise Balland, cuisinière qui réalise de nombreux travaux manuels et pédagogiques avec les enfants.

Sur proposition du jury, Lise Balland du jardin pédagogique ‘Notre Jardin aux Mille saveurs’ est également promue Chevalier dans l’Ordre National de Romarin. L’une des missions de cet Ordre est d’encourager les actions qui aideront les enfants à connaître, comprendre et respecter leur cadre de vie, ce qui correspond parfaitement à l’engagement des bénévoles passionnés qui animent cette belle réalisation «  l’envie de transmettre une passion, d’être dans le savoir-faire, avec l’initiation au jardinage » « apprendre des techniques de jardinage aux enfants de la maison d’enfants : préparation du jardin, semis, repiquage,arrosage,désherbage ». Cette distinction donne une dimension supplémentaire à la reconnaissance et la valorisation de cette remarquable action.

© SNHF / CNJP2023
© SNHF / CNJP2023

CATÉGORIE 5 : POTAGERS PARTAGÉS MIS EN PLACE ET CULTIVÉS AU SEIN D’UNE ENTREPRISE OU PAR UNE ASSOCIATION

GRAND PRIX Brigitte DELHOMME – La Pitancerie, Jardin partagé de la Plaine à Cachan (Val-de-Marne)

© SNHF / CNJP2023

Ce jardin fait partie de l’association des Jardins Partagés de Cachan qui en possède 2, un 3ème est en cours de négociation. Cette association a fêté ses 10 ans en 2022. Il s’agit d’un petit jardin très encaissé de 400 m², situé en milieu urbain dans le quartier de la Plaine. Il forme un triangle entre une rue et un petit chemin piétonnier dans les hauteurs de Cachan. Le fond est bordé de jardins de particuliers avec des arbres. Une partie très en pente est laissée en friche car la terre polluée n’a pas été renouvelée à cet endroit. La partie cultivée représente une surface d’environ 250 m². Le potager dispose d’un grand abri, lieu de vie et de rangement des outils, des bacs à compost, deux petites serres en plastique qui servent en particulier pour la préparation des plants, ainsi que d’une cuve et d’un récupérateur d’eau de pluie. Plusieurs hôtels à insectes et nichoirs sont également présents pour favoriser la présence des auxiliaires.  Les jardiniers qui s’y retrouvent, moyennant une adhésion de 20 euros par an, sont au nombre de 13 au total, mais avec un noyau dur qui vient environ 1 fois par semaine. Brigitte Delhomme explique qu’il y a une grande diversité culturelle, ce qui explique la grande diversité de plantes cultivées, dont certaines originales comme des pois du Cap (ou haricot de Lima), des cristophines, des choux portugais ou des cyclanthères (ou concombre des Andes). La particularité du jardin est l’agencement de nombreuses cultures en hauteur qui se développent à la verticale sur des grilles, des tuteurs, des bambous… C’est un moyen de rentabiliser l’espace. Cette année, les jardiniers expérimentent la culture en tour pour les fraisiers et les salades.  Si la mairie ne donne pas de subvention, elle a concédé le terrain à l’association, fournit l’eau de la ville et s’occupe du réseau d’alimentation. Elle leur donne également du substrat et des conseils via les jardiniers des espaces verts de la ville. La terre d’origine a été changée en 2019 pour cause de pollution. Celle apportée est très argileuse et lourde, difficile à travailler. Il s’agit d’une terre de remblai qui ne facilite pas la tâche des jardiniers. Ceux-ci l’améliorent avec du compost et de la drêche issue d’une brasserie locale. Les jardiniers couvrent le sol en hiver avec des feuilles et le bêchent régulièrement. Les légumes sont cultivés avec des pratiques respectueuses de la nature (compost, paillage, aménagement pour favoriser la présence d’auxiliaires et pollinisateurs, pièges et astuces pour limiter les dégâts des limaces). Les récoltes sont partagées entre les jardiniers. Un groupe WhatsApp a été mis en place pour partager la présence des jardiniers et assurer un suivi régulier des cultures. Ce qui est remarquable, c’est l’esprit de partage, les bonnes relations et la bonne entente qui existent entre les jardiniers. Le jury a apprécié la belle diversité de légumes cultivés, l’aménagement judicieux et réussi de l’espace, le bricolage collectif réalisé à partir de matériel récupéré aux encombrants, et la grande motivation des jardiniers qui prennent un grand plaisir à venir au jardin et à se retrouver.  Un grand bravo à toute l’équipe qui cultive avec passion ce potager.

CATÉGORIE 6 : POTAGERS SUR UN BALCON OU UNE TERRASSE

GRAND PRIX Christian CARON à Étaples (Pas-de-Calais)

Christian Caron, qui était très actif, chasse, pêche en mer, entretien des espaces verts de la propriété…, a été contraint d’abandonner ces activités par suite d’un problème de santé. Il a cherché à créer une activité se pratiquant en extérieur et s’est tourné vers le jardinage en terrasse. La terrasse de Christian Caron est aménagée pour lui permettre de continuer à jardiner malgré ses problèmes de lombaires qui lui rendent la station debout pénible, l’équilibre précaire et les déplacements limités. Et c’est lui qui a pensé et mis tout son esprit créatif pour installer cet espace. Il a édifié des murets avec 3 hauteurs d’éléments de piliers à enduire, qui servent normalement à monter des poteaux de portail, et ajouté des grands pots carrés qui s’emboitent dans le 3ème niveau.

© SNHF / CNJP2023

C’est la hauteur idéale pour lui permettre de jardiner assis en utilisant un siège à roulettes. Après une année où le mildiou a sévi, la terrasse a été couverte, ce qui limite les attaques de prédateurs et de maladies. Nommé malicieusement « Mon vieil ami » cet espace impressionne par son aspect net, rangé, l’ordre qui y règne. « J’y joins l’utile à l’agréable. D’abord moralement car, entre les semis en godets, la plantation en pots et jardinières, l’entretien et l’arrosage, jusqu’à la cueillette des produits, je suis occupé pendant plusieurs mois » nous dit Christian. Ce sont 42 grands pots carrés de 30 litres, alignés en deux rangées, dédiés essentiellement à la culture des tomates, complétés par 9 jardinières rectangulaires consacrées aux aromatiques. C’est ainsi que dans les contenants, pots et jardinières, 32 contiennent 25 variétés de tomates, 19 des aromates et 1 des fleurs. Il faut noter que la propriété est abondamment fleurie. Chaque contenant est numéroté, l’espèce ou la variété répertoriée et la liste est affichée. Les semis sont faits en godet, à l’intérieur, en mars, pour les repiquer en pleine terre dans les pots, en mai, après « les saints de glace ». Christian choisit dans « sa bible des variétés de tomates » celles qu’il va cultiver chaque saison et tient des fichiers informatisés dans lesquels il note scrupuleusement le résultat de ses cultures : variétés cultivées chaque année, dates, qualité, quantité récoltée, poids… Une grande cuve de récupération d’eau de pluie (15 000 litres) a été installée dans la cave et comme Christian rencontre des difficultés pour se déplacer, il surveille le niveau de son bureau, avec une caméra reliée à son ordinateur.  Et il conclut : « Quoi de meilleur qu’une bonne tomate de son jardin, sans oublier le plaisir d’en faire profiter ses proches ».

PALMARÈS 2023

CATÉGORIE 1 : JARDINS PRIVATIFS

Prix spécial Compétence : Bruno MARTIN à Saint-Max (Meurthe-et-Moselle) 

Bruno Martin est un passionné de jardinage et un habitué du concours potager. Il s’y présente pour la 4e fois. Il possède un petit jardin vivrier de 100 m² situé en zone urbaine dans la banlieue de Nancy.   Ingénieur agricole, correspondant pour la « fredon », Bruno Martin cultive son jardin depuis 15 ans. Depuis sa précédente participation, il dispose d’une nouvelle serre vitrée de 8 m², de nouveaux châssis et d’un emplacement à compost. Son jardin est irrigué, il possède un récupérateur d’eau de 3000 litres et utilise une lance d’arrosage, ainsi qu’un arrosoir.

Bruno Martin enregistre la pluviométrie sur un carnet et note les quantités de légumes produites, il tient une comptabilité analytique détaillée. Son jardin permet de nourrir sa famille de 4 personnes, avec une autonomie d’un tiers pour les légumes. La diversité de légumes est limitée du fait de la taille du jardin. Côté pratiques culturales, il n’utilise pas de produits chimiques et privilégie les décoctions. Il étale de la cendre de bois pour lutter contre les limaces. Ses cultures sont paillées avec des résidus de tonte gazon et il pratique bien entendu l’association des fleurs et des légumes. Il bêche de manière classique en hiver et les mauvaises herbes sont enlevées manuellement. Le goût du jardinage lui vient de ses parents et de ses grands-parents. L’activité de jardinage est pour lui un moment de détente et d’observations. Il partage sa pratique avec d’autres jardiniers et avec des associations. Ce jardinier passionné a une dévotion particulière pour les tomates et chaque année à Noël, la famille mange des lasagnes avec du coulis de tomates de sa production. A cette occasion, il pense avec émotion aux petites graines de tomates qu’il a mises en terre.

Prix spécial des saveurs : Caroline SASTRE à Bon-Encontre (Lot-et-Garonne)

Caroline cultive son potager depuis une vingtaine d’année, mais de manière plus assidue depuis 4 ans. D’une surface de 100 m², il présente une extraordinaire diversité de plantes potagères, dont de nombreuses à vocations aromatiques et médicinales. C’est un joyeux mélange où chaque emplacement accueille un végétal. « Ce laboratoire », comme le qualifie Caroline, se prête à d’innombrables dégustations, le spectre des saveurs est large : du sucré au salé, en passant par le doux et le piquant, toute la gamme est balayée. Sa production enrichit les plats préparés pour la famille. Ses talents culinaires et sa pédagogie sont également partagés dans le cadre de ses activités associatives. Comme elle nous l’explique, son jardin est évolutif et perméable : des courges coureuses se propagent, avec leur accord, sur les toits des garages voisins et les secteurs cultivés s’étendent progressivement sur le carré de pelouse réservé aux loisirs des enfants.  Le résultat est d’autant plus remarquable que ce jardin est cultivé dans des conditions ingrates : la parcelle est bordée de cyprès, de bambous, de prunus et autres arbres divers. Les premières années, il fallait la pioche pour faire le moindre trou ! Il a fallu faire des apports massifs de matières organiques variées en surface pendant plusieurs années pour constituer un sol meuble au fil du temps. Plus qu’un jardin, cette biodiversité exprime une philosophie, une recherche d’évolution personnelle. Erudite, passionnée de botanique qu’elle partage avec sa fille, en particulier autour de la phytothérapie. Respectueuse de l’environnement, Caroline sait aussi, pour faire partager sa passion et ses connaissances, se mettre à la portée de tous, notamment à l’occasion des animations qu’elle réalise et au travers de ses interventions sur une radio.

© SNHF / CNJP2023

Nominée avec encouragements : Nicole CERVAL à Cheffes (Maine-et-Loire)

Nicole Cerval cultive son potager dans un milieu naturel de manière à préserver un environnement favorable à l’écosystème. Un espace boisé et fleuri guide vers le potager de 200 m², créé il y a quatre ans. Constitué de 2 parties, il est clos pour protéger de l’incursion des chevreuils. Nicole, adepte de la permaculture, pratique le compagnonnage, la rotation des cultures. Elle ne bêche pas pour respecter la vie du sol qui est toujours couvert de foin récupéré sur place. Elle tient à jour un cahier de culture, très complet, où elle inscrit toutes les données sur la culture du potager : liste des plantes, compagnonnage, rotation, dates, conditions climatiques…. L’association de légumes, fleurs, fruits et aromatiques assure la beauté de ce potager, mais également permet d’assurer une consommation au quotidien. « Mon jardin est un lieu dans lequel je recherche à combiner les cultures potagères, les fleurs, le respect de la nature et la beauté du site » nous dit-elle. Le jury constate une belle diversité de plantes dont la bourrache qu’elle nomme “la plante du bonheur”. Elle précise :« Le jardinage me permet de me ressourcer, de me détendre dans un environnement calme et naturel. C’est une source d’apprentissage, d’observation, d’expérience ». Un puits à faible débit et une réserve d’eau de 1 000 litres permettent l’arrosage du jardin, mais une astuce : des parasols pour ombrager les semis en période estivale permettent de gérer avec parcimonie la réserve d’eau. Le désherbage manuel et le paillage permettent de lutter contre les adventices. Des produits de biocontrôle sont utilisés en prévention et en lutte contre les prédateurs. Nicole assure la transmission de ses connaissances à ses petits-enfants, Lucas et Emy, neuf ans, avec qui elle a réalisé le dossier.

© SNHF / CNJP2023

3ᵉ Prix : Michel LOQUAIS à Sainte-Pazanne (Loire-Atlantique)

D’une surface de 300 m², le potager de Michel Loquais est là pour la production : tout l’espace est utilisé, il n’y a pas d’espace nu, tout est paillé, les rotations de culture se font de mémoire Les sols sont travaillés à la « Campagnole », une Grelinette améliorée qui permet une bonne aération du terrain tout en enfouissant les végétaux en fin de culture et qui facilitent la plantation. L’eau de pluie récupérée suffit pour l’arrosage. Les traitements contre les éventuelles maladies se font à base de purins (ortie, prêle ; fougères…) et rarement avec de la bouillie bordelaise. Michel teste l’électroculture, sa curiosité perpétuelle pour de nouvelles techniques est importante. Cultivant des légumes depuis 49 ans, il n’hésite pas à partager ses connaissances techniques dans diverses associations. Il nous précise qu’il a connu le jardinage dès le plus jeune âge. Son père cultivait une grande parcelle de légumes pour nourrir la nombreuse famille, et augmenter un peu les ressources, le jardin nourricier a toujours été une image forte pour lui. Comme il nous le déclare : « Au fil des années, en découvrant toujours davantage d’outils pour un potager au naturel, c’est à la fois l’envie, le besoin, et la nécessité de chercher, d’expérimenter encore qui chez moi se sont développés. Aujourd’hui je puis témoigner que la chimie n’a rien à faire dans un potager ».

© SNHF / CNJP2023

2ᵉ Prix : Thomas ZUJEW à Volmerange-les-Boulay (Moselle)

Le potager de Thomas ZUJEW est situé à Volmerange-lès-Boulay, en Moselle, dans une ville très calme, à côté d’un cimetière et d’une école maternelle. Thomas est arrivé dans cette maison depuis octobre 2022. D’une surface totale de 183 m², le jardin est organisé en plusieurs carrés facilement accessibles à partir d’allées, il comporte une belle diversité de légumes : salades, carottes, choux, tomates avec 11 variétés, haricots, courges, concombres, concombres mexicain, poivrons, piments, maïs, melon, oca du Pérou, amour en cage, poire melon…).  Thomas a le souci de préserver la biodiversité avec l’installation de nichoir à mésanges, de maison à insectes, en plus des murs en pierre et la présence de fleurs qui se mêlent aux légumes pour attirer les pollinisateurs et les auxiliaires.  Les plantations sont protégées par du purin d’orties, de rhubarbe et il fait de la prévention en traitant une à deux fois par mois les tomates et les courgettes avec du lait et de l’eau.

© SNHF / CNJP2023

Thomas adore ce qu’il fait, il n’utilise aucun produit et essaie de s’améliorer sur l’association des fleurs avec les légumes.  Il a fait la connaissance d’une personne qui fabrique des objets à partir de vieux objets recyclés (Le jardin de Lulu, Ferfolie à Puttelange). En forme d’animaux, ceux-ci viennent décorer agréablement les carrés de culture. Et le jardin prend une nouvelle dimension la nuit grâce un éclairage solaire.  Le jury a apprécié ce jardin récent et atypique, un véritable havre de paix, riche en diversité d’espèces originales, avec une superbe gestion de l’espace dans le respect de la nature.  Commencé en octobre 2022, Thomas précise qu’il a baigné dans le jardinage depuis la naissance avec une mamie qui était plus sur les légumes et une autre sur les fleurs. Comme il le dit, « la nature coule dans mes veines, car comme Obélix je suis tombé dedans quand j’étais petit ». Et dans l’avenir, il souhaite le faire visiter aux enfants de l’école maternelle située juste à côté.

1ᵉ Prix : Jean-Pierre DELAGE à Bracieux (Loir-et-Cher)

Un bassin marque l’entrée du potager de 300 m², bordé de palmettes fruitières parfaitement formées avec des essences diversifiées et une vigne. Le sol en place étant très ingrat, le potager est réalisé dans des bacs de culture bordées de planches et remplis d’un mélange terre végétale/terreau travaillé à la fourche bêche. Les différentes espèces de légumes s’y développent sans difficultés. Le jury note environ 70 espèces différentes, dont de la morelle de Balbis, de la poire de terre et de la scorsonère.

Les allées principales sont réalisées en gravillons posés sur un géotextile pour éviter la pousse des adventices. La technique est à son apogée dans la serre vitrée équipée d’un écran thermique faisant fonction d’ombrage en été. Un chauffage électrique ventilé assure la mise hors-gel en hiver. L’irrigation est assurée par récupération directe de l’eau de la toiture et par un dispositif complémentaire d’irrigation localisée. La production de tomates (14 variétés), déjà importante dans la serre est complétée à l’extérieur sous un abri qui est la meilleure protection contre le mildiou et prolonge la récolte en arrière-saison.

© SNHF / CNJP2023

Deux composteurs récupèrent tous les déchets végétaux. Un poulailler complète le dispositif. La protection sanitaire des plantes fait appel à des produits naturels ou de biocontrôle (huile de colza, savon noir, infusions d’orties, BT…) Le cahier de jardin recueille chaque année les plans de culture, l’ensemble des travaux réalisés et les productions récoltées. A la retraire Jean-Pierre Delage s’est formé progressivement et assidument, en suivant les cours de la Société d’Horticulture du Loir-et-Cher qui possède un verger école conservatoire. Il s’informe beaucoup sur les sites, dont Jardiner-Autrement et dans les revues. Il est à l’affut d’astuces qui simplifient et fiabilisent les tâches au jardin, en témoigne cet ingénieuse réglette à semer les graines en poquets. Il expérimente beaucoup avant d’adopter un nouveau produit ou une nouvelle technique avec une approche très pragmatique « ça marche, je garde ; ça ne marche pas j’élimine ». Ce qui le motive ? : « Le plaisir d’être au grand air et d’embellir mon environnement en profitant de produits sains et gouteux ».

CATÉGORIE 2 : PARCELLE DANS UN CENTRE DE JARDINS COLLECTIFS

Nominée avec encouragements : Alexandra BONICI – Les jardins d’Agathe à Saint-Chamas (Bouches-du-Rhône)

Avec le dynamisme de la jeunesse, les jardins familiaux et partagés d’Agathe se présentent au concours avec la parcelle d’Alexandra BONICI après seulement 8 mois d’existence. Ces jardins, situés au bord de l’étang de Berre, sont le fruit d’une détermination de Didier Kelfa, maire de Saint-Chamas, qui cherchait un terrain cultivable proche de sa ville de 9 000 habitants pour créer des jardins nourriciers. Une convention tripartite de 5 ans a été signée entre la propriétaire d’un terrain en friche dont la volonté était de le mettre en culture, la municipalité de Saint-Chamas et la toute nouvelle association, portée par le dynamisme de son président Alain Bonnerue. L’impression est très bonne en arrivant dans ce tout nouveau jardin. Un espace planté de fruitiers nous accueille. Puis les 28 parcelles, bien vertes malgré le climat du mois d’août : 24 parcelles de 20 m², 3 parcelles un peu plus grandes et un espace de 60 m2 pour le jardin partagé qui permet aux débutants et à ceux qui n’ont pas assez de temps libre de s’initier et jardiner.

Une parcelle a été réservée à l’association Ricochet pour les personnes et les enfants en difficulté. L’enthousiasme des jardiniers est évident : beaucoup ont créé des pancartes à leur nom accrochées à l’entrée de leur parcelle. L’ambiance entre les jardiniers de trois générations différentes est très bonne. La candidate au Concours, Alexandra, dessinatrice de son état et responsable au sein des jardins, dispose d’une parcelle de 30 m2.  La chance de ce jardin, c’est la disponibilité en eau grâce à la venue d’eau par gravité et son stockage dans cinq cuves de 1 000 litres. Les cultures sont arrosées au goute à goutte. Avec deux composteurs et le fumier de cheval obtenu en abondance, le sol très léger est bien nourri. Les cultures sont belles, avec une diversité encore limitée pour l’instant, mais qui devrait s’améliorer nettement dans l’avenir.

Passionnée par cette activité, Alexandra nous précise que « c’est un besoin vital ; j’aime jardiner, mettre les mains dans la terre, regarder les semis grandir, les plantes s’épanouir. J’aime tous ces moments de bonheur que nous offre la nature ».

Ce jeune jardin, avec plein d’idées pour son avenir, mérite bien les encouragements du jury.

2ᵉ Prix : Dominique ROBILLARD – Domaine national de Saint-Cloud (Hauts-de-Seine)

Le jardin de Dominique se trouve dans les jardins familiaux situés dans le Domaine national de Saint Cloud à la porte de Paris. C’est un endroit particulièrement verdoyant, arboré et calme qui contraste avec l’agitation et la circulation parisienne. A l’intérieur de ce domaine, l’Association des jardins ouvriers de l’automobile et du cycle (AJOAC), qui est affiliée à la Fédération Nationale de Jardins Familiaux et Collectifs, dispose de plus de 200 parcelles de 100 à 200 m², cultivées par près de 300 jardiniers.

Dans ce havre de verdure, Dominique cultive une parcelle de 200 m² depuis 2003. Elle a commencé avec 100 m² avant de pouvoir disposer quelques années plus tard de 100 m² supplémentaires, aménagés différemment après avoir suivi le stage « Jardiner autrement ». Ce jardin présente une belle diversité de légumes (tomates, poireaux, oignons, fenouils, choux, carottes, livèche, cucurbitacées, rhubarbe, …), de petits fruits (fraisiers, framboisiers, groseillers, cassissiers, coqueret du Pérou…) et de plantes aromatiques dont la collection sert de support pour des animations auprès des scolaires. Elle n’hésite pas découvrir et cultiver certains légumes originaux comme l’arachide cette année.

© SNHF / CNJP2023

Les légumes sont cultivés de façon biologique, en utilisant des purins (de prèle, fougère, ortie) ou des voiles pour protéger des maladies et des insectes, en favorisant la présence des auxiliaires et des pollinisateurs, en pratiquant la rotation des cultures et les associations bénéfiques entre les plantes… Le sol est travaillé à la grelinette et enrichi avec du compost fabriqué sur place pour nourrir la terre.

Dominique est une passionnée de cultures de légumes et de botanique. Elle s’est occupée du jardin de sa maman à la campagne avant d’avoir la chance de pouvoir disposer de ce jardin qui est vite devenu sa seconde maison. D’ailleurs, elle précise : « j’ai déménagé pour être à proximité de mon jardin, j’utilise les légumes pour mon alimentation comme le faisait ma mère dans mon enfance, j’en offre beaucoup. Je transmets ma passion aux enfants que je reçois, à mes amis et à mes connaissances. Et j’aide des jeunes jardiniers ou des jardiniers novices par mes conseils ». Elle souligne également les bienfaits du jardinage sur la santé et indique « Quand je jardine, j’oublie tous mes soucis tout en faisant de l’exercice ».

1ᵉ Prix : Gilles DESLANDES à Caen (Calvados)

Gilles cultive sa parcelle de 200m² depuis 20 ans dans les jardins familiaux de Caen.

« Rien n’est joué d’avance, il faut avoir de la vigilance et des fois un peu de chance pour réussir au potager », nous déclare-t-il d’entrée. Il travaille son sol à la « grelinette », utilise la binette et pratique la rotation des cultures. Il apporte du fumier de cheval qu’il fait murir plusieurs mois et utilise le compost de déchets verts de son jardin et ceux livrés par la Ville. Il fait ses plants lui-même. Il utilise l’eau de ville uniquement si ses réserves d’eau de pluie (1500 litres) sont à sec. Il n’arrose que si nécessaire, et a disposé des OYAS fabrication maison 1 pour 4 pieds de tomates. L’occupation du terrain et la masse végétale présente lui permettent donc de limiter sa consommation d’eau. Des nichoirs pour les oiseaux, un hôtel à insectes bien fréquenté et un tas de bois accueillent les prédateurs de ravageurs. Il utilise les larves de coccinelles données par la mairie et ramasse limaces et chenilles des buis à la main. Un abri à tomates les protège de la pluie.  Les variétés sont plutôt classiques, mais correspondent au besoin et au gout du jardinier.

© SNHF / CNJP2023

Gilles se déclare auto-suffisant en légumes et il distribue largement ses surplus de récoltes car il vit seul en appartement. Un coin repos reste dans l’esprit « sauvage » de l’ensemble.  Des fruitiers et petits fruits complètent l’approvisionnement. Il apporte des notes de fantaisies dans son jardin comme les cardères (utilisés dans le temps pour carder la laine), du lin et du sarrasin. Il taille les haies de noisetier pour ses haricots à rame, et stocke ses légumes racines dans un coffre en bois dans la terre. Le jury apprécie la présence de fleurs dans ce potager à vocation principalement vivrière. Nous avons apprécié ce potager dans un ensemble collectif très « dans l’air du temps ». Occupation maximale de l’espace, recyclage total de tout ce qui n’est pas consommé, abondance de matière organique, maitrise de l’arrosage, association entre plantes fournissant l’ombrage, aspect de luxuriance du jardin. Gilles est très souvent dans son jardin « pour s’aérer et être en contact avec la nature« .

CATÉGORIE 3 : POTAGERS DANS UN ENVIRONNEMENT PAYSAGER

1er Prix : Annik et Frédéric DENIZET – Les jardins Sigalloux à Le Luc-en-Provence (Var)

Depuis 1794 et après cinq générations, la belle bastide du 18ème siècle et quelques hectares de terre sont revenus à Frédéric DENIZET. Mais que faire de cette terre épuisée par la culture de fruitiers conventionnels et avec ce climat particulièrement chaud en été, avec du gel au printemps et un fort mistral ? Le premier travail a été d’implanter des haies de troènes protectrices du vent et du soleil. En 2013, le premier jardin en carré est créé. C’est le début d’une autonomie alimentaire voulue et construite. Annik a rejoint Frédéric et c’est à deux qu’ils vont agrandir les espaces de culture en y ajoutant un verger, un deuxième jardin en 2016, un jardin des cinq sens et une parcelle en agroforesterie sous des mûriers platanes taillés.

© SNHF / CNJP2023

Ils tiennent à être des recycleurs indépendants des fournisseurs. « Le jardin doit vivre de lui-même » dit Frédéric. Quelques achats néanmoins : un broyeur à marteaux, du treillis soudé pour créer des structures porteuses, du tuyau micro suintant pour l’arrosage. Pour le reste, ils recyclent les déchets du jardin, les tailles de haie et d’arbres pour couvrir et améliorer le sol qui est paillé. Les semences sont autoproduites pour les fleurs et aromatiques, ainsi que pour les légumes, sauf pour les courges pour éviter les croisements dangereux avec des cucurbitacées décoratives. Les plants de légumes et d’arbres fruitiers sont produits dans une serre, équipée de chariots construits par Frédéric et d’un plateau chauffant, Annik teste beaucoup : des légumes perpétuels (chervis, oignons rocamboles), insolites (épinards de Malabar, poire de terre…) ou exotiques (gombos, kiwanos, chayottes). La production est autoconsommée en frais, en conserves ou en lactofermentation pour les carottes, betteraves, poivrons et fenouils. La biodiversité en insectes, en oiseaux et en lézards est de plus en plus importante. Annik le constate : « Plus j’essaye de nouvelles espèces et plus j’utilise d’engrais verts, plus je vois la vie se développer dans mon jardin ». Frédéric explique « Nous n’essayons pas de détruire les prédateurs, mais plutôt de les contenir par le choix des espèces et des rotations ». Avec leur volonté affichée de transmettre leur savoir, ils ont créé leur association d’éducation à l’environnement et communiquent beaucoup. Ils désireraient également créer un réseau de jardiniers du Sud qui testerait des espèces et variétés.

CATÉGORIE 4 : JARDIN PÉDAGOGIQUE

1er Prix : Vincine FRANCIS – Jardin de l’Épicerie locale et Solidaire de Nanterre (Hauts-de-Seine)

© SNHF / CNJP2023

Le potager de l’Epicerie locale et solidaire de Nanterre fait partie d’un ensemble géré par un collectif d’associations qui vient en aide aux personnes qui ont subi un accident de la vie et qui ont un projet. Situé en plein milieu urbain, autour de l’épicerie, c’est un coin de verdure, agréable et calme. Il est cultivé de main de maître par Vincine, prénommée également Margot, paysagiste de formation, qui est aidée par 4 autres bénévoles qui y passent plusieurs heures par jour.

D’une surface de 420 m², il est aménagé avec goût et les cultures sont belles et en bonne santé, grâce aux méthodes biologiques pratiquées, au désherbage impeccable réalisé par les bénévoles, et aux soins apportés à la terre constamment améliorée par les produits issus des composteurs et l’apport de fumier ou de feuilles sèches. Agencés harmonieusement, les massifs de cultures (pommes de terre, tomates, carottes, courgettes, cucurbitacées locales et guadeloupéennes, concombres, piments, christophine…) sont délimités par des planches en bois récupérés sur des palettes qui sont largement utilisées pour faire des supports aux plantes. Dans ce domaine, le mur végétal est remarquable. Installé le long d’une clôture, il mesure 10 mètres de longueur sur 1.80 mètre de hauteur, sur lequel poussent une très grande diversité de plantes aromatiques, des tomates cerises ainsi que de nombreuses fleurs. Celles-ci sont également présentes dans les espaces de culture pour embellir le jardin et favoriser la présence des auxiliaires. Le jardin fournit l’épicerie en légumes, petits fruits et plantes aromatiques.

Même s’il ne représente que 4 % en valeur de l’approvisionnement total de l’épicerie, il a une grande importance. En effet, comme nous le dit Margot, « il favorise le lien social, les rencontres et il montre la beauté de la nature ».  Elle ajoute : « Les plantes sont belles et les personnes qui viennent à l’épicerie les observent et les voient pousser de la graine jusqu’à la plante adulte. Ensuite, elles apprennent à les cuisiner ».  Son but est aussi de retrouver le goût des légumes de son enfance, en faire profiter tout le monde, et initier les enfants à la nature, leur faire reconnaitre les légumes et les fruits. Eduquer à la santé par une alimentation saine fait aussi partie des objectifs à atteindre. Aménagé avec un vrai sens de l’esthétique, le résultat est remarquable pour un jardin si récent, il a été commencé en 2021. Bravo à Margot et à tous les bénévoles de l’épicerie solidaire de Nanterre pour leur œuvre admirable.

CATÉGORIE 5 : POTAGERS PARTAGÉS MIS EN PLACE ET CULTIVÉS AU SEIN D'UNE ENTREPRISE OU PAR UNE ASSOCIATION

Prix spécial ilôt de verdure : Françoise BESSET – Jardin partagé Leroy Sème (Paris)  

© SNHF / CNJP2023

Le jardin Leroy Sème, niché au cœur du 20e arrondissement, compte aujourd’hui 16 années d’existence sur un terrain appartenant à la mairie de Paris. La première impression qui se dégage de ce petit jardin dans sa globalité est un calme étonnant, contrastant avec la vie parisienne. La grille de l’entrée, située à quelques mètres de la Rue des Pyrénées très bruyante, reste ouverte pendant les temps de présence des jardiniers. Cela permet aux visiteurs de se balader tranquillement dans les allées étroites sans qu’il n’y ait de dégradations.

L’association compte actuellement une cinquantaine d’adhérents. La gestion se fait de manière collective et consensuelle avec plusieurs réunions tout au long de l’année. Le jardin est composé de 9 parcelles qui se fondent les unes dans les autres de manière harmonieuse dont une consacrée au potager, une pour les enfants et une sur le toit du cabanon qui est végétalisé. Un référent est nommé pour chacune des parcelles. Il tient à jour le cahier de la parcelle où sont notées toutes les décisions prises et les cultures mises en place. Le potager d’environ 70 m² est entretenu et cultivé par 18 adhérents, dont 4 ou 5 qui s’en occupent très régulièrement. Le potager en tant que tel n’a pas une vocation vivrière, mais permet de nombreux partages. On y retrouve donc tomates, poivrons, courges, courgettes, haricots, blettes. Le buisson de tomates cerises est très apprécié des enfants et des promeneurs. Il y a aussi des essais d’espèces à découvrir comme l’arroche. Il est cultivé en tenant compte des principes de la permaculture. Le sol est aéré à la grelinette et amendé régulièrement avec du compost. L’association des fleurs avec les légumes permet d’éloigner les ravageurs et attirer les pollinisateurs. Les légumes récoltés sont distribués au plus grand nombre et parfois les jardinières cuisinières préparent un plat qu’elles apportent au jardin pour le partager ! Ce qui est remarquable, c’est la façon dont les adhérents parviennent à concilier différentes visions du jardinage et à faire sereinement leurs choix d’espèces et de variétés en tenant compte des envies de chacun et de la nécessité des rotations. Comme nous l’explique Françoise, « ce jardin se construit au fil des observations, des années, des expériences et des clins d’œil aux anciens jardiniers, une façon de construire l’histoire ».

2e prix : Agnès FROMENT – Jardin partagé Majolan à Meyzieu (Rhône)

© SNHF / CNJP2023

Ce potager partagé créé en 2021 d’une superficie de 160 m² sur une surface totale de 300m² est bien organisé. Il se situe à Meyzieu dans le quartier des terrasses, un ensemble d’immeubles avec de grandes terrasses garnies de quelques pots, qui ont donné envie a plusieurs personnes d’aller plus loin dans le jardinage. Motivée pour   créer ce jardin partagé, la mairie a accepté de fournir cette parcelle. Sous le pilotage d’Agnès Froment, les 12 membres se coordonnent grâce à un groupe « WhatsApp » pour les présences au jardin, les travaux à effectuer, noter les semis, repiquages, récoltes (poids, quantité) etc. Le jardin n’ayant ni tunnel ou serre, les semis se font au domicile des adhérents, une liste des semis à effectuer par chacun(e) est dressée. Le travail du sol se fait à la grelinette et s’améliore avec du compost du jardin et les feuilles broyées des espaces verts de la ville, qui sont étalée pour l’hiver afin d’éviter le lessivage. Le désherbage se fait manuellement, les cultures sont assez denses pour réduire la prolifération des adventices.  Les choux et autres légumes sensibles sont protégés par des filets à insectes. Grande vigilance apportée sur l’arrosage. Chacun apporte ses connaissances techniques et ses expériences, le jury note une belle diversité de variétés : environ 90, dont 30 en tomates et de nombreuses aromatiques et petits fruits. Le jardin est situé dans un quartier ce qui permet de nombreux échanges avec les passants. Les jardiniers échangent aussi avec les personnes de l’EPM de Meyzieu (établissement pénitentiaire pour mineurs) car un atelier jardinage est organisé régulièrement pour ces mineurs en détention. Dans le cadre de la mise en valeur du jardinage et du lien social l’association organise aussi des visites/animations avec des classes. Une belle motivation des jardiniers rencontrés résumée par ces quelques mots d’Agnès : « Nous sommes tous d’accord pour dire que le jardinage nous détend psychologiquement et nous fait faire de l’exercice physique. Ce jardin est un lieu de rencontres intergénérationnelles et multiculturelles. C’est un excellent moyen de sociabilisation tant pour les adhérents que pour les gens qui passent discuter avec nous ».

1e prix : Roger SCHREIBER – Jardin partagé du Parc aux Frênes – Association ESCHAU NATURE à Eschau (Bas-Rhin)

© SNHF / CNJP2023

Eschau Nature a débuté par une association de défense de la nature et d’initiation à l’environnement, puis en 2018 a créé ce potager partagé d’une superficie de 360m² plus 1 andain de 100m²consacré aux courges. Le terrain est communal, 15 familles jardinent sur cette surface et 4 personnes s’occupent de l’animation. Un verger et un rucher sont situés à proximité. A l’entrée se situent un composteur et la cabane pour les outils. Un tunnel de 25m² a été installé pour les tomates, les semis et la culture des salades. Pour accueillir les auxiliaires, hôtel à insectes, mangeoires et nichoirs pour oiseaux, ont été construits par les jeunes de l’association. Et comme le précise Roger « Nous plantons principalement des capucines, des œillets d’inde, des soucis, des cosmos : le parfum qu’elles émettent joue un rôle de répulsif à l’encontre de certains insectes ». L’eau est puisée dans le canal tout proche avec l’autorisation de VNF (Voies Navigables de France), puis stockée dans une citerne, ensuite c’est l’arrosoir qui fait le reste. Les jardiniers tiennent scrupuleusement un cahier de jardin, et communiquent entre eux à travers un groupe WhatsApp créé pour décider des différentes actions à mener. Les bonnes pratiques sont largement mises en application : association de fleurs et de légumes, blé noir, phacélie, tournesol…

Pour le désherbage : « Paillage de surface et huile de coude ! Nous les enlevons manuellement ». Amendement des sols avec du compost, cendre de bois contre les limaces. La diversité est assez importante, environ 40 variétés de légumes. Les courges sont vendues au profit du téléthon. Pour les jardiniers le but est de se nourrir avec des produits sains, d’avoir des grands moments de convivialité, de partager les expériences de culture, mais aussi de recettes de cuisine. Les animateurs se renseignent beaucoup sur internet. Le responsable du jardin, qui l’a créé, accompagne les jardiniers et  initie les travaux est Roger Schreiber (Président d’Eschau-Nature) qui conclura cette présentation : « Notre jardin partagé nous ressemble : généreux, simple, naturel et plein de couleurs et d’odeurs ! »

[CNJP22] PALMARÈS DES LAURÉATS DU CONCOURS NATIONAL DES JARDINS POTAGERS

Chaque année, le Concours National des Jardins Potagers récompense des jardins potagers remarquables en termes de diversité des légumes cultivés, des bonnes pratiques de jardinage et de l’esthétique même du jardin. 

Ouvert à tous les jardiniers, ce rendez-vous annuel est organisé conjointement par l’Association Jardinot, la Société Nationale d’Horticulture de France, SEMAE (l’interprofession des semences et plants) et la Fédération Nationale des Jardins Familiaux et Collectifs. 

Le jury, composé de personnalités du jardin et représentants des organisations partenaires, ont désigné les lauréats en fonction de différents critères de sélection en examinant de façon très attentive les dossiers des jardiniers dans chacune des catégories suivantes : 

  •  jardin potager privatif,
  •  potager dans un ensemble collectif de jardins (centre de jardins, jardins familiaux…), 
  •  jardin potager privatif situé dans un environnement paysager (château, grand parc…), 
  •  jardins ou parcelles pédagogiques, réalisés sur initiative individuelle ou avec la participation d’associations de jardiniers ou de sociétés d’horticulture, 
  • potagers partagés, mis en place et cultivés au sein d’une entreprise ou par une association. 

Les membres de notre jury vous emmènent à la rencontre des grands prix de l’édition 2022 et de leurs potagers remarquables ! 

© SNHF / CNJP2022

Découvrez la remise des prix 2022 en vidéo

LES GRANDS PRIX 2022

CATÉGORIE 1 : JARDINS PRIVATIFS

GRAND PRIX : Brinda & Roger EEDS – Saint-Clementin Voulmentin (Deux-Sèvres)

© SNHF / CNJP2022

Madame et Monsieur EEDS sont californiens d’origine et étaient néophytes dans le domaine du jardinage. Ils ont découvert chez leurs voisins le plaisir de consommer des légumes frais et gouteux. Brenda s’est décidée à créer un potager d’une surface de 700 m² il y a 5 ans. Avec l’aide de Roger, ils ont amendé le sol grâce aux sédiments d’une mare présente dans leur propriété, puis   subdivisé le terrain en parcelles de 1,90 de large. Chaque parcelle est équipée de tuyaux d’arrosage en goutte en goutte approvisionnée par la mare, un puits et une source. L’allée principale est aménagée de structures métalliques servant de supports aux plantes et légumes grimpants. Une serre vitrée de 4X8m et un abri chauffé de 9X20m accueillent un grand choix de variétés de tomates. Brenda a rapporté des graines de Californie et des pays visités, ce qui lui a donné l’idée de consacrer chaque parcelle à un pays :  la Californie, la France, l’Italie, l’Espagne, le Mexique, le Japon…Cet hiver 2022, 3000 plants ont été élevés sous la serre. Brenda tient un cahier de jardin depuis le début avec les dates de semis, de plantations, le suivi, les récoltes, tout est enregistré soigneusement. Les légumes sont accompagnés de fleurs et le potager est bien intégré dans la propriété. Le jury note que les 130 variétés cultivées (dont 22 variétés de tomates) sont bien identifiées par des petits panneaux informatifs. Tout est fait pour respecter l’environnement, l’accueil des auxiliaires est particulièrement soigné. La production est partagée avec les voisins et les amis, ces échanges autour du jardinage et de la façon de cuisiner ont permis à Brenda et Roger de bien s’intégrer. L’histoire ne dit pas si Brenda, pianiste, offre des concerts à ses plantes…mais elle nous déclare que « la pratique du jardinage peut générer de purs moments de contemplation ». L’ensemble est absolument splendide et particulièrement harmonieux. Merci pour cette belle réalisation, et comme Brenda et Roger nous le disent « c’est une chance de pouvoir vivre les 4 saisons en pleine nature. C’est un trésor de partager notre petit univers avec la faune et la flore qui nous entourent et de pouvoir vivre en harmonie avec la nature ».

CATÉGORIE 2 : PARCELLE DANS UN CENTRE DE JARDINS COLLECTIFS

GRAND PRIX EX-EAQUO  : Maryse TISSEYRE DEALBERT – Narbonne (Aude) 

© SNHF / CNJP2022

Situé dans le centre de jardins familiaux de Narbonne géré par Jardinot le potager de Maryse, certifié JARDIN ECO-RESPONSABLE, occupe une parcelle de 176 m². Elle a déménagé d’une résidence où elle avait pourtant un superbe jardin d’agrément pour se rapprocher de ce centre de jardins et assouvir son besoin de potager. Elle y est chaque matin pour l’entretenir, ce qu’elle réussit parfaitement. Nous trouvons une très grande diversité de légumes (plus de 50 variétés) pour un jardin de cette surface, avec un terrain jamais inoccupé, un semis ou une plantation succédant à une récolte. Ce jardin est un très bon exemple de la cohabitation des légumes et de fleurs en abondance : dahlias, œillets d’Inde, agapanthes, heuchères, cosmos, marguerites, asters, rosiers…Les plantes mellifères et aromatiques, un grand hôtel à insectes favorisent la présence d’auxiliaires pour lutter contre les ravageurs, assurer la pollinisation. Maryse pratique un jardinage au naturel avec la rotation des cultures, l’utilisation de décoctions (purin de consoude), le paillage, le compostage, le broyage, les voiles anti-insectes, les engrais verts…Malgré la sécheresse et la canicule du moment le jardin est très vert, abondamment paillé, avec le souci d’un arrosage adapté sans gâchis, à l’arrosoir à partir d’un récupérateur d’eau de pluie et d’une réserve déviée du canal de La Robine. Un arrosage goutte à goutte pour tout le centre de jardins est prévu en 2023. Bien sûr quelques tomates et autres plants montrent des traces de brûlure de soleil, mais par exemple choux et salades fraîchement repiqués sont protégés des rayons du soleil par des cagettes retournées. Maryse, qui nous cite les familles de plantes cultivées, nous décrit sa technique de la plantation des tomates couchées, semées et élevées dans des bouteilles, le carton autour des choux pour éviter les insectes du sol, le semis du persil avant Pâques pour qu’il ne monte pas, les haricots plantés le 19 mars à la Saint Joseph. Le but de son jardinage ?  Elle écrit : « besoin d’oxygène et de verdure dans ma vie quotidienne, passion des roses, plaisir de voir pousser les légumes, améliorer et aménager mon jardin chaque année dans un environnement agréable ». Un cahier de culture accompagné de documents techniques est complété régulièrement, pour suivre l’organisation du jardin et prévoir celle de l’année suivante. Maryse est aussi créatrice et n’hésite pas à offrir son aide et ses connaissances à des particuliers pour créer un jardin. Avec un collègue elle va aussi, l’hiver, période de creux au jardin, parler jardinage dans des écoles maternelles et élémentaires de la ville qui viendront visiter son jardin à la bonne saison. Elle transmet aussi sa passion et ses connaissances aux nouvelles générations de jardiniers : « je sers de coach à mes nouveaux voisins parfois au détriment de mon jardin » dit-elle. Pour compléter le tableau, le responsable du centre lui a confié la gestion de la benne à végétaux du centre de jardins ! Mais en plus du dossier présenté, qui est resté volontairement potager, c’est la passion de Maryse pour les roses qui est manifeste : 43 rosiers dans ce jardin, en haie, buisson, liane, grimpant…dont elle connaît parfaitement les noms et la nature. Le jury a été très impressionné par ce jardin qui allie avec bonheur potager et fleurs, par les connaissances et la passion de la jardinière qui écrit « je n’ai jamais eu envie de jardiner, je suis née avec ».

GRAND PRIX EX-EAQUO  : Stéphane MILLY  – Ris-Orangis (Essonnes) 

© SNHF / CNJP2022

Le potager de Stéphane est situé dans les jardins familiaux de l’Orme Pomponne à Ris-Orangis qui comprend 257 parcelles sur 6,8 ha. C’est un îlot de fraîcheur au cœur de la ville, ouvert aux habitants qui viennent s’y promener avec les enfants et un formidable lieu de vie, d’échanges et de lien social. Le jardin de Stéphane Milly est d’une surface totale de 182 m², dont 100 m² réservés au potager et le reste pour l’agrément et les loisirs de la famille. Et pourtant nous avons l’impression que le jardin est beaucoup plus grand tant les surfaces sont mises en valeur. L’optimisation permet à Stéphane de tester un grand nombre d’espèces et de variétés, en particulier pour les tomates, les courges, les concombres et les poivrons : des variétés anciennes, des classiques, des nouveautés, y compris des F1, ainsi que des variétés données par d’autres jardiniers et toujours dans un souci d’esthétique et de productivité. Au niveau des pratiques culturales, Stéphane a le souci de préserver la biodiversité et les équilibres dans son potager : 4 hôtels à insectes sont installés au milieu des cultures, de nombreux nichoirs accueillent des oiseaux, des fleurs se mêlent aux légumes pour attirer les pollinisateurs et les auxiliaires, un tas de branchages est conservé pour les hérissons… Sans parler de son talent de jardinier pour produire des légumes pour sa famille, Stéphane met au service de son jardin ses qualités de bricoleur, ce qui lui permet d’aménager avec originalité et goût ce potager et le coin agrément pour le plus grand plaisir de sa famille et de ses amis. Sa motivation, Stéphane l’explique par « Le besoin d’être en plein air après mon travail de nuit dans un hôtel et de pouvoir quitter mon appartement pour retrouver dans un petit jardin les gestes de mon enfance ardennaise ». Un grand bravo à Stéphane d’autant plus qu’il assure pour l’association la production de plus de 6.500 plants de légumes proposés à l’ensemble des jardiniers adhérents.

CATÉGORIE 3 : POTAGERS DANS UN ENVIRONNEMENT PAYSAGER

GRAND PRIX : Guillaume COLLAUDIN & Alix de SAINT-VENANT – Château de Valmer, Chançay (Indres-et-Loire)

© SNHF / CNJP2022

Le potager conservatoire de 10.000 m² du Château de Valmer fait partie d’un ensemble de jardins en terrasses qui épousent à merveille la pente d’un coteau, offrant une vue exceptionnelle sur la vallée de la Brenne et les vignobles avoisinants. Le potager, pas visible depuis le château, se laisse découvrir en contre bas, après avoir descendu plusieurs terrasses. Du haut de l’escalier à double montée, le spectacle est impressionnant. Nous avons une vue incroyable sur ce magnifique potager de style Renaissance et ses multiples univers de couleurs, de senteurs et de saveurs. Organisé selon un dessin classique du XVème siècle autour d’un bassin central circulaire, le jardin est composé de 4 grands carrés entourés de buis ceinturé de hauts murs avec deux petites tours d’angle. Côté diversité, c’est un régal pour les yeux. Le potager et le verger situé à côté présentent une impressionnante diversité de légumes, une très belle collection de plantes aromatiques, de très nombreux arbres fruitiers et des petits fruits. Pour chaque légume, le jury apprécie de retrouver des variétés locales, anciennes, rares ou originales, certaines venues du monde entier. La collection de cucurbitacées en tous genres est particulièrement impressionnante dans ce domaine. Le potager permet également de découvrir des plantes plus originales, surprenantes ou étonnantes qui suscitent la curiosité ou l’amusement des visiteurs, comme l’épinard fraise, la poire de terre, l’arbre à faisan à la floraison exceptionnelle et aux baies au goût de caramel brûlé, la Mertensia maritima à la saveur proche de l’huitre… ou le concombre du Diable dont les fruits explosent et propulsent les graines dès qu’ils sont touchés. Le potager accueille également une grande diversité de fleurs comestibles, ainsi que des plantes mellifères ou compagnes qui se mêlent harmonieusement aux légumes. Plus récemment, une collection de vignes a été mise en place avec 18 cépages du Val de Loire et des raisins de table.

Au niveau des pratiques culturales, tout est fait pour préserver la nature, améliorer la qualité du sol et favoriser la biodiversité : rotation des cultures, aménagements, abris et plantes pour la faune et les auxiliaires, chaulage des arbres fruitiers, fertilisation une année sur deux avec du compost maison ou du fumier de cheval, paillage des cultures à partir des vivaces récupérées ou du broyage des annuelles, association de plantes, végétaux de grande taille pour faire des barrières naturelles… Une attention particulière est apportée à la gestion de l’eau avec la possibilité d’arroser de manière différenciée les carrés et les lignes de cultures en fonction des besoins des plantes. Ce très beau potager a une vocation vivrière, tous les légumes sont consommés par la famille, les salariés du domaine ainsi que par les enfants des écoles à l’occasion d’ateliers pédagogiques. Les visiteurs peuvent également déguster sur place lors de leur parcours-découverte dans le jardin. La visite du potager, sous la conduite d’Alix de Saint-Venant, botaniste passionnée de légumes anciens et de variétés rares, menée par Guillaume Collaudin, jardinier en chef du domaine depuis 4 ans est captivante. Ils savent partager leurs connaissances et leurs expériences. Comme l’explique Guillaume, « c’est un plaisir de travailler en pleine nature avec du vivant, de participer à faire découvrir ou redécouvrir certaines espèces végétales et de contribuer à leur conservation ». Il précise que « Jardiner, c’est aussi prendre soin de notre patrimoine, quand il s’agit de jardins patrimoniaux, et protéger nos terroirs pour que d’autres demain puissent en profiter ».

CATÉGORIE 4 : POTAGERS PÉDAGOGIQUES

GRAND PRIX : Jean-François FAUVEAU – Montpellier (Herault)

© SNHF / CNJP2022

Ce potager pédagogique de 450m² est situé au sein de l’école systématique de Candolle du jardin des plantes de Montpellier, lequel est propriété de l’état, géré par l’université de Médecine de Montpellier, héritage d’une très longue histoire ou s’illustra la triade médecins/plantes/jardins de collection et d’enseignement.

La visite du jury a eu lieu au lendemain de terribles orages dévastateurs (épisode Cévenol). JF Fauveau a réalisé à la hâte un nettoyage drastique avant notre arrivée en début d’après-midi.

Cependant, l’état du potager a été vite oublié tant notre guide s’est montré à la fois débordant d’énergie, de connaissances, de volonté et expliquant parfaitement sa démarche : constituer un jardin composé de fruits, de légumes anciens et locaux, de légumes perpétuels, de fleurs comestibles et de plantes mellifères, le tout sans intrant ni additif. Ce jardin des comestibles est composé de variétés anciennes et/ou locales et de variétés perpétuelles. Il est conduit selon les règles de la permaculture, exploitant toutes les techniques liées à cette méthode : association des cultures, plantes médicinales et fleurs pour une lutte intégrée, protection des sols, rotation, engrais vert, bio contrôle. Un puits et un bassin fournissent l’eau d’arrosage qui est gérée strictement en fonction des besoins des plantes. Jean-François organise des visites pour les groupes toute l’année sur réservation.  Et en été tous les vendredis matin pour les particuliers. L’objectif est de permettre au public de découvrir et/ou s’approprier les compétences et savoirs nécessaires pour s’engager sur le chemin de l’autonomie alimentaire en apprenant ce qu’il est possible de faire pousser chez soi. La démarche pédagogique se veut accessible et pratique aux nouveaux jardiniers comme aux débutants, ce qui est notable. Le jury a aussi apprécié le grand nombre de variétés cultivées (plus de 100). À 35 ans, Jean-François a quitté Paris et un poste à responsabilité pour revenir comme il dit « aux fondamentaux de mon existence. Mon engagement est à la fois une passion, un métier et un réel anti-stress, et la partie échange avec le public est pour moi très enrichissante ».

Une très belle réussite au service du monde du potager.

CATÉGORIE 5 : POTAGERS PARTAGÉS MIS EN PLACE ET CULTIVÉS AU SEIN D’UNE ENTREPRISE OU PAR UNE ASSOCIATION

GRAND PRIX : Association PRENDS EN DE LA GRAINE, Françoise DUSSART – Maen Roch (Ille-et-Vilaine)     

© SNHF / CNJP2022

Ce jardin se trouve sur un terrain municipal. 15 parcelles sont individuelles et deux parcelles sont partagées. C’est l’association « Prends en de la Graine » qui gère cet ensemble situé près du lotissement « les Houx » sur la communauté de communes de « Maen Roch » de près de 5000 habitants. Si les jardins sont partagés dans le but de cultiver des légumes, ils ont aussi un rôle social d’accueil et de partage. Le jury note la présence de nombreuses variétés très diversifiées sur des parcelles classiques avec des rangs bien tirés au cordeau, et d’autres parcelles plus originales ou moins protocolaires, par exemple en forme de trou de serrure ou « Keyhole » ou encore avec des légumes Turcs ou Ukrainiens.  Chacun apporte naturellement sa compétence en décoration, bricolage … par exemple les oyats sont fabriqués par une jardinière.  Un puits artésien et le paillage ont permis d’avoir une année productive malgré les conditions climatiques difficiles. L’équipe des animateurs, Françoise, Marie-Thérèse, Eva, est très vigilante concernant la biodiversité : usage des méthodes de biocontrôle, accueil des auxiliaires … Un cahier de liaison permet de faciliter la répartition des tâches à accomplir. Les parcelles sont amendées par un compost fourni par la mairie. Il y a beaucoup d’échanges entre les adhérents, l’association est en relation avec le « réseau d’éducation à l’environnement » et « Vert le jardin »  et est ouverte aux scolaires et aux autres associations locales. L’association organise aussi des ateliers cuisine pour déguster les récoltes. Ce vrai « Jardin Partagé » porte bien son nom, le jury a été épaté par la joie de vivre des adhérents qui voulaient tous nous présenter leurs réalisations et nous faire part de leur plaisir de partager. Françoise résume par ces mots : « Passion de transmettre ses savoirs, de créer, de regarder, d’observer et de se réunir ». BRAVO

PALMARÈS 2022

CATÉGORIE 1 : JARDINS PRIVATIFS

Prix spécial « Coup de cœur du jury » : Pascal LEVALLOIS –  Saint-Contest (Calvados)

© SNHF / CNJP2022

En 2019, au moment de sa retraite, Pascale a démarré ce potager estimé à 40m². Dès le départ, l’idée était d’intégrer complètement la production des légumes dans l’univers ornemental du jardin en général, dispersé par univers derrière et autour de la maison. L’ensemble est bien agencé, très esthétique et parfaitement entretenu.

La deuxième idée était de partager l’évolution de la création et du suivi du potager avec ses anciens collègues, ce qui a conduit Pascale à créer un site YouTube « MON COCO POTAGER ». La passion du potager et celle de la communication se complètent ainsi harmonieusement, Pascale étant une vraie pro dans la réalisation de ses films. Sa chaine YouTube compte plus de 3700 abonnés. Les connaissances techniques ont été vite assimilées et parfaitement appliquées, ce qui est à noter compte tenu du peu de recul. L’usage de l’eau est bien maitrisé : récupération d’eau de pluie au maximum et complément par goutte à goutte si besoin. Tout est organisé pour éviter l’usage de traitement : dispersion des cultures, biodiversité végétale, accueil des auxiliaires, rotation, association, etc. Le potager est productif, bien agencé et le matériel choisi avec soin pour l’esthétisme : une belle serre, des décorations fonctionnelles, une fontaine à oiseaux, des treilles, des cuves de récupération d’eau. À noter le mélange testé pour prévenir le mildiou : infusion de gousses d’ail mélangée a une infusion de feuilles de laurier.  Le jury constate la présence de 14 variétés de tomates et 25 variétés d’aromatiques outre tous les légumes de base.

Un vrai COUP DE CŒUR pour ce potager exemplaire et très caractéristique de ce qu’il est possible de réaliser sur un petit espace. La méthode de communication (chaine YouTube) parle aux jeunes jardiniers et constitue un modèle à suivre, à mettre en pratique. C’est une belle image pour le développement de ce type de potager en termes d’espace, de relative facilité et de productivité.

levallois

3ᵉ Prix et Prix spécial « Histoire des plantes » : Yann LEBOEUF – Phalempin (Nord)

Le jardin de Yann Leboeuf porte un nom : « Le jardin de la citadelle ». Il fait partie de l’association « Jardins Passions du Nord Pas-de-Calais », un réseau de 35 jardins qui se visitent et qui s’engagent dans la transmission de la passion du jardinage et le respect de la nature.

On commence la visite du jardin de Yann LEBOEUF par la partie « paysager » et la vue est très agréable. Plusieurs massifs où se mélangent harmonieusement fleurs : agapanthes, rosiers, hostas, hortensias, arbustes, fruitiers, plantes potagères et aromatiques, ce qui donne un aspect esthétique très réussi. Quelques statues de jardin ornent le site, des sièges invitent à la contemplation et au repos. « Je suis intéressé par tout l’univers du jardinage » nous écrit Yann « décoration, biodiversité, vieux outils, livres, revues, botanique, histoire des jardins et des plantes, légumes perpétuels, respect de la terre ». Lors des visites, émaillées d’anecdotes sur l’histoire des plantes, leur rôle, le respect de la terre, ce passionné raconte son jardin. Une importante bibliothèque lui permet de se perfectionner dans les différents domaines du savoir horticole. Il possède aussi une collection de vieux outils, dont un astucieux lave-mains très ancien. La partie potagère débute par une serre où Yann nous explique son « truc » pour éviter les prélèvements des mulots et des oiseaux sur des jeunes plants : il sème les petits pois, les haricots et les fèves en serre chaude dans le carton des rouleaux de papier hygiénique et plante le tout en pleine terre quand les plants sont bien levés. Il nous montre aussi son « goutte à goutte » par condensation qui à partir de bouteilles en plastique réalise une grande économie d’eau dans l’irrigation de ses plants. De grandes réserves d’eau de pluie récupérée permettent d’arroser et de maintenir « vert » l’ensemble du jardin.  Une bonne diversité est constatée, le jardinier recherche plus cette diversité que la production dans le but de pouvoir échelonner des récoltes dans le temps, par exemple avoir de la salade toute l’année. Il utilise des moyens naturels pour lutter contre les maladies et les prédateurs : associations fleurs/légumes, voiles ou tunnels de protection, pièges à phéromones. Des carnets de culture, avec pages numérotées et légendées, lui permettent d’organiser chaque année ce jardin et d’y consigner toutes les informations sur les résultats des cultures. Yann Leboeuf est également sollicité pour donner des conférences en liaison avec des jardins familiaux à la médiathèque de Phalempin.

2ᵉ Prix ex aequo : Marie-Léa PLANÇON – La Chapelle-Agnon (Puy-de-Dôme)

© SNHF / CNJP2022

Ce beau jardin de moyenne montagne aux hivers rudes et printemps tardifs participe d’un nouveau projet de vie pour Marie Léa et son compagnon qui ont quitté la Guadeloupe pour  vivre en métropole leur aspiration profonde de rapprochement avec la nature et d’établissement de liens sociaux forts. La fratrie unie de Marie-Léa a acheté les maisons du hameau abandonné de la Collange. Il faut vite retaper la maison, créer un jardin potager. Un ancien pré, pas trop pentu, a fait l’affaire. Il dispose de l’eau d’une source naturelle ; connue dans la région sous le nom de « serve » pour abreuver les animaux. Cette année, la serve est tarie, mais Marie-Léa a pris soin de laisser un fond d’eau pour y préserver la biodiversité.  À l’automne 2021, une bâche opaque a été posée pour éliminer la prairie. En avril 2022, un voisin agriculteur, rapidement devenu un ami, est venu fumer et travailler le sol pour y implanter le jardin. Marie-Léa avait déjà, durant l’hiver, préparé son plan de travail ! Le terrain a été partagé en 4 petits jardins de 10m x 5m bordés chacun d’une bande de jachère fleurie pour accueillir les insectes et couper le vent. Ils sont subdivisés en planches séparées par des passe-pieds pour limiter le tassement du sol. Les légumes sont regroupés en fonction de leur niveau d’exigences en fumure. Une grande serre accueille les cucurbitacées et les solanacées. Elle est équipée d’un dispositif d’irrigation localisée et le sol est paillé. Le choix des espèces et des variétés se fait en fonction de leurs résistances aux maladies, de leur goût et de leur originalité. Les plants sont produits au jardin en semis direct, sauf pour les plants exigeants en chaleur. L’attention du Jury a été attirée par l’impression de luxuriance qui se dégage du jardin tant les légumes, plus de 40 espèces et variétés, sont généreux et approchent d’une belle maturité. L’opération de mise en conserves classiques ou lactofermentées, de légumes séchés, déjà engagée, va s’intensifier. Marie-Léa explique que le désherbage a été une tâche importante en début de culture, mais que la couverture rapide du sol par les plantes a réduit la pousse des adventices. La localisation du jardin, au milieu des prés et à proximité d’une forêt, ne constitue pas un environnement favorable à la contamination des légumes. Seules les altises semblent avoir franchi cette barrière naturelle. Des essais réalisés montrent que le filet anti-insectes se révèle efficace et exclut toutes les autres solutions naturelles testées. En revanche, le climat, humide, et surtout les fortes alternances de températures jour/nuit du climat de moyenne altitude sont favorables au développement des maladies. C’est flagrant pour l’oïdium des cucurbitacées. Un essai de lutte comparant des pulvérisations de lait et des pulvérisations de bicarbonate de soude met nettement en évidence l’efficacité de ce dernier. Laissons le mot de la fin à Marie-Léa : « Lorsque je suis dans mon jardin, je me sens bien, j’ai envie de faire des millions de choses. Je peux y rester des heures, même s’il pleut ou s’il fait très chaud ». Pour cette première année, un jardin réussi, plein de promesses ; une source fiable de références pour les jardiniers débutants. BRAVO !

2ᵉ Prix ex aequo : Juliette PERRIN – Gueret (Creuse)

© SNHF / CNJP2022

Le jardin et la maison de Juliette et de son mari se situent dans une zone pavillonnaire de Guéret dans la Creuse. Le potager de 40m2 est inclus dans un jardin de 675m2. Lors de l’étude du dossier de Juliette, le jury a été impressionné par la précision des informations et le souci du détail : « Je cultive au cours des saisons plus de 110 variétés de légumes et aromatiques dans mon jardin. Compte tenu de la petite taille du potager, je n’ai pas de plants en grande quantité, mais plein de variétés différentes pour les tester ». Juliette a effectivement scrupuleusement indiqué les ESPECES les VARIETES ainsi que ses observations sur le choix variétal. Sans parler des 150 variétés florales et les nombreux petits fruitiers. Le tout donne un effet foisonnant, esthétique tout en étant productif. Et pourtant, il y a 3 ans, le jardin était un terrain aride, caillouteux et Juliette était novice en la matière. Chaque m2 est valorisé et rien n’est laissé au hasard. Tout est mûrement réfléchi dans un souci esthétique et de productivité tout en respectant au maximum l’environnement. Quel beau parcours ! Une symbiose totale entre Juliette et son jardin, bien épaulée par Erwan son mari est la principale motivation de Juliette qui lui ont permis d’obtenir ce résultat. Mais il y a également une autre raison qui a motivé Juliette pour s’occuper de son jardin. Comme elle dit de façon personnelle et très touchante, « le jardin m’a permis de sortir d’une très forte dépression.  J’ai réussi au bout de plusieurs mois à sortir de la maison par et pour le jardin ».  Les membres du jury l’ont parfaitement ressenti et nous encourageons Juliette à écrire son histoire. Son récit pourrait aider d’autres personnes qui connaissent la même situation et mettre en avant les bienfaits du jardinage pour la santé et pour le moral.

1er Prix  : Magali BOUILLON – Plumeliau (Morbihan)

© SNHF / CNJP2022

Le potager de 800 m² est situé derrière la maison, dans un grand espace de 17 000m² dont un verger de 1000 m², 17 ruches de production de miel, des chèvres, des moutons, des volailles…

C’est un univers exubérant de plantes essentiellement potagères, mais aussi de plantes médicinales, d’aromatiques, de fleurs, d’arbustes, de massifs, de serres, de tunnels…Il faut slalomer au milieu de cette jungle bien curieuse au premier abord mais qui révèle en fait une gestion propre à Magali. L’idée étant de mélanger au maximum espèces et variétés et de les implanter aux 4 coins du jardin afin de prévenir ravageurs et maladies. (Exemple : on retrouve quelques plants de pommes de terre à de multiples endroits). Le paillage est abondamment utilisé, ainsi que toutes les techniques du style permaculture, associations, macérations végétales, accueil des auxiliaires, biodiversité, etc. Magali est parfaitement à l’aise dans ce qui constitue son univers. C’est une femme de passion pour les légumes, son père était horticulteur et ses grands-parents agriculteurs. Elle nous confie « je suis tombée dans la marmite à la naissance, jardiner fait partie de l’héritage familial ainsi que la curiosité et les bonnes pratiques ». Ses connaissances techniques sont très affutées, c’était son métier : d’abord horticultrice, puis enseignante en horticulture, enfin employée saisonnière en jardinerie …actuellement en « congé sabbatique » dont elle profite pour animer un atelier dans une association de jardinage. Il y a une impressionnante quantité d’espèces et de variétés de légumes comme d’aromatiques : outre une collection de 40 tomates, on trouve le poivre de Sichuan, l’arbre à tomate, melons, pépino, crosne, poire de terre, oca du Pérou çà, cresson, asperges…bref en gros 150 variétés. Le jury apprécie le joli plessis tressé avec l’osier cultivé à cet effet. Le but est certes de nourrir la famille, visant à l’auto-suffisance alimentaire et le partage avec ses proches, mais aussi, comme le précise Magali  « le jardinage est pour moi une nécessité vitale, pour le bien-être, la vie simple et authentique, la quiétude d’une vie de famille dans un cadre agréable, le travail du végétal sous différents aspects : vannerie, teinture, art floral, conserves et consommation ».

CATÉGORIE 2 : PARCELLE DANS UN CENTRE DE JARDINS COLLECTIFS

Nominé mention spéciale « Équilibre naturel » : Florent CHOLLET– Jardins familiaux Trappes (Yvelines)

© SNHF / CNJP2022

Le potager de Florent Chollet se trouve au sein des jardins familiaux de « La Mare Savin » à Trappes qui comprend 67 jardins. Ce centre de jardin géré par l’association JARDINOT participe à une opération de biocontrôle avec la mise en place de petites parcelles expérimentales où des jardiniers volontaires observent l’effet de mesures préventives et curatives sur les maladies et parasites.  D’une surface de 150 m², le jardin de Florent est atypique pour un potager situé dans un centre de jardins familiaux. Ses pratiques, l’organisation et la gestion de son jardin peuvent en effet étonner les autres jardiniers. Sa philosophie est de « cultiver la vie » et de « tout laisser pousser ». Il n’y a pas d’allées de circulation, ni d’espaces vraiment délimités de cultures et une diversité de légumes se mêlent aux plantes sauvages qui viennent et poussent spontanément. Florent nous décrit son jardin comme « un lieu de restauration de l’équilibre naturel animal/végétal. Toutes les plantes et insectes y trouvent leur place, tous sont utiles ». Florent pratique la permaculture et expérimente l’électroculture depuis 2015 avec antenne en cuivre et des petites structures pyramidales métalliques qui donnent un aspect particulier au potager. Le jury a souhaité récompenser ce jardin qui est en adéquation avec les motivations de Florent concernant le respect des équilibres naturels et le souci de manger sainement tout en laissant une empreinte carbone limitée.

CATÉGORIE 3 : POTAGERS DANS UN ENVIRONNEMENT PAYSAGER

1er Prix : Florence GOULLEY– Planguenoual (Côtes-d’Armor)

© SNHF / CNJP2022

 Situé sur les hauteurs d’une petite commune bretonne, ce lieu de biodiversité préservée, posé au milieu des champs, ouvert aux vents de la baie de Saint-Brieuc, domine la mer. Son nom « Herbarius » porte le mystère des herboristes et du savoir ancestral. Depuis 2004, Florence Goulley a réussi la transformation d’un terrain agricole en pente, orienté sud, rocailleux, de 3 hectares cultivés de façon intensive, en un lieu d’équilibre écologique tendant vers l’autonomie alimentaire. Florence a fait une reconversion totale en 2000 en quittant son métier d’enseignante pour devenir agricultrice à plein temps. Elle a été 25 ans enseignante en écologie-physiologie végétale au Lycée agricole de Guingamp. Elle a un niveau de connaissance exceptionnel et l’art de le partager. C’est une botaniste de terrain, conférencière et animatrice de nombreux types d’ateliers liés à son domaine. Elle maitrise de nombreuses techniques horticoles qui permettent d’orienter la nature vers la fécondité du sol, là où naturellement, elle existait peu. Tout l’été le jardin est ouvert aux visites et aux ateliers. Pour les groupes, chaque mercredi et vendredi, Florence dévoile les secrets de son jardin au long d’une balade botanique. Cette passionnée des espaces verts possède un appétit sans fin pour la science du vivant. Aux côtés de Florence, apprendre rime avec se détendre et on apprécie le caractère paisible des lieux. Beaucoup d’informations sont en place tout au long des différents univers. C’est un véritable voyage à la fois dans le monde et dans le temps auquel les visiteurs sont invités. L’Asie, l’Inde, le potager médiéval, celui des Croisades, le jardin amérindien, les plantes à bonbons, tinctoriales, petits fruits, les sauvages comestibles, l’arboretum dans la jachère, les plantes qui soignent les plantes et les coins de méditation qui sont des étapes au milieu des cultures potagères. Le jury note un nombre impressionnant de variétés, en particulier de légumes et de comestibles, 25 courges, 30 tomates, 30 légumes feuilles, 19 légumes racines, sans parler de tous les légumes insolites, rares ou oubliés qu’il serait trop long d’énumérer. La motivation de Florence : « Les pieds dans la terre en permanence me donnent mon équilibre. Je suis un auxiliaire parmi les autres ».

CATÉGORIE 4 : JARDIN PÉDAGOGIQUE

Nominé mention spéciale « Sens de l’humain» : Nicolas PRADERE – Lacaral (Lot)

© SNHF / CNJP2022

Nicolas PRADERE après 20 ans passés comme ingénieur chez Airbus a décidé de donner, en 2002, un autre sens à sa vie et de rechercher un lien avec le vivant, il s’est orienté vers le maraîchage. Il a ensuite passé plusieurs années à observer le comportement de la nature, à s’en forger une approche et la grande leçon qu’il en a tirée c’est que le soin apporté à la composition du sol, les nutriments qu’il doit contenir sont un gage de réussite pour les cultures. Il fait réaliser chaque année une analyse bactériologique de son sol, à l’origine argileux, pour pouvoir y apporter les éléments pour l’améliorer. En fonction des analyses, il apporte des engrais et amendements naturels : Il récupère le marc de café des bars et restaurants des environs, utilise la laine de ses moutons qu’il enfouit comme fertilisant, la litière de ses poules et de ses lapins, apporte du phosphore avec des arêtes et des têtes de poisson, du magnésium avec de la kiésérite. Et ce sont 40m3 d’amendement qu’il a apportés à la brouette. Sur cette grande surface de 1 200 m2, abondamment palliée pour maintenir l’humidité mais aussi pour amender le sol. Nicolas plante 1000 pieds de tomate, 250 pieds de cucurbitacées…800 plants de fleurs…il passe 2 mois à la fourche bêche pour préparer le terrain et la saison. On trouve donc une grande diversité d’espèces et variétés de légumes, tomates, potirons, courges, poivrons, oignons, haricots…de fleurs (environ 30 variétés). Tout le jardin est arrosé par un goutte à goutte alimenté par une réserve d’eau de pluie de 450 m3 ce qui permet de maintenir la végétation de ce jardin malgré la sécheresse et la canicule du moment. Son truc pour éviter les désagréments dus aux limaces : étendre de l’herbe fraîche au moment des jeunes pousses. Le jardin est en forme de goutte d’eau, que l’on ne peut vraiment apprécier qu’en vue aérienne, avec l’intérieur qui est un mandala différent chaque année. « Mon jardin est en goutte d’eau vu du ciel. Comme l’histoire du colibri qui apporte sa goutte d’eau pour éteindre l’incendie, nous souhaitons en faisant un tel jardin apporter notre « goutte » pour montrer et respecter la nature et le vivant » nous explique Nicolas. On peut noter l’absence de prédateurs et maladies certainement grâce au travail du sol et au mélange fleurs/légumes qui tend à récréer un écosystème complet. Seuls nuisibles : les doryphores sur les pommes de terre qui sont ramassés à la main chaque matin. Cette ferme pédagogique accueille pour des visites crèches, maternelles, primaires, groupes… mais également les estivants venant chaque semaine participer aux moments conviviaux programmés dans cette ferme bio où Nicolas, aidé de son épouse Anne-Laure pour la logistique, fait partager sa passion du jardinage. Le jury a été impressionné par ce grand jardin, par tout l’investissement personnel de son jardinier, son travail sur l’amélioration du sol et son ouverture au monde extérieur.

Prix spécial « Passion partagée » : Les enfants de l’école CASSANDRE SALVIATI – Vallée-de-Ronsard (Loir-et-Cher)

© SNHF / CNJP2022

Le potager de 200 m² animé par Etienne Mouly est situé dans la cour de l’école Cassandre Salviati à Couture-sur-Loir. Etienne est un ancien chef cuisinier qui, à la retraite, s’est remis à jardiner, activité qu’il a découverte et pratiquée durant son enfance avec son arrière-grand-père et son grand-père. Le sachant passionné de jardinage, il a été sollicité en 2018 par la directrice de l’école pour mettre en place un potager, support pour des activités d’éveil et de découverte avec les enfants. Avec quasiment pas de budget, mais avec beaucoup de bonne volonté et de dons, le projet s’est vite concrétisé et le potager comprend aujourd’hui plusieurs carrés de cultures, un silo à compost, une petite serre ainsi qu’un abri de jardin en tôle qui complète celui en tuffeau pour le rangement des outils.  Les espaces de cultures sont jardinés collectivement par l’ensemble des enfants de l’école, divisés en deux groupes pour des séances qui se déroulent en saison les lundis et les jeudis après-midi. Tous les légumes récoltés sont cuisinés au niveau de la cantine scolaire, permettant à la fois une sensibilisation à la saisonnalité des productions et une éducation au goût. A la fin de l’année scolaire, une journée porte-ouverte est organisée, l’occasion pour les enfants de faire découvrir et visiter leur jardin avec beaucoup de fierté aux parents et habitants. La motivation d’Etienne est « de faire découvrir les légumes de saison aux enfants, leurs diversités, de leur montrer que l’activité est bonne pour la santé, de les sensibiliser au respect de la nature et de partager des valeurs comme la satisfaction du travail accompli ». Avec des moyens très limités, le résultat de ce potager scolaire en milieu rural est assez remarquable. Cette réussite s’explique par la grande motivation et la bonne volonté de l’ensemble des personnes impliquées, d’Etienne Mouly, de l’équipe enseignante, de la mairie, de la cantine scolaire et des parents d’élèves. Comme le dit Etienne Mouly, « ce jardin est devenu peu à peu un lien et une certaine fierté pour l’école et le village ».

BRAVO aux enfants et à toutes les personnes impliquées.

2ᵉ Prix & Ordre de Romarin : Association La Passerelle – Saint-Symphorien-de-Lay (Loire)

© SNHF / CNJP2022

La Passerelle est une maison d’enfants à caractère social située à St-Symphorien-de-Lay. 13 enfants entre 6 et 10 ans y vivent. Ils ont été séparés de leurs parents par la Justice. Leur séjour moyen est de 3 ans. Dans le calme de ce bel environnement, les enfants mènent une vie saine, vont à l’école dans les environs et ont des activités bien encadrées. Un élément très important de leur vie est leur parcelle de jardin. Chaque enfant a la sienne juste à côté de la maison et peut y aller suivre l’évolution de ses cultures. Le jury a trouvé très jolies ces 13 petites parcelles avec chacune le nom de l’enfant. Il faut dire que les 8 jardiniers bénévoles passent souvent pour faire l’entretien. En leur absence, les jardins sont irrigués par aspersion avec 4 canons et un programmateur. Aucun traitement, mais le vent de la colline assèche suffisamment et les oiseaux aident au nettoyage. Le mercredi après-midi, les 8 Jardiniers bénévoles (6 Papy et 2 Mamy) viennent encadrer les enfants qui travaillent sur leurs parcelles. Le chariot à outils est sorti du garage. On fabrique des étiquettes à planter sur des bambous. C’est la joie de la découverte du cycle des saisons, du travail du sol, des semis, des plantations… et des récoltes ! Les enfants découvrent aussi le compostage. Les bénévoles nous racontent avec émotion ces contacts très forts et ces liens qui se créent et les rapprochent des enfants : « Une petite fille a cueilli une fleur de son jardin pour l’apporter à sa maman lors d’une visite ». Un autre raconte :« Adam avait récupéré des graines de pastèque chez son grand-père. Il était très motivé par l’idée d‘en manger. Il les a semés et aujourd’hui il est tout fier de nous montrer « ses » pastèques ». A la fin de la séance, un goûter réunit petits et grands. En complément, la cuisinière insiste beaucoup pour faire manger « leurs » légumes à ces enfants qui ne connaissent souvent que les pâtes et les pizzas. Il faut s’habituer à manger tomates, carottes et les côtes de bettes. On fabrique en atelier des soupes avec les potirons, des sirops avec la menthe. La cuisinière cueille ce dont elle a besoin pour les repas des enfants et utilise aussi le jardin aux aromates. Toutes les idées des enfants sont expérimentées avec l’aide des jardiniers : il faut bien vérifier que planter une fraise ne donne pas grand-chose… Le plus grand souhait des bénévoles jardiniers est de transmettre à ces enfants, qui ont une vie difficile, le plaisir des plantes et du jardin. Encore un merveilleux exemple de dévouement et de passion.

Sur proposition du jury, l’association  » La passerelle » est également promue Chevalier dans l’Ordre National de Romarin. L’une des missions de cet Ordre est d’encourager les actions qui aideront les enfants à connaître, comprendre et respecter leur cadre de vie, ce qui correspond parfaitement à l’engagement des bénévoles passionnés qui animent cette belle réalisation «  l’envie de transmettre une passion, d’être dans le savoir-faire, avec l’initiation au jardinage » « apprendre des techniques de jardinage aux enfants de la maison d’enfants : préparation du jardin, semis, repiquage,arrosage,désherbage ». Cette distinction donne une dimension supplémentaire à la reconnaissance et la valorisation de cette remarquable action.

Ordre de Romarin - © SNHF / CNJP2022
Ordre de Romarin - © SNHF / CNJP2022
Ordre de Romarin - © SNHF / CNJP2022
Ordre de Romarin - © SNHF / CNJP2022

1er Prix : Chantal LE SAOUT – Tarbes (Hautes-Pyrénées)

© SNHF / CNJP2022

Pendant l’hiver 2021, Chantal Le Saout, qui pratique le jardinage depuis l’enfance, a repéré un terrain à l’abandon dans l’enceinte de la maison Saint-Paul, lieu diocésain à Tarbes. Avec l’accord des responsables elle a engagé la remise à niveau de cet ancien jardin abandonné, en a tiré des brouettes de cailloux, de racines…pour en faire un jardin remarquable en si peu de temps. L’objectif étant de le transformer en atelier pour les enfants d’un institut médicoéducatif de Tarbes, mais également en terrain d’apprentissage de la vie de la terre pour toutes les personnes ayant trait avec la maison Saint Paul : enfants du catéchisme, salariés, étudiants qui sont parfois aussi un renfort pour Chantal. Les enfants de cet institut viennent régulièrement, une fois par mois pour ce contact avec la terre qui est une thérapie pour eux. Les animations sont réalisées à partir de dessins, d’activités pratiques : compostage, plessis, travail de la terre. A l’issue des ateliers les enfants partent du jardin avec une plante dans un petit pot. « Transmettre est un grand plaisir, c’est un beau cadeau surtout si on donne l’envie de s’y mettre ». Quand on arrive au jardin, les parties cultivées délimitées par des pierres disposées en courbes irrégulières donnent un aspect non conventionnel du plus bel effet. Ce jardin, qui ne bénéficie d’aucune ombre, avec la période actuelle de chaleur et de sécheresse, nécessite bien des arrosages. L’eau des réserves devient trop chaude pour arroser : 40° ! Un goutte à goutte doit être installé et en projet également une pompe à énergie solaire sur le puits situé à proximité. Le jardin bien exploité, présente une bonne diversité avec des cultures qui se succèdent et quelques espèces particulières : oignons de Trébons, salade Lattughino verde, chou kale, yuzu. L’association fleurs/légumes est largement employée et Chantal est adepte des soins naturels aux plantes : décoctions, huiles essentielles, plantes compagnes, plantes mellifères, hôtel à insectes. Elle décrit son envie de jardiner : « J’ai dû naître avec », « la nature me passionne et me comble-on est en direct avec le vivant-ses joies, ses difficultés-reste à prévoir, à anticiper- j’aime la terre, la magie qui transforme une graine en arbre ».  Elle partage ses connaissances avec une association qu’elle a réanimée : Les amis du jardin avec qui elle effectue des animations en agroécologie. Ce jardin, bien que récent, présente déjà toutes les qualités d’un jardin en puissance, et des améliorations sont prévues par Chantal. Son activité soutenue avec l’IME et d’autres structures, son engagement pour remettre à niveau ce jardin suscitent et méritent l’admiration.

CATÉGORIE 5 : POTAGERS PARTAGÉS MIS EN PLACE ET CULTIVÉS AU SEIN D'UNE ENTREPRISE OU PAR UNE ASSOCIATION

Prix spécial mention « action pour l’insertion sociale » : ASSOCIATION EQUALIS (Michel  COGNARD, Fabienne KAGAN et Rusian DZHAPPUEZ) – Les Mureaux (Yvelines)

© SNHF / CNJP2022

Les jardins gérés, encadrés et animés par l’association Equalis, sont situés sur la commune des Mureaux au niveau de la Maison de la Terre et de l’Eau. D’une surface totale de 5 ha, ils comprennent différents espaces ayant pour finalité l’insertion de personnes en difficulté, l’information et la formation des jardiniers ayant des parcelles dans les jardins familiaux de la ville, ainsi que l’initiation des enfants à la connaissance des légumes et leur sensibilisation au respect de l’environnement. Ces jardins installés dans un terrain de la Plaine de Seine s’inscrivent dans un projet envergure de la commune autour de l’agriculture périurbaine à vocation biologique. Le site inclut un jardin pédagogique de 800 m², un jardin de Cocagne avec des planches de culture en plein champ de grandes tailles, une butte vivrière, un verger conservatoire avec un nombre important de fruitiers, ainsi qu’un potager composé de parcelles de plus petites dimensions qui servent également à l’expérimentation comme la culture de tomates sur toile de coco ou l’utilisation de plessis pour protéger les cultures des vents dominants et de la chaleur. Comme le souligne l’équipe d’Equalis, « c’est un jardin aux mille facettes qui s’inscrit dans un schéma de création d’un centre de formation biosolidaire. Il est un support extraordinaire permettant à tous de se reconnecter à la terre et à la saisonnalité. C’est également un lieu de partage et de développement de l’intelligence collective ». L’activité de maraîchage est réalisée sous la conduite des animateurs de l’association Equalis par des salariés en insertion, provenant de différents pays du monde. Elle permet de produire des légumes bio proposés aux adhérents sous forme de paniers. Le jury a particulièrement apprécié le travail énorme effectué par l’équipe du personnel salarié et les encadrants de l’association. Les objectifs d’insertion sociale et professionnelle fondés sur l’activité est une très belle réussite.

Prix spécial mention « jardin connecté » : ASSOCIATION ORE (Emilien BERLY) – Chenove  (Côte-d’Or)

© SNHF / CNJP2022

L’association ORE – Ouverture Rencontre Evolution – avait jusqu’à l’an passé une activité de soutien scolaire. Les bénévoles, sous l’impulsion d’Emilien qui est un peu la cheville ouvrière, ont souhaité depuis un an créer un jardin partagé de 350m², dont 80 en potager, avec un espace pédagogique pour les jeunes citadins et une production de légumes. Le fil conducteur assumé est d’en faire un « potager du futur » connecté. C’est-à-dire l’apport de modernité au travers de plusieurs outils technologiques : station météo connectée, automatisation de l’arrosage, serre dôme géodésique fait par les bénévoles et des collégiens avec des ouvrants automatisés selon la météo, panneaux solaires pour fournir l’énergie… Les jeunes qui bénéficient du soutien scolaire participent à l’élaboration du jardin et des nouvelles technologies, mais aussi aux cultures. La diversité des légumes est importante, plusieurs techniques sont testées comme la culture en lasagne, l’aquaponie, la culture en carré, le tipi à haricots, la pyramide de fraises et la spirale des aromatiques. Un récupérateur d’eau de 10000 M3 dispose d’un dispositif de déclenchement automatique et d’un pluviomètre. Les insectes et pollinisateurs sont accueillis dans un énorme hôtel à insectes. Le jury remarque un abri chauve-souris, une cabane à hérisson et pour les oiseaux nichoirs et mangeoires. Pas d’engrais chimique, mais fumier de cheval et moutarde blanche.  Comme le souligne Emilien, qui vit maintenant une reconversion professionnelle réussie : « ce jardin connecté sur lequel je travaille avec l’association est un vrai outil pédagogique pour des jeunes citadins qui n’ont pas la possibilité d’accéder au jardinage. Le lien à la terre fait du bien, ressource et maintient en bonne santé… »

1er Prix : Danielle DEMONET– Jardin des Tuileries et Jardin LA BRICARDE Marseille (Bouches du Rhône)

© SNHF / CNJP2022

Madame Danielle Demonet est l’animatrice de ces 2 jardins.

LA BRICARDE est le premier jardin partagé en pied d’immeuble de la ville, crée en 2005 sur site vierge. Danielle est employée par la régie service nord littoral pour galvaniser, 10 heures par semaine, les utilisateurs du lieu. Elle est elle-même bénéficiaire d’une parcelle. Nous sommes accueillis tôt le matin, pour éviter les mauvaises rencontres, au pied des immeubles de la cité. Nous sommes dans les quartiers Nord de Marseille, cité très sensible de la Bricarde. Juste un pas pour traverser la haie et nous rentrons dans un univers différent. Danielle nous présente une réalisation originale, œuvre des élèves de l’école primaire de la Bricarde. Un fac-similé (en taille réduite) des nations circumméditerranéennes, matérialisé au sol par des enrochements et quelques plantes endémiques. Les limites territoriales et le nom des pays y sont dessinés. Cette réalisation fut pour ces enfants, d’origines diverses, un élément fédérateur. Au-dessus de cet espace nous est présenté le Parlement. Ce sont des gradins où se réunit notamment « le réseau des jardins partagés des quartiers nord ». Son but est la mutualisation des moyens, un lieu d’échanges, de partage et de retour d’expériences. Il se réunit une fois par mois. Dans ce premier jardin d’agrément, la verdure est présente malgré la sécheresse. Des plantes méditerranéennes se mélangent aux espèces réunionnaises que Danielle a rapportées de son île natale. Elle pratique la permaculture qui, nous dit-elle : « est naturelle à la Réunion ». En poursuivant le petit chemin ombragé on arrive au jardin potager de 200m2 pour une surface totale du jardin de 1000m², luxuriant et exubérant.  Il est bien clôturé, seule solution trouvée pour arrêter le chapardage et les dégradations diverses. Notre sentiment est que c’est une zone de repli. Nous sommes accueillis par une jardinière, d’un âge respectable, qui nous fait visiter sa parcelle. Une matérialisation discrète des parcelles contribue à l’unité visuelle de cet espace qui présente une large diversité des plantes cultivées. Dans ce jardin partagé, les femmes de 6 familles se retrouvent, loin des hommes, des trafics et des soucis. Un petit coin collectif ombragé y a été aménagé avec un barbecue et des chaises longues qui poussent à d’interminables discussions. La faune sauvage est la bienvenue, avec de nombreux hôtels à insectes et des tas de branches pour une foule de hérissons. Cela fonctionne et assure un bel équilibre. Fleurs et légumes sont développés et exempts de maladies. Les récoltes améliorent le panier alimentaire des familles et le lieu est totalement convivial dans cet environnement difficile. Un havre de paix dans un environnement extrêmement hostile.

 

 

 

Le jardin partagé DES TUILERIES fait partie des 9 jardins en pied d’immeubles qui ont été créés sous l’égide de l’Association Marseillaise d’Initiative en Écologie Urbaine (AMIEU) durant les 20 ans de son existence. Le jardin des Tuileries existe depuis 10 ans. Sur ce terrain vague, rempli de carcasses de voitures, l’association de quartier « espoir et culture » a installé un jardin partagé de 800m² pour les 25 familles qui habitent cette colocation, s’y rajoute une parcelle pédagogique destinée au centre social avoisinant. La représentante de 3MSud, le bailleur propriétaire du terrain, présent dans toute la région PACA mais avec 3 jardins seulement, nous explique tout l’intérêt de l’opération. La tendance au développement de ce type de parcelles est certaine, nous assure-t-elle ! C’est le bailleur qui paye les 4 heures par semaine de présence de l’animatrice, ce petit revenu lui permettant d’œuvrer bénévolement au profit d’autres structures. En contrepartie, le terrain est bien entretenu et la convivialité s’est bien renforcée entre les locataires. En période de confinement, ils ont apprécié de bénéficier d’un coin de terre discret, pour sortir de leur appartement. Notre guide pour cette visite est Madame Danielle Demonet, l’animatrice. Rien n’indique à l’extérieur de cette résidence HLM la présence d’un espace vert. Passer un large porche et c’est la surprise : une confortable cour intérieure transformée en potager. Le jardin est aéré et donne l’impression de mieux respirer par cette météo du jour, étouffante. Les 3 jardinières présentes nous montrent avec fierté leurs parcelles et leurs plantations.

La tuile est partout présente pour délimiter les parcelles de forme rectangulaire, il faut dire que nous sommes dans un bassin industriel de la fabrication de tuiles.

Les mini parcelles sont sans prétention d’une grande diversité végétale mais cultivées (aromatiques potagères, ornementales). On notera la présence d’une sympathique signalétique sur ardoise. Il y a encore des choses à mettre en place : créer des « bancaous », terme provençal qui signifie plate-bande ou planche cultivée, sur la pente d’une nouvelle partie de terrain qui va être investie, mettre en place des plantes grimpantes sur le mur bien exposé, mieux utiliser les engrais verts en couverture de sol… Petit à petit, des améliorations sont proposées et adoptées. Le poulailler va bientôt être opérationnel. On ressent dans ce jardin partagé, à l’ambiance familiale, une bonne dynamique de curiosité et de travail. Un beau jardin en pied d’immeuble au profit des familles. Et une grande admiration pour le dévouement de Danielle.

Stop aux maladies dans mon potager de Denis Pépin

Denis Pépin, Grand Prix de l’édition 2017 du Concours National des Jardins Potagers, dans la catégorie jardin potager privatif, publie un nouveau livre « Stop aux maladies dans mon potager » au édition Terre vivante.

« Stop aux maladies dans mon potager ».

Solutions bio préventives et curatives

Certaines années, les maladies semblent s’acharner sur le potager et réduisent les récoltes à néant. La faute aux aléas météorologiques mais aussi à nos erreurs de culture, d’arrosage, de choix de plantes…

Denis Pépin, pionnier du jardinage sans produits chimiques, détaille les mesures préventives essentielles et les solutions biologiques. Avec une approche rationnelle, il propose notamment une sélection des variétés potagères les moins sensibles aux maladies. Un ouvrage abondamment illustré et très pratique.

Denis Pépin, ingénieur écologue et agronome, est jardinier-conseil et conférencier. Il est un des pionniers des alternatives aux pesticides chimiques en tant qu’initiateur des chartes « Jardiner au naturel » signées dans de nombreuses régions. Il propose également des formations dans son Jardin des Pépins (Bretagne). Il est aussi auteur et collabore au magazine de Terre vivante Les 4 Saisons.

Disponible le 9 février 2021 – 144 pages – 14 € – coll. Facile & bio – éd. Terre vivante

En librairies, jardineries, magasins bio et sur www.terrevivante.org

[CNJP 2020] Remise des prix du Concours National des Jardins Potagers

La remise des prix du Concours National des Jardins Potagers

Malheureusement pour cette année, la situation de crise sanitaire ne nous permet pas d’envisager cette 20e cérémonie de remise des prix «physiquement» comme les années précédentes. Nous avons donc décidé d’organiser cette cérémonie «EN LIGNE» (support ZOOM). L’équipe du jury se retrouvera sur la scène du grand auditorium de la SNHF, et vous serez avec nous virtuellement, derrière l’écran de votre ordinateur.

Le palmarès vous sera dévoilé. Vous découvrirez en images les plus beaux jardins de l’année ainsi que les commentaires et les analyses de nos invités.

Nous vous ferons parvenir tous les éléments pour vous connecter quelques jours avant le 10 mars. Sachez aussi que comme chaque année, un diaporama des jardins sera présenté, et un petit texte pour chacun sera lu en direct.

Remise des prix le mercredi 10 mars 2021 de 11h à 13h

Report de la Remise des prix du Concours National des Jardins Potagers 2020

Depuis de nombreuses années, vous suivez cette belle aventure du Concours National des Jardins Potagers.

Créé en 2001, ce concours est organisé conjointement par la FNJFC (Fédération Nationale des Jardins Familiaux et Collectifs), la SNHF (Société Nationale d’Horticulture de France), l’Association JARDINOT et le GNIS (Groupement National Interprofessionnel des Semences et plants). Il récompense des potagers remarquables au niveau de la diversité des espèces et des variétés cultivées, des pratiques de jardinage et de l’esthétisme du jardin.

La cérémonie de remise des prix, en présence des lauréats, de nombreuses personnalités du monde du jardin et de la presse jardin et autre, a lieu à PARIS en général fin novembre/début décembre.

Pour cette année, le concours qui fête son vingtième anniversaire, doit malheureusement s’adapter aux circonstances exceptionnelles que nous traversons avec la pandémie du coronavirus. Cette crise sanitaire ne nous permet pas d’envisager cet évènement à la période habituelle.

Nous avons donc décidé de reporter la cérémonie sur 2021, qui, sauf circonstances indépendantes de notre volonté, aura lieu à PARIS dans les locaux de la SNHF, le mercredi 10 mars 2021.

Cette année, nous avons 19 lauréats dont 6 grands prix et deux prix spéciaux du jury. Tous les lauréats recevront leur distinction lors de la cérémonie, le palmarès étant dévoilé à cette occasion.

Au nom des membres du jury,

Jean-Marc MULLER, Président de la Section Jardins Potagers et Fruitiers de la SNHF.

Redécouvrir les lauréats 2019

Redécouvrir les lauréats 2018

[CNJP18] Palmarès des lauréats du Concours national des jardins potagers

Le palmarès de l’édition 2018 du Concours national des jardins potagers a été dévoilé lors d’un grand moment de convivialité, de partage et d’échange entre jardiniers et passionnés. Tous les lauréats étaient conviés à la cérémonie de remise des prix qui s’est tenue le mercredi 05 décembre à la Société Nationale d’Horticulture de France.
Remise du prix spécial du jury 2018 à l’Association GACI

En effet, chaque année, le Concours national des jardins potagers récompense des jardins potagers remarquables en termes de diversité des légumes cultivés, des bonnes pratiques de jardinage et de l’esthétique même du jardin.

Ouvert à tous les jardiniers, ce rendez-vous annuel est organisé conjointement par la SNHF, l’Association Jardinot et le GNIS.

Un jury d’experts, composé de représentants de ces mêmes organisations, a sillonné, durant toute la saison estivale, les routes de France pour découvrir les jardins des 21 finalistes issus d’une première sélection réalisée sur dossier. Ces visites ont été  l’occasion de rencontrer et d’échanger avec des jardiniers passionnés et d’apprécier leurs jardins afin d’établir, conformément au règlement du concours, la liste des lauréats dans chacune des catégories suivantes :

  • jardin potager privatif,
  • potager dans un ensemble collectif de jardins (centre de jardins, jardins familiaux…),
  • jardin potager privatif situé dans un environnement paysager (château, grand parc…),
  • jardin pédagogique, réalisé sur initiative individuelle ou avec la participation d’associations de jardiniers ou de sociétés d’horticulture,
  • jardins partagés, mis en place et cultivés au sein d’une entreprise ou par une association.

Les membres du jury vous emmènent maintenant à la rencontre des grands prix de l’édition 2018 et de leurs potagers remarquables !

Les grand prix 2018

Le jardin privatif de Cathy BABAU au Pradal dans l’Hérault a séduit le jury pour son splendide potager de 1.300m² en déclivité, qui permet une vue panoramique sur toutes les plantations. Ce jardin aux couleurs chatoyantes et décoré avec goût est un véritable enchantement de verdure grâce aux paillages des cultures et à une technique d’arrosage originale. Celui de Francis MICHEL à Villeneuve-Saint-Georges dans le Val de Marne, réunit 2 parcelles pour un total de 600m² qu’il cultive depuis près de 35 ans. Avec une parfaite maîtrise technique, il obtient des résultats spectaculaires. Ce jardin est un excellent exemple de jardin vivrier qui respire la convivialité. Le magnifique potager du parc de Wesserling, dans le Haut Rhin, monument historique qui retrace l’aventure industrielle de l’ancienne « Manufacture Royale » est géré par l’association « les jardins de Wesserling » depuis 2003 et Florence CATTENOZ et Jean GRANELLO. Aménagé avec un souci d’esthétisme, il présente une impressionnante diversité de légumes. Enfin, le jury a souhaité cette année mettre à l’honneur le centre horticole jardin « Emile senteurs » animé par Étienne GRAVE, éducateur spécialisé à l’Association ARCHIPEL de Saint-André-lez Lille dans le Nord. C’est un outil pour le traitement thérapeutique dans les problèmes de santé mentale. Un parcours pédagogique est aménagé avec l’objectif d’améliorer le processus cognitif des patients : reconnaissance de types de menthes ou de types de paillages ; jetons pour retrouver des animaux et des végétaux… Les patients sont affectés à des travaux de jardinage, d’entretien ou de confection de mobilier de jardin.

Catégorie 1 : jardin potager privatif

Grand prix : Cathy BABAU – Le Pradal (Hérault)

© C. BABAU / CNJP 2018

C’est dans un espace déshérité et avec un déficit pluvieux permanent, que Cathy BABAU a créé un potager remarquable qu’elle cultive depuis 6 ans (« que du bonheur » dit-elle).
Il présente plusieurs espaces sur un terrain de 1300 m² en déclivité, ce qui permet une vue panoramique sur toutes les plantations. Malgré la sécheresse ambiante, c’est un enchantement de verdure, de culture de légumes et de fleurs aux couleurs chatoyantes. Le secret de Cathy : les oyats, ces poteries en terre cuite poreuse, qui enterrés près des végétaux et régulièrement complétés avec de l’eau, leur permettent de prélever le liquide qui leur est nécessaire. L’utilisation du paillage permet aussi d’économiser cette eau précieuse qui est récupérée dans des cuves pour les longues périodes sans pluie. Des poteries judicieusement disposées agrémentent le décor, des petits pots en terre cuite sur des tiges permettent de repérer les variétés de tomates, un pancartage en planchettes de bois permet de se diriger, des citations sur ardoise incitent à la réflexion, des personnages mannequins disposés çà et là donnent de la vie , des abris à insectes , des nichoirs, un poulailler, un bassin, des parapluies ou des parasols pour faire de l’ombre, la liste est longues des découvertes à faire dans ce jardin.

Le jury apprécie particulièrement ces techniques de jardinage sans faille, sans utilisation de pesticides, avec une grande diversité de légumes et de fleurs qui sont agréablement mélangés. La recherche d’espèces ou de variétés particulières complète les éléments de cette visite, nous notons environ 30 variétés de tomates et l’incontournable oignon doux des Cévennes. Cathy BABAU est une passionnée de ce jardin qu’elle a créé de toutes pièces avec beaucoup de goût et de créativité.

Ce potager est exceptionnel, comme la jardinière qui nous explique que « ses motivations à jardiner sont une source d’inspiration. En effet, étant artiste peintre, j’aime la couleur, l’esthétisme, la matière et la fantaisie ». Nos lauréats sont souvent aussi des artistes !

Catégorie 2 : potager dans un ensemble collectif de jardins

L’Association des jardins familiaux de Villeneuve St Georges comprend plus de 840 parcelles sur 22 ha (c’est le plus grand jardin collectif de France et sans doute d’Europe). Cette association encourage depuis plusieurs années les jardiniers à participer au Concours National des Jardins Potagers avec plusieurs candidatures et plusieurs lauréats au palmarès national. Merci à Darrio Ceretto responsable du centre.
Cette année c’est le grand prix qui est attribué à :

Grand prix : Francis MICHEL à Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne)

© F. MICHEL / CNJP 2018

Son potager réunit 2 parcelles pour un total de 600m² qu’il cultive depuis près de 35 ans.
Francis est un jardinier extrêmement expérimenté. Il produit une impressionnante quantité de légumes variés de belle qualité destinés à sa famille et ses proches. Le jury note les asperges, des christophines et une grande variété de tomates. Sa méthode de production est plutôt conventionnelle mais sans excès et il obtient des résultats spectaculaires. Il essaie de nombreuses variétés tout en gardant les grands classiques.

Son épais paillage réalisé avec des déchets végétaux semble très efficace. Il lui permet de réduire les risques de contamination par le sol. Son terrain est très propre grâce à un travail continu aussi bien en hiver qu’en été.

Il passe toutes ses journées au potager. Pendant de nombreuses années il a enregistré ses récoltes, le temps passé, ses dépenses et a pu estimer que cela lui permet d’économiser plus de 1000 € par an, et de nourrir sa famille toute l’année.

C’est un excellent exemple de jardin vivrier performant, mais qui n’exclut pas la convivialité avec les voisins et favorise les liens familiaux : « Il y a aussi un côté éducatif avec mes petites filles qui découvrent comment poussent les légumes, et surtout cela permet d’éveiller leurs palais à des produits sans traitement chimique. »

Catégorie 3 : jardin potager privatif dans un environnement paysager

Grand prix : Florence CATTENOZ et Jean GRANELLO à Husseren-Wesserling (Haut-Rhin)

© F. CATTENOZ et J. GRANELLO / CNJP 2018

L’association « les jardins de Wesserling » gère depuis 2003 le potager du parc de Wesserling, monument historique qui retrace l’aventure industrielle de l’ancienne « Manufacture Royale ».

Il est divisé en plusieurs parties, un petit potager de 460m², un grand de 1200m², un espace aromatique de 300m², un univers petits fruits de 230m², et enfin un grand verger de 1250m².
Le potager se visite et de nombreuses manifestations sont organisées tout au long de l’année. « En référence au passé du site, nous présentons chaque année une allée textile  en choisissant dans les archives de l’écomusée des tissus imprimés à la manufacture au 19e siècle. Traités numériquement, ces échantillons agrandis sont présentés dans les parcelles reproduisant sur le terrain les motifs du tissu en mélangeant légumes et fleurs ».

Le jury note un bon niveau d’équipement : serre chauffée, tunnels, silo à compost, récupérateurs d’eau de pluie. Le mariage des fleurs et des légumes est appliqué systématiquement. Ici, il n’y a pas de produits chimiques utilisés. Paillage abondant et rotation des cultures sont pratiqués et le ramassage des doryphores et des limaces se fait à la main.

La grande diversité est impressionnante : plus de 150 variétés de légumes dont 12 en choux, 30 en tomates, de l’oca du Pérou, crosne, yacon, chervis, salsifis…De nombreuses informations sont à la disposition des visiteurs à l’aide de calicots textiles. C’est un très beau jardin, propre et bien entretenu. Une petite brasserie est à la disposition des visiteurs. La vente des légumes et de confitures faites sur place participent à l’équilibre financier de l’association. Comme l’explique Florence, les buts de ce potager sont multiples : pédagogique, esthétique, ludique, productif et social avec 15 personnes en insertion encadrés par plusieurs bénévoles.

Catégorie 4 : jardin pédagogique

Grand prix : Étienne GRAVE, Association ARCHIPEL à Saint-André-lez-Lille (Nord)

© E. GRAVE / CNJP 2018

(Monsieur Claude DOGNON : Président d’Archipel)

Le centre horticole jardin « Emile senteurs » est animé par Étienne GRAVE, éducateur spécialisé. C’est un outil pour le traitement thérapeutique dans les problèmes de santé mentale. L’établissement compte 80 lits, mais 90% des personnes à problème sont en traitement hospitalier de jour à domicile.

L’association ARCHIPEL facilite les activités culturelles et sportives pour les personnes suivies en soin à l’EPSM (Établissement Public de Santé Mentale) et soutient l’activité jardinage.

Un parcours pédagogique est aménagé avec l’objectif d’améliorer le processus cognitif des patients : Reconnaissance de types de menthes  ou de types de paillages ; Jetons pour retrouver des animaux et des végétaux. Les patients sont affectés à des travaux de jardinage, d’entretien ou de confection de mobilier de jardin.

Le jardin est constitué de plusieurs espaces :

  • Un jardin potager de 480m² ;
  • Une grande serre avec un espace jeux et un espace rempotage pour les enfants ;
  • Une tonnelle végétale ;
  • Un poulailler ;
  • Un jardin clos pour les grands malades ;
  • Une grande serre pour tomates, poivrons et espèces nécessitant de la chaleur ;
  • Un espace vert avec un cheval, des chèvres, des oies…

Dans ces espaces aucun pesticide n’est utilisé. L’ensemble est très esthétique avec le mariage des légumes et des fleurs. On y pratique rotation des cultures, récupération d’eau, essai réussi de culture en lasagne. Les espèces et les variétés sont adaptées aux besoins de consommation. La production est consommée sur place (soupe journalière), mise en congélation ou emportée par les patients.

Des collections de romarins, de thyms (40 variétés), de menthes (105 variétés), de pélargoniums sont aussi des outils pour la reconnaissance des senteurs. L’équipe qui anime le jardin allie la pédagogie et la thérapie avec une grande connaissance des plantes et des pratiques de jardinage respectueuses de la nature. Étienne Grave indique : « Le jardin n’est qu’un outil d’accompagnement pour ces personnes en souffrance, et nous restons vigilant pour garantir notre travail d’éducateur. Enfin, nous mettons un accent fort sur l’accueil, l’échange, le lien social et ce jardin est un lieu que nous avons adapté au fil du temps. » Le jury a été très impressionné par cette réalisation exemplaire.

Le palmarès 2018

Catégorie 1 : Jardin potager privatif

Grand prix : Cathy BABAU à Le Pradal (Hérault)

© C. BABAU / CNJP 2018

1er Prix : Frédéric DENIZET et Annick HUBENS à Le Luc en Provence (Var)

© F. DENIZET / CNJP 2018

La propriété de 25 000m² est située en Provence, climat chaud, sec et souvent très venté. Un cours d’eau traverse le jardin et facilite l’irrigation. Le potager occupe 500 m² et le verger 1200m². Annick et Fréderic poursuivent plusieurs objectifs : l’aspect vivrier du jardin en constante amélioration ; transmettre les savoirs sur les nombreuses espèces et variétés aromatiques, médicinales, fruitières et potagères ; essayer et mettre en pratiques différentes techniques anciennes ou innovantes afin de mieux respecter l’environnement et de s’adapter à l’avenir ; enfin faire connaître les méthodes pour conserver et utiliser les différentes plantes. Ce sont tous les deux de vrais passionnés : monsieur par les arbres fruitiers de toutes sortes, il expérimente de nombreux greffages pour adapter les espèces aux conditions locales; madame par les multiples particularités des espèces et variétés aromatiques, médicinales et condimentaires. Ils élèvent de jeunes plantules d’espèce peu connues en vue de les expérimenter et de les partager localement. Ils pratiquent des techniques spécifiques parfois en opposition avec celles qui sont largement diffusées. Par exemple, l’irrigation par aspersion, leur permet de se protéger de différents ravageurs sans risque de favoriser les maladies cryptogamiques y étant peu exposés. Ils assurent des cours de jardinage et organisent chaque année chez eux une bourse aux plantes. Pour eux, « le jardinage est une activité qui génère du partage et de la vie sociale et permet de jouer localement un rôle dans la protection de l’environnement ».

2e prix : Dominique MALANDAIN à Saint-Martin-de-Boscherville (Seine-Maritime)

© D. MALANDAIN / CNJP 2018

Ce potager de 150 m² est situé derrière la maison, mais juste au pied de la terrasse ou se prennent les repas familiaux, choix délibéré de contempler des légumes plutôt qu’une pelouse. L’aspect est très soigné avec des carrés matérialisés de 1,2 m sur 1,2 m ou 2,4 m. Les allées minéralisées donnent un aspect lumineux et très clair. Une belle vue se prolonge sur un vallon occupé par une prairie et des chevaux. Dominique Malandain est très motivé par son potager qu’il cultive depuis 4 ans et qui lui sert de « décompression », son activité professionnelle étant plutôt « stressante ». Nous apprécions le coin « zen » avec une représentation de bouda. Le jury note la présence de deux serres, de bacs à compost et de plusieurs récupérateurs d’eau. Dominique tient un cahier de jardin, favorisant la rotation des cultures. Il fait ses propres semences : salades, radis, carottes, panais, physalis, tomates (20 variétés)…Il cultive plusieurs légumes originaux : morelle de Balbis, sauge sclarée, gombo, topinambours, salade cressonnette, légumes perpétuels comme ognons rocambole, chou Daubenton …Toutes les techniques du jardinage respectueux de l’environnement sont déclinées : macérations maison, association, paillage, rotation, engrais vert, accueil des auxiliaires… Malgré la latitude, nous admirons une belle treille de chasselas en production et un verger de 500m² bien entretenu, le pied des fruitiers étant isolé de l’herbe par un entourage plastique moderne. Beaucoup de petits fruits très productifs sont disposés en bordure de haie. Bref, pour Dominique, le jardinage c’est « surtout le plaisir de mettre les mains dans la terre, sans doute à la recherche de ses racines, de s’émerveiller devant ce que la nature a à nous offrir, et prendre conscience du temps, beaucoup plus lent que le nôtre ».

3e prix : Cécile DUREL à Sainte-Eulalie (Gironde)

Le potager de 600m² est localisé à la périphérie du village. Pour Céline, « Jardiner est une passion…la balade dans le potager au lever du jour est un rituel quotidien. Je n’ai plus besoin de partir en vacances, j’y suis déjà. » Le jardin a été réalisé en 2017 pratiquement avant la construction de la maison. Astucieusement, les bordures des carrés de jardin ont été constituées de rails de support de Placoplatre. Le sol étant très argileux, il a été totalement reconstitué à partir de branchages, de fumier, de compost, et de terre disposée en surface. Certaines parcelles sont traitées en buttes. Céline puise son inspiration dans des revues et sites de jardinage. Le jardin comporte un maximum de diversité. Les espèces florales d’accompagnement des légumes sont choisies en fonction de leur utilité pour le jardin mais aussi en fonction de critères esthétiques très précis, par exemple la variété de tournesol nain ramifié « soleil Wahoo ». Tous les semis de printemps sont réalisés dans la serre vitrée équipée de tapis électriques chauffants. Les techniques classiques du jardinage sont utilisées : paillage, engrais vert… On note à chaque étape et à chaque endroit une concentration d’idées comme le semis simultané de graines de tomates et d’œillets d’Inde dans le même godet.
L’irrigation s’effectue à partir du puits de son voisin qui, en récompense, bénéficie du surplus de légumes. Les animaux ne sont pas oubliés avec des lapins, des poules et aussi des poissons dans un petit bassin. L’esthétique est indéniable avec utilisation de nombreux éléments décoratifs, toujours judicieusement disposés. Citons : les récupérateurs d’eau de pluie à chainettes de la serre, une banquette pour prendre le petit déjeuner dans le jardin, à l’entrée le nom de son site « La pelle du jardin » figurant sur l’outil, ou encore les noms des plantes écrits sur des cuillères d’un vieux service. Les toitures de la cabane à outils et du poulailler sont végétalisées. L’objectif de Céline Durel est d’avoir un potager « au top » à chaque saison. Le clou de l’organisation est la tenue de son cahier de jardin sous forme de tableau utilisant des codes couleurs pour bien gérer ses rotations de cultures.

4e prix : Martin HIVERT à Beaupouyet (Dordogne)

© M. HIVERT / CNJP 2018

Le potager de 150m² est situé dans une grande propriété familiale qui comporte de très vieux arbres et un vaste étang. Martin a fait le choix de placer le potager dans la zone la plus ensoleillée. Il regrette un peu ce choix, car selon lui, une situation mi- ombre aurait été meilleure. Le jardin est de forme circulaire segmentée en 12 parcelles rayonnantes figurant les pétales d’une fleur ou les 4 points cardinaux avec leurs subdivisions. La nature très argileuse du sol a imposé la création d’un sol artificiel contenu par des bordures de bois. Le substrat, mis en place il y a deux ans est composé de déchets de bois de feuillus et de terre paillée en surface par du foin issu de la propriété. Cette absence de sol fin interdit les semis directs, sauf les très grosses graines. La majorité des végétaux est donc plantée, assurant une croissance très correcte ; il suffit pour s’en convaincre de voir les tournesols géants qui dominent le jardin avec les maïs indiens aux grains multicolores. La couche d’argile sous-jacente favorise la rétention de l’eau. Martin nous dit arroser peu fréquemment. L’esthétique de l’ensemble est indéniable avec le mélange fleurs/ légumes ; essentiellement des plantes d’utilité obtenues par semis spontanés. Le jury dénombre 37 espèces de légumes. Ce n’est pas un jardin de collectionneur mais plutôt un jardin d’expérimentateur pour apprendre en recherchant au sein des espèces les variétés qui poussent bien, se récoltent correctement et sont bonnes à manger. La protection sanitaire des plantes est réalisée principalement à partir de lutte biologique de conservation pour les ravageurs parfois assistée de pulvérisation de savon noir. Les maladies sont contrôlées par des préparations naturelles. Martin ne fait pas de discrimination sur l’origine des plants en alternant selon les circonstances ceux produits par ses soins ou achetés en jardinerie. Son côté expérimentateur l’oblige à observer et à tout noter. La création d’une petite serre est prévue.

Prix spécial du jury : Eve BACHELET à Saint-Pierre-de-Manneville (Seine-Maritime)

© E. BACHELET / CNJP 2018

« Je ne voulais pas d’un potager classique, je voulais qu’il soit ornemental, qu’il soit lieu de promenade, un potager de femme ». Ce potager de 800m² donne un aspect paysager avec quelques parcelles individualisées, souvent entourées de bordures en plessis de saule. Beaucoup d’éléments de décoration « nature » donnent délibérément ce côté féminin et charme l’œil du promeneur. Les allées sont enherbées mais entretenues (tonte). L’approvisionnement en eau est un problème majeur, Mme Bachelet dépendant du bon vouloir d’un voisin. En dehors des légumes classiques, présence de nombreuses variétés originales (carotte de Kuttigen, mogette, flageolet feuille d’ortie, ail des ours et 20 variétés de tomates…). Elle fait une grande partie de ses semences et dans certains cas laisse les plantes se semer sur place et pratique simplement un éclaircissage. Nous notons la présence de quelques fruitiers, dont plusieurs pommiers. Eve Bachelet a traversé des moments personnels difficiles (deuils, maladie) et a trouvé dans le jardinage une véritable thérapie qui lui a permis de se reconstruire. Elle s’exprime bien et avec passion. Elle a été conseillée par Gérard Mallet, mais a personnellement recherché toute la documentation possible pour enrichir ses connaissances en jardinage. Le tout très bien assimilé et appliqué. Le jury a souhaité décerner un prix spécial « coup de cœur » à Eve pour son investissement dans ce jardin à la fois esthétique et nourricier.

Nominée : Elisabeth MULLER à Illtal (Haut-Rhin)

© E. MULLER / CNJP 2018

Le jury a apprécié ce beau petit potager vivrier de 90m² bien tenu, qui produit beaucoup de légumes malgré cette faible superficie. Elizabeth Muller a une serre pour ses tomates, 2 compartiments à compost, un lombricomposteur, 1 broyeur, un hôtel à insectes et plusieurs récupérateurs d’eau.
Elle pratique les associations légumes/fleurs comme tomates et œillets d’inde. Aucun produit chimique n’est utilisé et en hiver, elle couvre le jardin de feuilles mortes. Cette jardinière motivée fait beaucoup de conserves et déshydrate certains légumes pour en faire profiter enfants et petits-enfants.
Le jury note une assez grande diversité, elle fait ses semis et souvent ses graines de semence.
Le pourtour de la maison est très fleuri. Passionnée de jardins, Elizabeth participe à beaucoup de trocs aux plantes et elle est à l’affût de conseils. Elle fait de nombreuses décoctions et macérations de végétaux.

Nominé : Quentin PRINCE à Le Poinçonnet (Indre)

© Q. PRINCE / CNJP 2018

Quentin jardine depuis l’âge de 12 ans.
Le petit potager de 61 m², comporte une partie de cultures en plein-air et 2 serres, l’une en verre est équipée d’un radiateur électrique économique. Elle est utilisée pour les semis de printemps et pour l’hivernage des plantes gélives, (actuellement différentes variétés de tomates). L’autre en plastique abrite des cultures diverses toute l’année. Au regard de la faible surface du potager, la diversité des espèces et des variétés est très correcte, constituée de variétés anciennes et modernes dont un beau pied de tomate F1 greffé et une rangée de haricots kilomètres (Vigna sesquipedalis). Le moindre petit espace de terrain est planté. La circulation d’accès aux plantes se fait par un jeu de planches étroites permettant de ne pas tasser le sol. La production comble les besoins de la famille. Le sol est très argileux, mais il été très bien amendé avec du fumier de cheval. Il est frais en profondeur grâce à une nappe alluviale peu profonde. Les techniques modernes sont bien maîtrisées : cultures hors-sol de fraisiers en gouttières et en potées suspendues ; arrosage localisé par goutteurs ; stockage d’eau de pluie récupérant toutes les surfaces de toitures. La protection des plantes se fait sans utilisation de produits chimiques de synthèse, avec acceptation de dégâts limités. Un composteur recueille les déchets de jardin, en partage avec 5 poules dans un parcours spacieux. Le verger de 158 m² est composé d’arbres de plein vent. Quelques arbustes à petits fruits, en quantité limitée complètent l’ensemble. Le jury a retenu ce jardinier pour une nomination, nous l’encourageons ainsi à persévérer et à concourir à nouveau.

Catégorie 2 : potager dans un ensemble collectif de jardins

Grand prix : Francis MICHEL à Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne)

© F. MICHEL / CNJP 2018

1er prix ex-aequo : Danuta BODET à Bourg-en-Bresse (Ain)

© D. BODET / CNJP 2018

Ce jardin surprend par son organisation qui ne ressemble en rien à une parcelle traditionnelle de jardin familial. Avec la pratique des cultures associées, légumes, fleurs, condimentaires sont souvent mélangés avec aussi pour objectif de favoriser les auxiliaires, ce qui donne un aspect agréable mais très fourni pour ce potager de 100m2. Comme le dit elle-même Danuta « on me dit souvent qu’il faut un GPS pour se repérer dans mon jardin car, comme je pratique les cultures associées, mes plantes potagères sont joyeusement dispersées parmi les fleurs et les condimentaires souvent luxuriantes ».
Une part d’improvisation est laissée à la nature en fonction des levées naturelles de plantes. Danuta Bodet possède parfaitement les techniques de jardinage au naturel, association de plantes, amélioration du sol avec du BRF, compostage de surface, paillage généralisé, mélange de variétés, refuge en bois mort pour les auxiliaires dont les carabes, pas de pesticides, utilisation de décoctions, et attachement à favoriser au maximum la biodiversité de la faune comme de la flore. Le jury est surpris par un zinnia géant qui profite du compost sur lequel il pousse, et étonné par des pommes de terre qui poussent dans des sacs ou dans une poubelle. Il existe une bonne diversité de légumes et aussi de fleurs dans cette espace limité, avec légumes anciens mais également recherche de nouveautés. Ce jardin, diversifié, agréable au regard, cultivé par une jardinière aux connaissances étendues et qui sait les valoriser, étonne quant à sa structure qui n’est pas traditionnelle mais qui fait partie d’une « autre philosophie du jardinage » : « le jardin est un lieu de sérénité et de convivialité, et je participe, à mon échelle, à la protection d’une terre vivante ».

1er prix ex-aequo : Agostinho MARTINS à Paris

© A. MARTINS / CNJP 2018

Agostinho produit une quantité abondante de fruits et de légumes variés de très bonne qualité pour sa famille et ses proches depuis 10 ans dans sa parcelle de 330 m². Son jardin ou coexistent légumes et fleurs est très propre et soigné. Bien qu’il n’en soit pas séparé par une barrière, il contraste avec ses voisins. Pour se protéger des maladies et des ravageurs il utilise à bon escient les divers moyens naturels reconnus. «Je bichonne mes légumes pour me rapprocher de la nature». Les pluies abondantes du printemps ont inondé une partie de son terrain et ont détruit plusieurs cultures. Mais Il accepte ces caprices de la nature et déclare « respecter l’environnement, en devenir le garant et s’inscrire continuellement dans une démarche responsable ». Il réside à Paris mais passe toutes ses journées au jardin pour s’aérer et se nourrir de produits de qualité. Il cultive aussi en grand pots des aubergines, tomates et piments qui seront exposés lors de l’importante fête des légumes qui a eu lieu le 15 septembre dans une salle proche du centre. Très convivial, Agostinho Martins est un excellent jardinier passionné.

L’Association des jardins familiaux de Villeneuve St Georges comprend plus de 840 parcelles sur 22 ha (c’est le plus grand jardin collectif de France et sans doute d’Europe). Cette association encourage depuis plusieurs années les jardiniers à participer au Concours National des Jardins Potagers avec plusieurs candidatures et plusieurs lauréats au palmarès national. Merci à Dario Cerito responsable du centre.

3e prix : Isabelle ROLANDO aux Andelys (Eure-et-Loire)

© I. ROLANDO / CNJP 2018

Le potager de 300 m²est situé dans un ensemble municipal de 40 parcelles. Le terrain argileux en pente prononcée, génère des problèmes de circulation d’eau quand il pleut, et a donc nécessité l’aménagement de terrasses. Si Isabelle sème, plante et récolte, Régis assure l’entretien et les gros travaux. Tout est fait pour jardiner le plus possible en respect de la nature : compostage, paillage, association, rotation, macérations. Les hôtels à insectes sont aussi de fabrication maison, l’orvet est fidélisé grâce à un paillis sous une planche. Isabelle aime recycler les objets, ce qui limite les achats : bidons pour stocker l’eau, poches à huitres faisant office de filet etc. La production est appréciée pour son apport dans l’économie du ménage et le partage avec les enfants et petits-enfants. Et les semences de plusieurs espèces sont récoltées pour l’année suivante. Le jury apprécie les nombreux essais de plantes et fleurs, et le sens du partage et de la convivialité. Madame Rolando ne taris pas d’éloges sur les bienfaits multiples et variés du jardinage : « c’est devenu une passion, et outre le fait de récolter, le jardinage me fait du bien, il me calme, j’adore sentir la terre. C’est un lieu d’émerveillement ».

Catégorie 3 : jardin potager privatif dans un environnement paysager

Grand prix : Florence CATTENOZ et Jean GRANELLO à Husseren-Wesserling (Haut-Rhin)

© F. CATTENOZ et J. GRANELLO / CNJP 2018

Catégorie 4 : jardins ou parcelles pédagogiques

Grand prix : Étienne GRAVE à Saint-André-lez-Lille (Nord)

© E. GRAVE / CNJP 2018

1er prix et Ordre du ROMARIN : Patrick FONTAINE à Montreuil (Seine-Saint-Denis)

© P. FONTAINE / CNJP 2018

« Bienvenue au jardin » est la devise de Patrick, est c’est surtout un objectif d’accueillir et de conseiller. Ce potager fait partie des jardins familiaux de Montreuil. Il est situé dans la zone historique des murs de pêches. Le terrain n’était plus entretenu. M Fontaine a progressivement transformé cette très ancienne parcelle pour en faire un lieu de visite important pour des milliers de visiteurs que ce soit des écoles, des lycées, des associations, des particuliers… lors de manifestations locales, régionales ou nationales.
Cette parcelle de 200 m2 entourée des murs à pêches est devenue un lieu d’exposition de la diversité des espèces potagères, ornementales mais surtout fruitières. Tous les murs sont utilisés pour mener des formes originales aux différents fruitiers et il continue actuellement à créer de nouvelles formes.
Les très nombreuses espèces sont disposées de manière adaptée afin de faciliter les visites et l’ensoleillement. Tout est extrêmement soigné et l’effet esthétique est évident. Pour faciliter la circulation les surfaces non plantées sont engazonnées. Un étiquetage de qualité permet aux visiteurs de s’informer de toutes les espèces. Ce jardin est une œuvre originale réalisée par un jardinier passionné qui est à la fois formateur, organisateur, créateur et engagé dans de bien nombreuses associations et activités horticoles.

Catégorie 5 : potagers partagés mis en place et cultivés au sein d’une entreprise ou par une association

1er prix : Hourya KONTATE à Arcueil (Val-de-Marne)

© H. KONTATE / CNJP 2018

Le jardin actuel a été créé il y a 3 ans, il est divisé en 3 parcelles entourées de palissades au milieu d’un ensemble d’immeubles. L’une est consacrée aux aromatiques et aux petits fruits, une autre aux pratiques horticoles et la troisième aux légumes sur un total d’environ 200m². Le terrain appartient à la Mairie d’Arcueil et l’association « Retour à l’essentiel » anime ce « jardin des rêves ». Cette action s’inscrit dans un ensemble d’activités soutenues par la municipalité. Un des thèmes est de mettre en place des plantes comestibles accessibles librement aux citoyens. Il s’agit de la mise en œuvre progressive d’un projet entamé il y a une dizaine d’année. Le jardin est mené actuellement par Nicolas, un jeune en formation passionné et compétent. C’est un lieu d’exposition et d’initiation à la diversité des espèces potagères et aux pratiques de « permaculture ». Les nombreuses espèces sont disposées de manière adaptée afin de faciliter les visites. C’est aussi un lieu d’échanges et de participation des citoyens de toutes catégories sur le thème du potager. Les visites sont libres et les citoyens sont incités à participer aux travaux et aux récoltes. Un étiquetage de qualité permet aux visiteurs de s’informer sur les espèces cultivées. C’est une expérience d’animation dynamique sur la nature en ville qui favorise le lien social et l’initiation au jardinage. Comme nous confie Hourya, la Présidente de l’association « ce jardin fait le lien entre toutes les générations du quartier. Nous avons une priorité envers les enfants et les adolescents pour qu’ils deviennent des éco-citoyens et qu’ils respectent la nature ».

Prix spécial du jury : Association GACI à Saint-Amé (Vosges)

© Association GACI / CNJP 2018

Prix Spécial avec mention du Jury : «initiative citoyenne et sociale». C’est une association d’insertion qui propose à des personnes en grande difficulté de jardiner une demi-journée par semaine encadrées par un animateur bénévole. Sur une surface issue d’un jardin de curé de 1000m² dont 600m² de potager nous apprécions une bonne variété de légumes et d’aromatiques. Le jardin est bien tenu, en respect des principes éco-responsables : compost, paillage, associations, travail à la grelinette … l’eau est récupérée et l’animateur fabrique lui-même certains outils. Les tomates sont cultivées sous serre. Ce jardin est une aventure sociale et humaine importante et comme nous l’explique la Présidente « permet à des personnes en difficulté sociale de consommer en frais des légumes et de les mettre en conserve ». Par la suite ces personnes sont intégrées dans un chantier d’insertion de l’association. Le jury a souhaité mettre à l’honneur ce jardin partagé en attribuant un prix spécial pour cette initiative citoyenne et sociale.

[/vc_column][/vc_row]

Concours organisé en partenariat avec la FNMJ (Fédération Nationale des Métiers de la Jardinerie), 
La Vie du Jardin et des Jardiniers, CP JARDIN (Produits biologiques pour le jardin), 
NATURES MARKET (Nichoirs et abris pour auxiliaires) et DUMONA (Terreaux, supports de culture et paillage.

[CNJP17] Palmarès des lauréats du concours potager

Tous les lauréats de l’édition 2017 du Concours National des Jardins Potagers étaient conviés à la cérémonie de remise des prix qui s’est tenue le 06 décembre à la Société Nationale d’Horticulture de France.

C’est à cette occasion que le palmarès a enfin été dévoilé lors d’un grand moment de convivialité, de partage et d’échange entre jardiniers passionnés.

Pour l’édition 2017, Alain Baraton, jardinier-chroniqueur nous a fait le plaisir de remettre le grand prix de la 3ème catégorie : jardin potager privatif dans un environnement paysager.

Ouvert à tous les jardiniers, ce rendez-vous annuel est organisé conjointement par la SNHF, l’Association JARDINOT et le GNIS.

Notre jury d’experts, composé de représentants de ces mêmes organisations, a sillonné, durant toute la saison estivale, les routes de France pour découvrir les jardins des 21 finalistes issus d’une première sélection réalisée sur dossier. Ces visites ont été  l’occasion de rencontrer et d’échanger avec des jardiniers passionnés et d’apprécier leurs jardins afin d’établir, conformément au règlement du concours, la liste des lauréats dans chacune des catégories suivantes :

  • jardin potager privatif,
  • potager dans un ensemble collectif de jardins (centre de jardins, jardins familiaux…),
  • jardin potager privatif situé dans un environnement paysager (château, grand parc…),
  • jardin pédagogique, réalisé sur initiative individuelle ou avec la participation d’associations de jardiniers ou de sociétés d’horticulture,

Les membres de notre jury vous emmènent à la rencontre des grands prix de l’édition 2017 et de leurs potagers remarquables !

Les lauréats 2017

Catégorie 1: jardin potager privatif

Grand prix: Denis PEPIN, Cesson-Sévigné (35)

Le jardin privatif de Denis PEPIN à Cesson-Sévigné en Ille-et-Vilaine a séduit le jury pour son splendide potager de 480 m2, véritable laboratoire pour tester, innover et trouver de nouvelles solutions pour lutter contre les maladies et les parasites.

1er Prix: Maryline MOTTE, Mandres-sur-Vair (88)

2ème prix : Eliane LEBRET, Fondettes (37)

3ème prix ex-aequo : Michel BAILLET, Coinces (45)

3ème prix ex-aequo: Bernard PATRY, Pisany (17)

5ème prix: Anne-Caroline LARGIER, Subles (14)

Prix spécial du Jury:  Xavier TEMPLE, Souppes sur Loing (77)

Nominé: Josiane CLAVIER, Strueth (68)

Nominé: Dominique MALANDAIN, St-Martin de Boscherville (76)

Nominé: Louis-Marie PALUÉ, Guichen (35)

Nominé: Pascale CHEVRIER à Chareil Cintrat (03)

CATÉGORIE 2 : POTAGER DANS UN ENSEMBLE COLLECTIF DE JARDINS

Grand prix: Boumédine BEMMOUSSAT, Bonneuil sur Marne (94)

Le potager de Boumédine BEMMOUSSAT, 600 m2 dans les jardins familiaux de Villeneuve-Saint-Georges dans le Val-de- Marne, est agencé de manière pratique et cultivé avec passion dans une démarche responsable pour respecter l’environnement.

1er Prix: Philippe COUTURIER, Choisy-le-Roi (94)

CATÉGORIE 3 : JARDIN POTAGER PRIVATIF DANS UN ENVIRONNEMENT PAYSAGER

Grand prix: Nicolas TOUTAIN, Montlouis-sur-Loire (37)

Le magnifique potager du Château de la Bourdaisière en Indre-et-Loire, cultivé avec une approche pragmatique par Nicolas Toutain, a impressionné le jury par sa collection remarquable de tomates labellisée par le CCVS (plus de 700 variétés), et par la diversité des légumes et plantes aromatiques qui s’offrent à la vue et aux papilles des visiteurs.

1er Prix: Anne-Marie KAYALI et Michael ERNIS, Ermenouville (76)

2ème prix : Luc MAES, St-Michel de Chaillol (05)

CATÉGORIE 4 : JARDIN OU PARCELLE PÉDAGOGIQUE

Grand prix: Baptiste PIERRE, Les Achards (85)

Le Potager extraordinaire à la Mothe-Achard en Vendée est une invitation à la découverte d’une très grande diversité de plantes précieusement conservées, toutes plus surprenantes et extraordinaires les unes que les autres. Animé par une équipe formidable sous la conduite de Baptiste Pierre , il présente une dimension pédagogique exceptionnelle.

1er Prix: Pauline GRISON, l’Epicurium à Avignon (84)

2ème prix et ordre de Romarin: Claudine BREON, Garches (92)

3ème prix mention spéciale : Anna PAUCHET, Marseille (13)

Hors Catégorie

Prix Spécial du jury: Paul HERVIOU, Neuilly-Plaisance (93)

Enfin, le jury a souhaité cette année mettre à l’honneur le Potager à Partager de 1000 m2 situé au milieu du Parc des coteaux d’Avron à Neuilly-Plaisance pour la qualité remarquable du travail collectif réalisé et pour cette initiative citoyenne et pédagogique.

Remerciements

Un grand merci aux entreprises et organisations qui, cette année encore, ont richement doté notre concours !

  • CP Jardin: participation au financement du concours
  • NATURES MARKET: participation au financement du concours et nichoirs à oiseaux
  • Catros-Gérand : sachets de semences potagères et florales
  • Clause Home Garden : collection de sachets de graines potagères de variétés récentes
  • Excellence Végétale : dahlias Label Rouge et rosier Label Rouge
  • Gérard Mallet : graines de choux de St Saëns.
  • Graines Voltz : lots de sachets de graines de variétés récentes de tomate
  • Graines Girerd : sachets de graines potagères
  • Prosémail : plants certifiés d’ail et d’échalote et fiches de culture
  • Terre Vivante : abonnement à la revue « 4 saisons du jardinage bio » aux 4 lauréats et des numéros offerts aux autres lauréats
  • Vilmorin jardin : sachets de graines potagères et florales
  • FNMJ – Fédération Nationale des Métiers de la Jardinerie, pour des livres
  • la Ferme de Ste Marthe: sachets de semences potagères
  • TRUFFAUT : pour les sacs qui contiennent tous ces lots…
  • RUSTICA : abonnement au magasine pour 6 mois et hors-série offerts à tous les lauréats
  • SANRIVAL : sachets de semences potagères et florales
  • PEPINIERES ET ROSERAIE GEORGES DELBARD : rosiers grimpants
  • ERNEST TRUC : bulbes à fleurs
  • Jardinot: bulbes, expédition des cadeaux et abonnement pour 2018 à sa revue « La vie du jardin et des jardiniers ».
  • SNHF (Société Nationale d’Horticulture de France) : abonnement à la revue « Jardins de France » et le buffet/cocktail. Et pour la salle mise à notre disposition.
  • GNIS (Groupement National Interprofessionnel des Semences et plants) : ouvrage « Saveurs gourmandes du potager » pour tous les lauréats et supports pédagogiques pour les lauréats de la catégorie N°4.

Merci aussi