La SNHF coorganise le congrès international des bibliothèques de botanique et d’horticulture
La bibliothèque de la Société nationale d’horticulture de France (SNHF) a le plaisir de travailler aux côtés de la bibliothèque Mazarine de l’Institut de France et de la bibliothèque de botanique du Muséum national d’Histoire naturelle pour accueillir leurs homologues à Paris.
Affiche du congrès EBHL Paris 2025
En effet, après une édition remarquable à Londres en 2023 sur le thème « Plant Humanities » , c’est la capitale française qui accueillera le 29e congrès de l’European Botanical and Horticultural Libraries (EBHL). Le thème de cette année, « Plants sources », sera le fil conducteur des trois matinées scientifiques qui s’articuleront autour des enjeux suivants : “New tools for managing botanical and horticultural documentation”; “Private herbaria, sources for botany” et “Understanding French horticulture: using and interpreting sources”.
Cette rencontre rassemble les professionnels des bibliothèques et des archives spécialisés en botanique et horticulture. Ce congrès sera l’occasion d’échanger avec les professionnels de la Linnean Society of London, du Conservatoire et Jardin botaniques de Genève, de l’Uppsala University Library, de EMBL Szilard Library (European Molecular Biology Laboratory), du Chicago Botanic Garden et du Brooklyn Botanic Garden ou encore de la Staatsbibliothek zu Berlin.
Informations pratiques
L’édition 2025 se tiendra à Paris du 14 au 16 mai, et à Versailles le 17 mai. Au programme : conférences, visites patrimoniales et échanges scientifiques en anglais autour des sources du savoir horticole. L’école nationale supérieure du Paysage, la bibliothèque et les archives du Sénat, la bibliothèque de l’Académie d’Agriculture de France et le Jardin du Luxembourg sont partenaires de cet événement.
L’événement est payant, les frais d’inscription couvrant l’ensemble des journées et des activités proposées. L’inscription est réservée aux professionnels des métiers du livre et de l’information. Pour toutes questions, vous pouvez contacter bibliotheque@snhf.org
La bibliothèque de la Société nationale d’Horticulture de France possède l’un des plus beaux fonds horticoles depuis sa création en 1827. Elle vous propose deux outils pour découvrir ses richesses : un catalogue de bibliothèque SNHF pour trouver ses références et une bibliothèque numérique Hortalia pour admirer son patrimoine en ligne.
La SNHF était présente à la Fête des Plantes du Château de Saint-Jean de Beauregard, les 4, 5, 6 avril 2025.
Le Prix de la Société Nationale d’Horticulture de France a récompensé une plante de collection d’intérêt botanique/horticole: Calanthe ‘Kozu’, une orchidée terrestre de chez Aldo Airplant (Belgique).
Calanthe ‘Kozu’, une orchidée terrestre de chez Aldo Airplant (Belgique).
Ce cultivar de Calanthe est une orchidée terrestre rustique qui produit au printemps de superbes fleurs délicates dans des tons pastel. Parfaitement adaptée aux jardins ombragés, elle combine exotisme et rusticité, et s’intègre très bien dans un massif naturel ou un sous-bois.
Feuillage : Caduc, nervuré, luxuriant en saison Rusticité : -20°C Taille adulte : 40 à 60 cm Exposition : Mi-ombre Sol : Humifère, frais, bien drainé Utilisation : Massif ombragé, bord de sous-bois Port : Érigé, élégant Biodiversité : Attire les insectes pollinisateurs Période d’intérêt : Avril à juin (floraison)
Utilisation : Jardin naturel, massif ombragé, collection.
Réalisé par Mesdames PLANEL Maryse, SICCARD Mireille, FORTUNE Bernadette
du Club de Montélimar
Matériel :
Un cercle en métal sur socle,
Un petit couvercle en plastique,
De la cire florale,
De la mousse mouillable,
Du film étirable,
2 tiges de fil de fer recuit,
Du floratap,
Du fil bouillon,
Pour la décoration pascale, 1 nid d’oiseau
et 3 petits œufs.
Végétaux :
Des ranunculus asiaticus (renoncules),
Des helleborus argutifolius (hellebores de corse),
Des feuilles de galax urceolata (galax),
Des feuilles de dracaena fragans (dracaena),
Des feuilles de cordyline australis purpurea (cordyline pourpre),
Des tiges de jasmimum officinale (jasmin),
Des tiges de cytisus scoparius (genêt à balais).
Réalisation de la composition
Étape 1
Fixer sur le cercle 2 points de mousse mouillable; le 1er sur le petit couvercle en plastique collé sur le socle avec de la cire florale et le 2e sur la droite du cercle et, ce, grâce au film étirable.
Étape 2
Florataper 1 fil de fer recuit.
Prendre des tiges de genêt à balais, y insérer le fil de fer préparé et former une quenouille à l’aide du fil bouillon.
Créer une 2e quenouille de taille différente.
Donner aux 2 quenouilles le même mouvement.
Étape 3
Fixer les 2 quenouilles sur le support, une sur l’avant de la structure, une sur l’arrière. Celles-ci doivent se rejoindre sur le haut du support.
Étape 4
Piquer les fleurs et les feuilles dans la mousse avec relief.
Étape 5
Placer le nid et les œufs entre les 2 quenouilles.
La SNHF est partenaire du Concours National de Reconnaissance des Végétaux (CNRV).
Des établissements de formation de l’enseignement agricole organisent un concours régional de reconnaissance des végétaux au 1er semestre 2025, avec VALHOR, les fédérations professionnelles et l’appui de la SNHF…
Objectif du concours régional de reconnaissance des végétaux
Son objectif vise à sensibiliser les apprenants à l’importance de l’identification du végétal et de la connaissance de ses spécificités, de valoriser leur investissement dans leur formation et d’encourager l’excellence. Un bon moyen de valoriser l’excellence de la filière du végétal et la qualité des formations de l’enseignement agricole.
Le Concours National de reconnaissance des végétaux s’adresse aux apprenants des niveaux III (Capa, BPA…), IV (Bac Pro, BP) et V (BTSA) et plus, en aménagements paysagers, production horticole et commerce-distribution-vente.
Il est également ouvert aux professionnels de ces mêmes domaines.
Programme
Le Concours National de Reconnaissance des Végétaux met en lumière la richesse du monde végétal. Les premières épreuves de sélection régionale débuteront en Bourgogne-Franche-Comté le 10 avril 2025 et se poursuivront jusqu’au 27 mai 2025.
À l’issue des 12 sélections régionales, les talents arrivés premiers dans chacune des catégories (niveau de formation et spécialité) se qualifieront pour la grande finale qui se déroulera les 1ᵉʳ et 2 octobre prochains à Angers, au cœur du somptueux parc Terra Botanica.
Les cafés-jardins proposés par la Société nationale d’horticulture de France sont l’occasion pour les amateurs de plantes d’apprendre, d’échanger des idées, de discuter avec des spécialistes et d’autres passionnés, dans une ambiance de convivialité.
Les cafés-jardins sont organisés une fois par mois, en fin de journée, sur des sites différents, autour d’un thème d’actualité saisonnier.
Le premier café-jardin de la SNHF a eu lieu le jeudi 26 septembre de 17 h à 19 h aux Ateliers Gaîté de Montparnasse avec le partenariat de la jardinerie Truffaut, que nous remercions chaleureusement pour son accueil. La section Plantes vivaces de la SNHF a proposé des idées et des conseils pour disposer de belles jardinières en automne et en hiver, grâce aux plantes vivaces et bisannuelles, tout en préparant le printemps avec l’association de petits bulbes. Une nouvelle animation particulièrement appréciée !
Photo N.M. SNHF
Le café-jardin a accueilli pendant ces deux heures une quinzaine de personnes, qui ont écouté les conseils de nos spécialistes, regardé leur mise en pratique et échangé leurs propres expériences, autour d’une tasse de café ou d’un verre de jus de fruits. Robert Pichot, président de la section Plantes vivaces et responsable d’équipe au Muséum national d’Histoire naturelle, et Pierre-Adrien Lagneau, chef jardinier et expert jardin chez Truffaut, ont répondu à toutes les questions des participants, qui auront trouvé au cours de ce rendez-vous de nombreuses inspirations pour assurer le décor de leurs balcons et rebords de fenêtres. Un moment de découverte et d’enseignement, mais aussi d’échange et de convivialité.
Pour aller plus loin sur le thème, les ressources en ligne de la SNHF
En 2024, la section potagers et fruitiers de la SNHF a décidé de réaliser des essais comparatifs de variétés de légumes. Plus de soixante jardiniers amateurs de différentes régions de France se sont portés volontaires pour y participer.
Méthode et déroulement des essais
Les semences de 5 variétés de laitues batavia ont été adressées à 65 jardiniers volontaires dans des sachets numérotés (1 à 5) sans les noms des variétés, avec un protocole détaillé et une feuille de notation.
Des tests de germination ont été effectués au préalable, qui ont donné des résultats très positifs pour les cinq variétés proposées.
Le protocole demandait aux jardiniers de noter de nombreuses informations sur le déroulement de la culture et d’effectuer différentes observations permettant de mieux interpréter les résultats obtenus. Il précisait notamment que les jardiniers récoltent les laitues comme ils en ont l’habitude, c’est-à-dire à la date (ou de la taille) qu’ils ont choisie pour leur usage habituel. Les expérimentateurs devaient noter les dates et les poids de 5 salades avant et après suppression des feuilles inutilisables, à deux reprises en respectant un intervalle de 10 jours entre les deux récoltes.
Les jardiniers devaient également réaliser des tests gustatifs, seuls ou avec des proches et noter le croquant, la finesse du feuillage et le goût de chaque variété.
Observations
Sauf exceptions, les levées n’ont pas posé de problèmes particuliers avec des décalages de précocité entre les variétés ne dépassant pas deux jours.
Très peu de maladies ont été signalées, mais, dans de nombreuses situations, il y a eu des dégâts importants, voire très importants dus à des ravageurs tels que les limaces ou à des problèmes climatiques.
Les suppressions des feuilles inférieures après la récolte occasionnent toutefois des différences de poids parfois importantes, probablement en raison de maladies telles que le brémia (mildiou de la laitue).
Sur les 65 envois, seulement 30 jardiniers ont répondu avec des résultats de rendements et des commentaires utilisables pour ce compte rendu. Les qualités gustatives ont, elles, été notées par plus de 140 personnes (famille ou proches de celui ou celle qui a réalisé l’essai).
Les essais pris en compte proviennent de 25 départements dispersés en France :
01 Ain, 04 Alpes de haute Provence, 11 Aude, 14 Calvados, 17 Charente maritime, 36 Indre, 41 Loir et Cher, 42 Haute-Loire, 44 Loire Atlantique, 45 Loiret, 49 Maine et Loire, 50 Manche, 54 Meurthe et Moselle, 56 Morbihan, 59 Nord, 62 Pas de Calais, 63 Puy de Dôme, 69 Rhône, 77 Seine et Marne, 78 Yvelines, 80 Somme, 85 Vendée, 91 Essonne. 92 Hauts-de-Seine, 94 Essonne.
Un essai en région parisienne avec les 5 variétés de droite à gauche, plus une variété supplémentaire (rouge grenobloise) à gauche.
Résultats
Sur les rendements par variétés
Les rendements obtenus sont extrêmement variables selon les lieux et les expérimentateurs, mais les comparaisons de données de ces productions par variétés sont assez constantes.
Voici les résultats des poids des laitues récoltées, après suppression des feuilles abimées :
La variété V2 : « Florine « a donné les meilleures productions, que ce soit à la première ou à la deuxième récolte.
Les variétés V1 « Kamikase » et V4 « Dorée de printemps » arrivent ensuite avec des rendements d’environ 80% par rapport à V2.
La variété V3 « Caipira » arrive juste derrière, avec un rendement de 77% par rapport à V2.
La variété V5 « Redigo 3 », rouge sombre et d’un type fort différent, a démarré rapidement, mais a donné des rendements nettement plus faibles d’environ 43% de V2.
Pour la variété V7 « Magenta » que certains jardiniers ont reçu à la place de V3, le nombre de notations enregistrées est insuffisant pour donner un chiffre, mais son rendement semble de même ordre que V4.
quelques autres variétés ont été testées en comparaison par différents jardiniers.
Sur les gains de production lors de la deuxième récolte
Les gains des rendements des salades récoltées 10 jours après ont été de 15% en moyenne. Mais ces gains ont été assez différents selon les variétés.
V2 a gagné 24% alors que V1, V3 et V4 n’ont gagné que 10%. En revanche, V5 dont les rendements étaient les plus faibles a rattrapé un peu son retard en gagnant 18% entre la première et la 2ᵉ récoltes.
En laissant V2 et V5 plus longtemps en terre, elles ont continué à croitre et auraient pu être récoltées nettement plus tard. La laitue de droite, pesant 1222 g, a été récoltée plus tardivement à partir d’un plant de l’essai en excédent !
Sur les pertes lors des récoltes
Les différences de poids entre les laitues récoltées brutes et après suppression des feuilles abimées, non consommables ou ayant un mauvais aspect sont très variables selon les variétés, mais aussi selon les expérimentateurs. C’est pourquoi ils semblent peu significatifs et ne sont pas détaillés ici.
Qualités gustatives
Plus de 140 personnes ont participé à des tests comparatifs des qualités gustatives des variétés. Beaucoup de jardiniers ont invité des amis ou des membres de leur famille à participer à ces dégustations. Les dégustations ont eu lieu majoritairement sur la première récolte.
Pour le croquant : la variété V1 « Kamikase » a été notée assez nettement la plus croquante. Derrière elle, V2 (Florine) puis V4 (Dorée de printemps) sont notées un peu moins croquantes, puis V3 (Caipira) et V5 (Redigo3).
Pour l’épaisseur du feuillage : V1 arrive largement en tête mais après, les différences sont peu significatives entre les variétés. On peut néanmoins citer par ordre décroissant d’épaisseur : V2, V4, V3, V5.
Pour le goût : bien que les appréciations soient difficiles et parfois contradictoires, c’est encore V1 qui est assez largement en tête suivie de V2 et V3 assez proche puis V4 et V5 également assez proches.
Les commentaires des dégustateurs sont assez nombreux et divers. On peut noter que les termes cités le plus souvent sont : amère et préférée, mais aussi meilleure, agréable, goûtue, sucrée, raide, fade… Selon les variétés, les termes qui ressortent le plus souvent sont « l’amertume » pour V5, caractéristique appréciée par certains, puis V2 et « préférée » pour V1 par plusieurs jardiniers.
En guise de conclusion
Cette expérimentation comparative de 5 variétés de laitues batavia en 2024 a été marquée par une variation du climat inhabituelle, avec un mois d’avril chaud et ensoleillé, suivi d’un mois de mai puis de juin plutôt frais et humides dans de nombreuses régions. Cela a provoqué des comportements des variétés différents selon les dates de semis et de repiquages. Les dégâts dus aux limaces ont été très importants chez les jardiniers qui n’ont pas été assez vigilants à certaines périodes.
Les écarts des rendements entre les jardiniers sont extrêmement élevés, montrant qu’en prenant des précautions mieux appropriées, de nombreux jardiniers pourraient obtenir de bien meilleurs résultats. Les quelques essais réalisés sous abri ont donné de bons résultats, mais l’ordre entre les variétés est resté pratiquement identique.
Même pour les semis plus tardifs, il n’a pas été observé de montées à graine de façon notable. Cela permet de dire qu’il serait possible de récolter plus tard afin d’obtenir un meilleur rendement de bonne qualité, et cela, pour les cinq variétés testées et en particulier pour V5.
En ce qui concerne les appréciations gustatives, elles sont difficiles, très variables et probablement assez subjectives. À chacun de se faire plaisir.
Enfin, ces expérimentations démontrent qu’il existe des différences importantes entre les variétés proposées par les distributeurs de semences. De très nombreuses autres variétés mériteraient d’être testées par les jardiniers, aussi bien pour leurs rendements selon les périodes de l’année que pour leurs résistances améliorées aux différentes maladies, et également à certains prédateurs. Leurs aspects visuels sont aussi fort variables et leurs qualités gustatives à prendre en compte. Les « anciennes variétés » ont leurs qualités propres, mais il ne faut pas se priver d’essayer d’autres variétés qui pourront apporter bien d’autres satisfactions.
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Rédaction : Jean-Daniel Arnaud, membre du conseil scientifique et de la section potagers et fruitiers de la SNHF.
La Société Centrale d’Horticulture de Nancy, association affiliée à la Société Nationale d’Horticulture de France, a dévoilé le palmarès 2024 du Prix Émile Gallé. Ce Prix Émile Gallé est décerné depuis 1998 à des ouvrages traitant de la nature, des plantes et des jardins.
La remise des prix s’est déroulée le samedi 7 septembre 2024 lors de la manifestation « Pépinière en vert » organisée par la direction Écologie & Nature de la ville de Nancy en présence de Dr Patrick Blanchot, Président de la Société Centrale d’Horticulture de Nancy.
Les cinq lauréats 2024 sont :
Grand Prix décerné à La vie secrète des abeilles : l’esprit de la ruche de Jean MEURISSE, ill. Catherine MEURISSE, Delachaux et Niestlé 2024
Prix Jeunesse décerné à Insectoïdus de Mathilde MAGNAN, Terre vivante 2023
Prix Art/Photographie décerné à Le Land-art de poche : des êtres de nature de Sylvain TRABUT, Palette éditions 2024
Prix auteur régional décerné à On m’a parfois comparé à un arbre : écobiographie de Jean-Marie Pelt de Renaud EVRARD, Éditions de l’Université de Lorraine 2023
Et nouveauté 2024, le Prix de l’Essai est décerné à Sa majesté le maïs : la plante que nous adorons détester mais qui sauve pourtant le monde de Sylvie BRUNEL, éditions du Rocher 2024.
À l’origine de ce projet extraordinaire, Francis Hallé
Botaniste, biologiste, dendrologue, Francis Hallé s’est spécialisé en écologie des forêts, plus particulièrement des forêts tropicales humides. Il est aussi un grand spécialiste de l’architecture des arbres. C’est un fervent défenseur des forêts primaires. Il est à l’origine de nombreuses missions scientifiques. Il a initié grâce au « Radeau des cimes » de nouvelles méthodes d’études de la canopée des forêts tropicales.
De très nombreuses publications, la participation à la réalisation de films et d’émissions lui ont permis de transmettre ses convictions et ses immenses compétences sur le monde végétal et plus particulièrement sur les arbres.
Au cours de ses pérégrinations, Francis Hallé a réalisé une multitude de croquis des espèces et des spécimens étudiés. Ces œuvres ont fait l’objet d’expositions. Ses croquis sont de véritables illustrations botaniques.
Dessin Francis Hallé, à droite : Agroforêt / à gauche : Couroupita Guianensis.
L’association Francis Hallé pour la forêt primaire
Autour d’un double constat fait par Francis Hallé de la disparition des grandes forêts tropicales d’une part et des attaques extrêmement graves portées à la dernière forêt primaire d’Europe, la forêt de Bialowieza en Pologne.
En effet, la forêt de Bialowieza est depuis 2016, sous prétexte de stopper les attaques d’insectes xylophages, menacée par un programme d’abattage, mettant en danger le caractère spécifique de cette forêt primaire.
Malgré la condamnation de la Cour de justice de l’Union européenne, de l’UNESCO et de l’ensemble de la communauté scientifique, la Pologne et son gouvernement restent sourds à ces réactions internationales.
Enfin, un mur « anti-migrant » barbelé de 187 km de long pour 5 m de haut, construit en juin 2022 à la frontière biélorusse, est une source de fragmentation forestière particulièrement néfaste pour la faune (ours, loup, lynx et autres espèces).
De multiples contacts entre scientifiques, naturalistes, cinéastes, photographes, artistes et une rencontre de 13 de ces personnes en février 2019, décidèrent de fonder une association qu’ils nommèrent : Association Francis Hallé pour la forêt primaire.
L’association aujourd’hui
L’association compte aujourd’hui plus de 4200 adhérents dans 21 pays différents. Elle est reconnue d’intérêt général à vocation environnementale et son équipe d’animation compte 16 collaborateurs dont 5 salariés et 11 bénévoles ainsi que divers prestataires externes. Son conseil scientifique compte des experts de disciplines variées : agronomie, géographie, foresterie… Ses adhérents sont présents sur l’ensemble du territoire français (dont 507 dans la région Grand Est). Outre les cabinets experts associés (Acadie, Forestallia, AcTeon) l’association est liée à plusieurs institutions universitaires et de recherche comme le CNRS (Ladyss), l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne (Master Bioterre), l’École supérieure d’Architecture de Versailles.
Aujourd’hui, plusieurs fondations et fonds de dotation apportent leur soutien financier à son activité : Lemarchand, Iris, Ginkgo, Nature et découvertes, Anyama, Botanic, La Boulangère Bio, 1 % Pour La Planète, Reforest’action, Klorane.
Un grand projet européen – La renaissance d’une forêt primaire en Europe de l’Ouest
Une forêt primaire est une forêt qui n’a été ni défrichée, ni exploitée, ni modifiée de façon quelconque par l’homme. Ou, si elle l’a été, un temps suffisant (multiséculaire) s’est écoulé pour qu’elle ait recouvré l’ensemble des processus dynamiques naturels s’observant au sein d’un écosystème forestier. C’est un joyau de la nature, un véritable sommet de biodiversité. Captation du CO2, production d’oxygène, régulation du climat, réserve de biodiversité, enrichissement des sols, reconstitution des ressources hydriques… ses bénéfices sont inestimables. En Europe, les forêts primaires, beaucoup plus riches en biodiversité que les forêts secondaires, ont pratiquement disparu pour laisser place à des forêts gérées.
Forêt primaire en Indonésie – (CIFOR / flickr.com) et forêt primaire tropicale.
En phase avec tous les niveaux de politiques publiques aujourd’hui affichés,
Un projet audacieux qui correspond aux engagements internationaux de la France ; s’aligner sur les enjeux mondiaux qui font consensus, en particulier dans le nouveau cadre mondial pour la biodiversité, adopté lors de la COP15 de Kunming et Montréal qui détermine des objectifs de 30% de restauration effective des écosystèmes dégradés et la protection de 30% des terres et mers mondiales.
Un projet qui répond aux intentions européennes en faveur de la biodiversité ; placer 10% des territoires de l’Union européenne en protection stricte n’interdisant « pas nécessairement l’accès des personnes, mais n’autorisant aucune perturbation significative des processus naturels afin de respecter les exigences écologiques des zones en question ».
Deux espaces possibles en région Grand Est : Les Ardennes et les Vosges du Nord
Sur environ 70 000 hectares, une forêt intacte évoluera de façon autonome, renouvelant et développant sa faune et sa flore sans aucune intervention humaine, et cela, sur une période de plusieurs siècles. Cette zone sera transfrontalière, avec une base française. Nous agirons pour que soient créées les conditions concrètes (scientifiques, techniques, juridiques, foncières) de son développement et de la constitution d’un réseau de grands espaces naturels intacts.
Une telle surface favorise notamment la circulation des espèces, le retour de la grande faune et la dissémination des graines, renforçant la diversité génétique. Elle assure les processus naturels de perturbations contribuant à la régénération du milieu et au respect du cycle de vie naturel d’une forêt en pourvoyant en particulier la présence de nombreux arbres de grande dimension et de bois morts.
Enfin, l’association ne souhaite pas avoir recours à la plantation d’arbres et vise à s’appuyer sur les dynamiques forestières naturelles. Pour cela, le projet partira d’une base forestière naturelle existante, et d’autres types d’espaces laissés en libre évolution.
Un projet pilote de développement territorial
Ce projet de forêt primaire en Europe de l’Ouest se positionne comme projet de territoire, comme exercice unique de prospective territoriale. Il s’agira de créer une grande région écoforestière.
Ce sera un ensemble de sites, de dispositifs, d’activités liées aux secteurs du bois, de l’agriculture, du tourisme de nature, etc. prenant en compte l’existant et la présence humaine dans le territoire.
Remerciement
Il faut remercier Damien Saraceni, responsable communication de l’association, d’avoir bien voulu que nous fassions une présentation résumée du projet, grâce à la richesse du site interne et du document de synthèse réalisé avec l’aide de Solène Wollf (dont je me suis largement inspiré).
Enfin, le soutien de tous ceux que cela intéresse sera bien entendu bienvenu.
Pour aller plus loin :
Les liens des principales informations tirées du site de l’association.
Attention : les locaux de la SNHF seront fermés au public du 1ᵉʳ avril au 1er septembre 2024, pour la rénovation de l’immeuble de la SNHF, 84 rue de Grenelle. La bibliothèque sera en accès restreint et uniquement sur rendez-vous pour le retour et le prêt des livres. Il est impératif de nous contacter avant toute visite à la bibliothèque via bibliotheque@snhf.org afin d’organiser votre venue dans les meilleures conditions.
La section roses de la SNHF vous propose un webinaire ayant pour thème : La rose, éternellement nouvelle. Ce webinaire a eu lieu le jeudi 29 février 2024 via Zoom, il est maintenant disponible en rediffusion.
Retrouvez les conférences :
La rose, repères chronologiques, Pierre-Adrien Lagneau et Jean-Pierre Lelièvre, membres de la section roses,
Au XIXe siècle, la rose fait sa révolution, Cristiana Oghina-Pavie, maître de conférences en histoire contemporaine à l’université d’Angers,
La rose de demain, Amandine Leclère-Renaudin de la Roseraie Guillot.
Pierre Lemattre nous a quittés le 6 mars 2024, à l’âge de 92 ans, et c’est une figure de l’horticulture qui disparaît.
Ingénieur horticole (promotion 1953) de l’ENSH de Versailles, il reviendra dans cet établissement en tant que professeur de cultures ornementales, de 1970 à 1983, puis enseignera à Angers et de nouveau à Versailles, à l’ENSP. Il sera nommé professeur honoraire de l’INH-Agrocampus Ouest.
Pierre Lemattre aura mis pendant de nombreuses années son expertise et ses compétences au service de la SNHF, en participant notamment aux comités de rédaction qui ont animé Jardins de France. Il aura suivi ainsi notre revue sous plusieurs de ses formes, de 2009 jusqu’à fin 2018, date à laquelle la fatigue due à l’âge l’a contraint à réduire ses activités.
Pierre Lemattre a également mis son savoir-faire et sa disponibilité au service de la Société d’horticulture des Yvelines (SHY), qu’il a présidée jusqu’en 2011, passant alors le relais à Alain Karg, mais en restant membre de son conseil avec le titre de président d’honneur. Jusqu’en 2012, il a siégé au comité fédérateur comme représentant de la SHY.
Aux côtés de son épouse Monique, qui fut aussi très impliquée à la SNHF au sein du conseil scientifique, qu’elle a créé en 1999 et présidé jusqu’en 2011, Pierre Lemattre aura ainsi engagé toute sa longue vie au service de l’horticulture. C’est une grande personnalité qui disparaît et dont nous nous attacherons à conserver le souvenir.
Pierre Lemattre avait aussi la reconnaissance de l’État, en étant chevalier de la Légion d’honneur.
Marie-Helene ROCHER-LOAEC
Les articles de Pierre Lemattre dans Jardins de France :
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