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Dernières tendances au royaume des orchidées

Comme pour toutes les plantes commercialisées, la vente des orchidées est sujette à des modes passagères.

Les Cymbidium

Dans les années 1970-1990, le succès des Cymbidium à grandes fleurs était dû au côté spectaculaire de leurs floraisons, et à leur culture assez aisée pour les producteurs, en particulier la culture en serre froide rendait cette production assez rentable économiquement, y compris pour les producteurs français. Mais la refloraison chez le client était assez difficile, car peu d’appartements pouvaient leur offrir un écart de température entre le jour et la nuit suffisant pour initier la croissance de la hampe florale. Et puis peu de gens osaient les mettre dehors à la bonne saison.

Fleurs de Cymbidium insigne. Philippe Lemettais/SNHF

Les Phalaenopsis

Les Phalaenopsis ont permis de corriger ces problèmes en proposant des plantes gracieuses, à floraison tout aussi spectaculaire et très durable, et d’un entretien plus régulier, facile à satisfaire en appartement un peu chaud. Grâce à la mondialisation, la délocalisation de cette production dans les pays à main d’œuvre bon marché a permis de faire chuter les prix, mais en contrepartie l’orchidée perdait ainsi un peu de son prestige. Même si le Phalaenopsis reste un produit phare, une diversification de l’offre est apparue dans les bonnes jardineries qui ne se limitent plus à ce seul genre. Car les goûts des consommateurs et les conditions de culture possibles évoluent, ce qui permet d’envisager de proposer d’autres genres aux clients soucieux de diversifier leurs collections.

Nombreux sont les collectionneurs d’orchidées dont la passion a débuté par la culture d’un Phalænopsis. Photo : Peter Stenzel sous licence CC.

 

Parmi les tendances actuelles remarquées chez les collectionneurs, on peut noter :

Les mini-orchidées

Une demande grandissante en mini-orchidées, motivée par une taille limitée des appartements. Ainsi, on trouve couramment des Phalaenopsis miniatures à prix modiques. Mais il est possible de sortir de ce genre en cultivant en terrarium. Le recyclage d’un aquarium permet de limiter l’investissement de départ. La culture hydroponique réduit l’entretien au minimum. L’utilisation d’un éclairage d’appoint par leds permet d’éviter échauffements excessifs et déshydratations. Mais il ne faut pas fermer totalement l’aquarium, car sans circulation d’air, le Botrytis s’implante et les plantes pourrissent.

Parmi les genres envisageables pour ce type de culture, on peut citer les Masdevallia, Maxillaria, Pleione, Coelogyne, petits Dendrobium, Promenaea, Restrepia ou encore Sophronitis.

Restrepia guttulata. Sunoochi sous licence CC.
Masdevallia Falcata
Coelogyne fimbriata

 

Pleione grandiflora

Des plantes de culture fraîche, un peu plus grande

Bien des maisons sont dotées d’une véranda, ce qui offre des possibilités supplémentaires par rapport à un appartement souvent peu lumineux et à température trop constante. Elle permet aussi de cultiver des plantes un peu plus grandes. Si elle est peu chauffée en hiver, tout en restant autour de 13-15°C, elle offre les conditions climatiques d’une serre froide. Vous pouvez alors y cultiver les genres Angulocaste, Brassia, Holcoglossum, Odontoglossum et leurs hybrides, Sophronitis, Zygopetalum.

Brassia Le Magnifique, photo P.Lemettais

Brassia article 2
Brassia verucosa, photo Philippe Lemettais

Odontoglossum x strobelorum_Photo : Aqiao HQ sous licence CC.

Sans véranda, des petites serres adossées peuvent être installées aisément sur un balcon. Elles limiteront simplement la taille des plantes et il faudra les équiper d’un petit chauffage, ce qui complique un peu l’installation.

Attention, plus la température baisse pendant la nuit, moins il faut arroser.

  • Avec le réchauffement climatique, on peut envisager la culture en extérieur d’espèces terrestres assez résistantes, surtout en ville où le gel est beaucoup moins prononcé. Il faudra simplement faire une culture en pot et envelopper le pot de plastique bulle pour protéger du froid, ou dans un jardin, recouvrir d’une bonne couche de feuilles et d’un plastique pour éviter un excès d’humidité. Les genres utilisables sont Bletilla, Disa, Cypripedium et Dactylorhiza (ne surtout pas prélever dans la nature, ils sont protégés et c’est sévèrement réprimé).

 

  • De plus en plus de producteurs proposent maintenant des plantes en sortie de flacon, ce qui permet d’obtenir des plantes pas chères, même si on doit attendre quelques années avant la première floraison. Mais attention, ces toutes jeunes plantes sont très fragiles, et il est difficile de trouver le juste équilibre pour les arrosages et le taux d’humidité : trop d’humidité, et les racines pourrissent, pas assez, et c’est la déshydratation.

Pour trouver des espèces variées, quelques rares jardineries ont un choix limité. La vente sur internet peut être intéressante. Mais n’achetez pas dans des pays éloignés, car l’empreinte carbone est énorme. Et surtout, vous ne pouvez pas voir l’état sanitaire de la plante que vous achetez, et les conditions de transport peuvent être fatales pour les plantes fragiles. L’idéal est de visiter une exposition d’orchidées présentée dans votre région. Vous y découvrirez des producteurs sérieux qui peuvent vous aider pour votre choix.

Pour sortir du Phalaenopsis et trouver des conseils sur les divers modes de culture et les bonnes conditions de culture pour chaque espèce, un bon livre est indispensable si vous vous lancez seul : Le petit Larousse des Orchidées. L’ouvrage est disponible à la bibliothèque de la SNHF.

Vous pouvez l’acheter par correspondance chez l’un des auteurs.

Mais pour éviter des déboires quand on débute, rien de mieux que d’adhérer à une association orchidophile locale. Vous y trouverez tous les conseils utiles pour ne pas être désenchanté ! Si vous n’en connaissez pas près de chez vous, demandez-nous conseil en écrivant à :  orchidees@snhf.org et en précisant votre adresse.

Bonne culture.

Article rédigé par Philippe Lemettais, président de la section Orchidées

Tous les articles de la section Orchidées : www.snhf.org/tag/section-orchidees/

Pour aller plus loin :

Les Dendrochilum

D. glumaceum

Origine et descriptif du genre Dendrochilum

Le nom

Karl von Blume a décrit ce genre en 1825. Le nom Dendrochilum provient du grec dendron (arbre) et keikos (lèvre) proviendrait de la forme proéminente du labelle. Douteux !

Description

La quasi-totalité des espèces sont épiphytes poussant dans la canopée. On distingue deux groupes selon leur port :

  • 1er groupe : celles qui ont des pseudo-bulbes ovoïdes terminés par une feuille unique de texture rigide.
  • 2ᵉ groupe : celles quasiment dépourvues de pseudo-bulbe, aux feuilles coriaces, rigides, presque tubulaires (térètes) qui indiquent un besoin de forte luminosité.

L’inflorescence, souvent arquée, porte un grand nombre de fleurs petites, voir très petites, et parfumées qui durent de 2 à 4 semaines.

Distribution

Le genre Dendrochilum renferme environ 300 espèces différentes, réparties dans le sud-est asiatique, essentiellement Philippines, Bornéo et Sumatra. Ce sont des espèces de moyenne altitude, poussant dans des forêts de nuages, très humides, ventées et bien ensoleillées.

Culture des Dendrochilum

Support et substrat

Il est largement préférable de les mettre en pots en terre ou en plastique, assez hauts, avec une couche de drainage au fond du pot, car elles nécessitent de copieux arrosages durant la période de végétation. On peut composer un bon substrat avec 70% d’écorce de pin de granulométrie moyenne (1 à 2cm), 20% de sphagnum (qui retient l’humidité) ou mousse de polyester (mousse des oreillers), et mélangé à 10% de charbon de bois (pour le drainage et empêche le développement des bactéries dans la période où on arrose fortement).

Température

Ces plantes vivent entre 900 et 1600 m d’altitude, ce qui correspond à une serre tempérée, voir tempéré-chaude selon l’altitude. Elles n’apprécient pas de descendre en dessous de 13-15 °C la nuit en hiver. Attention en été de ne pas laisser la température trop monter car les larges feuilles transpirent beaucoup, et la plante risque la déshydratation. Il faut alors arroser beaucoup autour des plantes pour maintenir une température aussi faible que possible et une forte hygrométrie.

Lumière

Pour celles du premier groupe, la luminosité doit être de 10.000 à 20.000 lux, ce qui correspond à une ombre légère. Celles du second groupe nécessitent une lumière plus intense, mais sans soleil direct, sauf en hiver. Si votre plante ne fleurit pas, c’est souvent par manque de lumière.

Arrosage

Ils se font à l’eau de pluie, abondamment et régulièrement pendant la croissance, beaucoup moins fréquemment à l’automne et en hiver qui sont les périodes de repos.

Hygrométrie et aération

L’hygrométrie optimale est de 70 à 90 %. Une bonne ventilation est fortement conseillée pour éviter la pourriture des racines. Mais elles supportent mal les courants d’air. Il faut augmenter l’hygrométrie en période de forte chaleur pour éviter la déshydratation des feuilles tendres. Ne pas brumiser sur les feuilles qui sont sensibles aux attaques de pourriture si elles ne sèchent pas très rapidement.

Fertilisation

Ces plantes sont peu gourmandes, sauf les grandes espèces. Il faut bien nourrir les pseudo-bulbes pour obtenir des floraisons abondantes.

On commence à fertiliser à partir de l’apparition des nouvelles pousses. Fertiliser alors à demi-dose un arrosage sur 2 ; ou à dose normale toutes les semaines, en intercalant un rinçage sans engrais une fois sur 3. En hiver, l’apport d’engrais doit être fortement diminué, une fois par mois.

Rempotage

Il doit se faire tous les deux ans environ. Pour effectuer un rempotage, il est préférable d’attendre le début de la reprise de la végétation (apparition des nouvelles racines, souvent vers février mars).

Sortie à l’extérieur

Elles apprécient de sortir, suspendues sous un arbre (attention aux escargots) à ombre légère, mais la température ne devant pas descendre en dessous de 15°C, cela correspond à peu près à la période de mi-juin à début septembre.

Quelques espèces

Premier groupe :

D. cobbianum
D. convallariiforme
D. latifolium
D. magnum

Deuxième groupe :

D. tenellum
D. wenzellii

Article rédigé par Philippe Lemettais, président de la section Orchidées

Tous les articles de la section Orchidées : www.snhf.org/tag/section-orchidees/

Pour aller plus loin :

[WEBINAIRE] Choisir et entretenir les orchidées pour les faire refleurir

Le conseil scientifique et les sections de la SNHF mettent en commun leurs compétences pour vous présenter, par une série de webinaires, des espèces qui vous sont familières et sur lesquelles, vous voudriez en savoir plus. Ces webinaires, gratuits et accessibles à tous, se dérouleront en ligne  de septembre 2021 à janvier 2022.

Deux à trois spécialistes de la thématique  partageront leurs connaissances, et resteront à votre écoute lors d’un temps d’échange où vous pourrez poser toutes vos questions. Nous vous attendons nombreux.

Le quatrième webinaire de la série est organisé avec la section orchidées mardi 18 janvier 2022 de 14h30 à 17h00 via la plateforme ZOOM.

Le programme

  • Ouverture par Yvette Dattée, présidente du conseil scientifique
  • Bien choisir ses orchidées par Philippe Lemettais, président de la section orchidées
  • Maladies et parasites des orchidées par Pascal Sauvêtre, ancien gestionnaire des serres à orchidées du Jardin du Luxembourg (Sénat)
  • Faire fleurir les orchidées… C’est mon métier par Colette Barthélemy, gestionnaire de la société de production d’orchidées  La Canopée

Animateur Alain Toppan, ex-directeur scientifique de Biogemma, membre du conseil scientifique de la SNHF

Conférenciers

Philippe Lemettais, président de la section orchidées

Philippe Lemettais

Philippe Lemettais était professeur agrégé de chimie enseignant en classe préparatoire. Passionné de nature dès son plus jeune âge, il découvre les orchidées indigènes lors de randonnées dans l’Oise. Mais la documentation se fait rare à cette époque, et il faut la chercher dans les bibliothèques universitaires. Quant aux orchidées exotiques, elles sont hors de prix. C’est en visitant une exposition organisée par un club amateur qu’il découvre le monde merveilleux des orchidées exotiques. L’adhésion à une association orchidophile lui permet alors de démarrer une collection, et de trouver de la documentation. La passion devient dévorante.

Arrivé à la retraite, il suit une formation de juge à l’Ecole de Juges d’Orchidées de la SNHF, ce qui lui permet de courir les expositions, tant françaises qu’étrangères. De nombreux voyages lui donnent l’occasion de découvrir les plantes dans leur milieu naturel, ce qui est une mine d’informations sur leurs conditions de culture.

Il préside la section Orchidées de la SNHF depuis 2014.

Bien choisir ses orchidées

La famille des orchidaceae regroupe des plantes d’une très grande diversité de formes, de couleurs et de conditions de culture. On trouve des orchidées naturelles (dites botaniques) adaptées à une multitude de milieux, depuis les plus hostiles jusqu’aux plus hospitaliers. Cependant, elles sont souvent très spécialisées et nécessitent alors de respecter scrupuleusement leurs conditions environnementales naturelles. Cela impose donc de les connaître, car il est inutile d’acheter une plante dont on ne pourra satisfaire les conditions de vie.

C’est pourquoi l’achat d’une orchidée ne devrait pas se faire sur un coup de cœur, mais devrait être précédé d’une analyse des conditions de vie qu’on peut lui offrir. Quelques astuces peuvent alors permettre d’améliorer la diversité des possibilités. D’autre part, si vos possibilités sont assez restreintes, il peut être préférable de s’orienter vers des hybrides souvent plus adaptables et tolérants que les espèces botaniques.

Enfin, lors de l’achat, il faut bien veiller à la qualité de la plante choisie. En respectant bien les cycles naturels de la plante, vous aurez alors toutes les chances de les faire refleurir.

Pascal Sauvêtre

Jardinier de formation horticole et paysagère, j’ai été au service du Jardin du Luxembourg, à Paris, pendant 30 ans. J’y ai terminé ma carrière en occupant le poste d’Adjoint au chef des serres.

Ayant travaillé pendant 13 ans dans la serre des orchidées, dont 10 années en tant que responsable, j’ai développé une grande passion pour cette famille de plantes. De ce fait, j’écris des articles sur ce sujet dans les revues orchidophiles françaises et étrangères : une cinquantaine de textes ont été publiés depuis 1999.

Je suis l’auteur d’un livre consacré à un genre d’orchidée d’Amérique tropicale : Les  Maxillarias (Belin, 2009). Je suis également co-auteur avec Pierre Bertaux d’un livre sur les Cent cinquante ans d’Orchidées au Jardin du Luxembourg – Un patrimoine du Sénat (Naturalia Publications, 2010).

En complément de ces ouvrages, je me trouve régulièrement invité à faire des conférences auprès des associations d’orchidophiles français ou européens.

Actuellement, je continue l’étude taxonomique du genre Maxillaria en mettant l’accent sur les espèces qui ont été mal définies au cours du dix-neuvième siècle. Mon centre d’intérêt va aussi à une meilleure connaissance des toutes premières collections d’orchidées en France. Des projets de publications sont en cours.

Maladies et parasites des orchidées

Maladies et parasites des orchidées : Des moyens de lutte culturale et biologique

La très grande diversité des orchidées (30 000 espèces) nous indique leur excellente adaptation à différents milieux naturels. Dès le processus de germination, les graines puis les plantules vivent en symbiose avec leur environnement. Il en sera ainsi toute leur vie durant.

De ces équilibres dans la nature, nous, orchidophiles, devons gérer au mieux les déséquilibres de nos cultures : une plante bien cultivée ne sera ni malade ni parasitée.

Dans les propos qui vont suivre, nous allons voir comment prévenir et parfois lutter contre les insectes et les maladies qui peuvent menacer nos belles protégées. Ainsi avec de l’attention, quelques pratiques de bon sens et surtout en ouvrant la porte sur la nature qui nous entoure, peut-on se passer des pesticides.

1 – Acquisition

Des précautions pour bien accueillir les nouvelles plantes : ne pas laisser le loup entrer dans la bergerie! (état sanitaire, traitement, quarantaine)

2 – Culture

– maîtrise des pratiques culturales (rempotage, arrosage, fertilisation)

– agir sur le climat (contrôle de l’hygrométrie et de la température)

– entretien des serres (adventices, hôtes secondaires)

– favoriser les auxiliaires (diversité végétale)

3 – Maladies, parasites et moyens de lutte

– maladies (pourritures cryptogamiques et bactériennes, viroses)

– parasites (acariens, aleurodes, cochenilles, thrips)

– autres ravageurs (escargots et limaces, chenilles)

Colette Barthélemy

Initialement formée dans le domaine du commerce international, j’ai exercé dans différentes entreprises industrielles en France et en Allemagne. Mon mari Dominique est biologiste marin, spécialisé en aquariologie.

Depuis l’enfance, je suis attirée par la magie d’une plante qu’on sème et qui grandit. Cet intérêt commun pour la nature nous a amenés à cultiver dans un premier temps une petite collection d’orchidées botaniques. Il était difficile à l’époque de se procurer de nouvelles plantes, et c’est assez naturellement qu’est née l’idée de produire nous-mêmes celles que nous convoitions.

Dès 1997, nous avons commencé à semer in vitro et cultiver les orchidées qui ont ensuite été proposées à la vente. La collection s’est petit à petit étoffée et nous avons lancé officiellement La Canopée en 1999.

La structure évolue en surface et les plantes grandissent mais bientôt la serre se révèle trop petite pour accueillir de nouvelles espèces. En 2005, nous achetons une exploitation agricole et déménageons la pépinière. La surface est désormais suffisante pour développer la gamme d’orchidées sur différents types de climats. La vente en ligne et la participation aux expositions se développent. La Canopée bénéficie d’une bonne notoriété auprès des orchidophiles, encourageante pour la petite équipe qui s’en occupe.

En 2015, nous participons à l’écriture du Petit Larousse des Orchidées, apprécié par les amateurs pour les conseils qu’il délivre.

La Canopée développe aussi un genre d’orchidées qui gagne à être mieux connu : Les Disa, orchidées d’Afrique du Sud d’une couleur particulièrement intense. Notre travail d’hybridation s’est révélé particulièrement intense sur ce genre.

Notre attrait pour les orchidées botaniques en particulier est partagé par nos clients et amis collectionneurs à travers l’Europe. Ces plantes parfois plus discrètes que les hybrides ont cependant d’autres charmes à découvrir d’urgence !

Faire fleurir les orchidées… C’est mon métier

Mon exposé a pour but de vous faire découvrir le côté production des orchidées : dans notre serre de 1000 m2, nous abritons une collection assez importante d’orchidées d’origines géographiques différentes. Cette diversité implique que nos plantes sont placées dans des parties de la serre qui sont plus ou moins chauffées, et plus ou moins claires, afin de répondre à leurs besoins individuels.

Nous devons aussi faire en sorte que notre collection soit cultivée et maintenue dans de bonnes conditions de culture, car elle est un véritable fond végétal disponible pour nos activités : reproduction par semis ou par division de plantes, mais aussi maintien de certaines orchidées qui sont devenues rares dans le milieu naturel. Ces plantes sont parfois exposées lors d’expositions pour le plaisir des visiteurs. Nous utilisons aussi ces plantes mères en les croisant pour obtenir des hybrides inédits. C’est la création variétale, en quelque sorte le côté le plus amusant du travail car les résultats peuvent être vraiment très surprenants !

Les explications fournies par Philippe et Pascal prennent ici toute leur importance : les bons soins apportés à nos orchidées, ainsi que l’utilisation de méthodes modernes de protection des végétaux (en particulier la protection biologique intégrée) nous permettent de proposer des orchidées robustes qui s’acclimateront au mieux dans leur nouvel environnement.

Nous essayons de guider nos clients pour qu’ils choisissent la plante la plus adaptée à leurs conditions de culture : miniatures en terrarium, longue floraison pour la décoration d’un hôtel, orchidée parfumée pour le plaisir, orchidée botanique d’un genre particulier ou orchidée pour mettre dans la véranda : autant de discussions passionnantes qui ouvrent le champ des possibles !

J’espère vous apprendre à utiliser quelques outils pour commencer une collection qui vous fera plaisir.

Animateurs

Yvette Dattée

Docteur d’Etat, Yvette Dattée a été enseignant/chercheur à l’Ecole Normale Supérieure puis à l’Université pendant les 20 premières années de sa carrière. Elle est ensuite entrée à l’INRAe où elle a dirigé le GEVES (Groupe d’étude et de contrôle des variétés et des semences). Elle a présidé EUCARPIA l’association européenne d’amélioration des plantes de 1989 à 1992.
Aujourd’hui retraitée, elle est membre de l’Académie d’Agriculture de France et Présidente du conseil scientifique de la SNHF.

Alain Toppan

Après des études de phytopathologie et biochimie, il poursuit en tant que chercheur au CNRS, puis intègre une société de biotechnologie, en charge de projets de création de plantes transgéniques résistantes aux champignons pathogènes.  Il poursuit ensuite au sein de groupes coopératifs, responsable du développement de maïs transgéniques et enfin dirige une société de recherches en biotechnologies végétales, spécialisée en transgénèse et génomique. 

Jugement de l’exposition d’orchidées de Pringy.

Le vendredi 19 novembre 2021, les juges de la Société Nationale d’Horticulture de France (SNHF) ont réalisé le jugement de l’exposition d’orchidées de Pringy, conçue et réalisée par l’association orchidophile ‘Orchidée77’.

Compte tenu qu’il n’y avait que deux producteurs (Vacherot-Lecoufle et L’Amazone) avec les Serres du Jardin du Luxembourg, nous n’avons pas sélectionné de plantes miniatures, ce format n’étant vraiment pas la spécialité de ces trois exposants.

Par contre, il y avait quelques belles plantes présentées par des amateurs. Voici donc la liste des lauréats :

Amateurs

  • 1er prix : Lycaste Concentration x lasioglossum présenté par Mr Eric Dejust
  • 2e prix : Cattleya guttata présenté par Mr Eric Dejust
  • 3ᵉ prix : Trichocentrum Margaret Chenoweth présenté par Mme Françoise Lefrançois

Hybrides

  • 1er prix : Maxillaria luteograndiflora x tonsbergii présenté par Vacherot-Lecoufle
  • 2e prix : Cymbidium Sugar Lee présenté par L’Amazone
  • 3ᵉ prix : Paphiopedilum A. de Lairesse présenté par Jardin du Luxembourg

Botaniques

  • 1er prix : Epidendrum englerianum ‘Akerne’ présenté par    L’Amazone
  • 2e prix : Ida fimbriata  L’Amazone présenté par L’Amazone
  • 3e prix : Maxillaria callichroma présenté par Vacherot-Lecoufle

Lors de l’inauguration qui eut lieu le soir, après les brefs discours traditionnels, Philippe Lemettais, Président du jury, a remis les diplômes SNHF aux lauréats, tandis que Mr Michel Leroy, ancien président de ‘Orchidée77’, remettais les coupes offertes par ‘Orchidée’77.

Epidendrum englerianum Akerne
Lycaste Concentration x lasioglossum

La section Orchidées de la SNHF, épaulée par d’autres associations, organise régulièrement une formation au jugement d’orchidées lors des expositions. Pour en savoir plus sur l’école des juges des orchidées, rendez-vous sur la page de la section orchidées de la SNHF.

[Retour sur] l’exposition de l’Association des Amateurs d’Orchidées Exotiques

Très charmante cette exposition organisée par l’Association des Amateurs d’Orchidées Exotiques (AAOE) à Pont Sainte-Marie (10) du 21 au 23 février 2020. Les trois producteurs invités ont pu installer leurs plantes de collection dans les décors préparés par les bénévoles de l’AAOE. De plus, l’AAOE avait invité Tropiscape, un producteur de mini-orchidées, qui présentait ses minuscules orchidées dans des terrariums particulièrement élégants. L’Ecole de Juges d’Orchidées (EJO), une émanation de la Société Nationale d’Horticulture de France (SNHF), procéda à un jugement qui permit de mettre en valeur les plantes particulièrement méritantes. Nous ne citerons que les lauréates (1er prix) :

  • Catégorie Botaniques : Ada aurantiaca présentée par l’Amazone , aussi Grand Champion de l’exposition

    Ada Aurantiaca
  • Catégorie Hybrides : Paphiopedilum (pinnochio x armeniacum) x bellatulum également présentée par l’Amazone

    Paphiopedilum (pinnochio x armeniacum) x bellatulum
  • Catégorie Miniatures : Masdevallia decumana présentée par Tropiscape

    Masdevallia decumana
  • Catégorie Amateurs : Oncidium hastilabium présentée par Albéric Cousin

    oncidium hastilabium

Un grand merci de la communauté orchidophile locale à la Municipalité de Pont Sainte-Marie qui a permis cette belle réalisation, et aux médias locaux qui ont permis de la faire connaître et ont ainsi assuré son succès.

Philippe Lemettais, Président de la section Orchidées

En savoir plus sur la section Orchidées de la SNHF

[Retour sur]L’Ecole de Juges d’Orchidées de la SNHF

Samedi 16 novembre 2019, des juges de l’École de Juges d’Orchidées de la SNHF se sont rendus à la 8e Exposition d’Orchidées de la ville de Feurs dans la Loire (42) pour y effectuer un jugement conjointement avec des juges de l’AFJO. Ont été primés :

Orchidées botaniques :

1er prix : Barkeria lindleyana de Jacq Orchidées
2e prix : Aerangis biloba de Jacq Orchidées
3e prix : Cattleya wallisii ‘Mt Ito’ de Orchidées Eddy

Orchidées hybrides :

1er prix : Renanthera Bangkok Beauty de Jacq Orchidées
2e prix : Cattleya Languedoc de Jacq Orchidées
3e prix : Rhynchovanda Sri Siam de Jacq Orchidées

Orchidées miniatures :

1er prix : Dendrobium oligophyllum

Amateurs :

1er prix : Cycnoches barthiorum
2e prix : Cattleya amethystoglossum
3e prix : Dendrobium glomeratum

Nous regrettons de n’avoir pu accorder qu’un seul prix pour les miniatures, accordé à une plante présentée par un amateur, les producteurs n’ayant pas apporté de plantes de cette catégorie.
Nous ne résistons pas au plaisir de vous présenter la Renanthera Bangkok Beauty de taille impressionnante et de texture veloutée à la teinte très chaude.

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Sortir ses orchidées l’été : pourquoi, quand, comment ?

La physiologie des plantes peut être grossièrement résumée de la façon suivante : le jour elles fabriquent des sucres par photosynthèse, la nuit elles vivent sur leurs réserves de sucres. Les sucres seront ensuite utilisés pour produire une floraison abondante et de qualité.

D’autre part, ces réactions chimiques sont d’autant plus rapides que la température est élevée. On a donc intérêt à monter la température le jour et à la diminuer la nuit. C’est la raison pour laquelle un séjour dehors est bénéfique car l’écart diurne y est plus important qu’à l’intérieur des logements. La luminosité y est aussi supérieure.

Tout est à l’ombre. Comme la température ne descendra pas en dessous de 20°C, les Phalaenopsis sont de sortie .

Mais les plantes doivent être maintenues au-dessus d’une température nocturne minimale définie par le climat de leurs stations naturelles. C’est cette température minimale qui va fixer la date à partir de laquelle vous pouvez sortir vos orchidées. Déjà on doit attendre vers le 20 mai pour ne plus risquer un coup de gel dévastateur.

Les plantes de serre froide peuvent donc être sorties fin mai (Brassia, Calanthe, Cambria, Coelogyne, Cymbidium, Odontoglossum, Masdevallia, Pleione, Zygopetalum). Celles de climat tropicale attendront jusqu’à mi-juin (Angraecum, Brassavola, Vanda, Vanille). Toutes les autres, de climat tempéré, pourront être sorties début juin. Si un coup de froid est annoncé, on les recouvre simplement la nuit avec un voile d’hivernage. La rentrée se fera en sens inverse, les plus frileuses dès mi-septembre, les tempérées courant octobre, et celles de latitude ou d’altitude élevée attendront les première menaces de gel. Il est intéressant de les rentrer le plus tard possible car les nuits fraîches associées au raccourcissement des jours permettent souvent d’initier la formation des hampes florales.

L’an dernier, nous n’avons rentré les Cymbidium que mi-décembre et les floraisons ont été spectaculaires ! Les Phalaenopsis sont originaires de forêts tropicales où la température varie très peu au cours de la journée, et doivent rester à des températures assez élevées (20-22°C minimum), c’est pourquoi il est déconseillé de les sortir.

L’emplacement pour leur séjour est primordial. Elles ne doivent pas être exposées aux ardeurs du soleil brûlant (11h à 17h), ce qui impose de les mettre sous un arbre à l’ombre légère ou à côté d’un mur exposé à l’est. Elles profiteront ainsi des premiers rayons du soleil sans craindre les brûlures. Il faudra pouvoir arroser tout autour pour maintenir une humidité suffisante. Ceci a pour conséquence d’attirer limaces et escargots qui peuvent faire des dégâts très importants, surtout sur les Phalaenopsis. C’est pourquoi on préconise de les suspendre assez haut, ou de les poser sur une table dont les pieds baignent dans 5 à 10 cm d’eau (on peut faire un bassin avec 4 bouts de chevron et une bonne bâche).

Cette sortie a souvent pour effet de booster la croissance. Il ne faut donc pas négliger les arrosages, surtout par forte chaleur, et dispenser de l’engrais régulièrement.
Ainsi traitées, vos plantes vous donneront entière satisfaction.

Philippe Lemettais
Président de la SNHF section Orchidées

[Retour sur] l’exposition-vente d’orchidées au Parc Floral

500 nuances d'orchidéesDu 16 au 18 novembre 2018 s’est tenue au Parc Floral de Paris une très belle exposition d’orchidées co-organisée par la SNHF et Orchidée75. Compte-tenu de l’arrière-saison très clémente les arbres avaient gardé une grande partie de leurs feuilles, ce qui faisait un cadre naturel très coloré pour l’accueil des visiteurs.

Le jeudi soir, l’inauguration se faisait dans une ambiance très détendue. Tout était prêt pour l’ouverture le vendredi.

Vendredi, samedi et dimanche, six producteurs de renommée internationale exposaient leurs plantes de collection dans un décor préinstallé par les organisateurs bénévoles. La présentation d’orchidées miniatures en terrariums a donné à plusieurs visiteurs des idées de recyclage des aquariums inutilisés. La collection du Sénat était très bien mise en valeur dans un décor raffiné conçu par les jardiniers du Jardin du Luxembourg.
Autour des orchidées, on pouvait trouver aussi des tillandsias et des plantes à bulbes, ainsi que des bijoux élaborés à partir d’orchidées naturelles. Une loterie richement dotée permettait aux visiteurs de rêver ! Des démonstrations de rempotage permettaient aux cultivateurs débutants de s’initier à cette opération cruciale de la culture des orchidées.

Le vendredi matin, les juges de l’École de Juges d’Orchidées de la SNHF, assistés de 2 juges de l’AFJO, ont récompensé les meilleures plantes et les plus beaux stands. Ont été primés :

Stands :

Premier prix : Orchidées Vacherot & Lecoufle,
Deuxième prix : Asendorfer Orchideenzuch,
Troisième prix : Varesina Orchidee di Porrini Gioele.

Orchidées botaniques : ce sont les espèces telles qu’elles existent dans la nature, mais ici élevées dans des conditions optimales, ce qui permet d’obtenir des plantes plus florifères.
Premier prix : Bulbophyllum phalaenopsis, présenté par Orchidées Vacherot & Lecoufle,
Deuxième prix : Ceratostylis rubra, présenté par Orchidées Vacherot & Lecoufle,
Troisième prix : Aerangis biloba, présenté par La Cour des Orchidées (LCDO).

Bulbophyllum phalaenopsis présenté par Orchidées Vacherot & Lecoufle ©P.Lemettais
Ceratostylis rubra présenté par Orchidées Vacherot & Lecoufle ©P.Lemettais
Aerangis biloba présenté par LCDO ©P.Lemettais

Orchidées hybrides : ce sont des plantes créées par les producteurs pour améliorer la qualité de la floraison.
Premier prix : Bulbophyllum Elizabeth Ann ‘Buckleberry’ présenté par LCDO,
Deuxième prix : Paphiopedilum Achille Richard présenté par Jardin du Luxembourg,
Troisième prix : Brassia Le Magnifique présenté par L’Amazone Orchidées.

Bulbophyllum Elizabeth Ann présenté par LCDO ©P.Lemettais
Paphiopedilum Achille Richard présenté par Jardin du Luxembourg ©P.Lemettais
Brassia Le Magnifique présenté par L’Amazone Orchidées ©P.Lemettais

Les orchidées miniatures (moins de 15 cm) ont des floraisons moins somptueuses et ne peuvent donc être comparées aux plantes précédentes. Il leur est réservé une catégorie à part :
Premier prix : Lepanthes zamorensis, présenté par Tropiscape Orchids,
Deuxième prix : Platystelle gyroglossa, présenté par Tropiscape Orchids,
Troisième prix : Diaphananthe rutila, présenté par Varesina Orchidee.

Lepanthes zamorensis ©P.Lemettais
Diaphananthe rutila ©P.Lemettais

Il est rare que des amateurs puissent atteindre le niveau des professionnels. Mais ils ont souvent des plantes très intéressantes, d’où une catégorie Amateurs :
Premier prix : Diplocaulobium abbreviatum, présenté par Laurent Lerminet,
Deuxième prix : Mystacorchis mystax présenté par Per Erbs,
Troisième prix : Platystele argentosa présenté par Per Erbs.

Diplocaulobium abbreviatum présenté par Laurent Lerminet ©P.Lemettais

Enfin le jury a beaucoup apprécié la présentation de la collection de mini-orchidées de Tropiscape Orchids en terrarium très élégamment présentés, ce qui leur a valu un Prix Spécial du Jury.

En conclusion : une belle exposition qui devrait se pérenniser sur un rythme bisannuel.

[Retour sur] L’exposition-vente d’orchidées du Parc Floral de Paris

Du 18 au 20 novembre dernier se tenait au Parc Floral de Paris une exposition internationale d’orchidées organisée conjointement par la SNHF et l’association Orchidée75. Un superbe écrin de verdure avait été construit en un temps record grâce aux matériaux et statues prêtés par nos deux partenaires, le Parc Floral et les jardineries Truffaut, que nous remercions ici. Une bonne équipe de bénévoles aidés par du personnel  des partenaires avait travaillé très efficacement. Les plus belles plantes fleuries de cinq producteurs et quelques amateurs pouvaient ainsi  être mises en valeur.

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Le stand de démonstration de rempotage a remporté un vif succès. Hormis des orchidées, on pouvait aussi acheter des bijoux, des bouquets, des plantes à bulbes, des livres et des aquarelles.

expo-vente orchidées parc floral

Un jugement des plantes exposées a permis de récompenser quelques orchidées remarquables par l’abondance de leur floraison et la qualité de leur culture. Nous ne citerons que les premiers prix, à savoir :

Catégorie botaniques

Une Coelogyne usitana  présentée par Les Orchidées de Michel Vacherot (Raphaëlle Vacherot)

coelogyne-usitana

Catégorie hybrides

Un Angraecum ‘Famille Lecoufle’ de Asendorfer Orchideenzucht (Hilmar Bauch)

angraecum_famillelecoufle

Catégorie miniatures

Un Epidendrum porpax appartenant à Floricultura (Alfredo Riboni)

epidendrum_porpax

C’est finalement l’Angraecum Famille Lecoufle qui a été élu grand champion de l’exposition.

Pour le retour des orchidées au Parc Floral après de nombreuses années d’absence, cette manifestation fut un succès. Nous devrions pouvoir pérenniser cette exposition sur un rythme qui reste à définir. Nous espérons alors vous retrouver nombreux la prochaine fois.

les-visiteurs

Philippe Lemettais, président de la section orchidées