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Jugement d’orchidées à Vaucelles le 14 mars 2024

Après quelques années sans jugement, l’équipe organisatrice de l’exposition d’orchidées de Vaucelles a confié à la SNHF-Orchidées la charge de réaliser un jugement des orchidées exposées ainsi que les stands. C’est avec grand plaisir que les juges se sont retrouvés devant les stands des neuf producteurs professionnels, celui des amateurs de Orchidées59 et la collection patrimoniale du Jardin du Luxembourg (Sénat). Les amateurs n’étant en général bien moins équipés que les professionnels, leurs plantes furent jugées dans une catégorie spéciale. En revanche, les plantes du Jardin du Luxembourg furent jugées avec celles des professionnels.

Classement des stands :

Il est tenu compte de la quantité de plantes exposées, de leurs qualités sanitaire et esthétique ainsi que de la diversité des genres exposés.

Premier prix attribué à ‘Les Orchidées de la Belle Etoile’

Deuxième prix attribué au ‘Jardin du Luxembourg’

Troisième prix attribué à ‘Asendorfer Orchideenzucht’

 

Classement des plantes exposées par les professionnels :

  • Espèces botaniques :

Premier prix attribué à Epidendrum echinatum présentée par ‘Les Orchidées de la Belle Etoile’

Deuxième prix attribué à Dendrobium thyrsiflorum présentée par ‘Les Orchidées de la Belle Etoile’

Troisième prix attribué à Vanda cristata présentée par Varesina Orchidees

  • Espèces hybrides :

Premier prix attribué à Lycaste tricolor x xytriophora présentée par ‘La Cour des Orchidées’

Deuxième prix attribué à Brassia Roquebrune ‘Spider’ présentée par ‘Les Orchidées de la Belle Etoile’

Troisième prix attribué à Phragmipedium Dom Wimber ‘Indian Wings’ présentée par ‘Azendorfer Orchideenzucht’

  • Espèces miniatures :

Premier prix attribué à Pleurothallis cypripeioides présentée par ‘L’ Orchidium’

Deuxième prix attribué à Aerangis arachnopus présentée par ‘Parenthèse tropicale’

Troisième prix attribué à Cynorkis ridleyi présentée par ‘Sélect Orchids’

  • Plantes présentées par des amateurs :

Premier prix attribué à Angraecum Veitchii présentée par

Deuxième prix attribué à Cattleya trianae ‘Aranka Germaske’ présentée par

Troisième prix attribué à Fredclarkeara  After Dark présentée par

 

Enfin nous avons récompensé le Jardin du Luxembourg par un Prix Spécial du Jury pour son ensemble de Calanthe Baron Schroeder.

 

Nous tenons à remercier le Département du Nord, et plus particulièrement Mme Gillet, pour l’organisation de cette exposition et la qualité de l’accueil qui nous a été réservé.

 

 

 

 

 

[Colloque scientifique] Sensibilité des plantes : mythes et réalités, le 31 mai à Paris

La Société Nationale d’Horticulture de France (SNHF) vous propose, pour son 17e colloque scientifique, la thématique : « Sensibilité des plantes : mythes et réalités ». Neuf intervenants – professeurs, chercheurs – partagerons leurs savoirs scientifiques, techniques, historiques et apporteront des connaissances objectives sur ce sujet d’actualité. Cette journée, ouverte au grand public, s’adresse aux jardiniers amateurs, aux professionnels du végétal, aux associations et établissements horticoles. Rendez-vous, le vendredi 31 mai, à l’Hôtel de l’industrie, 75006 Paris.

La hiérarchie du vivant proposée par Aristote a longtemps influencé les recherches en botanique et sciences du végétal. Il n’en est plus ainsi aujourd’hui. Grâce aux progrès de la biologie, de la physiologie, de la biologie moléculaire et surtout à la pratique de l’interdisciplinarité, la vision du végétal a considérablement changé.

Depuis peu, les botanistes découvrent non seulement que les plantes sont sensibles à leur environnement, mais comprennent aussi de mieux en mieux les modalités et l’expression de cette sensibilité. Ce nouveau domaine scientifique en pleine expansion est à la base de l’écologie scientifique : la science des interactions entre les êtres vivants et avec leur milieu.

Les plantes sont capables de percevoir leur environnement et de s’y adapter. Elles possèdent des capacités sensorielles et des mécanismes pour réagir aux modifications de leur milieu. Au cours de ce colloque, nous étudierons des aspects fascinants de la perception, par les plantes, de leur environnement : la lumière, le mouvement, le froid, l’émission de composés chimiques et le son. Nous chercherons aussi à savoir s’il existe, chez les plantes, une « mémoire » des stress subis antérieurement.

Les plantes sont bien plus sensibles et réactives à leur environnement qu’on ne le pensait auparavant. Des mécanismes complexes leur permettent de prospérer dans des conditions variées, et leur capacité à percevoir et à s’adapter est un sujet de recherche passionnant pour les scientifiques. Toutefois, certains décrivent ces propriétés végétales par analogie au règne animal, voire aux perceptions humaines, et tombent dans un excès d’anthropomorphisme jusqu’à dévier du raisonnement scientifique.

Le colloque scientifique « Sensibilité des plantes : mythes et réalités » est labéllisé Fascination of Plants Day 2024.

Programme

9:00 > Accueil

9:30 > Ouverture : Jean-Pierre Gueneau, Président de la SNHF, Yvette Dattée, Présidente du conseil scientifique.

9:50 > Conférence introductive : La vision du végétal à travers les âges, Catherine Lenne, Enseignante-Chercheuse, Université Clermont Auvergne, Laboratoire PIAF.

Percevoir et interpréter

10:30 > La lumière

  • Perception, signalisation et réponses des plantes à l’environnement lumineux, Nathalie Leduc, Professeur Université d’Angers, Institut de Recherche en Horticulture et Semences (UMR 1345 Univ Angers, INRAE, L’Institut Agro).
  • Manipulation de la lumière : applications en horticulture, Laurent Crespel, Maitre de conférences en Horticulture ornementale, Institut Agro Rennes-Angers.
  • Discussion.

11:20 à 11:40 > pause

11:40 > Le mouvement

  • Les déformations mécaniques réversibles et irréversibles de la perception aux réponses, Bruno Moulia, Directeur de recherche INRAE, UMR 0547 PIAF Physique et physiologie Intégratives de l’Arbre en environnement.
  • Stimulation mécanique : applications en horticulture, Hanae Roman, docteur ès sciences, Responsable R&D chez Hortensia France.
  • Analyse des réponses et de la mémoire de l’Hortensia (Hydrangea macrophylla L.) à des spectres lumineux et des stimulations mécaniques, potentiels traitements alternatifs aux retardateurs de croissance chimiques, Béra LEY-NGARDIGAL, lauréate du prix de thèse de la SNHF.
  • Discussion.

13:00 à 14:00 > pause déjeuner

14:00 > Le froid

  • Adaptation et acclimatation des plantes pérennes aux conditions hivernales, Guillaume Charrier, Chargé de Recherche INRAE, UMR 0547 PIAF Physique et physiologie Intégratives de l’Arbre en environnement.

14:30 > Les composés volatils (C2 H4, O2, CO2)

  • Biosynthèse de l’éthylène et sa régulation, quelles applications en horticulture, Françoise Corbineau, Professeur émérite, Sorbonne Université, Membre de l’Académie d’Agriculture de France.

15:00 > Le son

  • Pas dur de la feuille ? Adelin Barbacci, Université de Toulouse, INRAE, CNRS, Laboratoire des Interactions Plantes Microorganismes Environnement (LIPME).

15:40 > De la perception à la mémoire

  • Mémoire épigénétique du stress chez les plantes, Marianne Delarue, Professeur Université Paris Saclay.

16h10 > Conclusion.

Informations pratiques

Date : vendredi 31 mai 2024
Horaire 
: de 09h00 à 17h00
Lieu : Hôtel de l’industrie, 4 Pl. Saint-Germain des Prés, 75006 Paris

Tarifs :

  • Tarif adhérent : 20 € (sans repas) / 40 € (repas compris).
  • Tarif non-adhérent : 30 € (sans repas) / 50 € (repas compris).
  • Étudiant, demandeur d’emploi : 10 €.
  • Les écoles et universités peuvent contacter : manifestation@snhf.org

Inscription : Inscription en ligne ou en téléchargement le bulletin d’inscription papier.

La renaissance d’une forêt primaire en Europe de l’Ouest

À l’origine de ce projet extraordinaire, Francis Hallé

Botaniste, biologiste, dendrologue, Francis Hallé s’est spécialisé en écologie des forêts, plus particulièrement des forêts tropicales humides. Il est aussi un grand spécialiste de l’architecture des arbres. C’est un fervent défenseur des forêts primaires. Il est à l’origine de nombreuses missions scientifiques. Il a initié grâce au « Radeau des cimes » de nouvelles méthodes d’études de la canopée des forêts tropicales.

De très nombreuses publications, la participation à la réalisation de films et d’émissions lui ont permis de transmettre ses convictions et ses immenses compétences sur le monde végétal et plus particulièrement sur les arbres.

Au cours de ses pérégrinations, Francis Hallé a réalisé une multitude de croquis des espèces et des spécimens étudiés. Ces œuvres ont fait l’objet d’expositions. Ses croquis sont de véritables illustrations botaniques.

Dessin Francis Hallé, à droite : Agroforêt / à gauche : Couroupita Guianensis.

L’association Francis Hallé pour la forêt primaire

Autour d’un double constat fait par Francis Hallé de la disparition des grandes forêts tropicales d’une part et des attaques extrêmement graves portées à la dernière forêt primaire d’Europe, la forêt de Bialowieza en Pologne.

En effet, la forêt de Bialowieza est depuis 2016, sous prétexte de stopper les attaques d’insectes xylophages, menacée par un programme d’abattage, mettant en danger le caractère spécifique de cette forêt primaire.

Malgré la condamnation de la Cour de justice de l’Union européenne, de l’UNESCO et de l’ensemble de la communauté scientifique, la Pologne et son gouvernement restent sourds à ces réactions internationales.

Enfin, un mur « anti-migrant » barbelé de 187 km de long pour 5 m de haut, construit en juin 2022 à la frontière biélorusse, est une source de fragmentation forestière particulièrement néfaste pour la faune (ours, loup, lynx et autres espèces).

Une mobilisation citoyenne était nécessaire.

Forêt de Białowieża © Jessica BUCZEK

 

De multiples contacts entre scientifiques, naturalistes, cinéastes, photographes, artistes et une rencontre de 13 de ces personnes en février 2019, décidèrent de fonder une association qu’ils nommèrent : Association Francis Hallé pour la forêt primaire.

L’association aujourd’hui

L’association compte aujourd’hui plus de 4200 adhérents dans 21 pays différents. Elle est reconnue d’intérêt général à vocation environnementale et son équipe d’animation compte 16 collaborateurs dont 5 salariés et 11 bénévoles ainsi que divers prestataires externes. Son conseil scientifique compte des experts de disciplines variées : agronomie, géographie, foresterie… Ses adhérents sont présents sur l’ensemble du territoire français (dont 507 dans la région Grand Est). Outre les cabinets experts associés (Acadie, Forestallia, AcTeon) l’association est liée à plusieurs institutions universitaires et de recherche comme le CNRS (Ladyss), l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne (Master Bioterre), l’École supérieure d’Architecture de Versailles.

Aujourd’hui, plusieurs fondations et fonds de dotation apportent leur soutien financier à son activité : Lemarchand, Iris, Ginkgo, Nature et découvertes, Anyama, Botanic, La Boulangère Bio, 1 % Pour La Planète, Reforest’action, Klorane.

Un grand projet européen – La renaissance d’une forêt primaire en Europe de l’Ouest

À gauche : Forêt de Białowieża © Jessica Buczek. À droite : Bison d’Europe réintroduit dans la forêt de Białowieża © Henrik Kotowski

 

Une forêt primaire est une forêt qui n’a été ni défrichée, ni exploitée, ni modifiée de façon quelconque par l’homme. Ou, si elle l’a été, un temps suffisant (multiséculaire) s’est écoulé pour qu’elle ait recouvré l’ensemble des processus dynamiques naturels s’observant au sein d’un écosystème forestier. C’est un joyau de la nature, un véritable sommet de biodiversité. Captation du CO2, production d’oxygène, régulation du climat, réserve de biodiversité, enrichissement des sols, reconstitution des ressources hydriques… ses bénéfices sont inestimables. En Europe, les forêts primaires, beaucoup plus riches en biodiversité que les forêts secondaires, ont pratiquement disparu pour laisser place à des forêts gérées.

Forêt primaire en Indonésie – (CIFOR / flickr.com) et forêt primaire tropicale.

En phase avec tous les niveaux de politiques publiques aujourd’hui affichés,

Un projet audacieux qui correspond aux engagements internationaux de la France ; s’aligner sur les enjeux mondiaux qui font consensus, en particulier dans le nouveau cadre mondial pour la biodiversité, adopté lors de la COP15 de Kunming et Montréal qui détermine des objectifs de 30% de restauration effective des écosystèmes dégradés et la protection de 30% des terres et mers mondiales.

Un projet qui répond aux intentions européennes en faveur de la biodiversité ; placer 10% des territoires de l’Union européenne en protection stricte n’interdisant « pas nécessairement l’accès des personnes, mais n’autorisant aucune perturbation significative des processus naturels afin de respecter les exigences écologiques des zones en question ».

Deux espaces possibles en région Grand Est : Les Ardennes et les Vosges du Nord

Sur environ 70 000 hectares, une forêt intacte évoluera de façon autonome, renouvelant et développant sa faune et sa flore sans aucune intervention humaine, et cela, sur une période de plusieurs siècles. Cette zone sera transfrontalière, avec une base française. Nous agirons pour que soient créées les conditions concrètes (scientifiques, techniques, juridiques, foncières) de son développement et de la constitution d’un réseau de grands espaces naturels intacts.

Une telle surface favorise notamment la circulation des espèces, le retour de la grande faune et la dissémination des graines, renforçant la diversité génétique. Elle assure les processus naturels de perturbations contribuant à la régénération du milieu et au respect du cycle de vie naturel d’une forêt en pourvoyant en particulier la présence de nombreux arbres de grande dimension et de bois morts.

Enfin, l’association ne souhaite pas avoir recours à la plantation d’arbres et vise à s’appuyer sur les dynamiques forestières naturelles. Pour cela, le projet partira d’une base forestière naturelle existante, et d’autres types d’espaces laissés en libre évolution.

Un projet pilote de développement territorial

Ce projet de forêt primaire en Europe de l’Ouest se positionne comme projet de territoire, comme exercice unique de prospective territoriale. Il s’agira de créer une grande région écoforestière.

Ce sera un ensemble de sites, de dispositifs, d’activités liées aux secteurs du bois, de l’agriculture, du tourisme de nature, etc. prenant en compte l’existant et la présence humaine dans le territoire.

Remerciement

Il faut remercier Damien Saraceni, responsable communication de l’association, d’avoir bien voulu que nous fassions une présentation résumée du projet, grâce à la richesse du site interne et du document de synthèse réalisé avec l’aide de Solène Wollf (dont je me suis largement inspiré).

Enfin, le soutien de tous ceux que cela intéresse sera bien entendu bienvenu.

Christophe Villain, section Arbres et Arbustes d’Ornement.

Les derniers articles de la section :

Découvrez les nombreux ouvrages de Francis Hallé, disponibles à la bibliothèque de la SNHF.

Attention : les locaux de la SNHF seront fermés au public du 1ᵉʳ avril au 1er septembre 2024, pour la rénovation de l’immeuble de la SNHF, 84 rue de Grenelle. La bibliothèque sera en accès restreint et uniquement sur rendez-vous pour le retour et le prêt des livres. Il est impératif de nous contacter avant toute visite à la bibliothèque via bibliotheque@snhf.org afin d’organiser votre venue dans les meilleures conditions.

[Webinaire] La rose, éternellement nouvelle, 3 conférences en ligne

La section roses de la SNHF vous propose un webinaire ayant pour thème : La rose, éternellement nouvelle. Ce webinaire a eu lieu le jeudi 29 février 2024 via Zoom, il est maintenant disponible en rediffusion.

Retrouvez les conférences :

  • La rose, repères chronologiques, Pierre-Adrien Lagneau et Jean-Pierre Lelièvre, membres de la section roses,
  • Au XIXe siècle, la rose fait sa révolution, Cristiana Oghina-Pavie, maître de conférences en histoire contemporaine à l’université d’Angers,
  • La rose de demain, Amandine Leclère-Renaudin de la Roseraie Guillot.

[Hommage] à Pierre Lemattre

Pierre Lemattre nous a quittés le 6 mars 2024, à l’âge de 92 ans, et c’est une figure de l’horticulture qui disparaît.
Ingénieur horticole (promotion 1953) de l’ENSH de Versailles, il reviendra dans cet établissement en tant que professeur de cultures ornementales, de 1970 à 1983, puis enseignera à Angers et de nouveau à Versailles, à l’ENSP. Il sera nommé professeur honoraire de l’INH-Agrocampus Ouest.

Pierre Lemattre aura mis pendant de nombreuses années son expertise et ses compétences au service de la SNHF, en participant notamment aux comités de rédaction qui ont animé Jardins de France. Il aura suivi ainsi notre revue sous plusieurs de ses formes, de 2009 jusqu’à fin 2018, date à laquelle la fatigue due à l’âge l’a contraint à réduire ses activités.
Pierre Lemattre a également mis son savoir-faire et sa disponibilité au service de la Société d’horticulture des Yvelines (SHY), qu’il a présidée jusqu’en 2011, passant alors le relais à Alain Karg, mais en restant membre de son conseil avec le titre de président d’honneur. Jusqu’en 2012, il a siégé au comité fédérateur comme représentant de la SHY.

Aux côtés de son épouse Monique, qui fut aussi très impliquée à la SNHF au sein du conseil scientifique, qu’elle a créé en 1999 et présidé jusqu’en 2011, Pierre Lemattre aura ainsi engagé toute sa longue vie au service de l’horticulture. C’est une grande personnalité qui disparaît et dont nous nous attacherons à conserver le souvenir.
Pierre Lemattre avait aussi la reconnaissance de l’État, en étant chevalier de la Légion d’honneur.

Marie-Helene ROCHER-LOAEC

[Retour en images] Exposition : Estampes Japonaises en Fleurs – Ikebana et Bouquets

Des estampes japonaises en fleurs : Ikebana et bouquets

Cette exposition qui s’est tenue dans le hall de la SNHF le 1er et 2 mars 2024 a été organisée par la section Art floral.

De nombreux visiteurs se sont déplacés sur ces deux journées (440 personnes), pour admirer le dialogue créé par les artistes des écoles d’ikebana et de bouquets modernes.

Les membres des clubs adhérents de la SNHF ont disposé devant chaque estampe un bouquet d’Ikebana tel qu’il figure sur celle-ci ou un bouquet moderne reprenant les formes et les couleurs des kimonos. Dix huit bouquets étaient présentés.

Ce dialogue entre les grands maîtres de l’estampe (Chikanobu, Nobukazu, Kunisada) et les fleurs travaillées par ces artistes ont redonné vie aux images du Japon ancien.

Les visiteurs attirés par ce concept original ont découvert la pratique de l’art floral japonais, de l’art du bouquet, ont pu admirer des estampes anciennes et ont découvert en plein centre de Paris les multiples activités et facettes de la SNHF.

Une belle exposition pour attirer de nouveaux membres dans nos clubs d’art floral et générer de nouvelles adhésions à la SNHF.

© SNHF / Estampes Japonaises en Fleurs - Ikebana et Bouquets
© SNHF / Estampes Japonaises en Fleurs - Ikebana et Bouquets
© SNHF / Estampes Japonaises en Fleurs - Ikebana et Bouquets
© SNHF / Estampes Japonaises en Fleurs - Ikebana et Bouquets
© SNHF / Estampes Japonaises en Fleurs - Ikebana et Bouquets
© SNHF / Estampes Japonaises en Fleurs - Ikebana et Bouquets
© SNHF / Estampes Japonaises en Fleurs - Ikebana et Bouquets
© SNHF / Estampes Japonaises en Fleurs - Ikebana et Bouquets
© SNHF / Estampes Japonaises en Fleurs - Ikebana et Bouquets
© SNHF / Estampes Japonaises en Fleurs - Ikebana et Bouquets
© SNHF / Estampes Japonaises en Fleurs - Ikebana et Bouquets
© SNHF / Estampes Japonaises en Fleurs - Ikebana et Bouquets
© SNHF / Estampes Japonaises en Fleurs - Ikebana et Bouquets
© SNHF / Estampes Japonaises en Fleurs - Ikebana et Bouquets
© SNHF / Estampes Japonaises en Fleurs - Ikebana et Bouquets
© SNHF / Estampes Japonaises en Fleurs - Ikebana et Bouquets
© SNHF / Estampes Japonaises en Fleurs - Ikebana et Bouquets
© SNHF / Estampes Japonaises en Fleurs - Ikebana et Bouquets
© SNHF / Estampes Japonaises en Fleurs - Ikebana et Bouquets
© SNHF / Estampes Japonaises en Fleurs - Ikebana et Bouquets
© SNHF / Estampes Japonaises en Fleurs - Ikebana et Bouquets
© SNHF / Estampes Japonaises en Fleurs - Ikebana et Bouquets
© SNHF / Estampes Japonaises en Fleurs - Ikebana et Bouquets

Nouvelles acquisitions de la bibliothèque

En ce début d’année 2024, une cinquantaine de nouveaux livres ont intégrés la bibliothèque de la Société nationale d’Horticulture de France.

Issus d’achats ou de dons, ils viennent compléter les collections qui se renouvellent sans cesse pour combler les lacunes de certaines thématiques, répondre à des demandes de lecteurs, accompagner les projets de la SNHF et offrir des lectures aux néo-jardiniers et amateurs spécialisés.

N’hésitez pas à nous envoyer vos suggestions d’achat ou bien à nous écrire pour savoir si nous possédons les ouvrages ou revues qui vous intéressent. Ces suggestions seront examinées par l’équipe de la bibliothèque à l’occasion de prochaines commandes.

Attention : d’importants travaux de rénovation sont en cours à la SNHF. Il est impératif de nous contacter avant toute visite à la bibliothèque via bibliotheque@snhf.org afin d’organiser votre venue dans les meilleures conditions.

Liste non exhaustive des derniers livres disponibles auprès de la bibliothèque de la SNHF :
  • D’Hoop. La culture maraîchère biologique. Terre vivante, 2024
  • Lapouge. Mes beaux rosiers faciles et résistants. Terre vivante, 2024
  • Collectif. Le potager productif et écologique. Terre vivante, 2024
  • La Spina. Les animaux jardiniers. Terre vivante, 2024
  • Dowding. J’arrête de bêcher. Marabout, 2024
  • Brissac. Le jardin des plantes. Grasset, 2024
  • Dekeyser. Jardiner comme un pro. Eyrolles, 2024
  • Katz. Fermentation naturelle. Ulmer, 2024
  • Beauvais. Jardins de monastères. Rustica, 2023
  • Mironneau. Poètes au jardin : de Pétrarque à Shakespeare. RMN-Grand Palais, 2023
  • Mosser, Rosenberg. De l’art des jardins de papier : concevoir, projeter, représenter. L’échelle de Jacob, 2023.
  • Birlouez. Petite et grande histoire des légumes. Quae, 2023
  • Panafieu. Darwin à la plage. Dunod, 2023
  • Grosléziat.  Le potager anti-crise. Ulmer, 2023
  • Thiébault. La forêt. CNRS éditions, 2023
  • Hermans & Cribb. Flore des Mascareignes : Orchidées. IRD éditions, 2023
  • Carnavalet. Le maraîchage sur petite surface : la French Method. Terran, 2023
  • Koening. Humus. Editions de l’Observatoire, 2023
  • Fustier-Dautier. Bastides et jardins de Provence. Parenthèses, 2013
  • Astier, Bertrand. Les armoises, mères des simples. Terran, 2021
  • Collectif. Guide des jardins remarquables, Ile de France. Editions du Patrimoine CMN, 2023
  • Robson, Sansoni. Bawa : The Sri Lanka Gardens. Thames & Hudson, 2017
  • Théry. Bienvenue en Syntropie ! Terre Vivante, 2024
  • Bodin. L’habitat permacole. Eyrolles, 2024
  • Tranchant. Un jardin d’aromatiques sur mon balcon. Alternatives, 2024
  • Viard. Algues au quotidien. Alternatives, 2024
  • Jaubert. Zestes : les aventures des agrumes dans l’art. Cohen & Cohen, 2021
  • Besler. L’herbier des quatre saisons ou Le jardin d’Eichstätt. Citadelles & Mazenot, 2022
  • Le Foll. Le bouquet dans la peinture. Citadelles & Mazenot, 2023
  • Férat. Almanach Clause. Solar/Vilmorin, 2023
  • Oudolf. At Work. Phaidon, 2023
  • Collectif. Jardins : explorer l’art de l’horticulture. Phaidon, 2023
  • Dentant. Botanique des cimes. Arthaud, 2023
  • Dufumier. La transition agroécologique : qu’est-ce qu’on attend ? Terre vivante, 2023
  • Collectif. Quatres saisons au jardin. Marabout, MNHN, 2023
  • Hennaut, Benedetti. Jules Buyssens,1872-1958, et Le Nouveau Jardin Pittoresque. CFC, 2023
  • Séginger. La nature à Paris au XIXe siècle : du réel à l’imaginaire. Quae, 2023
  • Corvol. L’arbre dans la cité : histoire d’une conquête : XVIIe-XXIe siècle. Le pommier, 2023
  • Amos. Le manuel du paysagiste : technique de construction. EPLF Press, 2023
  • Jules. Paul de Lavenne, comte de Choulot : paysagiste, (1794-1864). CAUE de la Nièvre, 2023
  • Miette. Produire des petits fruits biologiques. ITAB, 2023
  • Beauvais. Jardins de monastères : Histoire, symbolisme et plantes. Rustica éditions, 2023.
Pour aller plus loin

Découvrez le catalogue de la bibliothèque et ses 11 500 titres déjà référencés ici : https://catalogue.snhf.org

> Astuce : une sélection de nouveautés est visible sur la page d’accueil et régulièrement mise à jour. N’hésitez pas à faire défiler le carrousel !> Le saviez-vous ? Les adhérents à la SNHF ont la possibilité d’emprunter des livres à la bibliothèque.
Tout savoir sur l’adhésion par ici.

PALMARÈS DES LAURÉATS DU CONCOURS “JARDINS SECRETS” 2023

La cérémonie de remise des prix a eu lieu à Paris, le 5 mars 2024 en présence du chef étoilé de l’Arpège, Alain Passard : “Je cultive mes légumes pour conjuguer la main du cuisinier et du jardinier, deux «métiers-passion». Avec mes jardins, j’ai confié ma créativité à la nature, c’est elle qui dicte mon geste.”

La remise des prix, dont Pierre Nessmann était le maître de cérémonie, a réuni une centaine de personnes dans l’amphithéâtre de la SNHF.

La Société Nationale d’Horticulture de France, prestigieuse institution œuvrant depuis presque deux siècles, a souhaité reconnaître et primer le talent des jardiniers, qu’ils soient débutants ou aguerris, et révéler au public des jardins d’agrément privés d’exception.

Avec le mécénat de Vincent Gombault, elle a organisé le concours “Jardins Secrets”.

D’avril à juin 2023, des jardiniers de la France entière se sont portés candidats pour participer à “Jardins Secrets” et tenter d’en être les lauréats en tenant le plus grand compte des critères de jugement des jardins, tels que l’insertion du jardin dans son environnement, la composition paysagère, le choix de la palette végétale et sa diversité, la qualité et les méthodes d’entretien.

Pierre Nessmann (à gauche); Alain Passard (à droite) - © SNHF / Concours Jardins Secrets 2023

La SNHF a réuni pour cette première édition des jurys composés de professionnels du jardin et de l’horticulture, membres de la SNHF, personnalités, journalistes sous la présidence d’Anne-Marie Slézec, vice-Présidente de la SNHF.

Dès la fin juillet, le jury national a sélectionné, parmi tous les dossiers de candidature reçus, quatorze jardins appelés à être visités et évalués par des jurys régionaux, situés en régions Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Bretagne, Grand-Est, Île-de-France, Normandie, Occitanie et Pays-de-Loire. 

Suite à leurs visites, le jury national de “Jardins Secrets” a décidé de récompenser cinq très beaux jardins, imaginés, aménagés et entretenus avec soin par des propriétaires soucieux de leur cadre de vie, mais aussi d’environnement, et férus de botanique et de jardinage. En contrepartie, leurs propriétaires se sont engagés à les ouvrir occasionnellement au public et à partager leurs secrets de jardinier. 

Vincent Gombault a souhaité rendre hommage à ses parents, Lucie et Roland, en attribuant un prix à leur nom dans le cadre du concours “Jardins Secrets” qu’organise la SNHF.

Diplômé de l’École nationale supérieure d’horticulture de Versailles, Roland Gombault était un expert reconnu qui s’est engagé de longue date pour promouvoir la filière du végétal.
Administrateur de la SNHF vingt ans durant, de 1959 à 1979, il en a été vice-président et trésorier. Il a aussi participé au développement du label fleurissement et participé aux travaux du Conseil national des villes et villages fleuris.
Localement, il a créé l’Avenir Horticole du Parisis, association de plus de 300 membres, basée à Cormeilles-en-Parisis, là où il vivait. 

Son engagement professionnel comme son implication dans la vie associative ont valu à Roland Gombault d’être promu commandeur de l’ordre national du mérite agricole et officier de l’ordre national du mérite. 

C’est parce qu’il avait à l’esprit l’attachement de son père pour la SNHF et les amis qu’il y a côtoyés que Vincent Gombault a proposé à la SNHF d’apporter une aide de mécénat pour la mise en œuvre du concours “Jardins Secrets” dont l’objet était en phase avec la passion que son père et lui partagent pour les jardins et l’art paysager.

© SNHF / Concours Jardins Secrets 2023

LE PRIX LUCIE ET ROLAND GOMBAULT

Patrick Genty – Le Mas du Pré à Verrières (Vienne)

Verrières est un petit village de presque mille habitants, dans la Vienne, entouré par une campagne de bocage et de cultures céréalières, village vert que l’on apprécie quand le soleil d’été est à son apogée. 

S’y trouve le Mas du Pré, jardin que peu de gens connaissent, celui de Patrick Gentil. Ce lieu, qui nous a rapidement transportés sous des latitudes un peu plus méditerranéennes, fait tout de suite place à l’intimité. Un oculus ouvert dans la haie de charmes laisse apercevoir la campagne environnante. On se sent protégé dans cet endroit si beau et si confidentiel, le végétal omniprésent est souvent coloré.

La diversité végétale avec des sauges de différentes variétés, des lavandes, des euphorbes, des cyprès, ainsi que la présence de poteries, crée cette ambiance du sud.

Remise du prix à Patrick Genty par Vincent Gombault - © SNHF / Concours Jardins Secrets 2023

Malgré la chaleur du moment, l’impression de fraicheur nous invite à nous arrêter et nous asseoir sur les fauteuils qui nous tendent les bras. Un grand Tetrapanax attire notre regard, une fontaine laisse entendre le bruit de l’eau qui coule dans un magnifique bassin peuplé de vie aquatique et végétale où Cyperus, nénuphars et autre Pontederia renforcent cette impression de sud. Un instant le temps s’est arrêté. Est-ce la senteur des lavandes et la douceur des cheveux d’ange à l’approche de la terrasse qui nous rappellent à la réalité ? C’est sous l’ombrage de la magnifique clématite « Armandii » que nous écoutons l’histoire de ce jardin et de Patrick le jardinier.

LE PRIX DU JARDIN DE VILLE DE MOINS DE 1000 M2

Anthony Bazin – Le jardin de Bésignoles à Privas (Ardèche)

Pour découvrir le jardin d’Anthony Bazin, situé dans les faubourgs de la ville de Privas (Ardèche), il faut descendre une rue en pente, dont les larges côtés sont plantés d’espèces appartenant pour la plupart à la famille des Crassulacées. Un travail collectif entre voisins… Une belle façon d’aborder ce jardin privé après avoir sonné à la petite porte bleue… Voilà bien un jardin secret.

C’est un petit jardin, clos, un univers particulier où pousse une végétation méditerranéenne pour laquelle la densité du feuillage est primordiale. Si les bambous sont admis et maitrisés, les arbres comme les palmiers ne sont pas admis.

Ce jardin « végétal » est dense, très proche de la nature. Protégé des vents dominants, il y règne un microclimat où 650 espèces sont ordonnées sur les strates végétales. Toute la maitrise et la gestion des végétaux se fait à la main, l’eau de pluie récupérée en citerne, les tailles broyées deviennent paillage.

Remise du prix à Anthony Bazin par Jacques Bonnard - © SNHF / Concours Jardins Secrets 2023

Une mise en scène permanente à la fois par la densité des plantes et les différents étages de végétalisation, trois bassins en cascades, une petite serre. Pas de pelouse, mais un arrangement des pierres et des cailloux. En 2015, ce jardin a obtenu le prix Bonpland.

LE PRIX DU JARDIN DE MOINS DE 1500 M2

Georges Méar – Brest (Finistère)

Situé à Brest, ce jardin est bien un jardin secret, accroché au coteau dominant le Vallon du Stang-Alar. Dès l’entrée le ton est donné. Un jardin japonisant entoure une maison à l’architecture moderne. Georges Méar a donné libre cours à sa passion pour le Japon.

Protégé par de grands arbres, notamment deux vénérables chênes, il se prolonge jusqu’au fond du vallon, bien intégré dans le paysage. 

Une longue pelouse impeccablement tondue est bordée d’arbustes et d’acers aux feuillages colorés taillés en nuage. Des arbustes persistants à petites feuilles, azalées, houx nain du Japon, buis, ifs, fusains du japon, utilisés pour le karikomi, forment un moutonnement aux multiples nuances de verts. 

Un petit jardin zen, çà et là quelques lanternes japonaises, un Shisho Doshi se déversant dans un bassin complètent le décor.

Derrière la maison, érables, magnolias et rhododendrons protègent des camélias et autres arbustes qui seront en fleur tout le printemps. Un étroit « chemin de douanier » conduit entre des Lonicera nitida taillés à mi-hauteur, vers un enrochement où des arbustes en boule dissimulent de petits « passe-pieds ».

Remise du prix à Georges Méar par Mary Fruneau - © SNHF / Concours Jardins Secrets 2023

Aucun pesticide n’est utilisé, l’eau de pluie est récupérée, les tailles sont compostées et des nichoirs sont disséminés.

Au printemps les azalées, rhododendrons et magnolias sont les stars. L’été, le vert domine avec toutes ses nuances. En automne les ors, orangés ou pourpres des érables s’enflamment avant le repos hivernal.

LE PRIX DU JARDIN DE 1500 M2 À 5000 M2

Monique et Louis Quéré – Pordic (Côtes-d’Armor)

Dans les Côtes-d’Armor, à Pordic, ce jardin de 4 500 m2, a été soigneusement repris et remis en scène par les propriétaires, autour d’un beau bâti en pierres datant du 18e siècle. Un important travail de terrassement a permis de créer un amphithéâtre pour protéger une terrasse autour de la maison. Les pentes ont été plantées d’arbustes persistants taillés en larges coussins où se mêlent différents tons de verts. Des vivaces de belles statures habillent les pieds de murs, hydrangeas, roses trémières, lauriers roses, rosiers buissons.

Dans la zone surplombant la terrasse, protégée des vents par de grands arbres, s’abritent plusieurs dépendances en pierres de schiste noir local, les allées gravillonnées permettent de découvrir différentes ambiances. 

Des massifs mixtes de rosiers, arbustes et vivaces, un arc de rosiers grimpants sur des pylônes en bois, un coin zen sous le séquoia, et bien d’autres surprises…

Ce jardin à quatre mains est un jardin familial, un jardin de clins d’œil : personnages en pierre dédiés aux petits enfants sur les murs, arbres des naissances, nichoirs, bancs dissimulés, escaliers fleuris…

Remise du prix à Monique et Louis Quéré par Alain Passard - © SNHF / Concours Jardins Secrets 2023

Ce jardin est intéressant toute l’année, avec les floraisons printanières des bulbes, camélias et cerisiers japonais, laissant la place à celles des rhododendrons, magnolias et azalées, puis aux hydrangeas et aux 270 rosiers.

Monique et Louis, jardiniers éclairés, sont deux passionnés de nature. Leur jardin coloré est à leur image, accueillant, tonique.

LE PRIX DU JARDIN DE PLUS DE 5000 M2

Bernard Gagnant – Le parc arboretum de la Barthe à Brommat (Aveyron)

Enclavé entre deux routes, le parc de Bernard Gagnant, situé à Brommat (Aveyron), se développe autour d’un habitat de 1840, s’étalant sur 9 000 m2, planté et engazonné sur un sol résultant à la fois d’une coulée basaltique et d’un socle granitique. Le propriétaire a dû s’adapter en créant à la fois un jardin d’agrément et un arboretum. Rosiers, hortensias, pivoines, azalées voisinent avec les conifères, les arbres d’ornements, les fruitiers.

Un bel aperçu du monde végétal, entre arboriculture dans l’espace supérieur, plat, et petits jardins fleuris limités par des murets de pierre, vestiges des constructions du passé. De petits espaces où rhododendrons, azalées, roses… Et vivaces font bon ménage.

Toutes les plantes, 1 400 sujets, sont inventoriées, étiquetées selon la nomenclature officielle. Certains sujets font l’objet d’attention particulière : Métaséquoia, certains Acer, Magnolia… Seize panneaux pédagogiques renseignent les visiteurs occasionnels. Une fois par an, une visite à thème est ouverte au public, organisée autour des « Feuillages d’automne ».

L’atmosphère particulière est rendue par la proximité des lacs de barrage sur la Truyère qui apportent une température et des brumes bienfaisantes les matins d’été.

Remise du prix à Bernard Gagnant par Anne-Marie Slézec - © SNHF / Concours Jardins Secrets 2023

L’entretien est mécanique et manuel, soit en faisant appel à un fermier local, soit en famille. L’arrosage est intégré, l’eau est récupérée, le centre équestre voisin fournit le fumier. La mise en place de ruches, l’absence de pesticide font de ce lieu une promenade apaisante.

[EXPOSITION] PHOTOS SENSIBLES

Photos sensibles, les œuvres de Daphné Beauvais

Daphné Beauvais a grandi au cœur de la forêt de Fontainebleau. Dès l’enfance, elle passe ses journées en forêt et y développe un sens aiguisé de l’observation. Réalisatrice et géographe de formation, Daphné a maintenu un lien constant avec la forêt à travers ses travaux de recherche et ses réalisations cinématographiques. Sa caméra a longtemps été le prolongement de sa pensée, de sa vision…

Son besoin d’explorer de nouvelles formes d’expression, l’a conduite à s’intéresser au procédé du cyanotype. Sous son regard, les fleurs, les arbres, mais aussi les plantes les plus modestes, deviennent des éléments graphiques. Une fois cueillie, pressée et séchée, chaque plante est numérisée afin de permettre une plus grande liberté dans ses compositions. En explorant les variations d’échelles et les symétries, ses assemblages et compositions numériques révèlent un univers très personnel et singulier, mis en scène dans ses créations.

Après la création des négatifs, le processus de développement par cyanotype s’effectue de manière exclusive par une exposition directe au soleil, qui contribue à donner vie aux images d’une manière unique et naturelle. Son travail s’attarde sur le moindre détail, la légèreté et parfois même la transparence. L’interprétation, profondément personnelle, de ses rencontres avec le végétal, auxquelles elle donne différents niveaux de lecture, sont des éléments essentiels dans l’élaboration de ses œuvres.

Horaire : du lundi au vendredi de 09h à 17h
Lieu : SNHF
Accès : entrée libre.

HERBIERS ET CYANOTYPE 

Le cyanotype est un procédé photographique monochrome, inventé par l’Anglais John Herschel (1792-1871) en 1842. A partir d’un négatif ancien on obtenait un tirage photographique d’un coloris entre bleu de Prusse et bleu cyan. Le procédé a servi pour présenter des herbiers, car il permet une reproduction sensible et fidèle du plus infime détail. L’ouvrage le plus connu, le premier à faire usage de la photographie, est l’herbier des Algues britanniques d’Anna Atkins paru dans les années 1840-1850.

Le cyanotype continu d’être utilisé pour présenter les herbiers. La technique consiste à mélanger ferricyanure de potassium et citrate d’ammonium ferrique, pour obtenir un mélange photosensible, que l’on applique, en couche homogène, sur une surface plane, telle une feuille de papier, à l’aide d’un pinceau. Le support sèche dans l’obscurité, et une fois sec, apparait sous une couleur jaune tirant sur le vert. Soumis à des rayons ultraviolets (ici, le soleil), le fer contenu dans le mélange, prend une couleur entre bleu de Prusse et bleu cyan. L’élément choisi, posé sur ce support -plante, objet, négatif- en empêchant les rayons ultraviolets de passer, reproduit son empreinte exacte.

De nombreux matériaux : tissu, verre, papier, terre cuite et même le cuir,  peuvent être utilisés comme support.  Il suffit de préparer la surface afin que le mélange photosensible soit stable et s’y fixe.

Sécheresse et scolytes dans les forêts d’épicéas

La situation

Les conditions climatiques extrêmes de ces dernières années en France ont engendré de multiples crises sanitaires en forêt. Ces dernières prennent la forme d’une importante prolifération de parasites, insectes et champignons, qui provoquent de sérieux dépérissements dans les peuplements. Ainsi, les effets conjugués des printemps et des étés depuis 2018, exceptionnellement chauds et secs, ont entraîné une prolifération de scolytes dans les pessières (forêts d’épicéas).

Les scolytes

Les scolytes constituent un large groupe d’espèces de coléoptères. La plupart des scolytes sont spécifiques d’une essence en particulier.

  • Pour l’épicéa commun (Picea abies), on parle du typographe et du chalcographe,
  • pour le pin sylvestre du sténographe,
  • et pour le sapin pectiné du curvidenté.

Ces insectes, dont la taille varie entre deux et sept millimètres, sont naturellement présents dans notre écosystème.

Le Bostryche typographe

Le Bostryche typographe (Ipst ypographus) est donc une espèce d’insectes coléoptères de la famille des Curculionidae, et de la sous-famille des Scolytinae (originaire d’Eurasie).

Les différents stades du typographe (Image domaine public Wikipédia)

Des scolytes en pleine action (photo Administration de la Nature et des Forêts)

Le typographe n’attaque que les épicéas, ou presque. Il colonise généralement les arbres malades, stressés ou récemment abattus. On parle alors d’épicéas attractifs ou d’épicéas propices à la ponte (ou simplement arbres de ponte). Les mâles partent en pionniers à la recherche de tels arbres. Ils sont attirés par des substances odorantes émanant des tissus corticaux de ces arbres (kairomones) et par les substances attractives sécrétées par leurs congénères (phéromones).

Les mâles forent un couloir de pénétration et après s’être accouplés, les femelles creusent des galeries dans le cambium (une fine couche sous l’écorce) pour y déposer leurs œufs, formant ainsi une nouvelle génération.

C’est le scolyte qui commet les plus gros dégâts dans les forêts d’épicéas, notamment dans le Grand Est, mais aussi dans de nombreuses régions comme le sud du Massif-central.

Les dégâts

Le scolyte est largement visible depuis quelques années dans les peuplements d’épicéas qui rougissent et sèchent. Il se développe rapidement dès que les conditions lui sont favorables, particulièrement dès que les chaleurs s’installent, et il peut y avoir plusieurs vagues de reproduction de ces scolytes.

ONF

Une forêt atteinte dans les Vosges.

photo Anne Lommel

Forêt au sud du Luxembourg.

Il faut rappeler que l’aire de spontanéité de l’épicéa dans nos régions est l’étage montagnard supérieur et le subalpin inférieur humides, en ubac ce qui correspond à son optimum. Les plantations (nombreuses !) en dehors de cette aire le rendent vulnérable à la sécheresse. De plus, l’évolution climatique actuelle tend à remonter les étages de végétation et le met en danger à basse altitude, ce qui fait le bonheur des typographes. D’où l’intérêt de bien respecter l’écologie des essences introduites et de prendre en compte les enseignements des arboretums anciens pour les essences exotiques.

L’arbre a une capacité naturelle pour se défendre contre le scolyte : quand l’insecte le pique, il produit de la résine qui englue le typographe et le tue. Mais quand le temps est à la fois sec et chaud, l’arbre ne contient plus assez d’eau pour produire de la résine, il devient alors vulnérable.

Les peuplements qui ont encore un approvisionnement en eau à peu près correct sont épargnés, au-delà de 500 à 600 m d’altitude les arbres se portent mieux, parce que les températures sont moins élevées…

À noter que même dans les plantations mixtes, résineux et feuillus, le scolyte lorsqu’il est présent provoque le dépérissement notable des épicéas.

L’épicéa devrait se maintenir dans les pays scandinaves et les montagnes dont il est originaire et disparaître dans les plaines de l’Europe centrale, et d’Allemagne, ainsi qu’en France, en basse altitude, dans les régions est, centre et sud-ouest. En effet, ce problème se généralise en raison du changement climatique.

Une détection précoce est nécessaire.

Les résineux de plaine, en versant sud et ouest, et plus généralement dès qu’un manque d’eau ou d’humidité se fait senti, sont les plus rapidement touchés.

L’insecte se propage ensuite en volant d’arbre en arbre. On reconnaît un arbre infesté à de nombreux trous de quelques millimètres accompagnés de dépôts de sciures sur le tronc et au pied de l’arbre. Habituellement, et pour l’instant, ce sont des peuplements d’au moins 25 ans qui sont touchés.

Il faut remarquer que le scolyte transporte un champignon de bleuissement de la famille des ascomycètes qui colonisent l’aubier sans pour autant avoir une incidence notable sur les caractéristiques technologiques du bois lorsque l’abattage des arbres est suffisamment précoce.

 La surveillance doit donc être constante dès le printemps pour ne pas laisser proliférer cet insecte parasite et le champignon qui l’accompagne.

Des coupes sanitaires indispensables 

La seule solution pour limiter l’expansion de l’épidémie est l’abattage et l’enlèvement rapide des bois en respectant un périmètre de 10 à 15 m autour de ces bois, puisque le scolyte adulte ne vole que sur quelques mètres.

Pour « neutraliser » les épicéas abattus scolytés et pour préserver les arbres encore sains, la technique la plus efficace serait l’écorçage, car l’épicéa n’est alors plus attractif, l’opération détruit la majorité de la population de scolytes et le bois se conserve plus longtemps.

L’alternative de pulvériser des produits phytosanitaires est déconseillée, compte tenu de l’impact de ces produits sur l’environnement et la santé humaine.

Dans certaine région, l’ONF réalise et encadre ces opérations.

Photo JC Villain – SNHF

Forêt mixte scolytée sud du Tarn à 450 m d’altitude.

Photo JC Villain – SNHF
Photo JC Villain – SNHF

Coupe « à blanc » d’une parcelle scolytée sud du Tarn.

Photo JC Villain – SNHF

Le piégeage aux phérormones

Au printemps 2019, le département de la Santé des forêts a mis en place un autre stratagème : les pièges à phéromones. Cette technique a été réitérée à la fin du mois de mars 2020. Quand les températures sont plus favorables, ces pièges à phéromones sont installés pour attirer les scolytes femelles. Ainsi, il est possible d’étudier les courbes de vol en fonction des températures. Cela a permis de suivre la dynamique des insectes mois par mois. C’est ainsi que pour 2020, on a observé une activité plus forte qu’en 2019.

Christophe Villain, section Arbres et Arbustes d’Ornement. Relecture de Christian Bock, Alain Leborgne, Mary Fruneau et André Bervillé.