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[EXPOSITION] PHOTOS SENSIBLES

Photos sensibles, les œuvres de Daphné Beauvais

Daphné Beauvais a grandi au cœur de la forêt de Fontainebleau. Dès l’enfance, elle passe ses journées en forêt et y développe un sens aiguisé de l’observation. Réalisatrice et géographe de formation, Daphné a maintenu un lien constant avec la forêt à travers ses travaux de recherche et ses réalisations cinématographiques. Sa caméra a longtemps été le prolongement de sa pensée, de sa vision…

Son besoin d’explorer de nouvelles formes d’expression, l’a conduite à s’intéresser au procédé du cyanotype. Sous son regard, les fleurs, les arbres, mais aussi les plantes les plus modestes, deviennent des éléments graphiques. Une fois cueillie, pressée et séchée, chaque plante est numérisée afin de permettre une plus grande liberté dans ses compositions. En explorant les variations d’échelles et les symétries, ses assemblages et compositions numériques révèlent un univers très personnel et singulier, mis en scène dans ses créations.

Après la création des négatifs, le processus de développement par cyanotype s’effectue de manière exclusive par une exposition directe au soleil, qui contribue à donner vie aux images d’une manière unique et naturelle. Son travail s’attarde sur le moindre détail, la légèreté et parfois même la transparence. L’interprétation, profondément personnelle, de ses rencontres avec le végétal, auxquelles elle donne différents niveaux de lecture, sont des éléments essentiels dans l’élaboration de ses œuvres.

Horaire : du lundi au vendredi de 09h à 17h
Lieu : SNHF
Accès : entrée libre.

HERBIERS ET CYANOTYPE 

Le cyanotype est un procédé photographique monochrome, inventé par l’Anglais John Herschel (1792-1871) en 1842. A partir d’un négatif ancien on obtenait un tirage photographique d’un coloris entre bleu de Prusse et bleu cyan. Le procédé a servi pour présenter des herbiers, car il permet une reproduction sensible et fidèle du plus infime détail. L’ouvrage le plus connu, le premier à faire usage de la photographie, est l’herbier des Algues britanniques d’Anna Atkins paru dans les années 1840-1850.

Le cyanotype continu d’être utilisé pour présenter les herbiers. La technique consiste à mélanger ferricyanure de potassium et citrate d’ammonium ferrique, pour obtenir un mélange photosensible, que l’on applique, en couche homogène, sur une surface plane, telle une feuille de papier, à l’aide d’un pinceau. Le support sèche dans l’obscurité, et une fois sec, apparait sous une couleur jaune tirant sur le vert. Soumis à des rayons ultraviolets (ici, le soleil), le fer contenu dans le mélange, prend une couleur entre bleu de Prusse et bleu cyan. L’élément choisi, posé sur ce support -plante, objet, négatif- en empêchant les rayons ultraviolets de passer, reproduit son empreinte exacte.

De nombreux matériaux : tissu, verre, papier, terre cuite et même le cuir,  peuvent être utilisés comme support.  Il suffit de préparer la surface afin que le mélange photosensible soit stable et s’y fixe.

Cours d’illustration botanique

L’approche scientifique, la mémorisation, la transmission passent aussi par ce geste qui nous vient de la nuit des temps :

le trait, la trace, l’empreinte, la gravure

Cette connaissance est archivée et permet à des générations chaque fois éblouies d’apprendre et de comparer.

La SNHF a toujours été attentive à cette forme d’expression artistique qu’est la peinture botanique qu’elle archive aussi dans sa remarquable bibliothèque. Depuis 2018, des cours d’illustration sont régulièrement proposés au public.

Organisés en session de trois jours, avec un maximum de 10 élèves par session, ces cours s’adressent aux débutants comme aux personnes plus confirmées.

Des stages de terrain sont également proposés.

Le but du cours

  1. Respect de la démarche scientifique…
    Apprendre à regarder les plantes pour les comprendre afin d’accéder à leurs spécificités et, ensuite, pouvoir les dessiner et les peindre.
    S’intéresser aussi bien aux « simples » et aux plantes ordinaires qu’aux « belles fleurs », à la fin de la vie de la plante qu’à son épanouissement, aux maladies qui sont susceptibles d’entraîner des modifications parfois étonnantes.
  2. Avec une approche personnelle
    Développer, à partir de l’acquisition progressive des techniques, une expression plus personnelle et artistique.
    Apprendre à faire passer la vie que recèle chaque plante sans que la maîtrise technique ne la fige. Oser affirmer sa personnalité tout en respectant les règles d’une forme d’expression devant néanmoins rester suffisamment rigoureuse.

Une démarche pédagogique

  1. Apprendre à choisir son motif en fonction et de l’intérêt de la plante et de ses propres goûts.
  2. Etudier la plante sous tous ses angles pour en choisir le profil le plus intéressant, tout en se conformant au code d’éclairage propre à l’illustration botanique (angle supérieur gauche).
  3. Savoir positionner le motif dans la feuille en fonction du but recherché, de « l’histoire » que l’on veut raconter (un état particulier de la plante, une couleur séduisante, une opposition feuilles/tige,  des éclairages différents, etc.)
  4. Dessiner le motif, une première fois librement pour pouvoir se l’approprier et le comprendre, puis en vue de la planche définitive que l’on veut réaliser.
  5. Travailler le motif sur un calque afin d’y positionner ombres et lumières et arrêter, ce faisant, la plante à un certain stade qui va devenir la référence à laquelle on se réfèrera pour la composition définitive et sa mise en couleur.
  6. Rechercher les couleurs en composant le nuancier des teintes propres à la planche : teintes de fond, couleurs saturées plus ou moins mélangées, nuances des ombres (utilisant soit les complémentaires, soit les autres couleurs présentes dans la planche).
  7. Mise en couleur de la planche. Ce dernier stade sera d’autant plus facile à atteindre que le dessin aura été précisé et corrigé au préalable, notamment grâce au calque.
  8. Planche après planche, élaborer progressivement sa propre palette de couleurs qui va devenir l’une des « marques » du travail de chacun.
  9. Effectuer quelques exercices tels qu’un nuancier à partir de ses couleurs, la mise en volume de formes simples (sphère, cylindre, pyramide…) ou le dégradé d’une teinte allant de la plus pâle à la plus saturée. S’exercer à rendre les spécificités des différentes matières et structures.

Pour l’année 2023, la section Beaux Arts de la SNHF poursuit les ateliers de 3 jours de cours d’illustration botanique.
Deux niveaux de stage sont prévus des s
tages mensuels destinés aux élèves ayant déjà pratiqué et des stages trimestriels destinés aux débutants : bulbe, graine, racine.

Durant ces sessions, Elisabeth Vitou, présidente de la section Beaux-Arts de la SNHF, membre de la Société française d’illustration botanique, et formée dans l’atelier de Béatrice Saalburg, vous transmettra sa passion pour cette discipline.

Retour en images

Quelques exemples de stages proposés et travaux réalisés par les élèves.

Stage : Peindre à la manière de Anna Maria Sybilla Mérian
Stage : Graines et champignons
Stage Fuchsia
Stage Orchidées et fleurs blanches
Stage Plantes à bulbes
Stage Roses

L'illustration botanique

L’illustration botanique est une discipline artistique de la botanique qui consiste à représenter la forme, la couleur et les détails des espèces de plantes, souvent en aquarelle sur une planche botanique, mais parfois aussi en pastel ou en gravure. Cette représentation botanique a un but pédagogique et scientifique.

Cours d'illustration botanique SNHF
Cours d'illustration botanique

Le matériel

Une liste de fournitures basiques est disponible ci-dessous.
Elle reste indicative, notamment en ce qui concerne les couleurs proposées qui peuvent être évidemment remplacées par d’autres (privilégiez si possible les couleurs transparentes).

La liste des fournitures

Cours d'illustration botanique
Cours d'illustration botanique

Illustration botanique, retour en image sur l’atelier de janvier

Un cours d’illustration botanique à la Société nationale d’horticulture de France ?

Cela manquait…


Le premier groupe de stagiaires – pourtant tous débutants – a su relever fin janvier le défi avec détermination et enthousiasme.


– Observer pour comprendre
– Comprendre pour pouvoir dessiner
– Dessiner pour restituer
– Et trouver les tons justes au final…


Trois jours passé au sein de l’univers végétal pour pouvoir et savoir se l’approprier : un pari réussi !

©Dominique Carré

[Section beaux-arts] Un aquarelliste au jardin

Une exposition et une promenade singulière et poétique à la SNHF .

A l’occasion de ce nouvel accrochage par la section beaux-arts à la SNHF, Fabrice Moireau nous a entraîné dans une promenade singulière et poétique en présentant plusieurs séries de travaux habitées par la thématique du jardin du 29 avril au 30 juin 2016 .

Orsan-verger printemps©Fabrice Moireau
Orsan-verger printemps©Fabrice Moireau

La fascination de Fabrice Moireau pour les jardins et son goût de les croquer remontent au début des années 90 lors d’une visite du Domaine de Chaumont-sur-Loire. La lumière occupe déjà une place centrale dans son approche picturale, lumière d’où toute vie émane ; elle semble désormais être la puissance motrice à partir de laquelle la traduction et la transmission d’une atmosphère peuvent s’opérer. Le jardin devient le lieu où règne la lumière : elle s’étire et se déploie sur ces étendues de formes et de couleurs où les éléments s’entrechoquent, s’ordonnent et vibrent à l’unisson.

Paris-la Villette ©Fabrice Moireau
Paris-la Villette ©Fabrice Moireau

L'artiste

Né à Blois en 1962, Fabrice Moireau est diplômé de l’École nationale supérieure des Arts appliqués et des métiers d’Art. Ses carnets de voyage, publiés entre autres aux éditions du Pacifique et chez Gallimard, sont de véritables témoignages culturels et ethnographiques. Sa passion pour le patrimoine architectural, les jardins et les plantes est au cœur de sa pratique artistique.

Aquarelliste, scénographe et auteur de livres illustrés, Fabrice Moireau se nourrit essentiellement des couleurs, de l’architecture et des senteurs des paysages, urbains ou ruraux, qu’il traverse lors de ses nombreux voyages. Il dit travailler toujours sur le vif, et veiller à la justesse du trait et des nuances chromatiques afin de restituer pleinement l’éphémère envoûtement de l’instant. Le dessin, précis et détaillé, est une étape nécessaire dans la technique qu’il développe. Afin de pouvoir trouver l’expression graphique adéquate et de fixer les choix liés à la nuance des couleurs, à la consistance de la matière, aux plans et aux perspectives.

De facture classique, ses œuvres sont toutefois indéniablement ancrées dans la modernité, aussi bien par les sujets qu’elles abordent que par une certaine liberté de ton et de posture assumée avec malice et audace.