Archives par mot-clé : section Art Floral

Art floral

L’art floral se définit comme une branche artistique de l’horticulture. Pour ces passionnés, mais aussi pour ceux qui le découvrent, il allie l’attachement pour les éléments de la nature à la passion de les mettre en œuvre, de les associer par une expression artistique personnelle.

En conséquence la section d’art floral a depuis toujours tenu sa place au sein de la SNHF. Pour tous ceux qui adhèrent, amateurs comme professionnels, elle s’efforce de diversifier des manifestations riches de créativité, avec un relais dynamique en province par une douzaine de déléguées régionales.

Même si cet art reste, malgré tout, éphémère, que chacun puisse y prendre sa part : pour un autre regard du monde végétal, pour son plaisir créatif, jusqu’à la joie d’un partage d’émotions.

Bruno Lamberti, président de la section art floral

Bruno Lamberti, président de la section Art floral

Les activités

Le DAFA:  diplôme d’animation floral artistique

Le diplôme d’animation florale artistique (DAFA) est un examen organisé chaque année par la section art floral de la SNHF sous le haut patronage du ministère en charge de l’Agriculture.

art floral SNHF

Les ateliers / Workshop

Les ateliers proposés sont menés par de grands artistes floraux. Ces derniers proposent des réalisations sur des thèmes créatifs ou de révision de bouquets de cours.

 

démonstrattion art floral SNHF

Les démonstrations d’art floral

La section a organisé, ces 3 dernières années, 9 démonstrations à la SNHF mettant en scène soit les lauréates du DAFA 3 (à l’occasion de leur remise de diplôme), soit des artistes reconnus issus du monde amateur ou professionnel et appartenant à l’univers de l’art occidental ou de l’art oriental.

Représentation de juges et de participants dans les concours

Des représentantes juges de la SNHF ont été désignées pour des concours de niveau national (Auvers-sur-Oise, Montreuil-sous-Bois), de niveau international en France (Mazamet, Sorèze, Théoule-sur-Mer) et à l’étranger (Namur en octobre 2013, Dublin pour le concours de la World Association Flower Artists en 2014, Monaco chaque année).
La section désigne aussi des participants représentant la SNHF dans des concours internationaux en France (Sorèze, Mazamet) et à l’étranger (Boston en 2012, Dublin en 2014, Monaco et Toronto chaque année). Ces participants reviennent très régulièrement médaillés.

Éditions

La section publie un bulletin de liaison semestriel intitulé Fleur Info, ainsi que des articles illustrés dans la revue Jardins de France. Des CD sont régulièrement édités : ils permettent de diffuser les diverses créations des membres de la section mais aussi des candidats au DAFA, lors de concours internationaux européens et des rencontres de créateurs.

1001 sapins, le CD

Prochains évènements

LES ALBUMS de COMPOSITIONS FLORALES

Ambiance de Fêtes, décembre 2020

Fêtons le Printemps, avril 2021

Éclat des couleurs d’été, Nuances subtiles d’automne, octobre 2021

Lumières, décembre 2021

Les voyages

Voyage en Inde

Vendredi 21 février 2020, 10h20 le vol Paris/Delhi décolle avec à son bord un groupe de 27 adhérents de la SNHF, pour un séjour de 14 jours organisé par la Commission « Voyages » à la demande de Bruno Lamberti Président de la Section « Art Floral ».

 

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Les rendez-vous 2025

Organisation des examens du DAFA 2025
DAFA 1

Prochain examen : 
Ouverture des inscriptions :
Clôture des inscriptions :
Envoi des convocations :
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DAFA 2

Prochain examen : 
Examen des végétaux : 
Ouverture des inscriptions :
Clôture des inscriptions :
Envoi des convocations :
> s’inscrire en ligne

DAFA 3

Prochain examen : 
Clôture des inscriptions :
Envoi des convocations :
> s’inscrire en ligne

art floral à la SNHF

Coup de projecteur sur l'art floral en France


 

La rubrique « Coup de projecteur sur l’art floral en France » présente des ateliers d’art floral de toutes les régions de France.

 

Ce mois-ci, honneur au Club Art et bouquets d’Avranches Découvrir

 

 

 

Les Liliacées de Montélimar.  Découvrir

Bouquet du Mois

Un pas à pas créé par un club en France, chaque mois

[Bouquet] du mois d’avril 2025 : « Décor Pascal »

Retour sur les expositions

[Retour] sur le café-jardin de la section d’art floral à la mairie du 7e arrodissement Paris

Concours d’art floral à Saint-Michel-Chef-Chef

L’exposition d’art floral les asphodeles ‘Une oeuvre un bouquet’ 

Des estampes japonaises en fleurs : Ikebana et bouquets

Retour sur le concours de Monaco

L’exposition ‘Variations florales’ au musée Lambinet à Versailles

L’exposition  » Voyage d’une Ligne » de Brive la Gaillarde les 1 et 2 avril 2023

L’exposition « Lumières de l’hiver » de l’association Fleurs et Décors

Le 26 et 27 novembre 2022

Retour sur l’exposition 

L’exposition de Brive la Gaillarde 2022

La chapelle Saint-Libéral de Brive, en Corrèze, a proposé un aller simple pour l’Inde, le week-end du 30 avril et 1er mai, grâce à l’exposition annuelle, toujours très courue, des Asphodèles . Une belle découverte florale de ce pays mythique.

Des clous fichés à coups de marteau, des ronds de papier crépon patiemment découpés puis repassés et des fleurs, des fleurs et encore des fleurs… 1.200, précisément, sans compter les fleurs séchées : les passionnées d’art floral de l’association les Asphodèles ont pris possession de la chapelle Saint-Libéral, à Brive (Corrèze).

L’exposition d’Ikebana et de Rumiko Style de l’école Manako Jafas Paris

Le 05 novembre 2022

Retour sur l’exposition 

Je connaissais bien sûr la section art floral de la SNHF car je partageais la même passion que ses membres. En outre j’appréciais de profiter des démonstrations, des ateliers et autres manifestations organisés par les membres actifs très dynamiques déjà en place. C’est tout naturellement je crois qu’il m’a été proposé de participer à mon tour et d’apporter ma pierre à l’édifice. J’ai immédiatement accepté cet engagement avec enthousiasme. L’idée de rejoindre une équipe entreprenante m’a séduite d’autant qu’il s’agissait d’unir nos compétences dans un même objectif : faire connaître, partager cet art éphémère qui touche non seulement  celui qui réalise mais aussi ceux qui contemplent et le faire évoluer ensemble. Ne pas rester inactif face à l’individualisme parfois angoissant de cette société, s’impliquer dans une voie qui compte pour moi sont autant de raisons  de s’investir. Ce sont de plus des moyens d’épanouissement et de rencontre certains pour celui s’y engage.

Je suis très heureuse d’apporter ma petite goutte d’eau  pour faire vivre notre section art floral.

 Christine Fontelle, membre de la section Art Floral

À Toronto, Monique Gimenez brillante lauréate

« De l’autre côté de l’Atlantique, au pays des grands froids, les lanceurs de boules de neige ont triomphé. Un grand bravo à Moni que Gimenez qui vient d’obtenir la suprême récompense à l’International Canada Bloom de Toronto. »

La Société Nationale d’Horticulture de France a envoyé Monique Gimenez la représenter au “Canada Blooms” à Toronto du 13 au 18 mars. Elle a brillamment représenté la France et remporté la médaille d’or et l’International Award (Best) devant l’Australie, le Canada, l’Inde, l’Irlande, le Pakistan, Singapour et l’USA. Le thème était pour la catégorie Internationale “Joué !”. Monique a réalisé deux petites filles jouant à une bataille de boules de neige. C’est à partir d’une structure légère habillée d’osier, de roses avalanches, de renoncules cloony, de feuilles d’aralia, feuilles d’aspidistra, de bergrass, de fleurs de coton, de fibre de palmier, de noix coco et de coques.

« Deux petites filles jouant à une bataille de boules de neige », la composition lauréate de Monique Gimenez – © D.R.

De réputation internationale

Monique est professeur, démonstratrice, juge nationale et internationale et présidente de l’association “MG Fleurs & Création” de Revel (Haute–Garonne). Elle a obtenu de nombreux prix, dont à ce jour quatre “Best”. Elle organise en septembre (tous les deux ans) un concours International à Sorèze (Tarn). Thème de cette année : “Le Prestige de la France”.

Claire Delort

Pour plus de renseignements vous pouvez la contacter à : MGFleursEtCreation@gmail.com.

Vous pouvez également voir sur le site : www.mgfleursetcreation.com

Show floral international à Mandres-les-Roses

Dans le cadre prestigieux de la Ferme de Monsieur à Mandres-les-Roses (Val-de-Marne), l’atelier Roses & Bouquets a été, en octobre 2014, un lieu de haute technicité florale.
Au carrefour de nombreuses disciplines, l’art floral animé d’un élan subtil et authentique, se hisse au rang des disciplines artistiques. Il ne peut et ne doit être confondu avec l’horticulture. Il s’impose entre design et botanique, décoration et fleuristerie, sculpture et art du tissage, et autres techniques traditionnelles.

Des démonstrations qui occupent toute la scène – © D.R.

L’atelier Roses & Bouquets a accueilli avec ferveur les spectateurs des quatre coins du monde dans son monde rayonnant et fascinant de l’art floral, arrivé à l’orée d’une abstraction salutaire. Cet art floral devenu abstrait révèle de manière émotionnelle, ce qui se cache dans l’art de la composition florale, opérant par une sorte de transparence sensuelle, opaque et floue, qui génère du sens, d’essence plus abstraite et spirituelle. Les masses sont réduites à des signes tourbillonnants. La forme n’est plus arrêtée, indifférenciée. Grâce à cette démarche d’abstraction il devient une langue universelle qui ne connait plus les frontières.

Des démonstrateurs inspirés

Au cours de cette soirée unique, les démonstrateurs conviés poussèrent très loin cette « démonstration » Ils représentaient plusieurs cultures et plusieurs sensibilités florales, innovantes et variées. Parmi eux :

  • Stijn Simaeys, maître-fleuriste et créateur Flamand, formé à l’École de Melle, fait partie de l’équipe Fleur Créatif et collabore avec de nombreuses autres revues.
  • Gil Boyard, Meilleur Ouvrier de France,  a obtenu de nombreuses  récompenses et distinctions, édite des livres, est  consultant pour la télévision,
  • Araik Galstyan, fondateur de l’École de design internationale de Moscou. Organise des shows et des concours floraux qui attirent de grands noms de la discipline.
Gil, Araik & Stijn se lançant dans un échange croisé où le floral et le verbal étaient tissés par l’entremise attentive de Laurence Pérez – © D.R.

Un simple truchement de fleurs

Le show floral se déroula en faisant alterner. Comme au théâtre, sur cette scène de la salle d’Orléans de Mandres-les-Roses, les trois « démonstrateurs » se lancèrent dans un échange croisé ou le floral et le verbal étaient tissés par l’entremise attentive de Laurence Pérez.
Au fil de la soirée, Gil, Araik & Stijn se sont donné la réplique, devant une salle comble, et en clôture de ce Grand Show, ils en assurèrent triomphalement tel un feu d’artifice un grand bouquet final.  Susciter ainsi, par le « simple truchement de fleurs, un tel mouvement de l’esprit conduisit le public conquis, jusqu’à l’instant d’une véritable communion. Le thème automnal, dans les couleurs, fut aussi très international de part l’origine des exécutants.
Cette chorégraphie florale, nous rappelle combien il faut faire confiance à la vie et se donner les moyens, ensemble, de faire que les saisons puissent toujours se succéder, en attendant le printemps et ses fleurs glorieuses !

Patrick Lambert

Deux artistes au travail – © D.R.
Deux artistes au travail – © D.R.
Le grand bouquet final © D.R.

Art floral au château de Vert-Mont

Un exemple de composition inspirée du style de l’époque : « Colonnes empire », de Martine Dezaux – © AAFM

Dans le cadre des Journées du Patrimoine 2014, Rueil-Malmaison (Yvelines), ville impériale, a célébré la seconde édition d’un « Jubilé » en l’honneur de Napoléon et Joséphine. Le comité organisateur des festivités a demandé à l’Atelier d’Art Floral de Malmaison de décorer le château de Vert-Mont.

Le château de Vert-Mont est une propriété privée fort méconnue du public et même des Rueillois. Il est situé dans un parc qui faisait partie du domaine de Malmaison du temps de la splendeur de Joséphine.

A la mort de l’impératrice, une partie du domaine est vendue en lots. La parcelle dite « Vert-mont » (qui domine le vallon), est achetée sous le Second Empire par un riche intellectuel qui y fera construire un pavillon dit « à l’italienne ».
La propriété sera revendue plusieurs fois pour être finalement acquise à la fin du XIXe siècle par Edward et Julia Tuck, riches américains qui vont l’agrandir et la rénover. Le château est tel que nous le voyons aujourd’hui. C’est le rayonnement de la belle époque. Il en reste une magnifique salle de bains.
Après le décès du couple Tuck, la demeure tombe dans l’oubli et l’abandon. Ce sont les années noires.

Retour à la splendeur

Heureusement, en 1992, avec l’Institut Français du Pétrole, la Fondation Tuck est créée, les restaurations du domaine, très mal en point, commencent et Vert-Mont va retrouver sa splendeur.

C’est donc dans ce cadre prestigieux et privilégié que l’Atelier d’Art Floral de Malmaison a réalisé et exposé des compositions florales classiques, respectant le style du château au rez-de-chaussée mais aussi modernes au premier étage, ainsi que des bijoux en végétaux, inspirés par ceux de Joséphine, et des bouquets Ikebana.
Joséphine, son grand amour pour les fleurs et Vert-Mont ont été à la base de notre réflexion florale et ce fut pour nous un cadre privilégié pour notre exposition.

Colette Seguin ,  Martine Dezaux

1 : Dès l’entrée du château, l’Atelier d’art floral exprime son talent – © C. Seguin – 2 : Une composition dans la salle de bains belle-époque – © C. Seguin – 3 : L’Atelier a réalisé des bijoux en végétaux comme ce diadème de Liselote Merlet – © C. Seguin

« Roses de jardin dans un vase Médicis » Bruno Lamberti distingué à Monaco

Non seulement l’insigne d’or de la catégorie « professionnels » mais surtout le prix Princesse Grâce ont récompensé Bruno Lamberti* et Claude Orchampt au Concours International de Bouquets de Monaco. Sollicité en décembre 2013 par la section Art floral pour représenter la SNHF, Bruno nous dévoile le cheminement de sa réflexion pour la composition du bouquet, basée sur le côté artistique mais aussi pratique, qui l’a conduit à cette récompense de prestige en juin dernier. Extraits …

Bruno Lamberti devant la composition qui lui a valu deux récompenses au dernier concours international de Monaco – © D.R.

« Roses de jardin dans un vase Médicis », était le sujet que devait travailler Bruno Lamberti, pour une composition de hauteur minimum de 1,50 m, vase compris, thème réservé à la catégorie « professionnels », lors du « 47ème Concours International de bouquets et son jardin 2014 », les 14 et 15 juin à Monaco. « Ma réflexion a porté sur l’esthétique de l’ensemble, le choix des coloris, le respect de ce végétal très sensible à une mauvaise hydratation, le souhait d’avoir des stades d’épanouissement différents, tenant compte des conditions particulières telles quel les conditions de transport et la date presque estivale.

Bien ordonner ses idées

Bruno Lamberti a d’abord été guidé par ce qu’il ne voulait pas :

  • un bouquet lourd et opulent. « Je visualisais plutôt l’effet d’une brassée de roses rapportée du jardin, accompagnée de quelques feuillages d’arbustes, spontanée et légère » ;
  • placer les roses dans la mousse de piquage, puisque celle-ci ne pouvait être saturée d’eau en permanence. « Je voulais offrir aux derniers visiteurs du lendemain une fraîcheur très acceptable » ;
  • ne pas utiliser un montage à plateaux car, souhaitant rester « aéré », dans la crainte de ressentir les différents niveaux, une fois la composition terminée.

Ces conditions déterminées, un seul impératif : les roses seraient dans l’eau et, pour technique, l’usage du tube plastique.

Une préparation réfléchie du support

Bruno s’est d’abord procuré des emballages de « seringues à scanner » se présentant sous forme de tubes rigides aux dimensions bien adaptées. Il en pourvoit deux tuteurs accolés, le tout habillé d’une feuille d’Apidistra, par moitié de limbe. Ensuite, il équipe le vase Médicis d’un gros fer rond sur une hauteur des trois quarts de celle estimée de la composition et bloquée à deux niveaux dans le contenant. Vient l’empalement de trois gros blocs de mousse de piquage retaillés pour former un cylindre, chacun grillagé pour éviter l’éclatement. « Cette colonne, ainsi constituée, me permettait de piquer tous les tubes, de même que des rameaux de Viburnum tinus qui à la fois l’habillaient et donnaient une profondeur à la composition par leur coloris vert soutenu. »

Trouver les végétaux

Une des difficultés a été de trouver les roses correspondant à la composition, de même que l’organisation de toute la logistique pour les acheminer sur le lieu du concours. Pour accentuer l’esprit jardin, Bruno a aussi utilisé quelques branches arquées de Lonicera nitida et de Rhodotypos scandens, un peu d’Aucuba et divers feuillages qui se contrastaient
.

Une construction progressive

Pour construire la composition, Bruno a placé d’abord quelques éléments, tout en sachant qu’ils pouvaient être déplacés sans contrainte avec cette technique de tubes. Dans chacun, il a disposé au maximum quatre tiges pour qu’elles profitent d’une bonne réserve d’eau additionnée de conservateur. Pour un meilleur équilibre visuel, les coloris les plus soutenus et les fleurs plus épanouies occupent le bas et vers le centre. « On joue ainsi sur la profondeur et le relief en laissant s’échapper quelques rameaux de Lonicera, Rhodotypos et rosier ‘Ghislaine de Féligonde’. » Ce dernier ayant perdu ses pétales lors du transport, Bruno a pu cependant l’utiliser pour son feuillage léger. « Il m’a fallu beaucoup de concentration pendant plus de trois heures pour parfaire ces rapports de tonalité, créer des petits vides qui apportent une respiration et sans oublier l’arrière du bouquet. Eh oui …, le jury met ses yeux partout ! », avoue Bruno Lamberti qui tient à souligner l’aide précieuse que lui a apportée Claude Orchampt qui partage avec lui cette médaille d’or et le prix Princesse Grâce de Monaco.

Jean-François Coffin

* Bruno Lamberti est le nouveau président de la section Art Floral de la SNHF depuis le 19 mai 2014. Il à succédé à Nicole Duquesne.

Your wildest dream

Marie-Marguerite Dessens a représenté la SNHF à Canada Bloom, exposition internationale qui s’est déroulée à Toronto du 17 au 18 juin 2014. Elle a obtenu la médaille d’or au concours d’art floral dont le thème était « Your wildest dream ». Focus sur ce bouquet lauréat …

Bouquet primé au concours d’art floral de Toronto

Le coté « sauvage » représenté par une vague sombre, inquiétante et un peu mystérieuse, formée par des entrelacs de feuilles d’aspidistra découpées en lanières, travaillés de façon désordonnée sur du grillage. Ce premier élément a formé une sorte de tapis que l’artiste a posé sur trois tiges métalliques en lui donnant une forme ondulante.

La partie « rêve » en opposition  composée de fleurs blanches (phalaenopsis et dendrobiums) dans des tubes de verre suspendus à différentes hauteurs par des fils de pêche afin d’alléger la masse sombre du travail d’aspidistra. Ont été ajoutés des amaryllis verts renversés pour l’étrangeté et pour la rigidité en contraste avec les ondulations du travail d’aspidistra, également pour donner de la hauteur à la composition plutôt horizontale.

Jean-François COFFIN pour Jardins de France 630. juillet-août 2014

L’Art Floral aux Floralies de Nantes

Du 7 au 17 mai 2014 ont eu lieu les 11e  Floralies internationales de Nantes dont le  thème était « Bouquet d’Arts », un voyage poétique à travers les Arts : Architecture, Sculpture, Peinture, Danse, Musique, Poésie, Cinéma…

Crayonnage, de Régine Hégron- Février – © SNHF

Sérénité précieuse

De l’ensemble se dégageait une sérénité précieuse à cette grande manifestation, où le végétal règne en maître, mettant à l’honneur une région horticole dont la tradition botanique accompagne l’histoire de France (magnolia, camélia, muguet nantais…).
La mise en  valeur d’un élément simple, naturel ou sculpté, auquel s’associe  une  fleur choisie pour sa forme, sa couleur ou sa texture, est le fil conducteur du bouquet.  Chaque créatrice a évoqué la sculpture selon son inspiration, espérant aiguiser l’œil du visiteur et ainsi l’interpeller. Des fleurs simples, colorées, parfumées, souvent de productions locales ou de jardins, dansent dans les compositions, invitent à la rêverie comme le montrent les illustrations de cet article.

Régine Hégron-Février

1 : Confidences, de Corinne Aumoitte
2 : Débranche Two, de Marie-Claude Bigeard
3 : Garance, de Soazic Le Franc – © SNHF
1 : Brise Bise, de Solange Salaün
2 : Éclat de fleurs, de Laurette Launay – © SNHF

Le jardin miniature

La réalisation du jardin miniature relève à la fois de la composition florale, de la maquette et de l’art du jardin. Il ne s’agit pas d’un paysage mais d’une composition réalisée avec des végétaux et des accessoires évoquant le style et l’ambiance du jardin que l’on choisit de représenter.

Les jardins miniatures

Jardin de style ou créatif

Le jardin miniature peut être de style italien, médiéval, andalou, méditerranéen, à la française… Il peut être aussi purement créatif : jardin de senteurs, futuriste, secret, de rêve…

Le jardin de style

Il est important de s’imprégner de son atmosphère par la consultation de documents et gravures. Cette démarche permet un juste choix des éléments végétaux et des accessoires. Par exemple des plessis ou fascines en branches pour un jardin médiéval, des poteries et des buis pour un jardin à l’italienne, des topiaires pour celui à la française ou encore des pierres et des plantes de rocaille pour un jardin méditerranéen.

Le jardin de création

La démarche est un peu différente, le choix des éléments demeurant tout aussi important. Ceux-ci doivent d’emblée suggérer le jardin imaginé. Par exemple des éléments modernes ou futuristes pour un jardin sur la lune ou encore des éléments parfumés pour celui de senteurs…

L'agencement du jardin : recherche de l’harmonie


Il est semblable à celui d’une maquette. Doivent être respectées : La perspective (l’utilisation d’un fond ou background peut être intéressante), la proportion (en rapport avec l’ensemble de la composition et en fonction de l’espace choisi), l’échelle (impliquant que toutes les composantes de l’ensemble soient à la même mesure). Le respect de ces principes est indispensable pour que le jardin soit miniature et surtout harmonieux.

L'exemple d'un jardin monastique médiéval

Le jardin monastique est voué au chiffre 4: Quatre allées en forme de croix symbolisant les 4 fleuves du Paradis dont la fontaine au centre est la source et quatre carrés entourés de plessis à l’origine en châtaignier. Des branches souples de bouleau ont été ici utilisées afin de respecter l’échelle des éléments du jardin.
-L’herbularius ou jardin des simples réservé aux plantes aromatiques et médicinales telles l’armoise, la mélisse, l’achillée, la rue, la tanaisie, la pulmonaire (…) Toutes en mini-plants pour rester à l’échelle.

-L’hortus ou potager où étaient cultivées les plantes à pot (exemple les choux réalisés avec des petites feuilles de galax ou de lierre) et les légumineuses grimpant sur des rames.
-Le verger lieu du cimetière symbole de félicité.
-Le jardin des senteurs ou de Marie dédié au culte marial, essentiellement constitué de plantes consacrées à la célébration des offices, ici de fleurons blancs ou de petites fleurs blanches.
 Le mur et sa barrière à claire-voie apportent fond et stabilité visuelle. Les plessis hauts sur les côtés permettaient les cultures en hauteur pour les cucurbitacées.

Le choix des éléments est important dans un jardin de création
L’exemple d’un jardin monastique médiéval

L'exemple d'un jardin « à la Française »



Pour travailler à la Le Nôtre, je me suis mise à son écoute, à son école en reprenant ce qui caractérise ses jardins : la maitrise de la perspective, les différences de niveau, la symétrie, le jaillissement de l’eau, les parterres de broderie.
 Mon jardin s’inspire de Vaux le Vicomte en appliquant les méthodes de Le Nôtre et les goûts du XVIIème. La perspective est travaillée, l’allée centrale n’est pas rectiligne au contraire, elle s’élargit pour couper l’effet de fuite sinon l’horizon se ferme trop. Les bassins ne sont pas ronds mais ovales pour renforcer l’effet de perspective.
 Pour admirer le jardin, un point de vue plus haut est nécessaire, le premier plan est à un autre niveau constitué d’une terrasse au gravier fin ornée de deux vases classiques.
 Les éléments sont disposés de façon symétrique, tapis de broderies, bordures de fleurs, banquettes de gazon et vases…
 Pas de jardin sans la magie de l’eau qui s’élance haut vers le ciel en défiant les lois de la gravité comme les jets d’eau qui ornent les bassins.
 Les parterres de broderies, dont les arabesques sont soulignées par des graviers de couleurs contrastées, allient maitrise des végétaux et de l’ornementation.
 Malgré tous mes efforts et mon application ce jardin reste perfectible, la forme ronde n’a pas facilité la tâche, une niche correspondrait mieux au format. Le printemps froid est pluvieux ne m’a pas permis d’utiliser les charmilles restées à l’état de bouton à la date du concours…

L’exemple d’un jardin « à la Française »

Un univers vivant

Créer des petits jardins est vite une passion, mettre un paysage dans une niche impose de résoudre un certain nombre de problèmes. A la base, bien connaître son sujet par une étude approfondie, se mettre à l’échelle, chercher des végétaux dont les fleurs et les feuilles sont petites, même chose pour les accessoires. Comment dans un espace dont la profondeur est courte (souvent 60cm dans une niche), donner l’illusion d’une profondeur ? En créant des plans dans cet espace comme pour une photographie et en travaillant sur la grosseur des végétaux et leurs couleurs en fonction de leur place.
 Chercher à créer une atmosphère pour ce petit univers vivant.

Jocelyne Vuillet ,  Claire Erny

Voyage en Belgique, « au-delà de l’imagination »

Pour le 25e anniversaire de ses activités de designer floral, Stef Adriaenssens a organisé l’exposition « Beyond Imagination », à Lier, sa ville natale. L’occasion rêvée pour la Section Art Floral de la SNHF d’aller à la rencontre de fleuristes belges et de proposer une journée de détente et de convivialité…

L’exubérance, une imagination sans limites, étaient bien au rendez-vous à Lier, le 24 novembre dernier ! Une quinzaine de membres de la Section Art Floral de la SNHF ont participé à ce voyage haut en couleur. Début novembre, l’an dernier, plus de quarante fleuristes passionnés originaires de  Russie, d’Angleterre, de France, des Pays-Bas et de Belgique se sont donné rendez-vous à Lier pour s’atteler à la réalisation du projet. L’ensemble des structures lourdes a été alors mis en place, tandis que les éléments plus fragiles ont été travaillés la semaine précédant l’ouverture de l’exposition.

L’exposition a eu lieu au  « Couvent des Sœurs Noires », dans le centre de Lier. La façade extérieure, ainsi que le jardin, situé à l’intérieur, étaient ornés de décors monumentaux, une forêt de sapins stylisés était implantée dans la cour du couvent. Toutes les nombreuses salles restituaient chacune une ambiance différente et rivalisaient d’élégance et de raffinement.

Les cerisiers en fleurs accueillaient les visiteurs

L’entrée était transformée en jardin de cerisiers en fleurs, tel un jardin japonais. La cuisine du couvent, avec son sapin décoré de gâteaux et ses couronnes de Noël, exhalait une bonne odeur de pain d’épice. Les salons mettaient en valeur d’étranges structures tressées en rameaux de  cornouiller, plus stylisées les unes que les autres.

Les corbeilles de fleurs, telles d’immenses corolles, et un sapin en forme de spirale géante suspendu au plafond étaient là aussi pour surprendre et étonner.

Le point d’orgue de l’exposition était la Chapelle où les arceaux en sapin ornés d’une pluie d’orchidées, de la neige sur le sol et une musique céleste ont composé un univers féérique. Après un repas convivial, l’après-midi fut consacré à la visite du Béguinage inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO et de la boutique de Stef Adriaenssens.

Valérie Lehmann

Art floral en Inde : un partage du savoir

L’association I N D P Inde (interculturelle pour le développement et la paix) a deux grands axes : l’éducation et la culture dans les milieux défavorisés. L’information et la sensibilisation aux réalités socio-économiques, culturelles et spirituelles indiennes s’accomplissent dans le partage du savoir. Jacqueline Boch, adhérente à cette association nous parle de son expérience.

Séjour en Inde – © J. Boch

« Le directeur m’a demandé d’intervenir dans les écoles et collèges du gouvernement de la région de Pondichéry, dans le cadre d’un volet éducatif sur la conservation de la nature et l’assainissement de l’eau par les plantes dans des bassins de décantation. Ne parlant pas la langue de la région, et très mal l’anglais, sans subventions et peu de moyens (du raphia et un sécateur qui ne me quitte jamais…) je suis partie dans la campagne à la rencontre des écoliers et des professeurs ravis de voir arriver une Européenne, sur une mobylette, entourée de sacs de plastiques remplis de feuillages de couleur. Les fleurs sont chères, celles des arbres sont inaccessibles pour moi.

Des vaches qui mangent tout

Avec l’assistant du district, parlant un anglais que je ne comprenais pas toujours, nous avons communiqué tant bien que mal dans la bonne humeur. Et notre « tandem » a bien fonctionné, le langage des fleurs n’est-il pas universel…? Seuls les arrangements liés à la main étant possibles, grâce aux couleurs flamboyantes des éléments et à leurs formes intéressantes, le résultat fut assez satisfaisant. L’herborisation prenait pas mal de temps, les alentours des villages sont détruits par les nombreuses vaches et chèvres en liberté qui mangent tout, même les affiches sur les murs. Et puis nous devions tout laver, la fine poussière rouge soulevée par les camions lors de leur passage sur les routes non goudronnées recouvrait tout.

Le bonheur des enfants

La discipline est très stricte dans les écoles, les instituteurs ont des baguettes dont ils savent se servir…. L’arrivée de deux ou trois classes est impressionnante. Les garçons devant, les filles derrière, tous biens alignés s’asseyaient par terre, dans la cour, sous un arbre car la chaleur est Intense dans la journée. Nous donnions des explications simples sur les lieux de pousse, les arbres, les lianes pour les philodendrons de toute beauté, les plans d’eau pour les papyrus, les buissons à fleurs épineux, les fougères luxuriantes, les nénuphars et les lotus dont les fleurs fanent si vite. Nous leur conseillions de ne pas couper les arbres et d’empêcher les animaux de tout saccager. Le bonheur des enfants et des grands repartant avec leurs « mini bouquets « faisait plaisir à voir et me comblait de joie.

L’impression d’être utile

J’intervenais dans trois écoles chaque jour. Les rencontres duraient deux heures environ, beaucoup d’enfants voulaient s’exercer. Il m’est arrivé de revenir l’année suivante dans le même endroit avec le même bonheur. J’étais reconnue et leur manifestation amicale était un réel plaisir pour moi.

Qu’en est-il resté ? Je doute fort d’avoir provoqué des vocations de fleuristes ! L’utilisation des fleurs dans la culture indienne, dans les campagnes, est très éloignée de la nôtre. Les guirlandes et les fleurs pour les mariages, décès ou autres manifestations, sont très codifiées. En ville et dans les hôtels on peut trouver de beaux arrangements. Durant mes voyages à l’Ashram et à Auroville je suis allée donner des cours d’art floral occidental, j’ai même été l’élève d’un maître en ikebana durant le temps de mon séjour. Mais c’est avec les enfants, dans les écoles, que je suis heureuse et que j’ai l’impression d’être utile. »

Jacqueline Boch

Confection de bouquets avec les enfants – © J. Boch
Confection de bouquets avec les enfants – © J. Boch