Maïs doux

Maïs
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Nom latin : Zea mays L. convar. saccharata Koern.

Famille botanique : Poacées (anciennement Graminées).

Principales variétés : Des centaines de variétés ont été sélectionnées de façon à limiter la transformation des glucides en amidon et augmenter la teneur en sucre. La teneur en sucre varie selon les variétés de 15 à plus de 40 %. Les variétés les plus connues sont Maple Sweet (jaune), Bodacious (jaune, 75), Tuxedo (75), Peaches & Cream (blanc et jaune, 83), Kandy Korn (89). Actuellement, en dehors des cultures potagères, très peu de variétés traditionnelles de maïs doux sont cultivées. Pratiquement toutes les variétés cultivées commercialement sont des hybrides.

Utilisations : Le maïs doux est couramment consommé comme légume. Les épis sont cueillis avant que les grains ne mûrissent trop et se chargent en amidon. Ils sont à consommer (ou à congeler) relativement rapidement. Les grains sont bouillis ou cuits à la vapeur et consommés comme mets d’accompagnement, parfois avec du beurre ou du sel, et sont quelquefois employés comme garniture de pizza (en particulier au Royaume-Uni). L’épi de maïs doux peut aussi se consommer entier, après avoir été bouilli, cuit à la vapeur ou grillé.

En France, Ceretram (Géant vert), Bonduelle et Daucy sont les principaux acteurs dans l’organisation, la logistique et le conditionnement du maïs doux industriel, permettant la culture de 22500 ha par 800 producteurs dans le sud-ouest principalement. 75 % de la production sont exportés.

 

DESCRIPTION

Origine : Probablement vieux de 7 000 ans, le maïs (Zea mays) a connu des évolutions profondes depuis sa naissance au Mexique. C’est en 1492 que Christophe Colomb découvre cet épi élégant aux grains dorés, en débarquant dans le Nouveau Monde. Deux ans plus tard, il est cultivé en Espagne.

L’origine du maïs doux est sujet à débats. Il serait apparu spontanément vers l’an 1000 dans les champs de maïs denté* de Bolivie ou du Pérou par suite d’une mutation récessive du gène « su » qui régit la conversion du glucose en amidon.

*Le maïs denté présente une proportion plus élevée d’albumen farineux qui à la maturation se rétracte et donne au grains la forme d’une incisive, contrairement au maïs corné plus riche en albumen vitreux. (Le maïs denté est la forme la plus cultivé aux Etats-Unis, tandis qu’en France les hybrides « denté x corné » sont majoritaires

Caractéristiques : Le maïs est une herbacée annuelle à longues feuilles caduques, rubanées et linéaires, elle peut atteindre plus de 2 mètres. Semée au printemps, elle fleurit en été. C’est là que se forme l’épi, qui est en fait l’inflorescence femelle. Selon l’utilisation voulue (grains ou fourrage pour le bétail), on le récolte à différents degrés de maturité et d’humidité.

L’épi est constitué par le regroupement de plusieurs centaines de grains sur l’axe central, la «  rafle  ». L’épi est étroitement enveloppé de feuilles modifiées appelées «  spathes  ».

Les « soies » sont de longs filaments qui émergent des spathes et qui sont les styles des fleurs pistillées. On reconnait les grains de maïs doux au fait qu’ils se fripent lorsqu’ils arrivent à maturité car ils sont riches en glucides, contiennent de la dextrine et peu d’amidon. Mais ces grains ne s’abîment pas pour autant et peuvent être ressemés la saison suivante.

Rusticité : Le maïs est une plante nécessitante chaleur, lumière et humidité.

 

CULTURE

Niveau de difficulté :  Dans de bonnes conditions, en particulier au sud de la Loire, la culture du maïs ne présente pas de difficulté particulière.

Sol : Le maïs sucré demande un sol profond, léger, frais et riche en humus.

Exposition : Nécessitant beaucoup de lumière, le maïs doux doit être semé en plein soleil.

Semis/plantation : Semer d’avril à juin dans un sol bien réchauffé (12 °C).

Semis en ligne :

  • Creusez des sillons 3 cm de profondeur et semez clair, en rangs écartés de 70 cm.
  • Recouvrez les graines de terre fine (attention aux oiseaux qui volent les graines, même lorsqu’elles ont germé !).
  • Après la levée, éclaircissez à 20-25 cm (pour le semis en sillon).

Semis en poquet :

  • Semez en poquets de 2 grains de maïs tous les 25 cm.
  • Recouvrez les graines de terre fine.
  • Ne conservez que le plus beau plant après la levée.

Conseil : Ne semez qu’une seule variété à la fois, ou alors deux variétés à la floraison décalée : le maïs s’hybride très facilement et vous ne récolteriez pas la variété semée. De même, si votre jardin se trouve à moins de 300 m d’un champ de maïs, il faudra protéger votre culture au moment de la floraison.

Conduite de culture :

Le maïs est une plante exigeante :

  • Apportez un engrais potager naturel au semis ou à la plantation.
  • Binez superficiellement pour ne pas endommager les racines, qui restent superficielles.
  • Lorsque les plantules atteignent une hauteur de 30 cm, buttez-les pour renforcer leur ancrage.
  • Arrosez très régulièrement s’il ne pleut pas (une fois par semaine)
  • Paillez avec des tontes de gazon en couche fine à renouveler régulièrement.

Multiplication : Si vous n’avez cultivé qu’une seule variété de maïs (non hybride), vous pourrez ressemer les grains que vous avez récoltés. Laissez un ou deux épis particulièrement bien formés mûrir sur pied. Vous les récolterez en automne, lorsqu’ils seront secs, et continuerez de les faire sécher dans un local aéré.

 

Maïs non hybride
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Association : Le maïs, excellent tuteur, peut être associé par exemple au haricot grimpant et à la courge :

  • Le haricot, capable de fixer l’azote atmosphérique dans le sol, apporte de la nourriture au maïs.
  • Le feuillage dense de la courge permet de conserver le sol frais et humide indispensable à la croissance du maïs.

Dans le Béarn, les haricots Tarbais sont cultivés avec du maïs.

Maladies et parasites courants : La chenille de la pyrale creuse parfois ses galeries au cœur des tiges et des épis du maïs, provoquant leur cassure et l’altération des grains. En prévention, broyez les déchets de culture avant de les utiliser (compost ou paillage). Effectuez une bonne rotation des cultures en ne cultivant pas de maïs sur la même parcelle avant 4 ans. En cas d’attaque grave, vous pouvez pulvériser une solution de Bacillus thuringiensis*.

*C’est une bactérie insecticide homologuée en agriculture biologique contre diverses sortes de chenilles.

Récolte/productivité : Le maïs doux se récolte de 80 à 120 jours après le semis selon la précocité de la variété, la chaleur, l’arrosage, soit 25 à 30 jours après la floraison femelle… Les soies commencent alors à brunir. Les grains prennent leur couleur ; ils doivent être bien développés, mais toujours tendres. Pour savoir s’ils sont mûrs, prélevez-en quelques-uns sur un épi. Écrasés, ils doivent être légèrement laiteux.

 

Fiche réalisée par Jean-Christophe Villain, SNHF, section Arbres et arbustes d’ornement.

Lobélie

lobélie
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Nom latin : Lobelia erinus.

Famille botanique : Campanulacées.

Principaux types : Le genre Lobelia, nommé par le botaniste français Charles Plumier et décrit plus précisément par Carl Von Linné, compte plus de 350 espèces.

Utilisations : Cette espèce est surtout utilisée pour faire des compositions en coupes suspendues ou jardinières.

 

DESCRIPTION

Origine : Régions tempérées d’Amérique et d’Afrique.

Principales caractéristiques : Les lobélies peuvent être annuelles ou vivaces, formant des touffes tapissantes de tiges ramifiées fragiles (Lobelia erinus). Mais on trouve aussi des arbustes, comme L.gibberosa, atteignant 10 m de hauteur quand leur unique hampe florale est totalement développée (Lobelia gibberosa). Elles sont appréciées pour leurs grappes de petites fleurs tubulaires, allant du blanc au pourpre en passant par le bleu.

Période de floraison : De la fin du printemps au milieu de l’automne. Couper les grappes fanées pour favoriser la remontée de floraison.

Rusticité : Plante vivace mais généralement utilisée en annuelle. Pour passer l’hiver, il faut que le milieu soit bien drainant pour éviter la pourriture des racines. On peut tenter de conserver les suspensions en véranda peu chauffée pendant la saison froide.

 

CULTURE

Niveau de difficulté :  Facile.

Sol : Riche, bien drainant, mélange de terreau bien décomposé avec sable grossier.

Exposition : Soleil. En période très chaude prolongée, arroser tous les jours pour préserver l’humidité.

Semis/plantation : Le semis peut se faire dès février-mars en serre chaude. On repique en godet dès que la plantule possède 2 vraies feuilles. On met en place courent mai, après les dernières gelées. Mais si on ne dispose pas d’un endroit assez chaud pour assurer la levée des graines, on peut acheter directement des plants en godet. Mais on est alors limité en ce qui concerne le choix des cultivars.

Conduite de culture : La plante prenant vite de l’ampleur latéralement, ne pas repiquer trop serré. Le sol sera maintenu toujours humide mais non détrempé. Un paillage en surface permet d’espacer un peu les arrosages. Un engrais pour plante fleurie est recommandé, à dose normale, tous les 15 jours lors de la croissance. On peut espacer la fertilisation à partir de la mi-août.

Maladies et parasites courants : C’est l’excès d’eau qui cause le plus de dégâts. Thrips et pucerons sont à surveiller.

Remarque : Une autre espèce, Lobelia cardinalis, aux grandes hampes florales (80 cm) et belles fleurs rouges, est plus adaptée aux milieux plus frais. Vivace, il faut la protéger des excès d’eau en hiver pour éviter qu’elle ne pourrisse.

 

Fiche réalisée par Philippe Lemettais, SNHF, section Orchidées

Gommier cidre

Eucalyptus gunnii grand
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Nom latin : Eucalyptus gunnii Hook.f., 1844

Famille botanique : Myrtaceae.

Utilisations :

– L’écorce, riche en tannins, est récoltée pour produire différentes teintures.
– Les feuilles, très aromatiques, peuvent être cueillies, séchées, et disposées pour parfumer le linge. Les rameaux peuvent ajouter une note olfactive à un bouquet sec.
– On extrait des feuilles une huile essentielle riche en vertus antiseptiques, antivirales et antifongiques. Dynamisante et rafraîchissante, elle est notamment utilisée pour soulager diverses douleurs musculaires, ou accompagner les épisodes hivernaux (fatigue, migraines, manque d’énergie). Mais grâce à ses puissantes propriétés décongestionnantes et expectorantes, l’huile essentielle d’Eucalyptus gunnii est surtout utilisée en cas d’affections des voies respiratoires (toux grasses, bronchites, rhinopharyngites).

 

DESCRIPTION

Origine : Le Gommier cidre (Eucalyptus gunnii) est un arbre de la famille des Myrtaceae, qui regroupe notamment les genres Myrtus, Eugenia, Melaleuca, ou encore Syzigium. Il est originaire et endémique de Tasmanie, au sud de l’Australie. Sacré pour les populations locales, le Gommier cidre tient ce nom de sa sève, très sucrée, de laquelle les colons européens tentèrent d’en faire un alcool. L’introduction des Eucalyptus en France remonte environ au milieu du XIX e siècle, tout d’abord sur le pourtour méditerranéen, où le climat, similaire au sud-ouest du continent australien, est favorable à leur croissance.

La culture de l’Eucalyptus gunnii se répand alors rapidement, car il présente la particularité de résister aux hivers rudes de nos régions plus septentrionales. Ainsi, en y adjoignant ses qualités ornementales, le Gommier cidre est peu à peu devenu un arbre incontournable de nos parcs et jardins historiques européens. Aujourd’hui, dans son pays d’origine, les groupements forestiers sont menacés par l’élevage, qui fragmente les populations en déclin constant. Une récente évaluation de l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN en français), datée de 2019, a placé l’Eucalyptus gunnii sur la Liste rouge des espèces menacées, avec la mention « En danger » (EN).

Principales caractéristiques :

– Le Gommier cidre est un arbre de grand développement, au port dressé et étalé, pouvant, à maturité, atteindre les 20 m de hauteur et les 10 m d’envergure. Sa taille imposante en fait un sujet de choix pour les scénographies isolées dans un jardin de dimensions adéquates, ou dans les parcs. Sa croissance est très rapide et il dépasse facilement les 10 m de haut après seulement 5 ans de culture.

– Cet arbre présente la particularité de changer d’apparence tout au long de sa croissance : comme de nombreux individus de la même famille, son écorce et son feuillage constituent ses principales qualités ornementales, mais c’est sa forme de jeunesse qui lui a valu son autre nom d’« Eucalyptus à feuilles rondes ». En effet, ses feuilles, persistantes, mesurant entre 3-4 cm, sont arrondies, opposées, et de couleur bleue argentée durant les premières années de leur croissance, puis elles deviennent progressivement alternes et s’allongent avec l’âge (jusqu’à atteindre 8 cm de long), pour finalement arborer une teinte bleutée tirant vers le vert à maturité. Une caractéristique qui, si elle est entretenue par des tailles régulières (ou des cépées), peut être maintenue selon les préférences esthétiques : l’arbre conservera alors un port étalé et buissonnant. Son écorce, elle aussi, se métamorphose sur le même principe : lorsque l’arbre est jeune, les rameaux verts et lisses desquament par plaques entières, créant des motifs maculés brun-crème sur tout le bois. En vieillissant, la teinte du tronc perd de son intensité mais se craquèle toujours par endroits, découvrant un fût aux nuances de vert jaunâtre/gris-rosé et à la texture surprenante !

– Bien que discrètes et larges d’un centimètre, ses fleurs ont elles aussi un intérêt : de couleur blanc-crème, elles sont groupées sur les rameaux tels des petits pompons et attirent quantités de pollinisateurs. En fin d’été et début d’automne, l’arbre se couvre alors de fruits, de petites cupules vertes puis brunes à maturité, renfermant les graines.

Eucalyptus gunnii fruits
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Période de floraison : Période estivale, d’août à septembre. Fructification de septembre à octobre.

Rusticité : 

– Résistance au froid : oui, jusqu’à -18 °C (température à considérer s’il s’agit de froids secs). Zone de rusticité : 8.

– Résistance à la chaleur : oui. Entre 30-40 °C, il arrive que des branches se brisent.

Toxicité connue : Pas de toxicité connue.

 

CULTURE

Niveau de difficulté : Facile.

Sol :

– Profond, frais, riche, drainé et pas trop sec.
– pH : neutre privilégié mais tolère les sols légèrement acides, légèrement calcaires, et légèrement argileux.

Exposition : À l’extérieur, en situation très lumineuse à ensoleillée, à planter à l’abri des vents forts et desséchants.

Semis/plantation :

– Semis :

  • Période : sous nos climats, on commence à récolter les fruits à partir de fin septembre. Les graines sont petites et peuvent être semées immédiatement, à condition de maintenir une température comprise entre 18-24° C pour permettre la levée (serre chauffée en hiver ou sous châssis au printemps).
  • Matériel et méthode : Le semis s’effectue dans un substrat riche (en terrine ou en pot), lequel est maintenu humide mais sans excès, car cela entraînerait une pourriture de surface ou une fonte des semis. Dans ces conditions, les graines germent environ 4 semaines après avoir été semées. De croissance rapide, il est important de repiquer les jeunes sujets et de les rempoter rapidement afin d’éviter aux racines de former un « chignon ».

– Plantation :

  • Période : peut s’effectuer de mars à mai ou de septembre à novembre. On évite les périodes de gelées matinales ou de fortes chaleurs, et on privilégie les périodes de demi saison où la terre est encore chaude (ou se réchauffe) la nuit. L’idéal étant de planter quand les températures nocturnes ne descendent plus/pas encore sous les 10° C.
  • Matériel et méthodes : l’Eucalyptus gunnii apprécie les emplacements chauds et ensoleillés et les sols profonds, qui permettront à ses racines de correctement se développer. Mais il faut éviter de le planter en situation trop venteuse, à laquelle il est sensible. En pot, utilisez un terreau de rempotage classique, riche et bien drainé, et un contenant profond. En pleine terre, utilisez un mélange de 50 % de terreau et 50 % de terre de jardin. La fosse de plantation devra être assez large et profonde de 2 à 3 fois la hauteur de la motte. Il est bien sûr nécessaire de l’amender et de l’arroser avant la plantation. L’arrosage devra être copieux après la plantation.

Conseil : bien qu’il soit possible de le conserver en pot durant les premières années de sa vie, une plantation en pleine terre sera préférable pour profiter de son plein potentiel et pour éviter à la motte de former un chignon racinaire qui épuiserait l’arbre.

Eucalyptus
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Conduite de culture :

– Utilisation et espacement : l’Eucalyptus gunnii peut être utilisé en plantation isolée ou groupée. Dans le dernier cas, un espacement minimum d’1m 2 doit être respecté entre chaque sujet.
– Fertilisation : non nécessaire. C’est un arbre robuste et résistant, qui s’accommode de tous types de sols, s’ils sont bien drainés, pas trop calcaires ou argileux. Dans ce cas un amendement sera requis.
– Besoins en eau : en pot, on laissera sécher la motte avant un nouvel arrosage. En pleine terre, des arrosages seront nécessaires durant les premiers mois pour aider à la reprise, hors périodes de gel.
– Taille : afin de conserver une silhouette buissonnante et bleutée, une taille de formation peut être pratiquée au moins une fois par an, au printemps. S’agissant d’un arbre vigoureux, qui peut pousser d’un à deux mètres par an, ne pas hésiter à rabattre court, au-dessus du troisième nœud de chaque rameau, au départ de la végétation, en mars. Si l’on préfère un développement naturel, une simple taille d’entretien peut se réaliser une fois par an, à la même période, en supprimant les branches qui se croisent ou en allégeant la silhouette.

Maladies et parasites courants : L’Eucalyptus gunnii est assez robuste. Cependant, dans les régions méditerranéennes, il peut être sujet aux :
– Parasites : longicornes, charançons et psylles, notamment Phoracantha semipunctata, Gonipterus scutellatus et Blastopsylla occidentalis..

– Maladies : galles, causées par Ophelimus eucalypti, Ophelimus maskelli ou Leptocybe invasa.
Ces derniers peuvent causer des dégâts importants dans les jeunes plantations et les pépinières. Les feuilles se couvrent de boursoufflures et affaiblissent l’arbre. Nos hivers de plus en plus doux et l’absence de prédation sont favorables à l’implantation durable de ces insectes galligènes.

Solutions : en cas d’infestation, taillez et brûlez les feuilles ou rameaux atteints.

 

Fiche réalisée par Lise-Margot Dumargne, responsable adjointe de culture à l’Arboretum de Versailles-Chèvreloup, Muséum national d’Histoire naturelle de Paris

Masdevallia

Nom latin : Masdevallia veitchiana.

Famille botanique : Orchidacées.

Principaux types : De nombreux hybrides nécessitant moins de fraîcheur et donc plus faciles à cultiver sont disponibles. C’est le cas de M. Falcata ou M. Kimballiana.

Utilisations : Collection ou grand terrarium.

 

DESCRIPTION

Origine : Plante découverte en 1867 par Richard Pearce dans les Andes péruviennes près du Macchu-Picchu, entre 2000 et 3500 m d’altitude., décrite par Reichenbach l’année suivante.

Principales caractéristiques : Surnommée le ‘Roi des Masdevallia’ pour la beauté de ses grandes fleurs aux couleurs chaudes et aux reflets violacés, M. veitchiana est une orchidée vivace à floraison spectaculaire. Chaque hampe florale (jusqu’à 30 cm) porte une unique fleur bien visible au-dessus des feuilles. Mais une belle plante peut présenter plusieurs fleurs simultanément.

Période de floraison : Dans son milieu naturel, presque toute l’année. En Europe, plutôt en fin d’hiver jusqu’au début d’été.

Rusticité : Nécessite des températures fraiches (maximum 20 °C) mais ne se cultive pas en pleine terre. En revanche, elle apprécie de passer une bonne partie de l’année sous un arbre afin de profiter des nuits fraîches. Si possible, respecter un écart diurne de 5 à 6 °C pour obtenir une bonne floraison.

Masdevallia
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Masdevallia face
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CULTURE

Niveau de difficulté : Moyenne. C’est la nécessité de combiner température fraîche et forte humidité ambiante qui en fait une plante de choix pour une véranda fraiche l’été et peu chauffée en hiver.

Sol : On utilise un substrat un peu acide, retenant l’humidité mais bien drainant. Un mélange composé majoritairement d’écorce de pin de fine granulométrie, avec un peu de sphaigne (pour garder l’humidité), de charbon de bois (évite la pourriture des racines) et de billes d’argile (évite le compactage en vieillissant) sera idéal. Utiliser des pots un peu étroits.

Exposition : Demande une forte luminosité, soleil directe le matin, mais ne pas laisser monter la température. On peut dépasser les 20° C en été à condition de maintenir une humidité supérieure à 75 80 %.

Semis/plantation : Le semis sur gel est réservé aux professionnels. Quand les touffes deviennent trop grosses, on peut diviser, mais les masdevallias n’apprécient guère, et puis une grosse plante, c’est tellement spectaculaire.

Conduite de culture : Les fines racines imposent que le substrat soit humide en permanence, mais pas détrempé, et que l’engrais ne soit jamais concentré. On arrose donc une fois par semaine, et une fois sur deux avec une solution d’engrais au tiers de la dose recommandée sur le flacon. Une fois par mois, on arrose à l’eau de pluie pure pour rincer. On espace un peu les arrosages en fin d’automne, sans laisser sécher complètement, et on cesse l’engrais l’hiver.

Maintenir une forte humidité atmosphérique toute l’année (80 %). Dans ces conditions de culture, le substrat se décompose vite, et il faut donc rempoter tous les ans, en prenant bien soin de ne pas blesser les racines.

Maladies et parasites courants : Il faut surveiller les invasions de pucerons. En outre, la forte humidité et les températures basses favorisent les attaques fongiques. Il est donc recommandé de bien ventiler pour que des gouttes d’eau ne stagnent pas sur le feuillage.

 

Fiche réalisée par Philippe Lemettais, SNHF, section Orchidées

Arbre à miel

Tetradium daniellii
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Nom latin : Tetradium daniellii (anciennement Euodia daniellii).

Famille botanique : Rutacées.

Principaux types : Le genre Tetradium moins d’une dizaine d’espèces. T. daniellii est pratiquement la seule espèce cultivée, mais encore très peu présente en France.

Utilisations : En arbre d’ornement, d’alignement (à Montpellier), ou en haie champêtre. Utilisé aussi uniquement pour nourrir les abeilles.

 

DESCRIPTION

Origine : Originaire des montagnes du nord de la Chine, on le trouve jusqu’en Corée ainsi qu’au Japon et au sud de l’île de Java.

Principales caractéristiques : Petit arbre au tronc court, de 10 à 20 m, dioïque avec une large couronne. Son écorce est grise. Le feuillage est caduc, vert foncé, vernissé sur le dessus, bleuté au revers ; les feuilles sont opposées, imparipennées, composées de 5 à 11 folioles, pointues aux deux extrémités, ondulées.

Elles contiennent des glandes sécrétrices visibles à l’œil nu, leur donnant un aspect piqueté. Le froissement des feuilles dégage un léger parfum. La floraison se déploie en une multitude de petites fleurs blanc-crème en ombelles de 10-15 cm, très odorantes et très mellifères, en juillet et parfois jusqu’à fin août en climat tempéré.

Celles-ci produisent un nectar très riche en sucre qui procure une nourriture abondante aux abeilles ainsi que du pollen. En fin de floraison, la grappe de fleurs devient rouge et les petits fruits qui se développent sont colorés, changeants (vert, rouge puis gris) et restent longtemps sur l’arbre pour la joie des oiseaux qui en raffolent et s’en nourrissent jusqu’à la mi-décembre.

Période de floraison : La floraison débute en fin de printemps et dure jusqu’à mi-août, parfois plus dans des régions tempérées. Les graines, contenues dans les capsules sont oléagineuses, restent attachées aux follicules et sont très appréciées des oiseaux qui peuvent en profiter jusqu’à la mi-décembre.

Rusticité : Très rustique (-25 °C) et résistant à la sècheresse, il faut cependant l’arroser et le protéger du froid les 5 premières années.
Il est sensible aux gelées printanières qui grillent son feuillage qui apparait tôt en saison dès la fin de l’hiver. Sa durée de vie est malheureusement un peu courte (une cinquantaine d’années dans de bonnes conditions de culture).

 

CULTURE

Niveau de difficulté :  Facile.

Sol : Il accepte tous les terrains même pauvres et calcaires mais préfère les sols neutres et drainants. En sols légers, fertiles et frais, il pousse très rapidement.

Exposition : Soleil ou mi-ombre dans un endroit peu venteux car ses branches sont fragiles.

Semis/plantation : Il se reproduit facilement par semis ou par bouture aoûtée, en le protégeant du froid les premiers hivers, et des limaces et des escargots qui en sont friands.

Conduite de culture : Un espacement d’une dizaine de mètres est nécessaire en cas d’alignement. Pendant 5 ans, il faudra protéger les jeunes plants du froid et penser à l’arroser.

Maladies et parasites courants : Aucun à ce jour.

 

Fiche réalisée par Eliane de Bourmont, SNHF, section arbres et arbustes d’ornement

Dattier des Canaries

Dattier des canaries 3
Phoenix canariensis, détail d’une couronne de palmes, très fournie chez cette espèce. © Lise-Margot Dumargne, Juin 2018.

Nom latin : Phoenix canariensis H. Wildpret (hort. ex Chaubaud, 1882)

Famille botanique : Arecaceae

Utilisations :

– Ornementale

– Économique : son stipe (tige robuste du palmier) est employé comme matériau de construction et ses palmes pour réaliser des toitures.

– Alimentaire : la sève du Phoenix canariensis faite partie des sèves extraites pour produire les « miels de palmiers » : aux Îles Canaries, les dattiers sont incisés à la base de leurs stipes, qui exsudent le fameux sirop, semi-liquide, riche en saccharose. Récolté aux heures fraîches de la journée, celui-ci est ensuite commercialisé sous le nom de « Miel de Palma » en espagnol. Il faut noter que plusieurs « miels de palmiers » sont commercialisés dans le monde : en Amérique du Sud, le sirop est extrait du Jubaea chilensis (palmier du Chili), tandis qu’en Asie et Asie du Sud-Est, ce sont les Cocos nucifera (cocotiers) et Borassus flabellifer (palmiers à sucre) qui sont destinés à cet usage.

 

DESCRIPTION

Origine : Le dattier des Canaries, faux-dattier ou palmier des Canaries, porte également le surnom de « palmier d’Hyères », en référence aux célèbres alignements de palmiers du sud de la France. Originaire et endémique des Îles Canaries, en Espagne, les Phoenix canariensis sont importés en France au milieu du XIXe siècle, durant une époque où le vrai dattier, Phoenix dactylifera, est massivement utilisé en ornementation des parcs et jardins privés de la côte d’Azur. Alors baptisé Phoenix vigieri, il est peu à peu cultivé dans plusieurs jardins d’acclimatation de la région et prisé pour sa vigueur. C’est finalement le botaniste Justin-Benjamin Chabaud (1833-1915), également jardinier en chef du jardin d’acclimatation de Saint Mandrier sur Mer, près de Toulon, qui le renommera définitivement Phoenix canariensis en 1882. Massivement répandu comme plante ornementale, le dattier des Canaries inonde aujourd’hui le marché des jardineries et des pépinières. Malgré tout, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) l’a classé en 2013 sur la Liste rouge des espèces menacées, avec la mention « Préoccupation mineure » (LC), car ses populations sont localement menacées par l’urbanisme et l’introduction d’espèces exogènes.

Dattier des canaries 2
Phoenix canariensis haut d’une douzaine de mètres. Les cicatrices foliaires, clairement visibles, ont été laissées sur le stipe, où des niches écologiques se sont créées, favorisant la plantation de végétaux épiphytes (ici des Bromeliaceae et fougères). © Lise-Margot Dumargne, Juin 2018.

Principales caractéristiques :

– Morphologie : cette espèce est l’une des 17 qui composent le genre Phoenix. Comme la majorité des palmiers, le dattier des Canaries est très apprécié pour ses qualités ornementales. Il peut atteindre à maturité entre 10-15 m de haut pour un stipe de 30 à 60 cm de diamètre. Ce dernier présente la particularité de porter des bases foliaires rugueuses et persistantes, qui sont les cicatrices des anciennes palmes tombées avec le temps, lui conférant un aspect très graphique. Ses palmes justement sont pennées (c’est-à-dire qu’elles possèdent des folioles – pinnules – opposées, disposées de part et d’autre de la nervure centrale, telles les pennes d’une plume). Elles peuvent mesurer entre 4 à 6 m de longueur et compter jusqu’à une centaine de pinnules. Le pétiole de chaque palme, pouvant mesurer jusqu’à 1 m de long, est hérissé d’épines. Pouvant compter jusqu’à 150 palmes, la couronne est très fournie et donne au dattier des Canaries une allure massive.

– Erreurs à éviter : lorsqu’il est jeune, Phoenix canariensis présente la particularité de ressembler à un gros ananas, du fait de son stipe renflé marqué des stigmates de ses anciennes palmes. C’est l’une des principales raisons pour laquelle cette espèce est très largement appréciée et commercialisée. Cependant, il ne conserve pas cet aspect toute sa vie : de croissance rapide, son stipe va croître d’environ 50 cm à partir de sa 3e année de culture, il vaut mieux donc éviter de le planter trop près des murs d’une habitation, de clôtures, ou autres éléments urbains.

– Autres particularités : comme d’autres palmiers, Phoenix canariensis est dioïque, c’est-à-dire qu’il existe chez l’espèce des individus mâles et d’autres femelles. Les inflorescences mâles sont plutôt courtes et portent des fleurs jaune pâle, tandis que les panicules des femelles sont chargées de petites fleurs blanc crème. Ce sont les individus femelles qui, s’ils sont pollinisés, porteront les fruits. Il s’agit de baies ovoïdes orangées, comestibles mais peu gouteuses, qui attireront les oiseaux. Chaque baie ne possède qu’une seule graine.

– Astuce : lorsque les palmes tombent naturellement, les cicatrices foliaires laissées sur le stipe sont relativement écartées les unes des autres. Aux Îles Canaries, ces espacements forment de véritables niches écologiques pour quantité d’oiseaux, de mammifères ou d’insectes qui y trouvent refuge : la culture de certaines plantes épiphytes exotiques y est également possible ! Par souci d’esthétisme, les municipalités ont tendance à raboter à outrance les stipes, leur conférant un aspect plus lisse que leur morphologie originelle. Si l’aspect d’une palme brunie vous dérange, il est possible de la tailler, mais l’astuce consiste alors à laisser un bourrelet cicatriciel suffisant pour permettre un aspect naturel, et favoriser l’apparition de ces niches : d’autre part, le stipe sera mieux armé face aux rudesses de certains hivers septentrionaux.

Période de floraison :  Estivale.

Rusticité :

– Résistance au froid : jusqu’à -8°C (température à considérer en l’absence d’arrosage ou de pluie). Zone de rusticité : 8

– Résistance à la chaleur : entre 30°C et 40°C. Sa température idéale de culture se situe entre 15-30°C.

 

Dattier des canaries 1
Phoenix canariensis âgé de 5-6 ans : le stipe juvénile conférant l'aspect d'ananas à la plante durant les premières années de sa vie précède la couronne de feuilles. © Lise Margot Dumargne, Mai 2017.

CULTURE

 

Niveau de difficulté :  Facile.

 

Type de sols : Variés, bien drainés, humifères. Tolérant aux sols légèrement calcaires et argileux.

 

Exposition : Ensoleillée à très ensoleillée, à l’abri des vents trop desséchants ou froids (mais tolérants aux fronts de mer avec embruns).

Semis/plantation :

– Semis : 

  • Matériel et méthode : Il convient de récolter les fruits à maturité. Pour soustraire la graine du pourrissement de la chair de son fruit, il vaut mieux l’extraire une fois les fruits récoltés, et les débarrasser de l’excédent de pulpe à l’aide d’un chiffon sec : cela a pour but d’éviter toute moisissure. Pour optimiser les chances de réussite, on peut faire tremper les graines dans un récipient d’eau légèrement tiède (pas brûlante) pendant 24h, pour ramollir le tégument. Les graines pourront ensuite être plantées à une profondeur équivalente à deux fois leur taille en volume de terre, en pots d’1,5 L individuels (pour éviter toute concurrence), dans un substrat léger et fin, soit riche (terreau tamisé ou terreau de semis/bouturage) soit neutre (vermiculite, sable de Loire). Si ce dernier choix est privilégié, peu après la levée des graines, il conviendra de les empoter dans un substrat nourricier (terreau de rempotage).

 

  • Période : en extérieur, les semis devront s’effectuer au printemps, avec le retour des beaux jours. Les graines germent plus rapidement si les semis sont maintenus à une température de 20-25°C, et lèvent en quelques semaines avec de la patience. En serre, les semis peuvent être effectués aussitôt après la récolte des graines, avec les mêmes conditions de culture. 

Conseils et erreurs à éviter : attention à maintenir une chaleur qui ne soit pas saturée en humidité, et à bien laisser sécher les pots entre chaque arrosage ! Sinon les graines risquent de pourrir dans leur substrat. Il est important d’effectuer ses semis dans une pièce toujours bien ventilée, s’ils sont maintenus en intérieur. S’ils sont effectués en extérieur, prenez garde aux rongeurs et oiseaux qui raffolent des graines : un petit filet (filet à légumes par exemple) disposé au-dessus des pots vous prémunira des larcins.

– Plantation :

  • Matériel et méthodes : en pleine terre, la fosse de plantation devra être au moins équivalente à deux fois la taille de la motte (les racines des palmiers ne s’étendent pas profondément et sont superficielles). Il est important d’amender le sol de façon à ce qu’il soit bien drainé en cas de sols trop compacts (billes d’argiles, graviers, pouzzolane, sable de Loire grossier…). L’idéal est d’effectuer un mélange 2/3 terre de jardin et 1/3 matériaux drainants précédemment listés, mais le palmier appréciera tout autant un mélange ½ terre de jardin ½ terreau de rempotage. 

En pot, inutile de choisir des contenants trop profonds, en revanche un contenant plus large que haut sera parfaitement adapté. Le mélange idéal est 1/3 de terre de jardin, 1/3 de terreau de rempotage et 1/3 de matériau drainant (billes d’argiles fines). Bien arroser au premier arrosage, et bien laisser sécher avant un arrosage suivant.

  • Période : la plantation doit être effectuée hors périodes de froid et de fortes chaleurs, préférentiellement lorsque les températures nocturnes sont stables au-dessus des 10°C nocturnes, au printemps ou en fin d’été, avant la baisse des températures nocturnes.

Conseil : pensez à « déchignoner » (décompacter) la motte de votre palmier avant plantation pour éviter aux racines de s’étouffer à la reprise.

Conduite de culture : 

– Emplacement : le dattier des Canaries, par son aspect imposant, se suffit à lui-même dans un jardin ayant la capacité de le contenir. Certains parcs historiques ou promenades l’utilisent en alignement : un espacement d’au moins 2 m sera requis entre chaque sujet.

– Fertilisation : ne requiert pas d’engrais, autre qu’un amendement de terreau riche lors de la plantation ou des rempotages. 

– Besoins en eau : faibles. Le dattier des Canaries déteste les excès d’eau et les situations humides prolongées qui entraînent un pourrissement du système racinaire.

– Taille : possibilité de tailler les palmes si l’aspect brun qu’elles prennent en séchant ne vous convient pas. La taille s’effectuera sur la couronne de l’année passée (brune), de préférence au printemps, afin de permettre au palmier de cicatriser plus vite lors de la montée de sève, et de protéger son stipe des gelées en automne-hiver. Sinon, laissez tomber les palmes naturellement, aucune taille n’est requise.

À éviter : ne surtout pas tailler les palmes de la couronne de l’année en cours, qui affaiblirait la croissance de votre sujet, et ne surtout pas couper la tête du palmier : comme toutes les monocotylédones, sa croissance s’effectue par le bourgeon apical (la tête).

Maladies et parasites courants :

Le dattier des Canaries, assez résistant, peut être menacé par :

– Parasites : acariens, thrips, cochenilles et surtout le charançon rouge du palmier, (Rhynchophorus ferrugineus), coléoptère invasif originaire du Sud-est asiatique, qui cause des ravages considérables depuis son arrivée sur la Côte d’Azur en 2006.

– Maladies : peu sensible aux maladies foliaires. Des décolorations des palmes peuvent apparaître en cas de carence. Dans ce cas, un rempotage sera indiqué pour pallier le problème.

Solutions : en cas d’infestation d’acariens ou de thrips, il est important de veiller à la bonne ventilation de la plante, et si nécessaire de tailler les palmes atteintes. Les cochenilles peuvent être retirées manuellement et les palmes lavées à l’aide d’une solution au savon noir puis bien rincées. L’infestation au charançon rouge du palmier est beaucoup plus grave : la plante peut être condamnée en quelques jours. Il est important d’ensacher la plante atteinte et de prévenir les services municipaux concernés pour endiguer toute propagation de ce coléoptère invasif sur le territoire.

 

Fiche réalisée par Lise-Margot Dumargne, responsable adjointe de culture à l’Arboretum de Versailles-Chèvreloup, Muséum national d’Histoire naturelle de Paris

Palmier de Chine

Photo 1 _Dana L. Brown
Trachycarpus fortunei, sujet adulte. © Dana L. Brown

Nom latin : Trachycapus fortunei (Hook.) H.Wendl., 1861

Famille botanique : Arecaceae.

Utilisations :

– Ornementale

– Économique : son stipe (tige robuste du palmier), une fois débarrassé de ses fibres, peut être employé comme matériau de construction. Au Japon, ses fibres sont utilisées pour fabriquer des brosses, des vêtements ou des chapeaux, des cordages ou des nattes. En Chine, les palmes entrent dans la composition de tapis.

– Alimentaire/Médicinal : bien que peu goûteuses, ses baies charnues sont parfois utilisées en Asie dans la confection de remèdes, et possèderaient des vertus anticancéreuses.

 

DESCRIPTION

Origine : Le palmier de Chine ou palmier chanvre, principalement originaire du sud de la Chine, possède une aire de répartition naturelle qui s’étend jusqu’au nord de la Birmanie. Il appartient au genre Trachycarpus, qui compte moins d’une dizaine d’espèces, toutes originaires d’Asie et de climats frais. Son importation en Europe remonte au XIXe siècle : le Jardin des Plantes de Paris en fait mention dans ses collections nouvelles dès 1832, tandis que plusieurs écrits citent le naturaliste allemand Philip  Franz Balthasar von Siebold (1796-1866) comme l’un des premiers importateurs de graines au cours de cette même décennie. Naturalisé en Corée et au Japon, ce palmier l’est aussi sur les Îles Chusan (est de la Chine) : c’est de là que le botaniste anglais Robert Fortune (1812-1880) en rapportera à son tour des graines dans les années 1850. Portant alors à l’époque le nom de Chamaerops excelsa, c’est grâce à cette expédition que le palmier de Chine fut définitivement baptisé Trachycarpus fortunei : du grec trachys « âpre, amer », et karpos « fruit », en référence à la saveur de ses fruits, tandis que son nom d’espèce rend hommage à R. Fortune. Par ailleurs, cette expédition lui a également valu le surnom de « palmier de Chusan ». Capable de pousser jusqu’à 2400 m d’altitude, il s’agit de l’un des palmiers les plus résistants au froid, pouvant survivre à des températures de l’ordre de -18° à -15°C. Il est aujourd’hui l’un des palmiers les plus vendus en pépinières et jardineries en France.

 

Principales caractéristiques :

– Morphologie : Trachycarpus fortunei a la particularité de posséder un stipe très fibreux, qui le rend immédiatement reconnaissable et lui permet de résister aux froids hivernaux de son milieu d’origine. De couleur brune, ces fibres entourent les pétioles dépourvus d’épines, mais très coupants, des palmes. Ceux-ci peuvent mesurer entre 50-100 cm de long et sont couverts d’un duvet clair (tomentum) à leur base. Le palmier de Chine possède des feuilles palmées (en forme d’éventail), composées de 30 à 40 segments et sont scindées en deux à leur extrémité. Elles forment une couronne fournie, vert sombre, composée de palmes de plusieurs générations, mesurant entre 60-100 cm de large. Les palmes les plus âgées, à la base, brunissent avec l’âge et se plaquent au stipe, prémunissant le haut de sa couronne contre le froid. Elles finiront par tomber au bout de plusieurs années. Les palmes intermédiaires, ont tendance à se courber horizontalement et à jaunir, tandis que la couronne sommitale, composée de trois à neuf palmes, est dressée vers le ciel.

– Remarque et astuce : l’aspect brunâtre des vieilles palmes peut susciter l’envie de les supprimer, mais il s’agit d’une protection supplémentaire du palmier pour affronter l’hiver : mieux vaut attendre leur chute naturelle, car leur pétiole retient la fibre attachée au stipe (on remarquera que la base de la tige, dépourvue de palmes, prend en vieillissant un aspect plus lisse car les fibres qui les entourent n’ont plus de raison d’être). Si toutefois la tentation de les supprimer est trop forte, il vaut mieux conserver les 4-5 palmes brunes les plus hautes, et effectuer cette opération vers le mois de mai, après les dernières gelées.

– Croissance : le palmier de Chine est un palmier à croissance lente, qui peut mesurer entre 3-4 m de haut en 10 ans, jusqu’à 12 m à maturité pour une largeur d’environ 2 m, en pleine terre. En pot sa croissance sera limitée à environ 1,50 m pour une largeur d’environ 50 cm en une dizaine d’années. Très effilé, il conserve une silhouette élancée au bout de la quatrième année de culture. Lorsqu’il est jeune, ses palmes, très grandes, ont tendance à masquer le stipe, ce qui lui confère une allure originale. 

– Autres particularités : c’est un palmier dioïque, c’est-à-dire qu’il existe des individus mâles, qui portent des inflorescences jaune d’or en grappes, et des individus femelles, chez qui ces grappes sont jaune crème. Les fruits, portés par les individus femelles, sont des baies ovoïdes charnues de couleur noire aux reflets irisés de bleus qui attirent quantités d’oiseaux. Les graines qu’ils contiennent germent très facilement aux pieds des individus adultes.

– Pour ne plus se tromper : en France, plusieurs genres de palmiers sont commercialisés en pépinières et jardineries. Les plus courants, avec le palmier de Chine, sont le dattier des Canaries (Phoenix canariensis), le dattier (Phoenix dactylifera), le palmier nain (Chamaerops humilis) ou encore le palmier de Californie (Washingtonia filifera) et il peut être difficile de s’y retrouver. Voici quelques astuces pour les différencier :

– Le dattier des Canaries (Phoenix canariensis) est originaire des Îles Canaries (Espagne). Il a une couronne très fournie de feuilles pennées et possède un stipe renflé, massif, qui lui donne l’allure d’un ananas au stade juvénile. À maturité, il peut mesurer entre 10-15 m de haut et résiste au froid jusqu’à -8°C.

– Le dattier (Phoenix dactylifera) est originaire du Proche et Moyen-orient. Comme le précédent, sa couronne de feuilles à maturité est très fournie mais au stade juvénile, ses palmes, portant des pinnules en arêtes de poisson, lui donnent l’aspect d’une antenne électrique et sont entourées par des fibres brunes. Il peut former plusieurs stipes et mesurer jusqu’à 25 m de haut et est rustique jusque -10°C.

– Le palmier nain (Chamaerops humilis) est originaire de Méditerranée occidentale. Il peut être confondu avec Trachycarpus fortunei au stade juvénile : il s’en diffère par des pétioles hérissés d’épines, un aspect plus trapu, des palmes vert bleuté-vert argenté, et une couronne plus fournie. Il atteint 8-10 m à maturité et résiste entre -12 et -10°C.

– Le palmier de Californie (Washingtonia filifera) est originaire d’Amérique du Nord. Son stipe, très fibreux, est élargi à sa base et lui confère un aspect pyramidal. Ses palmes en forme d’éventail sont très larges et peuvent mesurer entre 1,50 m et 3 m. À maturité, ce palmier de grand développement peut mesurer jusqu’à 15 m. Il résiste à des températures de l’ordre de -8°C.

 

Période de floraison :  Estivale, de juin à septembre.

Rusticité : (résistance au froid, à la chaleur…)

– Résistance au froid : jusqu’à -18°C (température à considérer en l’absence d’arrosage ou de pluie). Zone de rusticité : 7.

– Résistance à la chaleur : jusqu’à 35°C, peut souffrir de jaunissement au-delà. Sa température de culture idéale se situe entre 15 – 30°C.

Toxicité : 

Pas de toxicité connue.

LM DUMARGNE Fig. 2
Trachycarpus fortunei, en pleine terre, semé en 2013, planté en 2016 : la base du stipe se lisse, les anciennes palmes brunes le protègent, la couronne intermédiaire est horizontale, les feuilles sommitales sont dressées. © Lise-Margot Dumargne, Septembre 2022.

CULTURE

 

Niveau de difficulté :  Facile, si les arrosages ne sont pas dispensés en excès.

 

Type de sol : Idéalement léger, riche, frais, bien drainé. Trachycarpus fortunei s’accommode aussi de sols calcaires, argileux ou sableux, acides, neutres, ou alcalins. L’idéal étant d’apporter un amendement adapté au type de sol en place : si trop argileux, un complément en graviers ou sable de Loire sera le bienvenu, si au contraire trop pauvre, un complément de compost sera idéal.

 

Exposition : Ensoleillée à mi-ombragée. Ombre possible si racines au sec.

Conduite de culture

– Semis : 

  • Matériel et méthode : Récolter les fruits à maturité. Extraire les graines dès la récolte et les débarrasser de l’excédent de pulpe à l’aide d’un chiffon sec pour éviter toute moisissure. Pour optimiser les chances de réussite, on peut faire tremper les graines dans un récipient d’eau légèrement tiède pendant 24h, pour ramollir le tégument. Les graines pourront ensuite être plantées à une profondeur équivalente à deux fois leur taille en volume de terre, en pots d’1,5 L individuels (pour éviter toute concurrence), dans un substrat léger et fin, soit riche (terreau tamisé ou terreau de semis/bouturage) soit neutre (vermiculite, sable de Loire). Si ce dernier choix est privilégié, peu après la levée des graines, il conviendra de les empoter dans un substrat nourricier (terreau de rempotage). 
  • Période : en extérieur, les semis peuvent s’effectuer dès la fin de l’été car les graines germent très facilement, en quelques semaines avec de la patience. En serre, les semis peuvent être effectués aussitôt après la récolte des graines, maintenus à une température de 20 – 25°C. 

Conseils et erreurs à éviter : attention à maintenir une chaleur qui ne soit pas saturée en humidité, et à bien laisser sécher les pots entre chaque arrosage ! Les graines pourriraient dans leur substrat. Il est important d’effectuer ses semis dans une pièce toujours bien ventilée, s’ils sont maintenus en intérieur. S’ils sont effectués en extérieur, prenez garde aux rongeurs et oiseaux qui raffolent des graines : un petit filet (filet à légumes par exemple) disposé au-dessus des pots vous prémunira des larcins.

– Plantation :

  • Matériel et méthodes : en pleine terre, la fosse de plantation devra être au moins équivalente à deux fois la taille de la motte (les racines des palmiers ne s’étendent pas profondément et sont superficielles). Il est important d’amender le sol de façon à ce qu’il soit bien drainé. L’idéal est d’effectuer un mélange 2/3 terre de jardin et 1/3 matériaux drainants (graviers, pouzzolane, sable de Loire), mais le palmier appréciera tout autant un mélange ½ terre de jardin ½ terreau de rempotage. 

En pot, inutile de choisir des contenants trop profonds, en revanche un contenant plus large que haut sera parfaitement adapté. Le mélange idéal est 1/3 de terre de jardin, 1/3 de terreau de rempotage et 1/3 de matériau drainant (billes d’argiles fines). Bien arroser au premier arrosage, et bien laisser sécher avant un arrosage suivant.

  • Période : la plantation doit être effectuée hors périodes de froid et de fortes chaleurs, préférentiellement lorsque les températures nocturnes sont stables au-dessus des 10°C nocturnes, au printemps ou en fin d’été.

Conseil : les racines du palmier de Chine sont superficielles et fragiles, aussi, en décompactant la motte de votre palmier à la transplantation, veillez à ne pas trop les chahuter.

 

Conduite de culture :

– Emplacement : par son aspect effilé, le palmier de Chine peut trôner au centre d’un jardin en majesté, être utilisé en alignement, en pleine terre, pot, ou bac d’orangerie. Certains parcs historiques ou promenades l’utilisent en alignement : un espacement d’au moins 2 m sera requis entre chaque sujet.

– Fertilisation : en pleine terre, aucune fertilisation ne sera nécessaire. En pot ou bac d’orangerie, des fertilisations naturelles peuvent être apportées, comme du purin d’orties, deux fois par an, en début de printemps et début d’automne.

– Besoins en eau : assez modérés. Le palmier de Chine déteste avoir les racines saturées d’humidité, qui le fait pourrir. En pot ou bac, un apport d’eau sera nécessaire environ toutes les 3-4 semaines (conseils à prendre en considérant l’exposition, la température et le type de substrat).

– Taille : aucune taille n’est requise.

Erreurs à éviter : ne surtout pas tailler les palmes de la couronne de l’année en cours, qui affaiblirait la croissance de votre sujet, et ne surtout pas couper la tête du palmier : comme toutes les monocotylédones, sa croissance s’effectue par le bourgeon apical (la tête).

 

Maladies et parasites courants :

Le palmier de Chine est assez résistant, mais peut être menacé par :

– Parasites : acariens, thrips, cochenilles, mais surtout le bombyx du palmier (Paysandisia archon) et le charançon rouge du palmier (Rhynchophorus ferrugineus). 

Le premier, originaire du continent sud-américain (Uruguay et Argentine), s’est propagé dans les mêmes régions depuis 1997. Il signale sa présence par des palmes sèches, portant des perforations ou des découpes anormales causées par les chenilles. Ce papillon n’a qu’une génération par an, mais son cycle de vie complet peut s’étaler sur 2 ans. Les imagos femelles pondent leurs œufs dans les fibres à la base des couronnes de feuilles de la mi-juin à la mi-octobre.

Le second, originaire d’Asie principalement, a gagné la France par le Var en 2006, puis s’est propagé dans le sud-est et résiste à nos hivers de plus en plus cléments : il commence à s’installer dans nos régions plus septentrionales, sur la côte bretonne notamment. Les palmes jaunissent alors anormalement.

– Maladies : peu sensible aux maladies foliaires. Des décolorations des palmes peuvent apparaître en cas de carence. Dans ce cas, un rempotage sera indiqué pour pallier au problème.

Solutions : en cas d’infestation d’acariens ou de thrips, il est important de veiller à la bonne ventilation de la plante, et si nécessaire de tailler les palmes atteintes. Les cochenilles peuvent être retirées manuellement et les palmes lavées à l’aide d’une solution au savon noir puis bien rincées. 

L’infestation au charançon rouge et au bombyx du palmier est plus grave : la plante peut être condamnée en quelques jours. Il est important d’ensacher la plante atteinte et de prévenir les services municipaux concernés pour endiguer toute propagation de ces ravageurs sur le territoire. Des solutions naturelles peuvent être employées, telles que le traitement aux nématodes Steinernema carpocapsae, des organismes microscopiques contenus dans un mélange de poudre argileuse à diluer dans l’eau. Celle-ci agit en préventif et curatif contre le charançon ET le papillon : il faut pulvériser cette solution vers le haut du stipe et la couronne sommitale. Prévoyez 3 pulvérisations espacées de 3 semaines d’intervalle, dans une période idéale située entre mars et novembre. Plusieurs individus peuvent être traités avec une seule boîte.

 

Fiche réalisée pour la SNHF par Lise-Margot Dumargne, responsable adjointe de culture à l’Arboretum de Versailles-Chèvreloup, Museum national d’histoire naturelle de Paris.

Mélisse

Forest and Kim Starr
Forest and Kim Starr

 

Nom latin : Melissa officinalis.

 

Famille botanique : Lamiacées ou Labiées.

 

Principales variétés : Il existe deux variétés, l’une à feuillage doré l’autre à feuillage panaché de vert.

 

Utilisations : Les feuilles séchées ou fraîches finement hachées apportent un gout citronné et légèrement mentholé qui permet de relever de nombreuses préparations culinaires. Elles servent également à désodoriser le linge dans les placards et à éloigner les mites. Au jardin, on peut également l’installer comme couvre-sol au pied des haies.

 

DESCRIPTION

 

Origine : La Mélisse officinale est une aromatique célèbre connue depuis l’Antiquité. Elle est originaire d’Europe méridionale et du Proche-Orient.

 

Principales caractéristiques : Les nombreuses tiges de cette vivace se dressent jusqu’à 80 cm du sol pour former un buisson très décoratif. Les petites fleurs blanches ou jaunes se trouvent en bouquet à l’aisselle des feuilles. Son odeur citronnée caractéristique éloigne les moustiques. La mélisse, très attractive pour les insectes utiles, est nectarifère et pollinifère. 

 

Période de floraison : De mai à septembre.

 

Rusticité : Bonne résistance au froid.

 

CULTURE

 

Niveau de difficulté :  Elle pousse facilement. Mais il faut bien la surveiller, car cette plante à tendance à vouloir coloniser tout le jardin, soit par semis spontanés, soit en drageonnant.

 

Sol : Tous les types de sol lui conviennent, même si elle redoute un peu l’excès d’humidité comme les grandes sécheresses. Lui réserver un coin du jardin, par exemple en bordure d’allée, en plate-bande ou dans l’espace que vous consacrez aux aromatiques.

 

Exposition : Ensoleillée.

 

Semis/plantation : Inutile de chercher à installer la mélisse par semis. Le mieux est de se procurer des plants en godet, en jardinerie ou lors des trocs aux plantes que vous mettrez en terre de préférence de mars à mai.
Vous pourrez récupérer des touffes en surnombre à l’aide d’un transplantoir et les mettre en pot pour offrir aux collègues jardiniers et en faire profiter votre voisinage.

 

Conduite de culture : Elle ne demande aucun soin spécifique.  En début d’hiver, couper les tiges au ras du sol. Par ailleurs la mélisse peut s’associer avec n’importe quel autre légume.

 

Maladies et ravageurs : Aucune maladie. Seuls les jeunes plants peuvent attirer les mollusques.

 

Récolte : Au fur et à mesure des besoins de mai aux gelées.

 

Fiche réalisée Jean-Marc Muller, SNHF, section Potagers et fruitiers

Jasmin étoilé

Crédit photo : Forest and Kim Starr sous licence CC.

 

Nom latin : Trachelospermum jasminoides.

 

Famille : Apocynacées.

 

Principaux types : Différentes variétés horticoles issues de Trachelospermum jasminoides.

 

Utilisations : Treillage, terrasse, pergola, palissade, balcon, couvre mur.

 

DESCRIPTION

 

Origine : Asie

 

Caractéristiques : Le jasmin étoilé est une plante grimpante ligneuse et volubile, au feuillage persistant. Ses tiges sarmenteuses s’enroulent autour de leur support et peuvent se dresser sur plus de 5 mètres de haut. Son feuillage se compose de feuilles entières, lancéolées, coriaces et luisantes. Vert-clair chez les jeunes feuilles, elles deviennent vert foncé, pour se teinter de bronze en hiver. Les fleurs de couleur blanche, sont en forme de tube étroit et long, terminé par une corolle évasée et découpée en 5 lobes qui lui donnent un air d’hélice ou d’étoile. La ressemblance avec les fleurs du jasmin lui a valu les noms de « faux jasmin » et de « jasmin étoilé ». La senteur mielleuse et captivante embaume les alentours.

 

Période de floraison : Mai – septembre

 

Rusticité : Une fois installé assez rustique : -10°C pour les parties aériennes et -15°C pour les souches.

 

Toxicité : Légère par la sève des tiges, contenant des alcaloïdes pouvant provoquer des irritations cutanées.

 

CULTURE

 

Niveau de difficulté :  Très facile

 

Sol : Léger, drainé, humifère, riche, pas trop sec à frais.

 

Exposition : Soleil ou mi ombre, à l’abri de vents froids et secs.

 

Semis/plantation : Bouturage en été, marcottage possible en automne.

 

Conduite de culture : Arrosez régulièrement la première année de plantation puis par période de forte chaleur les années suivantes. Résistant à la sécheresse, il est recommandé de pailler le sol à son pied pour lui garder une terre un peu fraîche. On peut effectuer, en fin d’hiver, une taille de « rénovation » pour une remise en forme.

 

Maladies et parasites : Inconnus

 

Fiche réalisée Jean-Marie Souil, SNHF, section Plantes vivaces

Cymbalaire des murs

 

Nom latin : Cymbalaria muralis.

 

Famille botanique : Scrophulariacées.

 

Principaux types : Cymbalaria muralis ‘Alba’ aux fleurs blanches, Cymabalaria muralis ‘Snow Wave’ aux fleurs blanches et feuilles bordées de crème, Cymbalaria muralis ‘Globosa Roseum’ aux fleurs roses, Cymbalaria aequitriloba, encore plus petite et aux feuilles velues.

 

Utilisations : Vieux murs, bords de terrasse, éboulis ou encore en suspension, couvre sol.

 

DESCRIPTION

 

Origine : Europe, Asie occidentale

 

Caractéristiques : Cymbalaria muralis est une petite plante aux multiples tiges plus ou moins ramifiées, longues de 20 à 80 cm, rampantes ou retombantes, capables de s’enraciner au niveau de chaque nœud. Ces tiges dessinent une enfilade de petites feuilles circulaires persistantes, d’un vert vif, plus ou moins bordées de pourpre. Elles habillent le support où elles se trouvent. Les fleurs naissent à l’aisselle des feuilles. Elles sont adorables avec leur forme de gueule-de-loup miniature. Zygomorphe et large de 1 cm, la fleur possède deux lèvres ainsi qu’un éperon nectarifère. Elles sont d’un mauve violacé, à la gorge jaune. Les fleurs sont positionnées au-dessus du feuillage afin d’attirer les insectes pollinisateurs. Une fois fécondées, le pédoncule déplace le fruit vers l’obscurité, à la recherche d’éventuelles fissures ou endroit caché, pour se ressemer.

 

Période de floraison : D’avril à septembre.

 

Rusticité : Rustique jusqu’à -19°C.

 

CULTURE

 

Niveau de difficulté :  Très facile si laissée seule.

 

Exposition : Elle se développe à l’ombre, ou mi ombre, de préférence abritée du soleil direct de l’après-midi.

 

Sol : La cymbalaire se plaît en sol ordinaire, voire pauvre, et drainant.

 

Multiplication :
– Division : Les larges touffes, enracinées à chaque nœud, peuvent être divisées au printemps.
– Marcottage : On peut prévoir un pot enterré où se fera un marcottage naturel, à récupérer et transplanter à l’automne ou au printemps.
– Semis : Les graines sont semées en surface au printemps. Elles nécessitent 3 mois à 20°C pour germer.
Bon à savoir : une fois que la plante fleurit dans le jardin, le semis spontané reste le meilleur moyen de la multiplier et de maintenir la plante.

 

Conduite de culture : La cymbalaire croît volontiers dans les fissures d’un vieux mur, dans les interstices d’un dallage, au pied d’une construction, sur une rocaille, dans un pot ou encore sur un talus un peu frais. Elle peut être également très jolie en couvre sol entre des plantes plus imposantes ; en suspension et balconnière, associés à d’autres plantes aux fleurs plus grosses.
Cette plante est parfois de vie brève si elle a été repiquée. En revanche, les plantes arrivées d’elles-mêmes ou les semis spontanés sont très durables. Pour avoir la cymbalaire des murs dans son jardin, il faut donc la laisser s’installer et se ressemer. Lors du repiquage, la plante, aux tissus tendres, doit être manipulée avec douceur, et les racines doivent être le moins possible perturbées.

 

Maladies et parasites : Aucun à ce jour.

 

Fiche réalisée Jean-Marie Souil, section Plantes vivaces

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