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[Webinaire] Des roses, des rosiers (CS et section roses 2021)

Programme

Le conseil scientifique et les sections de la SNHF mettent en commun leurs compétences pour vous présenter, par une série de webinaires, des espèces qui vous sont familières et sur lesquelles, vous voudriez en savoir plus. Ces webinaires, gratuits et accessibles à tous, se dérouleront en ligne sur les mois de septembre, novembre 2021 et janvier 2022.

Deux à trois spécialistes de la thématique  partageront leurs connaissances, et resteront à votre écoute lors d’un temps d’échange où vous pourrez poser toutes vos questions. Nous vous attendons nombreux.

Le premier webinaire de la série est organisé avec la section roses !

Le programme

  • Ouverture par Yvette Dattée, présidente du conseil scientifique et Janic Gourlet, president de la section roses
  • La remontée de floraison: quelle histoire ! par Fabrice Foucher, directeur de recherche INRAE.
  • Quelles envies de rosiers ? par Paul Lefebvre, membre de la section roses, membre du bureau de la SNHF
  • De la plantation à la taille par Pierre Adrien Lagneau, membre de la section roses.

Conférenciers

Portait de Fabrice Foucher
Portait de Fabrice Foucher

Fabrice Foucher

Fabrice Foucher est directeur de recherche à l’INRAE à Angers au sein de l’Institut de Recherche en Horticulture et Semences.  Il y développe des recherche sur la floraison et la résistance aux maladies foliaires chez le rosie par des approches de génétique et de génomique. Dans le cadre de projets interdisciplinaires génétique – histoire, il aborde l’histoire de la sélection au cours du 19e siècle et plus particulièrement celle de la sélection de la remontée de floraison.

La remontée de floraison : quelle histoire !

La remontée de floraison, capacité à refleurir plusieurs fois au cours d’une saison, a joué un rôle majeur dans le succès des rosiers au 19e siècle en France. Nous avons étudié la remontée de floraison en combinant des approches génétiques et historiques. Nous nous sommes appuyés sur les très nombreuses sources historiques et aussi les ressources génétiques conservés par multiplication végétative dans les roseraies.

Au cours de la présentation, il s’agira de montrer comment en combinant des données historiques et génétiques, nous pouvons apporter un éclairage original sur le contrôle de la remontée de floraison et sa sélection au cours du 19e siècle. Nous avons ainsi montré que la floraison continue était due à la mutation d’un répresseur de floraison. Cette mutation serait apparue en Chine au sein de Rosa chinensis var spontanea. Des rosiers portant cette mutation (comme ‘Old Blush’) ont été introduits en Europe. Au cours du 19e siècle, de nombreux croisements ont eu lieu entre les rosiers anciens européens et asiatiques menant aux hybrides modernes, telles que les hybrides de Thé, avec l’obtention d’hybrides intermédiaires (tels que les Bourbons, les Noisettes ou les Hybrides remontants). Nous avons montré une sélection progressive de la mutation au cours du 19e siècle, avec l’obtention de rosiers de plus en plus remontants. Ces résultats nous interrogent sur le déterminisme génétique de la remontée de floraison, sur de possibles autres sources de remontée de floraison et plus globalement sur la sélection des rosiers au cours du 19e siècle.

portrait de Paul LEFEBVRE
portrait de Paul LEFEBVRE

Paul Lefebvre

Amateur de roses, depuis de très nombreuses années. Sous l’impulsion de son épouse il s’est mis à la recherche d’une variété ancienne « Paul Neyron » qui a eu un grand succès à son époque. Cette rose illuminait par sa couleur et son parfum le jardin de sa grand-mère maternelle.

Cette recherche l’a conduit très vite vers André EVE qu’il a ainsi fréquenté du tout début des années 1980 jusqu’en 2015, l’année de son décès.

Il a appris avec lui la diversité variétale, la diversité des usages et la manière de mettre les rosiers et les roses en valeur. Il en a gardé le souvenir d’un homme délicieux, très attentif aux relations des hommes entre eux et avec le végétal.

Cette relation privilégiée l’a amené vers les jurys de plusieurs concours internationaux de roses ; vers la création avec Odile Masquelier de « Roses Anciennes en France » ; vers l’Association des Amis de la Roseraie du Val-de-Marne depuis 1991 ; vers la SNHF depuis 1980 et sa section Roses et le Bureau du Conseil d’Administration tout récemment.

C’est au titre de la section Roses de la SNHF qu’il activement participé à la sauvegarde d’une collection de roses anciennes et qu’il a expertisé, en 2020, plus de 200 rosiers en vue de leur inscription à la Collection Nationale.

Conférence : Quelles envies de rosiers ?

En matière de rosiers, l’envie n’a rien à voir avec le sentiment de jalousie et encore moins avec le péché capital de Thomas d’Aquin !  C’est tout simplement désirer une plante, un arbuste qui a le privilège de porter la reine des fleurs. Tout simplement ? Peut-être pas, car la reine des fleurs est si richement représentée par tant de belles roses que le choix peut devenir une opération complexe.

C’est donc sur le rosier qu’il faut tout d’abord porter son attention car il vit plusieurs années quand sa fleur dure le temps d’instants. Il peut être arbustif, couvre-sol, miniature ou grimpant voire liane ; au port plus ou moins souple. Son feuillage offre une grande gamme de vert et même parfois de magnifiques coloris d’Automne ; il peut même être persistant. Ses aiguillons font parfois partie de son habillage. Sa capacité à produire des remontées de la floraison devient essentielle. Son état sanitaire est également à considérer avec soin.

Puis vient le paramètre de sa plantation : en isolé, en massif, en haie, en jardinière ou en pot. Est-il prévu de l’associer à d’autres rosiers, d’autres arbustes ou plantes vivaces de toutes sortes.

Enfin, instant suprême : quelle fleur ? L’aspect plus ou moins double, la couleur, le parfum, la remontée et parfois sa fructification sont autant d’opportunités pour hésiter, pour se quereller, pour devenir boulimique !

Un beau cheminement vers de si belles récompenses !

Portrait de Pierre Adrien Lagneau
Portrait de Pierre Adrien Lagneau

Pierre Adrien Lagneau

Chef jardinier du siège des établissements Truffaut, je gère avec deux jardiniers notre roseraie créée en 2009. C’est un jardin de 3600m2 dessiné par André Eve. Il contient 600 pieds de rosiers (pour environ 200 variétés), d’innombrables vivaces, des arbres et des arbustes et un petit espaces du jardin est consacré à un potager en permaculture.

Nous essayons différentes méthodes de jardinage naturel et nous limitons aux maximum les traitements, y compris naturels.

Passionnés depuis toujours par les rosiers et notamment les rosiers anciens, c’est grâce à l’entreprise Truffaut que l’ai pu faire un métier de ma passion.

Conférence : De la plantation à la taille

Au cours de son exposé Pierre Adrien Lagneau présentera les différents types de rosiers (buissons, grimpants, lianes, …), il expliquera comment les planter en pleine terre : sol, période, emplacement, comment préparer le terrain, le rosier (taille).

  • Par ailleurs la culture en pot est-elle possible, dans quelles conditions ?
  • Quelle taille en fonction de quel rosier et de quelle utilisation ?
  • Comment arroser, fertiliser ? Faut-il protéger contre le froid ?
  • Les ennemis du rosier : maladies et ravageurs
  • Pour finir : les étapes de la création d’une variété de rose

Animateurs

Yvette Dattée présidente du conseil scientifique de la SNHF et Janic Gourlet, président de la section roses de la SNHF

Yvette Dattée

Yvette Dattée

Docteur d’Etat, Yvette Dattée a été enseignant/chercheur à l’Ecole Normale Supérieure puis à l’Université pendant les 20 premières années de sa carrière. Elle est ensuite entrée à l’INRAe où elle a dirigé le GEVES (Groupe d’étude et de contrôle des variétés et des semences). Elle a présidé EUCARPIA l’association européenne d’amélioration des plantes de 1989 à 1992.
Aujourd’hui retraitée, elle est membre de l’Académie d’Agriculture de France et Présidente du conseil scientifique de la SNHF.

Janic Gourlet

Expertises : aménagement et gestion des espaces verts, développement durable, biodiversité.

Janic Gourlet a été directeur des parcs et jardins de la Ville de Paris de 1991 à 2000.

Président de l’Association des Ingénieurs et Architectes de la Ville de Paris de 1986 à 1992, Janic Goulet a ensuite été vice-président de la Société Nationale d’Horticulture de France de 2015 à 2021. Depuis 2005, il est président de la Section Roses de la SNHF.

Directeur Général  honoraire de la Commune de Paris

  • Production scientifique :
  • Responsabilités et coordination :
  • Aménagement du Parc André Citroën, du Parc de Bercy, du Jardin Atlantique, de la Coulée verte du 12e arrt, et de nombreux autres espaces verts.
  • Gestion de l’ensemble des ateliers de jardinage (1600 jardiniers, 200 bûcherons)
  • Création d’équipements de Paris-Nature.
  • Création du Jardin Botanique de Paris
  • Démarche ISO 14000 pour les Bois de Boulogne et Vincennes
  • Participation aux concours européens de roses nouvelles depuis 1992
  • Création et gestion du Grand Prix de la Rose SNHF (15e édition).

[Retour sur] La journée d’information ‘Des fleurs et des pollinisateurs’

Un pollinisateur est un animal, qui à l’occasion de ses déplacements, transporte le pollen d’une fleur mâle vers le stigmate d’une fleur femelle. Ce faisant, il contribue à la fécondation de la fleur, un acte essentiel à l’origine de la graine et du fruit.

Les plantes à fleurs présentent avec les pollinisateurs des relations riches et diverses largement abordées le 11 février lors de la journée d’information de la SNHF.

Cette journée, organisée par le conseil scientifique de la SNHF présidé par Yvette Dattée et soutenue par l’interprofession Val’Hor, affichait complet!

Ouverture de la journée par Y. Dattée
« La fleur: une façon de s’afficher sans ménagement », M.A. Selosse, professeur au Muséum National d’Histoire Naturelle

Les participants ont découvert les surprenants moyens qu’utilisent les fleurs pour attirer les pollinisateurs, l’évolution et la diversification des plantes à fleurs au fil des temps en liaison avec la pollinisation. Les acteurs de la pollinisation : toute la diversité des insectes mais aussi les autres ‘bestioles’ moins connus, comme les marsupiaux, ont eu leur heure de gloire.
Val’hor a aussi rappelé sa mobilisation pour agir en faveur des pollinisateurs (La semaine des fleurs pour les abeilles, la Liste des plantes attractives pour les abeilles) .

« Les insectes pollinisateurs, diversité et modes de vie », V. Albouy, Office Pour les Insectes et leur Environnement
« Agir en faveur des pollinisateurs: Les professionnels du végétal mobilisés », R. Manceau, chef de Projet VAL’HOR

Les conférences de l’après-midi étaient dédiées à la santé, aux pathologies des abeilles domestiques Apis mellifera et à leur redoutable ennemi le frelon asiatique !
Les participants souhaitant passer à l’action ont pu découvrir les aménagements et les pratiques pour agir en faveur des pollinisateurs et leur nourriture ainsi que des éclairages techniques pour installer leurs premières ruches!

Discussion « Pathologies de l’abeille domestique », Q. Bicego, Conseiller Sanitaire Apicole Régional GDS Centre et « Le frelon asiatique : un prédateur envahissant », C. Villemant, Muséum National d’Histoire Naturelle
Discussion « Aménagements et pratiques favorables aux insectes pollinisateurs », A. Fougeroux, Académie d’Agriculture de France et « Devenir apiculteur et installer ses premières ruches », T. Duroselle, Président de la Société Centrale d’Apiculture

La journée a été suivie d’une séance de dédicace du nouveau livre de Marc-André Selosse : Les gouts et les couleurs du monde, paru en octobre 2019, aux éditions Actes Sud, en présence de l’illustrateur Arnaud Rafaelian.

Une journée très riche en échanges avec des conférenciers de structures de renom : Société Centrale d’Apiculture, Académie d’Agriculture de France, Muséum National d’Histoire Naturelle, Office Pour les Insectes et leur Environnement…

Pour en savoir plus

> (Re)découvrir, en ligne, le Grand Angle du numéro 643 de la revue Jardins de France : ‘Pollens, abeillle et compagnie’

Lectures
  • Aline Raynal Roques, La Botanique redécouverte, Belin, 1994
  • Aline Raynal Roques, Un amour d’Orchidée, Belin, 2005
  • Aline Raynal Roques, Dessiner et photographier les fleurs, Belin, 2015
  • Aline Raynal Roques, Les Broméliacées, Belin, 2016
  • Vincent Albouy, La pollinisation au jardin, Ulmer, 2019
  • Vincent Albouy et Yves Le Conte Nos abeilles en péril, Éditions Quae, 2019
  • Vincent Albouy Pollinisation, le génie de la nature, Éditions Quae, 2018
  • Marc-André Sélosse, Les Goûts et les couleurs du monde:Une histoire naturelle des tannins, de l’écologie à la santé, Actes sud, 2019
  • Marc-André Sélosse, Jamais seul: Ces microbes qui construisent les plantes, les animaux et les civilisations, Actes sud, 2017
  • André Fougeroux, Histoire de la protection des cultures de 1850 à nos jours, France Agricole, 2010
  • Claude Aubert. Michel Chauvet. Adam Maurizio, Histoire de l’alimentation végétale Depuis la préhistoire jusqu’à nos jours, Ulmer, 2019
  • Philippe Boyer, Abeilles sauvages, Ulmer, 2015
  • Serge Hamon L’odyssée des plantes sauvages et cultivées, Éditions Quae, 2019

Comprendre le biocontrôle, une vidéo ludique, des conférences !

Une vidéo ludique

Depuis le 1er janvier 2019, les pesticides chimiques sont interdits à la vente, à l’utilisation et à la détention par les particuliers, c’est la loi Labbé.

Quelles alternatives existe-t-il ?
Pour répondre à cette question, la Société Nationale d’Horticulture de France (SNHF) – en collaboration avec la Fédération Nationale des Métiers de la Jardinerie (FNMJ),  l’Académie du Biocontrôle (ABPBI), l’Agence Française pour la Biodiversité (AFB) ainsi que les Ministère de l’Agriculture et de l’Environnement – a réalisé une courte vidéo de présentation du biocontrôle avec quelques exemples simples d’application de ces méthodes.

Une journée de conférences

En Europe, la directive 2009/128/CE rend obligatoire le développement de la protection intégrée des cultures qui privilégie les méthodes préventives aux traitements utilisant des produits phytosanitaires de synthèse.
De plus, la protection intégrée utilise des méthodes curatives qui s’appuient sur des moyens de surveillance, d’observation et d’aide à la décision. Les techniques de biocontrôle, basées sur l’utilisation des agents vivants ou issus du vivant, s’inscrivent dans cette stratégie.

Respecter les principes de la protection intégrée des cultures et employer des moyens de biocontrôle implique, en premier lieu, de connaître et d’observer son jardin afin de privilégier l’activité des auxiliaires généralistes, de certains oiseaux, de microorganismes, qui sont des moyens de défense gratuits. Leur présence peut être préservée et favorisée.

Utiliser des méthodes de biocontrôle est un changement de la conception des soins au jardin. Considérer le jardin comme un écosystème, dans lequel la mise en œuvre des agents de lutte vivants (les macroorganismes et microorganismes) ou issus du vivant (médiateurs chimiques et substances naturelles), permet d’éviter ou de réparer des dégâts indésirables.

Le 12 Mars 2019, à Toulouse, une journée de conférences présentera le concept de biocontrôle et les méthodes disponibles.

Venez nombreux pour apprendre à soigner votre jardin !

Date : le mardi 12 mars 2019 de 9h à 16h30
Lieu : ENSAT Toulouse, Avenue de l’Agrobiopole – Auzeville-Tolosane, 31326 CASTANET-TOLOSAN
Tarif : inscription gratuite, seul le repas est payant si vous souhaitez déjeuner sur place (20 €).

Programme

09H00 : Accueil
09H15 : Ouverture par Yvette Dattée, Présidente du conseil scientifique de la SNHF

09H30 : La protection biologique intégrée et le biocontrôle : principes et importance dans la gestion des ravageurs et maladies des plantes, Cédric Bertrand, Président de l’Académie du Biocontrôle et de la protection intégrée
10H10 : Utilisation des macro-organismes en lutte biologique : intérêts et limites, André Fougeroux, Membre de l’Académie d’Agriculture de France
Questions

10H40 : Pause

11H00 : Protection des plantes à l’aide de micro-organismes, Marc Bardin, INRA
11H20 : Protection des plantes à l’aide des Stimulateurs de Défense des Plantes, Bernard Dumas, Université Paul Sabatier de Toulouse
11H40 : Les médiateurs chimiques : le présent et les perspectives dans le cadre du biocontrôle des insectes nuisibles, Brigitte Frérot, INRA
Questions

12H30  Déjeuner

14H00 : Intervention sur la réglementation, Nicolas Marquet, UPJ
14H30 : Table ronde animée par Cédric Bertrand avec la participation de Michel Javoy, Chef de projet SNHF , Jean-Christophe Duthoit, Jardinerie Truffaut et Christelle Bringaud, Direction des Jardins et Espaces Verts de la Mairie de Toulouse
16H15 : Conclusion par Yvette Dattée

16H30 : Fin de la journée

L’écologie, science du vivant

« Écologie »… un mot si souvent utilisé, pour désigner des réalités si diverses, qu’on en oublie parfois son sens précis. Notre conseil scientifique s’est penché sur ce sujet passionnant et vous détaille son point de vue dans ce nouveau dossier à télécharger gratuitement. 

« Biotiques ou abiotiques, vivantes ou non-vivantes, l’écologie tente de connaître les interactions entre les êtres vivants et le milieu dans lequel ils évoluent. Elle fait appel à de nombreuses disciplines, comme la biologie moléculaire, la biologie cellulaire, la biologie des organismes, l’étude des populations, des communautés, des écosystèmes.

Il en découle une kyrielle de disciplines permettant la compréhension du vivant :

Agroécologie – Biogéographie – Écologie appliquée – Écologie animale – Écologie aquatique – Écologie de la conservation – Écologie évolutive ou Eco évolution – Écologie de l’anthropologie – Écologie des écosystèmes – Éco-épidémiologie – Écotoxicologie – Écologie globale – Écologie humaine – Écologie de terrain – Macroécologie – Écologie microbienne – Écologie moléculaire – Paléoécologie – Écologie des populations – Écologie sociale – Écologie des sols – Écologie des systèmes – Écologie ergomotrice – Écologie théorique – Écologie tropicale – Écologie urbaine – Écologie végétale – Écologie virale – Écologie du paysage… (cit. wikipedia)

L’écologie classique met en évidence les tenants et aboutissants d’une situation donnée, qu’elle soit naturelle ou organisée par l’homme. En horticulture, le jardinier, plus que tout autre, doit connaître les phénomènes naturels sur lesquels il peut s’appuyer pour faire fructifier (au sens propre…) son jardin, ou a contrario, ceux dont il doit se protéger. Quoi qu’il fasse, il sera toujours tributaire d’une activité vitale qui ne dépend pas de lui, et dont il doit s’accommoder, malgré sa science et son habileté. Aujourd’hui, le jardinier doit prendre en compte nombre d’interactions entre sa culture, son ouvrage et la nature, pour mieux réussir.

Cela implique une prise en compte du temps : que s’est-il passé avant que je ne cultive, d’où vient ce que j’introduis dans le milieu, quelles seront les conséquences de ces actions ?

Il est une façon de raisonner, anthropocentriste sans doute, que nous avons tous, qui est de considérer les phénomènes comme « amis » ou « ennemis », suivant que ce sont des pestes ou des bienfaits. La grêle en restera une, tandis que la neige sera plutôt un bienfait. On peut raisonner autrement, et prendre les événements sur le même plan, ce qui évitera d’avoir une vision trop subjective et donc un raisonnement biaisé.

Les progrès techniques de la deuxième moitié du vingtième siècle nous auront fourni des outils pour se prémunir contre les aléas que la nature nous impose. D’abord impuissant et subissant, mais ayant toujours la nécessité de produire pour se nourrir, l’homme a été aidé par les moyens techniques, les engrais, les produits phytosanitaires, la mécanisation. Par manque de connaissance, la nature, souvent impitoyable et pas toujours généreuse a été brutalisée, puis le progrès scientifique et technique a permis de la considérer avec plus d’aménité. Cette nature est aujourd’hui considérée comme un précieux auxiliaire. Nous savons que nous ne pouvons pas tout maîtriser, et de nombreuses interactions, qui ne dépendent pas de l’homme, peuvent être profitables.

La prise de conscience de bien des déséquilibres engendrés par des pratiques excessives ne doit pas faire oublier l’apport des progrès techniques et scientifiques. Au cours des âges, l’agriculteur a patiemment appris à utiliser de façon harmonieuse la Nature et élaborer des méthodes permettant à une humanité toujours plus nombreuse de subsister. Qu’il en soit remercié.

Au-delà des considérations qui ont fait de l’écologie un instrument politique en l’assimilant à une soi-disant défense de l’environnement, elle reste une science du vivant. Elle nécessite modestie et précautions à prendre dans l’interprétation des phénomènes, la prédiction des conséquences, et prudence dans toute tentative de modélisation. Elle permet de mieux comprendre les interactions dans le monde vivant. De très nombreux scientifiques, de disciplines variées y travaillent aujourd’hui.

Au jardin, l’horticulteur est l’expérimentateur le plus proche du terrain et le mieux à même de comprendre et mettre en œuvre les processus qui mettent en harmonie les pratiques de l’homme et les processus naturels. »

Philippe RICHARD

La nature, le jardin et l’homme : innover et préserver

C’est cette réflexion sur la relation de l’homme à l’univers végétal que la SNHF vous a proposé de partager lors de son 19e colloque scientifique le vendredi 19 mai 2017 au CAPC musée d’art contemporain de Bordeaux.

Remerciements

À la ville de Bordeaux et MonsieurAlain Juppé pour la mise à disposition de l’auditorium du CAPC de Bordeaux.

À Philippe Richard, conservateur au Jardin botanique de Bordeaux, membre du Conseil scientifique de la SNHF,  pour son implication dans l’organisation du congrès de la SNHF.

À Val’hor pour son soutien.

À Yvette Dattée, présidente du conseil scientifique et à l’ensemble de ses membres pour leur investissement indispensable dans notre société savante pour la rendre en phase avec les questions de notre temps.

À Armelle Favery, responsable Communication  au Centre de recherche Inra PACA  et Carole Caranta, directrice de recherche et chef du département scientifique BAP à l’Inra,  pour leur invitation à associer notre colloque à la journée de célébration des plantes « Plants Day » portée par 56 pays, dont 28 pays européens.

Protéger la nature ? Mais laquelle ?

Introduction au colloque par Christian LÉVÊQUE, membre et président honoraire de l’Académie d’agriculture de France, directeur de recherche émérite de l’IRD (Institut de recherche pour le développement). 

Les rapports que nous entretenons avec la nature sont complexes. Ils sont le résultat d’une longue histoire au cours de laquelle la nature a d’abord été perçue comme une création divine, immuable, puis un ensemble de ressources naturelles, et enfin comme un cadre de vie. Les débats actuels autour de la reconquête de la biodiversité font apparaître des clivages profonds dans la manière d’appréhender la nature. En particulier, des mouvements militants développent un discours anxiogène sur l’avenir de la nature, accusant l’homme de la détruire, et nous proposant une image bucolique de cette nature, ignorant délibérément que l’homme a eu tout au long de son existence à se protéger aussi des nuisances qu’elle occasionnait.

Après un rappel des réflexions d’Augustin Berque sur l’érème (le sauvage) et l’écoumène (l’habité), nous verrons que la diversité biologique en France est le résultat d’un long processus d’anthropisation qui concerne non seulement les espèces mais aussi les habitats. Cette diversité biologique « hybride » est ainsi un melting-pot d’espèces d’origine spontanée ou/et introduites, et d’habitats artificiels créés et gérés pour des usages. Elle n’a rien de naturel et de vierge… L’examen des paysages métropolitains montre en effet que beaucoup d’entre eux, considérés comme des hauts lieux de naturalité, à l’exemple du lac du Der-Chantecoq ou de la Camargue, sont des milieux très anthropisés. Ce qui va à l’encontre des discours tenus par des mouvements militants qui stigmatisent l’impact de l’homme sur la nature. Dans ce contexte, l’avenir de ces systèmes écologiques passe nécessairement par l’intervention de l’homme, du maintien des usages pour lesquels ils ont été créés, ou de leur affectation à de nouveau usages.

C’est cette nature patrimoniale, la campagne, qui représente à nos yeux la nature que certains cherchent à protéger. Or cette protection repose sur une vision statique de la biodiversité, alors que celle-ci évolue dans le temps et dans l’espace. Les revendications concernant la reconquête de la biodiversité posent la question d’un système de référence qui n’a jamais existé. Beaucoup d’espèces que nous cherchons à protéger sont en réalité dépendantes de certains types d’activités, notamment agricoles. Leur protection pose les questions de ce que peut être la naturalité dans ce contexte, et de l’intervention de l’homme dans le futur des systèmes écologiques, dont nous savons qu’ils sont amenés à évoluer avec le réchauffement climatique.

Les discours concernant la restauration des systèmes écologiques sont biaisés par des approches reposant sur des idées reçues et des démarches sectorielles. Que l’on parle d’aménagement ou de réaménagement, on modifie les systèmes écologiques existant. Savoir si on améliore ou pas le système relève de jugements de valeur car, dans la plupart des cas, on ne fait pas le bilan de ce que l’on perd et de ce que l’on gagne pour l’ensemble des espèces. En réalité on privilégie des groupes emblématiques tels que les poissons ou les oiseaux qui ne sont qu’une partie très limitée de la diversité biologique, pour répondre aux attentes de lobbies : pêcheurs ou ornithologues.

Pour terminer, nous nous poserons la question d’un possible âge d’or de la diversité biologique en métropole à l’époque (quand nous étions jeunes…) où nous avions peu de moyens de contrôler les ravageurs des cultures, ou la polyculture était la norme ainsi que la jachère. La biomasse disponible pour les prédateurs était sans doute plus abondante qu’aujourd’hui, mais l’agriculture peinait à nourrir les hommes… Est-ce la référence revendiquée par certains ?

Les actes

Retrouvez l’ensemble des contributions de cette journée dans les actes disponibles sur la boutique en ligne de la SNHF.

Microévolution des chênes en réponse aux crises environnementales passées et actuelles Antoine Kremer, UMR Biodiversité, Gènes & Communautés INRA –Université de Bordeaux

La forêt des Landes : une création humaine en évolution Annabel Porté, UMR Biodiversité, Gènes & Communautés INRA – Université de Bordeaux

Étapes de la domestication des espèces végétales Domenica Manicacci, UMR Génétique Quantitative et Évolution – Le Moulon

Le bouleversement des roses cultivées en Europe Mathilde Liorzou, prix de thèse 2017

Fusariose du cyclamen : connaître, détecter et prévenir Charline Lecomte, prix de thèse 2017

Étude de marché du groupement Les pépinières de France au Royaume-Uni Cécile Duval, prix de projet 2017

Le jardin, une histoire de l’organisation domestique de la nature Florent Quellier, maître de conférences HDR en histoire moderne, université de Tours – Pôle alimentation

Jardins familiaux et jardiniers des Petits-Bois à Versailles : perception et appropriation du lieu Fabienne Boursier, prix de projet 2017

Le jardin et la transmission des savoirs Michel Javoy, Jean-Daniel Arnaud, Dominique Daviot, SNHF

Plantes sources de nutriments et de vitamines Marie-Josèphe Amiot-Carlin, département alimentation humaine, UMR MOISA, Cirad, Inra, SupAgro Monpellier, Ciheam-IAMM

Plantes allergisantes Docteur Hervé Couteaux, allergologue

Cas d’exposition aux plantes ornementales à partir des données des centres antipoison et de toxicovigilance (CAPTV) français de 2011 à 2013 Julie Lemoine, prix de projet 2017

Les plantes médicinales:évolution de la matière médicale Sylvie Michel, professeur de pharmacognosie et chimie des substances naturelles, UMR 8638, Faculté de pharmacie de Paris, Université Paris Descartes

Conférence conclusive : Les plantes, sources d’inspiration artistique : l’école de Nancy et l’art nouveau Françoise Piquet-Vadon, peintre botaniste

Les prix de projet et prix de thèse 2017

A l’occasion du colloque ont été remis les Prix de thèse et Prix de projet 2017. Ces récompenses distinguent des travaux d’étudiants et de doctorants dont les résultats innovants sont susceptibles de développements pratiques au bénéfice de l’horticulture.

Prix de thèse 2017

Mathilde Liorzou : Le bouleversement des roses cultivées en Europe

Charline Lecomte : Fusariose du cyclamen : connaître, détecter et prévenir

La Société Nationale d’horticulture de France remercie vivement Val’hor, partenaire du Prix de thèse.

De gauche à droite : Charline Lecomte, Mathilde Liorzou, Yvette Dattée, présidente du conseil scientifique et Benoît Ganem, président de Val’hor
Prix de projet 2017

Cécile Duval : Étude de marché du groupement Les pépinières de France au Royaume-Uni

Fabienne Boursier : Jardins familiaux et jardiniers des Petits-Bois à Versailles : perception et appropriation du lieu

Julie Lemoine : Cas d’exposition aux plantes ornementales à partir des données des centres antipoison et de toxicovigilance (CAPTV) français de 2011 à 2013

La Société Nationale d’Horticulture de France adresse ses remerciements à Truffaut, partenaire fidèle du prix de projet.

De gauche à droite : Dominique Douard (président de la SNHF), Yvette Dattée (présidente du conseil scientifique), Cécile Duval, Julie Lemoine, Fabienne Boursier et Régis Lelièvre, représentant Truffaut

Lancement de la 4ème Journée internationale de célébration des plantes

Lancement de la 4ème Journée internationale de célébration des plantes « Fascination of Plants Day »

Le 18 mai 2017, les plantes seront à l’honneur dans le monde entier.

Lancée sous l’égide de l’Organisation européenne des sciences végétales (EPSO, Bruxelles), sous le patronage scientifique de Carole Caranta, directrice de recherche de l’Inra, la Journée de célébration des plantes « Fascination of Plants Day » est portée par 56 pays, dont les 28 pays européens.

Ouvertures de laboratoires, d’entreprises et de jardins botaniques, conférences et animations seront au programme de cette célébration qui sera lancée le 17 mai 2017, lors d’une séance publique à l’Académie d’Agriculture de France, à Paris.

La SNHF, partenaire de Fascination of Plants Day

Le colloque scientifique de la Société Nationale d’Horticulture de France: La nature, le jardin et l’homme : innover et préserver,  se tenant le 19 mai prochain à Bordeaux s’inscrit dans la quatrième Journée internationale de célébration des plantes (“FASCINATION OF PLANTS DAY 2017”).

Les plantes, des organismes uniques

La Journée de célébration des plantes a pour but de rappeler que la science des plantes est d’une importance cruciale pour le paysage social, environnemental et économique, d’aujourd’hui et de demain. Les plantes sont des organismes uniques.

Grâce au soleil, au dioxyde de carbone et à l’eau, elles produisent ex-nihilo leur énergie, des sucres. Cette capacité à directement synthétiser leur propre nourriture a permis aux plantes de coloniser, de s’adapter et de se diversifier dans presque toutes les zones de la planète. Les biologistes estiment le nombre total d’espèces végétales à environ 250 000.

De fait, les plantes sont les premiers producteurs de biomasse et contribuent ainsi à l’alimentation des animaux et des hommes ; elles ont également une grande importance dans les secteurs de la médecine, de la chimie, de l’énergie…

Echanger avec des scientifiques sur l’univers fascinant des plantes

Plus de 590 institutions dans le monde, dont l’Inra, des centres de recherche sur les végétaux aux jardins botaniques, participent à cette journée à travers différents événements pour le grand public, les étudiants et les médias, tous étroitement liés à la science fondamentale des plantes, la recherche agricole, la conservation de l’environnement, la biodiversité et l’éducation.

Ce sera l’occasion d’échanger avec des scientifiques sur l’univers fascinant des plantes et de découvrir les dernières innovations en biologie végétale. L’Inra et ses partenaires de recherches français participeront à cet événement à travers diverses manifestations débutant le 17 mai 2017 et organisées pour cette édition à Paris, Versailles, Lyon, Toulouse, Angers, Bordeaux, Nancy, Avignon, Antibes et Sophia Antipolis.

Hommage à Jean-Noël Burte

Hommage à Jean-Noël BurteC’est avec beaucoup de peine, que nous avons appris le décès brutal de Jean-Noël Burte le 1er décembre 2016.

A ses obsèques une délégation représentait la SNHF. Des fleurs et plantes entouraient Jean-Noël pour lesquelles il consacra sa vie.

Ingénieur horticole, ancien conservateur des jardins du Luxembourg (Sénat), il s’engage, comme ses deux prédécesseurs, à la SNHF dans le début des années 1980. Il est ensuite élu au conseil d’administration puis au bureau, sous la présidence de Michel Cointat. Il participe au redressement de la société nationale en très grande difficulté.

Ses interventions prioritaires concernent le fonctionnement administratif ainsi que les objectifs de la SNHF. Pour l’administration, il suggère l’informatisation de tous les services en les modernisant.

Il intervient sur le rôle des sections thématiques pour élever le niveau de leurs activités, afin de reprendre la place qu’elles occupaient antérieurement dans la profession horticole.

Le président Cointat s’intéressait aux sociétés affiliées dont le Conservatoire des Collections Végétales Spécialisées (CCVS). Il suggère un rapprochement des deux associations. En tant qu’administrateur du CCVS et conseiller de la SNHF, Jean-Noël est sollicité pour aider à la mise en place de ce partenariat. En raison de divers changements au sein des deux structures, le rapprochement n’aboutira finalement pas.

Néanmoins, cette période de réflexions fait naître un organe important de la SNHF. Au cours des concertations, le projet de comité scientifique, initialement développé par Jean-Noël pour le CCVS, est adapté et transféré vers la SNHF. Notre actuel conseil scientifique voit le jour.

Administrateur, membre du bureau et membre fondateur du conseil scientifique de la SNHF, administrateur puis président du CCVS, ses différents mandats auront laissé une marque importante dans l’histoire des associations où il s’est engagé.

La monde professionnel et associatif perd un expert avisé. Sa disparition attriste ses nombreux amis qui s’associent à la SNHF pour entourer sa famille, enfants et petits-enfants, de leur affectueux réconfort.

La SNHF leur présente ses condoléances sincères et attristées.