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L’écologie, science du vivant

« Écologie »… un mot si souvent utilisé, pour désigner des réalités si diverses, qu’on en oublie parfois son sens précis. Notre conseil scientifique s’est penché sur ce sujet passionnant et vous détaille son point de vue dans ce nouveau dossier à télécharger gratuitement. 

« Biotiques ou abiotiques, vivantes ou non-vivantes, l’écologie tente de connaître les interactions entre les êtres vivants et le milieu dans lequel ils évoluent. Elle fait appel à de nombreuses disciplines, comme la biologie moléculaire, la biologie cellulaire, la biologie des organismes, l’étude des populations, des communautés, des écosystèmes.

Il en découle une kyrielle de disciplines permettant la compréhension du vivant :

Agroécologie – Biogéographie – Écologie appliquée – Écologie animale – Écologie aquatique – Écologie de la conservation – Écologie évolutive ou Eco évolution – Écologie de l’anthropologie – Écologie des écosystèmes – Éco-épidémiologie – Écotoxicologie – Écologie globale – Écologie humaine – Écologie de terrain – Macroécologie – Écologie microbienne – Écologie moléculaire – Paléoécologie – Écologie des populations – Écologie sociale – Écologie des sols – Écologie des systèmes – Écologie ergomotrice – Écologie théorique – Écologie tropicale – Écologie urbaine – Écologie végétale – Écologie virale – Écologie du paysage… (cit. wikipedia)

L’écologie classique met en évidence les tenants et aboutissants d’une situation donnée, qu’elle soit naturelle ou organisée par l’homme. En horticulture, le jardinier, plus que tout autre, doit connaître les phénomènes naturels sur lesquels il peut s’appuyer pour faire fructifier (au sens propre…) son jardin, ou a contrario, ceux dont il doit se protéger. Quoi qu’il fasse, il sera toujours tributaire d’une activité vitale qui ne dépend pas de lui, et dont il doit s’accommoder, malgré sa science et son habileté. Aujourd’hui, le jardinier doit prendre en compte nombre d’interactions entre sa culture, son ouvrage et la nature, pour mieux réussir.

Cela implique une prise en compte du temps : que s’est-il passé avant que je ne cultive, d’où vient ce que j’introduis dans le milieu, quelles seront les conséquences de ces actions ?

Il est une façon de raisonner, anthropocentriste sans doute, que nous avons tous, qui est de considérer les phénomènes comme « amis » ou « ennemis », suivant que ce sont des pestes ou des bienfaits. La grêle en restera une, tandis que la neige sera plutôt un bienfait. On peut raisonner autrement, et prendre les événements sur le même plan, ce qui évitera d’avoir une vision trop subjective et donc un raisonnement biaisé.

Les progrès techniques de la deuxième moitié du vingtième siècle nous auront fourni des outils pour se prémunir contre les aléas que la nature nous impose. D’abord impuissant et subissant, mais ayant toujours la nécessité de produire pour se nourrir, l’homme a été aidé par les moyens techniques, les engrais, les produits phytosanitaires, la mécanisation. Par manque de connaissance, la nature, souvent impitoyable et pas toujours généreuse a été brutalisée, puis le progrès scientifique et technique a permis de la considérer avec plus d’aménité. Cette nature est aujourd’hui considérée comme un précieux auxiliaire. Nous savons que nous ne pouvons pas tout maîtriser, et de nombreuses interactions, qui ne dépendent pas de l’homme, peuvent être profitables.

La prise de conscience de bien des déséquilibres engendrés par des pratiques excessives ne doit pas faire oublier l’apport des progrès techniques et scientifiques. Au cours des âges, l’agriculteur a patiemment appris à utiliser de façon harmonieuse la Nature et élaborer des méthodes permettant à une humanité toujours plus nombreuse de subsister. Qu’il en soit remercié.

Au-delà des considérations qui ont fait de l’écologie un instrument politique en l’assimilant à une soi-disant défense de l’environnement, elle reste une science du vivant. Elle nécessite modestie et précautions à prendre dans l’interprétation des phénomènes, la prédiction des conséquences, et prudence dans toute tentative de modélisation. Elle permet de mieux comprendre les interactions dans le monde vivant. De très nombreux scientifiques, de disciplines variées y travaillent aujourd’hui.

Au jardin, l’horticulteur est l’expérimentateur le plus proche du terrain et le mieux à même de comprendre et mettre en œuvre les processus qui mettent en harmonie les pratiques de l’homme et les processus naturels. »

Philippe RICHARD

Le cercle vertueux du jardinage

Toutes les études sur les relations entre végétation et cadre de vie démontrent les bénéfices incontestables de la présence de verdure. Une simple recherche bibliographique, principalement d’études d’Amérique du Nord, montre que la pratique du jardinage et la présence de végétation sont multi-bienfaiteurs.

Cela va bien au delà de l’aspect purement physique ou psychologique. Les bienfaits du végétal et du jardinage possèdent un très large spectre d’application (hobby, thérapie, enjeu social, activité physique, alimentation, éducation, économie locale, criminalité, violence, etc).

En France, nous sommes très en retard dans la recherche des bénéfices à tirer du vert. Nous formulons le souhait que :

  • ces données, qui sont souvent le simple fait d’observations, puissent être validées par des expérimentations, faisant appel à des compétences multidisciplinaires, et dont les résultats seraient ainsi incontestables. Le prochain colloque scientifique de la SNHF traitera de ce sujet. Nous espérons qu’il marquera le début d’une véritable prise de conscience.
  • qu’il y ait une véritable volonté et mobilisation des pouvoirs publics, des politiques et des décideurs au sens large pour remettre le végétal au centre de nos modes de vie.

A la fin de ce document sont présentées quelques démarches (pour la plupart étrangères) méritant une attention particulière, comme les essais de végétalisation ou d’agriculture urbaine. Même si ces démarches sont marginales, elles répondent à des problématiques qui vont bien au-delà de ce que l’on pourrait imaginer.

Un autre axe, largement reconnu, mais dont les études montrent des qualités, elles aussi étonnantes, est le jardinage collectif. Très pratiqué dans les Community gardens de l’autre côté de l’Atlantique en réponse à la pauvreté et au délabrement des zones urbaines mises de côté, il témoigne de ce que les hommes ont le plus perdu en vivant en ville : la nature et les liens sociaux. En France, le jardinage collectif se développe au sein des jardins familiaux, des jardins partagés ou encore des jardins d’insertion. L’engouement qu’il suscite aujourd’hui est à la hauteur des attentes.

Le jardinage est plus qu’un passe-temps,
c’est une activité physique régénératrice multi-générationnelle.
Le jardinage est plus que de la culture,
il participe à un équilibre alimentaire sain et nécessaire.
Le jardin est plus qu’un espace récréatif,
il est le garant d’un équilibre social primordial.
Le jardin est plus qu’un lieu de rencontre,
il est un enjeu éducatif, environnemental,
économique et humain.
Il faut le voir comme un cercle vertueux.

Henri Delbard, Président de la SNHF
Emmanuel Mony, Président de l’UNEP