La section Arbres et arbustes d’ornement de la SNHF a invité Jérôme Jullien pour une conférence autour de son dernier ouvrage : Adapter son jardin au changement climatique, publié aux éditions Eyrolles, le mardi 4 avril 2023.
Cette conférence a eu lieu en mode hybride, à la SNHF et via ZOOM. Elle est maintenant disponible sur Youtube.
L’année 2022 n’a pas échappé à certaines des manifestations les plus pénalisantes du changement climatique (gel tardif, orages violents, sécheresse marquée, journées caniculaires), renforçant la nécessité d’en limiter les impacts dans les jardins. En écho à cette actualité, Jérôme Jullien aura le plaisir de vous présenter le nouvel ouvrage qu’il a publié aux éditions Eyrolles : Adapter son jardin au changement climatique.
Avec cette approche complète, opérationnelle sur le terrain, il vous proposera des solutions adaptées à chaque situation pour assurer un aménagement et un entretien durables des jardins, par l’activation de tous les leviers de la résilience écologique. Un focus particulier sera fait sur les végétaux ligneux dans le cadre de cette conférence réalisée à la demande de la SNHF – section Arbres et arbustes d’ornement.
La SNHF a rencontré un problème technique, la conférence n’a pas pu se poursuivre. Veuillez nous excuser pour la gêne occasionnée.
Le conférencier
Jérôme Jullien est ingénieur en agro-environnement. Expert national en santé et protection des végétaux, il travaille dans les domaines de la surveillance biologique du territoire, des productions horticoles, et des jardins, espaces végétalisés et infrastructures. Il est par ailleurs chargé de formations à la faculté des sciences d’Angers et à l’Institut Agro Rennes-Angers. Avec son épouse Elisabeth, il pratique assidûment le jardinage dans leurs 6000 m² de jardin en Anjou. Tous deux sont auteurs de nombreux ouvrages aux éditions Eyrolles, Sang de la terre et Ulmer. Jérôme Jullien publie des articles dans la presse, notamment le Lien Horticole, Phytoma, Jardins de France et les 4 Saisons du jardin bio.
Date de parution : 13/05/2021 Editeur : Eyrolles Format : 17cm x 23cm Nombre de pages : 232
La section Arbres et arbustes d’ornement de la SNHF a invité Yves Darricau, Agronome, auteur, essayiste, apiculteur et planteur d’arbres pour une conférence autour de son dernier ouvrage : Des arbres pour le futur, mémento du planteur pour 2050.
Cette conférence a eu lieu en mode hybride, à la SNHF et via ZOOM. Elle est maintenant disponible sur Youtube.
Le constat est clair : nos mauvaises pratiques paysagères et le réchauffement climatique sont causes des pertes de biodiversité massives observées depuis cinquante ans. Une diversité végétale en berne, des floraisons raréfiées et avancées provoquent des chutes drastiques des populations d’insectes, abeilles et autres pollinisateurs compris, et de la pyramide de vie (oiseaux, petits mammifères..) qui en dépend… Nous avons devant nous deux défis à relever : un défi paysager, et un défi climatique. Un fil conducteur doit nous guider : le rétablissement de nos ressources florales (pollen, nectar) dont dépendent le nombre et la santé de quantité de »mangeurs de fleurs ».
Il nous faut une palette végétale la plus adaptée possible, avec des plantes résistantes face à un autre climat plus chaud et surtout moins »tempéré », avec des phénologies »utiles » ; et des pratiques paysagères imaginatives.
Priorité doit être donnée à la diversité florale partout ; du beau pour une offre enrichie en pollen !
Yves DARRICAU, ingénieur agronome, diplômé de l’institut national agronomique, AgroParisTech, a travaillé dans divers programmes internationaux, européens ou des Nations unies comme consultant international et conseiller. C’est également un apiculteur, un planteur d’arbres. Auteur de plusieurs ouvrages, il dédicacera son dernier livre à l’issue de la conférence : « Des arbres pour le futur, mémento du planteur pour 2050 ».
Des arbres pour le futur
Date de parution : 19/10/2022 Editeur : Rouergue
Collection : Rouergue Nature Ecologie
Format : 19cm x 24cm
Nombre de pages : 288
Photos : »Des floraisons et vingt nuances de vert »
La section roses de la SNHF vous propose un nouveau webinaire sur le thème des roses. Ce webinaire est consacré aux obtentions de nouvelles variétés et aux concours qui les mettent en valeur.
Ce webinaire a eu lieu le mercredi 15 mars 2023 via Zoom, il est maintenant disponible en rediffusion. Retrouvez les conférences de :
Daniel Boulens, président de la Société française des roses, présente les concours de roses, en France et dans le monde.
Matthias Meilland, obtenteur, répond à la question « Faut-il encore créer de nouvelles roses ? ».
Mardi 28 mars 2023 a lieu le webinaire « Le potager hier et aujourd’hui », organisé par le conseil scientifique de la SNHF. Les quatre conférences de ce webinaire sont maintenant disponibles en rediffusion.
Le jardin potager connaît depuis quelques années un engouement fantastique, que ce soit dans des jardins privés ou des jardins collectifs. Les raisons en sont multiples : attrait renouvelé pour le monde végétal, goût du frais, du « naturel »et de la consommation locale, confinement lié à l’épidémie de la COVID puis télétravail laissant plus de temps à domicile…
Dans la population française, nombreux sont les jeunes qui se sont récemment engagés dans le jardinage, tant pour l’agrément que pour le potager.
Cet intérêt pour le jardin potager est un retour à une tradition ancienne et lors de ce webinaire, nous retrouverons l’histoire des jardins potagers illustrant l’évolution des jardins potagers européens de l’Antiquité jusqu’au XXIe siècle en fonction des évolutions sociétales et esthétiques. Puis, nous apprendrons le comportement actuel des consommateurs vis-à-vis des fruits et des légumes et nous décrypterons une enquête récente sur les Français et le potager. En dernier lieu, l’intérêt économique du jardin potager pour les familles sera évoqué.
Yvette Dattée, présidente du Conseil scientifique de la SNHF
Ouverture par Yvette Dattée, présidente du Conseil scientifique de la SNHF. Animatrice, Noëlle Dorion
Une histoire des jardins potagers, Yves-Marie Allain
L’impact des jardins potagers sur les achats et la consommation, une étude du CTIFL (Centre technique interprofessionnel des fruits et légumes), Daniel Veschambre
Les Français et le potager, Émeline Teissier
L’intérêt économique des jardins potagers, Jean-Daniel Arnaud
Les intervenants
Une histoire des jardins potagers, Yves-Marie Allain
Si les auteurs grecs, latins, arabes ont abordé l’agronomie et la culture de nombreuses plantes vivrières, c’est à compter de la Renaissance, qu’en Europe, la littérature aborde l’aspect formel du potager et sa place dans la composition globale du jardin. Au fil des siècles, la place du potager a évolué dans l’organisation spatiale et sociale des parcs et jardins. De jardin participant à l’agrément général, dès le XVIIe siècle, il est progressivement relégué et placé en dehors des vues majeures de la composition. Néanmoins, il doit suivre des règles dans son découpage en carrés. Avec le mouvement des jardins paysagers, dès le XVIIIe siècle, un certain nombre de concepteurs souhaite que le potager soit également « dé-géométriser ». Leurs préconisations n’auront guère de succès. De plus, le potager perd de son utilité absolue et bien des paysagistes du début du XXe siècle pensent qu’il peut être supprimé des nouveaux jardins d’agrément. Néanmoins, le potager perdure sous des formes multiples du jardin familial au jardin partagé, avec par ailleurs un retour de la plante potagère au jardin d’agrément.
Yves-Marie Allain
Ingénieur horticole, paysagiste, dplg formé à l’École nationale supérieure d’horticulture à Versailles, Yves-Marie Allain commence sa carrière comme directeur d’espaces verts de collectivités locales (Lorient puis Orléans) avant d’intégrer, comme ingénieur de recherche, le Muséum national d’histoire naturelle, chargé de la direction du Jardin des plantes de Paris et de l’Arboretum de Chèvreloup. À ce titre il sera, pour la France, l’autorité scientifique flore à la convention internationale de la Cites. Il termine sa carrière comme membre permanent de l’Inspection générale de l’environnement. Il est l’auteur de nombreux ouvrages sur la relation des hommes et des plantes dont Une histoire des jardins potagers (2022).
Une histoire des jardins potagers
Résumé
Le jardin potager est de retour, il a retrouvé ses lettres de noblesse, mais quel fut son parcours et quelle place lui a-t-on octroyé au cours des siècles, depuis le Moyen-âge ? C’est cette histoire complexe entre des plantes et un lieu, entre une quête de nourriture et une recherche d’esthétisme qui nous est contée ici avec passion.
Date de parution : 29/09/2022
Editeur : Quae
Jardins potagers : impacts sur la consommation des fruits et légumes frais en France : une étude du CTIFL apporte quelques éclairages), Daniel Veschambre
En France, la consommation totale des fruits et légumes frais est relativement stable depuis 20 ans, malgré une légère baisse ces dernières années. La production française assure 52% du marché français. Sur l’ensemble, les fruits et légumes « bio » représentent moins de 10%, part limitée, mais qui a plus que doublé depuis 2010. Les fruits & légumes représentaient 22 % du budget alimentaire des ménages en 2018. Cette part a augmenté de 5 points depuis 1998.
Dans ce contexte général de la consommation, l’étude menée en 2022 par Pascale Cavard du CTIFL visait à caractériser l’impact des jardins potagers. La crise sanitaire et les restrictions imposées en 2020 et 2021 ont eu pour conséquence un changement d’attitude : De nombreux consommateurs déclarent désormais vouloir développer leur autoproduction. Dès lors, les consommateurs vont-ils se mettre à jardiner ou à augmenter la taille de leur potager ? Et que vont-ils planter ?
Les motivations liées à la culture d’un potager ne se limitent pas à la possibilité de produire ses propres fruits et légumes, la notion de plaisir étant aussi très importante. Le choix des espèces cultivées est avant tout une question de goût, mais aussi d’adaptation au sol et au climat, et à la facilité à faire pousser les variétés cultivées.
Peu de jardiniers travaillent à perte, et l’intérêt économique d’un potager est particulièrement important en début de saison ; la productivité et les économies réalisées différentes selon les catégories de fruits et légumes cultivés. La taille du potager est variable et assez logiquement corrélée à l’expérience des jardiniers. Les arbres fruitiers, parfois déjà présents à l’achat d’une maison, représentent quant à eux un investissement et un certain savoir-faire.
Les critères d’achat de semences et plants sont la saveur des fruits et légumes ainsi que la facilité de culture, associée à un bon rendement et adapté au climat. La tomate est la star incontestée du potager en 2021, suivie de la salade puis de la courgette. Les fruits rouges (fraise, framboise et cerise) constituent le podium des plants et arbres présents dans le jardin suivis du pommier.
Une large majorité des jardiniers n’a pas changé ses habitudes de plantation de fruits et de légumes ces deux dernières années, et un tiers d’entre eux utilise par ailleurs un abri produire ses propres plants de légumes.
Daniel Veschambre
Daniel Veschambre, ingénieur horticole, a fait sa carrière au Centre Technique des Fruits et Légumes (Ctifl) ; après un temps de travail de R&D dans le secteur légumes et fraisier, il a occupé divers postes notamment à la direction du département Qualité des F&L et Protection de l’environnement. Il a finalement dirigé le département Légumes et fraisier du Ctifl pendant 12 ans, en développant notamment les travaux visant à réduire et à trouver des alternatives à l’emploi des produits phytosanitaires de synthèse.
Les Français et le potager, Émeline Teissier
Le confinement a permis aux Français de jardiner davantage et de consacrer plus de temps à ce loisir vert, en particulier pour cultiver leurs propres légumes et gagner ainsi en autonomie alimentaire. Une grande enquête à l’initiative de SEMAE, l’interprofession des semences et plants, réalisée par KANTAR auprès de 1.000 jardiniers, nous révèle les raisons de ce récent engouement des Français qui traduit une véritable évolution de nos pratiques qui nous conduit à mettre les mains dans la terre pour mieux nous nourrir et nous faire plaisir. Motivations, pratiques, attentes, types de légumes et choix des variétés cultivés, découvrez un résumé des tendances actuelles et futures du potager et le profil de ces jardiniers amateurs.
Émeline Teissier
2020 – aujourd’hui : Secrétaire de Section « potagères et florale », « maïs et sorgho », animatrice de la Commission transversale Innovation et du dossier Diabrotica au sein de SEMAE, l’interprofession des semences et plants
2011 – 2020 : sélectionneur plantes aromatiques chez Darbonne aromatique/Daregal
2005 – 2022 : sélectionneur tournesol chez Syngenta
Formation mixte Université (DEUG – Licence – Maîtrise en biologie et physiologie végétale) et intégration de l’INH pour suivre une spécialisation en amélioration et sélection des plantes, en partenariat avec l’INAPG.
Je suis plus particulièrement spécialisée dans l’utilisation des ressources génétiques sauvages et le développement d’outils de phénotypage.
Présentation de l’étude sur l’intérêt économique des jardins potagers, Jean-Daniel Arnaud
Alors que les jardins potagers prennent de plus en plus d’importance, la SNHF a estimé utile de réaliser une étude portant sur leur intérêt économique pour le jardinier et sa famille. Avec le soutien d’AgroParisTech et de plusieurs partenaires, cette étude a été lancée. La première partie présente l’état actuel de l’insécurité alimentaire en France et dans le monde et décrit l’évolution des jardins depuis le XIXᵉ siècle. La seconde partie détaille la méthode d’enquête employée permettant de recueillir des données quantitatives sur les productions et les dépenses des jardiniers et de mieux comprendre le profil et les motivations des jardiniers. Les premiers résultats, montrent que les jardiniers sont surtout désireux de produire leurs propres légumes et que certaines productions, telles les petits fruits rouges, sont particulièrement rentables. Du fait de la très grande diversité des jardins potagers et de la difficulté de trouver des jardiniers ayant consigné leurs résultats de manière exhaustive, l’étude doit être poursuivie.
Jean-Daniel Arnaud
Jean-Daniel Arnaud est ingénieur agronome. Il est d’abord allé en coopération en Algérie pour enseigner l’agriculture. Puis il a fait carrière 38 ans dans l’interprofession des semences avec trois missions bien différentes. Durant seize ans, il a été chargé du développement des plantes fourragères et à gazon en France. Après, il fut responsable du service des études économiques et statistiques et a réalisé de nombreuses études quantitatives et qualitatives sur l’utilisation des semences. Enfin, il a été Secrétaire général de la section semences de plantes potagères et florales ainsi que de la section betteraves. Retraité à partir de 2012, il a créé un jardin potager partagé, il est membre actif de la section potagers et fruitiers de la SNHF. Il a collaboré au Comité d’orientation et d’éthique d’une association de jardins familiaux et est maintenant membre du Conseil scientifique de la SNHF.
En 2018, Jean-Daniel Arnaud a initié et été maître de stage de l’étude sur l’intérêt économique des jardins potagers réalisée par Anoucha Joubert qu’il présente dans ce webinaire.
Yvette Dattée
Docteur d’État, Yvette Dattée a été enseignant/chercheur à l’École Normale Supérieure puis à l’Université pendant les 20 premières années de sa carrière. Elle est ensuite entrée à l’INRAe où elle a dirigé le GEVES (Groupe d’étude et de contrôle des variétés et des semences). Elle a présidé EUCARPIA l’association européenne d’amélioration des plantes de 1989 à 1992.
Aujourd’hui retraitée, elle est membre de l’Académie d’Agriculture de France et Présidente du conseil scientifique de la SNHF.
Noëlle Dorion
Noëlle Dorion est ingénieur horticole et docteur en physiologie végétale. Elle est Professeur honoraire Agrocampus Ouest, spécialisée en biologie cellulaire et physiologie du développement des plantes ornementales. Elle a été présidente de la section « plantes ornementales, à parfum, aromatiques et médicinales du CTPS (comité technique permanent de la sélection). Aujourd’hui retraitée, Noëlle Dorion est membre du conseil scientifique de la SNHF et membre de l’Académie d’Agriculture de France.
Les webinaires de la SNHF sont disponibles quelques mois après leur diffusion, sur notre chaîne YouTube.
Mercredi 30 novembre marque une consécration pour les élèves de l’école Cassandre-Salviati. Le potager de l’école a remporté le prix spécial « passion partagée » dans la catégorie « jardin pédagogique », avec la mention spéciale « sens de l’humain ». Cette récompense vient couronner le travail des élèves et d’Etienne Mouly. Le potager est né en 2018, à l’initiative du directeur de l’école Cassandre-Salviati de Couture-sur-Loir.
Rendez-vous, mardi 7 mars, pour le webinaire « La semence et le semis », organisé par le conseil scientifique de la SNHF. Ce webinaire traitera des méthodes qui conduisent aux différents types de variétés végétales, puis de la physiologie de la germination et en dernier lieu des bonnes méthodes de semis.
Pour l’agriculteur et le jardinier, le semis symbolise l’espoir, une promesse, la foi en l’avenir, comme si le résultat était déjà atteint. Cependant, il ne s’agit pas d’un optimisme aveugle, mais d’une confiance et d’une certitude qui sont l’expression même du travail de la terre et de la vie.
Les jardiniers suivent le rythme des saisons, attendant souvent avec impatience la période des semis, préparant le sol pour y déposer les semences.
La graine est un organisme vivant issu de la fécondation entre un ovule et un grain de pollen, qui lors de sa maturation, elle a constitué des réserves et la plupart du temps s’est mise en quiescence.
La réussite d’une culture tient pour beaucoup à la qualité de la graine sans pour autant négliger son environnement biotique et abiotique, d’où l’intérêt pour la qualité des sols.
Toutefois, la graine est aussi la traduction d’une génétique particulière obtenue par des méthodes d’amélioration de mieux en mieux maitrisées.
Yvette Dattée, présidente du Conseil scientifique de la SNHF
Ouverture par Yvette Dattée, présidente du Conseil scientifique de la SNHF. Animatrice, Marianne Delarue
La semence, vecteur d’un patrimoine génétique, Georges Sicard,
Françoise Corbineau, Professeur de biologie végétale à Sorbonne Université
Réussir son semis, les grands principes, Dominique Daviot, SEMAE
Les intervenants
La semence, vecteur d’un patrimoine génétique, Georges Sicard
La présentation commence par un bref historique de la sélection végétale et de l’apparition du concept de « variété ». Les grands types de constructions génétiques sont rappelés (populations, lignées, hybrides, synthétiques …), en lien avec la biologie florale des espèces végétales. Les notions de maintenance des variétés et de production de semences sont abordées selon les types variétaux.
Les concepts d’homogénéité et de stabilité, pierre angulaire de la définition d’une variété, sont présentés et questionnés.
La présentation se termine sur quelques conseils et mises en garde à l’usage de ceux qui voudraient produire leurs propres semences.
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Georges Sicard, ingénieur agronome PG 75, jeune retraité, a réalisé toute sa carrière dans la filière semence, d’abord à la Fnams (fédération des agriculteurs multiplicateurs de semences) où il a eu en charge la direction technique, puis au GEVES où il a dirigé le secteur d’étude des variétés, dans le cadre notamment de l’inscription au catalogue officiel.
Georges a rejoint le conseil scientifique de la SNHF en 2020.
Les semences, organes essentiels pour la survie et la propagation des espèces, Françoise Corbineau, Biologie des Semences, UMR7622, IBPS, Sorbonne Université, Paris
La majorité des végétaux supérieurs produisent des graines tolérantes à la déshydratation, dites « orthodoxes ». Quiescentes au moment de leur dissémination, leur germination exige de l’eau et est contrôlée par la température, l’oxygène et la lumière. Elle est aussi régulée par des facteurs internes aux semences, les dormances qui correspondent à une inaptitude à germer dans des conditions apparemment favorables. Elles impliquent l’embryon et les enveloppes. Leur élimination entraine un élargissement des conditions qui permettent la germination, les semences non dormantes sont donc moins sensibles aux facteurs du milieu. Toutefois, placées dans des conditions défavorables à la germination, les semences peuvent perdre leur aptitude à germer en rentrant en dormance « secondaire ». Les cycles biologiques se caractérisent par l’alternance de ces phénomènes. De plus la survie des semences orthodoxes à l’état déshydraté permet leur conservation et le maintien de la biodiversité ex-situ.
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Françoise Corbineau, est Professeur de biologie végétale à Sorbonne Université. Élève de l’École Normale Supérieure, Agrégée de Sciences Naturelles en 1976, Françoise Corbineau est recrutée comme Chargée de recherche au CNRS de 1979 à 1990, puis promue Professeur à l’Université Pierre et Marie Curie (Sorbonne Université) en 1994. Spécialiste de la biologie des semences, elle est auteur ou co-auteur de plus de 250 articles de recherche dont 155 dans des revues internationales à comité de lecture, de 9 chapitres d’ouvrages et de 3 ouvrages sur la physiologie des semences. Elle a aussi encadré 18 thèses de Doctorat.
Elle s’est beaucoup impliquée dans la recherche appliquée en partenariat avec de nombreuses sociétés semencières et elle est Membre de l’Académie d’Agriculture de France depuis 2013. Elle a été Président-Elect de l’ISSS (International Society for Seed Science), puis Présidente de cette Société de 2014 à 2017.
Elle a succédé au Prof. Côme à la direction de l’Equipe « Biologie des Semences » de 1997 à 2010. Son activité scientifique a porté sur la régulation physiologique, biochimique et hormonale de la germination et des dormances, le vieillissement et la conservation des semences et l’évaluation et l’amélioration de la qualité des semences. En retraite depuis 2022, elle est actuellement Professeur Emérite de Sorbonne Université.
Réussir son semis, les grands principes, Dominique Daviot et Philippe Monchaux
Le succès de la culture des légumes commence dès le semis car les graines ont des besoins de conditions particulières pour bien germer et lever de façon régulière et homogène. Chaque espèce a en effet ses préférences pour le lieu, la période et la façon d’être mise en terre. Pour réussir les semis, il convient tout d’abord de choisir des espèces et des variétés adaptées à sa région, à son sol, aux périodes de culture et de production souhaitées. Les sachets de semences présentent très souvent des indications précieuses dans ce domaine. Ensuite, il est primordial d’utiliser des semences de qualité, ayant conservé toute leur qualité germinative. Après une préparation soignée de son sol, les semences seront mises en terre au bon moment, à la bonne densité et à la bonne profondeur. Différents types de semis en pleine terre (en ligne, en poquets ou à la volée) sont possibles suivant les espèces. Il est important de pas semer trop dru, de tasser légèrement le sol et d’arroser délicatement après le semis. Après la levée, des éclaircissages sont nécessaires pour assurer un développement optimal entre les plantes et obtenir de belles récoltes.
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Ingénieur agronome spécialisé dans l’amélioration des plantes, Dominique DAVIOT a commencé sa carrière au GNIS (Groupement National Interprofessionnel des Semences et plants, devenu aujourd’hui SEMAE) en tant que chargé de développement, d’abord au niveau régional, puis au niveau national. Il est très vite chargé de communication en direction de l’enseignement et de l’univers jardin. Passionné de jardinage et d’animation pour les scolaires, il participe dès 1985 à la mise en place de l’opération « Jardinons à l’école » et lance en 1999, grâce à des fonds européens, « La semaine du jardinage pour les écoles ». En 2004, il devient Secrétaire Général de la Section Semences de Maïs et de Sorgho puis de la Section Potagères et Florales en 2012. C’est en particulier dans ce cadre qu’il met place en 2020 un fonds de soutien pour la maintenance des variétés anciennes de légumes.
Aujourd’hui retraité, il est membre de la Section Potagers et Fruitiers de la SNHF.
Philippe Monchaux
Au terme d’un itinéraire professionnel d’enseignant et de formateur « étranger » au domaine horticole, Philippe Monchaux, a terminé sa carrière universitaire en 2013. Il a toujours manifesté un intérêt pour le jardinage en cultivant le jardin familial. En tant qu’adhérent de Jardinot, en 2014, il s’inscrit à la formation de jardiniers-référents du Conseil national des jardins collectifs et familiaux (CNJCF). Depuis, il organise régulièrement des animations au sein d’un jardin associatif, donne des conférences à la demande d’associations locales de jardins familiaux. Ancien président de la Société d’horticulture de Picardie, il a rejoint la SNHF d’abord dans l’équipe Jardiner Autrement dont il a été le chef de projet (2018-2021), puis la section Potagers et fruitiers. Il s’efforce de porter les préoccupations des jardiniers amateurs ou débutants qu’il côtoie régulièrement.
Docteur d’Etat, Yvette Dattée a été enseignant/chercheur à l’Ecole Normale Supérieure puis à l’Université pendant les 20 premières années de sa carrière. Elle est ensuite entrée à l’INRAe où elle a dirigé le GEVES (Groupe d’étude et de contrôle des variétés et des semences). Elle a présidé EUCARPIA l’association européenne d’amélioration des plantes de 1989 à 1992.
Aujourd’hui retraitée, elle est membre de l’Académie d’Agriculture de France et Présidente du conseil scientifique de la SNHF.
Professeure à l’Université Paris-Saclay, Marianne Delarue effectue sa recherche au sein de l’Institut des Sciences des Plantes de Paris-Saclay où elle étudie le développement des plantes aux niveaux cellulaire et moléculaire. Ses derniers travaux concernent les processus de mort cellulaire programmée des cellules en réponse à des stress biotiques et abiotiques.
Marianne est également très impliquée dans la gestion des thèses dans sa discipline puisqu’elle dirige l’École Doctorale Sciences du végétal : du gène à l’écosystème, regroupant une centaine de doctorants.
Passionnée par l’enseignement et la transmission des savoirs, elle participe depuis plusieurs années au conseil scientifique de la SNHF.
Les webinaires de la SNHF sont disponibles quelques mois après leur diffusion, sur notre chaîne YouTube.
Ce document est issu d’un travail collectif de membres du conseil scientifique, de membres des sections thématiques de la SNHF et de spécialistes de notre communauté scientifique. Il fait suite et complète deux autres ouvrages concernant la multiplication des plantes : le greffage et le bouturage.
Le semis symbolise ici, l’espoir, une promesse, la foi en l’avenir comme si le résultat était déjà atteint ; cependant il ne s’agit pas d’un optimisme aveugle mais d’une confiance, certitude qui sont l’expression même du travail de la terre et de la vie.
Les jardiniers suivent le rythme des saisons attendant souvent avec impatience la période des semis, préparant le sol pour y déposer les semences. La graine est un organisme vivant issu de la fécondation entre un ovule et un grain de pollen, lors de sa maturation elle a constitué des réserves et la plupart du temps s’est mise en quiescence. La réussite d’une culture tient pour beaucoup à la qualité de la graine sans pour autant négliger son environnement biotique et abiotique, d’où l’intérêt pour la qualité des sols.
Toutefois la graine est aussi la traduction d’une génétique particulière obtenue par des méthodes d’amélioration de mieux en mieux maitrisées.
On trouvera dans cet ouvrage un historique des travaux sur le semis, puis la description de la formation de la graine à partir de la fleur, et les méthodes qui conduisent aux différents types de variétés cultivées. Ces chapitres seront suivis d’explications sur la physiologie de la germination.
La production de semences professionnelles montrera la technicité requise dans les métiers de la semence. Cette partie sera suivie de conseils pour produire ses propres semences puis de la mise en pratique pour certaines espèces, notamment les espèces potagères qu’affectionnent les jardiniers.
Yvette Dattée, présidente et les membres du conseil scientifique
Le conseil scientifique et les sections de la SNHF mettent en commun leurs compétences pour vous présenter, par une série de webinaires, des espèces qui vous sont familières et sur lesquelles, vous voudriez en savoir plus. Ces webinaires, gratuits et accessibles à tous, se dérouleront en ligne.
Deux à trois spécialistes de la thématique partageront leurs connaissances, et resteront à votre écoute lors d’un temps d’échange où vous pourrez poser toutes vos questions. Nous vous attendons nombreux.
Le sixième webinaire de la série est organisé avec la section arbres et arbustes d’ornement!
Lundi 05 décembre de 14h 30 à 17h
Conférencier.e.s
Noëlle Dorion
Noëlle Dorion est ingénieur horticole et docteur en physiologie végétale. Elle a fait toute sa carrière professionnelle dans l’enseignement supérieur agricole d’abord comme enseignant chercheur en physiologie végétale appliquée aux plantes de l’horticulture à l’École Nationale Supérieure d’Horticulture (ENSH) de Versailles, puis comme professeur d’horticulture ornementale à Angers, d’abord à l’Institut National d’Horticulture (INH) puis à Agrocampus Ouest.
Elle a par ailleurs été présidente de la section « plantes ornementales, à parfum, aromatiques et médicinales » du CTPS (comité technique permanent de la sélection) et présidente de l’association Terre des Sciences.
Aujourd’hui retraitée, Noëlle Dorion est membre de la Société Nationale d’Horticulture (SNHF), membre de son conseil scientifique et membre de l’Académie d’agriculture de France.
Conférence : Quelles caractéristiques pour les ligneux d’ornement ?
Les végétaux ligneux d’ornement (VLO) ont pour première caractéristiques d’être des végétaux. En effet, les VLO sont des plantes comme les autres. Ils sont fixés et leur croissance harmonieuse, comme leur résistance à divers stress résulte de leur sensibilité aux facteurs de l’environnement et de l’intégration de ceux-ci dans la plante via les hormones notamment. Les VLO ont comme deuxième caractéristique d’être ligneux. Cette caractéristique associée à la capacité des bourgeons à être « dormants » pendant la mauvaise saison assure leur survie et prépare la croissance de l’année suivante. Cette pérennité de l’appareil végétatif est complétée par la possibilité de refleurir annuellement pour peu que la période de juvénilité qui est aussi une caractéristique des végétaux ligneux soit passée. Les VLO ont comme troisième caractéristique d’être ornementaux soit par leur système de ramification soit par leur floraison. Les signaux hormonaux qui commandent ces deux aspects sont les mêmes que ceux évoqués plus haut mais le résultat dépend aussi des caractéristiques génétiques des plantes. C’est pourquoi même s’il y a quelques grandes règles de ramification permettant de classer les VLO en arbres, arbustes et buissons, il existe une immense diversité tout à la fois avantage et difficulté pour le jardinier (exposés suivant).
Mary Fruneau
Mary Fruneau, passionnée de nature, est adhérente de plusieurs associations horticoles. Les échanges avec jardiniers et pépiniéristes, les visites de jardins et de fêtes des plantes depuis plus d’une vingtaine d’années lui ont permis de devenir, peu à peu, une « jardinière amateure éclairée ».
Après une carrière de professeure de Sciences Physiques en lycée, elle a pu donner libre cours à sa passion pour les arbres et arbustes dans son jardin, créé et entretenu à quatre mains : « Le jardin de Mary & Joël » https://sites.google.com/site/lejardindemaryjoeel/home?authuser=0
Présidente de la commission voyages de la SNHF depuis 2018, Mary est devenue administratrice, en 2021 et présidente de la section Arbres et d’Arbustes d’Ornement (AAO).
Conférence : Pistes pour le jardinier amateur
Pour diverses raisons, le jardinier amateur peut être amené à tailler les arbres et arbustes de son jardin. Il est alors souvent perplexe et se pose bien des questions : où et comment intervenir.
Quelques de repères concernant la floraison et la façon dont se développe l’arbuste permettent d’avoir les premiers éléments de réponse.
Après un rappel des notions de basitonie, mésotonie, acrotonie, le diaporama présentera divers arbustes correspondant aux modes de croissance définis, avec une indication sommaire de leur entretien.
Jac Boutaud
Jac Boutaud a été Gestionnaire du patrimoine arboré et forestier de la Ville de Tours (37) de 2008 à 2022[, date à laquelle il a pris sa retraite de la fonction publique territoriale]. Auparavant. Il a été Responsable du service technique pour les végétaux ligneux à Végétude (77) de 1991 à 2008. En parallèle, il est Formateur intermittent en arboriculture et arbusticulture d’ornement depuis 1992.
Concepteur et gestionnaire de l’Arboretum de la Petite Loiterie à Monthodon (37) depuis 1990 (https://www.lapetiteloiterie.fr/), il est l’auteur de l’ouvrage « La taille de formation des arbres d’ornement », édité la Société Française d’Arboriculture (http://www.sfa-asso.fr/) en 2005. Par ailleurs, il est membre fondateur et ancien président de l’association Les Arbusticulteurs (http://www.arbusticulteurs.fr/).
Conférence : Tailler les arbres et les arbustes : oui, lorsque c’est nécessaire, mais jamais sans « raison »
« La taille des végétaux ligneux d’ornement, qu’il s’agisse d’arbres ou d’arbustes, doit être décidée au terme d’une analyse non seulement de leurs modalités de développement, mais aussi de leur environnement, des contraintes qu’ils subissent et des objectifs qui sont poursuivis.
De même, le choix de la période de taille ne doit pas prendre en compte uniquement les modalités de floraison, il doit aussi favoriser une répartition équilibrée du travail au jardin au cours de l’année et, par ailleurs, respecter la nidification des oiseaux, en particulier dans la strate arbustive.
Cette démarche d’analyse préalable à la taille relève de la gestion raisonnée et non de l’entretien routinier. Elle permet d’éviter d’intervenir inutilement ou de façon inappropriée et elle replace le jardinier dans une position active et créatrice. »
Docteur d’Etat, Yvette Dattée a été enseignant/chercheur à l’Ecole Normale Supérieure puis à l’Université pendant les 20 premières années de sa carrière. Elle est ensuite entrée à l’INRAe où elle a dirigé le GEVES (Groupe d’étude et de contrôle des variétés et des semences). Elle a présidé EUCARPIA l’association européenne d’amélioration des plantes de 1989 à 1992.
Aujourd’hui retraitée, elle est membre de l’Académie d’Agriculture de France et Présidente du conseil scientifique de la SNHF.
Chaque année, le Concours National des Jardins Potagers récompense des jardins potagers remarquables en termes de diversité des légumes cultivés, des bonnes pratiques de jardinage et de l’esthétique même du jardin.
Le jury, composé de personnalités du jardin et représentants des organisations partenaires, ont désigné les lauréats en fonction de différents critères de sélection en examinant de façon très attentive les dossiers des jardiniers dans chacune des catégories suivantes :
jardin potager privatif,
potager dans un ensemble collectif de jardins (centre de jardins, jardins familiaux…),
jardin potager privatif situé dans un environnement paysager (château, grand parc…),
jardins ou parcelles pédagogiques, réalisés sur initiative individuelle ou avec la participation d’associations de jardiniers ou de sociétés d’horticulture,
potagers partagés, mis en place et cultivés au sein d’une entreprise ou par une association.
Les membres de notre jury vous emmènent à la rencontre des grands prix de l’édition 2022 et de leurs potagers remarquables !
Madame et Monsieur EEDS sont californiens d’origine et étaient néophytes dans le domaine du jardinage. Ils ont découvert chez leurs voisins le plaisir de consommer des légumes frais et gouteux. Brenda s’est décidée à créer un potager d’une surface de 700 m² il y a 5 ans. Avec l’aide de Roger, ils ont amendé le sol grâce aux sédiments d’une mare présente dans leur propriété, puis subdivisé le terrain en parcelles de 1,90 de large. Chaque parcelle est équipée de tuyaux d’arrosage en goutte en goutte approvisionnée par la mare, un puits et une source. L’allée principale est aménagée de structures métalliques servant de supports aux plantes et légumes grimpants. Une serre vitrée de 4X8m et un abri chauffé de 9X20m accueillent un grand choix de variétés de tomates. Brenda a rapporté des graines de Californie et des pays visités, ce qui lui a donné l’idée de consacrer chaque parcelle à un pays : la Californie, la France, l’Italie, l’Espagne, le Mexique, le Japon…Cet hiver 2022, 3000 plants ont été élevés sous la serre. Brenda tient un cahier de jardin depuis le début avec les dates de semis, de plantations, le suivi, les récoltes, tout est enregistré soigneusement. Les légumes sont accompagnés de fleurs et le potager est bien intégré dans la propriété. Le jury note que les 130 variétés cultivées (dont 22 variétés de tomates) sont bien identifiées par des petits panneaux informatifs. Tout est fait pour respecter l’environnement, l’accueil des auxiliaires est particulièrement soigné. La production est partagée avec les voisins et les amis, ces échanges autour du jardinage et de la façon de cuisiner ont permis à Brenda et Roger de bien s’intégrer. L’histoire ne dit pas si Brenda, pianiste, offre des concerts à ses plantes…mais elle nous déclare que « la pratique du jardinage peut générer de purs moments de contemplation ». L’ensemble est absolument splendide et particulièrement harmonieux. Merci pour cette belle réalisation, et comme Brenda et Roger nous le disent « c’est une chance de pouvoir vivre les 4 saisons en pleine nature. C’est un trésor de partager notre petit univers avec la faune et la flore qui nous entourent et de pouvoir vivre en harmonie avec la nature ».
CATÉGORIE 2 : PARCELLE DANS UN CENTRE DE JARDINS COLLECTIFS
GRAND PRIX EX-EAQUO : Maryse TISSEYRE DEALBERT – Narbonne (Aude)
Situé dans le centre de jardins familiaux de Narbonne géré par Jardinot le potager de Maryse, certifié JARDIN ECO-RESPONSABLE, occupe une parcelle de 176 m². Elle a déménagé d’une résidence où elle avait pourtant un superbe jardin d’agrément pour se rapprocher de ce centre de jardins et assouvir son besoin de potager. Elle y est chaque matin pour l’entretenir, ce qu’elle réussit parfaitement. Nous trouvons une très grande diversité de légumes (plus de 50 variétés) pour un jardin de cette surface, avec un terrain jamais inoccupé, un semis ou une plantation succédant à une récolte. Ce jardin est un très bon exemple de la cohabitation des légumes et de fleurs en abondance : dahlias, œillets d’Inde, agapanthes, heuchères, cosmos, marguerites, asters, rosiers…Les plantes mellifères et aromatiques, un grand hôtel à insectes favorisent la présence d’auxiliaires pour lutter contre les ravageurs, assurer la pollinisation. Maryse pratique un jardinage au naturel avec la rotation des cultures, l’utilisation de décoctions (purin de consoude), le paillage, le compostage, le broyage, les voiles anti-insectes, les engrais verts…Malgré la sécheresse et la canicule du moment le jardin est très vert, abondamment paillé, avec le souci d’un arrosage adapté sans gâchis, à l’arrosoir à partir d’un récupérateur d’eau de pluie et d’une réserve déviée du canal de La Robine. Un arrosage goutte à goutte pour tout le centre de jardins est prévu en 2023. Bien sûr quelques tomates et autres plants montrent des traces de brûlure de soleil, mais par exemple choux et salades fraîchement repiqués sont protégés des rayons du soleil par des cagettes retournées. Maryse, qui nous cite les familles de plantes cultivées, nous décrit sa technique de la plantation des tomates couchées, semées et élevées dans des bouteilles, le carton autour des choux pour éviter les insectes du sol, le semis du persil avant Pâques pour qu’il ne monte pas, les haricots plantés le 19 mars à la Saint Joseph. Le but de son jardinage ? Elle écrit : « besoin d’oxygène et de verdure dans ma vie quotidienne, passion des roses, plaisir de voir pousser les légumes, améliorer et aménager mon jardin chaque année dans un environnement agréable ». Un cahier de culture accompagné de documents techniques est complété régulièrement, pour suivre l’organisation du jardin et prévoir celle de l’année suivante. Maryse est aussi créatrice et n’hésite pas à offrir son aide et ses connaissances à des particuliers pour créer un jardin. Avec un collègue elle va aussi, l’hiver, période de creux au jardin, parler jardinage dans des écoles maternelles et élémentaires de la ville qui viendront visiter son jardin à la bonne saison. Elle transmet aussi sa passion et ses connaissances aux nouvelles générations de jardiniers : « je sers de coach à mes nouveaux voisins parfois au détriment de mon jardin » dit-elle. Pour compléter le tableau, le responsable du centre lui a confié la gestion de la benne à végétaux du centre de jardins ! Mais en plus du dossier présenté, qui est resté volontairement potager, c’est la passion de Maryse pour les roses qui est manifeste : 43 rosiers dans ce jardin, en haie, buisson, liane, grimpant…dont elle connaît parfaitement les noms et la nature. Le jury a été très impressionné par ce jardin qui allie avec bonheur potager et fleurs, par les connaissances et la passion de la jardinière qui écrit « je n’ai jamais eu envie de jardiner, je suis née avec ».
GRAND PRIX EX-EAQUO : Stéphane MILLY – Ris-Orangis (Essonnes)
Le potager de Stéphane est situé dans les jardins familiaux de l’Orme Pomponne à Ris-Orangis qui comprend 257 parcelles sur 6,8 ha. C’est un îlot de fraîcheur au cœur de la ville, ouvert aux habitants qui viennent s’y promener avec les enfants et un formidable lieu de vie, d’échanges et de lien social. Le jardin de Stéphane Milly est d’une surface totale de 182 m², dont 100 m² réservés au potager et le reste pour l’agrément et les loisirs de la famille. Et pourtant nous avons l’impression que le jardin est beaucoup plus grand tant les surfaces sont mises en valeur. L’optimisation permet à Stéphane de tester un grand nombre d’espèces et de variétés, en particulier pour les tomates, les courges, les concombres et les poivrons : des variétés anciennes, des classiques, des nouveautés, y compris des F1, ainsi que des variétés données par d’autres jardiniers et toujours dans un souci d’esthétique et de productivité. Au niveau des pratiques culturales, Stéphane a le souci de préserver la biodiversité et les équilibres dans son potager : 4 hôtels à insectes sont installés au milieu des cultures, de nombreux nichoirs accueillent des oiseaux, des fleurs se mêlent aux légumes pour attirer les pollinisateurs et les auxiliaires, un tas de branchages est conservé pour les hérissons… Sans parler de son talent de jardinier pour produire des légumes pour sa famille, Stéphane met au service de son jardin ses qualités de bricoleur, ce qui lui permet d’aménager avec originalité et goût ce potager et le coin agrément pour le plus grand plaisir de sa famille et de ses amis. Sa motivation, Stéphane l’explique par « Le besoin d’être en plein air après mon travail de nuit dans un hôtel et de pouvoir quitter mon appartement pour retrouver dans un petit jardin les gestes de mon enfance ardennaise ». Un grand bravo à Stéphane d’autant plus qu’il assure pour l’association la production de plus de 6.500 plants de légumes proposés à l’ensemble des jardiniers adhérents.
CATÉGORIE 3 : POTAGERS DANS UN ENVIRONNEMENT PAYSAGER
GRAND PRIX : Guillaume COLLAUDIN & Alix de SAINT-VENANT – Château de Valmer, Chançay (Indres-et-Loire)
Le potager conservatoire de 10.000 m² du Château de Valmer fait partie d’un ensemble de jardins en terrasses qui épousent à merveille la pente d’un coteau, offrant une vue exceptionnelle sur la vallée de la Brenne et les vignobles avoisinants. Le potager, pas visible depuis le château, se laisse découvrir en contre bas, après avoir descendu plusieurs terrasses. Du haut de l’escalier à double montée, le spectacle est impressionnant. Nous avons une vue incroyable sur ce magnifique potager de style Renaissance et ses multiples univers de couleurs, de senteurs et de saveurs. Organisé selon un dessin classique du XVème siècle autour d’un bassin central circulaire, le jardin est composé de 4 grands carrés entourés de buis ceinturé de hauts murs avec deux petites tours d’angle. Côté diversité, c’est un régal pour les yeux. Le potager et le verger situé à côté présentent une impressionnante diversité de légumes, une très belle collection de plantes aromatiques, de très nombreux arbres fruitiers et des petits fruits. Pour chaque légume, le jury apprécie de retrouver des variétés locales, anciennes, rares ou originales, certaines venues du monde entier. La collection de cucurbitacées en tous genres est particulièrement impressionnante dans ce domaine. Le potager permet également de découvrir des plantes plus originales, surprenantes ou étonnantes qui suscitent la curiosité ou l’amusement des visiteurs, comme l’épinard fraise, la poire de terre, l’arbre à faisan à la floraison exceptionnelle et aux baies au goût de caramel brûlé, la Mertensia maritima à la saveur proche de l’huitre… ou le concombre du Diable dont les fruits explosent et propulsent les graines dès qu’ils sont touchés. Le potager accueille également une grande diversité de fleurs comestibles, ainsi que des plantes mellifères ou compagnes qui se mêlent harmonieusement aux légumes. Plus récemment, une collection de vignes a été mise en place avec 18 cépages du Val de Loire et des raisins de table.
Au niveau des pratiques culturales, tout est fait pour préserver la nature, améliorer la qualité du sol et favoriser la biodiversité : rotation des cultures, aménagements, abris et plantes pour la faune et les auxiliaires, chaulage des arbres fruitiers, fertilisation une année sur deux avec du compost maison ou du fumier de cheval, paillage des cultures à partir des vivaces récupérées ou du broyage des annuelles, association de plantes, végétaux de grande taille pour faire des barrières naturelles… Une attention particulière est apportée à la gestion de l’eau avec la possibilité d’arroser de manière différenciée les carrés et les lignes de cultures en fonction des besoins des plantes. Ce très beau potager a une vocation vivrière, tous les légumes sont consommés par la famille, les salariés du domaine ainsi que par les enfants des écoles à l’occasion d’ateliers pédagogiques. Les visiteurs peuvent également déguster sur place lors de leur parcours-découverte dans le jardin. La visite du potager, sous la conduite d’Alix de Saint-Venant, botaniste passionnée de légumes anciens et de variétés rares, menée par Guillaume Collaudin, jardinier en chef du domaine depuis 4 ans est captivante. Ils savent partager leurs connaissances et leurs expériences. Comme l’explique Guillaume, « c’est un plaisir de travailler en pleine nature avec du vivant, de participer à faire découvrir ou redécouvrir certaines espèces végétales et de contribuer à leur conservation ». Il précise que « Jardiner, c’est aussi prendre soin de notre patrimoine, quand il s’agit de jardins patrimoniaux, et protéger nos terroirs pour que d’autres demain puissent en profiter ».
CATÉGORIE 4 : POTAGERS PÉDAGOGIQUES
GRAND PRIX : Jean-François FAUVEAU – Montpellier (Herault)
Ce potager pédagogique de 450m² est situé au sein de l’école systématique de Candolle du jardin des plantes de Montpellier, lequel est propriété de l’état, géré par l’université de Médecine de Montpellier, héritage d’une très longue histoire ou s’illustra la triade médecins/plantes/jardins de collection et d’enseignement.
La visite du jury a eu lieu au lendemain de terribles orages dévastateurs (épisode Cévenol). JF Fauveau a réalisé à la hâte un nettoyage drastique avant notre arrivée en début d’après-midi.
Cependant, l’état du potager a été vite oublié tant notre guide s’est montré à la fois débordant d’énergie, de connaissances, de volonté et expliquant parfaitement sa démarche : constituer un jardin composé de fruits, de légumes anciens et locaux, de légumes perpétuels, de fleurs comestibles et de plantes mellifères, le tout sans intrant ni additif. Ce jardin des comestibles est composé de variétés anciennes et/ou locales et de variétés perpétuelles. Il est conduit selon les règles de la permaculture, exploitant toutes les techniques liées à cette méthode : association des cultures, plantes médicinales et fleurs pour une lutte intégrée, protection des sols, rotation, engrais vert, bio contrôle. Un puits et un bassin fournissent l’eau d’arrosage qui est gérée strictement en fonction des besoins des plantes. Jean-François organise des visites pour les groupes toute l’année sur réservation. Et en été tous les vendredis matin pour les particuliers. L’objectif est de permettre au public de découvrir et/ou s’approprier les compétences et savoirs nécessaires pour s’engager sur le chemin de l’autonomie alimentaire en apprenant ce qu’il est possible de faire pousser chez soi. La démarche pédagogique se veut accessible et pratique aux nouveaux jardiniers comme aux débutants, ce qui est notable. Le jury a aussi apprécié le grand nombre de variétés cultivées (plus de 100). À 35 ans, Jean-François a quitté Paris et un poste à responsabilité pour revenir comme il dit « aux fondamentaux de mon existence. Mon engagement est à la fois une passion, un métier et un réel anti-stress, et la partie échange avec le public est pour moi très enrichissante ».
Une très belle réussite au service du monde du potager.
CATÉGORIE 5 : POTAGERS PARTAGÉS MIS EN PLACE ET CULTIVÉS AU SEIN D’UNE ENTREPRISE OU PAR UNE ASSOCIATION
GRAND PRIX : Association PRENDS EN DE LA GRAINE, Françoise DUSSART – Maen Roch (Ille-et-Vilaine)
Ce jardin se trouve sur un terrain municipal. 15 parcelles sont individuelles et deux parcelles sont partagées. C’est l’association « Prends en de la Graine » qui gère cet ensemble situé près du lotissement « les Houx » sur la communauté de communes de « Maen Roch » de près de 5000 habitants. Si les jardins sont partagés dans le but de cultiver des légumes, ils ont aussi un rôle social d’accueil et de partage. Le jury note la présence de nombreuses variétés très diversifiées sur des parcelles classiques avec des rangs bien tirés au cordeau, et d’autres parcelles plus originales ou moins protocolaires, par exemple en forme de trou de serrure ou « Keyhole » ou encore avec des légumes Turcs ou Ukrainiens. Chacun apporte naturellement sa compétence en décoration, bricolage … par exemple les oyats sont fabriqués par une jardinière. Un puits artésien et le paillage ont permis d’avoir une année productive malgré les conditions climatiques difficiles. L’équipe des animateurs, Françoise, Marie-Thérèse, Eva, est très vigilante concernant la biodiversité : usage des méthodes de biocontrôle, accueil des auxiliaires … Un cahier de liaison permet de faciliter la répartition des tâches à accomplir. Les parcelles sont amendées par un compost fourni par la mairie. Il y a beaucoup d’échanges entre les adhérents, l’association est en relation avec le « réseau d’éducation à l’environnement » et « Vert le jardin » et est ouverte aux scolaires et aux autres associations locales. L’association organise aussi des ateliers cuisine pour déguster les récoltes. Ce vrai « Jardin Partagé » porte bien son nom, le jury a été épaté par la joie de vivre des adhérents qui voulaient tous nous présenter leurs réalisations et nous faire part de leur plaisir de partager. Françoise résume par ces mots : « Passion de transmettre ses savoirs, de créer, de regarder, d’observer et de se réunir ». BRAVO
PALMARÈS 2022
CATÉGORIE 1 : JARDINS PRIVATIFS
Prix spécial « Coup de cœur du jury » : Pascal LEVALLOIS – Saint-Contest (Calvados)
En 2019, au moment de sa retraite, Pascale a démarré ce potager estimé à 40m². Dès le départ, l’idée était d’intégrer complètement la production des légumes dans l’univers ornemental du jardin en général, dispersé par univers derrière et autour de la maison. L’ensemble est bien agencé, très esthétique et parfaitement entretenu.
La deuxième idée était de partager l’évolution de la création et du suivi du potager avec ses anciens collègues, ce qui a conduit Pascale à créer un site YouTube « MON COCO POTAGER ». La passion du potager et celle de la communication se complètent ainsi harmonieusement, Pascale étant une vraie pro dans la réalisation de ses films. Sa chaine YouTube compte plus de 3700 abonnés. Les connaissances techniques ont été vite assimilées et parfaitement appliquées, ce qui est à noter compte tenu du peu de recul. L’usage de l’eau est bien maitrisé : récupération d’eau de pluie au maximum et complément par goutte à goutte si besoin. Tout est organisé pour éviter l’usage de traitement : dispersion des cultures, biodiversité végétale, accueil des auxiliaires, rotation, association, etc. Le potager est productif, bien agencé et le matériel choisi avec soin pour l’esthétisme : une belle serre, des décorations fonctionnelles, une fontaine à oiseaux, des treilles, des cuves de récupération d’eau. À noter le mélange testé pour prévenir le mildiou : infusion de gousses d’ail mélangée a une infusion de feuilles de laurier. Le jury constate la présence de 14 variétés de tomates et 25 variétés d’aromatiques outre tous les légumes de base.
Un vrai COUP DE CŒUR pour ce potager exemplaire et très caractéristique de ce qu’il est possible de réaliser sur un petit espace. La méthode de communication (chaine YouTube) parle aux jeunes jardiniers et constitue un modèle à suivre, à mettre en pratique. C’est une belle image pour le développement de ce type de potager en termes d’espace, de relative facilité et de productivité.
levallois
3ᵉ Prix et Prix spécial « Histoire des plantes » : Yann LEBOEUF – Phalempin (Nord)
Le jardin de Yann Leboeuf porte un nom : « Le jardin de la citadelle ». Il fait partie de l’association « Jardins Passions du Nord Pas-de-Calais », un réseau de 35 jardins qui se visitent et qui s’engagent dans la transmission de la passion du jardinage et le respect de la nature.
On commence la visite du jardin de Yann LEBOEUF par la partie « paysager » et la vue est très agréable. Plusieurs massifs où se mélangent harmonieusement fleurs : agapanthes, rosiers, hostas, hortensias, arbustes, fruitiers, plantes potagères et aromatiques, ce qui donne un aspect esthétique très réussi. Quelques statues de jardin ornent le site, des sièges invitent à la contemplation et au repos. « Je suis intéressé par tout l’univers du jardinage » nous écrit Yann « décoration, biodiversité, vieux outils, livres, revues, botanique, histoire des jardins et des plantes, légumes perpétuels, respect de laterre ». Lors des visites, émaillées d’anecdotes sur l’histoire des plantes, leur rôle, le respect de la terre, ce passionné raconte son jardin. Une importante bibliothèque lui permet de se perfectionner dans les différents domaines du savoir horticole. Il possède aussi une collection de vieux outils, dont un astucieux lave-mains très ancien. La partie potagère débute par une serre où Yann nous explique son « truc » pour éviter les prélèvements des mulots et des oiseaux sur des jeunes plants : il sème les petits pois, les haricots et les fèves en serre chaude dans le carton des rouleaux de papier hygiénique et plante le tout en pleine terre quand les plants sont bien levés. Il nous montre aussi son « goutte à goutte » par condensation qui à partir de bouteilles en plastique réalise une grande économie d’eau dans l’irrigation de ses plants. De grandes réserves d’eau de pluie récupérée permettent d’arroser et de maintenir « vert » l’ensemble du jardin. Une bonne diversité est constatée, le jardinier recherche plus cette diversité que la production dans le but de pouvoir échelonner des récoltes dans le temps, par exemple avoir de la salade toute l’année. Il utilise des moyens naturels pour lutter contre les maladies et les prédateurs : associations fleurs/légumes, voiles ou tunnels de protection, pièges à phéromones. Des carnets de culture, avec pages numérotées et légendées, lui permettent d’organiser chaque année ce jardin et d’y consigner toutes les informations sur les résultats des cultures. Yann Leboeuf est également sollicité pour donner des conférences en liaison avec des jardins familiaux à la médiathèque de Phalempin.
2ᵉ Prix ex aequo : Marie-Léa PLANÇON – La Chapelle-Agnon (Puy-de-Dôme)
Ce beau jardin de moyenne montagne aux hivers rudes et printemps tardifs participe d’un nouveau projet de vie pour Marie Léa et son compagnon qui ont quitté la Guadeloupe pour vivre en métropole leur aspiration profonde de rapprochement avec la nature et d’établissement de liens sociaux forts. La fratrie unie de Marie-Léa a acheté les maisons du hameau abandonné de la Collange. Il faut vite retaper la maison, créer un jardin potager. Un ancien pré, pas trop pentu, a fait l’affaire. Il dispose de l’eau d’une source naturelle ; connue dans la région sous le nom de « serve » pour abreuver les animaux. Cette année, la serve est tarie, mais Marie-Léa a pris soin de laisser un fond d’eau pour y préserver la biodiversité. À l’automne 2021, une bâche opaque a été posée pour éliminer la prairie. En avril 2022, un voisin agriculteur, rapidement devenu un ami, est venu fumer et travailler le sol pour y implanter le jardin. Marie-Léa avait déjà, durant l’hiver, préparé son plan de travail ! Le terrain a été partagé en 4 petits jardins de 10m x 5m bordés chacun d’une bande de jachère fleurie pour accueillir les insectes et couper le vent. Ils sont subdivisés en planches séparées par des passe-pieds pour limiter le tassement du sol. Les légumes sont regroupés en fonction de leur niveau d’exigences en fumure. Une grande serre accueille les cucurbitacées et les solanacées. Elle est équipée d’un dispositif d’irrigation localisée et le sol est paillé. Le choix des espèces et des variétés se fait en fonction de leurs résistances aux maladies, de leur goût et de leur originalité. Les plants sont produits au jardin en semis direct, sauf pour les plants exigeants en chaleur. L’attention du Jury a été attirée par l’impression de luxuriance qui se dégage du jardin tant les légumes, plus de 40 espèces et variétés, sont généreux et approchent d’une belle maturité. L’opération de mise en conserves classiques ou lactofermentées, de légumes séchés, déjà engagée, va s’intensifier. Marie-Léa explique que le désherbage a été une tâche importante en début de culture, mais que la couverture rapide du sol par les plantes a réduit la pousse des adventices. La localisation du jardin, au milieu des prés et à proximité d’une forêt, ne constitue pas un environnement favorable à la contamination des légumes. Seules les altises semblent avoir franchi cette barrière naturelle. Des essais réalisés montrent que le filet anti-insectes se révèle efficace et exclut toutes les autres solutions naturelles testées. En revanche, le climat, humide, et surtout les fortes alternances de températures jour/nuit du climat de moyenne altitude sont favorables au développement des maladies. C’est flagrant pour l’oïdium des cucurbitacées. Un essai de lutte comparant des pulvérisations de lait et des pulvérisations de bicarbonate de soude met nettement en évidence l’efficacité de ce dernier. Laissons le mot de la fin à Marie-Léa : « Lorsque je suis dans mon jardin, je me sens bien, j’ai envie de faire des millions de choses. Je peux y rester des heures, même s’il pleut ou s’il fait très chaud ». Pour cette première année, un jardin réussi, plein de promesses ; une source fiable de références pour les jardiniers débutants. BRAVO !
2ᵉ Prix ex aequo : Juliette PERRIN – Gueret (Creuse)
Le jardin et la maison de Juliette et de son mari se situent dans une zone pavillonnaire de Guéret dans la Creuse. Le potager de 40m2 est inclus dans un jardin de 675m2. Lors de l’étude du dossier de Juliette, le jury a été impressionné par la précision des informations et le souci du détail : « Je cultive au cours des saisons plus de 110 variétés de légumes et aromatiques dans mon jardin. Compte tenu de la petite taille du potager, je n’ai pas de plants en grande quantité, mais plein de variétés différentes pour les tester ». Juliette a effectivement scrupuleusement indiqué les ESPECES les VARIETES ainsi que ses observations sur le choix variétal. Sans parler des 150 variétés florales et les nombreux petits fruitiers. Le tout donne un effet foisonnant, esthétique tout en étant productif. Et pourtant, il y a 3 ans, le jardin était un terrain aride, caillouteux et Juliette était novice en la matière. Chaque m2 est valorisé et rien n’est laissé au hasard. Tout est mûrement réfléchi dans un souci esthétique et de productivité tout en respectant au maximum l’environnement. Quel beau parcours ! Une symbiose totale entre Juliette et son jardin, bien épaulée par Erwan son mari est la principale motivation de Juliette qui lui ont permis d’obtenir ce résultat. Mais il y a également une autre raison qui a motivé Juliette pour s’occuper de son jardin. Comme elle dit de façon personnelle et très touchante, « le jardin m’a permis de sortir d’une très forte dépression. J’ai réussi au bout de plusieurs mois à sortir de la maison par et pour le jardin ». Les membres du jury l’ont parfaitement ressenti et nous encourageons Juliette à écrire son histoire. Son récit pourrait aider d’autres personnes qui connaissent la même situation et mettre en avant les bienfaits du jardinage pour la santé et pour le moral.
Le potager de 800 m² est situé derrière la maison, dans un grand espace de 17 000m² dont un verger de 1000 m², 17 ruches de production de miel, des chèvres, des moutons, des volailles…
C’est un univers exubérant de plantes essentiellement potagères, mais aussi de plantes médicinales, d’aromatiques, de fleurs, d’arbustes, de massifs, de serres, de tunnels…Il faut slalomer au milieu de cette jungle bien curieuse au premier abord mais qui révèle en fait une gestion propre à Magali. L’idée étant de mélanger au maximum espèces et variétés et de les implanter aux 4 coins du jardin afin de prévenir ravageurs et maladies. (Exemple : on retrouve quelques plants de pommes de terre à de multiples endroits). Le paillage est abondamment utilisé, ainsi que toutes les techniques du style permaculture, associations, macérations végétales, accueil des auxiliaires, biodiversité, etc. Magali est parfaitement à l’aise dans ce qui constitue son univers. C’est une femme de passion pour les légumes, son père était horticulteur et ses grands-parents agriculteurs. Elle nous confie « je suis tombée dans la marmite à la naissance, jardiner fait partie de l’héritage familial ainsi que la curiosité et les bonnes pratiques ». Ses connaissances techniques sont très affutées, c’était son métier : d’abord horticultrice, puis enseignante en horticulture, enfin employée saisonnière en jardinerie …actuellement en « congé sabbatique » dont elle profite pour animer un atelier dans une association de jardinage. Il y a une impressionnante quantité d’espèces et de variétés de légumes comme d’aromatiques : outre une collection de 40 tomates, on trouve le poivre de Sichuan, l’arbre à tomate, melons, pépino, crosne, poire de terre, oca du Pérou çà, cresson, asperges…bref en gros 150 variétés. Le jury apprécie le joli plessis tressé avec l’osier cultivé à cet effet. Le but est certes de nourrir la famille, visant à l’auto-suffisance alimentaire et le partage avec ses proches, mais aussi, comme le précise Magali « le jardinage est pour moi une nécessité vitale, pour le bien-être, la vie simple et authentique, la quiétude d’une vie de famille dans un cadre agréable, le travail du végétal sous différents aspects : vannerie, teinture, art floral, conserves et consommation ».
CATÉGORIE 2 : PARCELLE DANS UN CENTRE DE JARDINS COLLECTIFS
Le potager de Florent Chollet se trouve au sein des jardins familiaux de « La Mare Savin » à Trappes qui comprend 67 jardins. Ce centre de jardin géré par l’association JARDINOT participe à une opération de biocontrôle avec la mise en place de petites parcelles expérimentales où des jardiniers volontaires observent l’effet de mesures préventives et curatives sur les maladies et parasites. D’une surface de 150 m², le jardin de Florent est atypique pour un potager situé dans un centre de jardins familiaux. Ses pratiques, l’organisation et la gestion de son jardin peuvent en effet étonner les autres jardiniers. Sa philosophie est de « cultiver la vie » et de « tout laisser pousser ». Il n’y a pas d’allées de circulation, ni d’espaces vraiment délimités de cultures et une diversité de légumes se mêlent aux plantes sauvages qui viennent et poussent spontanément. Florent nous décrit son jardin comme « un lieu de restauration de l’équilibre naturel animal/végétal. Toutes les plantes et insectes y trouvent leur place, tous sont utiles ». Florent pratique la permaculture et expérimente l’électroculture depuis 2015 avec antenne en cuivre et des petites structures pyramidales métalliques qui donnent un aspect particulier au potager. Le jury a souhaité récompenser ce jardin qui est en adéquation avec les motivations de Florent concernant le respect des équilibres naturels et le souci de manger sainement tout en laissant une empreinte carbone limitée.
CATÉGORIE 3 : POTAGERS DANS UN ENVIRONNEMENT PAYSAGER
Situé sur les hauteurs d’une petite commune bretonne, ce lieu de biodiversité préservée, posé au milieu des champs, ouvert aux vents de la baie de Saint-Brieuc, domine la mer. Son nom « Herbarius » porte le mystère des herboristes et du savoir ancestral. Depuis 2004, Florence Goulley a réussi la transformation d’un terrain agricole en pente, orienté sud, rocailleux, de 3 hectares cultivés de façon intensive, en un lieu d’équilibre écologique tendant vers l’autonomie alimentaire. Florence a fait une reconversion totale en 2000 en quittant son métier d’enseignante pour devenir agricultrice à plein temps. Elle a été 25 ans enseignante en écologie-physiologie végétale au Lycée agricole de Guingamp. Elle a un niveau de connaissance exceptionnel et l’art de le partager. C’est une botaniste de terrain, conférencière et animatrice de nombreux types d’ateliers liés à son domaine. Elle maitrise de nombreuses techniques horticoles qui permettent d’orienter la nature vers la fécondité du sol, là où naturellement, elle existait peu. Tout l’été le jardin est ouvert aux visites et aux ateliers. Pour les groupes, chaque mercredi et vendredi, Florence dévoile les secrets de son jardin au long d’une balade botanique. Cette passionnée des espaces verts possède un appétit sans fin pour la science du vivant. Aux côtés de Florence, apprendre rime avec se détendre et on apprécie le caractère paisible des lieux. Beaucoup d’informations sont en place tout au long des différents univers. C’est un véritable voyage à la fois dans le monde et dans le temps auquel les visiteurs sont invités. L’Asie, l’Inde, le potager médiéval, celui des Croisades, le jardin amérindien, les plantes à bonbons, tinctoriales, petits fruits, les sauvages comestibles, l’arboretum dans la jachère, les plantes qui soignent les plantes et les coins de méditation qui sont des étapes au milieu des cultures potagères. Le jury note un nombre impressionnant de variétés, en particulier de légumes et de comestibles, 25 courges, 30 tomates, 30 légumes feuilles, 19 légumes racines, sans parler de tous les légumes insolites, rares ou oubliés qu’il serait trop long d’énumérer. La motivation de Florence : « Les pieds dans la terre en permanence me donnent mon équilibre. Je suis un auxiliaire parmi les autres ».
CATÉGORIE 4 : JARDIN PÉDAGOGIQUE
Nominé mention spéciale « Sens de l’humain» : Nicolas PRADERE – Lacaral (Lot)
Nicolas PRADERE après 20 ans passés comme ingénieur chez Airbus a décidé de donner, en 2002, un autre sens à sa vie et de rechercher un lien avec le vivant, il s’est orienté vers le maraîchage. Il a ensuite passé plusieurs années à observer le comportement de la nature, à s’en forger une approche et la grande leçon qu’il en a tirée c’est que le soin apporté à la composition du sol, les nutriments qu’il doit contenir sont un gage de réussite pour les cultures. Il fait réaliser chaque année une analyse bactériologique de son sol, à l’origine argileux, pour pouvoir y apporter les éléments pour l’améliorer. En fonction des analyses, il apporte des engrais et amendements naturels : Il récupère le marc de café des bars et restaurants des environs, utilise la laine de ses moutons qu’il enfouit comme fertilisant, la litière de ses poules et de ses lapins, apporte du phosphore avec des arêtes et des têtes de poisson, du magnésium avec de la kiésérite. Et ce sont 40m3 d’amendement qu’il a apportés à la brouette. Sur cette grande surface de 1 200 m2, abondamment palliée pour maintenir l’humidité mais aussi pour amender le sol. Nicolas plante 1000 pieds de tomate, 250 pieds de cucurbitacées…800 plants de fleurs…il passe 2 mois à la fourche bêche pour préparer le terrain et la saison. On trouve donc une grande diversité d’espèces et variétés de légumes, tomates, potirons, courges, poivrons, oignons, haricots…de fleurs (environ 30 variétés). Tout le jardin est arrosé par un goutte à goutte alimenté par une réserve d’eau de pluie de 450 m3 ce qui permet de maintenir la végétation de ce jardin malgré la sécheresse et la canicule du moment. Son truc pour éviter les désagréments dus aux limaces : étendre de l’herbe fraîche au moment des jeunes pousses. Le jardin est en forme de goutte d’eau, que l’on ne peut vraiment apprécier qu’en vue aérienne, avec l’intérieur qui est un mandala différent chaque année. « Mon jardin est en goutte d’eau vu du ciel. Comme l’histoire du colibri qui apporte sa goutte d’eau pour éteindre l’incendie, nous souhaitons en faisant un tel jardin apporter notre « goutte » pour montrer et respecter la nature et le vivant » nous explique Nicolas. On peut noter l’absence de prédateurs et maladies certainement grâce au travail du sol et au mélange fleurs/légumes qui tend à récréer un écosystème complet. Seuls nuisibles : les doryphores sur les pommes de terre qui sont ramassés à la main chaque matin. Cette ferme pédagogique accueille pour des visites crèches, maternelles, primaires, groupes… mais également les estivants venant chaque semaine participer aux moments conviviaux programmés dans cette ferme bio où Nicolas, aidé de son épouse Anne-Laure pour la logistique, fait partager sa passion du jardinage. Le jury a été impressionné par ce grand jardin, par tout l’investissement personnel de son jardinier, son travail sur l’amélioration du sol et son ouverture au monde extérieur.
Prix spécial « Passion partagée » : Les enfants de l’école CASSANDRE SALVIATI – Vallée-de-Ronsard (Loir-et-Cher)
Le potager de 200 m² animé par Etienne Mouly est situé dans la cour de l’école Cassandre Salviati à Couture-sur-Loir. Etienne est un ancien chef cuisinier qui, à la retraite, s’est remis à jardiner, activité qu’il a découverte et pratiquée durant son enfance avec son arrière-grand-père et son grand-père. Le sachant passionné de jardinage, il a été sollicité en 2018 par la directrice de l’école pour mettre en place un potager, support pour des activités d’éveil et de découverte avec les enfants. Avec quasiment pas de budget, mais avec beaucoup de bonne volonté et de dons, le projet s’est vite concrétisé et le potager comprend aujourd’hui plusieurs carrés de cultures, un silo à compost, une petite serre ainsi qu’un abri de jardin en tôle qui complète celui en tuffeau pour le rangement des outils. Les espaces de cultures sont jardinés collectivement par l’ensemble des enfants de l’école, divisés en deux groupes pour des séances qui se déroulent en saison les lundis et les jeudis après-midi. Tous les légumes récoltés sont cuisinés au niveau de la cantine scolaire, permettant à la fois une sensibilisation à la saisonnalité des productions et une éducation au goût. A la fin de l’année scolaire, une journée porte-ouverte est organisée, l’occasion pour les enfants de faire découvrir et visiter leur jardin avec beaucoup de fierté aux parents et habitants. La motivation d’Etienne est « de faire découvrir les légumes de saison aux enfants, leurs diversités, de leur montrer que l’activité est bonne pour la santé, de les sensibiliser au respect de la nature et de partager des valeurs comme la satisfaction du travail accompli ». Avec des moyens très limités, le résultat de ce potager scolaire en milieu rural est assez remarquable. Cette réussite s’explique par la grande motivation et la bonne volonté de l’ensemble des personnes impliquées, d’Etienne Mouly, de l’équipe enseignante, de la mairie, de la cantine scolaire et des parents d’élèves. Comme le dit Etienne Mouly, « ce jardin est devenu peu à peu un lien et une certaine fierté pour l’école et le village ».
BRAVO aux enfants et à toutes les personnes impliquées.
2ᵉ Prix & Ordre de Romarin : Association La Passerelle – Saint-Symphorien-de-Lay (Loire)
La Passerelle est une maison d’enfants à caractère social située à St-Symphorien-de-Lay. 13 enfants entre 6 et 10 ans y vivent. Ils ont été séparés de leurs parents par la Justice. Leur séjour moyen est de 3 ans. Dans le calme de ce bel environnement, les enfants mènent une vie saine, vont à l’école dans les environs et ont des activités bien encadrées. Un élément très important de leur vie est leur parcelle de jardin. Chaque enfant a la sienne juste à côté de la maison et peut y aller suivre l’évolution de ses cultures. Le jury a trouvé très jolies ces 13 petites parcelles avec chacune le nom de l’enfant. Il faut dire que les 8 jardiniers bénévoles passent souvent pour faire l’entretien. En leur absence, les jardins sont irrigués par aspersion avec 4 canons et un programmateur. Aucun traitement, mais le vent de la colline assèche suffisamment et les oiseaux aident au nettoyage. Le mercredi après-midi, les 8 Jardiniers bénévoles (6 Papy et 2 Mamy) viennent encadrer les enfants qui travaillent sur leurs parcelles. Le chariot à outils est sorti du garage. On fabrique des étiquettes à planter sur des bambous. C’est la joie de la découverte du cycle des saisons, du travail du sol, des semis, des plantations… et des récoltes ! Les enfants découvrent aussi le compostage. Les bénévoles nous racontent avec émotion ces contacts très forts et ces liens qui se créent et les rapprochent des enfants : « Une petite fille a cueilli une fleur de son jardin pour l’apporter à sa maman lors d’une visite ». Un autre raconte :« Adam avait récupéré des graines de pastèque chez son grand-père. Il était très motivé par l’idée d‘en manger. Il les a semés et aujourd’hui il est tout fier de nous montrer « ses » pastèques ». A la fin de la séance, un goûter réunit petits et grands. En complément, la cuisinière insiste beaucoup pour faire manger « leurs » légumes à ces enfants qui ne connaissent souvent que les pâtes et les pizzas. Il faut s’habituer à manger tomates, carottes et les côtes de bettes. On fabrique en atelier des soupes avec les potirons, des sirops avec la menthe. La cuisinière cueille ce dont elle a besoin pour les repas des enfants et utilise aussi le jardin aux aromates. Toutes les idées des enfants sont expérimentées avec l’aide des jardiniers : il faut bien vérifier que planter une fraise ne donne pas grand-chose… Le plus grand souhait des bénévoles jardiniers est de transmettre à ces enfants, qui ont une vie difficile, le plaisir des plantes et du jardin. Encore un merveilleux exemple de dévouement et de passion.
Sur proposition du jury, l’association » La passerelle » est également promue Chevalier dans l’Ordre National de Romarin. L’une des missions de cet Ordre est d’encourager les actions qui aideront les enfants à connaître, comprendre et respecter leur cadre de vie, ce qui correspond parfaitement à l’engagement des bénévoles passionnés qui animent cette belle réalisation « l’envie de transmettre une passion, d’être dans le savoir-faire, avec l’initiation au jardinage » « apprendre des techniques de jardinage aux enfants de la maison d’enfants : préparation du jardin, semis, repiquage,arrosage,désherbage ». Cette distinction donne une dimension supplémentaire à la reconnaissance et la valorisation de cette remarquable action.
Pendant l’hiver 2021, Chantal Le Saout, qui pratique le jardinage depuis l’enfance, a repéré un terrain à l’abandon dans l’enceinte de la maison Saint-Paul, lieu diocésain à Tarbes. Avec l’accord des responsables elle a engagé la remise à niveau de cet ancien jardin abandonné, en a tiré des brouettes de cailloux, de racines…pour en faire un jardin remarquable en si peu de temps. L’objectif étant de le transformer en atelier pour les enfants d’un institut médicoéducatif de Tarbes, mais également en terrain d’apprentissage de la vie de la terre pour toutes les personnes ayant trait avec la maison Saint Paul : enfants du catéchisme, salariés, étudiants qui sont parfois aussi un renfort pour Chantal. Les enfants de cet institut viennent régulièrement, une fois par mois pour ce contact avec la terre qui est une thérapie pour eux. Les animations sont réalisées à partir de dessins, d’activités pratiques : compostage, plessis, travail de la terre. A l’issue des ateliers les enfants partent du jardin avec une plante dans un petit pot. « Transmettre est un grand plaisir, c’est un beau cadeau surtout si on donne l’envie de s’y mettre ». Quand on arrive au jardin, les parties cultivées délimitées par des pierres disposées en courbes irrégulières donnent un aspect non conventionnel du plus bel effet. Ce jardin, qui ne bénéficie d’aucune ombre, avec la période actuelle de chaleur et de sécheresse, nécessite bien des arrosages. L’eau des réserves devient trop chaude pour arroser : 40° ! Un goutte à goutte doit être installé et en projet également une pompe à énergie solaire sur le puits situé à proximité. Le jardin bien exploité, présente une bonne diversité avec des cultures qui se succèdent et quelques espèces particulières : oignons de Trébons, salade Lattughino verde, chou kale, yuzu. L’association fleurs/légumes est largement employée et Chantal est adepte des soins naturels aux plantes : décoctions, huiles essentielles, plantes compagnes, plantes mellifères, hôtel à insectes. Elle décrit son envie de jardiner : « J’ai dû naître avec », « la nature me passionne et me comble-on est en direct avec le vivant-ses joies, ses difficultés-reste à prévoir, à anticiper- j’aime la terre, la magie qui transforme une graine en arbre ». Elle partage ses connaissances avec une association qu’elle a réanimée : Les amis du jardin avec qui elle effectue des animations en agroécologie. Ce jardin, bien que récent, présente déjà toutes les qualités d’un jardin en puissance, et des améliorations sont prévues par Chantal. Son activité soutenue avec l’IME et d’autres structures, son engagement pour remettre à niveau ce jardin suscitent et méritent l’admiration.
CATÉGORIE 5 : POTAGERS PARTAGÉS MIS EN PLACE ET CULTIVÉS AU SEIN D'UNE ENTREPRISE OU PAR UNE ASSOCIATION
Prix spécial mention « action pour l’insertion sociale » : ASSOCIATION EQUALIS (Michel COGNARD, Fabienne KAGAN et Rusian DZHAPPUEZ) – Les Mureaux (Yvelines)
Les jardins gérés, encadrés et animés par l’association Equalis, sont situés sur la commune des Mureaux au niveau de la Maison de la Terre et de l’Eau. D’une surface totale de 5 ha, ils comprennent différents espaces ayant pour finalité l’insertion de personnes en difficulté, l’information et la formation des jardiniers ayant des parcelles dans les jardins familiaux de la ville, ainsi que l’initiation des enfants à la connaissance des légumes et leur sensibilisation au respect de l’environnement. Ces jardins installés dans un terrain de la Plaine de Seine s’inscrivent dans un projet envergure de la commune autour de l’agriculture périurbaine à vocation biologique. Le site inclut un jardin pédagogique de 800 m², un jardin de Cocagne avec des planches de culture en plein champ de grandes tailles, une butte vivrière, un verger conservatoire avec un nombre important de fruitiers, ainsi qu’un potager composé de parcelles de plus petites dimensions qui servent également à l’expérimentation comme la culture de tomates sur toile de coco ou l’utilisation de plessis pour protéger les cultures des vents dominants et de la chaleur. Comme le souligne l’équipe d’Equalis, « c’est un jardin aux mille facettes qui s’inscrit dans un schéma de création d’un centre de formation biosolidaire. Il est un support extraordinaire permettant à tous de se reconnecter à la terre et à la saisonnalité. C’est également un lieu de partage et de développement de l’intelligence collective ». L’activité de maraîchage est réalisée sous la conduite des animateurs de l’association Equalis par des salariés en insertion, provenant de différents pays du monde. Elle permet de produire des légumes bio proposés aux adhérents sous forme de paniers. Le jury a particulièrement apprécié le travail énorme effectué par l’équipe du personnel salarié et les encadrants de l’association. Les objectifs d’insertion sociale et professionnelle fondés sur l’activité est une très belle réussite.
Prix spécial mention « jardin connecté » : ASSOCIATION ORE (Emilien BERLY) – Chenove (Côte-d’Or)
L’association ORE – Ouverture Rencontre Evolution – avait jusqu’à l’an passé une activité de soutien scolaire. Les bénévoles, sous l’impulsion d’Emilien qui est un peu la cheville ouvrière, ont souhaité depuis un an créer un jardin partagé de 350m², dont 80 en potager, avec un espace pédagogique pour les jeunes citadins et une production de légumes. Le fil conducteur assumé est d’en faire un « potager du futur » connecté. C’est-à-dire l’apport de modernité au travers de plusieurs outils technologiques : station météo connectée, automatisation de l’arrosage, serre dôme géodésique fait par les bénévoles et des collégiens avec des ouvrants automatisés selon la météo, panneaux solaires pour fournir l’énergie… Les jeunes qui bénéficient du soutien scolaire participent à l’élaboration du jardin et des nouvelles technologies, mais aussi aux cultures. La diversité des légumes est importante, plusieurs techniques sont testées comme la culture en lasagne, l’aquaponie, la culture en carré, le tipi à haricots, la pyramide de fraises et la spirale des aromatiques. Un récupérateur d’eau de 10000 M3 dispose d’un dispositif de déclenchement automatique et d’un pluviomètre. Les insectes et pollinisateurs sont accueillis dans un énorme hôtel à insectes. Le jury remarque un abri chauve-souris, une cabane à hérisson et pour les oiseaux nichoirs et mangeoires. Pas d’engrais chimique, mais fumier de cheval et moutarde blanche. Comme le souligne Emilien, qui vit maintenant une reconversion professionnelle réussie : « ce jardin connecté sur lequel je travaille avec l’association est un vrai outil pédagogique pour des jeunes citadins qui n’ont pas la possibilité d’accéder au jardinage.Le lien à la terre fait du bien, ressource et maintient en bonne santé… »
1er Prix : Danielle DEMONET– Jardin des Tuileries et Jardin LA BRICARDE Marseille (Bouches du Rhône)
Madame Danielle Demonet est l’animatrice de ces 2 jardins.
LA BRICARDE est le premier jardin partagé en pied d’immeuble de la ville, crée en 2005 sur site vierge. Danielle est employée par la régie service nord littoral pour galvaniser, 10 heures par semaine, les utilisateurs du lieu. Elle est elle-même bénéficiaire d’une parcelle. Nous sommes accueillis tôt le matin, pour éviter les mauvaises rencontres, au pied des immeubles de la cité. Nous sommes dans les quartiers Nord de Marseille, cité très sensible de la Bricarde. Juste un pas pour traverser la haie et nous rentrons dans un univers différent. Danielle nous présente une réalisation originale, œuvre des élèves de l’école primaire de la Bricarde. Un fac-similé (en taille réduite) des nations circumméditerranéennes, matérialisé au sol par des enrochements et quelques plantes endémiques. Les limites territoriales et le nom des pays y sont dessinés. Cette réalisation fut pour ces enfants, d’origines diverses, un élément fédérateur. Au-dessus de cet espace nous est présenté le Parlement. Ce sont des gradins où se réunit notamment « le réseau des jardins partagés des quartiers nord ». Son but est la mutualisation des moyens, un lieu d’échanges, de partage et de retour d’expériences. Il se réunit une fois par mois. Dans ce premier jardin d’agrément, la verdure est présente malgré la sécheresse. Des plantes méditerranéennes se mélangent aux espèces réunionnaises que Danielle a rapportées de son île natale. Elle pratique la permaculture qui, nous dit-elle : « est naturelle à la Réunion ». En poursuivant le petit chemin ombragé on arrive au jardin potager de 200m2 pour une surface totale du jardin de 1000m², luxuriant et exubérant. Il est bien clôturé, seule solution trouvée pour arrêter le chapardage et les dégradations diverses. Notre sentiment est que c’est une zone de repli. Nous sommes accueillis par une jardinière, d’un âge respectable, qui nous fait visiter sa parcelle. Une matérialisation discrète des parcelles contribue à l’unité visuelle de cet espace qui présente une large diversité des plantes cultivées. Dans ce jardin partagé, les femmes de 6 familles se retrouvent, loin des hommes, des trafics et des soucis. Un petit coin collectif ombragé y a été aménagé avec un barbecue et des chaises longues qui poussent à d’interminables discussions. La faune sauvage est la bienvenue, avec de nombreux hôtels à insectes et des tas de branches pour une foule de hérissons. Cela fonctionne et assure un bel équilibre. Fleurs et légumes sont développés et exempts de maladies. Les récoltes améliorent le panier alimentaire des familles et le lieu est totalement convivial dans cet environnement difficile. Un havre de paix dans un environnement extrêmement hostile.
Le jardin partagé DES TUILERIES fait partie des 9 jardins en pied d’immeubles qui ont été créés sous l’égide de l’Association Marseillaise d’Initiative en Écologie Urbaine (AMIEU) durant les 20 ans de son existence. Le jardin des Tuileries existe depuis 10 ans. Sur ce terrain vague, rempli de carcasses de voitures, l’association de quartier « espoir et culture » a installé un jardin partagé de 800m² pour les 25 familles qui habitent cette colocation, s’y rajoute une parcelle pédagogique destinée au centre social avoisinant. La représentante de 3MSud, le bailleur propriétaire du terrain, présent dans toute la région PACA mais avec 3 jardins seulement, nous explique tout l’intérêt de l’opération. La tendance au développement de ce type de parcelles est certaine, nous assure-t-elle ! C’est le bailleur qui paye les 4 heures par semaine de présence de l’animatrice, ce petit revenu lui permettant d’œuvrer bénévolement au profit d’autres structures. En contrepartie, le terrain est bien entretenu et la convivialité s’est bien renforcée entre les locataires. En période de confinement, ils ont apprécié de bénéficier d’un coin de terre discret, pour sortir de leur appartement. Notre guide pour cette visite est Madame Danielle Demonet, l’animatrice. Rien n’indique à l’extérieur de cette résidence HLM la présence d’un espace vert. Passer un large porche et c’est la surprise : une confortable cour intérieure transformée en potager. Le jardin est aéré et donne l’impression de mieux respirer par cette météo du jour, étouffante. Les 3 jardinières présentes nous montrent avec fierté leurs parcelles et leurs plantations.
La tuile est partout présente pour délimiter les parcelles de forme rectangulaire, il faut dire que nous sommes dans un bassin industriel de la fabrication de tuiles.
Les mini parcelles sont sans prétention d’une grande diversité végétale mais cultivées (aromatiques potagères, ornementales). On notera la présence d’une sympathique signalétique sur ardoise. Il y a encore des choses à mettre en place : créer des « bancaous », terme provençal qui signifie plate-bande ou planche cultivée, sur la pente d’une nouvelle partie de terrain qui va être investie, mettre en place des plantes grimpantes sur le mur bien exposé, mieux utiliser les engrais verts en couverture de sol… Petit à petit, des améliorations sont proposées et adoptées. Le poulailler va bientôt être opérationnel. On ressent dans ce jardin partagé, à l’ambiance familiale, une bonne dynamique de curiosité et de travail. Un beau jardin en pied d’immeuble au profit des familles. Et une grande admiration pour le dévouement de Danielle.
C’est avec beaucoup de joie que les élèves de l’école Manako Jafas Paris ont exposé autour de Maitre Rumiko Manako le 5 novembre 2022 dans la chapelle de la DEFAP, bd Arago à Paris.
Après ces temps difficiles dus à la pandémie, l’enthousiasme était au rendez-vous.
Un immense bravo pour tout cet excellent travail !
Les compositions d’Ikebana et de Rumiko Style aux magnifiques couleurs d’automne ont embelli cette chapelle.
Merci à tous les artistes pour cette belle exposition où le public venu nombreux a pu apprécier la créativité de chacun.
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