Camélia

Camellia japonica ‘Mrs Tingley’. Photo : manuel m. v. sous licence CC.
  • Nom latin : Camellia japonica.
  • Famille botanique : Théacées.

 

DESCRIPTION

  • Origine : Le camélia (Camellia japonica) ou Rose du Japon est un superbe arbrisseau d’ornement à feuilles persistantes, pouvant atteindre 15 m de haut et 7 à 8 m d’envergure qui nous vient d’Extrême-Orient où il fut longuement sélectionné, en particulier par certains Samouraïs dont il était l’emblème et dont les formes Higo à fleurs simples sont l’exemple le plus accompli.Il a été découvert au Japon dès 1682 par le docteur Engelbert Kaempfer, attaché à la Compagnie néerlandaise des Indes Orientales.Décrit scientifiquement par Linné en 1735, le genre Camellia fut dédié au père jésuite Joseph Kamel qui signait ses envois du nom latinisé de Pater Camellus, en hommage à ses nombreux travaux botaniques, probablement sans aucun rapport avec le camélia, qu’il effectua aux Philippines jusqu’à sa mort en 1706.L’introduction de C. japonica en Europe est inséparable de celle du thé, dont la végétation est fort similaire et que les botanistes considèrent d’ailleurs aujourd’hui comme une espèce voisine, le Camellia sinensis. Cultivé en chine depuis 3000 ans, le thé s’est répandu à l’ouest vers la Perse et à l’est au Japon au Ve siècle de notre ère.Les camélias, arrivés par hasard à Londres, dès la fin du XVIIIe siècle, déçurent beaucoup les Anglais qui voulaient cultiver le thé dans leurs colonies. Erreur d’achat de graines ou tromperie délibérée des Chinois soucieux de protéger leur patrimoine économique ? Les camélias firent au moins le bonheur des jardiniers qui commençaient à diversifier activement leurs collections ornementales.

    Le XIXe siècle verra arriver diverses espèces de Camellia d’origines chinoise ou japonaise, notamment grâce au grand « corsaire » botanique que fut Robert Fortune. Le XXe siècle sera à son tour redevable à l’écossais Forrest de nouvelles espèces.

    De grands collectionneurs et sélectionneurs européens ont puissamment contribué à la renommée de la Rose du Japon ou Tsubaki. L’engouement des élégantes et élégants de la monarchie de Juillet pour cette fleur rendit pour un temps, sa culture fortement rémunératrice. L’image de la Dame aux Camélias (avec un seul l, selon l’orthographe d’Alexandre Dumas fils, couramment utilisée depuis) ou la gravure de Grandville sont dans tous les esprits.

  • Principaux types : Outre C. japonica, on recense aujourd’hui pas moins de 38.000 espèces, variétés et cultivars du genre Camellia consignés dans un registre tenu à jour par l’Australie. Citons parmi les principales :
    – C. lutchuensis, arbuste à fleurs blanches de 3 m environ. C’est le plus parfumé de tous.
    – C. eeticulata: très appréciée pour ses grandes fleurs, cette espèce atteint 8 à 10 m de haut à l’état sauvage, 4 à 6 m en culture (difficile chez nous).
    – C. sasanqua, ou camélia d’automne. On le reconnaît facilement à ses feuilles plus petites, pointues et à sa floraison automnale simple, blanche, et délicatement parfumée. De nombreuses variétés sont issues d’hybridation de C. sasanqua avec d’autres espèces.
    – C. saluenensis, originaire de Formose et très tôt hybridé avec C. japonica.
    – C. reticulata, dont les grandes et belles fleurs rachètent la fragilité. Cette espèce, introduite en 1820 par Robert Fortune, entra dans de nombreuses hybridations et donna, entre autres, la célèbre race des X Williamsii.
    – C. transnokoenesis donne une multitude de petits boutons roses sur des tiges très souples, qui s’ouvrent en fleurs parfumées blanches. Les jeunes pousses sont couleur bronze.

    Cette liste s’est encore enrichie récemment d’espèces sur lesquelles les hybrideurs fondent de grands espoirs. C’est notamment le cas du 
    C. granthamiana, découvert à Hong Kong en 1955, puis de diverses espèces vietnamiennes à fleurs jaunes telles que C. chrysantha découvertes entre 1992 et 2002.
  • Période de floraison : Le Camellia japonica fleurit de mars à mai.
  •  Rusticité : Ces arbustes peuvent, tout au plus, souffrir de la neige qui dessèche leurs feuilles persistantes et qu’il suffit alors de faire tomber.

 

CULTURE

  • Niveau de difficulté : Assez facile.
  • Sol : On a longtemps cru que les camélias exigeaient la serre et la terre de bruyère, très acide. Il est vrai que les hivers du XIXe siècle furent longtemps rigoureux (ce fut jusque dans les années 1880, le « petit âge glaciaire » des climatologues).En fait, ils peuvent dépasser dix mètres de haut à l’air libre, pourvu que le pH du sol et la douceur du climat leur soient favorables, comme c’est notamment le cas sur la façade atlantique française.
    Toute situation de jardin favorable à l’hortensia (Hydrangea macrophylla) l’est aussi pour le camellia car leurs exigences sont assez voisines.

 

  • Exposition : Ombre ou mi-ombre, à l’abri des vents froids.
  • Semis/Plantation : La multiplication par greffage est une affaire de spécialiste, mais le bouturage, voire le marcottage aérien, sont à la portée de l’amateur.Certaines variétés fructifient régulièrement. Elles donnent des capsules pouvant atteindre la taille d’une petite pomme. La curiosité peut conduire à semer les graines qu’elles contiennent. Avec des soins et beaucoup de patience, le nouveau camélia donnera peut-être de jolies fleurs, sans doute différentes de celles du pied d’origine, entre cinq et dix ans après le semis.
  • Conduite de culture : La croissance des camélias est lente. Ils supportent bien la taille. Pour avoir de beaux arbustes, il faut les fertiliser. Leurs racines étant plutôt fragiles, on apportera une fumure organique très décomposée au moment de la plantation et des fertilisants à libération lente après la floraison.Ne jamais laisser le sol d’un camellia se dessécher. Arroser régulièrement avec une eau non calcaire, bien sûr, surtout l’année qui suit la plantation.
  • Maladies et parasites courants :
    – Pucerons : ces minuscules insectes sucent la sève, freinent le développement de l’arbre et favorisent l’apparition de la fumagine (cf ci-dessous).– Otiorhynque : ce petit coléoptère nocturne se nourrit des feuilles en faisant des découpes sur les bords. Sa larve mange l’écorce au niveau du collet.

    – Fumagine : c’est un champignon noir qui s’installe sur les exsudats sucrés laissés par les pucerons. Disgracieux mais pas dangereux. Pour le prévenir, il faut pulvériser un produit huileux en fin de printemps qui ne permet pas aux exsudats d’insectes de se coller aux feuilles. Eu égard à la réduction de l’emploi des pesticides au jardin, on pourra se rappeler l’efficacité du savon noir.

    – La chlorose, décoloration des feuilles qui perdent leur belle teinte vert foncé pour adopter un jaune inquiétant avant de tomber. La chlorose, ou déficience en fer, est le symptôme d’un sol trop riche en calcium et qu’il faudra amender, soit trop peu drainant et causant une asphyxie racinaire.
    Il ne faut pas confondre la chlorose avec les taches, stries, ponctuations irrégulières provoquées par des virus. Un sujet virosé pousse peu et fleurit peu, voire pas du tout. Il faut l’éliminer car il ne sera pas possible de le guérir.

    – Chute des boutons floraux : provoquée souvent pas une baisse de température. Il faut protéger votre pied par une couverture ou un voile de forçage à l’annonce d’un coup de froid.
    Fiche rédigée par Daniel Lejeune, administrateur de la SNHF et Martine Soucail de la section Arbres et arbustes d’ornement.

     

Cassissier

Karen Jackson sous licence CC.
  • Nom latin : Ribes nigrum.
  • Famille botanique : Grossulariacées.

 

  • Utilisations : Les fruits permettent de fabriquer de délicieuses confitures, gelées, glaces, liqueurs ou salades de fruits.

 

DESCRIPTION

  • Origine : Le cassissier croît à l’état spontané en Asie centrale et septentrionale ainsi que dans le Nord, l’est et le centre de l’Europe. On le trouve également dans les forêts fraîches de la Meuse et de la Meurthe-et-Moselle, sur la frange ouest de son aire de répartition géographique. À partir du XVIIIe siècle, où il est considéré comme un condiment ou une plante médicinale, sa culture le propage vers la zone tempérée de l’hémisphère nord. En Bourgogne, ce petit arbuste s’est substitué localement à la vigne, ravagée par le phylloxera à la fin du XIXe siècle (cassis de Dijon). Plus récemment, la sélection entreprise par l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) lui a permis de gagner des régions plus douces comme le Val-de-Loire et l’Île-de-France.

 

  • Principales variétés : Tenah’, ‘Royal de Naples’, ‘Tsema’, ‘Malling Jet’, ‘Silvergieter’, ‘Blackreward’, ‘Blackdown’ sont les variétés les mieux adaptées à la cueillette manuelle. Sans oublier le ‘Noir de Bourgogne’.

 

  • Principales caractéristiques : Le cassissier a un développement de type buisson et peut atteindre jusqu’à 1,50 m de hauteur. La touffe est formée de rameaux primaires issus de bourgeons situés en dessous du collet sur la partie souterraine de la tige. Au bout d’un an, ils donnent naissance à des rameaux secondaires qui porteront les fleurs et les fruits.Le cycle de végétation est court : débourrement fin mars (en Val-de-Loire), floraison fin avril, croissance des rameaux jusqu’à fin juin, maturité des fruits de mi-juillet à fin juillet. La fructification a lieu sur bois jeune de deux à trois ans. Au-delà de 4 ans, les tiges deviennent stériles et doivent être supprimées. Le bourgeon floral est en fait un bourgeon mixte qui comporte à la fois des ébauches de fleurs et de feuilles. L’inflorescence est une grappe.Le cassissier est très sensible à la coulure, un phénomène dû essentiellement au manque de pollinisation. La présence d’au moins 25% de variétés pollinisatrices est absolument nécessaire. Le transport du pollen est assuré par les insectes, bourdons et abeilles sauvages ou domestiques. Il est donc utile de placer des ruches à proximité des cassis ou d’installer un hôtel à insectes.

 

  • Rusticité : Excellente. Le cassissier supporte bien les hivers froids mais préfère les étés frais.
  •  Qualités nutritives : Les cassis sont réputés pour leur teneur très forte teneur en vitamine C (jusqu’à 230 mg pour 100 g de jus).

 

CULTURE

  • Niveau de difficulté : Facile.

 

  • Sol : Pas d’exigence particulière à condition qu’il soit drainant et pas trop calcaire.

 

  • Exposition : Ensoleillée mais à l’abri du soleil brûlant en été. À mi-ombre dans les régions méridionales.
  • Semis/Plantation : Le cassissier se multiplie facilement par marcottage ou bouturage ligneux. La plantation s’effectue de novembre à mars, pendant la période de repos végétatif, en rangs espacés de 2 m à raison d’un pied tous les mètres sur le rang.
  • Conduite de culture : Sauf la première année, les cassissiers n’ont pas besoin d’être arrosés. L’application d’un paillage permet de garder l’humidité du sol tout en gênant la levée des herbes indésirables. De solides apports de matière organique (fumier bien décomposé, compost…) suffisent en général à couvrir les besoins de la plante. Le système radiculaire du cassis étant superficiel, éviter tout travail profond du sol, le mieux étant d’aérer la terre sans la retourner au moyen d’une fourche à bêcher, par exemple.

 

  • Taille : Chaque touffe doit comporter 8 à 10 branches formant une vasque ouverte. Elle sera renouvelée tous les ans par quart. Supprimer pour cela 2 à 3 branches âgées de 4 ans en les coupant à ras de terre et en veillant à dégager le centre du buisson. Remplacez-les par des brins de l’année, choisis parmi les rameaux primaires qui poussent au ras du sol. Le cassissier produit à la troisième année de plantation si vous partez d’une bouture. Bien entretenu, il peut durer une dizaine d’années.

 

  • Récolte : Elle s’effectue environ deux semaines après que le fruit a viré du vert au noir, c’est-à-dire de fin juin à fin juillet dans le Val-de-Loire. Le fruit mûr poursuit son évolution sur le pied pendant 8/10 jours sans risque de chute.

  • Maladies et parasites courants : Pucerons sur jeunes pousses au printemps. Oïdium.

 

Fiche rédigée par la section Jardins potagers et fruitiers de la SNHF.

Dahlia

Michel Germain sous licence CC.
  • Nom latin : Dahlia sp.
  • Famille botanique : Astéracées (anciennement Composées).

 

  • Utilisations : Massif et fleurs coupées. La fleur, mais ne devrait-on pas plutôt dire l’inflorescence, et mieux encore le capitule du dahlia, est digne de présider les vases du salon… l’espace d’une journée, car elle ne dure que ce court instant et c’est bien dommage !

 

DESCRIPTION

  • Origine :Dédié à Anders Dahl, élève de Linné, le dahlia est une plante découverte au Mexique par les Espagnols. Attesté en culture dès 1712 dans l’île de la Réunion, il ne parvint officiellement au jardin botanique de Madrid, alors dirigé par Cavanilles, qu’en 1778. À Paris, il conquit aussitôt le jardin du roi… et le cœur d’André Thouin, homme de confiance de Buffon.L’acocotli, comme l’appelaient les Aztèques, fut bientôt recherché par tous les amateurs distingués ou voulant l’être. Ainsi, Philippe-Égalité le faisait cultiver dans son parc de Monceau.
    Arrivé à peu près au moment où Parmentier promouvait la pomme de terre, on pensa à essayer les racines tubérisées en alimentation. Les Montgolfier, papetiers à Annonay (Ardèche) et inventeurs de la « Montgolfière », qui cultivaient en précurseurs le dahlia depuis 1715, pour alimenter leurs ouvriers, fondèrent des espoirs vite déçus. Il faut dire que le «tubercule» de dahlia n’approche même pas les plus mauvais topinambours! Le dahlia regagna donc les jardins botaniques pour repartir à l’assaut des jardins… ornementaux.
  • Principales caractéristiques : Entre les espèces à fleurs minuscules et le dahlia impérial, dont la fleur est perchée à plusieurs mètres de haut, il y a la place pour toute une gamme née d’hybridations de hasard. Le dahlia des jardins offre un festival de formes, de couleurs et de races. Décoratifs, à fleurs de cactus, simples, ruchés, tubulés, à collerette…: le dictionnaire s’épuise dans la description de toutes ses richesses que fit activement fructifier l’horticulture, tout au long du XIXe siècle.
  •  Période de floraison : En arrière-saison, le dahlia est incontestablement le roi des jardins. Septembre et octobre sont ses mois de splendeur, n’en déplaise aux concours de fleurissement qui le négligent trop.
  • Rusticité : Le dahlia n’aime pas le froid. Le laisser en terre pendant la mauvaise saison représente un vrai risque. On l’arrachera donc dès les premières gelées, on l’hivernera à sec en cave et on le multipliera au printemps par éclats de racines.

 

CULTURE

  • Niveau de difficulté : Facile.
  • Sol : Au jardin, le dahlia est installé lorsque les gelées ne sont plus à craindre (on pourra se baser sur la floraison du lilas) dans une terre saine sans fumure excessive.
  • Exposition : Ensoleillée.
  • Semis/Plantation : Les grands amateurs pourront s’essayer à redécouvrir le greffage du jeune dahlia sur racine d’une variété vigoureuse. Cela permet de gagner du temps pour la multiplication des nouveautés que le spécialiste obtient par le semis.

  • Conduite de culture : Le dahlia partage avec la tomate, la nécessité d’être tuteuré et un peu gouverné, sous peine de donner un spectacle de confusion. Ébourgeonnage et éboutonnage sont les deux principes de sa culture. Souffrant de la sécheresse, le dahlia ne tolère néanmoins pas l’eau sur ses fleurs qui pourrissent et qui doivent de toute manière être retirées dès qu’elles fanent, afin de favoriser l’émergence des suivantes.
  • Maladies et parasites courants : Le principal ennemi du dahlia est le puceron, vecteur de plusieurs virus dont celui de la mosaïque. Ce parasite redoutable réduit en peu de temps la vigueur des plantes, en décolore le feuillage et empêche la floraison. Le pied malade jaunit, les feuilles se déforment, il ne parvient pas à grandir. Le signal est impitoyable, il faut éliminer le sujet malade et les virus qu’il héberge. Une incinération serait souhaitable. Hormis cette surveillance indispensable, la culture des dahlias est d’une grande facilité et d’un grand plaisir !

Fiche réalisée par Daniel Lejeune, administrateur de la SNHF.

Dendrobium

Dendrobium noble. Hélène Royer/SNHF
  • Nom latin : Dendrobium noble.

  • Famille botanique : Orchidées. Il s’agit d’une des plus vastes familles botaniques. Ces plantes sont souvent épiphytes, c’est-à-dire qu’elles utilisent les arbres comme support ombragé. Un petit nombre se plaît accroché sur des roches. On en trouve sur tous les continents et dans des conditions climatiques fort diverses, même si le plus grand nombre habite en région tropicale ou équatoriale

  • Utilisations : Les sélections d’orchidées disponibles en jardinerie sont des plantes d’appartement ou de véranda, parfois de serre pour certaines espèces beaucoup plus confidentielles. Seuls les amateurs aguerris peuvent les cultiver en pots suspendus sur plaques de liège ou dans des paniers, pour se rapprocher de leurs conditions d’origine.

 

DESCRIPTION

  • Origine : Dendrobium noble est originaire du continent asiatique, depuis l’est de l’Himalaya jusqu’au Vietnam et la Chine. On le retrouve le plus souvent accroché aux branches, à l’abri de la chaleur mais aussi et surtout dans un air constamment humide.

 

  • Principales caractéristiques : Les fleurs de Dendrobium noble apparaissent durant la période froide de l’année, à la base des feuilles, sous forme de petits bouquets. Leur couleur est variable. On trouve des fleurs d’un blanc pur, d’autres bordées de rose ou de violet, avec parfois de légères touches de vert. La plante est à port droit. Ses tiges, qui portent le nom de cannes, sont renflées car elles font aussi office de réserve de nutriments. Ce sont les nouvelles cannes matures qui porteront les fleurs.

 

  • Période de floraison : De l’hiver au printemps.

 

  • Rusticité : Dendrobium noble prospère en climat considéré comme tempéré-frais. Dans les régions méditerranéennes, les températures élevées ne sont pas un problème car on pourrait envisager d’installer la plante à l’ombre d’un arbre en été. En revanche l’hygrométrie risque d’être insuffisante et le vent (mistral) pourrait occasionner des dégâts.

 

CULTURE

Dendrobium spectabile. Philippe Lemettais/SNHF
  • Niveau de difficulté : Moyenne
  • Sol : Les orchidées ne se cultivent pas dans du terreau, car leurs racines ont besoin d’un excellent drainage. Garnissez le pot d’un compost comprenant surtout de l’écorce de pin nettoyée de taille moyenne. On peut y ajouter des billes d’argile (attention à ce qu’elles n’obstruent pas le fond du pot), ainsi que des petites billes de polystyrène. On peut également y adjoindre du charbon de bois, en se limitant à la qualité destinée aux aquariums. Le matériau habituel, vendu pour les barbecues, ne convient pas car il est traité.

    Le compost étant léger, le pot a souvent tendance à basculer. Pour y remédier, alourdir le fond avec des chutes de pot de terre soigneusement lavées qui offriront, de surcroît, un bon drainage sans risque d’obstruction.Pour maintenir une hygrométrie suffisante autour de la plante, le plus simple est de se munir d’un plat à four en terre ou en faïence, de le remplir de billes d’argile, de maintenir un niveau d’eau jusqu’à mi-hauteur de celles-ci et d’y déposer le pot d’orchidée. L’évaporation humidifiera l’air, sans que votre Dendrobium ait « les pieds dans l’eau ».

  • Exposition : Lumineuse, mais sans soleil direct. Il faut maintenir toute l’année un bon éclairage, près d’une fenêtre bien orientée mais voilée, pour éviter les brûlures du soleil. Dans les régions les plus fraîches et nuageuses la meilleure exposition est le sud, sinon une baie orientée sud-est ou sud-ouest peut convenir. Même chose en hiver. Une orientation nord sera toujours à proscrire en raison du manque de luminosité.
Dendrobium eximium. Philippe Lemettais/SNHF.
  • Rempotage : Les plantes vendues en jardinerie peuvent rester au moins 2 ans dans leur pot d’origine. Les Dendrobium ne supportant pas de « flotter » dans leur pot, on les replantera, s’ils débordent trop, dans un nouveau contenant de la taille immédiatement supérieure à l’actuel. Évitez la période de floraison pour effectuer cette opération. Pour ne pas abîmer les racines, faites tremper la plante un moment dans de l’eau douce avant de l’extraire puis nettoyez les racines et jetez le compost usagé. Mettre le compost frais, préalablement bien hydraté par trempage, en le tassant (tapoter le pot). Tuteurer les cannes.
  • Multiplication : Il arrive que des plantules (keikis) se développent sur de vieilles cannes ou à la place des fleurs. Dès que leurs racines et leurs feuilles atteignent plusieurs centimètres de long, détachez-les par une torsion exercée au point de fixation avec la canne mère. Vous obtiendrez ainsi un clone génétiquement identique à votre Dendrobium initial que vous transplanterez aussitôt dans un petit pot adapté à sa taille.

 

  • Conduite de culture : Le Dendrobium étant une plante pérenne vous avez tout intérêt à essayer de le faire refleurir. Pour cela, il a besoin de conditions de culture optimale : de la lumière, pas de chaleur sèche et une température pas trop constante. Se souvenir qu’un petit « coup de frais » tout relatif et maîtrisé, en fin d’automne, aidera au démarrage de la floraison.

    N’oubliez jamais que les paramètres température et hygrométrie sont étroitement liés. Quand la température est basse, l’air est vite saturé en eau car il n’y a plus d’évaporation : le risque est la pourriture. À l’inverse, plus la température augmente, plus il devient difficile de saturer en eau l’air ambiant, et donc d’offrir une hygrométrie correcte au Dendrobium.

    Autre point important : l’eau calcaire ne convient pas pour l’arrosage. Le cas échéant, essayez de collecter de l’eau de pluie ou utilisez de l’eau de source. Ne pas employer d’eau adoucie car le calcium y a été substitué par le double de sodium, ce qui est pire ! L’eau purifiée par osmose inverse ou distillée doit être enrichie. Pour cela adjoindre à chaque arrosage environ 5 à 6 gouttes d’engrais spécial orchidées par litre d’eau.

    La plante a besoin d’une période de repos en automne, la température nocturne peut alors descendre vers 15°C et même un peu moins. Il faut alors limiter les arrosages et stopper les apports d’engrais. Veiller toutefois à ne pas déshydrater les cannes (les chauffages domestiques assèchent souvent l’air ambiant) et à maintenir une très bonne luminosité en journée.

    Lors de la reprise de végétation qui se manifeste par l’apparition de nouvelles cannes, la température peut monter jusqu’à 27-28°C en journée. Arrosez la plante régulièrement et utilisez de l’engrais «spécial orchidées» un arrosage sur 2 ou 3. Évitez d’utiliser un spray sur les jeunes bourgeons en formation et les feuilles pour éviter les problèmes sanitaires (pourriture). Faire tremper quelques minutes la plante dans une bassine fera remonter le compost du pot, car il va flotter. L’emploi d’un petit arrosoir est finalement la méthode la plus simple.

    Pour savoir si la plante doit être arrosée, vérifier l’état d’humidité du compost en profondeur. Il faut qu’il sèche entre deux arrosages sous peine de faire pourrir votre plante.

    Enfin, quand les fleurs ont fané, pensez à garder les cannes défleuries tant qu’elles restent charnues donc utiles à la plante. Contentez-vous de couper les fleurs fanées à ras de la canne porteuse et attendez que cette dernière ait séché ou jauni pour l’éliminer.

  • Maladies et parasites courants :
    – Les cochenilles sont les parasites les plus redoutables. Celles dites à carapace ou bouclier marron se repèrent facilement, de même que les laineuses blanches avec leur forme oblongue et leur aspect duveteux. Mais les pires sont celles dites de Boisduval. Du fait de leur très petite taille, on peut les confondre avec des moisissures. Elles forment des amas blancs et s’attaquent d’abord aux recoins les moins visibles. Le dessous des feuilles, les bases des cannes et des feuilles sont leurs lieux de prédilection et lorsque l’on aperçoit des parties décolorées sur le dessus des feuilles, l’attaque est déjà bien avancée. Que faire dans ce cas ?
    On peut éliminer un maximum de parasites par un rinçage à l’eau et en s’aidant d’un petit pinceau propre, plat et rigide. Utilisez ensuite un traitement systémique commercial. Si vous avez plusieurs orchidées, traitez-les toutes, même celles qui vous paraissent saines. Les traitements dits écologiques ne peuvent être conseillés qu’en début d’attaque.

    -Les araignées rouges. Pour lutter contre ces parasites, la première précaution est d’avoir un air suffisamment humide. Ces acariens, trop petits pour être détectés à l’œil nu, tirent leur nom d’usage du fait qu’ils tissent une petite toile. Ils affaiblissent la plante en suçant la sève. Les piqûres occasionnées laissent sur les feuilles des petits points décolorés. Une attaque plus sévère provoque un jaunissement complet.
    Pour traiter, on peut utiliser un spray d’eau sur les feuilles. Le traitement chimique spécifique anti-acariens est une solution plus radicale. Pour éviter de nouvelles attaques, augmenter l’hygrométrie est indispensable.

    -La pourriture. Le seul cas usuel et facile à diagnostiquer de maladie est la pourriture due à un excès d’arrosage. La plante semble manquer d’eau, or c’est l’inverse! Les racines noyées ne peuvent plus jouer leur rôle si bien que la plante s’étiole. Les feuilles, en priorité les plus jeunes, deviennent molles jaunissent et se détachent.

    La solution consiste à sortir la plante de son pot, à jeter le compost détrempé et à couper les racines pourries avec un instrument stérilisé (passé à la flamme). Nettoyez les racines saines à l’eau claire. Replacez ensuite votre Dendrobium dans un compost très grossier aéré et sec et attendez un signe de reprise (apparition de racines neuves) avant d’arroser avec modération désormais.

Fiche rédigée par Hélène Royer, SNHF, section Orchidées et plantes d’intérieur.

Échalote

Terri Bateman sous licence CC.
  • Nom latin : Allium cepa var. aggregatum.

  • Famille botanique : Alliacées, anciennement Liliacées.

  • Principaux types : Il existe différents types d’échalotes que l’on classe selon leur période de plantation, la durée de conservation, la forme et la couleur du bulbe.Voici les principales variétés disponibles :
    – 
    Echalote grise (‘Griselle’, ‘Grisor’) appartient à une autre espèce (Allium oschaninii).
    – Echalote longue : ‘Jermor’, ‘Longor’, ‘Pesandor’,
    – Echalote demi-longue, plus tardive : ‘Arvro’‘Mikor’, ‘Melkior’ (sélectionnée pour sa résistante au mildiou)
    – Echalote ronde : ‘Lyska’, ‘Ronde de Jersey’…
    La variété ‘Cuisse de poulet du Poitou’, souvent vendue comme échalote est en fait un échalion, qui est un type particulier d’oignon.

 

DESCRIPTION

  • Origine : L’échalote viendrait du sud-ouest de l’Asie, du bassin méditerranéen et du Proche-Orient. En France, on la retrouve sous Charlemagne (742-814).

 

  • Principales caractéristiques : L’échalote est une plante vivace mais cultivée comme annuelle à multiplication végétative par division des bulbes à partir de ses nombreux bourgeons axillaires. Ce que l’on appelle « plant » est un bulbe issu de cette touffe.A noter que depuis quelques années des échalotes peuvent être vendues en graines à semer. Ces variétés sont plus proches des oignons dont elles ont les mêmes qualités nutritionnelles mais, en général, moins de goût.

 

  • Rusticité : C’est une plante « écologique » qui peut se cultiver dans toute la France.

 

  • Qualités nutritives : Les échalotes, comme l’ail et l’oignon, contiennent des saponides ayant des vertus antibiotiques et des dérivés sulfoxydes de la cystéine (un acide aminé) qui leur donnent une saveur caractéristique.

 

CULTURE

  • Niveau de difficulté : Facile.
  • Sol : L’échalote préfère les terres légères et sableuses, elle ne se plaît pas dans les sols trop lourds, humides et asphyxiants; dans ce cas, on peut la cultiver en butte pour faciliter le drainage.
  • Exposition : Ensoleillée.
  • Semis/Plantation : Il est conseillé d’acheter des plants certifiés exempt de maladies. Choisir une parcelle où il n’a pas été cultivé de plantes de la même famille (ail, oignon, poireau) depuis 3 à 5 ans.Les plants sont enfoncés la pointe en haut en asseyant bien leur base dans la terre.
    La distance entre les rangs est de 25 à 40 cm et de 12 à 20 cm entre les bulbes sur le rang.
  • Conduite de culture : L’échalote est peu exigeante en fumure. Elle se contente des apports faits sur les cultures précédentes. Il faut éviter d’ajouter des matières organiques juste avant la culture.Des binages réguliers, permettent de maintenir la culture propre jusqu’à la récolte.
    En cas de sécheresse prolongée, il est important d’arroser au moment de la formation des bulbes.
  • Maladies et parasites courants : L’échalote ne demande normalement pas de traitements, à condition de mettre en terre des plants certifiés sains, exempts de virus, de pourritures et de nématodes.En cas d’attaque par la «mouche de l’oignon» (petits asticots blancs), arracher rapidement les plantes concernées.

  • Récolte :
    – En vert : on arrache les plantes dès que le bulbe est formé au fur et à mesure des besoins de la cuisine.
    – En sec : le ramassage se fait à maturité par temps sec, quand les feuilles sont à moitié ou aux deux tiers sèches. On laisse ensuite les bulbes sécher sur le terrain 2 à 3 jours.

 

  • Conservation : Mettre les bulbes en botte, en tresse ou en caisse dans un endroit sec et aéré. Les échalotes grises peuvent se conserver jusqu’en décembre, les roses jusqu’en avril-mai de l’année suivante.

Fiche rédigée par Jean-Daniel Arnaud, SNHF,section Jardins potagers et fruitiers.

Echinocactus

Le « coussin de belle-mère » (Echinocactus grusonii) est l’espèce la plus connue et la plus facile à cultiver. Photo : Norbert Rebmann/SNHF
  • Nom latin : Echinocactus sp.

 

  • Famille botanique : Cactacées.

 

  • Principaux types :
     E. grusonii, espèce la plus connue, sous le nom de « coussin de belle-mère », est appréciée pour ses longues épines jaunes à blanches.
    Les autres espèces, à croissance lente, que l’on peut cultiver sont E. platyacanthusE. horizonthaloniusE. texensis, E. parryi. E. polycephalus et sa sous-espèce xeranthemoides.

  • Utilisations : Culture en serre ou en appartement dans un endroit bien lumineux. Les Echinocactus peuvent passer l’été au jardin en pot ou en rocaille, à condition d’être protégés contre l’excès d’eau.

 

Echinocactus horizonthalionus. Photo : Norbert Rebmann/SNHF.

DESCRIPTION

  • Origine : Comme la plupart des cactacées, les Echinocactus sont des plantes du Nouveau monde, plus particulièrement du Mexique et du sud des États-Unis (Texas, Arizona, Nouveau Mexique, Nevada, Utah et Californie). Elles sont connues en Europe depuis le début du XIXe siècle.

 

  • Principales caractéristiques : Il s’agit de plantes vivaces, discoïdes (rondes et aplaties), globulaires ou colonnaires qui peuvent atteindre jusqu’à 2 ou 3 m de hauteur et 1 m de diamètre, non ramifiées (sauf chez une seule espèce) avec des côtes bien marquées. Très épineuses, elles fleurissent après de nombreuses années de croissance pour donner des fleurs jaunes ou allant du rose au pourpre. Les Echinocactus sont surtout cultivés pour la beauté de leurs épines et leur port compact.

 

  • Période de floraison : Du milieu du printemps au début de l’été, uniquement chez les plantes âgées et bien exposées,

  • Rusticité : Résistance modérée au froid. E. polycephalus dont l’aire de répartition est plus nordique, (Arizona, Californie, Sud de l’Utah) est moins gélive. Mieux vaut les conserver en hiver à une température supérieure à 5°C, à l’abri de l’humidité.

 

CULTURE

E. platyacanthus dans son milieu naturel. Norbert Rebmann/SNHF
  • Niveau de difficulté : E. grusonii et E. platyacanthus sont faciles à cultiver, mais nécessitent un large espace. Les autres sont plus difficiles à entretenir.
  • Sol : Léger, bien drainant, composé de 1/3 de terreau horticole et de terre limoneuse, de 1/3 de sable non calcaire, à grosse granulométrie, de 1/3 de graviers (quartz, pouzzolane, perlite).
  • Exposition : Ces cactus apprécient les emplacements bien lumineux et tolèrent le soleil direct, au moins une partie de la journée. Une exposition ombragée risque de provoquer un développement moins harmonieux, des épines courtes et ternes.
  • Semis/Plantation : La multiplication se fait uniquement par semis de graines. On peut également se les procurer en jardinerie ou dans les magasins spécialisés qui offrent un choix plus important.
  • Conduite de culture : Pendant la période de végétation (du 15 mars à début octobre), arroser tous les 5 à 10 jours. Ne jamais apporter d’eau tant que la terre de surface est humide. Pendant l’hiver, ne pas arroser si les plantes sont maintenues à une température inférieure à 10°C ; arroser une fois tous les quinze jours à trois semaines en appartement. Attention à l’excès d’humidité qui peut causer la perte des plantes.
  • Maladies et parasites courants : Peu de maladies si la technique de culture est bonne. L’excès d’humidité peut entraîner l’apparition de pourriture, notamment des racines, causée par divers champignons parasites. Un excès d’humidité atmosphérique peut entraîner l’apparition de taches brunes disgracieuses sur l’épiderme. Parmi les ravageurs, surveillez les pucerons, les cochenilles farineuses et les acariens.

Fiche rédigée par Norbert Rebmann, SNHFsection Cactées et succulentes.

Framboisier

David Baker sous licence CC.
  • Nom latin : Rubus ideaus.

  • Famille botanique : Rosacées.

 

DESCRIPTION

  • Origine :  Le framboisier, ou «ronce du mont Ida» (de son nom latin Rubus ideaus) pousse spontanément jusqu’à 2 000 m d’altitude dans les montagnes de presque toute l’Europe et de l’Asie tempérée. Cet arbrisseau se rencontre également dans les plaines et les forêts des contrées septentrionales de l’hémisphère nord.

 

  • Caractéristiques : Le framboisier est un végétal ligneux qui se développe à partir des bourgeons situés à la base des tiges. Au printemps, ces derniers émettent des pousses vigoureuses sur lesquelles naîtront dans leurs parties médiane et supérieure des rameaux florifères porteurs des futurs fruits ou framboises. Selon le mode de fructification, on distingue le framboisier non remontant et le framboisier remontant.- Le framboisier non remontant ne fructifie qu’une seule fois, à la fin du printemps et au début de l’été. La première année, la souche émet de nouvelles tiges qui entrent en repos l’hiver. Au printemps suivant, les bourgeons de ces tiges émettent des petits rameaux latéraux porteurs de d’inflorescences. Après la récolte, les canes se dessèchent et meurent.- Le framboisier remontant, ou bifère, fructifie deux fois par an : une première fois sur la pousse de l’année en été et jusqu’au début de l’automne (cette production est faible) puis une deuxième fois sur la même tige, mais l’année suivante, en juin/juillet. Les canes ayant fructifié meurent pour faire place à une nouvelle végétation, qui se met à produire à son tour.Bien que le framboisier soit considéré comme une plante auto fertile, la pollinisation croisée améliore la production en quantité et en qualité. On a donc tout intérêt à planter plusieurs variétés sur une même parcelle.La souche initiale vit 5 à 7 ans, en moyenne, puis meurt d’épuisement.

 

  • Principales variétés :
    Remontantes : ‘Augustred’, ‘Belle de Fontenay’, ‘Berbéranza’, ‘Héritage’, ‘Honorine’, ‘Lloyd George’, ‘Polka’, ‘September’, ‘Surprise d’automne’ (fruits jaunes), ‘Zeva’…
    Non remontantes : ‘Esperanza’, ‘Flavi’, ‘Grosse de Knevett’, ‘Lulu la sucrée’, ‘Malling promise’, ‘Nootka’, ‘Rouge de Hollande’, ‘Schöneman’.

 

  • Qualités nutritives : Peu sucrée, la framboise est un fruit peu calorique, bien pourvu en minéraux et en vitamines notamment B et C.

 

CULTURE

  • Niveau de difficulté : Facile.
  • Sol : Affectionne les sols légers filtrants, plutôt acides (pH 6,5) et humifères. Il faut bannir les terres compactes, battantes, à humidité stagnante. Les racines sont en effet très sensibles à l’asphyxie. Évitez aussi les sols calcaires à pH supérieur à 7,5, ainsi que les terres séchantes.
  • Exposition : Adapté aux milieux humides, frais et mi-ombragés, le framboisier craint la chaleur et le grand ensoleillement, qui occasionnent des brûlures sur les fruits. Il redoute aussi le vent. Une exposition est ou nord-est lui est favorable.
  • Semis/Plantation : Le framboisier se multiplie très facilement par bouturage de racines. Plantez à l’automne sur un sol bien rassis, propre, débarrassé d’adventices vivaces: chiendent, renoncules, liseron… Distances de plantation: 1,50 m entre les rangs, 0,50 m sur le rang.
  • Conduite de culture : Maintenir le sol meuble et propre. Le système radiculaire étant très superficiel, évitez de travailler en profondeur. Le paillage (compost, paille, tontes d’herbe…) sur environ 10 cm d’épaisseur est toujours utile pour maintenir la fraîcheur du sol et apporter de la matière organique. Les besoins en eau sont élevés du débourrement à la fin de la récolte, notamment en été.

 

  • Palissage et taille : Le framboisier nécessite d’être palissé ou tuteuré. Le palissage le plus simple est la haie verticale. On tend deux étages de fil de fer, le premier à 0,60 m du sol, le second à 1,20 m. Chaque étage comprend deux fils parallèles distants de 10 cm entre lesquels les rameaux sont coincés. S’il n’y a qu’un fil, les tiges doivent être attachées avec du raphia. On peut choisir également de tuteurer les touffes en attachant les rameaux (pas plus de 6 par pied) à un piquet vertical de 1,50/1,70 m de hauteur. C’est un procédé intéressant pour les petits jardins.La taille des variétés non remontantes consiste à supprimer au ras du sol, juste après la récolte, toutes les cannes jaunies ou desséchées qui viennent de produire et à ne garder que les drageons de l’année les plus vigoureux (6 à 10 par mètre linéaire) qui fructifieront l’année d’après.La taille des framboisiers remontants se fait en plusieurs séquences :
    – après la récolte d’automne, coupez la partie supérieure des pousses qui ont fructifié. La partie inférieure fructifiera l’été de l’année d’après,- l’année suivante, gardez les nouvelles pousses en vue de la récolte d’automne,- après la cueillette d’été, supprimez les cannes qui ont fructifié.
  • Maladies et parasites courants : Le framboisier a peu d’ennemis. Le plus problématique est le botrytis , ou pourriture grise, qui s’attaque aux fruits mûrs par temps humide. Mais, depuis 2010, un nouveau ravageur originaire du sud-est asiatique, la drosophile du cerisier (Drosophila susukii) a fait son apparition en France. Cette petite mouche, voisine de la drosophile du vinaigre, s’attaque à d’autres espèces fruitières (fraisier, cerisier, abricotier…) et peut détruire la totalité de la récolte.

 

  • Récolte/productivité : Le framboisier arrive en pleine production à la troisième année de plantation. La maturité des fruits, de couleur rouge mais aussi jaune ou noire, s’échelonne de mi-juin à fin juillet pour les variétés non remontantes, et de mi-août à octobre/novembre pour les variétés remontantes (en production d’automne). Effectuez une cueillette tous les deux jours, car le fruit mûr, très fragile, pourrit très vite. La framboise ne se conserve pas au-delà de 36 à 48 heures. Elle se prête à toutes les préparations : jus de fruits, fruits au sirop, confitures et gelées, liqueurs et eau-de-vie.

Fiche rédigée par la section Jardins potagers et fruitiers de la SNHF.

Fuchsia

Afshin Taylor Darian sous licence CC
  • Nom latin : Fuchsia triphylla.

 

  • Famille botanique : Onagracées.

  • Principaux types : Groupe de plantes sous ligneuses à tiges dressées, plus ou moins souples ou retombantes et parfois rampantes. Il existe de nombreux cultivars aux fleurs simples ou doubles, au feuillage vert uni ou panaché, de taille et d’emploi très différents..

    Le genre est divisé en 12 sections :

    Pachyrrhiza, 1 espèce Jimenezia, 1 espèce Kieschlegenia, 1 espèce
    Schufia, 2 espèces, 2 sous-espèces Ellobium, 3 espèces Skinnera, 3 espèces, 1 hybride naturel
    Encliandra, 6 espèces, 11 sous-espèces, 1 hybride naturel Quelusia, 9 espèces, 3 sous-espèces Hemsleyalta, 15 espèces
    Fuchsia, 65 espèces, 2 sous-espèces Procumbens, 1 espèce Verrucosa, 1 espèce.
  • Utilisations :
    – Au jardin, avec des variétés résistantes au froid. Planter en pleine terre pour plusieurs années ou en décoration estivale au milieu de massifs de vivaces ou d’arbustes. Plantation en mai surtout des hybrides de Fuchsia triphylla.

    -En pot, en jardinière ou en suspension suivant l’emplacement et la variété.

DESCRIPTION

  • Origine : Le genre Fuchsia comprend une centaine d’espèces originaires des forêts tropicales humides d’Amérique occidentale. On en rencontre de la Terre de Feu jusqu’au Mexique en passant par Haïti. Un petit nombre pousse en Nouvelle-Zélande, sans oublier Fuchsia cyrtandroïdes dans l’île de Tahiti.

    En 1703, le Révérend Père Plumier décrit le Fuchsia triphylla flore coccinea. Créateur du genre, il en fit la dédicace au célèbre médecin et botaniste bavarois, Leonhart Fuchs (1501-1566). Le nom d’espèce Fuchsia triphylla sera officialisé en 1753, par Linné.En France, le pépiniériste Victor Lemoine (1823-1911) de Nancy et les pépinières Rozain-Boucharlat de Lyon furent à l’origine de nombreuses variétés.

 

  • Principales caractéristiques : Les variétés non rustiques sont à hiverner à une température de + 4 à + 10° C, suivant la variété. Plantes vivaces, les fuchsias aiment l’humidité mais sont sensibles à l’excès d’eau.

 

  • Période de floraison : De mai ou juin jusqu’aux gelées.

  • Rusticité : Certaines variétés, notamment tous les magellanica, résistent au froid. Les autres sont à hiverner. Il faut réduire l’arrosage des plantes en pot pour les faire entrer en repos végétatif. Il convient également de les tailler avant de les rentrer à l’abri. Toutes les variétés cultivées en tige doivent obligatoirement être hivernées à l’abri du froid.

 

CULTURE

  • Niveau de difficulté : Assez facile. Certaines variétés demandent cependant une certaine expérience pour obtenir de bons résultats.
  • Sol :
    – En pot, jardinières ou suspension: utiliser un substrat à pH légèrement acide ou neutre (œ de terre franche sans calcaire, 1/3 de terreau de feuilles ou terre de bruyère et 1/3 de terreau de fumier ou de tourbe, enrichi d’engrais minéral constituent un mélange convenable).

    – Au jardin : un terrain bien drainé, humifère fera l’affaire. Un bon paillage en cours de végétation maintiendra la terre humide.

  • Exposition : En règle générale, les fuchsias préfèrent la mi-ombre. Mais certaines variétés rustiques résistent bien au soleil.
  • Semis/Plantation : Tous les fuchsias se bouturent au printemps ou en arrière-saison plus ou moins facilement suivant les espèces ou les variétés.

    Pour les fuchsias rustiques la plantation doit être faite de bonne heure (en avril) en enterrant le collet.

    Pour les autres, plus fragiles, mieux vaut attendre mai quand les gelées tardives ne sont plus à craindre. Les boutures peuvent être installées en pot, jardinières ou suspensions. Éviter les contenants de couleur noire qui captent la chaleur.

  • Conduite de culture :
    – En pleine terre : un bon paillage du sol permet de diminuer le nombre d’arrosages.
    – En pot : pour une bonne floraison, les fuchsias doivent être tenus humides sans excès. Apport d’engrais en arrosage une fois par semaine (on peut employer de l’engrais à géranium).
  • Maladies et parasites courants :
    – La rouille (Puccinia) peut attaquer surtout les plantes cultivées en pot. Feutrage orangé à l’envers des feuilles qui tombent entraînant avec elles les spores propagatrices de la maladie.- Les limaces peuvent attaquer les jeunes pousses au printemps.- Les pucerons sont friands des jeunes pousses, faciles à détruire.

    – Les mouches blanches (aleurode des serres, Trialeurodes vaporarium) se placent sous le feuillage qui perd de sa brillance. La fumagine se développe sur les excréments des mouches déposés sur les feuilles.

    – Les altises (Haltica oleracea) font surtout des dégâts sur les extrémités et perturbent la floraison.- Les araignées rouges sont des acariens qui s’attaquent à la surface inférieure des feuilles entraînant leur chute. La chaleur et la sécheresse de l’air favorisent leur apparition.

    – Les thrips attaquent les fleurs provoquant des déformations.

    – Enfin, signalons l‘Aculops fuchsiæ présent depuis quelques années. Cet acarien, déforme les extrémités des tiges détruisant la floraison. Le Fuchsia magellanica graciles est le plus sensible à ce ravageur surtout présent dans l’ouest de la France. En cas d’attaque, intervenir rapidement en détruisant toutes les parties atteintes.

Fiche rédigée par Alain Karg et Simone Lomet, SNHF, section Fuchsia et Pélargonium.

Géranium vivace

Géranium ‘Rozanne» en fleurs. Peganum sous licence CC
  • Nom latin : Geranium L, 1753.

 

  • Famille botanique : Géraniacées. Cette famille comprend cinq genres dont trois sont appréciés et connus des jardiniers : Erodium, Geranium et Pelargonium.

 

  • Principaux types : Le genre Geranium comprend plus de quatre cents espèces de plantes à végétation herbacée.

 

  • Utilisations : En massifs pour les variétés à grand développement (plus de 50 cm en tous sens), bordures et rocailles.

 

DESCRIPTION

  • Origine : Les différentes espèces de Geranium sont en majorité originaires de régions tempérées. Certaines espèces sont endémiques dans notre pays. À ne pas confondre avec les Pelargonium d’origine essentiellement sud-africaine, vendus sous le nom de «géranium» lierre (P. x hederaefolium) ou à parterre (P. X hortorum).

  • Principales caractéristiques : Geranium, commercialisés sous le nom de « géraniums vivaces » sont des plantes à végétation herbacée, basse et très rustique. Bien qu’elles puissent rester en place plusieurs années de suite, il est judicieux de les diviser régulièrement pour leur redonner vigueur et belle floraison.
    Parmi les géraniums les plus renommés, citons :
    – ‘Rozanne’: fleurs bleues à cœur blanc, très longue floraison, végétation basse.
    – G. sanguineum : fleurs rose foncé, feuillage très découpé, végétation basse.
    – ‘Ann Folkard’: fleurs magenta, cœur noir, feuillage vert jaune, développe de longues pousses retombantes.
    – G. platypetalum: fleurs bleues, floraison assez courte mais développement impressionnant (un mètre et plus) en terrain enrichi en compost !
    – G. renardii: floraison bleue, plante de rocaille remarquable pour son feuillage finement gaufré.
    – G. endressii: floraison rose, veinée, feuillage vert clair, floraison printanière, doit être fauché à ras pour redonner une belle seconde floraison. Attention il se ressème très facilement et devient vite très envahissant.
    – G.maderense: ce magnifique géranium, non rustique, devra être conservé à l’abri du gel en attendant sa remarquable et unique floraison.
  • Période de floraison : De mai à décembre, mais la durée de la floraison est très variable d’un cultivar à l’autre.

La collection de géraniums vivaces, classée CCVS, de Dominique EVRARD est maintenant hébergée dans son propre jardin, 980 route du Petit Essart, 76380 Montigny. Ce jardin de 7000 m2, près de Rouen, riche de plus de 700 taxons, peut être visité sur rendez-vous et lors des Mains Vertes du Cœur en juin. Site internet :   http://www.geraniums-vivaces.fr

  • Rusticité : La plupart des géraniums résistent au froid et à la sécheresse.

 

CULTURE

  • Niveau de difficulté : Culture très facile, plantes peu exigeantes, peuvent rester en place plusieurs années.
  • Sol : Toute terre de jardin convient. Éviter l’humidité stagnante l’hiver.
  • Exposition : Ensoleillée, toutefois certaines espèces comme G. macrorrhizum préfèrent la mi-ombre.
  • Semis/Plantation : Le semis des graines est possible en fin d’hiver, en terrine, avec mise en place dès que la plantule possède quelques feuilles. Certaines espèces, comme G.endressii, se ressèment spontanément et deviennent vite envahissants.
  • Conduite de culture : La mise en place des plants achetés en godets se fait au printemps dans un terrain bien préparé pour éviter la compétition avec d’éventuelles adventices. C’est aussi le moment pour diviser les souches et les multiplier.
  • Maladies et parasites courants : Il n’y a pas de parasites connus, seul l’oïdium attaque le feuillage en fin d’automne.

 

Fiche rédigée par Alain le Borgne de la section Plantes vivaces de la SNHF.

Pour en savoir plus :
– L’essentiel sur les géraniums vivaces, Dominique Évrard, section plantes vivaces, SNHF.
– 38000 plantes, SNHF, éditions Ulmer, pages 279 à 281.
– Flora Gallica (Flore de France), éditions Biotope, pages 778 à 784. Cet ouvrage décrit les espèces botaniques originaires de notre pays ainsi que celles qui se sont naturalisées.

Giroflée ravenelle

David Wright sous licence CC
  • Nom latin : Cheirianthus cheiri.

  • Famille botanique : Brassicacées, anciennement Crucifères.

 

  • Principaux types : Le nom de giroflée provient du fait que les fleurs de cette plante vivace à longévité limitée, généralement cultivée comme «bisannuelle», dégagent une odeur suave, proche de celle du clou de girofle. On la connaît sous diverses appellations: giroflée ou fleur des murailles, giroflée jaune, ravenelle, rameau d’or, vélar, violier jaune. Ne pas la confondre avec d’autres giroflées du genre Erysimum, lequel comprend plus de 70 espèces.

 

  • Utilisations : Particulièrement appréciée pour sa floraison printanière et son parfum, la giroflée ravenelle est généralement cultivée en parterres, associée à d’autres bisannuelles comme elle (myosotis, pensée…) et à des bulbes à floraison printanière (tulipe, narcisse…). On la retrouve aussi dans les jardins en bordures de massifs, dans les rocailles voire dans les massifs de vivaces. Elle peut aussi être incorporée dans les compositions des grands bacs ou jardinières sur balcons et terrasses. Ses hampes florales s’utilisent en bouquets. Enfin l’essence de fleurs de giroflée est utilisée en parfumerie.

 

DESCRIPTION

  • Origine : Cheirianthus cheiri est originaire des zones calcaires du sud de l’Europe. Elle est aujourd’hui considérée comme indigène, naturellement très répandue sur des friches rocailleuses et ce sur l’ensemble du continent européen. Elle a donné lieu à la création de très nombreuses variétés horticoles.
     
  • Principales caractéristiques : La giroflée ravenelle, de croissance rapide, présente un port dressé et buissonnant, d’une hauteur de 30 à 60 cm selon les cultivars. Son système racinaire pivotant est peu développé. Ses tiges ramifiées, herbacées, au feuillage persistant, vert sombre, se lignifient (forment du bois) en vieillissant. Ses petites fleurs hermaphrodites, très parfumées, à quatre pétales, offre au jardinier de très belles couleurs vives jaune, orange, brun-rouge, rouge… Après fécondation, elles donnent naissance à des fruits, ou siliques, dressés (capsules plus longues que larges) qui renferment les graines.

 

  • Période de floraison : Mars-avril-mai. On peut aussi rabattre les tiges fleuries ce qui permet d’allonger la floraison. Restée en place en coupant les fleurs fanées et en ayant soin de ne pas la laisser monter en graines, on constate parfois une petite remontée au cours de l’été. Bon à savoir : sa floraison précoce très mellifère attire les insectes pollinisateurs, au moment même où fleurissent les arbres fruitiers.

 

  • Rusticité : Quoique considérée comme très rustique, elle peut craindre les grands froids, sous certains climats voire en sols très humides. Elle résiste à la sécheresse.

 

CULTURE

  • Niveau de difficulté : Facile à vivre, pour un effet garanti.
  • Sol : Elle s’accommode usuellement de tous les terrains, même là où rien ne pousse, pourvu qu’ils soient drainants.
  • Exposition : Ensoleillée.
  • Semis/Plantation : On peut laisser les plantes en place se ressemer naturellement. On peut aussi récolter les graines lorsque les fruits sont secs, non ouverts et les semer à la fin du printemps-début de l’été, suivis d’un repiquage en pépinière ou en godets pour une mise en place des plants à l’automne. Pour les variétés horticoles, on peut également faire des boutures sitôt la floraison, avec mise en place directement au jardin. Dans le cas des parterres dits de bisannuelles, on aura recours aux jeunes plants en godets que l’on installera en même temps que les autres bisannuelles et/ou bulbes à fleurs, en automne. On trouve aussi dans les points de vente à la sortie de l’hiver, des plantes en godets ou en pots prêtes à fleurir pour un effet décoratif immédiat.
  • Conduite de culture : La giroflée ravenelle ne demande que peu de soin de culture. On s’intéressera surtout à couper les fleurs fanées. Pour éviter que la plante devienne dégingandée et perde de son intérêt, de même qu’elle ne vieillisse prématurément, on aura soin de la rabattre après la floraison, en juillet.
  • Maladies et parasites courants : En saison particulièrement humide, des attaques de rouille, qui pigmente les feuilles de petites taches jaune-brun, peuvent affaiblir les plantes. Lors d’étés chauds et orageux, le mildiou peut faire son apparition. On sera volontiers attentif aux gastéropodes qui peuvent s’inviter chez les jeunes plants sans oublier les altises, petits scarabées noirs, grands poinçonneurs de brassicacées.

 

Fiche rédigée par Michel Grésille, SNHF, section Plantes vivaces.

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