Dendrobium

Dendrobium noble. Hélène Royer/SNHF
  • Nom latin : Dendrobium noble.

  • Famille botanique : Orchidées. Il s’agit d’une des plus vastes familles botaniques. Ces plantes sont souvent épiphytes, c’est-à-dire qu’elles utilisent les arbres comme support ombragé. Un petit nombre se plaît accroché sur des roches. On en trouve sur tous les continents et dans des conditions climatiques fort diverses, même si le plus grand nombre habite en région tropicale ou équatoriale

  • Utilisations : Les sélections d’orchidées disponibles en jardinerie sont des plantes d’appartement ou de véranda, parfois de serre pour certaines espèces beaucoup plus confidentielles. Seuls les amateurs aguerris peuvent les cultiver en pots suspendus sur plaques de liège ou dans des paniers, pour se rapprocher de leurs conditions d’origine.

 

DESCRIPTION

  • Origine : Dendrobium noble est originaire du continent asiatique, depuis l’est de l’Himalaya jusqu’au Vietnam et la Chine. On le retrouve le plus souvent accroché aux branches, à l’abri de la chaleur mais aussi et surtout dans un air constamment humide.

 

  • Principales caractéristiques : Les fleurs de Dendrobium noble apparaissent durant la période froide de l’année, à la base des feuilles, sous forme de petits bouquets. Leur couleur est variable. On trouve des fleurs d’un blanc pur, d’autres bordées de rose ou de violet, avec parfois de légères touches de vert. La plante est à port droit. Ses tiges, qui portent le nom de cannes, sont renflées car elles font aussi office de réserve de nutriments. Ce sont les nouvelles cannes matures qui porteront les fleurs.

 

  • Période de floraison : De l’hiver au printemps.

 

  • Rusticité : Dendrobium noble prospère en climat considéré comme tempéré-frais. Dans les régions méditerranéennes, les températures élevées ne sont pas un problème car on pourrait envisager d’installer la plante à l’ombre d’un arbre en été. En revanche l’hygrométrie risque d’être insuffisante et le vent (mistral) pourrait occasionner des dégâts.

 

CULTURE

Dendrobium spectabile. Philippe Lemettais/SNHF
  • Niveau de difficulté : Moyenne
  • Sol : Les orchidées ne se cultivent pas dans du terreau, car leurs racines ont besoin d’un excellent drainage. Garnissez le pot d’un compost comprenant surtout de l’écorce de pin nettoyée de taille moyenne. On peut y ajouter des billes d’argile (attention à ce qu’elles n’obstruent pas le fond du pot), ainsi que des petites billes de polystyrène. On peut également y adjoindre du charbon de bois, en se limitant à la qualité destinée aux aquariums. Le matériau habituel, vendu pour les barbecues, ne convient pas car il est traité.

    Le compost étant léger, le pot a souvent tendance à basculer. Pour y remédier, alourdir le fond avec des chutes de pot de terre soigneusement lavées qui offriront, de surcroît, un bon drainage sans risque d’obstruction.Pour maintenir une hygrométrie suffisante autour de la plante, le plus simple est de se munir d’un plat à four en terre ou en faïence, de le remplir de billes d’argile, de maintenir un niveau d’eau jusqu’à mi-hauteur de celles-ci et d’y déposer le pot d’orchidée. L’évaporation humidifiera l’air, sans que votre Dendrobium ait « les pieds dans l’eau ».

  • Exposition : Lumineuse, mais sans soleil direct. Il faut maintenir toute l’année un bon éclairage, près d’une fenêtre bien orientée mais voilée, pour éviter les brûlures du soleil. Dans les régions les plus fraîches et nuageuses la meilleure exposition est le sud, sinon une baie orientée sud-est ou sud-ouest peut convenir. Même chose en hiver. Une orientation nord sera toujours à proscrire en raison du manque de luminosité.
Dendrobium eximium. Philippe Lemettais/SNHF.
  • Rempotage : Les plantes vendues en jardinerie peuvent rester au moins 2 ans dans leur pot d’origine. Les Dendrobium ne supportant pas de « flotter » dans leur pot, on les replantera, s’ils débordent trop, dans un nouveau contenant de la taille immédiatement supérieure à l’actuel. Évitez la période de floraison pour effectuer cette opération. Pour ne pas abîmer les racines, faites tremper la plante un moment dans de l’eau douce avant de l’extraire puis nettoyez les racines et jetez le compost usagé. Mettre le compost frais, préalablement bien hydraté par trempage, en le tassant (tapoter le pot). Tuteurer les cannes.
  • Multiplication : Il arrive que des plantules (keikis) se développent sur de vieilles cannes ou à la place des fleurs. Dès que leurs racines et leurs feuilles atteignent plusieurs centimètres de long, détachez-les par une torsion exercée au point de fixation avec la canne mère. Vous obtiendrez ainsi un clone génétiquement identique à votre Dendrobium initial que vous transplanterez aussitôt dans un petit pot adapté à sa taille.

 

  • Conduite de culture : Le Dendrobium étant une plante pérenne vous avez tout intérêt à essayer de le faire refleurir. Pour cela, il a besoin de conditions de culture optimale : de la lumière, pas de chaleur sèche et une température pas trop constante. Se souvenir qu’un petit « coup de frais » tout relatif et maîtrisé, en fin d’automne, aidera au démarrage de la floraison.

    N’oubliez jamais que les paramètres température et hygrométrie sont étroitement liés. Quand la température est basse, l’air est vite saturé en eau car il n’y a plus d’évaporation : le risque est la pourriture. À l’inverse, plus la température augmente, plus il devient difficile de saturer en eau l’air ambiant, et donc d’offrir une hygrométrie correcte au Dendrobium.

    Autre point important : l’eau calcaire ne convient pas pour l’arrosage. Le cas échéant, essayez de collecter de l’eau de pluie ou utilisez de l’eau de source. Ne pas employer d’eau adoucie car le calcium y a été substitué par le double de sodium, ce qui est pire ! L’eau purifiée par osmose inverse ou distillée doit être enrichie. Pour cela adjoindre à chaque arrosage environ 5 à 6 gouttes d’engrais spécial orchidées par litre d’eau.

    La plante a besoin d’une période de repos en automne, la température nocturne peut alors descendre vers 15°C et même un peu moins. Il faut alors limiter les arrosages et stopper les apports d’engrais. Veiller toutefois à ne pas déshydrater les cannes (les chauffages domestiques assèchent souvent l’air ambiant) et à maintenir une très bonne luminosité en journée.

    Lors de la reprise de végétation qui se manifeste par l’apparition de nouvelles cannes, la température peut monter jusqu’à 27-28°C en journée. Arrosez la plante régulièrement et utilisez de l’engrais «spécial orchidées» un arrosage sur 2 ou 3. Évitez d’utiliser un spray sur les jeunes bourgeons en formation et les feuilles pour éviter les problèmes sanitaires (pourriture). Faire tremper quelques minutes la plante dans une bassine fera remonter le compost du pot, car il va flotter. L’emploi d’un petit arrosoir est finalement la méthode la plus simple.

    Pour savoir si la plante doit être arrosée, vérifier l’état d’humidité du compost en profondeur. Il faut qu’il sèche entre deux arrosages sous peine de faire pourrir votre plante.

    Enfin, quand les fleurs ont fané, pensez à garder les cannes défleuries tant qu’elles restent charnues donc utiles à la plante. Contentez-vous de couper les fleurs fanées à ras de la canne porteuse et attendez que cette dernière ait séché ou jauni pour l’éliminer.

  • Maladies et parasites courants :
    – Les cochenilles sont les parasites les plus redoutables. Celles dites à carapace ou bouclier marron se repèrent facilement, de même que les laineuses blanches avec leur forme oblongue et leur aspect duveteux. Mais les pires sont celles dites de Boisduval. Du fait de leur très petite taille, on peut les confondre avec des moisissures. Elles forment des amas blancs et s’attaquent d’abord aux recoins les moins visibles. Le dessous des feuilles, les bases des cannes et des feuilles sont leurs lieux de prédilection et lorsque l’on aperçoit des parties décolorées sur le dessus des feuilles, l’attaque est déjà bien avancée. Que faire dans ce cas ?
    On peut éliminer un maximum de parasites par un rinçage à l’eau et en s’aidant d’un petit pinceau propre, plat et rigide. Utilisez ensuite un traitement systémique commercial. Si vous avez plusieurs orchidées, traitez-les toutes, même celles qui vous paraissent saines. Les traitements dits écologiques ne peuvent être conseillés qu’en début d’attaque.

    -Les araignées rouges. Pour lutter contre ces parasites, la première précaution est d’avoir un air suffisamment humide. Ces acariens, trop petits pour être détectés à l’œil nu, tirent leur nom d’usage du fait qu’ils tissent une petite toile. Ils affaiblissent la plante en suçant la sève. Les piqûres occasionnées laissent sur les feuilles des petits points décolorés. Une attaque plus sévère provoque un jaunissement complet.
    Pour traiter, on peut utiliser un spray d’eau sur les feuilles. Le traitement chimique spécifique anti-acariens est une solution plus radicale. Pour éviter de nouvelles attaques, augmenter l’hygrométrie est indispensable.

    -La pourriture. Le seul cas usuel et facile à diagnostiquer de maladie est la pourriture due à un excès d’arrosage. La plante semble manquer d’eau, or c’est l’inverse! Les racines noyées ne peuvent plus jouer leur rôle si bien que la plante s’étiole. Les feuilles, en priorité les plus jeunes, deviennent molles jaunissent et se détachent.

    La solution consiste à sortir la plante de son pot, à jeter le compost détrempé et à couper les racines pourries avec un instrument stérilisé (passé à la flamme). Nettoyez les racines saines à l’eau claire. Replacez ensuite votre Dendrobium dans un compost très grossier aéré et sec et attendez un signe de reprise (apparition de racines neuves) avant d’arroser avec modération désormais.

Fiche rédigée par Hélène Royer, SNHF, section Orchidées et plantes d’intérieur.