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“Instants d’Hiver” et “Féérie des Contes”

L’exposition « Noël en Fleurs » organisée par le club Althaea Rosea s’est déroulée les 27, 28, 29 et 30 novembre 2015 à la Commanderie Saint-Jean au Puy-en-Velay (Haute-Loire). Deux thèmes avaient été proposés aux participants : « Instants d’Hiver » et « Féérie des Contes »

Dans la première salle de la Commanderie, de nombreuses compositions évoquaient l’hiver, une balade en troïka, des paysages enneigés, des bouquets aux couleurs chaudes et flamboyantes.
Dans la petite salle capitulaire régnait une ambiance féérique grâce à la magie des contes: un chat botté fringant tout en volutes de phormium, chapeau et bottes recouvertes de populus alba…la pantoufle de Cendrillon réalisée en feuilles squelettes dorées… une interprétation très masculine du Petit Chaperon Rouge où le noir inquiétant suggérant le loup contrastait avec le rouge des renoncules et gerberas surgissant de la mousse des bois…

Une exposition qui ravit de nombreux visiteurs, permettant ainsi de financer de façon conséquente, l’action de L’APPEL pour les enfants leucémiques.

Balade en troïka par Marie-Jeanne Denise, Raymond Roux et Catherine Delon
Blanche Neige et les 7 nains par Jocelyne Vuillet
Feu d’Hiver par Josette Lyotard et Denise Lucchetta (à gauche) Incandescence par Claudine Romeuf (à droite)
Althae Rosea par Hansel et Gretel

Le Chat Botté Jocelyne et Henri Vuillet (à gauche) Le Petit Chaperon Rouge Henri Vuillet (à droite)

Jocelyne Vuillet, section Art floral

Jocelyne Vuillet

Prix de la SNHF : le très graphique Thamnochortus insignis

Thamnochortus insignis remporte le prix de la SNHF à la fête des plantes de printemps 2017 au Château de Saint-Jean de Beauregard, dans l’Essonne.

prix SNHF 2017
Philippe Viton de la pépinière de La Hulotte et son Thamnochortus insignis et Michel Grésille, administrateur de la SNHF

Le Prix de la SNHF de Saint-Jean de Beauregard

Le Prix de la SNHF récompense une plante d’intérêt botanique et horticole.
Les plantes candidates sont présentées par les pépiniéristes, de manière volontaire. Elles étaient au nombre de 19 cette année.

Cette édition de printemps a donc réservé aux membres du jury de belles découvertes végétales.

Le jury du Prix de la SNHF en pleine délibération

Thamnochortus insignis.Thamnochortus insignis

Le jury a distingué une plante très particulière et pleine de personnalité le Thamnochortus insignis.

Elle fait partie de la famille des Restionacées, famille de plantes d’Afrique du Sud et de Nouvelle-Zélande. Elle se situe entre le bambou et les graminées.

C’est un végétal particulier, dioïque, (pied mâle et femelle) qui, dans son milieu naturel des prairies humides d’Afrique du Sud, atteint 1,80m x 2m de large. Elle n’atteindra pas cette taille ici.

Elle est graphique, structurante, plutôt érigée. Au premier coup d’oeil, on dirait un jonc en fleur.

Autre atout : elle pousse très facilement en pot, ne s’étalant que très lentement.

Elle apprécie le soleil, et les terres fraîches. Sans maladie, sans souci, c’est le type même de plante qu’on remarque dans un jardin ou sur une terrasse.

Philippe Viton, pépinière de La Hulotte

Le Thamnochortus insignis  était présentée par Philippe Viton, pépinière de La Hulotte.

Kermenut
22200 Grâces-Guingamp

02.96.44.41.10
06.81.98.31.40

Info@lahulotte.net

Hommage à Raymond Chaux

C’est avec tristesse, que nous avons appris le décès de Raymond Chaux le 28 avril 2017.

Raymond Chaux était né 1925 à Paris. Pour satisfaire son envie d’aller « aux colonies, pour voir d’autres lieux et d’autres humains », il choisit d’être ingénieur agronome. Jeune diplômé, il exerce au Maroc, où il est nommé en 1951 directeur de la chambre d’agriculture de Marrakech. Il est ensuite affecté dans l’Est-Cameroun. Directeur du secteur de Modernisation Agricole, il est nommé chevalier du mérite camerounais. Rentré en Métropole en 1960, il occupe divers poste dont celui de chargé de mission au commissariat général du Plan où il reste quatre ans et travaille avec Jacques Delors, Raymond Barre et Valéry Giscard-d’Estaing.

De 1967 à 1974, il est inspecteur puis sous-directeur de l’enseignement technique agricole au ministère de l’agriculture. De 1974 à 1990, il devient Directeur de l’Ecole nationale supérieure d’horticulture et de son établissement rattaché l’Ecole nationale supérieure du paysage. C’est Jacques Chirac qui le nomme et lui demande d’être le maître d’œuvre de la réforme par laquelle l’ENSH devient Ecole de Spécialisation de 3ème cycle et sa section « art des jardins » devient l’ENSP. Raymond Chaux s’est enthousiasmé immédiatement par l’aspect Paysage de sa mission, de loin le plus innovant. Et c’est d’ailleurs en tant que Président de la section art des jardins qu’il a œuvré à la SNHF.

Après 1990, il a été chargé d’une mission de modernisation de l’enseignement supérieur dépendant du ministère de l’agriculture.

Il était membre titulaire de l’Académie d’Agriculture de France depuis 1993. Il était aussi Ingénieur général d’Agronomie honoraire, Chevalier de la légion d’honneur, Chevalier de l’ordre national du mérite, Commandeur du mérite agricole, Commandeur des palmes académiques.

Il s’est éteint dans la maison familiale de Biars sur Cère dans le Lot où il s’était retiré. La SNHF présente ses condoléances sincères et attristées à Françoise son épouse ainsi qu’à ses enfants et petits-enfants.

Lancement de la 4ème Journée internationale de célébration des plantes

Lancement de la 4ème Journée internationale de célébration des plantes « Fascination of Plants Day »

Le 18 mai 2017, les plantes seront à l’honneur dans le monde entier.

Lancée sous l’égide de l’Organisation européenne des sciences végétales (EPSO, Bruxelles), sous le patronage scientifique de Carole Caranta, directrice de recherche de l’Inra, la Journée de célébration des plantes « Fascination of Plants Day » est portée par 56 pays, dont les 28 pays européens.

Ouvertures de laboratoires, d’entreprises et de jardins botaniques, conférences et animations seront au programme de cette célébration qui sera lancée le 17 mai 2017, lors d’une séance publique à l’Académie d’Agriculture de France, à Paris.

La SNHF, partenaire de Fascination of Plants Day

Le colloque scientifique de la Société Nationale d’Horticulture de France: La nature, le jardin et l’homme : innover et préserver,  se tenant le 19 mai prochain à Bordeaux s’inscrit dans la quatrième Journée internationale de célébration des plantes (“FASCINATION OF PLANTS DAY 2017”).

Les plantes, des organismes uniques

La Journée de célébration des plantes a pour but de rappeler que la science des plantes est d’une importance cruciale pour le paysage social, environnemental et économique, d’aujourd’hui et de demain. Les plantes sont des organismes uniques.

Grâce au soleil, au dioxyde de carbone et à l’eau, elles produisent ex-nihilo leur énergie, des sucres. Cette capacité à directement synthétiser leur propre nourriture a permis aux plantes de coloniser, de s’adapter et de se diversifier dans presque toutes les zones de la planète. Les biologistes estiment le nombre total d’espèces végétales à environ 250 000.

De fait, les plantes sont les premiers producteurs de biomasse et contribuent ainsi à l’alimentation des animaux et des hommes ; elles ont également une grande importance dans les secteurs de la médecine, de la chimie, de l’énergie…

Echanger avec des scientifiques sur l’univers fascinant des plantes

Plus de 590 institutions dans le monde, dont l’Inra, des centres de recherche sur les végétaux aux jardins botaniques, participent à cette journée à travers différents événements pour le grand public, les étudiants et les médias, tous étroitement liés à la science fondamentale des plantes, la recherche agricole, la conservation de l’environnement, la biodiversité et l’éducation.

Ce sera l’occasion d’échanger avec des scientifiques sur l’univers fascinant des plantes et de découvrir les dernières innovations en biologie végétale. L’Inra et ses partenaires de recherches français participeront à cet événement à travers diverses manifestations débutant le 17 mai 2017 et organisées pour cette édition à Paris, Versailles, Lyon, Toulouse, Angers, Bordeaux, Nancy, Avignon, Antibes et Sophia Antipolis.

[Grand Prix de la Rose] Palmarès de la 9e édition

La remise de la 9e édition du Grand prix de la rose a eu lieu dans les salons de l’Hôtel de ville de Bordeaux, en présence de Magali Fronzes, adjointe au maire en charge de la nature en ville et des espaces verts de Bordeaux, le 18 mai dernier.

Pour cette 9e édition, c’est le charme de Château de Cheverny® qui a conquis le jury. Le rosier paysage de la Société nouvelle Pépinières et Roseraies Georges Delbard remporte le Grand prix toutes catégories.

De gauche à droite : Benoît Ganem (président de Val’hor), Janic Gourlet (vice-président de la SNHF et président de sa section roses), Magali Fronzes (adjointe au maire en charge de la nature en ville et des espaces verts de Bordeaux), Christophe Travers (Pépinières de la Saulaie), Arnaud Delbard (Société nouvelle Pépinières et Roseraies Georges Delbard), Sonia Meilland-Guibert (Meilland International), Jacques Mouchotte (ex-sélectionneur chez Meilland International et membre de la sections roses de la SNHF), Jérôme Rateau (André Ève, roses anciennes & nouvelles), Dominique Douard (président de la SNHF) et Henri Delbard (président d’honneur de la SNHF).

Partenaire

La Société Nationale d’Horticulture de France remercie vivement Val’hor, l’interprofession français de l’horticulture, de la fleuristerie et du paysage pour son soutien à l’organisation du Grand prix de la rose.

Grand prix - Toutes catégories

Château de Cheverny® Deliaupar’
ROSIER PAYSAGE

Comme le château de Cheverny à travers les époques, le rosier Château de Cheverny® garde sa splendeur tout au long de la belle saison. De mai à octobre, ce grand rosier arbustif se couvre de fleurs qui exhalent un parfum intense aux notes fraiches de fleurs printanières, de fruits d’été et de thé, sur fond d’épices vanillées. Il produit de nombreux boutons jaune rosé qui donnent naissance à des fleurs en coupe jaune safran et qui tombent toutes seules à la fin de la floraison. Le feuillage brillant de ce rosier ne craint ni les maladies, ni les gelées et son port compact permet de réaliser de superbes massifs ou de le planter en pot.

Obtention > Société nouvelle Pépinières et Roseraies Georges Delbard

Caractéristiques techniques

  • Rosier Floribunda
  • Bouton jaune rosé évoluant vers le jaune safran puis le crème
  • Diamètre : 7 cm
  • 40-60 pétales
  • Fleurs en coupe
  • Extrêmement florifère et floraison continue de fin mai à octobre
  • 8-10 fleurs par rameaux
  • Port arbustif, très vigoureux et ramifié
  • Hauteur : 120-140 cm
  • Défloraison très saine par chute des pétales. Rosier autonettoyant
  • Très belle remontée d’automne
  • Très forte résistance aux maladies : tâches noires, rouille et oïdium.
  • Feuillage vert et brillant.
  • Très bonne résistance aux gelées
  • Bon comportement en pot Port stable et floraison longue

1er PRIX Catégorie « buisson à fleurs groupées »

Rayon de soleil® ‘Meianycid’

Ce rosier à port buissonnant d’une hauteur de 70 à 100 cm, présente un feuillage vert foncé brillant d’une belle densité. Ses fleurs d’un jaune d’or soutenu très lumineux portent bien leur nom de baptême. Il offre une floraison abondante et continue du printemps aux premières gelées et se montre très résistant aux maladies.

Obtention > Meilland International

1er PRIX Catégorie « buisson à grandes fleurs »

Pierre Hermé® ‘Evecot’

Ce rosier à port érigé, d’une hauteur de 120 cm, produit toute la saison de grandes fleurs doubles turbinées au parfum puissant qui fleurissent en un camaïeu de rose et d’abricot. L’arbuste est robuste, rustique et vigoureux et possède une excellent résistance aux maladies du feuillage.

Obtention > André Ève, roses anciennes & nouvelles

1er PRIX Catégorie « sarmenteux »

Golden boy® ‘Chewyellowdoor’

Ce rosier très florifère, très résistant aux maladies, présente une bonne remontance. Ses fleurs jaune pâle au coeur jaune soutenu, valorisées par un feuillage homogène, sont pleines de charme.

Obtention > Chris Warner, présenté par les Pépinières de la Saulaie

1er PRIX Catégorie « paysage »

Saint Adrien® ‘Kormelaus’

Ce rosier est naturellement résistant aux maladies et très remontant. Ses fleurs abricot pâle avec un coeur plus soutenu atteignent un diamètre d’environ 10 cm lorsqu’elles sont épanouies. Elles exhalent un parfum délicieux, présent sans être enivrant. Véritable arbuste, il ne nécessite pas de taille particulière, si ce n’est la formation pour obtenir un joli buisson.

Obtention > Kordès

PRIX Coup de coeur du jury

Lambert Wilson® ‘Evefol’

Variété particulièrement mellifère, ce rosier buisson à fleurs groupées, à port semi-érigé, fleurit toute la saison en gros bouquets de fleurs simples évoluant d’un abricot léger au rose pastel. Le parfum subtil et agréable, aux notes de tilleul et chèvrefeuille, ajoute au charme de cette fleur délicate. L’arbuste est vigoureux, rustique et possède une bonne résistance aux maladies.

Obtention > André Ève, roses anciennes & nouvelles

Récompenses

Par Monsieur le Président de la République

Le lauréat du Grand prix de la rose se voit offrir une boîte de Mantes, bleu nuagé, filet or, jeu de fond intérieur et extérieur fleurs classiques. La forme de cette boite à confiserie a été conçue à la manufacture de Sèvres en 1903. Le couvercle et le corps sont tournés à la main et cuits ensemble. Le bleu de Sèvres est posé au pinceau, sur l’émail transparent. Il nécessite trois couches superposées pour obtenir cette nuance caractéristique. L’or pur est posé au pinceau et poli à l’agate ou à l’hématite après une quatrième et dernière cuisson, pour lui donner sa brillance inaltérable. Le décor, la rosace n°202, Ombellifère, fait partie d’une série créée par les soeurs Vesque en 1919.

Par Fragonard

Le célèbre parfumeur grassois récompense l’ensemble des lauréats de la 9e édition du Grand prix de la rose, d’un assortiment de produits aux senteurs florales.

Grand_prix_de_la_rose_9e_edition

Retour sur les Journées des plantes de Chantilly

La SNHF vous donnait rendez-vous le week-end dernier sur son stand des journées des plantes de Chantilly.

Durant 3 jours, l’équipe de la SNHF vous a présenté tous les projets qui l’animent :

Guy Tournellec, membre de la section potagers et fruitiers et du groupe de travail Jardiner Autrement, a partagé ses astuces pour protéger son jardin en évitant les pesticides.

Entouré de ses pièges (delta ou à phéromones), Guy vous a fait découvrir les bons gestes et les outils à votre disposition.
Parce qu’en apprenant à anticiper pour mieux protéger, à diagnostiquer pour trouver la solution la plus adaptée, les jardiniers amateurs seront fin prêt pour 2019 et l’interdiction des produits conventionnels au jardin.

Les nouveautés de la librairie

Nous avons également profité de ces journées des plantes pour vous présenter les petits derniers de la librairie.

Les cahiers Jardins de France n°4 et les actes du colloque scientifique : La nature, le jardin et l’homme : innover et préserver.

Ces deux ouvrages sont également disponibles sur notre boutique en ligne. 

Comment lutter contre les parasites des cultures sans pesticides, de manière naturelle

Vous n’avez pas pu vous déplacer à Saint-Jean de Beauregard ou Chantilly ?

Nous vous offrons une petite session de rattrapage avec Guy et notre partenaire Le Figaro.

Mention spéciale

Les Mentions Spéciales sont les récompensent attribuées aux associations, pour celles dont les Comités de Sélection des journées des plantes de Chantilly reconnaissent, valorisent et encouragent un effort dans la présentation, la mise en scène et la pédagogie vers le public.

La nature, le jardin et l’homme : innover et préserver

C’est cette réflexion sur la relation de l’homme à l’univers végétal que la SNHF vous a proposé de partager lors de son 19e colloque scientifique le vendredi 19 mai 2017 au CAPC musée d’art contemporain de Bordeaux.

Remerciements

À la ville de Bordeaux et MonsieurAlain Juppé pour la mise à disposition de l’auditorium du CAPC de Bordeaux.

À Philippe Richard, conservateur au Jardin botanique de Bordeaux, membre du Conseil scientifique de la SNHF,  pour son implication dans l’organisation du congrès de la SNHF.

À Val’hor pour son soutien.

À Yvette Dattée, présidente du conseil scientifique et à l’ensemble de ses membres pour leur investissement indispensable dans notre société savante pour la rendre en phase avec les questions de notre temps.

À Armelle Favery, responsable Communication  au Centre de recherche Inra PACA  et Carole Caranta, directrice de recherche et chef du département scientifique BAP à l’Inra,  pour leur invitation à associer notre colloque à la journée de célébration des plantes « Plants Day » portée par 56 pays, dont 28 pays européens.

Protéger la nature ? Mais laquelle ?

Introduction au colloque par Christian LÉVÊQUE, membre et président honoraire de l’Académie d’agriculture de France, directeur de recherche émérite de l’IRD (Institut de recherche pour le développement). 

Les rapports que nous entretenons avec la nature sont complexes. Ils sont le résultat d’une longue histoire au cours de laquelle la nature a d’abord été perçue comme une création divine, immuable, puis un ensemble de ressources naturelles, et enfin comme un cadre de vie. Les débats actuels autour de la reconquête de la biodiversité font apparaître des clivages profonds dans la manière d’appréhender la nature. En particulier, des mouvements militants développent un discours anxiogène sur l’avenir de la nature, accusant l’homme de la détruire, et nous proposant une image bucolique de cette nature, ignorant délibérément que l’homme a eu tout au long de son existence à se protéger aussi des nuisances qu’elle occasionnait.

Après un rappel des réflexions d’Augustin Berque sur l’érème (le sauvage) et l’écoumène (l’habité), nous verrons que la diversité biologique en France est le résultat d’un long processus d’anthropisation qui concerne non seulement les espèces mais aussi les habitats. Cette diversité biologique « hybride » est ainsi un melting-pot d’espèces d’origine spontanée ou/et introduites, et d’habitats artificiels créés et gérés pour des usages. Elle n’a rien de naturel et de vierge… L’examen des paysages métropolitains montre en effet que beaucoup d’entre eux, considérés comme des hauts lieux de naturalité, à l’exemple du lac du Der-Chantecoq ou de la Camargue, sont des milieux très anthropisés. Ce qui va à l’encontre des discours tenus par des mouvements militants qui stigmatisent l’impact de l’homme sur la nature. Dans ce contexte, l’avenir de ces systèmes écologiques passe nécessairement par l’intervention de l’homme, du maintien des usages pour lesquels ils ont été créés, ou de leur affectation à de nouveau usages.

C’est cette nature patrimoniale, la campagne, qui représente à nos yeux la nature que certains cherchent à protéger. Or cette protection repose sur une vision statique de la biodiversité, alors que celle-ci évolue dans le temps et dans l’espace. Les revendications concernant la reconquête de la biodiversité posent la question d’un système de référence qui n’a jamais existé. Beaucoup d’espèces que nous cherchons à protéger sont en réalité dépendantes de certains types d’activités, notamment agricoles. Leur protection pose les questions de ce que peut être la naturalité dans ce contexte, et de l’intervention de l’homme dans le futur des systèmes écologiques, dont nous savons qu’ils sont amenés à évoluer avec le réchauffement climatique.

Les discours concernant la restauration des systèmes écologiques sont biaisés par des approches reposant sur des idées reçues et des démarches sectorielles. Que l’on parle d’aménagement ou de réaménagement, on modifie les systèmes écologiques existant. Savoir si on améliore ou pas le système relève de jugements de valeur car, dans la plupart des cas, on ne fait pas le bilan de ce que l’on perd et de ce que l’on gagne pour l’ensemble des espèces. En réalité on privilégie des groupes emblématiques tels que les poissons ou les oiseaux qui ne sont qu’une partie très limitée de la diversité biologique, pour répondre aux attentes de lobbies : pêcheurs ou ornithologues.

Pour terminer, nous nous poserons la question d’un possible âge d’or de la diversité biologique en métropole à l’époque (quand nous étions jeunes…) où nous avions peu de moyens de contrôler les ravageurs des cultures, ou la polyculture était la norme ainsi que la jachère. La biomasse disponible pour les prédateurs était sans doute plus abondante qu’aujourd’hui, mais l’agriculture peinait à nourrir les hommes… Est-ce la référence revendiquée par certains ?

Les actes

Retrouvez l’ensemble des contributions de cette journée dans les actes disponibles sur la boutique en ligne de la SNHF.

Microévolution des chênes en réponse aux crises environnementales passées et actuelles Antoine Kremer, UMR Biodiversité, Gènes & Communautés INRA –Université de Bordeaux

La forêt des Landes : une création humaine en évolution Annabel Porté, UMR Biodiversité, Gènes & Communautés INRA – Université de Bordeaux

Étapes de la domestication des espèces végétales Domenica Manicacci, UMR Génétique Quantitative et Évolution – Le Moulon

Le bouleversement des roses cultivées en Europe Mathilde Liorzou, prix de thèse 2017

Fusariose du cyclamen : connaître, détecter et prévenir Charline Lecomte, prix de thèse 2017

Étude de marché du groupement Les pépinières de France au Royaume-Uni Cécile Duval, prix de projet 2017

Le jardin, une histoire de l’organisation domestique de la nature Florent Quellier, maître de conférences HDR en histoire moderne, université de Tours – Pôle alimentation

Jardins familiaux et jardiniers des Petits-Bois à Versailles : perception et appropriation du lieu Fabienne Boursier, prix de projet 2017

Le jardin et la transmission des savoirs Michel Javoy, Jean-Daniel Arnaud, Dominique Daviot, SNHF

Plantes sources de nutriments et de vitamines Marie-Josèphe Amiot-Carlin, département alimentation humaine, UMR MOISA, Cirad, Inra, SupAgro Monpellier, Ciheam-IAMM

Plantes allergisantes Docteur Hervé Couteaux, allergologue

Cas d’exposition aux plantes ornementales à partir des données des centres antipoison et de toxicovigilance (CAPTV) français de 2011 à 2013 Julie Lemoine, prix de projet 2017

Les plantes médicinales:évolution de la matière médicale Sylvie Michel, professeur de pharmacognosie et chimie des substances naturelles, UMR 8638, Faculté de pharmacie de Paris, Université Paris Descartes

Conférence conclusive : Les plantes, sources d’inspiration artistique : l’école de Nancy et l’art nouveau Françoise Piquet-Vadon, peintre botaniste

Les prix de projet et prix de thèse 2017

A l’occasion du colloque ont été remis les Prix de thèse et Prix de projet 2017. Ces récompenses distinguent des travaux d’étudiants et de doctorants dont les résultats innovants sont susceptibles de développements pratiques au bénéfice de l’horticulture.

Prix de thèse 2017

Mathilde Liorzou : Le bouleversement des roses cultivées en Europe

Charline Lecomte : Fusariose du cyclamen : connaître, détecter et prévenir

La Société Nationale d’horticulture de France remercie vivement Val’hor, partenaire du Prix de thèse.

De gauche à droite : Charline Lecomte, Mathilde Liorzou, Yvette Dattée, présidente du conseil scientifique et Benoît Ganem, président de Val’hor
Prix de projet 2017

Cécile Duval : Étude de marché du groupement Les pépinières de France au Royaume-Uni

Fabienne Boursier : Jardins familiaux et jardiniers des Petits-Bois à Versailles : perception et appropriation du lieu

Julie Lemoine : Cas d’exposition aux plantes ornementales à partir des données des centres antipoison et de toxicovigilance (CAPTV) français de 2011 à 2013

La Société Nationale d’Horticulture de France adresse ses remerciements à Truffaut, partenaire fidèle du prix de projet.

De gauche à droite : Dominique Douard (président de la SNHF), Yvette Dattée (présidente du conseil scientifique), Cécile Duval, Julie Lemoine, Fabienne Boursier et Régis Lelièvre, représentant Truffaut

Assemblée générale de la SNHF à Bordeaux

Notre assemblée générale,  rendez-vous annuel d’importance, s’est tenue le 18 mai dernier à Bordeaux.

Elle a permis aux adhérents de la Société Nationale d’Horticulture de France de se tenir informés de la vie de leur association, de prendre connaissance de l’ensemble des projets qui y sont menés, d’échanger et de participer aux orientations par le biais du vote des résolutions.

Rapport annuel 2017

Au sommaire :

Rapport d’activités général, Thibaut BEAUTÉ, secrétaire général

Rapport d’activités du conseil scientifique, Yvette DATTÉE, présidente du conseil scientifique

Rapport d’activités de la bibliothèque, Daniel LEJEUNE, chef de projet bibliothèque

Rapport d’activités du comité fédérateur, Pierre CHEDAL-ANGLAY, vice-président en charge du comité fédérateur

Rapport d’activités des sections, Janic GOURLET, vice-président en charge des sections

Rapport d’activités de Jardins de France , Noëlle DORION, secrétaire générale adjointe en charge de Jardins de France

Rapport d’activités Jardiner Autrement, Gilles CARCASSÈS, chef de projet Jardiner Autrement

Rapport d’activités épidémiosurveillance, Michel JAVOY, chef de projet Epidémiosurveillance

Rapport d’activités biocontrôle, Yvette DATTÉE, présidente du conseil scientifique

Rapport d’activités HortiQuid, Yvette DATTÉE, présidente du conseil scientifique

Table ronde : la transmission des savoirs

L’après-midi était consacrée à un enjeu fort, essence même de la SNHF et de ses sociétés adhérentes : la transmission des savoirs.

Cette table ronde était composée de 4 sociétés régionales et d’un établissement d’enseignement :

  • La Société d’Horticulture, d’Arboriculture et de Viticulture de Caudéran représentée par Jean-Bernard Sarramia.
  • La Société d’Horticulture et de Botanique de Béarn-Soule représentée par Simone Megelink.
  • La Société d’Horticulture, d’Arboriculture et de Viticulture des Deux-Sèvres représentée par Guy Giraudon.
  • Romarin représentée par Claude Valentin.
  • Emmanuel Catherineau , directeur adjoint du CDFA/CFPPA de la Gironde.

2ème temps fort de cette rencontre : la présentation de la plateforme conférences.

Ce service proposé aux collèges 2 et 4, est l’aboutissement d’un projet de longue date mené par le comité fédérateur.

L’ambition est d’inciter les adhérents du 2e collège à porter à la connaissance de tous, les conférenciers qu’ils recommandent et, ainsi, de constituer un vivier de spécialistes susceptibles d’être sollicités pour des journées de conférences et d’échanges, pour un colloque, mais aussi pour HortiQuid ou par les sections, et ainsi d’assurer la diffusion des savoirs horticoles.

Liste des plantes attractives pour les abeilles : tous acteurs pour participer à la protection des pollinisateurs !

La liste des plantes nectarifères et pollinifères à semer et à planter a été dévoilée le 1er juin 2017 à l’occasion d’une conférence-débat « Protection des pollinisateurs, tous acteurs ! », organisée par l’interprofession Val’hor et l’Unep – Les entreprises du paysage, avec le concours de FranceAgriMer, dans le cadre de la 14e édition de Jardins, Jardin aux Jardins des Tuileries à Paris.

FranceAgriMer, l’institut technique de l’abeille (ITSAP), le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, la Société Nationale d’Horticulture de France (SNHF), l’institut technique de l’horticulture (Astredhor) et l’interprofession Val’hor ont mené un important travail en partenariat avec l’institut national de la recherche agronomique (Inra), le conservatoire national des plantes à parfum, aromatiques et médicinales (CNPAIM), le groupement national interprofessionnel des semences et plants (Gnis) et la société botanique de France (SBF) pour établir une liste de plantes attractives pour les abeilles et les pollinisateurs.

Protéger et développer les espaces attractifs pour les abeilles et les pollinisateurs

Les abeilles se nourrissent essentiellement du nectar et du pollen des fleurs et leur survie dépend en grande partie de la disponibilité de ces ressources dans leur environnement.

Pour leur équilibre alimentaire, les insectes pollinisateurs ont besoin de butiner une grande diversité d’espèces florales. Le maintien et le renforcement de la diversité floristique (arbres, arbustes, plantes annuelles…) sont essentiels à la santé des abeilles et des autres pollinisateurs. L’uniformisation des paysages et l’artificialisation des territoires ont contribué à une réduction des ressources disponibles.

La protection et le développement de surfaces fleuries, avec des espèces attractives pour les abeilles, sur les surfaces agricoles (cultures, bandes enherbées, jachères), les jardins particuliers et publics, les abords des voies de circulation, les surfaces gérées par les collectivités, les zones industrielles et commerciales, sont autant de réponses à l’amélioration des conditions de vie des abeilles.

 

Une liste de 200 plantes nectarifères et pollinifères à semer et à planter

La flore métropolitaine est estimée à plus d’un millier d’espèces mellifères.

Réduite à 200 végétaux, cette liste a vocation à être un outil d’aide au choix des espèces à implanter, à partir de plusieurs critères tels que le type de plante ou la période de floraison, mais aussi leur disponibilité dans les circuits classiques de distribution et chez les horticulteurs et pépiniéristes de France métropolitaine.

Elle recense des végétaux répondant à la diversité des utilisateurs potentiels : espèces agricoles, cultures potagères et fruitières, plantes ornementales.

L’écologie, science du vivant

« Écologie »… un mot si souvent utilisé, pour désigner des réalités si diverses, qu’on en oublie parfois son sens précis. Notre conseil scientifique s’est penché sur ce sujet passionnant et vous détaille son point de vue dans ce nouveau dossier à télécharger gratuitement. 

« Biotiques ou abiotiques, vivantes ou non-vivantes, l’écologie tente de connaître les interactions entre les êtres vivants et le milieu dans lequel ils évoluent. Elle fait appel à de nombreuses disciplines, comme la biologie moléculaire, la biologie cellulaire, la biologie des organismes, l’étude des populations, des communautés, des écosystèmes.

Il en découle une kyrielle de disciplines permettant la compréhension du vivant :

Agroécologie – Biogéographie – Écologie appliquée – Écologie animale – Écologie aquatique – Écologie de la conservation – Écologie évolutive ou Eco évolution – Écologie de l’anthropologie – Écologie des écosystèmes – Éco-épidémiologie – Écotoxicologie – Écologie globale – Écologie humaine – Écologie de terrain – Macroécologie – Écologie microbienne – Écologie moléculaire – Paléoécologie – Écologie des populations – Écologie sociale – Écologie des sols – Écologie des systèmes – Écologie ergomotrice – Écologie théorique – Écologie tropicale – Écologie urbaine – Écologie végétale – Écologie virale – Écologie du paysage… (cit. wikipedia)

L’écologie classique met en évidence les tenants et aboutissants d’une situation donnée, qu’elle soit naturelle ou organisée par l’homme. En horticulture, le jardinier, plus que tout autre, doit connaître les phénomènes naturels sur lesquels il peut s’appuyer pour faire fructifier (au sens propre…) son jardin, ou a contrario, ceux dont il doit se protéger. Quoi qu’il fasse, il sera toujours tributaire d’une activité vitale qui ne dépend pas de lui, et dont il doit s’accommoder, malgré sa science et son habileté. Aujourd’hui, le jardinier doit prendre en compte nombre d’interactions entre sa culture, son ouvrage et la nature, pour mieux réussir.

Cela implique une prise en compte du temps : que s’est-il passé avant que je ne cultive, d’où vient ce que j’introduis dans le milieu, quelles seront les conséquences de ces actions ?

Il est une façon de raisonner, anthropocentriste sans doute, que nous avons tous, qui est de considérer les phénomènes comme « amis » ou « ennemis », suivant que ce sont des pestes ou des bienfaits. La grêle en restera une, tandis que la neige sera plutôt un bienfait. On peut raisonner autrement, et prendre les événements sur le même plan, ce qui évitera d’avoir une vision trop subjective et donc un raisonnement biaisé.

Les progrès techniques de la deuxième moitié du vingtième siècle nous auront fourni des outils pour se prémunir contre les aléas que la nature nous impose. D’abord impuissant et subissant, mais ayant toujours la nécessité de produire pour se nourrir, l’homme a été aidé par les moyens techniques, les engrais, les produits phytosanitaires, la mécanisation. Par manque de connaissance, la nature, souvent impitoyable et pas toujours généreuse a été brutalisée, puis le progrès scientifique et technique a permis de la considérer avec plus d’aménité. Cette nature est aujourd’hui considérée comme un précieux auxiliaire. Nous savons que nous ne pouvons pas tout maîtriser, et de nombreuses interactions, qui ne dépendent pas de l’homme, peuvent être profitables.

La prise de conscience de bien des déséquilibres engendrés par des pratiques excessives ne doit pas faire oublier l’apport des progrès techniques et scientifiques. Au cours des âges, l’agriculteur a patiemment appris à utiliser de façon harmonieuse la Nature et élaborer des méthodes permettant à une humanité toujours plus nombreuse de subsister. Qu’il en soit remercié.

Au-delà des considérations qui ont fait de l’écologie un instrument politique en l’assimilant à une soi-disant défense de l’environnement, elle reste une science du vivant. Elle nécessite modestie et précautions à prendre dans l’interprétation des phénomènes, la prédiction des conséquences, et prudence dans toute tentative de modélisation. Elle permet de mieux comprendre les interactions dans le monde vivant. De très nombreux scientifiques, de disciplines variées y travaillent aujourd’hui.

Au jardin, l’horticulteur est l’expérimentateur le plus proche du terrain et le mieux à même de comprendre et mettre en œuvre les processus qui mettent en harmonie les pratiques de l’homme et les processus naturels. »

Philippe RICHARD