Laure Quoniam, Architecte Paysagiste, animera une conférence et présentera son livre « Le champs d’en face ». Une rencontre avec une « forte personnalité du monde du paysage français ». Créer par le paysage est une aspiration ancrée dès son enfance au cœur de la nature. Le patrimoine est l’un de ses terrains de prédilection pour lequel elle utilise l’art sous toutes ses formes, littérature, peinture, musique… Son parcours très riche témoigne avec force de l’évolution d’un métier qui a profondément changé depuis les années 1980.
Le jeudi 14 avril 2022 à la SNHF, 84 rue de Grenelle, 75007 Paris.
De 17h30 à 18h30 – Entrée libre
La conférence sera suivie d’une séance de dédicace du livre « Le champs d’en face » par Laure Quoniam.
Conférence organisée par la section Art des Jardins de la SNHF.
Horti’doc, le réseau documentaire pour l’horticulture ornementale et le paysage, organise ses premières rencontres le 16 juin 2022 (9h30 – 16h) à la Société Nationale d’Horticulture de France à Paris. Cette journée gratuite (avec buffet offert) est destinée aux professionnelles et professionnels de l’information-documentation concernés par l’horticulture ornementale, le paysage et plus largement le végétal.
Le programme détaillé de la journée vous sera bientôt communiqué.
Notez dès à présent la date dans vos agendas !
Et n’hésitez pas à relayer l’information autour de vous !
Les ressources mellifères pâtissent du réchauffement climatique et de la simplification de nos paysages. Pour les abeilles et autres pollinisateurs, il faut particulièrement veiller à leur offrir du pollen toute l’année en adaptant la palette végétale. Pour cela il faut revoir nos gestions paysagères.
L’api-foresterie, est la pratique qui lie l’apiculture à la composante arborée – arbres et arbustes – de nos paysages.
De nouvelles recrues, des raretés à sortir des arboretums, des créations horticoles sous-employées, et l’acclimatation de nouvelles venues d’Asie tempérée doivent nous permettre d’adapter nos paysages et nos jardins au défi à affronter.
Le conférencier
Yves Darricau, ingénieur agronome, diplômé de l’institut national agronomique, AgroParisTech, a travaillé dans divers programmes internationaux européens ou des Nations unies comme consultant international et conseiller. C’est également un apiculteur et un planteur d’arbres. Il est auteur du livre « Planter des arbres pour les abeilles »
Végétaux : rafle de raisin, flexi-grass, feuille de vigne vierge
Sans titre
Création Marie-Marguerite Dessens
Club Art Floral Français
Végétaux : potimarron (recouvert de papier de soie), hortensia, lierre, feuille de viorne boule de neige
Abondance au verger
Création Céline Froissart
Société Horticole des Yvelines
Végétaux : foin, feuille de vigne, pomme à cidre, lacet de bois
Moissons
Création Adeline Chatelon
Atelier Pétal’ IN
Végétaux : blé vert et séché, rose branchue jaune, gerbera, capsule de nigelle de Damas, allium séché, feuille de bergénia, lierre, rameau de Nandina
Sur la paille
Création Adeline Chatelon
Atelier Pétal’ IN
Végétaux : pailles de blé collées sur un contenant (bouteille, boîte de conserve) , tournesol; ligature avec cordelette
Fin d'été
Création Adeline Chatelon
Atelier Pétal’ IN
Végétaux : bambou, rose, »perruque » de Cotinus coggygria, feuille de pittosporum, joubarbe
Mandalas floraux
Création Adeline Chatelon
Atelier Pétal’ IN
Végétaux : blé, orge, feuille de laurier sauce, capsule d’ancolie, craspedia, mousse d’islande, immortelle, orange stabilisée, glaner tout ce qui peut sécher…
Fin de saison estivale dans mon jardin
Création Adeline Chatelon
Atelier Pétal’ IN
Végétaux : dahlia, physalis, gousse de gleditshia, coloquinte, maïs; pomme de pin, feuille d’hellébore, tige de fougère aigle, noisetier tortueux, paillis de copeaux de bois
À l’origine de ce projet extraordinaire, Francis Hallé
Botaniste, biologiste, dendrologue, Francis Hallé s’est spécialisé en écologie des forêts, plus particulièrement des forêts tropicales humides. Il est aussi un grand spécialiste de l’architecture des arbres. C’est un fervent défenseur des forêts primaires. Il est à l’origine de nombreuses missions scientifiques. Il a initié grâce au « Radeau des cimes » de nouvelles méthodes d’études de la canopée des forêts tropicales.
De très nombreuses publications, la participation à la réalisation de films et d’émissions lui ont permis de transmettre ses convictions et ses immenses compétences sur le monde végétal et plus particulièrement sur les arbres.
Au cours de ses pérégrinations, Francis Hallé a réalisé une multitude de croquis des espèces et des spécimens étudiés. Ces œuvres ont fait l’objet d’expositions. Ses croquis sont de véritables illustrations botaniques.
L’association Francis Hallé pour la forêt primaire
Autour d’un double constat fait par Francis Hallé de la disparition des grandes forêts tropicales d’une part et des attaques extrêmement graves portées à la dernière forêt primaire d’Europe, la forêt de Bialowieza en Pologne.
En effet, la forêt de Bialowieza est depuis 2016, sous prétexte de stopper les attaques d’insectes xylophages, menacée par un programme d’abattage, mettant en danger le caractère spécifique de cette forêt primaire.
Malgré la condamnation de la Cour de justice de l’Union européenne, de l’UNESCO et de l’ensemble de la communauté scientifique, la Pologne et son gouvernement restent sourds à ces réactions internationales.
Enfin, un mur « anti-migrant » barbelé de 187 km de long pour 5 m de haut, construit en juin 2022 à la frontière biélorusse, est une source de fragmentation forestière particulièrement néfaste pour la faune (ours, loup, lynx et autres espèces).
Une mobilisation citoyenne était nécessaire.
De multiples contacts entre scientifiques, naturalistes, cinéastes, photographes, artistes et une rencontre de 13 de ces personnes en février 2019, décidèrent de fonder une association qu’ils nommèrent : Association Francis Hallé pour la forêt primaire.
L’association aujourd’hui
L’association compte aujourd’hui plus de 4200 adhérents dans 21 pays différents. Elle est reconnue d’intérêt général à vocation environnementale et son équipe d’animation compte 16 collaborateurs dont 5 salariés et 11 bénévoles ainsi que divers prestataires externes. Son conseil scientifique compte des experts de disciplines variées : agronomie, géographie, foresterie… Ses adhérents sont présents sur l’ensemble du territoire français (dont 507 dans la région Grand Est). Outre les cabinets experts associés (Acadie, Forestallia, AcTeon) l’association est liée à plusieurs institutions universitaires et de recherche comme le CNRS (Ladyss), l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne (Master Bioterre), l’École supérieure d’Architecture de Versailles.
Aujourd’hui, plusieurs fondations et fonds de dotation apportent leur soutien financier à son activité : Lemarchand, Iris, Ginkgo, Nature et découvertes, Anyama, Botanic, La Boulangère Bio, 1 % Pour La Planète, Reforest’action, Klorane.
Un grand projet européen – La renaissance d’une forêt primaire en Europe de l’Ouest
Une forêt primaire est une forêt qui n’a été ni défrichée, ni exploitée, ni modifiée de façon quelconque par l’homme. Ou, si elle l’a été, un temps suffisant (multiséculaire) s’est écoulé pour qu’elle ait recouvré l’ensemble des processus dynamiques naturels s’observant au sein d’un écosystème forestier. C’est un joyau de la nature, un véritable sommet de biodiversité. Captation du CO2, production d’oxygène, régulation du climat, réserve de biodiversité, enrichissement des sols, reconstitution des ressources hydriques… ses bénéfices sont inestimables. En Europe, les forêts primaires, beaucoup plus riches en biodiversité que les forêts secondaires, ont pratiquement disparu pour laisser place à des forêts gérées.
En phase avec tous les niveaux de politiques publiques aujourd’hui affichés,
Un projet audacieux qui correspond aux engagements internationaux de la France ; s’aligner sur les enjeux mondiaux qui font consensus, en particulier dans le nouveau cadre mondial pour la biodiversité, adopté lors de la COP15 de Kunming et Montréal qui détermine des objectifs de 30% de restauration effective des écosystèmes dégradés et la protection de 30% des terres et mers mondiales.
Un projet qui répond aux intentions européennes en faveur de la biodiversité ; placer 10% des territoires de l’Union européenne en protection stricte n’interdisant « pas nécessairement l’accès des personnes, mais n’autorisant aucune perturbation significative des processus naturels afin de respecter les exigences écologiques des zones en question ».
Deux espaces possibles en région Grand Est : Les Ardennes et les Vosges du Nord
Sur environ 70 000 hectares, une forêt intacte évoluera de façon autonome, renouvelant et développant sa faune et sa flore sans aucune intervention humaine, et cela, sur une période de plusieurs siècles. Cette zone sera transfrontalière, avec une base française. Nous agirons pour que soient créées les conditions concrètes (scientifiques, techniques, juridiques, foncières) de son développement et de la constitution d’un réseau de grands espaces naturels intacts.
Une telle surface favorise notamment la circulation des espèces, le retour de la grande faune et la dissémination des graines, renforçant la diversité génétique. Elle assure les processus naturels de perturbations contribuant à la régénération du milieu et au respect du cycle de vie naturel d’une forêt en pourvoyant en particulier la présence de nombreux arbres de grande dimension et de bois morts.
Enfin, l’association ne souhaite pas avoir recours à la plantation d’arbres et vise à s’appuyer sur les dynamiques forestières naturelles. Pour cela, le projet partira d’une base forestière naturelle existante, et d’autres types d’espaces laissés en libre évolution.
Un projet pilote de développement territorial
Ce projet de forêt primaire en Europe de l’Ouest se positionne comme projet de territoire, comme exercice unique de prospective territoriale. Il s’agira de créer une grande région écoforestière.
Ce sera un ensemble de sites, de dispositifs, d’activités liées aux secteurs du bois, de l’agriculture, du tourisme de nature, etc. prenant en compte l’existant et la présence humaine dans le territoire.
Remerciement
Il faut remercier Damien Saraceni, responsable communication de l’association, d’avoir bien voulu que nous fassions une présentation résumée du projet, grâce à la richesse du site interne et du document de synthèse réalisé avec l’aide de Solène Wollf (dont je me suis largement inspiré).
Enfin, le soutien de tous ceux que cela intéresse sera bien entendu bienvenu.
Pour aller plus loin :
Les liens des principales informations tirées du site de l’association.
Attention : les locaux de la SNHF seront fermés au public du 1ᵉʳ avril au 1er septembre 2024, pour la rénovation de l’immeuble de la SNHF, 84 rue de Grenelle. La bibliothèque sera en accès restreint et uniquement sur rendez-vous pour le retour et le prêt des livres. Il est impératif de nous contacter avant toute visite à la bibliothèque via bibliotheque@snhf.org afin d’organiser votre venue dans les meilleures conditions.
Mettre en avant l’histoire des sociétés régionales
Pôle associé de la BnF, la bibliothèque de la SNHF a poursuivi son programme de numérisation en 2023 un nouveau lot de revues. Après la Revue Horticole et Jardins de France, deux nouveaux titres sont maintenant consultables en ligne :
Ainsi, c’est près de 13800 fichiers pour ces 2 titres qui ont été traités et intégrés dans la bibliothèque numérique Hortalia. Ces volumes ne représentent pas l’ensemble des volumes édités par chacune des sociétés. En effet, les volumes trop parcellaires n’ont pas pu être numérisés. Si vous en possédez, n’hésitez pas à en faire don à la bibliothèque de la SNHF qui s’assurera leurs conservations et numérisations pour rendre ce patrimoine accessible à tous.
Ces deux titres offrent un reflet intéressant des échanges avec les grandes nations horticoles voisines, mais aussi des dynamiques à l’échelle du territoire urbain. La diffusion des connaissances et l’organisation sociale et économique de la société de l’époque sont au cœur des bulletins. Procès-verbaux, listes des membres, articles horticoles, expositions et remises des prix y sont recensés.
Société d’horticulture de Picardie
Fondée en 1844 sous le nom de Société d’horticulture du département de la Somme, c’est en 1858 que la Société d’horticulture de Picardie à Amiens prend le nom que l’on connaît encore aujourd’hui. Les bulletins qu’elle édite dès sa création rendent compte des activités de cette société dynamique et montrent les évolutions des pratiques horticoles régionales. On trouve notamment dans ses pages de 1891 un célèbre discours plein d’humour donné par Jules Verne, alors conseillé municipal. La SNHF possède l’une des collections les plus complètes de cette société toujours en activité.
Journal de la Société régionale d’horticulture du Nord de la France
La Société régionale d’horticulture du Nord de la France voit le jour en 1881. Elle publie des comptes-rendus de ses nombreuses activités sous l’intitulé Journal de la Société régionale d’horticulture du Nord de la France. Avec près du double des adhérents anticipés, la création de la Société démontre un engouement évident pour l’horticulture. Dans son Procès-verbal de la 3e séance préparatoire du 2 janvier 1881, l’étonnement est au rendez-vous avec près de 400 adhésions de fondateurs, soit le double des adhésions espérées.
Replonger dans les bulletins de la Société d’horticulture de Maine-et-Loire, dans ceux de la Société d’horticulture d’Orléans et du Loiret et ceux de la Société lyonnaise d’horticulture (Lyon Horticole) sont tous sur la page « Revues » de notre bibliothèque numérique Hortalia.
La Société d’horticulture de Picardie est toujours très active. Pour 2024, une exposition rétrospective commémorera les 180 ans de cette société savante.
Hiverner une plante signifie la rentrer à l’abri du froid pendant l’hiver. La section Fuchsias et pélargoniums vous propose une méthode pour les fuchsias.
La méthode proposée consiste à tailler très fort avant hivernage.
Cela présente trois avantages :
les fuchsias fleurissent à l’extrémité du bois de l’année donc cette taille donnera l’année suivante une floraison plus compacte,
lors de la conservation au sec, il y a gain de place et diminution de possibles maladies
et enfin, c’est l’opportunité de faire des boutures.
Les branches conservées sont robustes, disposées de manière harmonieuse, de longueur 15 à 20 cm.
Cette taille s’applique à tous les cultivars.
En pleine terre, après la taille, les plantes sont couvertes d’une bonne couche de paillage. Il faut les protéger de trop d’humidité et de la pluie.
Conservés en pots, ceux-ci restent secs, sans arrosage, (température diurne 5 à 7 degrés, nocturne 2 degrés minimum) dans un local qui peut être sombre.
On peut au moment de l’entrée en hivernage rempoter les plantes. Simplement changer le substrat ancien contre du nouveau, dans le même pot.
Préparez la sortie d’hivernage qui aura lieu en mars ou avril… nettoyage des pots, nouveau substrat, engrais.
À partir de janvier, brumiser les vieilles tiges deux fois par semaine, reprendre progressivement l’arrosage pour faire repartir la végétation. Attendez la fin des gelées pour sortir complètement les plantes, car les nouvelles pousses tendres sont fragiles et peuvent geler même pour les espèces les plus rustiques.
Profiter de la taille d’hivernage pour faire des boutures de tête à trois yeux ou en s’inspirant de l’idée de Mario de Cooker, conserver des boutures de tiges aoutées au réfrigérateur jusqu’à leur mise en végétation en février.
Remarque : hors gel, avec ventilation et lumière, les cultivars peuvent fleurir toute l’année, mais dans ce cas, il faudra continuer à les arroser.
Carol Gubler (texte et photos), relecture : Simone Lomet, Alain Leborgne, section Fuchsias et pélargoniums.
Nos étals nous offrent aujourd’hui une grande diversité de légumes : radis, choux, salades, courges et courgettes, melons, tomates, poireaux…, même parfois hors saison.
Les légumes aujourd’hui couramment consommés, introduits et domestiqués au cours du temps, sont originaires de différents continents.
Trois webinaires décriront les espèces les plus communes de légumes, selon leurs aires d’origine : Europe, Asie, Afrique, Amérique du Sud. Les conférenciers parleront de chaque espèce en partant de la forme sauvage dans le(s) centre(s) d’origine, en décrivant ses introductions jusqu’en Europe, les principaux caractères de la domestication et de la sélection, que ce soient les techniques et/ou les méthodes.
Partie 1/4, Conférence en présentiel
Conférence introductive
Date : 16 novembre 2023 de 14h30 à 17h00 Lieu : Académie d’agriculture de France, 18 rue de Bellechasse, 75007 Paris Tarif et inscription : gratuit, inscription en ligne
Programme
Centres d’origine et de diversification des principales espèces, par Michel Chauvet
Histoire de la consommation de légumes en Occident, par Florent Quellier, Professeur Université d’Angers,
Les marchés du Moyen Âge, par Madeleine Ferrière, Professeur d’Histoire moderne à l’Université d’Avignon (ER).
Grâce à ses formes, ses couleurs et son goût caractéristiques, la tomate est un des légumes les plus populaires dans le monde. L’espèce cultivée, Solanum lycopersicum, fait partie de la famille des solanacées. Elle est originaire d’Amérique du Sud où elle a été domestiquée à partir de l’espèce S. pimpinellifolium. La tomate de type cerise, S. lycopersicum var. cerasiforme, a été très tôt décrite comme l’ancêtre domestiquée de la tomate cultivée.
La domestication a entraîné une augmentation de la diversité de la forme et de la couleur des fruits et une augmentation de leur taille. Elle a conduit dans un second temps aux types à gros fruits qui ont été ramenés à partir du XVIe siècle en Europe. La caractérisation moléculaire d’un grand nombre d’accessions a permis de confirmer cette évolution en deux temps. À partir du XXe siècle, la tomate s’est répandue dans le monde entier et a commencé à être sélectionnée. Cette sélection a porté depuis ses débuts sur des caractères comme le rendement, les résistances aux maladies, la qualité des fruits.
Les 12 espèces sauvages apparentées à la tomate peuvent être croisées de façon plus ou moins aisée avec la tomate cultivée et ont joué un rôle capital dans l’amélioration variétale. Les espèces sauvages ont été la source de nombreux gènes de résistance aux maladies et d’adaptation aux conditions adverses, et des variétés résistantes à une ou plusieurs maladies ont été développées, conduisant à une très grande diversité de variétés. Nous décrirons l’évolution de cette espèce au fil des siècles et comment l’amélioration poursuit sa diversification.
–
Mathilde Causse est directrice de recherche à l’Unité de Génétique et Amélioration des Fruits et Légumes du Centre INRAE d’Avignon. Elle dirige un groupe de recherche sur la génétique et les bases moléculaires de la qualité des fruits de tomate. Son groupe a cartographié et caractérisé plusieurs gènes/QTL contrôlant la qualité des fruits de la tomate. Elle est désormais davantage impliquée dans l’analyse de l’impact des stress environnementaux sur la qualité et la production des tomates et dans l’utilisation de la sélection génomique à des fins de sélection. Elle a publié plus de 100 articles dans des revues internationales. Elle est membre correspondante de l’Académie d’agriculture de France.
Consommé dans le monde entier et utilisé par les industries agroalimentaire, cosmétique et pharmaceutique, le piment (Capsicum spp.) est la troisième espèce de légume la plus largement cultivée à l’échelle mondiale avec 3,6 millions d’hectares en 2021, et sa production ne cesse d’augmenter. Sa vaste répartition géographique dans le monde fait qu’il est confronté à une diversité d’environnements et d’agents pathogènes qui provoquent des pertes de rendement significatives.
Les espèces cultivées et sauvages de piment et poivron montrent une diversité phénotypique très riche, source de nouveaux gènes d’intérêt. L’exploration des ressources génétiques intra- et interspécifiques permet de déchiffrer les bases génétiques des caractères agronomiques et ouvre des voies vers une agriculture durable. Une analyse phylogénétique de 311 accessions de C. annuum, l’espèce la plus cultivée, a permis de décrire différents groupes d’accessions et l’émergence de ces groupes au cours des processus de domestication et de l’histoire de la création variétale du piment (1). Plusieurs gènes de domestication, des introgressions et des fixations d’allèles expliquent la transition entre les groupes.
Une seconde analyse a porté sur la diversité génotypique (à l’aide de ~26 000 SNP, single nucleotide polymorphism) au sein de plus de 10 000 accessions de Capsicum spp. provenant de dix banques de gènes. L’étude de la similarité génétique entre pools de diversité géographique a révélé qu’après la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb au XVe siècle, le piment s’est propagé dans l’ancien monde en suivant les routes commerciales historiques, maritimes et terrestres (2). Sachant que les caractéristiques de développement du fruit et de la plante qui déterminent le rendement et la grande diversité des types variétaux sont fortement dépendantes des conditions environnementales, nous avons phénotypé une core collection de 423 accessions couvrant la variabilité à l’échelle mondiale pour une trentaine de traits phénotypiques dans cinq environnements contrastés (France, Italie, Turquie, Israël et Taiwan). Nous avons ainsi identifié plus de 700 associations phénotype-SNP significatives, qui se regroupent en 423 QTL (Quantitative Trait Loci). Au total, 114 de ces QTL sont détectés dans différents environnements et ont un fort niveau de confiance ; ils deviennent donc des cibles privilégiées en création variétale. La centaine de gènes candidats identifiés pour ces QTL constitue une ressource essentielle pour sélectionner des variétés a priori capables de faire face au changement climatique (3).
Cao et al. 2022, Mol Plant
Tripodi et al. 2021, PNAS
McLeod et al. 2023, Plant J
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Ingénieure agronome de l’INA-PG et après un DEA en Amélioration des plantes de l’université Paris XI–Orsay–INA-PG, Véronique Lefebvre fait un séjour à l’université de Cornell aux USA puis une thèse à l’INRA d’Avignon qu’elle défend en 1993. Recrutée chargée de recherche INRA, elle conduit des recherches sur les bases génétiques, moléculaires et fonctionnelles des caractéristiques agronomiques clés du piment et de la pomme de terre. Elle dirige l’Unité Génétique et Amélioration des Fruits et Légumes (GAFL) d’Avignon de 2011 à 2017. Aujourd’hui, ses travaux visent à identifier les gènes clés de domestication-adaptation des espèces cultivées et des interactions plantes-agents pathogènes-environnements.
Les haricots sont arrivés d’Amérique dans les cales des galions espagnols et portugais. Ils n’ont commencé à être cultivés et consommés en Europe qu’au bout d’un siècle. Pour des raisons linguistiques, ils ont longtemps été confondus avec d’autres légumineuses alimentaires à grosses graines comme les pois, les fèves ou les gesses (pois carrés), tous originaires de l’ancien monde. Espèce rarissime en Europe jusqu’au mariage de Catherine de Médicis en 1533 qui l’a répandu dans le Lauragais où il est à l’origine du fameux cassoulet. Le botaniste Fuchs ne les a identifiés botaniquement qu’en…1542. Et il a fallu attendre 1651 pour que l’espèce soit reconnue comme telle et non plus confondue avec d’autres légumineuses à graines.
Parmi celles-ci, le haricot commun (Phaseolus vulgaris) a un statut très particulier. Consommé en gousse, son image est très valorisée. Il accompagne traditionnellement les viandes rouges dans les repas de fête. À l’état sec, son image est celle d’un aliment de pauvre, protéine végétale, bon marché, trop calorique, dure à cuire et provoquant des flatulences inacceptables. Sous son statut de légume vert (de legumen = gousse en latin), l’inévitable question posée au semencier ou au sélectionneur est : « Y a-t-il du fil dans vos variétés ? » On oublie totalement qu’en Amérique, cette espèce était à l’origine consommée exclusivement en grains. Donc leurs gousses comportaient du fil et du parchemin.
Pour Jean PERNES, (disciple de HARLAN, chercheur au CNRS et professeur de génétique à la faculté d’Orsay), la domestication à des fins alimentaires des espèces végétales comme les graminées ou les légumineuses neutralise les gènes impliqués dans leur dissémination. Pour les graminées, ce sont les zones d’abscission du rachis qui sont concernées. Pour les légumineuses, c’est le fil de la gousse qui provoque leur éclatement à maturité et la projection de leurs graines loin de la plante mère. Toutes les espèces sauvages de Phaseolus sont à fil. Par ailleurs, elles sont la plupart du temps à croissance indéterminée (pour assurer leur compétitivité en conditions naturelles) et photopériodiques de jours courts en raison de leur origine tropicale.
Le centre d’origine du genre Phaseolus est incontestablement l’Amérique latine. Il s’étend du nord du Mexique au nord-ouest de l’Argentine. La Faculté de Gembloux a étudié de façon approfondie le pool génétique de ce genre et Daniel Debouck a décrit pas loin de 70 espèces. Cinq d’entre elles ont été domestiquées :
Phaseolus vulgaris ou Haricot commun : c’est celui que nous consommons.
Phaseolus dumosus ou Haricot acalete : beaucoup plus rare et limité à l’Amérique centrale.
Phaseolus coccineus ou haricot d’Espagne : surtout cultivé en Grande-Bretagne ou comme plante ornementale.
Phaseolus acutifolius : localement proche de l’acalete et marginal comme lui.
Phaseolus lunatus ou haricot de Lima, utilisé exclusivement en grain et consommé aux USA à l’état demi-sec.
Paul Gepts a beaucoup étudié les caractéristiques et les relations entre les deux principaux centres d’origine de P. vulgaris : à savoir le pool méso-américain et le pool andin.
Globalement, les anciennes variétés de nos haricots cultivés seraient plutôt d’origine andine, et l’amélioration génétique des variétés modernes serait due, entre autres, à des gènes, donc des caractères trouvés dans le pool méso-américain.
Durant tout le XVIIe et XVIIIe siècle, leur acclimatation en Europe et en Amérique du Nord a d’abord été le fait des producteurs maraîchers qui ont appliqué la seule méthode connue à l’époque : la sélection massale. Cette histoire est très mal connue, car elle a donné lieu à très peu de littérature.
Les premiers génotypes multipliés étaient obligatoirement des types grains. D’origine tropicale, ils fleurissaient sans doute très tardivement et donnaient probablement des goussettes juste avant les premières gelées. C’est sans doute là l’origine des haricots verts qui comportaient donc du fil et ont abouti aux variétés locales que nous connaissons encore comme « Triomphe de Farcy » ou « Fin de Bagnols ».
Il aura fallu le blocus de la Grand Bretagne et la réaction de Napoléon pour que des botanistes et jardiniers éclairés comme Vilmorin et d’autres sélectionneurs découvrent la sélection généalogique pour accélérer l’adaptation de l’espèce à notre environnement et à nos attentes.
Il aura ensuite fallu la collaboration entre la recherche publique et privée pour oser tenter des hybrides interspécifiques entre des espèces sauvages et nos variétés cultivées afin de créer des types totalement nouveaux comme les mangetouts extra-fins récoltables mécaniquement.
Aujourd’hui, différentes banques de gènes dans le monde conservent des dizaines de milliers d’entrées de différentes origines, dont beaucoup existent encore à l’état spontané dans la nature. Les deux plus importantes sont probablement celle du CIAT (Centro International de Agronomia Tropical) et celle d’une Université américaine.
Il est aujourd’hui techniquement possible de réaliser des OGM de Phaseolus vulgaris, mais la faible importance économique des semences de haricots et la mauvaise cote de cette technologie ont découragé toute initiative en ce domaine.
Cependant, la fantastique biodiversité et l’immense intérêt alimentaire et agronomique de ce genre lui laissent espérer un bel avenir.
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Dominique Bleton
DEA d’Amélioration des Plantes en 1978 (Yves Demarly, Jean Pernes, Rosine Depaepe)
DT chez Blainco à St Rémy de Provence de 1978 à 1981.
Sélectionneur de pois et de haricots chez Clause à Cambrai de 1982 à 1990.
Sélectionneur de pois protéagineux chez Pioneer à Oucques de 1991 à 1992.
Sélectionneur de haricots indépendant depuis 1993.
Les intervenants
Yvette Dattée
Docteur d’État, Yvette Dattée a été enseignant/chercheur à l’Ecole Normale Supérieure puis à l’Université pendant les 20 premières années de sa carrière. Elle est ensuite entrée à l’INRAe où elle a dirigé le GEVES (Groupe d’étude et de contrôle des variétés et des semences). Elle a présidé EUCARPIA l’association européenne d’amélioration des plantes de 1989 à 1992.
Aujourd’hui retraitée, elle est membre de l’Académie d’Agriculture de France et Présidente du conseil scientifique de la SNHF.
Noëlle Dorion
Noëlle Dorion est ingénieur horticole et docteur en physiologie végétale. Elle est Professeur honoraire Agrocampus Ouest, spécialisée en biologie cellulaire et physiologie du développement des plantes ornementales. Elle a été présidente de la section plantes ornementales, à parfum, aromatiques et médicinales du CTPS (comité technique permanent de la sélection).
Alain Toppan
Après des études de phytopathologie et biochimie, il poursuit en tant que chercheur au CNRS, puis intègre une société de biotechnologie, en charge de projets de création de plantes transgéniques résistantes aux champignons pathogènes.Il poursuit ensuite au sein de groupes coopératifs, responsable du développement de maïs transgéniques et enfin dirige une société de recherches en biotechnologies végétales, spécialisée en transgénèse et génomique.
La bibliothèque de la Société nationale d’Horticulture de France (SNHF) vous invite à célébrer la fin de l’année en participant à son JEU-CONCOURS de fin d’année. Du 4 au 31 décembre 2023, tentez votre chance pour remporter l’un des trois ouvrages exceptionnels sous le sapin. Un grand merci à l’équipe des bénévoles de la bibliothèque pour l’organisation de ce concours !
Les lots en jeu sont les suivants :
« Le Grand Larousse des 15000 plantes et fleurs de jardin » de Patrick MIOULANE. Une édition Larousse de 2015, un beau livre de 1104 pages, d’une valeur de 79,95€.
« À Rebours » de Joris-Karl HUYSMANS. Une édition Gallimard, livre d’art de 256 pages, d’une valeur de 35€.
« Abeilles sauvages » de Philippe BOYER. Édité par Ulmer, ce livre de 144 pages est d’une valeur de 24.90€.
Comment participer ?
Pour participer, suivez ces simples étapes :
Rendez-vous à la bibliothèque de la SNHF avant le 31 décembre. Pour prendre rendez-vous et préparer votre venue, contacter bibliotheque@snhf.org
Remplissez le bulletin de participation qui se trouve en salle de lecture. Une face recto du bulletin pour noter vos coordonnées et une face verso pour laisser s’exprimer votre créativité. Exprimez-vous librement en remplissant le verso du bulletin avec un dessin, une citation, ou toute autre création artistique de votre choix en lien avec les jardins ou le végétal. Dessins, croquis, citations, humour, etc. Vous avez le choix des armes !
Placez le bulletin dans l’urne et patientez jusqu’à début janvier.
Les résultats seront dévoilés de la manière suivante :
Tirage au sort : Le 3 janvier 2024, Anne-Marie Slézec, vice-présidente de la SNHF en charge de la bibliothèque, procédera au tirage au sort de trois bulletins dans l’urne. Le 5 janvier, les bénévoles de la bibliothèque évalueront et classeront les trois dessins sélectionnés par ordre de préférence, attribuant ainsi les trois lots.
Les heureux gagnants recevront leurs lots en main propre à la bibliothèque de la SNHF en janvier. Participez et laissez libre cours à votre créativité pour tenter de remporter l’un de ces passionnants ouvrages !
Préparez noël avec les gravures de cactus de Noël ou de sapin de Noël accessible depuis notre bibliothèque numérique Hortalia.
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