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[Retour sur] La JCE ‘Le Berry, terroir nourricier’ à Châteauroux

Le 22 janvier 2020 au Lycée Naturapolis de Châteauroux, la SNHF a organisé, en partenariat avec l’EPLEFPA Naturapolis de Châteauroux, la Région Centre-Val de Loire, Châteauroux-Métropole, la Ville de Déols, l’Association Régionale pour le Fleurissement du Centre, l’Association Indre Nature, la société pomologique du Berry et la Société d’Horticulture de l’Indre, une journée de conférences et d’échanges sur le thème du Berry, terroir nourricier.

Cette journée, consacrée aux partages de connaissances et de savoirs horticoles, a accueilli plus d’une centaine de participants, professionnels comme jardiniers amateurs et étudiants.

Le Berry est un territoire de tradition agricole très ancien et diversifié, miroir de la grande diversité des sols qui le constituent. Dans l’Indre et le Cher, les terres cultivées couvrent plus de 60% du territoire. Les grandes cultures céréalières sont actuellement les plus marquantes mais l’élevage, la vigne, les cultures vivrières sont encore très présentes. Les conférenciers ont mis en valeur les richesses naturelles de ce terroir, les productions de qualité et la gastronomie locale, qui a su en tirer profit.
Le Berry est une terre de découvertes pour les botanistes avec des orchidées sauvages à protéger, une terre de conservation pour les pomologues qui y développent une activité dynamique. C’est aussi une terre d’inspiration pour George Sand, d’une sensibilité à l’écologie bien en avance sur son temps.
Les pouvoirs publics régionaux qui accompagnent non seulement notre hôte l’EPLEFPA Naturapolis font la preuve de leur soutien à la filière agricole et horticole. Cette journée a permis de découvrir deux très belles réalisations de réhabilitation paysagères de zones humides, pratiquement au cœur des agglomérations.

Retour en images sur la JCE ‘Le Berry, terroir nourricier’

Le Berry : un terroir de traditions agricoles par François HERMIER, expert agricole et foncier, Académie du Centre
F. Hermier

D’une ancienne situation frontalière au début du deuxième millénaire, le Berry est devenu un territoire central organisé autour de plusieurs ensembles bien typés. Sur ce territoire de tradition agricole et horticole très diversifié et ancien, l’élevage ovin et caprin dominent à côté des grandes cultures. Les lentilles vertes, le maraîchage, les productions fruitières et la viticulture sont également présents. Les spécialités culinaires ont gagné leurs lettres de noblesse.

Le Berry, géomorphologie du territoire par Joël MOULIN, pédologue
J. Moulin

Le sol dérive au cours du temps de la roche mère et il conditionne les paysages et les usages agricoles. Le Berry commence par les Marches qui s’appuient au sud sur les premiers contreforts du Massif Central et ses terres acides. On y trouve des châtaigniers et même une mine de graphite. Le Boischaut Sud, une zone de bocage, fait la transition vers les plaines alcaline de la Champagne berrichonne qui est devenu un causse à ovin. Le Pays Blanc très calcaire a redécouvert récemment la culture des truffes noires. La Brenne a souvent fait figure de parent pauvre avec des sols particulièrement ingrats, ses nombreux étangs, ses chasses. Le Boischaut qui atteint la vallée du Cher est connu pour sa viticulture sur les sols caillouteux et pour le maraîchage sur les sols sableux.

Discussion avec la salle  J. Moulin et F. Hermier

De Talleyrand à Terra VITIS, le vignoble de Valençay, un écosystème viticole respectueux de la biodiversité par Jean-François ROY, viticulteur à Valençay

J.-F. ROY
Le Valençay est une appellation classée en AOP pour le fromage la Pyramide de Valençay et en AOC pour les vins tranquilles rouge, rosé, blanc. Le vignoble représentait 3200ha en 1950 et a chuté jusqu’à atteindre 160ha en 2015 du fait de la généralisation de la mécanisation agricole. En 2020 un redressement se produit avec jusqu’à 300ha en production.

> Association des vins et fromages d’appellation Valençay

La conservation et la valorisation des variétés de pommes du Berry par René MARANDON, Président de la Société Pomologique du Berry et Denis LABOURET, expert en pomologie


La Société de Pomologie du Berry a été créée en 1984 et a pour objet la sauvegarde des variétés fruitières. Cette association particulièrement dynamique a commencé par un verger conservatoire pour les pommiers et les poiriers, ensuite les fruits à noyaux puis les cépages viticoles et enfin les châtaigniers du Bas Berry. Récemment, il a été créé une unité de production de jus de fruits pasteurisés et de fruits séchés mis sous vide. L’association travaille activement à l’édition de diverses publications pédagogiques.

Denis Labouret a décrit les méthodes de travail de la section de pomologie en particulier l’outil indispensable pour la description systématique des variétés : La méthode Marlaud. 2500 variétés ont été ainsi analysées et 1200 déterminées comme distinctes! Une fiche descriptive avec photo a été mise au point. Les vergers conservatoires rassemblent les variétés locales, 60 pommes, 15 poires, 12 prunes, 10 cerises, 10 châtaignes, 106 cépages. Des expositions de fruits sont organisées régulièrement.

> Site de la Société de Pomologie du Berry

Les saveurs du terroir berrichon en cuisine par Éric GAULON, maître restaurateur au restaurant «La forge» à Lys-Saint-Georges

Restaurateur à Lys-Saint-Georges, Éric Gaulon a présenté son établissement en nous décrivant la variété des produits locaux saisonniers, de très haute qualité gustative qu’il se procure en circuit court pour constituer sa carte gastronomique. En particulier la courge sucrine, le safran du Berry, les truffes du Berry et les lentilles vertes du Berry.

> La Forge, le restaurant d’Éric Gaulon

Discussion avec la salle, Éric GAULON et Jean-François ROY
Discussion avec la salle, René MARANDON et Denis LABOURET

Ouverture des conférences de l’après-midi par M. Roland MARIE-MARCERON, Président de l’Association Régionale de Fleurissement du Centre et M. Gérald Nicaud, Conseiller Régional, Président du Conseil d’administration de l’EPLEFPA Naturapolis de Châteauroux

M. Maceron a présenté ARF Centre, une présentation dynamique et militante pour la re-végétalisation des villes et villages garant de la dynamisation de liens sociaux qui se délitent. Changer le regard sur la verdure dans les villes, accepter la présence d’herbes folles et non pas mauvaises avec comme maîtres d’œuvre de véritables jardiniers motivés, formés et fiers de leur action. Photo©ChâteaurouxMétropole

> En savoir plus sur l’ARF Centre

G. Nicaud a rappelé le soutien de la région Centre Val-de-Loire, aux nouvelles filières de production, généralement initiées par de jeunes néo-agriculteurs, dans la promotion de la gastronomie régionale, aux associations Villes et Villages Fleuris, aux agriculteurs les plus touchés pour la canicule 2019.

> Le site de la région Centre-Val de Loire

L’EPLEFPA Naturapolis de Châteauroux : hier, aujourd’hui, demain par Juliette LEJEUNE, Proviseure de l’EPLEFPA Naturapolis de Châteauroux et Jean-François VALLET, professeur

La Proviseure de l’EPLEFPA Naturapolis, Juliette Lejeune, a présenté les formations dispensées dans cet établissement de plus de 700 élèves, formation agricole, apprentissage, CFPA, paysagisme, maraîchage. La filière horticole a connu une crise de vocation mais les installations, serre chauffée, tunnels froids ont été maintenus en état. La filière maraîchage connaît un regain important d’activité et permet lors de portes ouvertes un large contact avec la population et l’apparition de nouvelles vocations chez les plus jeunes.

> Découvrir les formations à l’EPLEFPA Naturapolis de Châteauroux

Le jardin de Nohant, exil et refuge par Georges BUISSON, auteur et ancien administrateur du domaine de George Sand

Le domaine George Sand à Nohant accueille de nombreux visiteurs. La roseraie, l’allée des vivaces à fleurs, le potager géant, la prairie verger, le jardin d’agrément, le jardin sans clôture et sans culture, le petit bois, le labyrinthe ont attiré de nombreux artistes du 19e siècle et fascinent encore aujourd’hui. George Sand a eu une approche écologique dans son rapport à la nature avant l’heure ! Les participants ont pu voyager dans le jardin, la pensée et l’œuvre de l’auteur grâce à des extraits de ses écrits lus par Georges Buisson.

> Visiter le domaine

Discussion J.-F. Vallet, J. Lejeune,  . Marie-Marceron et G. Buisson
L’Indre, territoire d’acclimation pour 48 espèces d’orchidées sauvages par Marie-Hélène FROGER, chargée de mission agroenvironnement et habitats naturels, botaniste – association « Indre Nature »


Qui savait qu’il y avait des orchidées sauvages en Berry et pourtant on dénombre 48 variétés entre les orchis et les ophris. Comme leurs cousines subtropicales ces plantes ont des besoins très spécifiques pour assurer leur propre survie. Des insectes pollinisateurs spécifiques, des symbioses avec des champignons indispensables pour assurer la germination des semences, des mycorhizes spécifiques… Ce très esthétique voyage dans le monde des orchidées du Berry se termine malheureusement tristement, beaucoup d’espèces sont menacées par les pratiques agricoles, l’urbanisation et l’entretien excessif des pelouses.

> La flore de l’Indre, un article de l’association Indre Nature

Jardiner avec la flore locale à l’heure de la transition climatique : exemple de renaturation d’une ancienne peupleraie à Châteauroux le long de la Vallée de l’Indre par Fabienne HOURGUÉ, technicienne au service espaces verts de «Châteauroux Métropole»

Une ancienne peupleraie de 12 ha située à Chateauroux entre l’hippodrome et l’Indre, encadrée par deux prairies classées Natura 2000 à quelques centaines de mètres du centre-ville doit être réhabilitée. Une approche pluridisciplinaire est choisie. Naturalistes, paysagistes, écoles, département, région sont partenaires. Le nouveau milieu ouvert imaginé sera ouvert au public et devra représenter une sorte de catalogue des différents milieux humides adaptés au soutien de la faune aquatique. Les végétaux associés seront non horticoles, non agricoles et d’origine locale en cycle court.

L’écoparc des Chènevières à Déols – une nature préservée en cœur de ville par Virginie GUERTAU, technicienne à la Ville de Déols

Virginie Guertau a présenté l’histoire réussie de l’écoparc des Chènevières, une réhabilitation de plus de 30 ans dans la ville de Déols. En 1989, des terrains laissés à l’abandon sont rachetés par la mairie et un inventaire floristique est réalisé; il démontre la richesse du site. La réhabilitation commence en douceur avec l’arrivée de chevaux sur la zone humide et de vache sur la prairie sèche. Les plantes à grande valeur patrimoniale ont été préservées et mises en valeur. Il a fallu ensuite reprendre le contrôle d’envahissantes telles que solidago canadiensis en douceur : inondation contrôlée en hiver, fauchage en été. La surface envahie est passée de 2 ha à quelques ares aujourd’hui. Le parc accessible aux habitants est devenu un poumon de la ville.

> L’écoparc des Chenevières à Déols

Textes Jacques Mouchotte, conseil scientifique de la SNHF 27/02/2020

Diplôme d'honneur de la SNHF

Pour témoigner la reconnaissance de la SNHF à ses partenaires d’une JCE appréciée de tous, Pierre CHEDAL-ANGLAY leur a remis des diplômes d’honneur de la SNHF, remerciant chacun pour son engagement et, en particulier, Jean-Pierre THEODON, élu castelroussin du Comité fédérateur et coordinateur local de la journée.

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