Tous les articles par SNHF

Le capitulaire De Villis de Charlemagne – Une exposition d’illustrations botaniques à Bernay

Représenter les plantes du capitulaire De Villis : tel est le pari d’Élisabeth Vitou et Ariane Mercier. Ces spécialistes de l’illustration botanique organisent une exposition cet été au musée de Bernay (Eure). Plus de cent-vingt aquarelles seront présentées. L’occasion de découvrir les préconisations de Charlemagne en matière de plantes pour les jardins de ses domaines.

Élisabeth Vitou 2023, recette du pot-herbes, carnet en leporello de 12 pages : petits pois, fèves, dolique, pois, chou rouge petit © Lyès M’sab

Bien avant Sully, Charlemagne a voulu réformer l’agriculture et l’administration de ses immenses domaines en établissant un certain nombre de recommandations inscrites dans un capitulaire, document comportant plusieurs « capitules », c’est-à-dire articles. « Le capitulaire de Villis est le premier texte “officiel” sur ce que doit être un jardin. Il servira de référence tout au long de l’époque médiévale », précise Élisabeth Vitou, présidente de la section Beaux-arts de la SNHF. Le capitulaire De Villis comprend, dans les capitules 43, 62 et, surtout, 70, une liste d’une centaine de plantes qui se répartissent en trois grandes catégories : plantes comestibles, médicinales, tinctoriales, assurant de fait une autonomie complète. À cela, s’ajoutent seize arbres, essentiellement des fruitiers. Peu de fleurs, hormis celles du jardin de Marie : lys, rose, glaïeul. Une seule plante « magique » : la joubarbe. Parmi les plantes comestibles, on retrouve les trois principales ressources alimentaires de l’époque : les « herbes », qui servaient à cuisiner le « pot-herbes », les pois et les racines.

Un terreau pour l’illustration botanique

« Cette simple liste en latin d’une centaine de plantes présente, pour l’illustration botanique d’aujourd’hui, de nombreux atouts qui forment un programme de choix », indique Élisabeth Vitou. Elle précise : « Aux “flous” historiques qui l’entourent (Charlemagne ou Louis le Pieux ? date ? auteur ? aléas de la traduction latine…) s’ajoute celui de l’évolution horticole depuis sa diffusion, qui font que de nombreuses plantes ont bien changé depuis, tout comme leur utilisation. »

Une exposition et un jardin

Ariane Mercier et Élisabeth Vitou se sont emparées de ce sujet pour monter, cet été, une exposition sur l’illustration de ces plantes au musée de Bernay (Eure). « Le parti pris artistique retenu pour ce projet, représenter les plantes du capitulaire, tient compte de plusieurs facteurs : grande liberté d’interprétation des motifs (le capitulaire n’est pas illustré à l’origine), références lointaines à l’époque médiévale (triptyques, guirlandes, faux textes, mise en page…), respect des expressions artistiques personnelles des artistes et choix des motifs représentés laissé au libre arbitre de chacun. »
Une vingtaine d’artistes exposeront leurs illustrations, soit plus de cent-vingt œuvres avec, comme fil directeur, la liste des plantes et une technique commune : l’aquarelle. Pour l’occasion, un enclos sera réaménagé dans le petit jardin des simples sur le terrain qui entoure le musée, lui-même installé dans une ancienne abbatiale.

Propos recueillis par Jean-François Coffin

(Article extrait du Jardins de France #669)

Le musée des beaux-arts de Bernay est situé dans une ancienne abbaye © Musée des Beaux-Arts - Ville de Bernay

Le capitulaire De Villis de Charlemagne
Exposition d’aquarelles du 2 juin au 30 septembre 2023
Musée des Beaux-arts
Place de la République
27307 Bernay

Rendez-vous au musée des Beaux-arts

Élisabeth Vitou 2023, triptyque de choux : chou-rave, chou de Bruxelles, chou © Lyès M’sab

Nouveau : don de livres

Une boite à don est en place à la bibliothèque

Donnez une seconde vie à des ouvrages et revues qui n’ont pas ou plus leur place au sein de la bibliothèque (exemplaires en double, obsolètes, etc.). Nous ajoutons régulièrement de nouveaux documents dans la boîte. Vous pourriez y trouver LE livre ou LA revue que vous cherchez. Ce nouveau service est réservé aux adhérents de la SNHF. Mais tous les visiteurs de la bibliothèque peuvent emporter des revues. N’attendez plus !

Pour rappel la bibliothèque est ouverte à tous sur rendez-vous du lundi au jeudi, de 10h à 13h et de 14h à 18h. Pour prendre rendez-vous vous pouvez nous contacter via bibliotheque@snhf.org ou au 01 44 39 78 93.

Vous êtes une association à la recherche de livres pour votre bibliothèque ? Contactez-nous !

Journée européenne du Patrimoine à la bibliothèque de la SNHF

Ne manquez pas le rendez-vous annuel à la bibliothèque de la Société Nationale d’Horticulture (SNHF) pour les Journées européennes du Patrimoine. Nous vous proposons une journée riche en événements autour de notre patrimoine écrit dédié aux plantes, jardins et aux paysages. Notre thème du samedi 16 septembre : «Saisir le vivant : lumière sur l’illustration des fruits».

Au programme de la journée « Saisir le vivant : lumière sur l’illustration des fruits » :
  • Exposition « Herbier pomologique : de la fleur à l’arbre fruitier » en présence de l’artiste Carole Renard.
  • Découverte des trésors de la bibliothèque SNHF autour de l’illustration du patrimoine fruitier.
  • Atelier de création de cyanotype au format carte postale en composant vos œuvres à partir des arbres fruitiers conservés au Verger de Marnière. Entre 13h et 17h30.
  • Atelier de dessin botanique libre avec l’aide et les conseils d’Elisabeth Vitou, Présidente de la Section Beaux-Arts et artiste. Entre 13h et 17h30.
  • Animation des Croqueurs de Pommes d’Île-de-France du verger de la Marnière de Chambourcy sur le thème du patrimoine fruitier : démonstration de greffe, de taille et exercice d’identification des variétés. Entre 13h et 17h30.

Carole Renard, artiste photographe, à l’honneur

L’artiste photographe Carole Renard sera à l’honneur, présentant son travail inspiré des gravures de la bibliothèque. Carole s’est plongée dans les splendides ouvrages de pomologie conservés dans les fonds anciens de la SNHF. Les planches du 18e et 19e siècle, illustrant des fruits à différents stades d’évolution ou des techniques horticoles ont été le point de départ de ce projet artistique. Elle a ensuite réalisé une série de 11 photographies (photogramme ou cyanotype), au verger de la Marnière à Chambourcy géré par l’association Les Croqueurs de Pommes d’Île-de-France. La magie opère et un pont se crée entre passé et présent, entre patrimoine écrit et vivant. Il est ainsi question du temps de la création, de la transmission, et d’une certaine forme de contemplation.

A vos agendas !

Cette journée promet d’être passionnante, réunissant art, histoire et patrimoine fruitier. Ne manquez pas cette occasion de rencontrer des passionnés et de tester vos connaissances.

Informations pratiques :

Accès : Gratuit / Les ateliers sont disponibles entre 13h et 17h30. Inscription sur place.

Date / Horaire :
Samedi 16 septembre 2023
De 10h à 18h

Adresse :
Bibliothèque SNHF
84, rue de Grenelle Paris 75007

Les premiers numéros de Jardins de France sont en ligne

Découvrez une revue incontournable dans l’histoire de l’horticulture française

Les 8 premières années de la revue Jardins de France, de 1947 à 1954, ont été numérisées. Les volumes sont consultables en intégralité sur la bibliothèque numérique Hortalia.

Créée par la Société nationale d’horticulture de France, Jardins de France est une revue qui fait la part belle aux actualités du monde horticole en proposant des articles de fond, des conseils pratiques de jardinage et qui présente les nouveautés et évènements du secteur. Le comité de rédaction de l’époque fait le choix éditorial de placer cette revue comme la suite des Bulletins de la Société nationale d’horticulture de France, également disponible sur la bibliothèque numérique Hortalia. C’est pour cette raison que le premier numéro de Jardins de France en 1947 reprend la numérotation suivante : 121e année, 7e série. : vol. 1. La revue restera sur une parution mensuelle de 1947 à 2009 ou elle sera bimestrielle. Depuis 2017, elle est trimestrielle.

Rendre accessible et valoriser le patrimoine écrit

C’est grâce à son partenariat en tant que « Pôle associé » de la Bibliothèque nationale de France (BnF), que la SNHF a pu mener cette nouvelle campagne de numérisation. Cette année, la sélection validée inclut les années 1947 à 1954 de notre revue Jardins de France mais également d’autres titres qui seront prochainement mis en ligne et consultables par tous. Pour le titre Jardins de France, c’est un volume de 2400 fichiers qui ont été traités et intégrés sur la bibliothèque numérique Hortalia. Elle est signalée depuis le moteur de recherche de la bibliothèque numérique Gallica.

A savoir : Les volumes originaux, ainsi que l’intégralité de la revue jusqu’au dernier numéro en cours sont conservés et consultables sur place à la bibliothèque de la SNHF.

Pour aller plus loin :

Compte rendu de l’essai haricots nains mangetout SNHF 2023

En 2023, la section potagers et fruitiers de la SNHF a décidé de réaliser des essais comparatifs de variétés de légumes. Plus de soixante jardiniers amateurs de différentes régions de France se sont portés volontaires pour y participer.

Méthode et déroulement des essais

Les semences des 3 (ou 5) variétés de haricots nains mangetout ont été adressées à 65 jardiniers volontaires dans des enveloppes numérotées avec un protocole détaillé et une feuille de notation. Il était proposé à ceux qui ne recevaient que 3 variétés de compléter l’essai comparatif avec 1 ou 2 variétés de leur choix pouvant servir de témoins.

Des tests de germination ont été effectués donnant des résultats positifs pour les 5 variétés proposées.

Le protocole demandait aux jardiniers de noter de nombreuses informations sur le déroulement de la culture. Il précisait notamment que les jardiniers récoltent les haricots comme ils en ont l’habitude, c’est-à-dire à la fréquence (ou à la taille des gousses) qui convient à leur usage. Les expérimentateurs devaient noter les dates, les poids et les nombres de gousses de chaque récolte. Ils devaient également réaliser des tests gustatifs.

Sauf exception, les levées n’ont pas posé de problèmes particuliers avec des décalages de précocité entre les variétés ne dépassant pas 3 jours.

Très peu de maladies ont été signalées mais il y a eu des manques assez importants dans plusieurs essais dus à des ravageurs (mouches des semis, limaces, escargots, pigeons, lapins…) ou à des dégâts occasionnels liés au climat (coups de chaud et/ou coups de froid). Les difficultés rencontrées par certains ont surtout été liées à des manques de disponibilité à certaines périodes.

Le temps chaud qui a prévalu cet été a été globalement favorable aux haricots et, s’ils n’ont pas souffert de manque d’eau, leur croissance a pu se faire dans de bonnes conditions.

Sur les 65 envois, seulement 31 ont fourni des résultats qui ont pu être exploités pour ce compte rendu. Cependant, les qualités gustatives ont été notées par plus de 110 personnes (famille ou relations des expérimentateurs).

Les 20 départements où ont eu lieu les essais pris en compte sont dispersés en France :

01 Ain, 04 Alpes de Haute Provence, 11 Aude, 17 Charentes maritime, 21 Côte d’Or, 28 Eure et Loire, 36 Indre, 37 Indre et Loire, 42 Haute-Loire, 44 Loire Atlantique, 49 Maine et Loire, 50 Manche, 54 Meurthe et Moselle, 56 Morbihan, 63 Puy de Dôme, 68 Haut Rhin, 77 Seine et Marne, 80 Somme, 92 Hauts de Seine, 94 Essonne.

Levée assez régulière d’un essai en région Ile-de-France

Résultats

  1. Sur les rendements par variété

Les rendements obtenus sont extrêmement variables selon les lieux et les expérimentateurs mais les productions comparées des variétés sont assez constantes. Le rendement moyen par variétés sur environ 2 m² est de près de 3 kg, soit 15 kg pour les essais à 5 variétés sur 10 m².

  • La variété V2 : Oxinel 2 est la plus précoce et la plus productive. Sa récolte est aussi la plus groupée. Ses gousses sont rondes et charnues. Les entre-nœuds sont assez longs. Elle n’est pas très facile à récolter.
  • La variété V3 : Stentor, qui est une variété beurre, arrive avec un rendement de 90 % par rapport à V2. Sa production est moins hâtive et un peu plus étalée que V2. Sa couleur jaune permet de la récolter plus facilement.
  • La variété V1 : Majestik arrive en 3e avec un rendement de 70 % par apport à V2. Un peu plus facile à récolter que V2, elle a été pénalisée par des rendements faibles et mal expliqués dans quelques situations. Ses gousses sont plus lourdes et plus charnues que V2 et V3. Ses récoltes sont aussi moins hâtives et plus étalées que V2.

Pour les variétés V4 et V5, les résultats obtenus sont moins fiables car notés sur un nombre nettement plus faible de notations (7).

  • La variété V4 : Triomphal, plus tardive que V2 et V3, présente des gousses marbrées. Elle est très productive. Son rendement apparait très légèrement inférieur à V2 avec une production plus étalée.
  • La variété V5 : Braimar est la plus tardive et sa production est également étalée. Son rendement est proche de V3.

De nombreuses autres variétés ont été testées selon les choix des différents jardiniers ; on peut citer : Amethyst (violet), Castandel (à récolter une fois par semaine), Cordon bleu (filet sans fil), Gusty (filet sans fil), King Horn (beurre), Mistic (violet, plus court, facile à récolter), Pongo (filet fin sans fil), Rugally, (vert foncé à récolter jeune), Saxo (précoce), Skipper (nombreuses petites gousses), Talisman (précoce), Tilsam (précoce). Chaque jardinier a pu comparer ses propres variétés à celles de l’essai V 1, V2 et V3.[1]

La facilité de récolte est observée chez certaines variétés plus courtes, de couleur différente et/ou dont les gousses sont plus visibles. Quelques-uns les ont comparés à des variétés à rames que l’on peut récolter sans se pencher.

Récolter fréquemment les haricots permet d’obtenir des gousses plus fines sans perte de rendement. Chez certaines variétés, les gousses sont plus visibles et sont, de ce fait, plus simples à récolter.

  1. Sur les rendements selon la fréquence des récoltes

Les dix rendements les plus élevés ont été obtenus par des participants ayant réalisé entre 5 et 22 récoltes. Autrement dit, des récoltes fréquentes, tous les 2 ou 3 jours, demandent une présence et un temps passé plus important, mais cela affecte peu ou pas le rendement final, voire le favorise par rapport à ceux qui récoltent une fois par semaine. Le rythme d’apparition de fleurs et donc de nouvelles gousses est accéléré par les récoltes.

Les dix rendements les plus faibles ont été obtenus par ceux ayant réalisé entre 2 et 5 récoltes. Un très faible nombre de récoltes (moins d’une fois par semaine ou tous les 15 jours) peut diminuer sensiblement le rendement. Le croquant et la qualité gustative sont impactés par la taille des gousses et la formation des grains dans les gousses. Récoltés à un stade bien avancé, les haricots de la plupart des variétés ont aussi tendance à devenir filandreux.

Récolter fréquemment les haricots permet d’obtenir des gousses plus fines sans perte de rendement. Chez certaines variétés les gousses sont plus visibles et sont, de ce fait, plus faciles à récolter.

Qualités gustatives

Plus de 110 personnes ont participé à des tests comparatifs des qualités gustatives entre les différentes variétés.

Présentation des semences de sept variétés de haricots et de coupelles contenant les haricots cuits en vue d’une séance de dégustation. Le protocole précisait de cuire les haricots 6 mn dans l’eau bouillante. Les participants devaient noter chaque variété pour son « croquant » et pour son « goût ».

Presque tous les dégustateurs ont déclaré que les variétés avaient généralement bon goût. Et beaucoup qu’elles étaient « très bonnes », « délicieuses », « excellentes », « la meilleure », « un goût unique » … très peu sont plus nuancés ou critiques : variétés « toutes assez semblables », « un peu fade », « fibreuses » (pour des variétés récoltées tardivement)

  • Pour le croquant : la variété V1 « Majestik » a été notée assez nettement la plus croquante. Derrière V2 « Oxinel 2 » puis « V3 « Stentor » (assez proche) sont notées un peu moins croquantes.
  • Pour le goût : selon la moyenne, aucune différence significative ne sépare les variétés V2 et V3, V1 arrivant juste derrière. Cependant, les avis sont très partagés selon les dégustateurs. Beaucoup ont un avis assez tranché sur la variété beurre V3 en plus ou en moins bon.

48 personnes ont participé à des tests comparatifs des qualités gustatives sur 5 variétés.

  • Pour le croquant : la variété V5 « Braimar » a été notée la plus croquante devant V2 et V3 ; V1 et V4 arrivent juste derrière.
  • Pour le goût : V3 « Stentor » puis V5 « Braimar » ont obtenu les meilleures notes devant V4 puis V2 et V1.

En guise de conclusion

Les haricots nains mangetout, si on les récolte souvent, produisent de nombreuses nouvelles fleurs et gousses et compensent par leur nombre leur faible poids par rapport à de grandes et grosses gousses que l’on obtient en récoltant peu souvent.

Ceux qui souhaitent réduire le nombre de récoltes auront intérêt à choisir une variété à récolte groupée et obtiendront des gousses plus épaisses et plus longues. Ils pourront se contenter de récolter une fois par semaine, voire moins, mais cela alors risquera d’affecter le rendement et la qualité.

Récolter tous les 4 à 6 jours permet d’obtenir un excellent rendement avec des gousses assez fines.

Récolter tous les 2 ou 3 jours permet d’obtenir des gousses plus fines sans affecter le rendement final.

Pour obtenir un rendement maximum il est possible de prolonger les récoltes plus longtemps…

Les appréciations gustatives sont difficiles, très variables et probablement assez subjectives. À chacun de se faire plaisir.

Synthèse chiffrée du total des résultats des 3 variétés testées
(sur les 31 essais pris en compte)
Numéro V1 V2 V3
Variété Majestik Oxinel2 Stentor
Total récolté (Kg)
76,7
111,1 100,0
% de V2 69% 100% 90%
Nombre total de gousses récoltées
 20 889
35 566 30 717
Poids moyen des gousses (grammes) 3,67 3,12 3,26

Rendement moyen sur 2 m² environ         2,8 Kg                           3,6 Kg                          3,2 Kg

[1] Près de 1400 variétés de haricots sont inscrites au Catalogue européen des espèces et variétés dont plus de 200 de haricots nains et 40 variétés à rames inscrites en France.

Rédaction : Jean-Daniel Arnaud membre du conseil scientifique et de la section potagers et fruitiers de la SNHF.

[Retour sur] l’exposition ‘Variations florales à Versailles’

‘La nature s’enflamme avant de s’endormir… Mille applaudissements et Mille mercis’

Voilà, entre autres, l’un des compliments enchantés, couché sur le livre d’or et dont l’inspiration sincère de son auteur s’adresse à la quarantaine de créatrices et de créateurs de ces compositions florales et leur va droit au cœur.
Les murs blanchis des salons de cet hôtel particulier construit au XVIIIe siècle, réservés aux expositions temporaires ont mis en valeur la diversité des compositions, tant de caractère traditionnel que contemporain.
Celles situées dans le jardin faisaient appel et invitaient le curieux à en franchir l’entrée.
Je vous laisse apprécier quelques unes des réalisations qui reflètent l’art floral français, et qui sont aussi le symbole de ces journées de partage créatif pour le plus grand plaisir de centaines de visiteurs.

Les collections personnelles de Françoise Brivet, regrettée présidente de la section Camellia, entrent à la bibliothèque de la SNHF

La bibliothèque de la Société nationale d’Horticulture de France (SNHF) est aujourd’hui honorée de conserver les ouvrages ayant appartenu à Françoise Brivet, éminente spécialiste et présidente de la Section Camellia de la SNHF. Ils enrichissent nos collections dédiées à la grande histoire de l’horticulture, indissociable de l’histoire de celles et ceux qui ont porté l’excellence de l’horticulture française.

Que ses deux filles, Sophie et Pascale soient ici remerciées d’avoir légué cet héritage à notre société.

Ce don représente près de 200 livres anciens et modernes, de revues, de catalogues commerciaux et d’archives. La liste des ouvrages sera prochainement disponible. Ils seront intégrés en 2024 aux collections de la bibliothèque SNHF, décrits sur notre catalogue (en cours de construction) et accessibles à tous de façon pérenne pour la consultation sur place.

Nous vous proposons de découvrir la vie de Françoise Brivet sous la plume de Martine Soucail :

Françoise Brivet, est décédée le 4 avril 2023 à l’âge de 93 ans. Elle était née à Casablanca le 10 janvier 1930, ses deux parents étaient médecins. Son père, dont elle était très proche, avait une propriété de campagne aux environs de Casablanca, puis une exploitation d’agrumes au pied de l’Atlas. Françoise fait ses premières expériences horticoles avec le jardinier marocain (repris de justice que le père de Françoise avait embauché, car il ne trouvait pas de travail après sa peine de prison).

En 1946, elle passe simultanément son bac et le concours d’entrée et intègre l’école d’horticulture de Versailles. Elle est la seule fille de sa promotion. Après ses années d’études, elle entre à l’Institut des fruits et agrumes coloniaux où elle sélectionne les articles intéressants et rédige des fiches bibliographiques. Elle s’initie aux premiers ordinateurs sous la conduite du très innovant essayiste Philippe Ariès. De retour au Maroc, elle travaille au service de la défense des végétaux. Les déplacements dans « le bled » étant déconseillés pour une femme, elle prend un poste d’institutrice. En 1960, elle épouse à Casablanca Claude Brivet, ingénieur, avec qui elle aura deux filles : Pascale et Sophie.

En 1966, ils quittent le Maroc qu’ils aimaient tant et s’installent à Sèvres. Françoise sera journaliste pour le « Quotidien du médecin », et « L’Ami des Jardins » ou elle inaugure un service de téléphone vert. Le photographe, avec qui elle avait l’habitude de travailler, lui signale un jour qu’une exploitation de camélias va s’arrêter à Sèvres pour cause de retraite. Cela constitue un bon sujet d’article, prise de contact et l’article passe dans « Jardins de France ». Le terrain sur lequel était l’exploitation est divisé en 3 lots et mis en vente à ce moment-là. L’un des lots contient la grande serre* construite vers 1900 et plantée de camélias du même âge.

Françoise et son mari qui habitaient déjà Sèvres et cherchaient un terrain à construire, sont évidemment très intéressés. Ils achètent ce lot en 1971 et la maison est construite ensuite. C’est bien la grande serre qui a été le déclic et a favorisé la spécialisation de Françoise dans les camellias qu’elle ne connaissait pas particulièrement avant ce fameux article.

Françoise se passionne pour cette plante, devient très active au sein de la SNHF (Société Nationale d’Horticulture de France) et de l’International Camellia Society dont elle sera directrice France pendant 10 ans (1995-2005) avec Max Hill. A la disparition de Jean Laborey, elle devient présidente de la section camellia de la SNHF.

Pendant toutes ces années, elle écrit de nombreux articles dans la revue Jardins de France et participe à toutes les activités de la SNHF, pour lesquelles elle est décorée du Mérite agricole dans les années 2010.

Elle et son mari avaient soutenu Jean-Claude Rosmann dans ses recherches sur le camélia au Vietnam. En remerciement, il leur a dédié une de ses obtentions, un Camellia sasanqua qui sera baptisé « Souvenir de Claude Brivet » par Mme Giscard d’Estaing en 2005, épouse du président de la République française à cette date.

Passionnée par les fleurs, les animaux, la politique, ses idées bien arrêtées se fondaient dans une particulière joie de vivre. Très curieuse, elle avait une grande culture (la flore, bien sûr, mais aussi la faune, l’histoire, la minéralogie, les arts…) dont elle savait faire profiter les autres, car elle avait un don de conteuse.

* La structure de cette serre avec ses vieux camélias et d’autres plantés par Françoise existe toujours. Depuis quelques années Françoise avait entamé, auprès de la mairie de Sèvres, les démarches de classement de la serre en monument protégé, qui vont aboutir.

C’est par la main de ceux qui confient leurs trésors à la bibliothèque que les valeurs de transmission et valorisation du patrimoine prennent sens. La SNHF salue une fois de plus les filles de Françoise Brivet pour la générosité de ce don.

Pour aller plus loin :

À savoir :

Vous avez du temps libre et souhaitez aider la bibliothèque ? La réception de ce type de don demande un dépoussiérage et un nettoyage spécifique aux collections imprimées précieuses. Si vous souhaitez nous aider dans cette mission laborieuse, et en profiter pour découvrir les ouvrages entre deux manipulations, contactez-nous !

Découvrez les livres nommés par l’AJJH pour le prix Saint-Fiacre 2023

L’Association des journalistes du jardin et de l’horticulture, l’AJJH, remet chaque année le prix Saint-Fiacre à un livre remarquable autour des jardins, du jardinage ou du végétal. Le grand gagnant sera connu en novembre prochain et nous découvrirons également à cette occasion le livre « Coup de cœur » du jury. Enfin, un prix récompensera un ouvrage jeunesse.

Les sélectionnés pour l’édition 2023 sont d’ores et déjà disponibles à la bibliothèque de la SNHF. N’hésitez pas à venir les feuilleter ou pourquoi pas, les emprunter !

Les nommés pour le prix Saint-Fiacre sont

  • Collectif. Un cercle immense. Édition du Patrimoine, 2022
  • Mathias, Xavier. Jardins de curé. Terre vivante, 2023
  • Marie, Stéphane ; Sautot, Dany. La Maubrairie, jardins du bocage. Tana, 2022
  • Maisonneuve, Jean-Yves. Jujube, pistachier & Cie. Larousse, 2023
  • Lagnier, Adrien. Le Jardin des utopies, l’art de cultiver son univers. Tana, 2023
  • Darricau, Yves. Des arbres pour le futur. Rouergue, 2022
  • Collectif. Encyclopédie des plantes libres. Ulmer, 2022
  • Bernard-Bacot, Raphaèle. Jardins ouvriers, jardins de demain. Cours toujours, 2023
  • Agniel, Laure Dominique. Francis Hallé. Les vies heureuses du botaniste. Actes Sud, 2023
  • Martella, Marco. Le fruit du myrobolan. Actes Sud, 2023
  • Baraton, Alain. Le livre de la rose. Grasset, 2023
  • Simon Catelin, Vanessa ; François Soutif. L’expédition rocambolesque du professeur Schmettering. L’Ecole des Loisirs, 2022
  • Dorléans, Marie. Herbes folles.  Seuil jeunesse, 2022
  • Terral, Anne ; Thommen, Sande. La fille qui a décoché la flèche. Actes Sud, 2023
  • Crausaz, Anne. De fleurs en fleurs. Mémo, 2023
  • Voisard, Lisa. Insectorama. Hervétiq, 2023
Collectif. Un cercle immense. Édition du Patrimoine, 2022
Mathias, Xavier. Jardins de curé. Terre vivante, 2023
Marie, Stéphane ; Sautot, Dany. La Maubrairie, jardins du bocage. Tana, 2022
Maisonneuve, Jean-Yves. Jujube, pistachier & Cie. Larousse, 2023
Lagnier, Adrien. Le Jardin des utopies, l'art de cultiver son univers. Tana, 2023
Darricau, Yves. Des arbres pour le futur. Rouergue, 2022
Collectif. Encyclopédie des plantes libres. Ulmer, 2022
Bernard-Bacot, Raphaèle. Jardins ouvriers, jardins de demain. Cours toujours, 2023
Agniel, Laure Dominique. Francis Hallé. Les vies heureuses du botaniste. Actes Sud, 2023
Martella, Marco. Le fruit du myrobolan. Actes Sud, 2023
Baraton, Alain. Le livre de la rose. Grasset, 2023
Simon Catelin, Vanessa ; François Soutif. L’expédition rocambolesque du professeur Schmettering. L’Ecole des Loisirs, 2022
Dorléans, Marie. Herbes folles. Seuil jeunesse, 2022
Terral, Anne ; Thommen, Sande. La fille qui a décoché la flèche. Actes Sud, 2023
Crausaz, Anne. De fleurs en fleurs. Mémo, 2023
Voisard, Lisa. Insectorama. Hervétiq, 2023

[Retour sur] Les journées européennes du patrimoine : « Saisir le vivant : lumière sur l’illustration des fruits »

Le samedi 16 septembre 2023, la SNHF a participé aux Journées européennes du patrimoine pour la troisième fois. A cette occasion un public enthousiaste s’est pressé au 84, rue de Grenelle pour profiter d’un parcours sur le thème arbres fruitiers.

Organisée par le pôle « Bibliothèque, patrimoine et mécénat », cette journée a permis d’accueillir plus de 500 visiteurs entre 10h et 18h.

Au sein de la bibliothèque les visiteurs ont d’abord pu admirer l’exposition « Herbier pomologique : de la fleur à l’arbre fruitier » en présence de Carole Renard. L’artiste photographe les a guidés et a échangé avec eux sur son projet, sa démarche ou encore sur les techniques utilisées.

Les curieux ont également pu découvrir une sélection d’ouvrages anciens offrants des illustrations de fruits étonnantes, que ce soit par les techniques utilisées (gravure, chromolithographie, découpages, etc.) ou par le contexte original associé.

La dizaine de fruits moulés du XIXe siècle plus vrais que nature et exposés dans une des vitrines a particulièrement attiré les regards.

Les visiteurs ont ensuite eu la possibilité de réaliser leurs propres cyanotypes à l’atelier ouvert pour l’occasion. De 13h à 18h l’atelier n’as pas désempli et nous avons vu petits et grands composer des œuvres avec un bel enthousiasme.

Un atelier de dessin libre dirigé par Elisabeth Vitou de la section Beaux-Arts a également rencontré un franc succès et les graines d’artistes de tous âges ont profité de ses précieux conseils tout l’après-midi.

Enfin, nos amis Croqueurs de pommes d’Ile de France, menés par François Moulin, ont fait la part belle aux démonstrations pratiques, notamment de greffage. Ils ont dispensé de nombreux conseils et répondu aux questions des curieux avec un engagement et un entrain communicatif.

Cette journée a été particulièrement riche d’échanges avec un public dynamique et réceptif. Encore une fois, nombreux sont ceux qui ont découvert la SNHF et sa bibliothèque pour la première fois lors de cet évènement.

Les visiteurs de cette Journée du patrimoine 2023 ont pu apprécier l’accueil sans faille des bénévoles et salariés mobilisés. Ils ont profité pleinement des activités proposées et nombreux sont ceux qui sont repartis avec de nouvelles connaissances, de précieux conseils et la promesse de revenir très rapidement profiter du calme et des services de notre bibliothèque spécialisée.

[Retour sur] La remise des prix du concours Jardiner Autrement 2023

Les lauréats et les membres du Jury

La remise des prix du coucours à la SNHF

Vendredi 29 septembre, les lauréats du concours Jardiner Autrement ont été reçus à la Société nationale d’Horticulture de France à Paris pour la cérémonie de remise des prix 2023.

Les lauréats ont reçu leur diplôme et une plaque à installer dans leur jardin ainsi qu’un avoir de 200€ à utiliser en pépinière ou jardinerie.

L’après-midi a été consacrée à la visite du musée François Tillequin et du jardin botanique de la faculté de pharmacie de Paris. Cette journée fût l’occasion de nombreux échanges et de convivialité entre jardiniers et professionnels du jardinage.

Ouverture de la cérémonie par Jean-Pierre Gueneau, président de la SNHF. Décoration florale, Bruno Lamberti.
Remise du diplôme à Sandrine Theard, par Dominique Poujeaux, chargé de mission Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires.
Remise du diplôme à Thomas Hugron par Inès Turki, chargée de projet Jardiner Autrement.
Remise du diplôme à Valérie Salogne-Ballester par Myriam Cherkaoui responsable de la fondation Rustica.

Rencontre et échange en vidéo

Les vidéos des jardins des quatre lauréats ont été dévoilés à la presse et au public présent ce jour. Elles sont à découvrir maintenant sur la chaîne YouTube de Jardiner Autrement !

Ces vidéos présentent les techniques pour jardiner en faveur du climat et de la biodiversité selon les spécificités des régions !

Découverte des quatre lauréats :

David Fromont pour son jardin de 1500 m² à Saint-Armel (56). Un jardin pédagogique dans lequel David a créé un véritable écosystème. Une attention particulière est portée sur le sol afin d’y garantir un minimum d’humidité nécessaire à la microfaune.

Sandrine Theard pour sa parcelle dans le centre des jardins familiaux de Balzac à Angers (49). Une parcelle originale qui dénote pour ses pratiques expérimentales. Une profusion de fleurs associées aux légumes avec des céréales en inter-rang qui attirent les oiseaux et servent de brise-vent.

Thomas Hugron pour son jardin de 80 m² à Saint-Nazaire (44). Ce petit jardin urbain est un havre pour la biodiversité. Des variétés locales et donc adaptées au climat peuplent la quasi-totalité du jardin. Pour ses enfants comme auprès des jeunes qu’il encadre, Thomas diffuse sa passion pour les plantes.

André Catherin pour ses tours de culture à Biziat (01). Disposées dans son jardin, ses dizaines de tours composées de cagettes de choux-fleurs sont de véritables laboratoires à ciel ouvert. La culture verticale de plantes aromatiques, salades, pommes de terre, patates douces et fraises fait l’objet d’expérimentations et permet une optimisation des cultures.

Deux prix spéciaux du jury

À cette occasion, deux prix spéciaux du jury ont été remis pour valoriser des pratiques spécifiques de jardinage.

Valérie Salogne-Ballester pour ses solutions exemplaires pour contourner les contraintes du climat méditerranéen à Marseille (13). Des récupérateurs d’eau de pluie alliés à un système de récupération et de décantation des eaux grises lui permettent une autonomie d’arrosage. > Découvrir le jardin de Valérie

Adrien Lagnier pour son jardin artistique à Laignelet (35). Dans cet immense jardin, art et biodiversité sont en synergies. Adrien a su utiliser les atouts de son environnement pour créer un jardin mêlant le naturel et l’artistique permettant en toute saison de saisir la beauté des lieux. > Découvrir le jardin d’Adrien

L’ensemble du jury remercie tous les participants ayant envoyé leurs candidatures. Nous vous donnons rendez-vous l’année prochaine !

La presse en parle

Il a été récompensé par la Société nationale d’horticulture. Ouest France Vannes – Vannes 30/09/2023

André Catherin lauréat du concours Jardiner Autrement.
Le Progrès Bourg – Bresse – Val-de-Saône-Nord 02/10/2023