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Les fruits moulés de la SNHF

La SNHF possède une très belle collection de fruits moulés dont l’aspect si proche de la nature trouble plus d’un visiteur. Voici l’histoire de cette étonnante collection.

Historique de la collection

1859 : Henri-François Michelin, secrétaire du Comité d’arboriculture de la SNHF, trouve dans une armoire quelques fruits moulés qui avaient été donnés par M. Chevet père. Il met de l’ordre dans la collection et l’augmente peu à peu, grâce, notamment à M. Liron d’Airoles, pomologiste nantais, qui lui fait don de quelques pièces et à M. Lédion.

1861 : la SNHF passe une commande à Théodore Buchetet, peintre et membre de la SNHF, pour la réalisation de nouveaux fruits. La guerre de 1870 et la maladie l’empêcheront de terminer. Après sa mort en 1883, il ne se trouva personne pour reprendre son œuvre.

1869 : la SNHF est en mesure d’exposer dans ses vitrines les spécimens de presque toutes les variétés admises par le Congrès pomologique de France.

1878 et 1889 : présentés à l’Exposition Universelle de Paris, les fruits moulés de la SNHF obtiennent par deux fois la médaille d’or.

1889 : publication du catalogue de la collection par M. Michelin qui souhaitait que la collection devienne un « document d’utilité publique ». Au total, il recensa : 11 abricots, 14 cerises, 5 figues, 42 pêches, 13 brugnons et nectarines, 125 pommes, 34 prunes et 453 poires, soit 697 fruits en plâtre.

2005 : il en reste 300, plus ou moins en bon état.

Technique et usage

Technique : du plâtre fin préparé est mis dans un récipient où l’on trempe le vrai fruit. Lorsqu’il est sec, on remplit le moule avec du plâtre et on laisse sécher. Le moule est ensuite ouvert pour extraire le fruit moulé. Il ne reste plus qu’à ajouter une queue, à peindre et à vernir. La réalité est obtenue grâce à la qualité de la peinture et à de petites imperfections volontaires, comme de petits trous de vers ou des tavelures brunies.

Usage : Ces fruits pouvaient servir aux nombreuses expositions des sociétés savantes horticoles du XIXe siècle, surtout lorsqu’elles avaient lieu hors saison. La collection de la SNHF était très demandée tant par des établissements publics que par des particuliers. Tous les spécialistes furent donc invités à donner leur avis pour améliorer l’aspect scientifique de la collection.

« Elle offre des tableaux parlants qui instruisent dans le présent et qui deviendront des pièces historiques pour l’avenir ».  Rapport de M. Michelin, conservateur des collections en 1861

Ce type de collection est rarissime en France. Actuellement, il n’en existerait que trois en plus de celle de la SNHF :
–     Muséum National d’Histoire Naturelle de Nantes : 268 pièces en cire
– Jardin du Luxembourg : une centaine de poires réalisées récemment
– Collection de Charles Baltet (1830-1908), horticulteur et pépiniériste à Troyes

Lettre de M. Michelin, datée du 11 février 1864, informant le président de la SNHF de l’acquisition de 49 pièces et précisant que M. Buchetet a remis gracieusement en état la collection après son exposition à Londres.

Lettre de M. Buchetet, datée du 10 avril 1861, remerciant la SNHF de l’avoir été choisi comme peintre-mouleur de la collection.

Anne-Sophie Berthon