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Une nouvelle arrivée à la bibliothèque

Le pôle « Bibliothèque, patrimoine et mécénat » a le plaisir d’accueillir une nouvelle collaboratrice : Souad Ait-Salah.

Souad travaillera au côté de la responsable du pôle, Mégane Pulby, sur deux projets spécifiques. L’objectif est de mettre en ligne une première version du catalogue de la bibliothèque pour 2022 et de proposer de nouveaux contenus et services sur la bibliothèque numérique Hortalia.

Laissons-la se présenter :

« J’ai le privilège et le plaisir de rejoindre la bibliothèque de la SNHF en tant que chargée de la gestion des ressources documentaires. L’informatisation et le signalement des collections seront mes priorités. Cela consiste au catalogage des de plus de 10 000 documents dans le nouveau catalogue Koha et à la refonte et l’enrichissement de la bibliothèque numérique Hortalia. Ces tâches nécessitent des connaissances spécifiques en ingénierie documentaire et l’utilisation de formats et normes internationales. Je participerai également à la valorisation des collections et à la gestion courante de la bibliothèque pour vous accueillir tout au long de l’année.

Je possède un parcours assez atypique, je suis à l’origine archéologue de formation, titulaire d’une licence en histoire de l’art et d’un master en archéologie des mondes anciens de l’université Paris Nanterre.  Travaillant en parallèle de mes études au sein de différentes bibliothèques parisiennes telles que la bibliothèque de l’École du Louvre et celle d’AgroParisTech, je me suis prise de passion pour ce métier. J’ai ainsi entrepris différentes formations en bibliothéconomie via l’Agence Bibliothèques de l’Enseignement Supérieur (ABES) et le centre régional de formations aux carrières des bibliothèques Médiadix. Aujourd’hui, j’espère mettre à profit mes sept ans d’expérience en bibliothèque, dont dernièrement en tant que responsable de la bibliothèque d’histoire des religions à Sorbonne Université et bibliothécaire au sein du Conservatoire national des arts et métiers (CNAM), au service de la SNHF. »

Nicolas Margerin, directeur de la SNHF

La SNHF est heureuse d’accueillir un nouveau directeur en la personne de Nicolas Margerin.

Ingénieur de formation dans le domaine du génie civil et de l’environnement, M. Margerin a exercé des responsabilités managériales importantes au sein de la SNCF avant de diriger une association sur le thème de la mobilité et du handicap en lien étroit avec la SNCF et la RATP.

À l’âge de 50 ans, le monde associatif ne lui est donc pas inconnu.

Il dirige, depuis le 10 janvier 2022, notre équipe de 8 salariés, à l’appui de solides compétences, mais également d’une réelle appétence pour l’horticulture, qui est pour lui une passion. Celle-ci le pousse à fréquenter l’école Du Breuil où il suit en effet des cours.

« Ne doutons pas qu’il trouvera dans nos murs du 84 rue de Grenelle, un terreau fertile pour cultiver et conjuguer son intérêt pour le management des ressources et des projets et son attrait pour le végétal. »

Jean-Pierre Gueneau, président

« Je suis très heureux de rejoindre la Société Nationale d’Horticulture de France, cette belle institution de presque deux siècles qui rassemble les acteurs du monde horticole et les jardiniers amateurs.

Ce nouvel engagement professionnel va me permettre de mettre à profit mon expérience et mon énergie pour contribuer au rayonnement de la SNHF et à la mise en œuvre de ses projets pour demain, auprès de son Président, de ses bénévoles et de l’équipe de salariés. »

Nicolas Margerin, directeur

Les productions fruitières à l’heure du changement climatique

Le 10 février 2022 sort l’ouvrage « Les productions fruitières à l’heure du changement climatique, Risques et opportunités en régions tempérées ».

Vous trouverez ci-dessous un lien web Quae permettant d’accéder à l’annonce de l’ouvrage auquel ont participé de nombreux co-auteurs bien connus des colloques scientifiques et des manifestations du Conseil Scientifique de la SNHF.

[WEBINAIRE] Choisir et entretenir les orchidées pour les faire refleurir

Le conseil scientifique et les sections de la SNHF mettent en commun leurs compétences pour vous présenter, par une série de webinaires, des espèces qui vous sont familières et sur lesquelles, vous voudriez en savoir plus. Ces webinaires, gratuits et accessibles à tous, se dérouleront en ligne  de septembre 2021 à janvier 2022.

Deux à trois spécialistes de la thématique  partageront leurs connaissances, et resteront à votre écoute lors d’un temps d’échange où vous pourrez poser toutes vos questions. Nous vous attendons nombreux.

Le quatrième webinaire de la série est organisé avec la section orchidées mardi 18 janvier 2022 de 14h30 à 17h00 via la plateforme ZOOM.

Le programme

  • Ouverture par Yvette Dattée, présidente du conseil scientifique
  • Bien choisir ses orchidées par Philippe Lemettais, président de la section orchidées
  • Maladies et parasites des orchidées par Pascal Sauvêtre, ancien gestionnaire des serres à orchidées du Jardin du Luxembourg (Sénat)
  • Faire fleurir les orchidées… C’est mon métier par Colette Barthélemy, gestionnaire de la société de production d’orchidées  La Canopée

Animateur Alain Toppan, ex-directeur scientifique de Biogemma, membre du conseil scientifique de la SNHF

Conférenciers

Philippe Lemettais, président de la section orchidées

Philippe Lemettais

Philippe Lemettais était professeur agrégé de chimie enseignant en classe préparatoire. Passionné de nature dès son plus jeune âge, il découvre les orchidées indigènes lors de randonnées dans l’Oise. Mais la documentation se fait rare à cette époque, et il faut la chercher dans les bibliothèques universitaires. Quant aux orchidées exotiques, elles sont hors de prix. C’est en visitant une exposition organisée par un club amateur qu’il découvre le monde merveilleux des orchidées exotiques. L’adhésion à une association orchidophile lui permet alors de démarrer une collection, et de trouver de la documentation. La passion devient dévorante.

Arrivé à la retraite, il suit une formation de juge à l’Ecole de Juges d’Orchidées de la SNHF, ce qui lui permet de courir les expositions, tant françaises qu’étrangères. De nombreux voyages lui donnent l’occasion de découvrir les plantes dans leur milieu naturel, ce qui est une mine d’informations sur leurs conditions de culture.

Il préside la section Orchidées de la SNHF depuis 2014.

Bien choisir ses orchidées

La famille des orchidaceae regroupe des plantes d’une très grande diversité de formes, de couleurs et de conditions de culture. On trouve des orchidées naturelles (dites botaniques) adaptées à une multitude de milieux, depuis les plus hostiles jusqu’aux plus hospitaliers. Cependant, elles sont souvent très spécialisées et nécessitent alors de respecter scrupuleusement leurs conditions environnementales naturelles. Cela impose donc de les connaître, car il est inutile d’acheter une plante dont on ne pourra satisfaire les conditions de vie.

C’est pourquoi l’achat d’une orchidée ne devrait pas se faire sur un coup de cœur, mais devrait être précédé d’une analyse des conditions de vie qu’on peut lui offrir. Quelques astuces peuvent alors permettre d’améliorer la diversité des possibilités. D’autre part, si vos possibilités sont assez restreintes, il peut être préférable de s’orienter vers des hybrides souvent plus adaptables et tolérants que les espèces botaniques.

Enfin, lors de l’achat, il faut bien veiller à la qualité de la plante choisie. En respectant bien les cycles naturels de la plante, vous aurez alors toutes les chances de les faire refleurir.

Pascal Sauvêtre

Jardinier de formation horticole et paysagère, j’ai été au service du Jardin du Luxembourg, à Paris, pendant 30 ans. J’y ai terminé ma carrière en occupant le poste d’Adjoint au chef des serres.

Ayant travaillé pendant 13 ans dans la serre des orchidées, dont 10 années en tant que responsable, j’ai développé une grande passion pour cette famille de plantes. De ce fait, j’écris des articles sur ce sujet dans les revues orchidophiles françaises et étrangères : une cinquantaine de textes ont été publiés depuis 1999.

Je suis l’auteur d’un livre consacré à un genre d’orchidée d’Amérique tropicale : Les  Maxillarias (Belin, 2009). Je suis également co-auteur avec Pierre Bertaux d’un livre sur les Cent cinquante ans d’Orchidées au Jardin du Luxembourg – Un patrimoine du Sénat (Naturalia Publications, 2010).

En complément de ces ouvrages, je me trouve régulièrement invité à faire des conférences auprès des associations d’orchidophiles français ou européens.

Actuellement, je continue l’étude taxonomique du genre Maxillaria en mettant l’accent sur les espèces qui ont été mal définies au cours du dix-neuvième siècle. Mon centre d’intérêt va aussi à une meilleure connaissance des toutes premières collections d’orchidées en France. Des projets de publications sont en cours.

Maladies et parasites des orchidées

Maladies et parasites des orchidées : Des moyens de lutte culturale et biologique

La très grande diversité des orchidées (30 000 espèces) nous indique leur excellente adaptation à différents milieux naturels. Dès le processus de germination, les graines puis les plantules vivent en symbiose avec leur environnement. Il en sera ainsi toute leur vie durant.

De ces équilibres dans la nature, nous, orchidophiles, devons gérer au mieux les déséquilibres de nos cultures : une plante bien cultivée ne sera ni malade ni parasitée.

Dans les propos qui vont suivre, nous allons voir comment prévenir et parfois lutter contre les insectes et les maladies qui peuvent menacer nos belles protégées. Ainsi avec de l’attention, quelques pratiques de bon sens et surtout en ouvrant la porte sur la nature qui nous entoure, peut-on se passer des pesticides.

1 – Acquisition

Des précautions pour bien accueillir les nouvelles plantes : ne pas laisser le loup entrer dans la bergerie! (état sanitaire, traitement, quarantaine)

2 – Culture

– maîtrise des pratiques culturales (rempotage, arrosage, fertilisation)

– agir sur le climat (contrôle de l’hygrométrie et de la température)

– entretien des serres (adventices, hôtes secondaires)

– favoriser les auxiliaires (diversité végétale)

3 – Maladies, parasites et moyens de lutte

– maladies (pourritures cryptogamiques et bactériennes, viroses)

– parasites (acariens, aleurodes, cochenilles, thrips)

– autres ravageurs (escargots et limaces, chenilles)

Colette Barthélemy

Initialement formée dans le domaine du commerce international, j’ai exercé dans différentes entreprises industrielles en France et en Allemagne. Mon mari Dominique est biologiste marin, spécialisé en aquariologie.

Depuis l’enfance, je suis attirée par la magie d’une plante qu’on sème et qui grandit. Cet intérêt commun pour la nature nous a amenés à cultiver dans un premier temps une petite collection d’orchidées botaniques. Il était difficile à l’époque de se procurer de nouvelles plantes, et c’est assez naturellement qu’est née l’idée de produire nous-mêmes celles que nous convoitions.

Dès 1997, nous avons commencé à semer in vitro et cultiver les orchidées qui ont ensuite été proposées à la vente. La collection s’est petit à petit étoffée et nous avons lancé officiellement La Canopée en 1999.

La structure évolue en surface et les plantes grandissent mais bientôt la serre se révèle trop petite pour accueillir de nouvelles espèces. En 2005, nous achetons une exploitation agricole et déménageons la pépinière. La surface est désormais suffisante pour développer la gamme d’orchidées sur différents types de climats. La vente en ligne et la participation aux expositions se développent. La Canopée bénéficie d’une bonne notoriété auprès des orchidophiles, encourageante pour la petite équipe qui s’en occupe.

En 2015, nous participons à l’écriture du Petit Larousse des Orchidées, apprécié par les amateurs pour les conseils qu’il délivre.

La Canopée développe aussi un genre d’orchidées qui gagne à être mieux connu : Les Disa, orchidées d’Afrique du Sud d’une couleur particulièrement intense. Notre travail d’hybridation s’est révélé particulièrement intense sur ce genre.

Notre attrait pour les orchidées botaniques en particulier est partagé par nos clients et amis collectionneurs à travers l’Europe. Ces plantes parfois plus discrètes que les hybrides ont cependant d’autres charmes à découvrir d’urgence !

Faire fleurir les orchidées… C’est mon métier

Mon exposé a pour but de vous faire découvrir le côté production des orchidées : dans notre serre de 1000 m2, nous abritons une collection assez importante d’orchidées d’origines géographiques différentes. Cette diversité implique que nos plantes sont placées dans des parties de la serre qui sont plus ou moins chauffées, et plus ou moins claires, afin de répondre à leurs besoins individuels.

Nous devons aussi faire en sorte que notre collection soit cultivée et maintenue dans de bonnes conditions de culture, car elle est un véritable fond végétal disponible pour nos activités : reproduction par semis ou par division de plantes, mais aussi maintien de certaines orchidées qui sont devenues rares dans le milieu naturel. Ces plantes sont parfois exposées lors d’expositions pour le plaisir des visiteurs. Nous utilisons aussi ces plantes mères en les croisant pour obtenir des hybrides inédits. C’est la création variétale, en quelque sorte le côté le plus amusant du travail car les résultats peuvent être vraiment très surprenants !

Les explications fournies par Philippe et Pascal prennent ici toute leur importance : les bons soins apportés à nos orchidées, ainsi que l’utilisation de méthodes modernes de protection des végétaux (en particulier la protection biologique intégrée) nous permettent de proposer des orchidées robustes qui s’acclimateront au mieux dans leur nouvel environnement.

Nous essayons de guider nos clients pour qu’ils choisissent la plante la plus adaptée à leurs conditions de culture : miniatures en terrarium, longue floraison pour la décoration d’un hôtel, orchidée parfumée pour le plaisir, orchidée botanique d’un genre particulier ou orchidée pour mettre dans la véranda : autant de discussions passionnantes qui ouvrent le champ des possibles !

J’espère vous apprendre à utiliser quelques outils pour commencer une collection qui vous fera plaisir.

Animateurs

Yvette Dattée

Docteur d’Etat, Yvette Dattée a été enseignant/chercheur à l’Ecole Normale Supérieure puis à l’Université pendant les 20 premières années de sa carrière. Elle est ensuite entrée à l’INRAe où elle a dirigé le GEVES (Groupe d’étude et de contrôle des variétés et des semences). Elle a présidé EUCARPIA l’association européenne d’amélioration des plantes de 1989 à 1992.
Aujourd’hui retraitée, elle est membre de l’Académie d’Agriculture de France et Présidente du conseil scientifique de la SNHF.

Alain Toppan

Après des études de phytopathologie et biochimie, il poursuit en tant que chercheur au CNRS, puis intègre une société de biotechnologie, en charge de projets de création de plantes transgéniques résistantes aux champignons pathogènes.  Il poursuit ensuite au sein de groupes coopératifs, responsable du développement de maïs transgéniques et enfin dirige une société de recherches en biotechnologies végétales, spécialisée en transgénèse et génomique. 

Retour sur l’exposition d’art floral « Lumières » à la SNHF

« Très belles idées ! Exposition exceptionnelle et très agréable »
« Beaucoup de bonnes idées à retenir. Merci »
« La magie de Noël réveille notre âme d’enfant »
« Un grand merci pour cette belle exposition et pour les ateliers.On repart avec plein d’idées pour créer ou tenter de créer à notre tour »
« C’est toujours avec plaisir que nous venons depuis la Franche-Comté admirer les créations exposées » …

Telles sont retranscrites ici quelques appréciations qui émaillent le livre d’or de l’exposition annuelle organisée par la section Art Floral de la SNHF.

Après l’exposition « 1001 sapins » en 2018, la démonstration « Cap Ouest » en 2019, ce rendez-vous annuel immanquable pour les passionnés d’art floral n’avait pu avoir lieu en 2020, suite à la crise sanitaire. C’est donc dans un esprit « d’éclaircie et d’embellie » que la section Art Floral a choisi de réaliser cette exposition sur le thème qui s’imposait « Lumières ».

Composition florale Agnès FLORENTZ
Les 3 et 4 décembre, les visiteurs ont pu admirer une quarantaine de compositions, réalisées par des artistes franciliens, adhérents de la SNHF, particulièrement motivés et inspirés par cet esprit de renaissance. Leur expression créative autour du thème dynamisant a permis à Bruno Lamberti, président de la section, de réaliser un véritable parcours de découverte dans le grand hall du 84 rue de Grenelle, offrant surprise et rêve aux visiteurs.
Ces compositions, de différentes conceptions : posées sur socle, miniatures ou murales évoquaient, tour à tour, l’éclat d’un feu ravivé, le scintillement des étoiles, la clarté givrée, la lumière opacifiée, le clair-obscur, l’évocation d’une flamme de bougie…
Composition Anne-Marie CORALLO-GERMANAZ
Compositions de droite à gauche : Flammes d’Elisabeth PERRIN, Contrastes de Martine DEZAUX et Cocktail de lumières de Martine VITTI
Quelques compositions de différents styles japonais, Ikebana et Rumiko style, complétaient les présentations occidentales.
Une véritable immersion dans l’esprit des fêtes de fin d’année reflétant différents courants de l’art floral.
Compositions de gauche à droite : Noël pétillant de Sophie DURAND et Jacqueline LE BAILLY ; puis série de compositions japonaises : – dissimulée derrière la précédente : Lumière de Fleurs, lumière de l’ Âme, style Sogetsu, de Sylvie GONNET ; style Shoka Shofutai, de Karine BERTHET ; style Rikka Shimputai, de Claire DELORT ; style Rumiko style, de Yukiko SHIBUYA

Il a fallu plusieurs jours de préparation à Bruno Lamberti , avec l’aide précieuse d’Anne-Marie, de Claude et de Raphaël, pour construire ce parcours labyrinthique dans le hall, espace rendu méconnaissable à la veille de l’ouverture.

 

Plus de 200 visiteurs, parfois des fidèles venus de Province, ont convergé principalement aux horaires des animations organisées dans l’auditorium.

 

Les après-midi, de 15:00 à 17:00, quelques associations et écoles d’art floral de la région parisienne : l’Association des Auditeurs des Cours du Luxembourg, l’Atelier Floral de Malmaison et l’Association Vents de Fleurs ont proposé des animations. À chaque fois deux pôles fonctionnaient en même temps et les spectateurs avaient la possibilité de se déplacer de l’un à l’autre pour suivre l’évolution des compositions propres à chaque école. Finalement, quasiment tous, captivés par la démonstratrice, sont restés assis, à leur place choisie.
Ces moments de libre échange, de questions pratiques et pertinentes, d’explication d’idées souvent originales, ont favorisé le plaisir et la satisfaction du public. Ces sentiments exprimés largement, procurent un indéniable encouragement pour tous ceux et celles qui ont contribué, par leurs efforts et leur présence, à la réussite de cet événement.
Bruno, Claude et Raphaël en plein montage.

Calendrier art floral 2022

Pour financer cette exposition, la section Art Floral a proposé à la vente un calendrier de bureau pour l’année 2022. Il en reste quelques exemplaires que vous pouvez commander sur notre boutique en ligne.

Privé

Yvette Dattée, présidente du conseil scientifique vous invite à la journée d’information « Les plantes vivaces » le 1 février 2022, pour confirmer votre présence merci de remplir le formulaire ci-dessous :

Veuillez sélectionner un formulaire valide

Jugement de l’exposition d’orchidées de Pringy.

Le vendredi 19 novembre 2021, les juges de la Société Nationale d’Horticulture de France (SNHF) ont réalisé le jugement de l’exposition d’orchidées de Pringy, conçue et réalisée par l’association orchidophile ‘Orchidée77’.

Compte tenu qu’il n’y avait que deux producteurs (Vacherot-Lecoufle et L’Amazone) avec les Serres du Jardin du Luxembourg, nous n’avons pas sélectionné de plantes miniatures, ce format n’étant vraiment pas la spécialité de ces trois exposants.

Par contre, il y avait quelques belles plantes présentées par des amateurs. Voici donc la liste des lauréats :

Amateurs

  • 1er prix : Lycaste Concentration x lasioglossum présenté par Mr Eric Dejust
  • 2e prix : Cattleya guttata présenté par Mr Eric Dejust
  • 3ᵉ prix : Trichocentrum Margaret Chenoweth présenté par Mme Françoise Lefrançois

Hybrides

  • 1er prix : Maxillaria luteograndiflora x tonsbergii présenté par Vacherot-Lecoufle
  • 2e prix : Cymbidium Sugar Lee présenté par L’Amazone
  • 3ᵉ prix : Paphiopedilum A. de Lairesse présenté par Jardin du Luxembourg

Botaniques

  • 1er prix : Epidendrum englerianum ‘Akerne’ présenté par    L’Amazone
  • 2e prix : Ida fimbriata  L’Amazone présenté par L’Amazone
  • 3e prix : Maxillaria callichroma présenté par Vacherot-Lecoufle

Lors de l’inauguration qui eut lieu le soir, après les brefs discours traditionnels, Philippe Lemettais, Président du jury, a remis les diplômes SNHF aux lauréats, tandis que Mr Michel Leroy, ancien président de ‘Orchidée77’, remettais les coupes offertes par ‘Orchidée’77.

Epidendrum englerianum Akerne
Lycaste Concentration x lasioglossum

La section Orchidées de la SNHF, épaulée par d’autres associations, organise régulièrement une formation au jugement d’orchidées lors des expositions. Pour en savoir plus sur l’école des juges des orchidées, rendez-vous sur la page de la section orchidées de la SNHF.

[CNJP21] PALMARÈS DES LAURÉATS DU CONCOURS NATIONAL DES JARDINS POTAGERS

Chaque année, le Concours National des Jardins Potagers récompense des jardins potagers remarquables en termes de diversité des légumes cultivés, des bonnes pratiques de jardinage et de l’esthétique même du jardin. 

Ouvert à tous les jardiniers, ce rendez-vous annuel est organisé conjointement par l’Association Jardinot, la Société Nationale d’Horticulture de France, SEMAE (l’interprofession des semences et plants) et la Fédération Nationale des Jardins Familiaux et Collectifs. 

Le jury, composé de personnalités du jardin et représentants des organisations partenaires, ont désigné les lauréats en fonction de différents critères de sélection en examinant de façon très attentive les dossiers des jardiniers dans chacune des catégories suivantes : 

  •  jardin potager privatif,
  •  potager dans un ensemble collectif de jardins (centre de jardins, jardins familiaux…), 
  •  jardin potager privatif situé dans un environnement paysager (château, grand parc…), 
  •  jardins ou parcelles pédagogiques, réalisés sur initiative individuelle ou avec la participation d’associations de jardiniers ou de sociétés d’horticulture, 
  • potagers partagés, mis en place et cultivés au sein d’une entreprise ou par une association. 

Les membres de notre jury vous emmènent à la rencontre des grands prix de l’édition 2021 et de leurs potagers remarquables ! 

Conclusion et bilan de cette cérémonie 2021

J’ai noté quelques mots clés qui caractérisent ou résument les démarches et les comportements des 18 lauréats que nous venons de récompenser :

PASSION • SERENITE • ENGAGEMENT • PLAISIR • PARTAGE • SOCIAL • COMPETENCE

J’y ajouterais en particulier pour les dossiers non récompensés qui nous sont parvenus : « Jardiniers en devenir », car cette année, le phénomène amorcé en 2020 s’amplifie avec de nombreux nouveaux jardiniers souvent jeunes, qui se lancent dans le potager, et qui n’hésitent pas à le faire savoir. Des petites voir très petites surfaces, mais l’intention est là et promet pour le futur.

Quel bonheur cette année de constater une grande diversité à tous points de vue :

  • Tous les âges sont représentés, de 25 à 80 ans !
  • Des néo-jardiniers comme des jardiniers dont l’expérience souvent est acquise auprès des générations précédentes
  • Equilibre ou presque avec 10 hommes et 8 femmes
  • Des surfaces de 40m² à 8000m²
  • Toutes les régions au sud, à l’ouest, au nord, à l’est en passant par le Bassin parisien

Au-delà de ces constats, si nous récompensons des potagers, à la lecture des dossiers et lors de nos rencontres sur place, ce sont aussi des histoires « humaines » d’individus, de personnes.

Et pour ça, NOUS, les membres du jury, nous vous disons MERCI.

Jean-Marc MULLER

Président section potager et fruitier de la SNHF

Le reportage sur la remise des prix du CNJP au 13h de TF1

Écouter l’émission : La Main Verte sur France Inter ; on parle de nous à la fin de l’émission.

Quelques nouvelles de nos lauréats

Quelques infos de Biziat:

D’abord merci pour le colis que je viens de recevoir: beaucoup de lectures intéressantes et de graines à semer.

J’ai inscrit mon potager aux Rendez vous aux jardins de début juin : j’espère de nouveau faire des rencontres très instructives

France Télévision m’a contacté pour une nouvelle émission consacrée aux jardins potagers régionaux: mon potager semble intéresser la réalisatrice Clara Stievenard pour la région Auvergne-Rhône Alpes.

Les journées sont encore trop courtes !

André Catherin (1er Prix – catégorie 1 jardins privatifs)

Semis réussis  sur la couche chaude: (40/50°à 30cm et 15/20° en surface).
Un aperçu des pommes de terre plantées le 15 décembre. Un essai en cours de "tour à pomme de terre" sur la demande de la réalisatrice. La variété Charlotte semble l'intéresser en tant que variété typique du Val de Saône.
Réfection des allées : tuiles et pavés  pour les allées principales, BRF et  pelouse avec pas japonais pour les autres.

LES GRANDS PRIX 2021

CATÉGORIE 1 : JARDINS PRIVATIFS

GRAND PRIX EX AEQUO : Frédéric NOEL – Munster (Haut-Rhin)

© SNHF / CNJP2021

Autour de la maison familiale à Munster un petit jardin accueille les aromates et les salades. Mais c’est à 5 km de la maison que se trouve le potager de 200m² organisé en « mandala » (cercle concentrique) selon les principes de l’agroécologie, de la permaculture et de la biodynamie.  Nous retrouvons donc avec Frédéric toutes les bonnes pratiques permettant comme il le dit « de trouver l’équilibre entre production vivrière pour nourrir la famille et le respect des écosystèmes naturels» : les associations fleurs et légumes avec entre autres capucines, soucis, bourraches ; le paillage, l’utilisation de son compost fabrication maison, y compris celui des toilettes sèches ; macération d’orties ; accueil des auxiliaires qui sont nombreux et visibles (couleuvres, orvets et beaucoup d’insectes)… Le jury note une très grande biodiversité et en particulier de nombreuses espèces et variétés de légumes souvent peu courantes dans la région : chou grand vert du nord, courge musquée de Provence, tomates olivette. Il n’y a pas de récupérateur d’eau, mais cela est prévu. L’idée est donc de privilégier les légumes peu gourmands en eau, ceux qui en nécessitent plus régulièrement sont irrigués par des oyas. C’est bien entendu un adepte du biocontrôle : il prélève les limaces il utilise du marc de café pour les fourmis…Frédéric est un vrai passionné, il a une grande motivation et des connaissances solides héritées de son oncle et aussi de son passé professionnel car il a exercé le métier de jardinier à la ville de Paris et dans différentes villes. Il aime prodiguer des conseils lors de journées portes ouvertes au jardin partagé dont il s’occupe également bénévolement. Si vous lui demandez le but de son jardinage, il répondra « l’estime de soi et le partage ». Un dernier clin d’œil, il serait adepte de la méthode B.E.H. : Bio, Environnementale et Harmonieuse !

© F.NOEL / CNJP2021

GRAND PRIX EX AEQUO : Bernard CHABASSE – Saint Sauveur d’Aunis (Charente-Maritime)

© SNHF / CNJP2021

Le potager de 100m² de Bernard se trouve inclus dans un jardin de plus de 2000 m2. Il est situé à l’arrière de la propriété, protégé par un bois. Vu dans une coupe de sol dans la propriété voisine, la roche affleure à moins de 30 cm, le premier outil a été la barre à mine pour toutes les plantations.  Il a donc fallu dans un premier temps un apport important de matières organiques et la culture en lasagnes : tontes chez ses voisins, fientes de ses nombreuses poules… Toutes les cultures sont paillées. Le potager est divisé en carrés délimités par différents produits de récupération (bouteilles par exemple) avec de nombreuses structures pour les haricots à rames, fleurs grimpantes etc., les fleurs en associations foisonnent. Les tomates sont cultivées sous tunnel. Original, le nom des légumes est noté sur des couvercles de boites de conserve, les carrés sont visualisés par des légumes en céramique.

La lutte contre les bioagresseurs se limite au ramassage des insectes, ponctuellement l’utilisation de « Bacillus thuringiensis » sur les chenilles et l’utilisation de macérations en préventif. Les connaissances techniques sont très présentes et partagées en animation bénévole dans un jardin associatif à la Rochelle en plus de l’ouverture à la visite lors des rendez-vous aux jardins. Le potager se trouve en harmonie avec l’ensemble du jardin, avec un choix botanique de qualité œuvre d’un paysagiste qui partage largement ses compétences.

À intervalles réguliers se trouvent en représentation des bovins pour rappeler si besoin est que les connaissances ont été transmises par des parents agriculteurs. Le jury constate que Bernard Chabasse est un potagiste aux nombreuses connaissances, le potager est organisé avec une importante diversité de légumes, de plus il est très esthétique.  Il aime communiquer avec les autres sur ses engagements.

© B.CHABASSE / CNJP2021

CATÉGORIE 2 : PARCELLE DANS UN CENTRE DE JARDINS COLLECTIFS

GRAND PRIX  : Sandrine THEARD – Angers (Maine et Loire )

© S.NHF / CNJP2021

Ce jardin collectif est géré par l’association « amicale des jardiniers de la Doutre ».

Il est très bien situé en bordure du parc Balzac à Angers. Plusieurs sites de jardins collectifs ont été également implantés sur cette zone, l’agglomération d’Angers compte environ 1200 parcelles. Sandrine est une personne très active qui se documente beaucoup (livres, internet…). Elle a de bonnes connaissances générales, et une gestion stricte de l’eau : récupération eau de pluie, OYAS fabrication maison, station météo…Toutes les bonnes pratiques d’un jardinier « au naturel » sont utilisées plutôt judicieusement : engrais vert, associations, accueil des auxiliaires, désherbage manuel, paillage etc. Elle tient un cahier de jardin et un blog « un cahier pour le jardin, mais aussi un cahier de nos souvenirs au jardin »

Sandrine nous avoue qualifier son jardin de « bazar organisé ». C’est effectivement bien le terme à employer, et cette approche dénote un peu au milieu des parcelles tirées au cordeau des voisins et voisines. Ce qui lui vaut parfois des remarques ironiques. Nous aurons donc un peu de mal à retrouver l’ensemble des variétés annoncées dans le dossier. Le jury note même un peu trop de fleurs qui prennent beaucoup de place sur les 220m² de la parcelle. Elle s’attache à transmettre sa passion, héritée de ses parents et grands-parents, à son fils âgé de 11 ans qui aide volontiers sa maman dans toutes les tâches du potager et semble y trouver du plaisir. Sandrine nous confirme : « J’aime prendre mon temps pour observer les cycles de la nature. Le premier plaisir est de manger ce que l’on produit et aussi celui de faire découvrir à mon fils les joies du jardinage. » Sandrine s’occupe depuis quelques années d’animation jardin/nature auprès des enfants. (Ecole puis cette année centre aéré). Son mot de la fin : « Je m’y sens bien. Le bénéfice est surtout libérateur d’un point de vue psychique. J’oublie les contraintes professionnelles, mon jardin est un lieu où j’essaie de garder mon âme d’enfant et m’émerveiller à la découverte d’un légume en formation et l’attente avant de le cueillir et le cuisiner. » Le jury apprécie cette façon de faire son potager, décomplexée et plus ouverte au mode de vie actuel.

      

© S.THEARD / CNJP2021

CATÉGORIE 3 : POTAGERS DANS UN ENVIRONNEMENT PAYSAGER

GRAND PRIX : Dominique POPIHN & Mickaël VINCENT – Maulévrier (Maine et Loire)

© SNHF / CNJP2021

Le potager de 8 000m² et un verger de 7 000m² font partie d’un superbe ensemble de 3 hectares de parcs et jardins, situé à proximité de Cholet, le CHATEAU COLBERT. En contrebas du château et entouré de murs, le potager est au même endroit que celui d’origine datant de 1810. Cette réalisation reste époustouflante.

Il ressort l’impression d’une amélioration par rapport à 2016 (précédente participation de Château Colbert) avec plus de maturité, plus de fluidité. Les mots manquent pour traduire notre ressenti au spectacle impressionnant de l’ensemble que l’on découvre du haut de l’escalier menant au potager. Harmonie, calme, perfection…Tout coule sereinement comme la source qui irrigue une grande partie du potager et le traverse sur toute sa longueur. La disposition est celle d’un potager à la française, le buis dessine et marque chaque univers :  la zone des aromatiques, des légumes d’antan et d’ailleurs, celle des petits fruits et celles des 8 planches de production. La serre du XIXe de toute beauté, entièrement rénovée en 2013, trône comme une reine. Madame POPIHN, propriétaire du domaine, est très engagée au côté du chef jardinier. Mickaël est un passionné passionnant, il partage quotidiennement ses connaissances et ses expériences avec les visiteurs occasionnels, les groupes, les élèves et étudiants, qui défilent régulièrement sur le site. « Ce potager a une âme qui, jour après jour, devient plus forte. Le mélange de ses plantes cultivées ou spontanées offre au visiteur un tableau poétique sonorisé par le chant des oiseaux. » nous dit Mickaël, comme quoi nos jardiniers sont bien souvent des poètes…Mais qui dit légumes, dit aussi nourriture ! Mickaël entretien une grande complicité avec le chef cuisinier Jean-Yves Massonet, qui suit de près les productions et fixe ses besoins d’un commun accord avant d’établir la carte pour l’année. Ensuite, légumes, aromates et fleurs sont transcendés dans les assiettes, festival de saveurs et de couleurs, servies au restaurant. Le jury apprécie la collection de légumes anciens, le grand nombre d’espèces et de variété, les canaux et la gestion de l’eau (recueil des eaux de pluie) l’univers réservé aux écoles, la complicité évidente et fructueuse entre les propriétaires, le chef jardinier et le chef de cuisine, qui se communique à l’ensemble du personnel et qui crée une ambiance propice et sereine.

Ce jardin et son jardinier sont une référence par son impact sur l’art du portager via les nombreuses communications et relations avec les médias presse et audiovisuels, pour des reportages ou des émissions dont les dernières en date Philippe Colignon pour Télématin, le journal de 20H sur TF1 ou encore France inter avec Alain Baraton. Je laisse le mot de la fin à Mickaël « La passion du jardinage est transmise par la pratique d’activités concrètes. Il s’agit de générer de l’intérêt, la confiance et l’émotion qui susciteront des vocations et l’envie d’apprendre à cultiver ».

© Château Colbert / CNJP2021

CATÉGORIE 5 : POTAGERS PARTAGÉS MIS EN PLACE ET CULTIVÉS AU SEIN D’UNE ENTREPRISE OU PAR UNE ASSOCIATION

GRAND PRIX : Jordan BONATY (Jardin Mandela) – Drancy (Seine-Saint-Denis)     

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Le jardin Mandela se cache au milieu de plusieurs résidences HLM dans un quartier de Drancy. Une consultation des habitants du quartier a permis d’élaborer un projet de jardin partagé associé à un espace ludique pour les enfants. Cette aventure récente a débuté à la suite du premier confinement, sous l’égide de Jordan BONATY à l’initiative de l’association « Terres urbaines », avec le soutien de la mairie de Drancy. Le terrain est à la charge de la Ville tandis que l’association s’occupe de la gestion et de l’animation du jardin partagé. Des subventions ont permis dans un premier temps d’aménager le terrain.  64 parcelles de 50 m² ont ainsi été créées mais ont dû être divisées en deux, soit 25 m², afin de répondre aux nombreuses demandes. Les jardins sont aujourd’hui attribués prioritairement aux habitants des résidences attenantes. Il existe également une parcelle solidaire cultivée collectivement par des bénévoles pour produire des légumes distribués à des familles précarisées. Deux parcelles sont également réservées pour l’animation du centre de loisirs, une autre dispose d’une prairie fleurie. Un règlement implique de mener les jardins dans le plus complet respect de l’environnement. Plusieurs bacs de compost ont été mis en place. Les jardiniers sont également sensibilisés aux techniques d’économie de l’eau, comme le paillage, afin de ménager l’eau de la ville mise à leur disposition. A terme, il est prévu de poser des casiers afin que les bénéficiaires puissent ranger leur matériel. Un autre projet vise à implanter une vigne sur une zone contiguë. L’association dispose de 3 salariés, un à temps plein et 2 services civiques, en charge de toutes ces animations. Grâce au financement par la mairie, une serre thermodynamique d’une dizaine de mètres carrés, a pu être mise en place depuis cette année. Elle servira pour l’élevage des plants par les jardiniers. Chaque famille est libre de choisir les espèces et les variétés qu’elle souhaite cultiver.  On y trouve tomates, courges, courgettes, herbes aromatiques, tournesols ornementaux, salades, fraisiers et bien d’autres espèces. La grande diversité des nationalités du jardin Mandela apporte une richesse considérable, en faisant découvrir aux autres des variétés ou espèces peu connues en France. Les jardiniers font preuve d’une très grande solidarité entre eux, s’échangeant des plants, des semences mais aussi des conseils. A travers les parcelles, nous pouvons deviner les traits de caractère, de ceux qui ont une âme de scientifiques rigoureux à ceux qui laissent parler leur créativité… Il faut aussi souligner que la présence dynamique de l’association permet une gestion avisée de ce jardin partagé. Le week-end, ce jardin rassemble tous ces jardiniers, heureux de se rencontrer et de partager leurs expériences entre eux mais aussi avec leurs enfants voire petits enfants !

Le jury tient à souligner que le résultat de ce tout jeune jardin partagé est remarquable par la qualité de son entretien, la motivation de ses jardiniers et les nombreux projets de développement dont certains sont déjà bien engagés.

© J.BONATY / CNJP2021

PALMARÈS 2021

CATÉGORIE 1 : JARDINS PRIVATIFS

Nominé mention spéciale « biodiversité » : Annie PAQUET-JAL  –  Narbonne (Aude)

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Dans un terrain d’environ 500 m² situé près du centre de jardins familiaux géré par JARDINOT à Narbonne se situe le jardin atypique d’Annie Paquet Jal. Le potager occupe environ 40m2 et un verger environ 200 m². Le potager se compose de petites parcelles délimitées par des planches récupérées sur la voie publique. L’arrosage se fait par gravité, par des conduites avec ouverture du passage de l’eau d’un canélou (gros ruisseau) quand le niveau est suffisant. Sinon l’arrosoir prend le relais. Le paillage est largement utilisé, il est maintenu sur place avec des carrelages également récupérés. Il n’y a pas de traitement sauf parfois à la bouillie bordelaise. Le jardin n’est pas structuré, la diversité des espèces et variétés y est modeste (le jardin est petit), nous avons pu observer de belles cucurbitacées qu’il faut parfois rechercher parmi la verdure environnante.  Annie, personne très sensibilisée par le respect de l’environnement, est très proche de la nature, son jardin laisse place à son inspiration, il lui permet d’apprécier les sons, les couleurs, la vie dans cet espace de verdure. Pour le reste l’endroit est verdoyant, il propose un excellent abri pour les auxiliaires. La biodiversité y est ménagée et Annie, excellente photographe, présente une exposition réalisée il y a quelques temps avec des photos d’insectes, de reptiles, de gastéropodes… et aussi de végétaux rencontrés dans son jardin. Pour elle « jardiner, c’est un échange avec la terre, elle demande des efforts et en même temps elle repose l’esprit. Elle remet le vivant au rythme du temps ». Le jury a apprécié sa grande motivation pour le respect de la nature.

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Nominé avec les encouragements du jury : Olga LARINA-DEBRUS – La Tour-De-Salvagny (Rhone)

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Olga est arrivée de Russie il y a bientôt 4 ans. Elle a toute de suite eu le désir de continuer à jardiner et a donc investi le terrain de sa belle-mère pour réaliser un potager de 130m². Elle nous explique « j’ai créé mon jardin comestible comme un jardin-forêt mélangeant des arbres et des arbustes, les fruitiers, l’érable, l’eucalyptus, l‘olivier, le myrte…je plante entre les légumes perpétuels et les annuels, les condimentaires et les herbes médicinales ». Vous l’aurez compris, le jardin est foisonnant, très dense mais quelque peu désordonné ! Elle utilise des produits de biocontrôle (coccinelles, nématodes, accueil des auxiliaires …) et pratique la permaculture. Olga réalise tous les mois une vidéo pour alimenter sa chaîne YouTube « Olga Platonina » qui sera partagée avec sa famille vivant en Russie. Très volontaire, passionnée, à la recherche constante de nouvelles espèces, de variétés adaptées et de techniques culturales respectueuses du milieu, le jury a souhaité mettre ce dossier à l’honneur et adresser tous ses encouragements à Olga pour persévérer.

© O.LARINA-DEBRUS / CNJP2021

Nominé avec les encouragements du jury : Isabelle POUDRET  Chatillon (Hauts de Seine)

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Le jardin de 700m² dont 250 de verger, est situé à Pompaire, dans les Deux-Sèvres.  C’est une propriété de famille, ancienne ferme des parents agriculteurs qui cultivaient un potager nourricier, désormais jardin d’agrément pour le week-end et les vacances. Le potager de 100m², de forme très libre, est conçu selon les principes de la permaculture avec une succession de buttes plantées de légumes et fleurs en mélange. Le sol des buttes est recouvert de foin fourni par un fermier voisin. La couverture du sol est maintenue durant tout l’hiver pour conserver une bonne structure, garantie d’une reprise facile à la grelinette au printemps.  « Jardiner est une joyeuse gymnastique de l’anticipation, de l’observation des saisons, de la croissance végétale avec son lot de prédateurs… » cette consommation sauvage des limaces ou des rongeurs est acceptée avec philosophie. « Ils prennent leur part » comme nous dit Isabelle. La protection des plantes contre les bioagresseurs est faite avec des moyens naturels, notamment des macérations de plantes produites au jardin. Les produits de biocontrôle sont également utilisés avec les phéromones de carpocapses, ainsi que des nématodes pour contrôler les doryphores. Les difficultés rencontrées, soigneusement enregistrées sur le cahier de culture, ne sont pas perçues comme des échecs mais, au contraire, comme une volonté de toujours comprendre et se renseigner pour progresser. Infirmière, Isabelle a eu l’occasion de mettre en place un jardin thérapeutique durant 5 ans pour des adolescents hospitalisés. Le jury apprécie la volonté d’un travail au plus proche de la nature, mais sans dogmatisme et attribue ses encouragements à Monsieur et Madame Poudret.

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Nominé mention spéciale « transmission aux générations futures » : Jeanine SINDT – Kerling-les-Sierck (Moselle)

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Madame Sindt est une agricultrice retraitée de 80 ans. Elle jardine avec son mari. Le potager de 360m² est contigu à un verger de 500m². La maison est entourée de fleurs et de rosiers, c’est une des passions de notre candidate qui entretient aussi la rue ou elle a planté beaucoup de fleurs pour le plus grand plaisir des riverains. Le potager bien entretenu sert à nourrir la famille. L’eau est récupérée depuis les toitures de la maison et des hangars, il y a aussi un puits et un pluviomètre pour mieux gérer l’arrosage. Jeanine tient un cahier de culture ou elle note les variétés semées, le rendement et les particularités. La pratique de l’association fleurs et légumes, la rotation, le paillage sont des pratiques bien utilisées par Jeanine. Pour protéger ses cultures elle utilise du soufre, de la bouillie bordelaise, du lait dilué avec de l’eau contre l’oïdium et du poivre noir contre la mouche de la carotte. Le jury apprécie la diversité des espèces et variétés. Le couple est très motivé, il perpétue la tradition familiale reçue de leurs ainés et la transmet à leurs petits-enfants. Ils adorent prodiguer des conseils et sont à l’affût des nouveautés. L’environnement du jardin et ses abords sont splendides, la photo du jardin a été sélectionnée pour le calendrier des pompiers en 2020. Une mention spéciale « transmission aux générations futures » est décernée, cette réflexion de Jeanine « Un jardin est l’esprit d’une famille, il est le reflet de sa bonne santé » participe à justifier  ce choix.

© J.SINDT / CNJP2021

Prix spécial « gestion écologique » : Sylvain LANOE – Evry-Courcouronnes (Essonne)

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Le jardin de Sylvain est situé dans un quartier calme et verdoyant du vieux bourg de Courcouronnes. Il travaille comme chargé de mission environnement pour une entreprise de carrières qui a une démarche de développement durable avec un volet biodiversité : la mise en place de ruches sur leurs sites par exemple.  Il a découvert le jardinage avec ses parents, puis a été formé aux aspects techniques dans un lycée agricole et dans l’environnement. Ce jardin est un véritable havre de paix,  d’une grande richesse en biodiversité. Il est entouré de murs et situé sur une petite butte, sur le côté de la maison. Il se laisse découvrir au fur et à mesure avec une première partie comprenant une surface herbacée, des arbres fruitiers en forme libre ou en bordure de terrain, des arbustes à petits fruits, ainsi que plusieurs espaces de prairies fleuries ou naturelles non tondues. C’est le lieu idéal pour se ressourcer après une journée de travail.  Le potager de 45 m² est dans le prolongement, Il a atteint sa surface maximum du fait de la taille globale du jardin 360m². Composé de quatre parcelles séparées par une allée, il présente une incroyable diversité d’espèces et de variétés potagères sur cette surface réduite. Ici, tous les légumes sont cultivés de la manière la plus naturelle possible : rotation des cultures, aménagement pour favoriser les auxiliaires (fleurs en bordure et au sein des légumes, espaces non tondus, hôtel à insectes, bambou creux pour attirer les hyménoptères…), paillage, incorporation de compost, utilisation du savon noir contre les pucerons, du purin d’ortie en préventif, soufre en cas d’oïdium important, bouillie bordelaise ponctuellement contre le mildiou… Malgré les conditions de cette année, les cultures se présentent avec un bon état sanitaire, y compris pour les tomates. Des adventices sont laissées volontairement. Sylvain connait très bien les variétés cultivées qui sont toutes étiquetées. Il les choisit après des recherches sur Internet et dans les catalogues. Côté technique, il suit de près les cultures et enregistre chaque année et pour chaque emplacement du potager, les variétés semées, les maladies et parasites présents, ainsi que les rendements : un moyen pour faciliter la rotation des cultures et suivre ce qui marche ou non au jardin. Sylvain n’hésite pas à découvrir en introduisant chaque année de nouvelles variétés, à essayer et expérimenter. Il observe beaucoup les plantes et la faune du jardin, qui lui servent d’indicateurs. Il participe à l’observatoire des bourdons et des papillons et il utilise une application pour réaliser un inventaire de la biodiversité de son jardin. Sylvain s’attache à garder un maximum d’espèces endémiques d’où les espaces non tondus. Et comme il nous confie : « le jardinage me permet de cultiver mon gout pour l’expérimentation et la découverte ». Le jury a apprécié ce potager d’une incroyable diversité d’espèces et de variétés cultivées sur une petite surface, riche en biodiversité et géré de manière écologique.

© S.LANOE / CNJP2021

3e PRIX  EX AEQUO :  Jean-Luc GUINARD – Guipry-Messac (Ille-et-Vilaine)

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Si le potager est de petite taille, 65m², rien n’est laissé au hasard et toute la surface est optimisée au maximum. Démonstration avec ce carré réunissant, autour d’un cadre métallique, des pieds de melon en hauteur, en alternance avec des pieds de tournesol et le sol est occupé par des courges spaghetti.  Jean-Luc est le roi du recyclage, de la récupération et des astuces. Par exemple pour fabriquer ses différents composts il recycle les déchets domestiques et met à contribution son entourage en récupérant les feuilles d’un tilleul et d’un chêne, sans oublier ses tontes, celles de ses voisins et le marc de café rapporté de son lieu de travail. Pour fortifier ses cultures il cultive son propre carré de consoude. Une série de Collecteurs d’eau, des composteurs, des châssis, des mini serres sont faits avec beaucoup d’ingéniosité avec des matériaux de récupération. Jean-Luc n’utilise pas de traitement. Il utilise le phosphate ferrique, les filets à insectes, les macérations « maison », et pratique la rotation des cultures. Les connaissances techniques sont avérées, la diversité est réelle. Le jury note une très grande diversité de légumes, étonnant vu la surface : Oca du Péron, 5 variétés de patate douce, yacon, safran, mertensia maritima … L’ensemble est très esthétique, même si la présence de fleurs intégrées au potager est un peu limitée, si ce n’est en périphérie ou nous pouvons admirer des hortensias et quelques fruitiers. Le but de son jardinage ? un héritage familial et comme il dit si bien : « l’autosuffisance alimentaire me donne aussi de l’autosatisfaction. L’activité physique me donne un sentiment de bien-être ».

© J-L GUINARD / CNJP2021

3e PRIX  EX AEQUO :  André BURNIER –Ambilly (Haute-Savoie)

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Le jardin, c’est bon pour la santé !

Quand on arrive chez André BURNIER, un bel ensemble très esthétique, s’offre au regard : des parterres où coexistent légumes et fleurs, une grande serre dédiée aux fruits et légumes nécessitant de la chaleur, un espace potager de 220m² bien tenu pour les légumes. André est un adepte de l’arrosage par goutte-à-goutte. Chaque partie de jardin, parterres, potager possède son dispositif géré par programmateur, et pour la serre, en fin bricoleur, il a incorporé au goutte-à-goutte un dispositif de distribution d’engrais liquide. Cette serre est ventilée et une porte à fermeture automatique permet d’y réguler la température. Le jury note une impressionnante diversité d’espèces et de variétés : tomates cœur de bœuf, cerise, ananas, bulgaro, San Marzano, chocolat jaune…mais aussi poivrons, aubergines, courgettes, concombres, gombo, tomatillo, pépino, oca du Pérou, épinard-fraise…Des plants greffés sont utilisés pour améliorer les rendements. Les surplus sont distribués dans la famille et aux amis. André est aussi un esprit créatif reconnu. Il a composé diverses structures décoratives avec des matériaux récupérés :  tubes inox supports de potées fleuries, une pendule sur tige, un support pour des fleurs…Le sol est enrichi avec du terreau issu du compostage collectif de la commune, le paillage est utilisé à bon escient. Les parterres proches de la maison d’habitation et la terrasse sont végétalisés : plantes vertes, fleurs de diverses variétés, plantes hautes et arbustes, le tout formant un ensemble fort décoratif. Pas ou peu de traitement dans cet ensemble bien tenu par un actif personnage de 80 ans qui a déjà reçu pour sa propriété un premier prix du concours de fleurissement communal. « C’est un plaisir de voir naitre, se développer les plantes et cela m’émerveille toujours. Guider la nature sans la dominer, l’accompagner pour produire de la qualité plus que de la quantité ».

Pour le jury, c’est un plaisir de vous remettre ce prix et un émerveillement de vous accueillir.

© A.BURNIER / CNJP2021

2e PRIX : Patricie PATEL – Bièvres (Essonne)

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L’histoire de ce jardin vivrier est unique, et sa création est le fruit de la transmission des connaissances d’un couple de maraichers, Antoine et Denise, qui a vécu pendant toute sa carrière du rapport du jardin d’origine. Ils se sont fait exproprier 1000 m² de terrain pour la réalisation de la nationale 118 en 1970. A la retraite, ils en ont vendu une partie à Patricie qui désirait continuer leur œuvre. Le potager de 600m² est en fait, depuis 5 ans., sa « résidence secondaire » où elle passe beaucoup de temps et se ressource : « le jardin, c’est mon domaine et je m’y plais beaucoup ». Une grande amitié a lié notre jardinière à ces personnes, et leur passion pour la nature et la terre a migré tout naturellement vers elle, à l’écoute de leurs conseils. Toutefois, elle y a mis sa personnalité et a quelque peu changé les façons culturales et les modes de production, allant plutôt vers des cultures biologiques très diversifiée et des méthodes écologiques. Elle a ainsi réorganisé le jardin à sa façon. Le premier coup d’œil à ce jardin bien entretenu est agréable : Patricie est souriante, passionnée, heureuse et c’est aussi une grande travailleuse.  Elle vit toute l’année grâce aux récoltes qu’elle conserve soit dans la cave, en stérilisation, en fermentation, déshydratation, congélation, et qu’elle partage avec familles et amis.  Les plantes ont l’air en très bonne santé et heureuses d’être là ainsi que les nombreuses abeilles et autres hyménoptères qui accourent de leurs ruches voisines et viennent butiner ou se désaltérer dans le petit plan d’eau. Le jury note une importante variété de légumes, dont elle ne connait pas toujours le nom du fait qu’elles sont principalement autoproduites ou qu’elles proviennent d’autres jardiniers, de nombreuses fleurs,  toute une faune attirée par les haies variées, des zones de friches et une petite mare. L’eau du puits existant permet l’arrosage du jardin, et les 30 poules, par leurs déjections, permettent l’entretien et l’amélioration de la terre. Des paillages sont utilisés partiellement, ainsi que des broyages de végétaux et des macérations si nécessaires. Le couvert de paille qu’elle a essayé lui a apporté une multitude de limaces et cette expérience est peu renouvelée. Les semences sont autoproduites, données par des jardiniers ou achetées en jardinerie. Des fiches concernant les plantations sont réalisées régulièrement pour le suivi des cultures, ainsi que la rotation de celles-ci. Un espace enchanteur, si ce n’est le bruit de la N 118 mais qui sera prochainement atténué par la réalisation d’un mur anti-bruit.

© P.PATEL / CNJP2021

1er PRIX : Andre CATHERIN – Biziat (Ain)

Le potager est situé derrière et autour de la maison, un grand espace ornemental bien agencé et bien entretenu est situé sur le devant. Ce potager de 800 m² est un véritable capharnaüm de plantes essentiellement potagères, mais aussi de fleurs et d’accessoires en tout genre, cagettes pour semis, outils, filets, voiles, arceaux, tas de compost, bidons et cuves …il faut slalomer au milieu de cette jungle bien curieuse au premier abord. André Catherin est parfaitement à l’aise dans ce qui constitue son univers. C’est un homme de passions pour les légumes (son père était maraicher) et pour la pêche. Deux préoccupations dominent sa démarche. La première est la gestion de l’eau afin d’être autonome en constituant de grosses réserves par captage des eaux de pluies et grâce à de multiples cuves, bidons et bassins répartis sur l’ensemble du terrain. L’arrosage sera surtout manuel et utilisation de pots enterrés (façon Oyas fabrication maison). La seconde est d’avoir des légumes frais 12 mois sur 12 quel que soit les rigueurs climatiques et de rechercher une grande précocité. Ce qui a incité André à imaginer toutes sortes de techniques pour réussir son pari. Le toit de jardin, pouvant se transformer rapidement et être adapté au travail du jardinier réglable en hauteur, facilement posé ou enlevé. L’installation de gros bidons de 200 l. dans les 2 grandes serres pour atténuer les basses températures en hiver. Le soleil chauffe l’eau dans la journée et restitue cette chaleur pendant la nuit pour maintenir hors gel. Enfin la couverture nocturne par un feutre géotextile installé par-dessus les tunnels plastiques. André est un peu un « géo trouve-tout du jardin ». Peu de traitements si ce n’est l’utilisation de macération et décoctions fabrication « maison » : ortie, consoude, tanaisie, mélisse, et un peu d’anti-limace (phosphate féerique) lors des semis. Sans oublier paillage et couverture végétale largement pratiqués. Enfin, et c’est plutôt rare, André ne fait aucun semis direct, tout, y compris haricots, pois, mâche, fleurs etc. passe par des mottes ou des godets avant repiquage en place.  Inutile de préciser que André est en pleine autosuffisance en ce qui concerne les légumes et les fruits, et qu’il en fait même profiter largement son entourage. C’est aussi un communiquant qui sait retenir l’attention de son auditoire. Il partage fréquemment ses techniques culturales, écrit des articles de jardin pour le journal local, ouvre son potager à la visite…Bilan surprenant. Si effectivement l’esthétisme laisse un peu à désirer, le partage, la passion, l’imagination sont très fortement significatifs. La biodiversité est plus qu’évidente, reste la connaissance qui, si elle est empirique, est bien acquise au moyen des sens, en particulier par l’observation et l’expérimentation et surtout elle donne de très bons résultats. BRAVO

© A.CATHERIN / CNJP2021

CATÉGORIE 2 : PARCELLE DANS UN CENTRE DE JARDINS COLLECTIFS

2e PRIX : Youcef BOUABANE – Dijon (Côte-d’Or)

La parcelle de Mr BOUABANE fait 250 m², elle est située dans un centre de jardin « les jardins et vergers de la chouette » géré par la FNJFC qui comprend une trentaine de parcelles. Comme pour beaucoup de jardiniers, les conditions climatiques ont été difficiles en particulier pour les tomates, pommes de terre, cucurbitacées etc. ce qui n’arrange pas l’aspect du potager ! De plus, Youcef Bouabane précise bien qu’il n’est pas trop favorable aux fleurs, cette parcelle est pour lui le moyen de produire des légumes (et qq fruits : petits fruits rouges- dont de splendides plants de mûres- figues …) dans le but de se nourrir et de partager avec ses 8 enfants et leur famille, qui, si ce sont aujourd’hui des adultes bien implantés dans la vie, profitent encore largement des légumes du papa. C’est donc un potager essentiellement vivrier. A ce propos, Youcef aime à rappeler que ce jardin est son 9ième enfant. Lors de la visite du jury, 2 de ses fils étaient présents. Ils sont très proches de leur père et de ses idées concernant le respect de la nature et l’intérêt du jardinage. En fait, c’est plus une histoire d’Homme qu’une histoire de jardin avec la préoccupation constante de transmettre à ses enfants la façon de cultiver et de cuisiner les légumes. Mr Bouabane est un homme simple et discret et avec beaucoup d’humilité. Ses connaissances sont acquises sur le terrain et aussi héritées d’une famille paysanne pratiquant l’oléiculture depuis plusieurs générations en petite Kabylie. Tout est fait pour éviter les traitements, l’eau est récupérée dans des cuves pour éviter la consommation de l’eau de ville. Il y a une excellente ambiance dans ce petit centre ou l’entraide et la convivialité coulent de source. Grand respect pour ce jardinier, même si le potager est peu fleuri, même si c’est un peu désordre. Ici, on jardine pour manger et pour partager. Et le mot de la fin à Youcef : « je crois que le jardin permet de rappeler aux nouvelles générations la terre qu’ils ont oubliée et d’inculquer une forme de respect de soi, de l’autre et de la nature ».

© Y.BOUABANE / CNJP2021

1er PRIX : Émilie ODADJIAN – Saint-Étienne (Loire)

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La parcelle de 500m², bien ombragée, est tout en longueur avec une partie très pentue végétalisée suivant des courbes de niveaux. Cette parcelle est située dans la section « petit cabaret » des jardins collectifs de l’association Volpette à laquelle notre participante adhère. C’est une imposante association constituée de 1300 jardiniers, répartis en 45 sections sur une superficie de 72 hectares, dans la ville de Saint-Etienne. Le potager d’Emilie fait environ 300m². Une grande réserve d’eau de pluie permet d’économiser l’eau de la ville. Emilie traite peu, si ce n’est avec des macérations de plantes « maison » (ail, ortie …) et du savon noir. Le jury note une bonne diversité de légumes et surtout d’aromatiques. C’est un potager essentiellement nourricier, et Emilie caractérise son jardin par : « la création et la disposition afin d’avoir une harmonie dans les couleurs, une certaine satisfaction de toucher, de voir, de cueillir ».

© E.ODADJIAN / CNJP2021

CATÉGORIE 3 : POTAGERS DANS UN ENVIRONNEMENT PAYSAGER

Pas de prix attribué

CATÉGORIE 4 : JARDIN PÉDAGOGIQUE

1er PRIX & ORDRE DE ROMARIN : Philippe DORCHIES – Cysoing (Nord)

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C’est une parcelle dans le centre des jardins familiaux de la ville de Cysoing, à côté de Lille, appelé jardins de la plaine de Cysoing, avec 28 parcelles. Ce jardin à vocation pédagogique est réalisé pour les enfants de l’école Yann Arthus Bertrand de Cysoing (qui s’est rendu plusieurs fois sur place). Philippe DORCHIES, enseignant spécialisé en CLIS*, a proposé des activités pédagogiques aux élèves autour du jardinage et du développement durable. Calcul de surface, sciences de la vie et de la terre, cultiver son jardin prend tout son sens. Philippe précise la motivation : « Désir d’intégrer les élèves Ulis-école dans une démarche de reconnaissance, de valorisation à travers une action motivante, source de nombreux apprentissages, plaisir sportif, bonne santé, plein air ». Le potager se présente en 6 parcelles de 4m x 4m avec rotation annuelle, une cabane en bois avec réserve d’eau de pluie, un coin fruits rouges, un petit endroit pour la biodiversité, un composteur, des allées recouvertes de broyat. Légumes fruits, légumes feuilles, tubercules, haricots, légumes racines, bulbes potagers se succèdent dans ces parcelles. Un carré de fleurs est ménagé au milieu de chacune d’elles. Un épouvantail, réalisé par les enfants, surveille le tout. Pas de traitement, une surface est réservée aux plantes pour attirer les auxiliaires.  Si Philippe a pris sa retraite, il reste toujours actif pour la visite du jardin par les enfants des écoles, par des résidents, par des EHPAD…Il prend plaisir à expliquer qu’un jardinage respectueux de la planète est possible. Un projet est en cours avec un EHPAD de la ville pour une approche du jardinage comme activité pour les résidents.

* CLIS : Classe pour L’Inclusion Scolaire pour des enfants en situation de handicap, devenu ULIS- école Unité Localisée pour L’Inclusion Scolaire.

© P.DORCHIES / CNJP2021

CATÉGORIE 5 : POTAGERS PARTAGÉS MIS EN PLACE ET CULTIVÉS AU SEIN D'UNE ENTREPRISE OU PAR UNE ASSOCIATION

Nominé Mention spéciale de « l’engagement social » : ASSOCIATION CÔTE JARDIN (Cécile TAVERNIER) – Tassin-La-Demi-Lune (Auvergne-Rhône-Alpes)

Madame TAVERNIER a rempli le dossier. La coprésidente est Madame JACQUEMET-BELOUZE.

Créé en 1988 la structure a pour base un terrain inondable loué par un particulier propriétaire. Une extension (le champ des abeilles), celle-ci non sujette aux montées des eaux, s’est rajoutée au domaine. L’association est constituée de 110 familles avec un conseil d’administration de 20 membres.  Le potager fait 8000m². En sus du plein-champ, deux grandes serres de 42 mètres de long, une autre de 22 mètres assurent une production de primeurs et une dernière de 22 mètres sert de nurserie (pépinière). Le choix variétal est arrêté par une commission « culture » et la production est estimée à 20 tonnes /an. Il y a environ 50 espèces de légumes cultivées (une centaine de variétés). Il est procédé à l’analyse météo quotidienne dont l’évapotranspiration pour la prise en compte dans les besoins en arrosage. Pratique du biocontrôle, associations, accueil des auxiliaires, protection par filet et traitement à l’huile essentielle d’orange douce. C’est un exemple d’agriculture urbaine partagée avec un objectif de production et de répartition. Une adhérente nous déclare : « Habitant en appartement, nous avions envie de nous rapprocher du sol !!!, De mettre les mains dans la terre et que nos enfants connaissent l’origine des légumes et leurs différentes variétés, touchent la terre, plantent et cueillent …. avant de déguster ». Mais pour finir, je vous livre cette recette de « Côté jardins » élaborée, testée et approuvée depuis une génération :

Prenez 1ha de terrain à Tassin en bordure de ruisseau le Ponterle. Réunissez 110 familles

Faites-les suer chaque dimanche en toute saison sous la spatule du jardinier. Faites-les revenir 7 fois par an pour semer, désherber, planter, amender, récolter, peser, calculer, mettre en sacs. Incorporer un peu d’huile de coude. Verser le tout dans leur panier de 50 légumes variés de saison. Mélangez-les avec des marteaux et des clous et planches : vous aurez des toilettes sèches, un cabanon et des panneaux solaires. Assaisonnez d’une huile de noix mondées tardivement à la veillée. Servez au conseil d’administration. Dégustez sans tarder.

© C.TAVERNIER / CNJP2021