Micocoulier de Provence

Meneerke bloem sous licence CC.
  • Nom latin : Celtis australis
    Le nom Micocoulier est un mot provençal. En grec moderne il s’appelle mikrokukki, mikrokoukouli ou melikoukkia. Ce nom a été emprunté par l’occitan au grec médiéval et il a subi quelques transformations phonétiques. Micacoulié est attesté dans le département de l’Hérault, milicouquié dans le Gard.
  • Famille botanique : Cannabacées (anciennement Ulmacées).

 

  • Principaux types : Le genre Celtis regroupe 80 espèces d’arbres ou d’arbrisseaux monoïques (fleurs mâles et femelles séparées sur le même individu) présentes surtout en zone tropicale. Citons parmi les principales : C. africana, C. integrifolia, C. sinensis ou micocoulier de Chine et C. occidentalis ou micocoulier de Virginie.
  • Utilisations : A la fois dur et souple, le bois du micocoulier de Provence, sert à confectionner des manches d’outils ou des fourches traditionnelles, comme c’est encore le cas à Sauves, dans le Gard. Ses branches élastiques fournissent un matériau particulièrement adapté à la fabrication de manches de fouet, cravaches, instruments de musique, roues de charrette et cannes à pêche. A cette fin, l’arbre est arrosé pour accélérer sa croissance. Les branches sont fendues pour n’en conserver que le pourtour dont les lamelles sont encore assouplies à la vapeur avant d’être tressées.Il subsiste à Sorède, dans les environs de Perpignan, un atelier qui est peut-être le dernier au monde à travailler le micocoulier comme on le faisait dès le XIIIe siècle dans la région, pour la fabrication de fouets.Le feuillage pouvait servir autrefois de fourrage et la racine fournissait une teinture jaune.Les fruits du micocoulier sont encore parfois utilisés pour fabriquer des desserts et des produits de boulangerie.Résistant bien à la pollution, on l’utilise comme arbre d’alignement ou comme arbre d’ornement dans les communes du sud de la France, notamment à Nîmes dès le XVIIIe siècle. Mais il est aussi planté plus au Nord, comme dans les rues de Paris où il est commun. Il remplace de plus en plus les marronniers et les ormes malades.Enfin, le micocoulier se prête très bien à la réalisation de bonsaïs très esthétiques.

 

DESCRIPTION

  • Origine : Europe du sud (spontané en Provence) et Asie mineure.
  • Principales caractéristiques :  Le micocoulier de Provence est un grand arbre d’ornement à feuilles caduques, très apprécié dans le paysage méditerranéen où il peut vivre jusqu’à à 600 ans. Au fur et à mesure de son développement, il prend un port arrondi et étalé et peut atteindre 15 à 25 m en hauteur et 8 à 10 m en diamètre dans son milieu d’origine (Europe du Sud et Asie mineure). Dans les régions fraîches, il forme un petit arbre.Élancé et régulier, le tronc qui atteint facilement 1 m de diamètre, montre à la base d’importants contreforts. Il est recouvert d’une écorce grise marquée de protubérances qui ressemble à celle du hêtre. Ses racines sont profondes.Les feuilles ovales, dentées et alternes sont rêches et présentent trois nervures partant de leur base. Elles ressemblent à celles de l’ortie, le nom anglais le plus courant de l’arbre est d’ailleurs nettle tree (« ortie en arbre »).
  • Période de floraison : Cet arbre monoïque donne, au printemps, de petites fleurs vertes pollinisées par le vent, unisexuées, isolées ou fasciculées par 2 à 3, les mâles par petits groupes à la base des pousses nouvelles, les femelles par 1 à 3 à l’aisselle des feuilles.Charnus, les fruits (drupes), ou micocoules, sont consommés depuis l’Antiquité comme en attestent des fouilles archéologiques réalisées en Ardèche. Ils renferment un noyau gros et dur, et sont très appréciés par la faune.
  • Rusticité : Bien adapté au climat méditerranéen, il tolère les périodes de sècheresse. Il peut supporter les climats plus froids avec des gelées courtes de -10°C à -15°C.

CULTURE

  • Niveau de difficulté : Arbre facile à cultiver, mais sa croissance n’est pas très rapide.
  • Sol : Le micocoulier apprécie les sols humides mais bien drainés.
  • Exposition : Plein soleil obligatoire car il ne supporte pas l’ombre.
  • Semis/Plantation : Le micocoulier peut se multiplier par semis sous châssis ou en pépinière à l’automne. Après stratification (passage au froid) des graines dans du sable, la germination peut demander 1 an à 1 an et demi.
  • Conduite de culture : Lors de la plantation, il faut le tuteurer et l’arroser si l’été devient caniculaire. Une taille peut être pratiquée lorsque l’arbre est au repos, pour supprimer les rameaux morts ou les branches enchevêtrées, afin de lui conserver un bel équilibre. Il peut être aussi cultivé en taillis pour la production de bois de manches d’outils, de fouet, de cannes.
  • Maladies et parasites courants : Le micocoulier de Provence n’a pas de maladies, nuisibles ou ennemis recensés.

 

Fiche réalisée par Jean-Christophe Villain, SNHF, section Arbres et arbustes d’ornement.

Pour en savoir plus : Botanique-jardin-paysages.com: Nîmes et les Micocouliers.