Néflier commun

Karen Blakeman sous licence CC.
  • Nom latin : Mespilus germanica appelé aussi Crataegus germanica.
    Son nom scientifique provient du latin mespilum, mot emprunté au grec mespilon. Ce mot serait formé des mots grecs mesos et pilos, qui signifient « balle », en référence à la forme hémisphérique du fruit.
  • Famille botanique : Rosacées.

 

  • Principaux types : Le néflier commun est la seule espèce du genre Mespilus.

 

  • Utilisations : Mespilus germanica est un arbuste ornemental de par sa floraison et sa curieuse fructification. Mais il est surtout cultivé pour ses fruits comestibles, parfois utilisés dans les Balkans en distillerie et confiserie (fruits glacés).A noter que les célèbres makhilas, bâtons de marche et de défense basques, sont fabriqués avec du bois de néflier.

 

DESCRIPTION

  • Origine : Malgré son nom latin, le néflier n’est pas originaire d’Allemagne mais d’Asie Mineure (l’actuelle Turquie) où il est cultivé depuis l’an 1000 av. J.-C. Il fut ramené en Europe par les Romains et figura ensuite parmi les espèces recommandées par Charlemagne dans le capitulaire De Villis.
    Le néflier est assez commun en Belgique et en France, ainsi que dans la région méditerranéenne.
  • Principales caractéristiques : Également appelé aubépine d’Allemagne ou mêlier, Mespilus germanica est un arbuste à port assez étalé, de 5 à 6 m de haut, à tronc et rameaux tortueux présentant une écorce écailleuse. Il est parfois épineux à l’état sauvage mais les cultivars issus de croisement réalisés par l’homme et cultivés dans les jardins sont inermes. Le bois est dur.
    La feuille est simple, alterne, de forme elliptique, un peu aiguë au sommet, et irrégulièrement dentelée. De couleur vert pâle, elle est glabre à sa face supérieure et un peu tomenteuse (recouverte de duvet) en dessous.
  •  Floraison : Les fleurs apparaissent tardivement à la fin du printemps. Elles sont losangiques-types 11 X 5,5 cm, aiguës, atténuées, crénelées, tomenteuses à la face inférieure, de 3-4 cm de diamètre, solitaires, blanches, elles deviennent vert foncé, brun-jaune en automne. Le pétiole est court, muni de 2 stipules à la base.

 

  • Fructification : L’arbre est autofertile et n’a donc pas besoin de la proximité d’un autre sujet pour fructifier. Les fruits, ou nèfles, de 2 à 3 cm de diamètre (4 à 6 cm chez les variétés à gros fruits), ont une forme de petite poire, ou de toupie aplatie et portent les sépales persistants à leur sommet. Sur le plan botanique, ce fruit est une fausse drupe (en fait, un piridion), analogue aux pommes, poires, coings. En effet la partie charnue résulte essentiellement du développement du réceptacle floral qui enveloppe complètement à maturité les cinq carpelles et repoussant à son sommet les sépales persistants. La chaleur est nécessaire pour la maturation de ses fruits.

 

  •  Période de floraison : Fin mai.
  • Rusticité : Supporte les fortes gelées, en dessous de −20 °C, cependant les fruits peuvent pâtir de gelées tardives au moment de leur formation.

 

CULTURE

  • Niveau de difficulté : Pas de complication particulière. Mais le néflier craint les fortes chaleurs et la sécheresse ainsi que l’excès d’humidité.
  • Sol : Espèce peu exigeante quant à la nature du terrain à l’exception des sols siliceux, pauvres, secs ou trop humides.
  • Exposition : Situation ensoleillée mais supporte une ombre légère.
  • Semis/Plantation : La germination naturelle des graines est lente et capricieuse en raison de leur enveloppe assez dure et imperméable. Elle nécessite au moins deux hivers de stratification (exposition au froid) pour se ramollir. De plus, les cultivars ne sont pas fidèlement reproduits.
    Les professionnels trempent les graines quelques instants dans l’acide sulfurique pour accélérer leur germination. Les amateurs peuvent plus simplement scarifier légèrement le tégument brun puis laisser tremper huit à dix jours les graines dans un bol d’eau. On peut ensuite semer et les graines lèvent généralement dans le mois qui suit.
  • Conduite de culture : Le néflier se cultive généralement en demi-tige. Les porte-greffes utilisables, selon les conditions de sol, sont le poirier franc, le cognassier, le sorbier ou l’aubépine. Il semblerait que la greffe se développe mieux sur aubépine (Crataegus oxyantha) que sur les semis de néflier. Aucune taille n’influence sa fructification, le volume ou la qualité des fruits. On se contente d’éclaircir la ramure par quelques élagages de branches.
    La végétation étant très lente, des apports d’engrais azotés sont recommandés les premières années.
  • Récolte : La récolte des fruits intervient assez tard, généralement en octobre, après les premières gelées. Les nèfles doivent être conservées plusieurs semaines dans un local aéré, jusqu’à l’amollissement ou blettissement de la pulpe qui les rend consommables
  • Maladies et parasites courants : Très peu de parasites connus. Une bactérie : feu bactérien Erminia amylovora. Quatre maladies cryptogamiques : mildiou, monilia, entomosporiose et oïdium. Le néflier est aussi attaqué par quelques insectes (Agrilus sinnatus, carpocapse, pucerons verts, cochenilles, zeuzères d’importance secondaire ou ne se développant pas régulièrement.

Fiche réalisée par Jean-Christophe Villain, SNHF, section Arbres et arbustes d’ornement.