Lis

Indiana Ivy Nature Photographer sous licence CC.
  • Nom latin : Lilium sp.

 

  • Famille botanique : Liliacées.

 

  • Utilisations : Plantes vivaces ornementales à forts effets visuel et olfactif dans les plates-bandes comme en sous-bois clairs. Ils sont cultivés en pleine terre ou en pot.

 

DESCRIPTION

  • Origine : En Europe, les lis sont connus depuis l’Antiquité. Ils ont gardé une forte symbolique et une forte attraction aussi bien au jardin qu’en bouquet. Leurs fleurs offrent, de plus, une très grande diversité de formes et de couleurs.

    Il existe trois ensembles géographiques de lis botaniques. Tous se trouvent dans l’hémisphère Nord. Parmi les principales espèces :

    – Sont originaires d’Asie : L. hansonii, L. tsingtauense, L. miquelianum, L. distichum, L. medeloides, L. monadelphum, L. szovitsianum, L. ponticum, L. lancifolium, L. concolor, L. callosum, L. pimilum, L. cernum, L. henryi, L. saargentiae, L. regale, L. sulphureum, L. nobilisimum, L. alexandrae, L. japonicum, L. auratum, L. speciosum, L. brownii, L. longiflorum, L. formosanum, L. philipense, L. wallichianum, L. neilgherrense.– Sont originaires d’Amérique du Nord : L. grayi, L. canadense, L. michiganense, L. michauxii, L. superbum, L. humboldtii, L. washingtonianum, L. maritimum, L. columbianum, L. catesbaei, L. philadelphicum, L. pardalinum, L. vollmerii, L. parvum, L. parryi, L. nevadense.

    – Sont originaires d’Europe : L. martagon, L. pyrenaicum, L. pomponium, L. chalcedonicum, L. candicum, L. bulbiferum.

     

    L. canadense est cultivé depuis sa découverte, au Québec, au XVIIe siècle.

 

  • Principales caractéristiques : Les lis sont des plantes à bulbe ou plus précisément, à cayeux (bulbe à écailles). Elles ont ainsi développé une stratégie de survie en hiver rude, d’où leur forte représentation dans la flore de nombreux pays. Selon les espèces, la taille des cayeux peut varier de celle d’une noix à celle d’un artichaut. Certains peuvent émettre des stolons (L. canadense, L. duchartrei), ou un rhizome (L. pardalinum).
1. Lis royal. Swallowtail Garden Seeds sous licence CC

Chaque cayeu émet une tige foliaire et florale caduque. Variable d’une espèce à l’autre, le feuillage est le plus souvent alterné avec un court pédoncule ou étagé (verticilles) comme chez L. martagon, L. pardalinum, L. superbum.

Les fleurs sont soit alternées directement sur la tige ou sur des tiges secondaires, soit disposées en ombelle simple ou en ombelles étagées. Chaque fleur est composée de six pétales, de six anthères et d’un long pistil. La forme de la fleur est variable de la simple étoile plate, à pétales recourbés, pendante ou non, en forme dite de « trompette », etc.

Les principales espèces de lis exploitées en horticulture et par les obtenteurs sont :

Lilium auratum : également appelée lis doré, cette plante, originaire d’Asie, apprécie les situations à mi-ombre. Sa floraison sophistiquée donne des fleurs (diamètre : 10-15 cm) blanches avec une rayure centrale jaune. Certaines formes peuvent présenter de nombreux points pourpres. Les pétales sont recourbés. Les tiges florales (H : 2,00 m) doivent être discrètement tuteurées.

L. bulbiferum est originaire d’Europe et apprécie le plein soleil. Il donne de grandes fleurs redressées, unies orange vif (diamètre : 10- 15 cm). Les tiges florales (H : 45c m) ne nécessitent aucun tuteurage. La particularité de l’espèce et des hybrides qui en sont issus est de former des bulbilles axillaires noires à la base de chaque feuille.

Lilium canadense ou lis du Canada est évidemment originaire d’Amérique du Nord. Chaque tige florale porte cinq fleurs pendantes, aux pétales recourbés, jaune orangé. Les tiges florales (H: 1,20-2,00 m) ne nécessitent aucun tuteurage. Cette espèce se propage facilement par stolons.

L. candidum: également appelé lis de la Madone, il est originaire d’Europe. Il apprécie les terrains calcaires et les situations ensoleillées. Il donne cinq à sept fleurs d’un blanc immaculé en forme de courte trompette de 8-10 cm de long. Les tiges florales (H : 1,20-1,50 m) ne nécessitent aucun tuteurage. Le cayeu de cette espèce doit être planté à environ 10 cm de profondeur.

L. henryi : originaire d’Asie, sur terrain calcaire, ce lis apprécie aussi bien les situations au soleil ou à mi-ombre. Il donne de dix à quinze fleurs pendantes, orange vif (diamètre : 8-13 cm) aux pétales recourbés et couverts de points pourpres. Les tiges florales (H : 1,50-2,00 m) ne nécessitent aucun tuteurage.

L. lancifolium (syn. L. tigrinum): également connu sous le nom de lis tigré, cette plante d’origine asiatique apprécie les situations ensoleillées et exige un sol acide. Elle donne de dix à quinze fleurs pendantes, orange vif (diamètre : 8-10 cm) aux pétales recourbés et couverts de points pourpres. Les tiges florales (H : 1,20-1,50 m) ne nécessitent aucun tuteurage. Il se forme des bulbilles axillaires noires à la base de chaque feuille. ‘Fortunei’ aux fleurs vermillon, ‘Orange Tiger’ (orange vif), ‘Pink Tiger’ (rose saumon), ‘Red Tiger’ (vermillon), ‘Splendens’ (orange vif), ‘White Tiger’ (blanc pur), ‘Yellow Tiger’ (jaune vif), figurent parmi les principaux cultivars disponibles.

L. longiflorum : communément appelé lis de Pâques, ce lis asiatique apprécie le soleil et produit deux à trois fleurs par tige (H : 0,80-1,00 m), en longues trompettes (20 cm) blanches et parfumées. Parmi les cultivars disponibles se trouvent : ‘Snow Queen’ et ‘Casa Rosa’.

L. martagon provient des montagnes d’Europe. Il apprécie aussi bien les situations ensoleillées soleil que la mi-ombre. Il donne de nombreuses petites fleurs pendantes, vieux rose ou blanches (diamètre : 4-6 cm) aux pétales recourbés et couverts de points pourpres. Les tiges florales (H : 45 cm) ne nécessitent aucun tuteurage. Parmi les cultivars disponibles se trouvent ‘Album’ aux fleurs blanches et ‘Dalmaticum’ (grenat foncé).

L. monadelphum nous vient de Crimée et du Caucase. Se plaisant aussi bien au soleil qu’à mi-ombre, il donne trois ou quatre fleurs pendantes, jaune pâle aux pétales recourbés. Les tiges florales (H : 1,50 m) ne nécessitent aucun tuteurage.

– L. pardalinum est originaire d’Amérique du Nord. Chaque tige florale porte une dizaine de fleurs pendantes, aux pétales recourbés, rouge foncé à bordure orange ou jaune. Les tiges florales (H: 1,20 m) ne nécessitent aucun tuteurage. Cette espèce se propage facilement par rhizome.

L. pomponium est originaire des Alpes du Sud et convient bien aux rocailles calcaires. Chaque tige florale porte une dizaine de petites fleurs pendantes, aux pétales recourbés, orange foncé (H: 0,30-0,60 m).

Lis doré. Tanaka Juuyoh sous licence CC.

L. pyrenaicum provient des Pyrénées et convient bien aux rocailles quel que soit leur pH. Chaque tige florale porte environ cinq petites fleurs pendantes, aux pétales recourbés, jaune citron à orangé (H : 0,60-1,00 m). Ce lis parvient à constituer d’importants groupes. Son parfum n’est pas agréable.

L. regale : également appelé ‘lis royal’ ou ‘lis trompette’, cette plante asiatique apprécie aussi bien les situations au soleil que la mi-ombre. Sa floraison spectaculaire, très parfumée, donne de quinze à vingt fleurs blanches en forme de trompette de 15 à 18 cm de long (précédées de longs boutons floraux rose et pointant horizontalement). Les tiges florales (H : 1,20-1,50 m) doivent être discrètement tuteurées.

L. speciosum : cette espèce japonaise à floraison tardive (août-septembre) est très belle et particulièrement parfumée. Chaque tige florale porte une douzaine de fleurs pendantes, aux pétales recourbés, blancs ou tachés de rose foncé. Elle pousse en terrain acide et riche en humus. Les tiges florales (H : 1,20 -1,80 m) nécessitent un discret tuteurage. (H : 1,20-1,80 m).

L. superbum : originaire d’Amérique du Nord, il est cultivé depuis 1738. Chaque tige florale porte une dizaine de fleurs pendantes, aux pétales recourbés, orange vif. Les tiges florales (H: 1,20 m) ne nécessitent aucun tuteurage. Cette espèce se propage facilement par rhizome.

 

  • Principaux cultivars distribués :
    – ‘Black Beauty’ est un hybride très vigoureux issu de L. speciosum rubrum x L. henryi obtenu en Californie par L. Woodriff en 1958. Ce lis se plaît bien au soleil qu’à mi-ombre. Il donne des fleurs parfumées aux pétales rose pourpre bordés de blanc, recourbés (diamètre : 10-15 cm). Les tiges florales (H : 1,00-1,20 m) ne nécessitent aucun tuteurage.

    – Parmi les autres hybrides dits orientaux disponibles se trouvent : ‘Mona Lisa’ pétales rose foncé à bordure blanche et points pourpres (H : 0,75-0,90 m), ‘Muscadet’ et ‘Sans Souci’ pétales blancs et points pourpres (H: 0,75-0,90 m), ‘Pompei’ blanc, ‘Star Gazer’ pétales rose foncé à bordure blanche et points pourpres (H : 1,50 m).- ‘Massa’ est un hybride horticole dit ‘asiatique’, d’une lignée complexe. Il donne une à deux douzaines de fleurs orange uni (diamètre : 10-15 cm). Les tiges florales (H : 1,50-1,80 m) ne nécessitent aucun tuteurage. Il peut produire des bulbilles axillaires favorisant une multiplication fidèle.

    – Parmi les autres hybrides, dits asiatiques, disponibles se trouvent ‘Connecticut King’ jaune d’or (H: 0,90 m), ‘Avignon orange foncé (H : 1,00 m), ‘Enchantement’ orange vif (H : 0,75-1,20 m), ‘Grand Cru’ pétales acajou à pointe jaune d’or (H: 0,75-0,90 m), ‘Harmonie’ jaune d’or à points pourpres (H: 0,60-0,75 m), ‘Jetfire’ pétales orange à tache centrale jaune (H: 0,75-0,90 m), ‘Latoya’ rose foncé (H: 0,90), ‘Libération’ rose et lilas (H: 0,75-0,90 m), ‘Luxor’ dix à vingt-cinq fleurs blanc crème à tache jaune vif et points pourpres, sur une tige (H: 1,00-1,50 m), ‘Orange Pixie’ à courte tige (H: 0,30-0,40 m), ‘Red Carpet’ écarlate (H: 0,75m), ‘Sterling Star’ blanc à tige pourpre (H: 0,75-0,90 m).

Lis des Pyrénées. color line sous licence CC.

Parmi les hybrides obtenus dans les années 1920 et 1930 à partir des lignées de L. henryi, de L. leucanthum et de L. aurelianense se trouvent les lis dits trompette :

– African Queen’ : obtenu en 1958, est un lis trompette (longueur de fleur 0,15 m) très parfumé et orange clair à l’intérieur et bronze foncé à l’extérieur avec six fleurs sur une tige de 1,20-2,00 m de haut.

– ‘Black Magic’ : obtenu en 1959, est un lis trompette (longueur de fleur 0,15 m) très parfumé blanc pur à l’intérieur et bronze foncé à l’extérieur avec six fleurs sur une tige de 1,20-1,50 m de haut.

– ‘Golden Splendour’ : obtenu en 1957, est un lis trompette (longueur de fleur 0,15 m) très parfumé et d’un jaune d’or à l’intérieur et bronze foncé à l’extérieur avec six fleurs sur une tige de 0,90-1,20 m de haut.

– ‘Pink Perfection’ : obtenu en 1960 par croisement entre L. leucanthum centifolium et L. sargentiae pour la sélection d’un lis trompette (longueur de fleur 0,15 m) très parfumé et d’un rose foncé avec six fleurs sur une tige de 1,80 m de haut.

-‘Royal Gold’ : obtenu en 1955, est un lis trompette (longueur de fleur 0,15 m) très parfumé et d’un jaune d’or à l’intérieur et à l’extérieur avec six fleurs sur une tige pourpre de 1,20-1,80 m de haut.

 

  • Période de floraison : Juin à août.

 

  • Rusticité : Les lis résistent naturellement très bien au froid. Toutefois, il convient de les installer dans un sol relativement sec l’hiver. La culture en pot ne pose pas de problème en termes de résistance au froid. Il convient toutefois de retirer les coupes sous les pots.

 

CULTURE

  • Niveau de difficulté : Facile, avec un soin vigilant dans la lutte contre les attaques d’insectes.

 

  • Sol : Les lis survivent rarement en terrain argileux. Il convient alors d’ajouter du sable, des graviers drainants et autant que possible du compost mature. De la sorte, le système racinaire pourra se développer convenablement et passer l’hiver dans de bonnes conditions.

    La texture du sol est importante, le besoin en pH varie selon les espèces :

    – Les sols acides (sableux, granitiques, gréseux) conviennent notamment à L. auratum, L. cernuum, L. cilatum, L. columbianum, L. davidii, L. distichum, L. henricii, L. japonicum, L. lancifolium, L. leichtlinii, L. michauxii, L. nanum, L. nepalense, L. nevadense, L. nobilissimum, L. occidentale, L. oxypetalum, L. paradoxum, L. parvum, L. philadelphicum, L. philipinense, L. polyphyllum, L. ponticum, L. rubellum, L. rubescens, L. sargentiae, L. sempervivideum, L. souliei, L. speciosum, L. superbum.

    – Les sols alcalins (calcaires) conviennent notamment à L. canadense, L. candidum, L. carniolicum, L. chalcedonicum, L. duchartrei, L. formosanum, L. hansonii, L. henryi, L. humboldtii, L. lankongense, L. longiflorum, L. maculatum, L. martagon, L. monadelphum, L. pardalinum, L. pyrenaicum, L. regale.

    Les lis tolérants à tous types de sol sont : L. bulbiferum, L. concolor, L. pomponium, L. pumilum.

 

  • Exposition : La plupart des lis fleurissent à mi-ombre ce qui autorise leur utilisation en sous-bois clair. Certains comme L. candidum et L. bulbiferum exigent le plein soleil.

 

  • Semis/plantation : la période de plantation des cayeux est celle de leur dormance, de l’automne à fin mars. Il convient de planter les plus petits cayeux entre 10 et 15 cm de profondeur (cas du L. martagon) et les plus gros entre 15 et 25 cm. On le fait dans un trou si possible deux fois plus profond que nécessaire et à moitié rempli d’un mélange de terre de jardin et de tourbe ou de compost mature.

 

  • Conduite de culture : Les lis sont toujours décoratifs qu’ils soient plantés en masse dans le jardin ou en pot sur une terrasse.

    L’apport printanier de compost ou mieux, de fumier mature de bovin, est la meilleure solution. Sinon, un engrais en granulés riche en potassium pour la floraison, de type NPK 7-14-28, est envisageable à la même période, laquelle inaugure les arrosages. Après la floraison, plus aucun engrais n’est utile à une plante qui va entrer en repos.Les arrosages sont bien venus de la sortie de la tige jusqu’à la floraison. D’abord avec modération, puis de façon plus soutenue jusqu’à la floraison complète, surtout pour les plantes en pot. Ensuite, repos pour tous.

 

  • Maladies et parasites courants : Les lis peuvent être victimes de maladies virales, en particulier L. longifolium. Ils sont également vulnérables au botrytis, notamment L. candidum. Les cayeux peuvent également être atteints par des champignons du genre Fusarium et pourrir. Les lapins et les limaces peuvent s’y intéresser car les lis sont comestibles. L’attaque d’insecte la plus probable est celle du criocère du lis un coléoptère vermillon, récemment arrivé en France, dont on peut réduire les effets dévastateurs par une destruction manuelle quotidienne de juin à septembre.

 

 

Fiche rédigée par Frédéric Pernel, SNHF, section Art des jardins .

 

Pour en savoir plus :
Woodland garden, Beth Chatto, Cassell Illustrated, 2005, 224 p.

The gardener’s Guide to Growing Lilies, Michael Jefferson-Brown, Harris Howland, Timber Press, 1996, 160 p.

Encyclopédie des plantes vivaces, Graham Rice, Royal Horticultural Society, Gallimard, 2006, pp. 43-45.

Shade planting solutions for shady gardens, Keith Wiley, Mitchell Beazley, London, 2006, 176 p.

Vivaces, Ulmerium Plantes de jardin, Didier Willery, Ulmer, 2012, p.199-200.

Guide des Végétaux, Bulbes à fleurs de printemps et d’automne, Horticolor, 2002, pp. 172-181.