[Conférences] D’où viennent nos espèces fruitières ?

Le Conseil scientifique de la SNHF propose depuis quelques années une série de webinaires durant la période hivernale. Les présentations sont diverses, toujours liées aux préoccupations du jardinier amateur, et, tout en restant scientifiques, sont vulgarisées pour tous les publics.

Après l’origine géographique des légumes en 2023, cette année le thème des webinaires sera « D’où viennent nos fruitiers ? ». Trois sessions porteront sur les fruitiers à pépins, fruitiers à noyaux et fruitiers oubliés et exotiques. Une dernière demi-journée, en présentiel, sera consacrée à la filière fruitière française.

  • Fruitiers à pépins, mardi 10 décembre 2024 à 14h30 en ligne,
  • Fruitiers oubliés et exotiques, mardi 7 janvier 2025 à 14h30 en ligne,
  • Fruitiers à noyaux, le mercredi 15 janvier 2025 à 14h30 en ligne,
  • La filière fruitière française, Mardi 21 janvier 2025 à 14h30 en présentiel à Académie d’Agriculture de France.

L’accès aux webinaires et à la journée en présentiel est libre, sur inscription.

Les conférences passées

La filière fruitière française

Mardi 21 janvier 2025 à 14h30 en présentiel à Académie d’Agriculture de France
18 rue de Bellechasse 75007 Paris
La filière fruitière française

  • Orientations de recherche de la filière fruits relation avec le changement climatique, Jean-Luc Regnard Professeur honoraire, Institut d’agronomie SupAgro Montpellier.
  • Qualité des fruits : perception sensorielle et facteurs impactant, Valentine Cottet Ingénieure de recherche CTIFL,
  • Les filières fruits frais et transformés, Nollan Rioual-Puget, Chef d’unité Filières spécialisées FranceAgrimer Montreuil et Pauline Cuenin, Chargée d’études économiques Fruits et Légumes à FranceAgriMer.

Orientations de recherche de la filière fruits en relation avec le changement climatique

Par Jean-Luc Regnard, avec la collaboration de nombreux collègues (groupe fruits INRAE)

Désormais très présent dans le discours d’arboriculteurs, et largement pris en compte par les recherches effectuées au bénéfice de la filière fruits en France, le changement climatique questionne la durabilité et la compétitivité de ce secteur professionnel. Au plan biologique et agronomique, les diverses perturbations sont de mieux en mieux caractérisées et analysées, qu’elles affectent les cycles végétatif et reproductif des arbres fruitiers, la production, l’occurrence des bioagresseurs, sans oublier les pertes dues aux gelées printanières. Pour les espèces fruitières, du fait de leur pérennité et de la spécialisation des exploitations, les axes actuels de recherche consistent surtout à améliorer la compréhension et la prédiction des processus (ex. de la phénologie), à créer le matériel végétal de demain (variétés et porte-greffe), à concevoir des systèmes de culture plus résilients et des outils d’aide à la décision. Des opportunités peuvent en parallèle être saisies par la profession, à la faveur des changements climatiques en cours. L’échelle temporelle des possibilités nées des recherches fruitières va du court-terme au long terme, face à des changements globaux très rapides. Cette discordance des temporalités souligne l’importance de collaborations de plus en plus efficientes entre les acteurs, depuis le terrain jusqu’au laboratoire.

 

Jean-Luc Regnard, Professeur émérite de l’Institut Agro / Montpellier SupAgro,

Ingénieur Agronome, Docteur de 3e cycle, professeur à l’ENSH Versailles, puis à l’Institut Agro Montpellier, aujourd’hui en retraite, après avoir enseigné l’arboriculture fruitière et développé une recherche en écophysiologie des plantes pérennes, notamment en réponse aux stress abiotiques, en lien avec la connaissance de la diversité génétique. Sa participation à différentes instances officielles du secteur fruitier (CTPS section arbres fruitiers, GIS fruits), à des sociétés scientifiques (ISHS), au Conseil scientifique de la SNHF, et de fréquents échanges avec le monde professionnel, lui ont permis de construire une expertise aujourd’hui sollicitée dans l’évaluation de dossiers, de projets ou publications.

Pour un fruit, la qualité gustative est un des éléments les plus recherchés et attendus par les consommateurs, mais aussi par tous les acteurs de la filière.

Après avoir défini la qualité, nous verrons quels sont les moyens possibles pour mesurer la qualité gustative, et comment l’évaluation sensorielle est primordiale pour rendre compte des perceptions humaines. Les méthodes de mesures physico-chimiques, sensorielles et d’appréciations des consommateurs seront abordées.

L’élaboration de la qualité gustative se déroule au verger puis se définit à la récolte et doit ensuite être maintenus et préservés tout au long du parcours post récolte jusqu’au consommateur. La qualité organoleptique résulte donc de l’ensemble des pratiques mises en œuvre, intégrant les contraintes de production et de commercialisation. Les enjeux associés à la construction et au maintien de la qualité sont de ce fait variables et multifactoriels les rendant complexes à appréhender.

Enfin, les travaux de recherches menées au CTIFL sur la qualité gustative des fruits seront exposés à travers quelques exemples mettant en avant les facteurs impactant comme le matériel végétal, l’itinéraire de production ou post récolte. Ces exemples concerneront différentes espèces de fruits.

Valentine Cottet

Valentine Cottet est Ingénieure de recherche responsable du Laboratoire d’évaluation sensorielle au CTIFL. Après un Master en sciences sensorielles et un DESS en épidémiologie nutritionnelle, elle a travaillé sur la thématique alimentation auprès des jeunes à la région Occitanie puis en Afrique auprès des populations dénutries au Congo. Elle rejoint le CTIFL en 2007. Depuis, au sein de l’Unité Mesure et Optimisation de la qualité (MOQUA), elle est en charge du programme d’évaluation sensorielle où elle a notamment développé les études sur les préférences et les attentes des consommateurs des fruits et légumes.

Les filières fruits frais et transformés françaises : un éclairage aux différents stades, de la production aux débouchés nationaux et internationaux

La France est le 5ᵉ producteur européen de fruits frais. Cependant, environ 40 % des fruits frais que nous consommons proviennent de la production française. De plus, le déficit de la balance commerciale de la France en fruits frais continue de se creuser au fil des ans avec une hausse des importations en volume de 25 % en 20 ans pour les fruits frais tempérés et de 34 % pour les fruits tropicaux et agrumes. Ces constats très globaux cachent une diversité de situations spécifiques selon les fruits. L’objectif de cet exposé est de présenter les chiffres clés de la filière fruits au niveau de la production et de la consommation pour comprendre les dynamiques et évolutions des échanges d’import et d’export de fruits de la France.

Après une première analyse très globale sur les catégories « fruits tempérés » et « fruits tropicaux et agrumes », nous ferons des focus sur certains fruits et appréhenderons la filière des fruits transformés.

Pauline Cuenin – chargée d’études économiques sur les filières fruits et légumes frais et transformés à FranceAgriMer

Ingénieure agronome de formation, Pauline Cuenin a complété son cursus avec un master en sociologie et développement rural. Après avoir travaillé à l’Agence de Services et de Paiement sur des questions de développement agricole, elle a rejoint FranceAgriMer en 2019 comme chargée d’études consommation à l’Unité filières végétales spécialisées. Actuellement chargée d’études économiques sur les filières Fruits et Légumes frais et transformés, elle assure le suivi conjoncturel et structurel des marchés fruits et légumes et pilote des études en collaboration avec les organisations interprofessionnelles des fruits et légumes.

Nollan Rioual Puget – chef de l’Unité Filières Spécialisées à FranceAgriMer

Ingénieur agronome de formation, spécialisé en technique d’élevage, Nollan RIOUAL PUGET intègre FranceAgriMer en 2019 en tant que chargé de conjoncture Fruits et Légumes et d’études économique en horticulture, au sein de l’unité filières spécialisées. Après deux ans et demi sur ce poste, il reprend le poste de chargé d’études économiques sur le marché français du vin, dans la même unité. En septembre 2024 il devient chef de l’unité filières spécialisées et assure désormais le bon suivi de l’ensemble des études de l’unité ainsi que les différents contacts avec les interprofessions des filières suivis par l’unité (Fruits et Légumes frais et transformés, Pomme de Terre fraiche et transformée, Tabac, Houblon, Miel, Cidre, Vin et Spiritueux). 

Fruitiers à noyaux

De l’origine des cerisiers à l’intérêt de la diversité génétique face au changement climatique, Anthony Bernard, Chargé de recherche INRAE Biologie du fruit et pathologie Bordeaux,

Mercredi 15 janvier 2025 à 14h30 en ligne

  • Origine de la diversité du pêcher et utilisation : de la Chine aux vergers de demain, Bénédicte Quilot Responsable du groupe Prunus Génétique et Amélioration des Fruits et Légumes INRAE Avignon,
  • De l’origine des cerisiers à l’intérêt de la diversité génétique face au changement climatique, Anthony Bernard, Chargé de recherche INRAE Biologie du fruit et pathologie Bordeaux,
  • Chronique de l’abricotier et de l’amandier, des contreforts de l’Himalaya à nos assiettes, Véronique Decroocq, Directrice de l’unité INRAE Prunus, Adaptation, Diversité, Amélioration Bordeaux.

Bénédicte Quilot, Directrice de Recherche et Directrice de l’unité INRAE Génétique et Amélioration des Fruits et Légumes, Avignon

 Écophysiologiste, modélisatrice et généticienne, Bénédicte Quilot est Directrice de Recherche INRAE. Elle a pris la direction de l’unité Génétique et Amélioration des Fruits et Légumes (GAFL), à Avignon, le 1er janvier 2024.

Après une classe préparatoire et des études d’ingénieur agronome à l’INAPG, elle fait ses premiers pas à INRAE en stage de Master 2, au sein de l’unité Plantes et Systèmes de culture Horticoles, à Avignon. Elle poursuit ses travaux sur les Prunus avec une thèse en modélisation écophysiologique et génétique sur le cas de la qualité organoleptique chez la pêche.

Par le biais d’un concours de Chargé de recherche, elle rejoint l’unité Génétique et Amélioration des Fruits et Légumes. Ses activités de recherche sont axées sur la qualité des fruits, dont les maladies de conservation chez les Prunus. Elle va démontrer l’intérêt de combiner la composante écophysiologique et la composante génétique, pour prédire leur qualité. Elle développe une approche innovante associant ces composantes à la modélisation informatique pour concevoir des vergers de production à faibles intrants.

Au défi de l’adaptation des variétés de plantes aux conditions environnementales, s’ajoute celui de la réduction de l’usage des pesticides sur lequel se concentrent Bénédicte Quilot et son équipe, reconnus pour leurs travaux sur les résistances aux ravageurs et aux maladies. Ils abordent désormais la question de la résilience des arbres.

 

Origine de la diversité du pêcher et utilisation : de la Chine aux vergers de demain

Le pêcher, Prunus persica (L.) Batsch, appartient à la famille des Rosacées, et au genre Prunus qui regroupe les arbres fruitiers à noyaux et comprend donc également les pruniers (P. domestica et P. salicina), l’amandier (P. dulcis) ou encore les abricotiers (P. armeniaca) et les cerisiers (P. avium et P. cerasus). Il est originaire de Chine, où il a été domestiqué il y a environ 4 000 ans. Depuis la Chine, il s’est propagé dans le monde le long de la route de la Soie puis vers le reste de l’Europe. Il a été introduit en Amérique par les explorateurs espagnols au XVIe siècle. Au fil du temps, il est devenu un fruit important dans les régions tempérées d’Amérique.

Avec une production annuelle d’environ 26 millions de tonnes, la pêche est l’un des fruits les plus consommés au monde. La majorité de la production est destinée à la consommation en frais, et une moindre part est transformée. Il existe plus de 300 variétés de pêches et nectarines cultivées dans nos vergers (40 % de fruits à chair blanche, 60 % à chair jaune), mais aussi des variétés aux fruits plats ou sanguins. Après une sélection pour l’adaptation à une gamme variée de climats à travers le monde avec notamment une adaptation aux zones à faible froid, les cibles de sélection ont porté sur le calibre des fruits ainsi que leur coloration, la teneur en sucre, le taux d’acidité, la fermeté et un élargissement de la période de maturité.

Le pêcher peut être croisé de façon plus ou moins aisée avec l’amandier et cinq espèces proches apparentées : P. cerasifera, P. davidiana, P. kansuensis, P. mira et P. persica écotype ferganensis. Ces dernières ont des fruits de moindre qualité agronomique, mais sont la source de facteurs de résistance aux maladies et bioagresseurs. En effet le pêcher est attaqué par de nombreux pathogènes et aujourd’hui sa culture requiert un usage important de produits phytosanitaires. Les ressources génétiques intra- et interspécifiques constituent une ressource essentielle pour améliorer la résistance du pêcher aux stress biotiques par croisements successifs. Le Centre de Ressources Biologiques Prunus-Juglans d’INRAE, implanté en Aquitaine et en PACA, conserve 4500 accessions de fruits à noyaux représentant une diversité importante. Une core-collection de 206 accessions de pêchers maximisant cette diversité est implantée en 5 sites et conduite en bas intrants phytosanitaires. Elle fait l’objet d’observations permettant d’identifier des résistances et de caractériser le comportement résilient au cours d’une saison et au fil des années des accessions. Des géniteurs d’intérêt pour ces traits pourront ainsi être introduits dans les programmes de sélection pour améliorer le comportement des nouvelles variétés face aux bio-agresseurs.

La fleur de cerisier est un symbole profondément enraciné dans la culture nippone, mais dans nos contrées, c’est pour ses fruits que cet arbre est particulièrement prisé. Les cerisiers, membres de la vaste famille des Rosacées et du genre Prunus (comme les pêchers, abricotiers, amandiers et pruniers), regroupent plusieurs espèces, parmi lesquelles P. avium, le cerisier doux, et P. cerasus, le cerisier acide. Originaire des régions entourant la mer Caspienne et la mer Noire, le cerisier doux aurait été disséminé en Europe par les oiseaux avant d’être domestiqué le long de la vallée du Danube durant le Néolithique, il y a environ 4000 ans. Dans l’Antiquité grecque, il était probablement apprécié autant pour ses fruits que pour son bois, tandis que la première représentation de cerises apparaît dans une mosaïque romaine du IIIè siècle. Durant le Moyen Âge, l’Europe est décrite comme un important bassin de sélection consciente, menant à l’existence de cultivars locaux. Aujourd’hui, la diversité génétique disponible constitue une ressource précieuse pour comprendre l’adaptation du cerisier face au changement climatique. Cette présentation explorera l’histoire fascinante du cerisier avant de mettre en lumière les recherches sur la diversité génétique et la variabilité phénotypique, indispensables pour concevoir des variétés résilientes et adaptées aux défis du changement climatique.

Parcours professionnel :

Anthony Bernard est chargé de recherche à l’Institut National de Recherche pour l’Agriculture, l’Alimentation et l’Environnement (INRAE), dans l’unité Biologie du Fruit et Pathologie à Bordeaux. Son expertise porte sur la diversité génétique, la génétique des caractères quantitatifs et la génomique des arbres fruitiers. Après avoir réalisé une thèse dédiée à l’étude de la diversité génétique du noyer, il mène maintenant ses recherches sur le cerisier dans le but de comprendre les mécanismes de son adaptation face au changement climatique. Anthony étudie les ressources génétiques disponibles afin d’identifier les zones du génome contrôlant les caractères agronomiques majeurs comme la date de floraison, caractère crucial dans une stratégie d’évitement des gelées printanières, puis d’autres caractères liés à la qualité du fruit. Prochainement, il ouvrira ses recherches pour étudier l’effet de stress combinés, biotiques et abiotiques.

La domestication des arbres fruitiers a conduit à une sélection humaine influençant leurs caractères reproductifs, végétatifs ainsi que leur réponse aux stress biotiques et abiotiques. Au cours des derniers millénaires de domestication et siècles de sélection, seule une fraction réduite de la diversité génétique disponible dans le monde a été exploitée, d’où la nécessité de réintroduire de la diversité rare, voire sauvage dans les schémas de sélection pour faire face aux enjeux du changement climatique. Ainsi, améliorer nos connaissances sur la domestication et la dissémination des espèces cultivées est essentiel afin d’élucider les processus évolutifs qui façonnent la divergence et la diversification des espèces cultivées tout au long de leur aire de distribution ; elle permet également d’identifier des germoplasmes sauvages originaux et uniques, qu’il convient de préserver.

L’amandier cultivé, Prunus dulcis, et l’abricotier, Prunus armeniaca, sont tous deux originaires des régions montagneuses d’Asie centrale. Identifier les parents sauvages ayant contribué au pool génétique cultivé et comprendre leur histoire évolutive reste un sujet de recherche crucial pour le devenir de l’arboriculture fruitière. À l’aide de la génétique des populations, nous avons étudié l’histoire de la domestication et de la diversification de l’abricotier et de l’amandier. Ces espèces se caractérisent par un petit génome (<250 Mbp) et des populations naturelles sont encore disponibles dans leur bassin d’origine, l’Asie centrale.

Les résultats montrent que les abricotiers cultivés en Europe et en Chine proviennent de deux événements de domestications indépendants : les cultivars européens descendent de populations sauvages du nord de l’Asie centrale, tandis que les cultivars chinois viennent du sud de cette région. Malgré des caractéristiques phénotypiques similaires, les empreintes génétiques de la sélection humaine diffèrent entre les deux groupes, indiquant que des modifications génomiques variées peuvent conduire à des mécanismes adaptatifs semblables.

Dans le cas de l’amandier cultivé, quatre groupes génétiques distincts ont été identifiés d’Est en Ouest ; ils se séparent nettement des espèces sauvages apparentées provenant du Moyen-Orient (P. turcomanica, P. orientalis), du Caucase (P. fenzliana) et d’Asie centrale (P. spinosissima), chacun formant des pools génétiques très différenciés. Une seule domestication de P. dulcis a été démontrée, à partir de P. orientalis au Moyen-Orient et non pas à partir de P. fenzliana comme cela avait été précédemment suggéré. Suite à sa domestication, l’amandier, strictement auto-incompatible, a continué à échanger avec les espèces sauvages environnantes, avec par exemple P. fenzliana en Turquie et P. spinosissima en Asie centrale.

Ainsi, ces études apportent un regard nouveau sur l’histoire de la domestication et confirment davantage les processus complexes et prolongés de domestication des arbres fruitiers, impliquant plusieurs espèces sauvages et un flux génétique entre espèces cultivées et espèces sauvages, tout au long de leur dissémination vers le pourtour méditerranéen.

Véronique Decroocq / Chercheure INRAE

Véronique Decroocq est directrice de recherche dans l’équipe PrADAm (Prunus : Adaptation, Diversité pour l’Amélioration) au sein de l’unité de recherche en Biologie et Pathologie des Fruits de Bordeaux. Elle est diplômée de l’école d’agriculture ISA de Lille et de l’Université de Louvain la Neuve (Belgique), puis a poursuivi ses études à l’Université Paris XI Orsay où elle a obtenu son doctorat (1994) en biologie moléculaire et cellulaire des plantes. En tant que post-doctorante, elle a bénéficié d’une bourse du CSIRO Plant Industry (Canberra, Australie) avant d’être nommée chercheuse à l’INRA en 1997. Depuis lors, ses recherches se sont concentrées sur l’analyse moléculaire des mécanismes de résistance aux virus et plus largement aux pathogènes, chez les arbres fruitiers à noyaux avant de plus récemment, se recentrer sur l’histoire évolutive de ces espèces pérennes et leurs apparentées sauvages, leur diversité génétique notamment en lien avec leur adaptation aux stress biotique/abiotique.

Fruitiers oubliés et exotiques

Mardi 7 janvier 2025 à 14h30 en ligne

  • Fruits tropicaux, des origines à notre table, Fabrice Le Bellec, Directeur de l’unité de recherche HortSys Cirad Montpellier
  • L’Europe, nouvelle terre d’accueil pour la culture des fruits tropicaux ?, Fabrice Le Bellec Directeur de l’unité de recherche HortSys Cirad Montpellier
  • Fruits oubliés, néflier, Eleagnus, prunellier etc., Marie Maitrot Arboriste Gourmand’arbres Loiret.

Fabrice Le Bellec est chercheur au Cirad. Agronome spécialiste de la conception et de l’évaluation des systèmes de culture, il travaille en particulier sur les systèmes horticoles (fruits & légumes) tropicaux. Sa carrière scientifique s’est construite essentiellement dans les DROM (Réunion et Antilles) au plus près des acteurs de ces territoires assumant un rôle d’animateur et de facilitateur pour accompagner les innovations agroécologiques. Depuis 2018, il est basé à Montpellier et assure la direction de l’unité de recherche HortSys du Cirad. Il est l’auteur avec son épouse de plusieurs livres sur les fruits tropicaux aux éditions Quae (Fruits Tropicaux, Invitation au voyage), Orphie (Fruits Tropicaux, connaître et cultiver mes arbres fruitiers), et PLB (A la découverte des fruits des Antilles).

 

Fruits tropicaux, des origines à notre table.

Avant l’invention de l’agriculture, les hommes, pour survivre, ont dû apprendre à utiliser au mieux les ressources naturelles de leur milieu. Les études ethnobotaniques nous renseignent sur l’extraordinaire richesse des espèces exploitées par les sociétés primitives mais aussi sur la multiplicité des usages d’une même espèce et par conséquent sur l’inventivité et les recherches développées par les hommes ; par exemple pour rendre comestibles des fruits naturellement indigestes voire toxiques. Ainsi, de tout temps les hommes ont domestiqué les plantes. Puis ils se sont ingéniés à les faire voyager… les espèces fruitières tropicales ne fait exception : toutes ont depuis le début fait l’objet d’échanges d’une tribu à l’autre, d’un peuple à l’autre, d’un pays à l’autre… Une des raisons ? Elles ont un rôle prépondérant voire indispensable dans la diète quotidienne des populations. Au-delà des minéraux, vitamines et autres composés bienfaiteurs que renferment les fruits tropicaux, certains d’entre eux ont eu (et ont encore) un rôle majeur dans l’économie de subsistance de certains pays. L’intérêt de ces espèces fruitières a ensuite légitimé les échanges intercontinentaux qui se sont accélérés dès le XVe siècle lors des grandes expéditions de découverte et de colonisation européennes. Pour le meilleur et pour le pire… Après une présentation d’une partie de cette richesse tropicale, l’exposé racontera la saga de la diffusion du manguier (Mangifera indica) de son pays d’origine à sa récente introduction en Espagne, en passant par l’Afrique et la Floride…

Fabrice Le Bellec est chercheur au Cirad. Agronome spécialiste de la conception et de l’évaluation des systèmes de culture, il travaille en particulier sur les systèmes horticoles (fruits & légumes) tropicaux. Sa carrière scientifique s’est construite essentiellement dans les DROM (Réunion et Antilles) au plus près des acteurs de ces territoires assumant un rôle d’animateur et de facilitateur pour accompagner les innovations agroécologiques. Depuis 2018, il est basé à Montpellier et assure la direction de l’unité de recherche HortSys du Cirad. Il est l’auteur avec son épouse de plusieurs livres sur les fruits tropicaux aux éditions Quae (Fruits Tropicaux, Invitation au voyage), Orphie (Fruits Tropicaux, connaître et cultiver mes arbres fruitiers), et PLB (A la découverte des fruits des Antilles).

 

L’Europe, nouvelle terre d’accueil pour la culture des fruits tropicaux ?

« La culture de l’ananas commença à être pratiquée en Europe vers le milieu du XVIIIe siècle. M. Le Court, riche négociant, possédait dans sa propriété des environs de Leyde (Hollande), des serres à primeurs dans lesquelles il récoltait en 1737, des Ananas, d’après un procédé de culture que Miller a décrit longuement dans son dictionnaire des Jardiniers ». Depuis fort longtemps, les européens se sont ingéniés à essayer de faire croître toutes sortes de végétaux et notamment des fruitiers tropicaux ou subtropicaux. Avec les effets du changement climatique, les initiatives d’introduction et de culture sous serre ou en plein champs s’intensifient, notamment en France : des avocatiers à Perpignan, des pitayas à Cavaillon, de la vanille en Bretagne… Dans cet exposé seront abordés les enjeux, les contraintes et les risques liés à l’implantation de ces nouvelles cultures sur ces territoires d’adoption.

Parcours : Passionnée par l’Arbre depuis -presque- toujours, j’ai conduit ma vie professionnelle pour mieux connaître ces grands végétaux et les relations qui nous unissent à eux. D’abord technicienne forestière à l’office national des forêts, puis responsable chasse/expertise/accueil du public, j’ai ensuite eu la chance de travailler à l’arboretum national des Barrés. A la fermeture du site, j’ai intégré le Département Santé Forêt puis le Centre National de la Propriété Forestière. Aujourd’hui, enseignante en Aménagement forestier au lycée des Barres pour des élèves post bac, je développe en parallèle mon autoentreprise créée en 2024 : Gourmand’arbres.

 

Culture de fruits forestiers rares et oubliés

Gourmand’arbres a pour objectif de développer une culture de fruits forestiers rares et oubliés en Puisaye (89) et de proposer des ateliers de connaissances forestières dans toute la France.

Je vous présenterai lors de cette visioconférence – en alliant mes connaissances forestières de terrain, des recherches bibliographiques, l’utilisation de nouveaux outils et mes expériences personnelles – le projet de production de fruits forestiers rares et oubliés au travers :

  • de la démarche de production qui est fondée sur les potentiels intrinsèques de chaque espèce voire individu,
  • des parcelles forestières : 4 sites aux stations et potentialités très diverses passant d’une station fraiche, riche alluvionnaire à un coteau calcaire sec
  • de quelques une des essences présentes parmi la dizaine déjà en place (sureau Sambucus nigra, cornouiller Cornus mas, néflier Mespilus germanica, châtaignier Castanea sativa)
  • de quelques unes des essences introduites parmi la trentaine prévue (Amelanchier canadensis, Elaeagnus umbellata,  Zanthoxylum armatum, Carya ovata)
  • des modes de culture (semis, boutures, marcottes aériennes) de quelques essences en cultures (Sorbus latifolia, Diospyros virginiana, Tilia henryana, Pseudocydonia sinensis)
  • des essences écartées pour l’instant (Asiminia triloba, Eriobotrya japonica).
  • des travaux effectués et le suivi mis en place
  • des débouchés envisagés et de quelques recettes.

Fruitiers à pépins

Mardi 10 décembre 2024 à 14h30 en ligne

  • Reconstitution de la généalogie des variétés anciennes de pommier, Hélène Muranty, Chargée de Recherches INRAE Institut de Recherche en Horticulture et Semences Angers,
  • Diversité des poiriers sauvages et cultivés : la comprendre, la protéger, l’utiliser ? , Jade Bruxaux Post-doc programme FruitDiv Institut de Recherche en Horticulture et Semences Angers,
  • Un patrimoine fruitier, le pôle fruitier de Bretagne, Olivier Ibarra, Responsable du pôle fruitier de Bretagne Dinan.

Le pommier cultivé (Malus domestica) appartient au genre Malus qui compte une trentaine d’espèces. Le genre appartient lui-même à la sous-famille des Maloïdeae, qui se range dans la famille des Rosaceae. L’ancêtre principal du pommier cultivé est l’espèce Malus sieversii, que l’on trouve aujourd’hui dans les montagnes du Tian Shan en Asie centrale. Au cours de son voyage de l’Asie vers l’Europe le long des routes de la Soie, le génome du pommier s’est enrichi d’apports provenant de Malus orientalis, que l’on trouve aujourd’hui en Asie mineure, et de l’espèce sauvage européenne, Malus sylvestris.

Les variétés de pommier peuvent être maintenues pendant des siècles dans des vergers ou des conservatoires grâce au greffage. L’identification des variétés a longtemps reposé sur une description pomologique concernant l’architecture de l’arbre, la taille et la forme des feuilles, la taille, la forme, et la couleur des fruits, et la couleur de la chair, et parfois le goût, ainsi que la période de maturité. Mais une partie de ces caractères peut résulter de l’effet de l’environnement plutôt que du génotype, c’est-à-dire de la variété proprement dite. L’utilisation du marquage moléculaire (issu de l’ADN) permet aujourd’hui une identification variétale plus sûre : avec quelques marqueurs moléculaires constituant une empreinte génétique, on peut identifier des arbres qui portent le même profil moléculaire, et qui sont donc issus du même pépin au départ. Mais avec un plus grand nombre de marqueurs, couvrant tout le génome (c.à.d. tous les chromosomes), on peut également identifier les relations de parentés entre les variétés.

Dans un premier temps, avec des méthodes simples de comptage des « erreurs mendéliennes », des relations de parentés impliquant plus de 800 variétés ont été identifiées dans une étude impliquant 1400 variétés anciennes ou locales de pommier. Les parents de variétés emblématiques telles que ‘Calville Blanc d’Hiver’ (France), ‘Transparente de Croncels’ (France), ‘Ribston Pippin’ (Grande-Bretagne) ou encore ‘White Transparent’ (Pays Baltes) ont été déterminés. Un arbre généalogique couvrant sept générations a été reconstitué. Il mettait en lumière la contribution très importante et inattendue de deux variétés normande et anglaise datant de la Renaissance, ‘Reinette Franche’ et ‘Margil’, ainsi que celle de la variété russe ‘Alexander’ datant du XVIIIème siècle.

Dans un second temps, des méthodes plus élaborées ont été développées i) pour utiliser conjointement des données de marquage moléculaire obtenues avec des technologies différentes, ii) pour déduire des relations d’apparentement au-delà de la relation parent-enfant, c’est-à-dire de type pleins-frères, demi-frères ou grand-parent – petit-enfant, iii) pour déduire qui est le parent et qui est l’enfant dans une relation où le deuxième parent n’est pas identifié, iv) pour reconstituer le pédigrée de variétés triploïdes.

L’application de ces méthodes à un nombre de plus en plus grand de variétés a permis d’identifier des groupes de demi-frères possédant un parent commun, ce qui permet parfois ensuite de déduire la région probable d’origine de ce parent commun et de le chercher dans les collections locales. Le pédigrée du parent inconnu de la variété ‘Cox’s Pomona’ a été reconstruit. Il comprend la variété ‘Reinette Franche’, qui interviendrait deux fois comme grand-parent. La variété ‘Fameuse’ a été indiquée comme grand-parent probable de la variété ‘McIntosh’. Le sens de la relation entre les variétés ‘Reinette Franche’ et ‘Nonpareil’ a pu être précisé, avec ‘Reinette Franche’ en parent. De même, ‘Bellefleur de Brabant’ a été montré comme parent de ‘Court Pendu Plat’, alors que les dates des documents les plus anciens citant ces noms de variétés, supposés permettre la datation approximative de la naissance des variétés, indiquaient une relation inverse. L’étude des variétés triploïdes a montré que contrairement à ce qu’indiquait parfois la littérature, les génotypes triploïdes ne sont pas des parents de génotypes diploïdes. Le plus souvent, la forte ressemblance phénotypique entre une variété diploïde et une variété triploïde qui avait été suggérée comme son parent est à relier avec le partage d’un parent commun, dont un gamète diploïde est à l’origine de la variété triploïde. C’est le cas de la variété diploïde ‘Cox’s Orange Pippin’, qui était supposée avoir pour parent la variété triploïde ‘Ribston Pippin’ : en fait ‘Cox’s Orange Pippin’ et ‘Ribston Pippin’ ont en commun le parent ‘Margil’. De plus, l’élargissement de l’ensemble de variétés génotypées a permis d’identifier le deuxième parent de la variété ‘Cox’s Orange Pippin’, qui est la variété ‘Rosemary Russet’, un enfant de ‘Nonpareil’.

L’exposé sera l’occasion d’illustrer ces relations d’apparentement et le large pédigrée qu’on peut en déduire. Un focus sera fait sur l’utilisation de ce pédigrée en sélection de variétés modernes.

Hélène Muranty

Hélène Muranty est chargée de recherche à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE). Elle effectue ses recherches au sein de l’équipe ResPom (Résistance des Pomoïdées) de l’Institut de recherche en horticulture et semences (IRHS), à Angers. Ses recherches portent sur l’utilisation des marqueurs moléculaires dans les stratégies d’amélioration des arbres fruitiers, avec un focus sur le pommier principalement. Dans ce cadre, elle s’intéresse d’une part à la compréhension du déterminisme génétique des caractères d’intérêt, résistances aux maladies et ravageurs mais aussi autres caractères participant à la valeur agronomique des variétés. D’autre part, elle vient en appui à la mise en œuvre de la sélection assistée par marqueurs pour des gènes majeurs ou des QTLs, et étudie l’intérêt de la sélection génomique.

Les poiriers, arbres fruitiers à pépins de la famille des Rosacées, forment un groupe bien plus vaste que les quelques espèces cultivées pour leurs fruits ou utilisées en ornementation. Au cours de la présentation, nous passerons en revue la grande diversité actuelle au sein du genre Pyrus en Europe, mais aussi en Asie, puis nous aborderons la diversité des variétés au sein des poires cultivées, et essaierons de comprendre comment autant d’espèces et de variétés ont pu apparaître. Je présenterai également le projet européen FruitDiv qui vise à étudier les espèces d’arbres fruitiers non cultivés, dans un but de conservation, mais aussi dans un but potentiel d’amélioration des variétés cultivées.

Jade Bruxaux

Après une formation en écologie et génétique, j’ai travaillé plusieurs années en France puis en Suède sur toutes sortes d’espèces : oiseaux, champignons, conifères… Depuis juin, j’ai rejoint l’INRAE d’Angers pour travailler sur la diversité génétique des arbres fruitiers sauvages, et en particulier des poiriers sauvages.

Résumé de l’intervention

Lorsque l’on parle de patrimoine fruitier, ou de biodiversité cultivée fruitière, nous touchons tout autant une ressource culturelle, sorte de raison d’être d’une variété, qu’une ressource génétique, résultat de multiples croisements, généralement de hasard, au fil des siècles. En Bretagne, il est d’usage de dire qu’une variété n’existe que si les deux sont réunies et que perdre l’une des deux est souvent irrémédiable.

Le Pôle Fruitier de Bretagne a été imaginé au début des années 2010 dans l’esprit des Conservatoires Régionaux des Ressources Génétiques, à l’initiative et dans l’objectif de fédérer les structures locales œuvrant depuis les années 1980s à la préservation du patrimoine fruitier via un travail de collectage (de mémoire et de matériel végétal) et de création in situ d’une multitude de vergers à vocation conservatoire. La conservation des variétés recensées s’organise ainsi en Bretagne via un ensemble évolutif de près de 200 vergers (majoritairement de pommiers) à vocation conservatoire gérés par de nombreux acteurs locaux et représentant plus de 10 000 arbres pour un nombre d’accessions supérieur à 3 000.

En effet, s’il existe bien évidemment différents moyens de conserver cette ressource à l’identique, excluant de fait la conservation par graine, le système retenu pour conserver de manière efficience cette biodiversité cultivée fruitière est celui de la conservation par greffage sur porte-greffe franc ou sélectionné, l’ensemble de ces porte-greffes + greffons étant implantés dans des vergers dit conservatoires. Cette modalité s’est avérée être à l’usage, pour un réseau principalement bénévole, une solution plus accessible techniquement et économiquement que la cryoconservation et aussi moins aléatoire que le bouturage.

Une des spécificités historiques bretonnes, au-delà de la très importante richesse pomologique paysanne et donc de la modeste bibliographie disponible, est le choix d’implanter ces vergers conservatoires au plus proche du secteur de collectage, sur des terrains principalement publics et peu aliénables et surtout une modalité de conduite des vergers en haute-tige, à l’image des vergers de plein vent sur lesquels ont été prélevés les variétés mais aussi pour être en cohérence avec les informations comportementales collectées chez les détenteurs de ces variétés.

Cette multiplicité des intervenants sur ce type de vergers (propriétaire du terrain, gestionnaire de la surface enherbée, responsables de l’entretien des arbres, bénévoles observateurs pomologiques, usagers, …) n’est pas sans poser de nombreuses problématiques de coordination, mais dans l’ensemble cela reste à ce jour la solution la plus efficiente de la conservation de cette biodiversité.

Le rôle du Pôle Fruitier de Bretagne, qui se pose en gestionnaire de collections réparties dans un verger virtuel à l’échelle régionale, est d’apporter un premier niveau de mutualisation et coordination des informations sur ce qui est conservé par chacun afin d’avoir une idée du niveau de sécurisation des collections. Cela passe également par un travail de formalisation des éléments de traçabilité des accessions mises en collections, l’identification des pieds mères ou vergers-mères, et également par un travail d’appui aux pomologues en leur offrant la possibilité de confirmer ou d’infirmer une hypothèse variétale par l’établissement d’un profil génétique. Ainsi il s’agit de minimiser le risque d’erreur lors des opérations de diffusion de cette biodiversité.

A titre d’illustration conclusive, le Pôle Fruitier de Bretagne présentera une initiative inédite d’inventaire participatif des poiriers vénérables bretons permettant, dans l’urgence, de préserver une nouvelle ressource génétique et culturelle fruitière jusqu’alors inexplorée et non connue des spécialistes locaux. Cette initiative, qui une nouvelle fois illustre la richesse fruitière paysanne et la nécessité de créer de nouveaux vergers conservatoires, tout en posant la délicate question de l’adaptabilité des porte-greffes au changement climatique, est aujourd’hui dédoublée par un travail similaire autour du cormier (Sorbus domestica) et peut-être demain autour des reliquats matériels et immatériels de la vigne en Bretagne.

Olivier Ibarra

Directeur du Pôle Fruitier de Bretagne depuis 6 ans, écologue et ingénieur agronome INAPG, Olivier Ibarra a exercé auparavant en tant que coordinateur du réseau Civam en Ardèche puis responsable de formation au sein d’un CFPPA en Ille et Vilaine. Passionné par l’évolution des systèmes agraires en lien avec l’agroécologie et le développement rural durable, il porte un regard ambitieux sur le potentiel du patrimoine génétique et culturel fruitier et l’impérieuse nécessité de préserver à long terme cette ressource pour l’agriculture et l’alimentation du plus grand nombre.

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