Troènes
- Nom latin : Ligustrum sp.
- Famille botanique : Oléacées.
- Principaux types :
– Troène commun (Ligustrum vulgare), le plus courant sous nos latitudes.
– Troène à feuilles luisantes (Ligustrum lucidum).
– Troène de Californie (Ligustrum ovalifolium).
- Utilisations : Haies , arbuste décoratif isolé.
DESCRIPTION
- Origine : Le troène commun (Ligustrum vulgare), que l’on appelle selon les régions « frézillon », « trogne », « sauvillot » ou encore « puine », est une espèce bien de chez nous, affectionnant plutôt les terrains calcaires. C’est une plante des sous-bois et des lisières des chênaies de la région parisienne.
- Principales caractéristiques : Dans mon enfance, cet arbuste était indissociable des jardins de la banlieue de Paris. C’était avant la mode du thuya et ce végétal était techniquement presque parfait, capable de constituer des clôtures végétales taillées au cordeau, bien denses et vertes, durant l’été et une partie des hivers pas trop rigoureux tout au moins. On ne reprochait pas encore aux haies un manque de feuilles en hiver !
Le croirez-vous ? Les troènes sont en famille avec les frênes et même avec l’olivier. Ils sont également très voisins du lilas à qui ils peuvent servir de porte-greffe. Ce sont en fait de grands arbustes, plus hauts qu’un homme et dont les tailles répétées ne permettent pas d’apprécier toutes les potentialités, notamment leurs fleurs groupées en inflorescences denses (des thyrses disent les botanistes), fortement parfumées de miel et qui commencent à se montrer en juin et juillet lorsque l’entretien des haies est négligé. Pourquoi donc ne pas laisser se développer le troène pour donner un sujet adulte et florifère attirant les insectes mellifères?
Outre le troène commun, le sud de la France héberge une autre espèce beaucoup plus vigoureuse, capable de donner un petit arbre : le troène à feuilles luisantes (Ligustrum lucidum).
Les jardineries, les pépiniéristes, multiplient et vendent des espèces exotiques originaires d’Asie pour la plupart et recherchées pour la plus grande persistance de leur feuillage en hiver. Malheureusement, toutes ne sont pas très rustiques. Pour le reste, elles ne sont pas si différentes que cela de notre troène national.
Parmi ces exotiques, les curieux seront peut-être ravis d’apprendre que le troène de Californie (Ligustrum ovalifolium), introduit du Japon en Hollande en 1843, est en fait un adopté précoce de l’Amérique de l’Ouest. C’est en tout cas l’une des meilleures acquisitions de nos jardins.
- Période de floraison : Juin et juillet.
- Toxicité connue : Certaines personnes peuvent se déclarer allergiques au pollen des troènes. Attention également aux petites baies noires qui succèdent en octobre aux fleurs, marquant la différence botanique principale avec les lilas qui ne produisent que des fruits secs : ces baies sont très toxiques pour l’homme et peu recherchées par les oiseaux.
CULTURE
- Niveau de difficulté : Très facile. Cultiver les troènes est un jeu d’enfant.
- Sol : S’ils sont adeptes des terrains argilo-calcaires, aucun sol ne les rebute.
- Exposition : Ils se portent aussi bien à mi-ombre qu’au soleil.
- Semis/plantation : Rejetant de souche, les troènes se marcottent naturellement. Vous les bouturerez facilement au printemps.
- Conduite de culture : Prière de ne pas soumettre vos troènes à des applications rapprochées d’herbicides car c’est leur grande faiblesse : la couleur ictérique (jaunissement) qui apparaît augure bien souvent d’une mort annoncée.
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- Maladies et parasites courants : Le troène a peu d’ennemis. En revanche, vous rencontrerez sur ses feuilles, la superbe chenille d’un non-moins superbe papillon de nuit : le sphinx du troène (Sphinx ligustri), à l’allure d’avion à réaction !
Fiche réalisée par Daniel Lejeune, administrateur de la SNHF.