Pomme de terre

Catherine Secq/SNHF
  • Nom latin : Solanum tuberosum.

 

  • Famille botanique : Solanacées.

 

DESCRIPTION

  • Origine : Cultivée depuis plus de 10.000 ans dans la cordillère des Andes, la pomme de terre n’a été introduite en Europe qu’au XVIe siècle par les Espagnols. Sa culture démarre en France vers 1750-1760 mais reste marginale du fait de sa réputation sulfureuse (on l’accuse, entre autres maux, de véhiculer la lèpre…) et en dépit du soutien qu’elle reçoit de la part d’hommes politiques et de scientifiques qui voient en elle un moyen de lutter contre les famines. Parmi eux, Antoine Parmentier (1737-1813) jouera un rôle décisif pour populariser ce nouveau légume auprès du peuple mais aussi des élites et mettre à bas les préjugés qui l’entourent. Louis XVI le félicitera en ces termes : « La France vous remerciera un jour d’avoir inventé le pain des pauvres ». Aujourd’hui, la pomme de terre est quasiment cultivée dans le monde entier.

 

  • Principales variétés : Le Comité national interprofessionnel de la pomme de terre (CNIPT) recense pas moins de 3000 variétés dont environ 150 sont cultivées en France. Impossible de les citer toutes. Elles sont classées en plusieurs catégories selon leur usage culinaire – chair ferme (‘Amandine’, ‘Belle de Fontenay’, ‘Charlotte’, ‘Roseval’…), fondante (‘Agata’, ‘Monolisa’…), chair farineuse (‘Bintje’, ‘Marabel’, ‘Spunta’…) – et leur temps de culture :

    – Précoces ou hâtives (60 à 90 jours) : ‘Amandine’, ‘Apollo’, ‘Belle de Fontenay’, ‘Linzer Delikatess’, ‘Sirtema’… Ces variétés se récoltent très tôt- dès la fin mai dans certaines régions- mais ne se conservent pas longtemps. Ne pas les confondre avec les pommes de terre « nouvelles » ou « primeures » récoltées avant maturité. Reconnaissables à leur peau très fine, elles doivent être consommées dans les jours qui suivent leur arrachage ou stockées au réfrigérateur.

    – Demi-hâtives (90 à 120 jours) : ‘Adriana’, ‘Bintje’, ‘Charlotte’, ‘Monalisa’, ‘Ratte’, ‘Rosabelle’.

    – Tardives (120 à 150 jours) : ‘Désirée’, ‘Melody’, ‘Pompadour’, ‘Roseval’… Contrairement aux variétés précoces elles peuvent se conserver jusqu’au printemps, au frais et dans l’obscurité, à condition de les dégermer régulièrement.

 

  • Principales caractéristiques : La pomme de terre a besoin de jours courts pour initier la formation de ses tubercules. Ces derniers, de forme et de couleur très diverses, ne sont pas des racines mais des tiges souterraines ayant accumulé des réserves nutritives, sous forme d’amidon principalement. Les fleurs de la pomme de terre, qui apparaissent en général au bout de 8 à 10 semaines de culture ressemblent beaucoup à celles de la tomate, tout comme les petits fruits verts auxquels elles donnent naissance. Il est vrai que les deux espèces sont génétiquement très proches.

 

  • Rusticité : Sensible au froid. Attendre que le risque de gelées tardives ne soit plus à craindre pour procéder à la plantation.

 

  • Qualités nutritives : Elles sont nombreuses. Outre sa forte teneur en amidon (75 à 80 % de la matière sèche), la pomme de terre est riche en protéines (8 à 10 % de la MS, un taux comparable à celui des céréales) en vitamines B et C ainsi qu’en éléments minéraux comme le potassium ou le magnésium.

 

  • Toxicité connue : S’ils restent trop longtemps exposés à la lumière, les tubercules verdissent et se chargent de solanine, un alcaloïde, rarement mortel, mais pouvant provoquer à forte dose des hémorragies ou des troubles digestifs. La solution consiste à butter les pieds de pomme de terre au champ et à conserver les tubercules dans l’obscurité, une fois récoltés.

 

CULTURE

  • Niveau de difficulté : Facile.

 

  • Sol : Plutôt léger et riche en matière organique, avec un pH de préférence acide à faiblement acide. Apportez du compost au moment de la plantation ou un engrais spécial «pomme de terre» riche en phosphore et en potassium.

 

  • Exposition : Ensoleillée.

 

  • Plantation : Elle se fait au printemps sur des sols suffisamment réchauffés en profondeur (10°C) et ressuyés. Soit dès la fin février dans le sud de la France et jusqu’à la première quinzaine de mai en zone de montagne. En Île-de-France, l’opération s’effectue courant avril. Les plants, vendus pour la plupart « prégermés » aux amateurs, doivent être exposés à la lumière du jour dans un local éclairé et à l’abri du froid, pendant environ 2 mois avant la plantation. Ils sont déposés, germes tournés vers le haut, dans des trous d’environ 10 cm de profondeur et distants de 30 à 40 cm sur le rang. L’espace entre deux rangées ne doit pas être inférieur à 60 cm pour faciliter le buttage et limiter la propagation des maladies.

 

  • Conduite de culture : Dès que les tiges mesurent une quinzaine de centimètres de hauteur, ramenez la terre de chaque côté du rang, au moyen d’une solide houe, pour former une butte ou billon. Les futurs tubercules bénéficieront ainsi de conditions optimales de croissance à l’abri de la lumière. En outre ce travail du sol permettra d’éliminer les mauvaises herbes, ou plantes adventices, fraîchement levées.

 

  • Maladies et parasites courants :
    – La pomme de terre subit les attaques de nombreux parasites à commencer par les virus contre lesquels il n’existe aucun traitement efficace. C’est la raison pour laquelle il est fortement conseillé de recourir à des plants certifiés ayant subi des contrôles sanitaires rigoureux.

    – Venu lui aussi d’Amérique, le doryphore est présent dans la plupart des régions, principalement dans la moitié sud du pays. Ce petit coléoptère provoque d’importants dégâts en diminuant le rendement et le calibre des tubercules.

    – Le mildiou sévit à partir de fin juin et tout au long de l’été dès que le temps devient chaud et humide. Un traitement préventif est indispensable pour éradiquer ce parasite très difficile à combattre une fois installé.

    Le respect d’un délai de retour de trois à quatre ans de la pomme de terre sur une même parcelle est le meilleur moyen de diminuer le risque parasitaire.

 

  • Récolte : Les rendements moyens varient entre 2,5 et 5 kg par mètre carré. Soit du simple au double ! Ils dépendent fortement de la variété et des conditions de culture (sol, fertilisation, conditions météorologiques, etc.). La ‘Ratte’ ou la ‘Belle de Fontenay’, ont une productivité médiocre mais sont réputées pour leurs qualités gustatives. ‘Bintje’, ‘Désirée’, ‘Safrane’ et ‘Spunta’ figurent parmi les variétés offrant les meilleurs rendements.

 

 

Fiche rédigée par la section Jardins potagers et fruitiers de la SNHF.