Pivoines herbacées

Pæonia lactiflora ‘Sword Dance’. F. D. Richards sous licence CC.
  • Nom latin : Paeonia sp.

 

  • Famille botanique : Paéoniacées.

 

 

  • Principaux types : On recense un très grand nombre d’espèces de pivoines herbacées (leur tige ne lignifie pas contrairement aux espèces arbustives). Les principales sont: Pæonia anomala, P. broteri, P. brownii, P. californica, P. coriacea, P. emodi, P. humilis, P. japonica, P. lactiflora, P. mlokosewtschii, P. mollis, P. officinalis, P. peregrina (syn. P. lobata), P. tenuifolia, P. wittmanniana.

 

  • Utilisations : En plate-bande (mixed-border), rocaille ou pour la fleur coupée.

 

DESCRIPTION

  • Origine : Les pivoines herbacées botaniques ne sont pas toutes originaires de Chine (P. lactiflora) et du Japon (P. japonica). Il s’en trouve en Europe (P. peregrina, P. officinalis, P. tenuifolia, etc.), en Afrique du Nord (P. coriacea), en Sibérie (P. anomala), au Moyen Orient : (P. mlokosewitschii), en Inde (P. emodi) et en Amériqe du Nord (P. brownii, P.californica).
Fleur de pivoine en bouton. Katie Birkwood sous licence CC.
  • Principales caractéristiques : Les pivoines herbacées et leurs très nombreux hybrides entrent dans la catégorie des plantes vivaces, aux feuilles caduques et aux grandes fleurs souvent parfumées. Cinq formes de fleurs sont reconnues : simple (caractéristique de la plupart des botaniques), japonaise (pièces reproductives stériles et transformées en staminodes), semi-double, double, globuleuse.Bien que quelque peu opaques, les chemins de l’histoire laissent cependant entrevoir la succession des événements qui favorisèrent les obtentions de pivoines herbacées à partir de P. lactiflora. C’est à une célèbre collection de pivoines, transmise d’amateurs en obtenteurs, qu’il faut remonter. Il s’agit de la collection de la Malmaison, près de Paris, où l’impératrice Joséphine ne s’intéressait pas seulement aux roses. En 1803, ce fond recueillit un ensemble d’hybrides de P. lactiflora, offert par l’empereur de Chine Jiaqing. La collection passa au comte de Cussy, puis à Auguste et Jacques Calot, en 1877 à François-Félix Crousse (1840-1925) et ensuite à Victor Lemoine (1823-1911).

 

  • Période de floraison : Vers la mi-avril pour les plus précoces jusqu’à la fin-mai pour les plus tardives, selon les espèces et les climats.

 

  • Rusticité : Originaires des zones tempérées de l’hémisphère nord, les pivoines herbacées ont une bonne rusticité en France jusqu’à environ 1500 m d’altitude.

 

  • Toxicité connue : Toute la plante est vénéneuse.

 

CULTURE

  • Niveau de difficulté : Relativement faciles à cultiver en pleine terre, si leurs besoins sont respectés.

 

  • Sol : Argilo-humifère, riche et frais. Les terres trop lourdes doivent être allégées au moyen de sable et de compost mature. L’humidité ne doit pas stagner au pied de la plante.

 

  • Exposition : L’ensoleillement matinal est à privilégier. S’il est recommandé dans les régions les plus fraîches, le plein soleil est à éviter à la mi-journée en climat méditerranéen. Afin de limiter les dégâts liés au gel, une exposition sud-est est préférable, tandis que celle à l’est est à proscrire.

 

  • Semis/ plantation : Il est préférable de planter en période de repos végétatif, d’octobre à avril, selon les régions et jamais en période de gel. La plantation se fera rapidement après l’achat. Chaque pot sera humidifié avant la plantation. Si le sol est pauvre, il faudra creuser une fosse et le remplir avec de l’eau. Pendant que cette dernière s’infiltre, vous aurez le temps de préparer un mélange de terre riche et drainant composée de compost mature, de quelques poignées de poudre d’os ou de corne broyée car la plante est gourmande, de sable de rivière ou de graviers. Ces préalables terminés, plantez votre pivoine arbustive sans toucher aux racines, qui sont fragiles, et en enterrant le point de greffe de 5 à 10 cm. Ramenez ensuite la terre, compactez-la suffisamment autour de la plante puis arrosez de nouveau pour assurer l’adhérence et tasser le sol. Quelques arrosages lors du premier débourrement printanier favoriseront la croissance racinaire.
Fleur de pivoine en bouton. Katie Birkwood sous licence CC.
  • Conduite de culture : Les pivoines herbacées sont sensibles à l’humidité. L’arrosage sera donc à adapter en fonction de la capacité drainante du terrain, de l’ensoleillement et de la pluviométrie. Idéalement les apports d’eau doivent s’effectuer en août-septembre au pied de la plante et jamais par aspersion, ce qui pourrait abîmer les inflorescences et favoriser l’apparition des maladies. Les pivoines sont sensibles à la concurrence des autres plantes susceptibles d’appauvrir le sol et aux terrains compactés, un point commun qu’elles partagent avec les rosiers. Une fertilisation mesurée est importante pour que la plante puisse donner le meilleur d’elle-même. Il faut savoir qu’un trop grand apport d’azote favorisera le feuillage et, encore une fois, les maladies, au détriment de la floraison. La composition de l’engrais organique devra présenter un pourcentage de potassium supérieur à celui de l’azote. En pratique, un mélange de compost et de fumier mature avec de la cendre de bois ou des scories potassiques devra être épandu tous les deux ou trois ans, à l’automne.

 

  • Maladies et parasites courants : En cas d’extrême humidité estivale, la plante peut être atteinte par la « pourriture grise » (Botrytis) ou par des taches foliaires. Il est alors vivement recommandé de supprimer les parties malades, de combattre la stagnation d’eau, de traiter au permanganate de potassium, de désinfecter les outils. Dès la fin de l’hiver, la taille des vieilles fleurs et des tiges mortes contribue à assainir la plante. Des attaques d’insectes sont possibles. Trouver le moyen de lutte adapté nécessitera une identification précise du ravageur par un spécialiste.

 

Fiche rédigée par Frédéric Pernel, SNHF, section Art des jardins.

 

Pour en savoir plus

Pivoines. Rivière, Jean-Luc, Marabout, 2000.

Pivoines. Rivière, Jean-Luc, Les Éditions Eugen Ulmer, 2002.

Somptueuses pivoines. Rivière, Michel: Verlag Eugen Ulmer, 1996.