Igname de Chine

Feuilles et tubercules d’igname de Chine. Wendell Smith/Jean-Marc Muller.
  • Nom latin : Dioscorea batatas syn D. polystachya.

 

  • Famille botanique : Dioscoréacées.

 

  • Utilisations : Le genre Dioscorea ainsi nommé en référence au médecin grec Dioscoride, rassemble près de 600 espèces différentes à travers le monde. Mais seul l’igname de Chine, plus petit et plus délicat, est cultivable en France.

 

DESCRIPTION

  • Origine : Confondu souvent à tort avec la patate douce (Ipomaea batatas) qui appartient à la famille des Convolvulacées, comme le liseron, l’igname est originaire des régions tropicales. Il a été domestiqué en Afrique depuis au moins 6000 ans. Il est arrivé en France dans les années 1850 pour tenter de remplacer la pomme de terre décimée par le mildiou.

 

  • Principales caractéristiques : Les tiges de cette plante, grimpante, volubile, sans vrille peut atteindre jusqu’à 4 m de long. À leur sommet, les feuilles ont la pointe allongée, la base est en forme de cœur. De petites fleurs blanches, généralement stériles, apparaissent en grappe. La tige souterraine est pourvue de tubercules comestibles pouvant atteindre 60 à 90 cm de long pour un poids supérieur à 600 g.

 

  • Rusticité : Bonne résistance au froid.

 

  • Qualités nutritives : Ce légume doit impérativement être cuit pour être consommé car il contient un alcaloïde toxique, la dioscorine, qui se décompose sous l’effet de la chaleur. Sa chair blanche, farineuse, dont le goût rappelle celui de la noisette, se mange à la façon des pommes de terre, bouillie, en frite, en purée, en beignet ou en chips pour l’apéritif. Pauvre en matière grasse, riche en vitamine C et B, l’igname a une grande valeur nutritionnelle. Comme la patate douce, le taro et le manioc, il contient beaucoup d’amidon.

 

CULTURE

  • Niveau de difficulté : De culture très simple, l’igname allie l’originalité des légumes exotiques et l’intérêt d’une bonne production. Son cycle de culture est plutôt long, de 7 à 8 mois.

 

  • Sol : La terre doit être profondément ameublie et bien enrichie.

 

  • Exposition : Bien ensoleillée et plutôt abritée.

 

  • Semis/plantation : La seule méthode de multiplication possible consiste à planter des tubercules, entiers ou coupés en tronçons, directement en pleine terre dès le printemps à 10 ou 12 cm de profondeur comme pour les pommes de terre. Il est aussi possible de les mettre à germer dans des pots avec un bon terreau de rempotage. Les installer dans un endroit chaud et bien exposé à la lumière. Les mettre en place mi-mai quand les gelées ne sont plus à craindre, à 80 cm minimum les uns des autres. Arroser généreusement pour une parfaite reprise. L’igname de chine peut être cultivée sur des buttes de 30 à 40 cm, ce qui rendra la récolte moins fastidieuse.

 

  • Conduite de culture : L’entretien est quasi inexistant, si ce n’est que l’igname demande beaucoup de chaleur et d’humidité. D’où la nécessité de bien arroser, surtout en période de sécheresse. Pour favoriser le développement de la plante, il ne faut pas la laisser courir au sol, mais la palisser à l’aide de tuteurs croisés.

 

  • Maladies et parasites courants : Cochenilles et nématodes peuvent attaquer la plante. Des champignons, anthracnose et cercosporiose sont aussi à craindre surtout sur les cultures destinées à l’alimentation.

 

  • Récolte/ productivité : La récolte se fait lorsque les feuilles jaunissent à partir de novembre, au fur et à mesure des besoins. Pour avoir de gros tubercules, il est possible d’attendre la deuxième année. Il faut creuser à 50 cm au minimum. L’arrachage doit se faire avec délicatesse, car l’igname est fragile et casse facilement.

 

Fiche rédigée par Claude Ferry et Jean-Marc Muller, SNHF, section Jardins potagers et fruitiers.