Mûre des jardins

Proches du type sauvage, les mûres des jardins sont des variétés récemment créées par l’homme. Andrew Coombes sous licence CC.
  • Nom latin : Rubus fruticosus.

 

  • Famille botanique : Rosacées, tribu des Rubées.

 

  • Principaux types : Il existe un très grand nombre d’espèces de mûres à travers le monde ; plus de 350 ont été identifiées ! Plusieurs d’entre elles, d’origine américaine ou européenne, ont été utilisées par les sélectionneurs pour créer les variétés cultivées.

 

DESCRIPTION

  • Origine : R. fruticosus est le nom de l’espèce commune, ronce des bois ou ronce des haies ; elle est originaire d’Eurasie.

 

  • Principales caractéristiques : Le système racinaire de la mûre est relativement superficiel et de type fasciculé ; il est pérenne et poursuit sa croissance tout au long de la plantation, émettant chaque année de nouvelles tiges ou drageons. D’abord herbacés, ces derniers se lignifient en cours d’été, et se développent sur un cycle bisannuel. En première année, après lignification, les drageons devenus cannes initient à l’aisselle des feuilles des bourgeons à fleurs. Au printemps suivant, ces bourgeons vont développer des rameaux horizontaux qui fructifieront au cours de l’été. La canne ensuite se dessèche, meurt, et sera éliminée lors de la taille.

    Au-delà de la ronce ou mûre commune existent de très nombreuses variétés de mûre cultivée, fruits d’un gros travail de recherches et de création variétale entrepris en Amérique du Nord et au Royaume-Uni. Celles que l’on cultive en France sont, pour certaines, issues de la côte Pacifique américaine. D’autres, réputées pour leur absence d’épines, viennent de la côte est des États-Unis.

    – Variétés demi-précoces (à partir de fin juillet) :

    -‘Black Satin’ (USA) : buisson rustique, vigoureux, très productif ; tige sans épine ; récolte étalée, fruits moyens à gros, goût acidulé

    – adaptés plutôt à la transformation.

    – ‘Jumbo’ (Suisse) : buisson à port dressé, très productif ; tige sans épine ; très gros fruits, de qualité correcte – adaptés au frais et à la transformation.

    – ‘Loch Ness’ (GB) : buisson assez vigoureux, très productif ; tige sans épine ; récolte très étalée, fruits gros, parfumés, de bonne conservation – adaptés au frais et à la transformation. Diffusée par l’institut écossais de recherche, cette variété est très bien adaptée aux zones de production européennes.

    – Variétés demi-tardives (à partir de mi-août) : ‘Thornfree’ (USA) : buisson vigoureux, très productif ; tige sans épine ; gros fruits, saveur acidulée – adaptés au frais et à la transformation.

    – Variétés tardives (à partir de début septembre) : ‘Triple Crown’ USA) : buisson vigoureux, productif ; tige sans épine ; gros fruits, sucrés et acidulés, juteux et savoureux – adaptés au frais et à la transformation.

 

 

  • Qualités nutritives : Très riche en vitamines (A, B et C) et en sels minéraux (principalement du calcium et du potassium), la mûre se prête à de nombreuses préparations : confiture, tartes, sirops, crèmes et gâteaux. En outre, elle se congèle bien. Elle fait également partie des plantes médicinales en raison de ses propriétés astringentes, dépuratives et tonifiantes.

 

CULTURE

  • Niveau de difficulté : Aucune.

 

  • Sol : Rustiques et vigoureuses, les mûres préfèrent les terrains aérés, perméables, riches en humus et légèrement acides. Leurs racines craignent les sols lourds, les excès d’eau et le tassement.

 

  • Exposition : Les dégâts de gel d’hiver sur les cannes peuvent être constatés dès -10°C. Ils sont aggravés lorsqu’une chute brutale des températures se produit en automne. Il faut donc choisir un emplacement ensoleillé et à l’abri du vent, les courants d’air étant peu propices à la culture des mûres.

 

  • Plantation : Procédez au préalable à un apport de fumier composté qui sera renouvelé selon une fréquence adaptée au comportement de la plante. La mûre des jardins peut être palissée le long d’un mur ou d’une clôture. L’armature du palissage doit être installée avant la plantation en ancrant bien dans le sol des piquets de 2 m à 2,50 m hors sol. Tendez ensuite 3 fils horizontaux, espacés de 40 ou 50 cm, sur lesquels les cannes seront attachées en les inclinant à 45° environ ou verticalement à l’aplomb du pied.

 

  • Conduite de culture : Les besoins en eau étant conséquents, surtout pendant la phase de grossissement du fruit, il faut prévoir l’irrigation dès la plantation. Pendant l’été, les jeunes drageons seront palissés au fur et mesure de leur croissance. Après récolte, les cannes qui ont fructifié vont se dessécher et devront être coupées. Il est recommandé de déposer au pied des plants un mulch (copeaux de bois blanc par exemple) pour maintenir la fraîcheur du sol et limiter la présence d’adventices.

 

  • Maladies et parasites courants : La pourriture grise, causée par Botrytis cinerea, responsable de la pourriture des baies, est la maladie la plus fréquente. Pour s’en prémunir, il convient d’éviter l’irrigation par aspersion et d’aérer le buisson par la taille en limitant le nombre de cannes par mètre linéaire.

 

  • Récolte : La mûre se cueille lorsqu’elle est bien à maturité, c’est-à-dire lorsqu’elle se détache toute seule du pédoncule. Pour chaque variété la récolte dure environ 30 jours à raison de 2 passages par semaine

 

Fiche réalisée par Yves Lespinasse, SNHF

 

Pour en savoir plus
Myrtilles, groseilles et fruits des bois, Sylvie Tillard, 127 p., Éditions CTIFL, 1998.