Chênes d’Europe

Glands de chêne pédonculé, l’une des principales espèces de chêne d’Europe. Phil Gayton sous licence CC.
  • Nom latin : Quercus sp.

 

  • Famille botanique : Fagacées.

 

  • Principaux types : Il existe 27 espèces de chênes en Europe. Seules les deux principales, Quercus robur (chêne pédonculé) et Quercus petraea (chêne sessile ou chêne rouvre), seront traitées dans cet article. S’hybridant facilement, ils ont donné naissance naturellement ou non à de nombreux cultivars intéressants.
    On peut également citer Q. pubescens (chêne pubescent, excellent chêne truffier), castaneifolia (chêne à feuille de châtaignier), frainetto (chêne de Hongrie), libani (chêne du Liban) ou pyrenaica (chêne des Pyrénées ou chêne tauzin). Sans oublier quatre espèces dites méditerranéennes : Q. cerris (chêne chevelu), coccifera (chêne des garrigues), ilex (chêne vert ou yeuse) et suber (chêne-liège),

 

  • Utilisations : Le chêne a joué un rôle important dans l’histoire et les légendes. Il a longtemps été considéré comme un arbre sacré, vénéré pour sa longévité sa taille majestueuse, et ses fruits, les glands, ont nourri hommes et bêtes pendant des siècles.

    Un programme de reboisement et de sylviculture a été instauré sous l’administration de Colbert, ministre de Louis XIV, à qui nous devons les grands massifs domaniaux comme ceux de Bercé (Sarthe) et Tronçais (Allier) utilisés pour la marine, et pendant les deux guerres mondiales.

    Bois d’œuvre aussi jusqu’en 1850, le chêne a de multiples utilisations : constructions diverses, meubles, charpentes, boiseries.

    C’est aussi, mais dans les parcs et grands jardins uniquement, un magnifique arbre d’ornement et d’ombrage.

 

DESCRIPTION

  • Origine : Europe.

 

  • Principales caractéristiques :
    – Les bourgeons, situés à l’extrémité des branches, sont souvent regroupés par cinq.

    – Les feuilles caduques ou persistantes sont alternes le long des rameaux. Elles sont de formes variées, rondes, oblongues, souvent lobées, lobes qui peuvent être dentés ou hérissés de pointes épineuses.

    – Les fleurs mâles et femelles, réunies sur le même arbre, se distinguent cependant : les premières sont sous la forme de chatons, les secondes sont supportées par des tiges érigées à la base du pétiole de la feuille.

    – Le fruit caractéristique est un gland, inséré dans une cupule recouverte d’écailles ligneuses.

    Le chêne pédonculé (Q. robur) et le chêne rouvre (Q. petraea) sont très voisins mais facilement reconnaissables.

    Ce sont de grands arbres caducs à floraison printanière, au tronc puissant droit et élancé, aux branches puissantes et coudées s’étalant vers la lumière et dégarnies de feuilles jusqu’aux extrémités donnant une silhouette majestueuse et aérée ainsi qu’une belle prestance l’hiver.

    – Le chêne pédonculé demande un sol profond bien alimenté en eau et peu acide. Il supporte mal les ruptures d’alimentation en eau, a besoin de beaucoup de lumière et n’aime pas être en butte à une trop forte concurrence. Ses feuilles peuvent avoir jusqu’à 5 lobes, vert foncé à l’avers et vert bleu au revers, elles sont glabres sur les deux faces. Les 2 petits lobes à la base de la feuille, appelés auricules, recouvre le pétiole quasiment inexistant. Les glands ronds de 5 cm de long au bout d’un long pédoncule sont cylindriques, insérés dans une cupule écailleuse et duveteuse, arrivant à maturité la première année. Il développe de nombreux gourmands.

    – Le chêne rouvre ou sessile demande un sol bien drainé avec une forte réserve en eau. Il tolère une sécheresse occasionnelle et peut accepter temporairement une forte concurrence. Supporte une lumière tamisée.

    Les feuilles pouvant avoir jusqu’à 8 lobes, sont souvent légèrement poilues au revers. Les glands ovoïdes de 4 cm de long sont insérés dans une cupule écailleuse non pédonculée et arrivent à maturité la première année. De nombreux bourgeons dormants limitent la prolifération des gourmands.

    Ces deux chênes couvrent les trois quarts du territoire français, ainsi que les parties septentrionales des pays méditerranéens : Espagne, Italie, Balkans, Caucase.

 

  • Rusticité : Les chênes européens vivent très vieux, plusieurs centaines d’années mais ils mettent souvent deux ans pour s’acclimater.

 

CULTURE

  • Niveau de difficulté : Aucune.

 

  • Sol : Une bonne terre neutre leur convient en général. Les chênes européens sont tolérants aux sols alcalins.

 

  • Exposition : Ensoleillée.

 

  • Semis/ plantation : Le semis de glands est la meilleure façon de multiplier les chênes. Il faut les récolter à l’automne, les trier et éliminer ceux qui abritent une larve de charançon en les mettant dans l’eau et en éliminant tous ceux qui flottent. Les semer ensuite mêlés à un peu de tourbe humide et les protéger des rongeurs.

 

  • Conduite de culture : Si les jeunes plants sont cultivés en conteneur, celui-ci doit être assez grand pour permettre à la racine de se développer. Maintenir une bonne humidité.

    Les chênes ayant une racine pivotante, il faut les replanter sans tarder pour ne pas abîmer cette dernière.

    Quelques cultivars sont multipliés par greffe mais c’est un travail délicat qui requiert une grande habileté. La multiplication peut aussi se faire par bouturage.

 

  • Maladies et parasites courants :
    – Infection par un insecte produisant des galles, sans conséquence néfaste.

    – L’oïdium du chêne, peut entraîner une nécrose qui peut être néfaste aux jeunes plants

    – La rouille et le chancre.

    – Gelées tardives, variation du niveau de la nappe phréatique ou asphyxie des racines sont autant de facteurs qui peuvent provoquer un dépérissement des branches de tête.

    – Parfois une nécrose survient provoquant la mort de l’arbre sans raison identifiée.

    – L’encre du chêne, champignon responsable d’un flétrissement de l’arbre.

    – Les armillaires ou pourridiés qui entraînent la décomposition de l’écorce et du bois, touchent les vieux arbres.

 

Fiche rédigée par Éliane de Bourmont de la section Arbres et arbustes d’ornement.